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INTRODUCTION A LA SEMIOLOGIE
DEFINITION - GENERALITES:
La sémiologie ou « séméiologie » est la science des signes et des symptômes.
Elle comprend l’interrogatoire et l’examen des malades afin de recueillir des informations
indispensables pour établir un diagnostic et prescrire un traitement.
Parce qu’à chaque instant de l’exercice médical, le médecin fait appel à ses connaissances
sémiologiques (50 à 100 fois par jour) durant toute sa vie.
A la différence d’autres outils paracliniques, les symptômes et leurs descriptions n’ont pas subi
de variabilité avec le développement technologique.
L’OBSERVATION MEDICALE
C’est l’art de rédiger et de mettre en forme les informations recueillies des malades. Cet exercice
qui semble monotone, est indispensable pour comprendre la sémiologie.
C’est une approche intellectuelle qui doit suivre une démarche logique et méthodique.
Rédiger une observation d’un malade semble un travail difficile pour les étudiants, c’est un
exercice à répéter des jours et des jours afin de se corriger et d’apprendre la bonne habitude que le
médecin gardera pour toute sa vie.
I. L’interrogatoire :
A. L’identité du malade :
Le malade est un être humain qui souffre, il faut le respecter et faire attentivement sa
connaissance afin qu’il vous livre toutes les informations nécessaires pour faire le diagnostic.
Le nom et le prénom,
La profession,
C. L’histoire de la maladie :
Le développement logique et chronologique de la plainte principale en précisant les sept
attributs des symptômes :
L’examen général : Durant l’interrogatoire réalisé avec le malade ou son entourage, on apprécie
l’état général du patient : Conscient, obnubilé, comateux, agité, pâle, dyspnéique, déshydraté,
cyanosé, ictérique…
Ensuite on procède à l’inspection des organes et des appareils : peau, état bucco-dentaire, la
langue, la tête, le cou, le thorax, l’abdomen et de l’appareil locomoteur, avant de mesurer la taille, le
poids, la masse corporelle (IMC), la Température….
1. L’inspection : l’observation visuelle du patient allongé en position clinique torse nu dans une
pièce éclairée (lumière du jour préférée).
Après un examen clinique minutieux centré sur l’appareil dont le malade se plaint, on fait un
rapprochement, entre les symptômes et les signes physiques retrouvés, avant de faire un examen
méthodique de tous les autres appareils.
Les signes absents sont parfois plus importants que les signes présents, dans ce cas il faut bien
les rechercher et noter qu’ils n’ont pas été retrouvés.
La synthèse clinique (résumé syndromique) doit suivre l’examen, elle permet de regrouper
toutes les informations obtenues par l’interrogatoire ou par l’examen physique.
Dans un service universitaire, le stagiaire de 3ème année recueille les informations cliniques et
fini son observation par une synthèse clinique (résumé syndromique).
L’étudiant de 4ème et 5ème année complète par des hypothèses diagnostiques et la demande
du bilan.
L’étudiant de 6ème et 7ème années en stage clinique doit être capable de dresser le diagnostic
et de proposer un traitement.
QUELQUES DEFINITIONS
Symptôme ou signe fonctionnel : signe ressenti par le malade et décrit par lui (ex :
douleur, Dyspnée) et qui représente la manifestation d'une maladie. En général, pour une
pathologie donnée, les symptômes sont multiples, mais dans d’autres cas, il n’existe pas de
symptôme : la maladie est dite dans ce cas asymptomatique.
Signe physique : signe observé objectivement par le médecin (ex : une masse palpable, un
souffle),
Le signe peut être présent = signe positif, Absent = signe négatif. Il peut être constant et
inconstant : Un signe clinique est dit constant lorsqu'il est toujours retrouvé au cours d'une
pathologie donnée
Le signe clinique peut être spécifique et non spécifique : Un signe clinique est dit spécifique
lorsqu'il permettra d'orienter le diagnostic vers une ou un groupe de pathologies. Un signe clinique
est dit non spécifique lorsqu'il peut être l'expression clinique de plusieurs maladies différentes.
Lorsque le signe est présent uniquement dans une telle maladie on dit qu’il est pathognomonique.
Tableau clinique : Le tableau clinique d'une maladie est l’ensemble des signes cliniques
habituellement recueillis au cours de l'examen clinique d'un patient atteint de cette maladie.
Nosologie : distinction des malades les unes par rapport aux autres.
Pronostic : acte intellectuel par lequel le médecin prévoit l’évolution probable de la maladie.
Traitement ou thérapeutique : ensemble des moyens employés pour guérir une maladie.
L’identification :
o Sources : Malade lui-même, son entourage, un rapport médical. La fiabilité des données
dépend de la mémoire, le l’état intellectuel et l’humeur du patient.
On doit rechercher et noter tous les antécédents du patient (ainsi que ses thérapeutiques),
notamment : ceux qui peuvent interférer avec les décisions de prescription d’examens
complémentaires ou de traitements.
Les antécédents familiaux Tous les antécédents sont recherchés, particulièrement ceux liés à
l’athérosclérose :
L’artériopathie des membres, la coronaropathie quelle que soit la forme clinique,
L’accident vasculaire cérébral) précoce (moins de 55 ans pour un homme, 65 ans pour
une femme) chez des parents du premier degré (père, mère, frère, sœur).
On recherchera aussi de manière attentive les antécédents familiaux de diabète, d’HTA,
de dyslipidémie.
la revue des systèmes c’est l’exploration sémiologique appareil par appareil : Etat général, pneumo,
neuro, cardio : (Dyspnée, Odèmes, douleurs thoracique, palpitation etc… puis le regroupement
syndromique des signes sémiologiques, diagnostics de présomption, examens complémentaires,
pronostics, attitude thérapeutique.
Sexe masculin
Biochimiques et physiologiques
o HTA
o Hypercholestérolémie
o Diabète
o Facteurs de thrombose
Habitudes de vie
o Sédentarité
o Obésité
Les différents facteurs de risque interagissent chez un même individu et ainsi augmentent le risque
de façon multiplicative.
La dyspnée
La dyspnée (en latin dyspnoea: haleine court) est une sensation de difficulté ou de gêne respiratoire
ressentie de façon pénible par le patient à l’occasion d’une activité physique ordinaire et dans des
conditions normales de pression atmosphérique et de température. C’est le symptôme le plus
fréquent et le plus banal. La dyspnée d’origine cardiaque est habituellement rapide, peu ample
(superficielle) et régulière. Elle survient aux efforts d’importance variable ou au repos.
La dyspnée peut avoir d’autres origines : pulmonaire, neurologique, ou métabolique…
1. Dyspnée d’effort
Degré de Dyspnée
Classe III Aucune dyspnée au repos. Dyspnée au moindre effort (le moindre
déplacement, la parole, la nourriture…)
Dans celle-ci, les patients sont classés en quatre stades en fonction du degré des symptômes
(essentiellement dyspnée et fatigue) résultant des activités physiques de la vie ordinaire ou des
activités moindres.
La dyspnée de ces patients est moins importante en position assise qu’en position couchée. Le
malade est réveillé par un essoufflement qui le pousse à s’asseoir sur son lit ou à se lever pendant
quelques minutes. Une fois l’épisode dyspnéique apaisé, le malade peut à nouveau s’allonger. La
dyspnée peut survenir immédiatement après le début du décubitus, mais plus souvent après 3 à 4
heures de sommeil. Elle se chiffre en nombre d’oreillers nécessaire au confort du malade. Elle dure
en général une vingtaine de minutes. Cette dyspnée peut être accompagnée de toux. Elle traduit une
insuffisance ventriculaire gauche avancée.
3. Dyspnée permanente
Dans la grande insuffisance cardiaque, la dyspnée devient permanente. Elle est toujours accrue pour
le décubitus et le malade essaie de trouver le sommeil dans un fauteuil. Elle est souvent en rapport
avec un oedème pulmonaire subaigu associé ou non à un épanchement pleural uni- ou bilatéral. Elle
peut s’accompagner de somnolence ou d’agitation.
4. Dyspnée paroxystique
La dyspnée est sévère et survient en règle la nuit, elle commence par une oppression ou
chatouillement laryngé, évoluant rapidement vers un étouffement et une polypnée angoissante
accompagnée d’une toux quinteuse. Le malade se mets en position assise. Ensuite la toux
produit des crachats abondants de caractère mousseux et rosés.
La douleur thoracique
Est l’une des principales causes de consultations cardiologique. La douleur liée à l’ischémie
myocardique, elle douleur traduit l’hypoxie du myocarde et l’accumulation des lactates. Angine de
poitrine d’effort
Description de la douleur angineuse : elle est constrictive « elle serre » angoissante et insupportable
donnant l’impression d’écrasement de la poitrine.
Circonstances déclenchantes : La douleur est déclenchée par les efforts. Elle s’observe fréquemment
lors du démarrage matinal, favorisée par la marche rapide dès son début (25 à 100 premiers
mètres) éventuellement le froid, le vent contraire, l’ascension d’un escalier ou d’une côte. Elle
impose l’arrêt (ou l’extrême ralentissement) et disparaît alors rapidement et totalement. La douleur
se répète généralement dans les mêmes circonstances.
Siège : Le siège de la douleur est médian, rétrosternal ou épigastrique, la douleur peut être
parasternale autant à droite qu’à gauche. En décrivant la douleur, le patient applique la paume
ouverte de la main sur la poitrine. Les irradiations sont bilatérales au niveau du maxillaire inférieur,
du cou, des épaules, des bras et avant-bras (plus volontiers le gauche), des poignets, les irradiations
bilatérales sont les plus caractéristiques. Quelquefois, la douleur se résume au territoire d’une
irradiation. D’une crise à l’autre, la topographie de la douleur est identique.
Durée: La douleur est brève, parfois inférieure à 2 minute lorsque le patient arrête rapidement
son effort, et n’excède pas 5 minutes. La fin de la crise est souvent marquée par des sueurs. En cas
d’infarctus la durée peut dépasser 30 minutes.
Intensité: Le type et l’intensité de la douleur sont décrits de façon variable selon l’état
psychologique du sujet. Chez certains malades, le caractère est plutôt constrictif et angoissant que
douloureux. Le patient parle souvent d’une oppression rétrosternale, d’un écrasement, d’une
constriction ou d’une chaleur intense voire d’une bande serrée autour du thorax ou d’un poids à
l’intérieur de celui-ci. Mais elle peut être dans d’autres cas réduite à une sensation d’inconfort mal
10 Cours de sémiologie vasculaire 2021 Prof. Ahmed Eba Elwelaty
interprétée par le malade lui-même (mauvaise digestion, aérophagie, étouffement, étranglement).
Le fait capital est la disparition rapide et totale de cette sensation à l’arrêt de la marche ou la prise
de Trinitrine en sublingual.
L’insuffisance coronaire est de loin la cause la plus fréquente, qu’il s’agisse de l’angor ou
de l’infarctus myocardique.
o La péricardite aiguë,
o l’embolie pulmonaire,
o la dissection aortique
o certains troubles du rythme douloureusement ressentis.
o Certaines cardiomyopathies
Douleurs cervico-brachiales
Douleurs pariétales
Les palpitations
Le malade se plaint d’une sensation désagréable et d’irrégularité épisodique des battements du
coeur. Grâce à l’interrogatoire, on peut s’orienter vers les extrasystoles, les crises de tachycardie
sinusale, de tachycardie paroxystique, l’arythmie complète, ou parfois un cœur normal chez les
sujets anxieux et neurotoniques.
La syncope
Le médecin assiste exceptionnellement à l’épisode, il doit donc reconstituer rétrospectivement le
déroulement par l’interrogatoire.
La syncope est définie comme une perte de connaissance brève (quelques secondes) avec chute
initiale et relâchement du tonus musculaire. Elle traduit un déficit brutal, global et temporaire du
fonctionnement cérébral.
La lipothymie est un malaise progressif où la perte de conscience est incomplète ; elle s’accompagne
de troubles divers : vertiges, bourdonnement d’oreilles, voile devant les yeux et nausées, qui se
dissipent lentement, mais dont le malade garde le souvenir.
Quatre questions essentielles doivent être posées : les circonstances déclenchantes, le mode de
début, la durée et le mode de terminaison. Le diagnostic s’oriente vers une pathologie « non
cardiaque » si le médecin a devant lui une jeune femme manifestement «nerveuse», qui décrit des «
malaises » de durée longue, accompagnés d’un cortège de troubles associés très divers et qui, assez
souvent, reconnaît être « sujette aux évanouissements ». C’est tout simplement une crise
hystérique.
Par contre la vraie syncope peut être constatée par un homme âgé, déjà traité ou connu pour des
troubles cardiaques ou artériels, qui se déclare incapable de dire le pourquoi ni le comment de ses
chutes qui surviennent n’importe quand et n’importe où.
Les oedèmes
Le gonflement des membres en rapport avec une accumulation excessive de liquides dans les
espaces interstitiels. Certains malades se rendent compte de la présence des oedèmes parce qu’ils
ne peuvent plus introduire leurs pieds dans leurs chaussures.
Les œdèmes cardiaques sont habituellement symétriques ; ils sont précédés d’un gain de poids de 3
à 5 kg. Les autres origines sont essentiellement rénales ou hépatiques
Ils progressent de façon ascendante et touchent le dos des pieds, les jambes, les cuisses, les organes
génitaux externes puis la paroi abdominale. Chez les malades couchés, ce sont la région sacrée et la
face interne des cuisses que les oedèmes infiltrent. On les décèle, quand ils sont peu abondants,
parce que les plis des draps ou de la chemise de nuit ont laissé leurs empreintes sur la peau du dos
ou des lombes.
La toux
La toux est un symptôme fréquent, parfois révélateur d’une insuffisance ventriculaire gauche ou d’un
rétrécissement mitral : elle traduit l’hypertension veineuse pulmonaire, l’oedème alvéolaire ou
interstitiel. Elle est sèche, irritative ; spasmodique et nocturne, elle a la même valeur qu’un oedème
pulmonaire. La toux peut être due bien sûr à une affection respiratoire indépendante ou intriquée :
bronchoemphysémateuse, allergique, infectieuse ou néoplasique.
Quand elle donne des crachats, l’examen de l’expectoration est très utile :
pulmonaire.
L’ hémoptysie
L’hémoptysie franche se voit surtout dans l’OAP, le rétrécissement mitraL, elle est habituellement
modérée, ne dépassant pas la moitié d’un verre.
D’une manière générale, il ne faut pas se contenter de l’étiologie cardiaque d’une hémoptysie mais
rechercher une autre cause, bronchique ou pulmonaire (cancer)
Examen artériel
Clinique:
Palpation/Auscultation de l’aorte abdominale au niveau épigastrique:
Estimation du diamètre de l’aorte (difficile chez le sujet obèse)
Palpation/Auscultation des artères périphériques
o Examen bilatéral et comparatif
o Présence du pouls
o Régularité du pouls
o Amplitude (idée du volume d’éjection systolique)
o Régularité des trajets artériels, (anévrysmes), souplesse (artères
rigides) dans l’athérosclérose)
Temps de recoloration cutanée (Nl: 4-6 sec)
Artériopathie des MI
Douleur, crampe et claudication à la marche, lié à un manque de perfusion des
membres :
Classification de Leriche et Fontaine
Stade I: Pouls absent, atteinte infraclinique. Pas de
limitation du périmètre de marche (PM)
Stade II : Correspond à l’ischémie intermittente.
Claudication intermittente et limitation du PM.
Stade III Ischémie permanente. Douleurs de repos. PM très
réduit. Troubles, trophiques fréquents (Peau sèche,
atrophique, fragile. Ongles déformés. Amyotrophie)
Stade IV : Membre froid avec lésions de nécrose et pertes de
substance.
Ischémie mésentérique
Aigue : Douleur à type de crampe brutale dans la région ombilicale ou la FID,
devenant permanente en cas d’infarcissement avec agitation. Plus tard: signes
d’occlusion: vomissements, fièvre, choc
Chronique: triade :
Douleur à type de crampe, péri-ombilicale, 15-30 min postprandial:
angor mésentérique
Crainte de s’alimenter
Amaigrissement