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SEMIOLOGIE

Pr. Ahmed Eba Elwelaty

Partie I : Introduction à la sémiologie


 L’introduction
 l’interrogatoire
 L’examen Clinique
 L’observation médicale

Partie II : la symptomatologie Cardiovasculaire


 La Dyspnée
 La douleur thoracique
 Les palpitations
 Les œdèmes
 La syncope
 La toux
 L’hémoptysie

Partie III : la sémiologie vasculaire

INTRODUCTION A LA SEMIOLOGIE
DEFINITION - GENERALITES:
La sémiologie ou « séméiologie » est la science des signes et des symptômes.

Elle comprend l’interrogatoire et l’examen des malades afin de recueillir des informations
indispensables pour établir un diagnostic et prescrire un traitement.

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La sémiologie est la « fondation » des connaissances médicales, si le malade est mal interrogé,
les signes sont mal observés, le diagnostic sera certainement faux et le traitement mal conduit.

La maitrise de la sémiologie passe par deux étapes incontournables, l’étudiant doit :

1. Apprendre la description théorique des symptômes et la signification des signes cliniques


(connaissance livresque) = le savoir ;
2. S’entrainer à pratiquer la collecte de signes chez les malades lors des stages de sémiologie et
à rédiger des observations médicales (connaissances cliniques) = le savoir faire.

En l’absence des connaissances des signes et de symptômes et en l’absence de stage clinique,


l’étudiant futur médecin n’arrive jamais à faire des diagnostics corrects.

Parce qu’à chaque instant de l’exercice médical, le médecin fait appel à ses connaissances
sémiologiques (50 à 100 fois par jour) durant toute sa vie.

A la différence d’autres outils paracliniques, les symptômes et leurs descriptions n’ont pas subi
de variabilité avec le développement technologique.

L’exercice de la sémiologie doit être développé dans un esprit d’objectivité, de disponibilité et


de méthodologie en respectant un ordre répété de recherche de signes fonctionnels et physiques,
organe par organe et appareil par appareil.

L’OBSERVATION MEDICALE
C’est l’art de rédiger et de mettre en forme les informations recueillies des malades. Cet exercice
qui semble monotone, est indispensable pour comprendre la sémiologie.

C’est une approche intellectuelle qui doit suivre une démarche logique et méthodique.

Rédiger une observation d’un malade semble un travail difficile pour les étudiants, c’est un
exercice à répéter des jours et des jours afin de se corriger et d’apprendre la bonne habitude que le
médecin gardera pour toute sa vie.

La rédaction d’une observation passe par 3 étapes:

1. L’interrogatoire du malade, de son entourage et ou la révision de ses documents médicaux


2. L’examen physique du malade
3. La conclusion clinique

I. L’interrogatoire :
A. L’identité du malade :
Le malade est un être humain qui souffre, il faut le respecter et faire attentivement sa
connaissance afin qu’il vous livre toutes les informations nécessaires pour faire le diagnostic.

L’identité du malade comprend :

Le nom et le prénom,

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L’âge, le sexe,

La profession,

L’origine géographique et la résidence actuelle,

Le mode de vie et l’alimentation.

B. le motif de consultation constitue le deuxième élément après l’identité :


C’est la plainte principale qui amène le malade à consulter. C’est toujours un symptôme (signe
fonctionnel et non physique), ni une maladie.

C. L’histoire de la maladie :
Le développement logique et chronologique de la plainte principale en précisant les sept
attributs des symptômes :

1. Le siège : d’importance capitale, il oriente vers le système ou l’organe en cas de douleur ou


de lésions morphologiques, est-t-il fixe ou présente t-il des irradiations ?
2. La qualité : à quoi ressemble-t-il ?
3. L’intensité : modérée ou forte. Ex : douleur échelle 1 à 10, Dyspnée échelle 1 à 4
4. La chronologie : mode début, durée des symptômes et leur récurrence ?
5. Les circonstances déclenchantes : le contexte dans lequel survient le symptôme (froid, effort
après les repas…)
6. Les facteurs de rémission ou d’aggravation.
7. Les manifestations associées.
D. Les antécédents : les maladies, ou les traitements précédents à cette histoire
actuelle ;
- Personnels,
- Familiaux,
- Médicamenteux,
- Chirurgicaux,
- Obstétricaux (femmes).

II. Examen clinique :

L’examen général : Durant l’interrogatoire réalisé avec le malade ou son entourage, on apprécie
l’état général du patient : Conscient, obnubilé, comateux, agité, pâle, dyspnéique, déshydraté,
cyanosé, ictérique…

Ensuite on procède à l’inspection des organes et des appareils : peau, état bucco-dentaire, la
langue, la tête, le cou, le thorax, l’abdomen et de l’appareil locomoteur, avant de mesurer la taille, le
poids, la masse corporelle (IMC), la Température….

Ensuite, il convient de commencer l’examen physique de l’appareil responsable de la plainte


principale, en respectant toujours les quatre techniques de l’examen clinique :

1. L’inspection : l’observation visuelle du patient allongé en position clinique torse nu dans une
pièce éclairée (lumière du jour préférée).

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2. La palpation : par les mains du médecin à la recherche d’anomalies morphologiques
notamment au niveau de l’abdomen et la palpation des pouls périphériques.
3. La percussion : à la recherche d’anomalie audible par l’analyse des différentes tonalités
(matité ou tympanisme) des organes notamment le thorax et l’abdomen….
La percussion se fait directement par les quatre doigts de la main dominante ou avec le
majeur et l’annulaire d’une main qui frappe le majeur de l’autre main posée sur le corps du
malade.
4. L’auscultation : s’effectue par l’intermédiaire d’un stéthoscope ou directe par l’oreille
appliquée sur le thorax du malade, elle intéresse les poumons, le cœur, l’abdomen et les
artères périphériques.

Après un examen clinique minutieux centré sur l’appareil dont le malade se plaint, on fait un
rapprochement, entre les symptômes et les signes physiques retrouvés, avant de faire un examen
méthodique de tous les autres appareils.

Les signes absents sont parfois plus importants que les signes présents, dans ce cas il faut bien
les rechercher et noter qu’ils n’ont pas été retrouvés.

La synthèse clinique (résumé syndromique) doit suivre l’examen, elle permet de regrouper
toutes les informations obtenues par l’interrogatoire ou par l’examen physique.

A partir de la synthèse le médecin pose des hypothèses diagnostiques (Diagnostics de


présomption) classées par ordre de probabilité avant de demander les examens complémentaires
qui vont lui permettre de retenir le diagnostic et de compléter l’observation par une conclusion
précisant le diagnostic fonctionnel (ex : insuffisance cardiaque), lésionnel (ex :sténose mitrale) et
étiologique ( ex : rhumatisme cardiaque).

A la fin de l’observation on propose la conduite thérapeutique.

Dans un service universitaire, le stagiaire de 3ème année recueille les informations cliniques et
fini son observation par une synthèse clinique (résumé syndromique).

L’étudiant de 4ème et 5ème année complète par des hypothèses diagnostiques et la demande
du bilan.

L’étudiant de 6ème et 7ème années en stage clinique doit être capable de dresser le diagnostic
et de proposer un traitement.

Les étapes à suivre pour rédiger une observation médicale:


- L’identité (Nom, sexe, âge, profession, origine)
- Le motif de consultation : plainte principale.
- L’histoire de la maladie : (développement de la plainte principale)
- Les antécédents
 Personnels,
 Familiaux,
 Médicamenteux,
 Chirurgicaux,
 Obstétricaux (femmes).
- L’examen clinique (inspection, palpation, percussion et auscultation)
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 Général
 Appareil de la plainte principal
 Liste des appareils à examiner:
 cardiaque et vasculaire
 pulmonaire ou respiratoire
 de l'appareil digestif
 ostéo-articulaire
 neurologique
 dermatologique
 les aires ganglionnaires
 l'appareil urinaire
 l'appareil ORL
 l'appareil stomatologique
 l'appareil gynécologique chez les femmes
- Le résumé syndromique
- Les hypothèses diagnostiques
 Les examens complémentaires
- La conclusion-diagnostic : (fonctionnel, lésionnel et étiologique)
- Le traitement.

QUELQUES DEFINITIONS
Symptôme ou signe fonctionnel : signe ressenti par le malade et décrit par lui (ex :
douleur, Dyspnée) et qui représente la manifestation d'une maladie. En général, pour une
pathologie donnée, les symptômes sont multiples, mais dans d’autres cas, il n’existe pas de
symptôme : la maladie est dite dans ce cas asymptomatique.

Signes généraux : signes se rapportant au fonctionnement général de l’organisme (ex :


Amaigrissement, fatigue ou asthénie).

Signe physique : signe observé objectivement par le médecin (ex : une masse palpable, un
souffle),

Le signe peut être présent = signe positif, Absent = signe négatif. Il peut être constant et
inconstant : Un signe clinique est dit constant lorsqu'il est toujours retrouvé au cours d'une
pathologie donnée

Le signe clinique peut être spécifique et non spécifique : Un signe clinique est dit spécifique
lorsqu'il permettra d'orienter le diagnostic vers une ou un groupe de pathologies. Un signe clinique
est dit non spécifique lorsqu'il peut être l'expression clinique de plusieurs maladies différentes.
Lorsque le signe est présent uniquement dans une telle maladie on dit qu’il est pathognomonique.

Tableau clinique : Le tableau clinique d'une maladie est l’ensemble des signes cliniques
habituellement recueillis au cours de l'examen clinique d'un patient atteint de cette maladie.

Syndrome ensemble de signes et de symptômes dont le groupement oriente vers un


diagnostic.

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Diagnostic : acte intellectuel permettant de rassembler et d’interpréter les signes et les
symptômes pour identifier une maladie.

Nosologie : distinction des malades les unes par rapport aux autres.

Pronostic : acte intellectuel par lequel le médecin prévoit l’évolution probable de la maladie.

Traitement ou thérapeutique : ensemble des moyens employés pour guérir une maladie.

Etiologie : étude des causes des maladies.

Particularités de l’observation médicale en Cardiologie :


L’observation cardiologique suit le même plan d’une observation de médecine générale :

 L’identification :

o Données d’identification: Le nom et prénom, âge, profession, origine géographique,


profession…

o Sources : Malade lui-même, son entourage, un rapport médical. La fiabilité des données
dépend de la mémoire, le l’état intellectuel et l’humeur du patient.

 le motif de consultation ou la plainte principale est le symptôme qui amène le malade à


consulter.

 L’histoire de la maladie (maladie actuelle) en développant la plainte principale et en précisant


les sept attributs des symptômes :

o Le siège : où est –il situé ? A-t-il des irradiations

o La qualité : A quoi ressemble t-il ?

o L’intensité : qualitative et quantitative Ex : échelle de 1 à 10 pour la douleur.

o La chronologie : le début, la durée du symptôme. Revient-il souvent.

o Les circonstances déclenchantes, le contexte dans lequel il revient Ex : Froid, effort…

o Les facteurs de rémission ou d’aggravation.

o Les manifestations associées.

Les antécédents personnels, et facteurs de risque cardiovasculaires,

On doit rechercher et noter tous les antécédents du patient (ainsi que ses thérapeutiques),
notamment : ceux qui peuvent interférer avec les décisions de prescription d’examens
complémentaires ou de traitements.

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 Les patients qui ont déjà été victimes d’un accident cardio-vasculaire (infarctus
myocardique, accident vasculaire cérébral…)
 Les patients à haut risque. Ces antécédents devront être précisés et vérifiés avec
attention.
 Les antécédents de rhumatisme articulaire dans l’enfance.

Les antécédents familiaux Tous les antécédents sont recherchés, particulièrement ceux liés à
l’athérosclérose :
 L’artériopathie des membres, la coronaropathie quelle que soit la forme clinique,
 L’accident vasculaire cérébral) précoce (moins de 55 ans pour un homme, 65 ans pour
une femme) chez des parents du premier degré (père, mère, frère, sœur).
 On recherchera aussi de manière attentive les antécédents familiaux de diabète, d’HTA,
de dyslipidémie.

la revue des systèmes c’est l’exploration sémiologique appareil par appareil : Etat général, pneumo,
neuro, cardio : (Dyspnée, Odèmes, douleurs thoracique, palpitation etc… puis le regroupement
syndromique des signes sémiologiques, diagnostics de présomption, examens complémentaires,
pronostics, attitude thérapeutique.

Les facteurs de risque cardiovasculaires :


Bien que les facteurs de risque cardiovasculaires ne donnent pas de symptômes ni de signes
cliniques proprement dit, leur recueil fait partie intégrante de l’interrogatoire et de l’observation
médicale cardiovasculaire. Ces facteurs jouent un rôle confirmé au moins selon les données
épidémiologiques, dans la survenue des maladies cardiovasculaire en rapport avec le phénomène de
l’athérothrombose.

Facteurs de risque non modifiables

 Age : sup. à 50 ans

 Sexe masculin

 Antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires

 Antécédents personnels de maladies cardiovasculaires

Facteurs de risque modifiables

 Biochimiques et physiologiques

o HTA

o Hypercholestérolémie

o Diabète

o Facteurs de thrombose

 Habitudes de vie

o Alimentation riche en graisse


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o Tabagisme

o Sédentarité

o Obésité

NOTION DE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE GLOBAL

Les différents facteurs de risque interagissent chez un même individu et ainsi augmentent le risque
de façon multiplicative.

Partie II : La Symptomatologie Cardiovasculaire


Les symptômes représentent la description des manifestations subjectives d'une plainte ou d'un
processus pathologique, exprimé par le patient. En cardiologie les principaux symptômes sont :

La dyspnée
La dyspnée (en latin dyspnoea: haleine court) est une sensation de difficulté ou de gêne respiratoire
ressentie de façon pénible par le patient à l’occasion d’une activité physique ordinaire et dans des
conditions normales de pression atmosphérique et de température. C’est le symptôme le plus
fréquent et le plus banal. La dyspnée d’origine cardiaque est habituellement rapide, peu ample
(superficielle) et régulière. Elle survient aux efforts d’importance variable ou au repos.
La dyspnée peut avoir d’autres origines : pulmonaire, neurologique, ou métabolique…

1. Dyspnée d’effort

C’est le principal symptôme de l’insuffisance cardiaque. Les circonstances d’apparition de la dyspnée


sont très importantes à faire préciser. L’effort physique est la cause déclenchante la plus habituelle
de l’essoufflement chez les cardiaques. Celui-ci indique que l’affection cardiaque en cause ne permet
plus au myocarde de répondre aux besoins en O2 provoqués par l’effort. Il s’agit donc d’une

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polypnée superficielle apparaissant à la montée d’une côte, d’un ou plusieurs étages, à la marche
rapide. La dyspnée est proportionnelle à l’effort accompli. Au début, elle surviendra toujours pour le
même effort. Au fil du temps, elle survient pour des efforts de moins en moins importants
permettant ainsi de suivre l’évolution de la défaillance. La quantification de la dyspnée d’effort
est nécessaire pour apprécier le degré de gravité de la maladie et pour en suivre l’évolution.
Cette quantification est avant tout fondée sur un interrogatoire.

La classification de la NYHA (New York Heart Assaociation) la plus utilisée

Degré de Dyspnée

Classe I Aucune dyspnée au repos. Gêne respiratoire aux efforts physiques


importants compatible avec l’âge.

Classe II Aucune dyspnée au repos. Dyspnée aux efforts physiques modérée


de la vie courante (la marche rapide, le bain…)

Classe III Aucune dyspnée au repos. Dyspnée au moindre effort (le moindre
déplacement, la parole, la nourriture…)

Classe IV Dyspnée au repos, Dyspnée de décubitus.

Dans celle-ci, les patients sont classés en quatre stades en fonction du degré des symptômes
(essentiellement dyspnée et fatigue) résultant des activités physiques de la vie ordinaire ou des
activités moindres.

2. Dyspnée de décubitus (Orthopnée)

La dyspnée de ces patients est moins importante en position assise qu’en position couchée. Le
malade est réveillé par un essoufflement qui le pousse à s’asseoir sur son lit ou à se lever pendant
quelques minutes. Une fois l’épisode dyspnéique apaisé, le malade peut à nouveau s’allonger. La
dyspnée peut survenir immédiatement après le début du décubitus, mais plus souvent après 3 à 4
heures de sommeil. Elle se chiffre en nombre d’oreillers nécessaire au confort du malade. Elle dure
en général une vingtaine de minutes. Cette dyspnée peut être accompagnée de toux. Elle traduit une
insuffisance ventriculaire gauche avancée.

3. Dyspnée permanente

Dans la grande insuffisance cardiaque, la dyspnée devient permanente. Elle est toujours accrue pour
le décubitus et le malade essaie de trouver le sommeil dans un fauteuil. Elle est souvent en rapport
avec un oedème pulmonaire subaigu associé ou non à un épanchement pleural uni- ou bilatéral. Elle
peut s’accompagner de somnolence ou d’agitation.

4. Dyspnée paroxystique

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La dyspnée paroxystique est souvent nocturne. Elle peut réaliser plusieurs tableaux : l’oedème
pulmonaire, l’embolie pulmonaire, la respiration de Cheyne-Stokes et l’asthme cardiaque.

La respiration de Cheyne-Stokes est une respiration périodique faite de mouvements respiratoires de


plus en plus rapides et de plus en plus amples, suivis de mouvements de moins en moins rapides et
de moins en moins amples puis d’une apnée de 15 à 30 secondes. Ces phases se reproduisent plus ou
moins régulièrement, le cycle total durant 1 à 3 minutes. La respiration de Cheyne-Stokes s’observe
d’abord dans le sommeil, puis à l’état de veille. Elle est favorisée par les barbituriques. Elle traduit le
défaut d’irrigation des centres nerveux respiratoires et une baisse marquée du débit cardiaque. Quel
qu’en soit la raison elle est de mauvais pronostic.

5. l’œdème aigu du poumon

La dyspnée est sévère et survient en règle la nuit, elle commence par une oppression ou
chatouillement laryngé, évoluant rapidement vers un étouffement et une polypnée angoissante
accompagnée d’une toux quinteuse. Le malade se mets en position assise. Ensuite la toux
produit des crachats abondants de caractère mousseux et rosés.

La douleur thoracique
Est l’une des principales causes de consultations cardiologique. La douleur liée à l’ischémie
myocardique, elle douleur traduit l’hypoxie du myocarde et l’accumulation des lactates. Angine de
poitrine d’effort

Description de la douleur angineuse : elle est constrictive « elle serre » angoissante et insupportable
donnant l’impression d’écrasement de la poitrine.

Circonstances déclenchantes : La douleur est déclenchée par les efforts. Elle s’observe fréquemment
lors du démarrage matinal, favorisée par la marche rapide dès son début (25 à 100 premiers
mètres) éventuellement le froid, le vent contraire, l’ascension d’un escalier ou d’une côte. Elle
impose l’arrêt (ou l’extrême ralentissement) et disparaît alors rapidement et totalement. La douleur
se répète généralement dans les mêmes circonstances.

Siège : Le siège de la douleur est médian, rétrosternal ou épigastrique, la douleur peut être
parasternale autant à droite qu’à gauche. En décrivant la douleur, le patient applique la paume
ouverte de la main sur la poitrine. Les irradiations sont bilatérales au niveau du maxillaire inférieur,
du cou, des épaules, des bras et avant-bras (plus volontiers le gauche), des poignets, les irradiations
bilatérales sont les plus caractéristiques. Quelquefois, la douleur se résume au territoire d’une
irradiation. D’une crise à l’autre, la topographie de la douleur est identique.

Durée: La douleur est brève, parfois inférieure à 2 minute lorsque le patient arrête rapidement
son effort, et n’excède pas 5 minutes. La fin de la crise est souvent marquée par des sueurs. En cas
d’infarctus la durée peut dépasser 30 minutes.

Intensité: Le type et l’intensité de la douleur sont décrits de façon variable selon l’état
psychologique du sujet. Chez certains malades, le caractère est plutôt constrictif et angoissant que
douloureux. Le patient parle souvent d’une oppression rétrosternale, d’un écrasement, d’une
constriction ou d’une chaleur intense voire d’une bande serrée autour du thorax ou d’un poids à
l’intérieur de celui-ci. Mais elle peut être dans d’autres cas réduite à une sensation d’inconfort mal
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interprétée par le malade lui-même (mauvaise digestion, aérophagie, étouffement, étranglement).
Le fait capital est la disparition rapide et totale de cette sensation à l’arrêt de la marche ou la prise
de Trinitrine en sublingual.

Les causes de ces douleurs thoraciques d’origine cardio-vasculaire sont multiples

 L’insuffisance coronaire est de loin la cause la plus fréquente, qu’il s’agisse de l’angor ou
de l’infarctus myocardique.

 les autres étiologies cardio-vasculaires sont:

o La péricardite aiguë,
o l’embolie pulmonaire,
o la dissection aortique
o certains troubles du rythme douloureusement ressentis.
o Certaines cardiomyopathies

 Douleurs thoraciques non cardiovasculaires

o Algies précordiales d’origine nerveuse : Extrêmement fréquentes: motif ++ de


consultation de localisation variable, souvent punctiformes sans irradiation,
sensation d’engourdissement ou de fourmillement dans contexte neurotonique chez
sujet angoissé, sans de relation avec l’effort et de durée très variable.

 Douleurs cervico-brachiales

o Non influencées par la marche, déclenchées par un mouvement de la tête ou du bras

o Souvent en rapport avec une pathologie vertébrale ou une périarthrite


scapulohumérale

o Parfois distribution tronculaire ou radiculaire

Atres douleurs thoraciques non cardiovasculaires

 Douleurs pariétales

o Douleurs latéro-thoraciques, souvent majorées à la palpation, augmentées à


l’inspiration profonde: rechercher une pathologie pleuropulmonaire (contexte
fébrile, toux, altération de l’état général)

o Parfois en hémiceinture, uni latérales (Ex: Zona, pathologie vertébrale dorsale)

o ou bilatérales (pathologie vertébrale dorsale)

o Syndrome de Tietz: douleurs para-sternales, accentuées par la palpation des


articulations chondro-sternales

 Douleurs d’origine digestive et hépatique

o Les douleurs d’origine biliaire, gastrique ou pancréatique peuvent irradier dans le


thorax et peuvent simuler mais parfois aussi déclencher une douleur angineuse

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o Un cas particulier de l’hépatalgie d’effort: retrouvée dans l’insuffisance ventriculaire
droite, simule parfois un angor d’effort bas situé.

Les palpitations
Le malade se plaint d’une sensation désagréable et d’irrégularité épisodique des battements du
coeur. Grâce à l’interrogatoire, on peut s’orienter vers les extrasystoles, les crises de tachycardie
sinusale, de tachycardie paroxystique, l’arythmie complète, ou parfois un cœur normal chez les
sujets anxieux et neurotoniques.

La syncope
Le médecin assiste exceptionnellement à l’épisode, il doit donc reconstituer rétrospectivement le
déroulement par l’interrogatoire.

La syncope est définie comme une perte de connaissance brève (quelques secondes) avec chute
initiale et relâchement du tonus musculaire. Elle traduit un déficit brutal, global et temporaire du
fonctionnement cérébral.

La lipothymie est un malaise progressif où la perte de conscience est incomplète ; elle s’accompagne
de troubles divers : vertiges, bourdonnement d’oreilles, voile devant les yeux et nausées, qui se
dissipent lentement, mais dont le malade garde le souvenir.

Quatre questions essentielles doivent être posées : les circonstances déclenchantes, le mode de
début, la durée et le mode de terminaison. Le diagnostic s’oriente vers une pathologie « non
cardiaque » si le médecin a devant lui une jeune femme manifestement «nerveuse», qui décrit des «
malaises » de durée longue, accompagnés d’un cortège de troubles associés très divers et qui, assez
souvent, reconnaît être « sujette aux évanouissements ». C’est tout simplement une crise
hystérique.

Par contre la vraie syncope peut être constatée par un homme âgé, déjà traité ou connu pour des
troubles cardiaques ou artériels, qui se déclare incapable de dire le pourquoi ni le comment de ses
chutes qui surviennent n’importe quand et n’importe où.

Les oedèmes
Le gonflement des membres en rapport avec une accumulation excessive de liquides dans les
espaces interstitiels. Certains malades se rendent compte de la présence des oedèmes parce qu’ils
ne peuvent plus introduire leurs pieds dans leurs chaussures.

Les œdèmes cardiaques sont habituellement symétriques ; ils sont précédés d’un gain de poids de 3
à 5 kg. Les autres origines sont essentiellement rénales ou hépatiques

Ils progressent de façon ascendante et touchent le dos des pieds, les jambes, les cuisses, les organes
génitaux externes puis la paroi abdominale. Chez les malades couchés, ce sont la région sacrée et la
face interne des cuisses que les oedèmes infiltrent. On les décèle, quand ils sont peu abondants,
parce que les plis des draps ou de la chemise de nuit ont laissé leurs empreintes sur la peau du dos
ou des lombes.

Un œdème unilatéral ou prédominant d’un côté suggère une thrombophlébite associée ou un


blocage lymphatique, ou plus simplement le décubitus prolongé sur un côté.
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L’ascite peut survenir dans le cours de ce syndrome oedémateux, elle succède à une longue période
d’oedème des membres inférieurs ; dans la cirrhose du foie, autre cause d’oedèmes, l’ascite précède
les oedèmes des membres Inférieurs.

La toux
La toux est un symptôme fréquent, parfois révélateur d’une insuffisance ventriculaire gauche ou d’un
rétrécissement mitral : elle traduit l’hypertension veineuse pulmonaire, l’oedème alvéolaire ou
interstitiel. Elle est sèche, irritative ; spasmodique et nocturne, elle a la même valeur qu’un oedème
pulmonaire. La toux peut être due bien sûr à une affection respiratoire indépendante ou intriquée :
bronchoemphysémateuse, allergique, infectieuse ou néoplasique.

Quand elle donne des crachats, l’examen de l’expectoration est très utile :

– une toux produisant une expectoration mousseuse et rosée : l’œdème pulmonaire ;

– claire, blanche et filante : une affection virale ;

– épaisse et jaune : une infection bactérienne;

– rouillée : la pneumonie à pneumocoques ou OAP;

– striée de sang : la tuberculose, la bronchectasie, le cancer du poumon ou l’infarctus

pulmonaire.

L’ hémoptysie
L’hémoptysie franche se voit surtout dans l’OAP, le rétrécissement mitraL, elle est habituellement
modérée, ne dépassant pas la moitié d’un verre.

D’une manière générale, il ne faut pas se contenter de l’étiologie cardiaque d’une hémoptysie mais
rechercher une autre cause, bronchique ou pulmonaire (cancer)

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Partie III : la sémiologie vasculaire

Examen artériel

Clinique:
 Palpation/Auscultation de l’aorte abdominale au niveau épigastrique:
 Estimation du diamètre de l’aorte (difficile chez le sujet obèse)
 Palpation/Auscultation des artères périphériques
o Examen bilatéral et comparatif
o Présence du pouls
o Régularité du pouls
o Amplitude (idée du volume d’éjection systolique)
o Régularité des trajets artériels, (anévrysmes), souplesse (artères
rigides) dans l’athérosclérose)
 Temps de recoloration cutanée (Nl: 4-6 sec)

Index de pression systolique (IPS)


Meilleur test pour le dépistage de l’artériopathie des membres inférieurs
Réalisé à l’aide d’un brassard pneumatique placé sur la cheville, le pouls étant
recherché sur la pédieuse à l’aide d’un doppler de poche.
IPS = PAS cheville / PAS bras
Interprétation :
 0.9 ≤ IPS ≤ 1.3 Normal
 0.75 ≤ IPS ≤0.9 Artériopathie compensée
 0.50 ≤ IPS ≤ 0.75 Artériopathie décompensée
 < 0.50 Artériopathie sévère

Recherche de troubles trophiques


 Refroidissement des extrémités,
 Sécheresse de la peau,
 Atteintes des phanères: dépilation, atrophie des ongles.
 Ulcère artériel: perte de substance, petite taille, profond, très
douloureux, rebords irréguliers, localisés aux extrémités…

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Pathologie des extrémités d’origine circulatoire:
Phénomène de Raynaud: acrosyndrome paroxystique déclenché par le froid,
avec ses 3 phases:
1. Phase syncopale (blanc),
2. Phase d’asphyxique (bleu),
3. Phase d’hyperhémie réactionnelle (rouge)

L’examen veineux des membres inférieurs


Il doit être bilatéral et comparatif en décubitus dorsal et en position debout. Il
recherche :
 La présence de varices, dilatation du réseau veineux superficiel des
membres inférieurs, responsables de lourdeur et d’œdème vespéral des
membres inférieurs.
 Des signes évocateurs d’une thrombophlébite profonde. Ils sont en règle
unilatéraux : douleur du membre avec diminution du ballottement du
mollet, et signe de Homans (douleur du mollet provoquée par la
dorsiflexion du pied).

L’examen des veines jugulaires


La veine jugulaire interne est une veine profonde en communication libre avec
l’oreillette droite. L’augmentation de la pression veineuse (insuffisance
ventriculaire droite, péricardite constrictive, tamponnade, par exemple)
provoque une turgescence des veines jugulaires externes qui peut être
spontanément visible

Artériopathie des MI
Douleur, crampe et claudication à la marche, lié à un manque de perfusion des
membres :
Classification de Leriche et Fontaine
 Stade I: Pouls absent, atteinte infraclinique. Pas de
limitation du périmètre de marche (PM)
 Stade II : Correspond à l’ischémie intermittente.
Claudication intermittente et limitation du PM.
 Stade III Ischémie permanente. Douleurs de repos. PM très
réduit. Troubles, trophiques fréquents (Peau sèche,
atrophique, fragile. Ongles déformés. Amyotrophie)
 Stade IV : Membre froid avec lésions de nécrose et pertes de
substance.

15 Cours de sémiologie vasculaire 2021 Prof. Ahmed Eba Elwelaty


Thrombose veineuse profonde (TVP)
Maladie thromboembolique veineuse (MTEV) caractérisée par le risque élevé
d’EP :
 Douleur et œdème unilatéral avec œdème dans un contexte favorisant
de MTEV:
o Anomalie de la coagulation
o Paralysie d’un membre,
o Antécédent personnel de MTEV,
o Cancer ou antécédent de cancer,
o Surcharge pondérale.
 FDR temporaires majeurs de MTEV: immobilisation plâtrée d’un
membre, alitement de plus de 3 jours, chirurgie récente.
 FDR temporaires mineurs de MTEV: voyage par avion ou par bus > 6
heures, accouchement < 6 semaines traitement hormonal contraceptif.

Insuffisance veineuse chronique, maladie variqueuse


 Varices (dilatation visible du réseau veineux superficiel : saphène interne
et externe)
 Lourdeur de jambe, pesanteur, fatigabilité et douleur d’intensité
variable, de topographie imprécise majorée par la position debout, la
chaleur, atténuée par la marche ou le décubitus.

Anévrysme de l’aorte abdominale


Dilatation importante de l’aorte abdominale du sujet âgé, Symptomatique si
volume important (masse battante) ou complications, (emboles, rupture ou
dissection)

Ischémie mésentérique
Aigue : Douleur à type de crampe brutale dans la région ombilicale ou la FID,
devenant permanente en cas d’infarcissement avec agitation. Plus tard: signes
d’occlusion: vomissements, fièvre, choc
Chronique: triade :
 Douleur à type de crampe, péri-ombilicale, 15-30 min postprandial:
angor mésentérique
 Crainte de s’alimenter
 Amaigrissement

16 Cours de sémiologie vasculaire 2021 Prof. Ahmed Eba Elwelaty

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