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HEMATOME RETRO-PLACENTAIRE.
H.R.P.
INTRODUCTION
I/ GENERALITES
III/ EPIDEMIOLOGIE
IV/ PHYSIOPATHOLOGIE
V/ ETUDE CLINIQUE
VI/ COMPLICATIONS
VIII/ DIAGNOSTIC
X/ PRONOSTIC
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Professeur DJANHAN Yao 2
UFR Sciences Médicales
Université de Bouaké
INTRODUCTION
Intérêt :
1) Pathologie fréquente
2) Le pronostic fœto-maternel est péjoratif
3) H.R.P. représente l’urgence médico-obstétricale par excellence
4) Risque de récidive.
Objectifs spécifiques :
1) Citer les facteurs de risque de l’H.R.P.
2) Décrire les signes cliniques de l’H.R.P.
3) Citer les complications de l’H.R.P.
4) Enumérer les principales affections pouvant simuler l’H.R.P.
5) Indiquer la conduite à tenir en présence d’un H.R.P. et après un H.R.P.
I/ GENERALITES
A) Définition :
Il faut entendre par H.R.P. le décollement prématuré du placenta normalement inséré
(D.P.P.N.I.) dans la cavité utérine, alors que le fœtus est encore dans l’utérus
(SEGUY).
B) Synonyme :
- D.P.P.N.I.
- hémorragie rétro placentaire
- Abruption placentae (arrachement du placenta)
- ‘’Apoplexie utero placentaire’’ maladie de Couvelaire : cas grave avec lésion de
plusieurs organes.
II/ ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- lésion de base
- lésions dans les formes graves
La lésion de base est l’hématome décidual basal. Celui-ci siège dans la zone de
clivage du placenta et de l’utérus. L’Hématome se traduit par un caillot arrondi,
noirâtre, plus ou moins adhérent à la face maternelle du placenta qu’il déprime en
une cupule.
La chambre intervilleuse située au dessus de l’Hématome est rouge sombre.
Dans les formes graves il y a : - des lésions utérines,
- des lésions en dehors de l’utérus
- la mort du fœtus.
les lésions utérines
Il s’agit d’une infiltration sanguine du myomètre ; son intensité est très variable.
Macroscopique
- dans les formes discrètes : les taches ecchymotiques sont punctiformes
- dans les formes moyennes : il y a de larges ecchymoses siégeant sur les 2
faces dont la teinte va du rouge cuivre au bleu foncé et au noir (couleur de
grosses aubergines mures).
- dans les formes graves : les taches ecchymotiques provoquent de petites
fissures irrégulières du péritoine utérin et un petit épanchement intra abdominal
de liquide séro sanguinolent.
Microscopique
- la lésion essentielle est l’éclatement des capillaires,
- pas de nécrose
- pas de thrombose vasculaire 2
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la mort du fœtus
est fréquente. C’est la conséquence des bouleversements utéro placentaires et de
l’extrême hypertonie utérine.
III/ EPIDEMIOLOGIE
INCIDENCE : 0,5 – 1,5% des grossesses.
FACTEURS DE RISQUES
A) Le traumatisme :
1) chocs directs sur l’abdomen
2) versions par manœuvres externes
3) piqûres du placenta pendant une amniocentèse (ponction amniotique) mal
dirigée.
B) H.T.A. chronique : (c’est à dire HTA préexistante à la grossesse)
C) Prééclampsie
La sérotonine entraîne H.R.P. au début de l’accident
Protéinurie = témoin d’agression ischémique du rein
- Eclampsie a disparu avec la prévision des complications de la toxémie
gravidique.
- Fréquence des H.R.P. reste inchangée
D) Bas niveau socio-économique :
E) Malnutrition et carence en acide folique
F) Toxiques (tabac, alcool, cocaïne).
G) Malformation fœtale (malformation du système nerveux central)
H) Cordon court (inférieur à 40 cm)
IV/ PHYSIOPATHOLOGIE
Du côté hémovasculaire :
au départ forte coagulation du sang localisée à la zone utéro placentaire par
libération de thromboplastines provenant du placenta – liquide amniotique – la
caduque. La thrombose crée l’H.R.P.
puis il y a :
- une consommation excessive du fibrinogène transformé en fibrine
- C.I.V.D.
par la suite : survient une fibrinolyse réactionnelle, celle-ci est d’abord
bienfaisante (modère la fibrillation intra vasculaire) puis devient dangereuse
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SIGNES GENERAUX
Etat de choc : sévère, impressionnant contrastant avec la faible quantité des
métrorragies.
1) pâleur du visage et des muqueuses
2) faciès angoissé
3) refroidissement des extrémités
4) sueurs froides
5) lipothymie (vertige)
6) dyspnée ‘’sine materïa’’ à type de respiration superficielle
7) soif
8) agitation
9) pouls rapide, petit, filant (pouls misérable) mais peut être du tout début
paradoxalement ralenti c’est le pouls ‘’cache misère’’
10) TA : élevée au début puis effondré ensuite.
En conclusion : - douleur brutale
- métrorragie discrète
- choc impressionnant
évoque d’emblée l’HRP.
SIGNES PHYSIQUES
Mensuration :
HU augmente progressivement d’un examen à l’autre
Palpation obstétricale révèle le signe essentiel +++
L’utérus est dur comme du bois, dur partout, dur tout le temps. Il existe une
contracture abdominale.
Auscultation disparition des BDC fœtal
Spéculum : col est sain macroscopiquement sang noir provient de l’utérus.
TV :
col est rigide, semble être cerclé par un fil de fer
PDE est tendue
Segment inférieur est dur comme une sébile de bois, le segment
inférieur est tendu
Sang noirâtre au doigtier.
Après la délivrance : l’existence d’une cupule déprimant la face maternelle du
placenta signe de manière rétrospective l’HRP.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Le sondage vésical : peu d’urines foncées, riches en albumine.
à visée diagnostique positive :
- Echographie obstétricale
- Albuminurie massive
à visée pronostique :
- hémogramme
- numération des plaquettes
- temps de lyse du caillot
- taux de fibrinogène
- taux de prothrombine
- temps de coagulation
- temps de saignement
- P.D.F.
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EVOLUTION
L’évolution du travail de l’accouchement est variable après la rupture artificielle de
la poche des eaux (à faire systématiquement dès le diagnostic posé) 8 fois sur
10 après cette rupture artificielle des membranes l’évolution du travail de
l’accouchement est favorable.
1) l’évolution du travail de l’accouchement favorable
a) l’utérus s’assouplit et reprend ses contractions normales
b) la dilatation s’effectue normalement
c) l’accouchement se fait rapidement avec naissance d’enfant mort
d) la délivrance s’accompagne d’un caillot de sang
e) l’examen systématique du placenta confirme le diagnostic en montrant l’existence
d’une cupule sur la face maternelle du placenta.
2) parfois l’évolution est défavorable se complique 2/10 avec l’apparition des
complications.
VI/ COMPLICATIONS
Elles se rencontrent dans les formes vues tardivement ou dans les formes qu’on
a laissé évoluer.
A) le choc :
s’aggrave et peut entraîner le décès de la gestante si la femme n’est pas d’emblée
largement transfusée, décès par anémie aiguë, à la délivrance ou dans les heures
qui suivent la délivrance.
B) l’hémorragie incoagulable par afibrinogénémie
à dépister au plus tôt par prélèvement de sang pour évaluer le temps de coagulation.
Cette hémorragie aggrave le choc.
L’hémorragie persiste au point de piqûre avec absence de coagulation sanguine.
C) décès maternel survenant au cours de la grossesse, travail, à la délivrance.
D) l’anurie
transitoire : secondaire à un rein de choc,
définitive : secondaire à une nécrose corticale du rein survenant dans les suites
de couches.
Elle doit être dépister par la surveillance de la diurèse pendant 3 jours.
E) l’infection puerpérale
F) complications thrombo emboliques
G) syndrome de SHEEHAN
insuffisance hypophysaire secondaire à une hémorragie massive mal compensée
entraînant une nécrose de la tige pituitaire de l’hypophyse
H) décès fœtal
VII/ FORMES CLINIQUES
formes avec hémorragie externe abondante
- douleur moindre
- utérus reste plus souple
formes débutant par une hémorragie extragénitale
1er signe est soit une hématurie, une hématémèse
2nd apparaissent les signes utéro placentaires
formes d’origine traumatique
à la suite d’accident de la voie publique, version par manœuvre externe.
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