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I/GENERALITES :
1-Définition :
La rupture utérine est une solution de continuité non chirurgicale de la paroi utérine au cours de la
grossesse ou pendant le travail.
2-Intérêt de la question :
La rupture utérine est une complication obstétricale devenue rare, mais redoutable par sa gravité car
elle met en jeu les pronostics maternel et fœtal.
3-Données épidémiologiques :
-La prévalence de la rupture utérine est de 0.5/1000 accouchements dans les études faites sur la
population générale.
-Dans les pays à haut niveau socio-économique, la mortalité maternelle est estimée a 1% des
ruptures utérines et la mortalité périnatale à 3-6% à terme.
- Dans les pays à faible développement socio-sanitaire, les ruptures utérines sont plus fréquentes et
moins bien évaluées. Leur facteurs de risque ne sont pas les mêmes : insuffisance de suivi prénatal,
l’éloignement géographique et la grande multiparité.
II/ANATOMO-PATHOLOGIE :
-Environ 60-80% des lésions de rupture utérine siègent au niveau du segment inférieur et plus
particulièrement sur sa face antérieure.
-Les lésions exclusivement corporéales sont beaucoup plus rares et siègent au fond ou au niveau de
la corne.
On distingue les ruptures complètes des ruptures incomplètes selon que la cavité péritonéale ou
qu’elle en est séparée par le péritoine utérin.
-Elle est souvent segmentaire antérieure horizontale, moins souvent corporéale latérale et verticale.
-La lésion est très hémorragique, extensive au corps, dont les bords sont irréguliers.
-La rétraction du corps utérin et le décollement placentaire entraine la mort et l’expulsion intra-
abdominale du fœtus.
- La lésion est hémorragique à bords irréguliers avec expulsion fréquente du fœtus dans l’abdomen.
III/ETIOLOGIES :
1-L’utérus cicatriciel :
La cicatrice utérine constitue le premier facteur de risque de rupture utérine. On distingue 2 types de
cicatrice selon le contexte dans lequel elle est effectuée : obstétrical ou gynécologique.
- Les cicatrices sont moins fréquentes que les césariennes mais sont plus solides.
• Des curetages.
• Des myomectomies.
• Des hystéroplasties.
3- La fragilité utérine :
Ce sont tous les états qui rendent la paroi utérine fragile, en dehors de toute dystocie mécanique :
-La multiparité.
4-Les traumatismes :
-Par traumatisme physique direct : chute, accident de la voie publique, accidents de la circulation,
coupes volontaires,…
-Les manœuvres obstétricales manuelles : versions par manœuvres externe ou interne, manœuvres
sur gros enfant, manœuvres sur présentation de siége, expressions intempestives,…
On prend pour type de description « la rupture utérine au cours du travail prolongé par
disproportion foeto-pelvienne »
Cette phase est prémonitoire, elle est caractérisée par des signes de lutte au cours d’un travail
prolongé.
-Puis il y a sédation de la douleur et des contractions utérines donnant une fausse sensation de bien
être.
-Les contours utérins disparaissent ; Il se rétracte dans l’abdomen après l’expulsion du fœtus qui
meurt et que l’on perçoit sous la peau.
Il associe :
V/ FORMES CLINIQUES :
1-La rupture utérine au cours de la grossesse :
- Elle peut survenir à n’importe quel moment de la grossesse, mais surtout au 3eme trimestre.
Elle est asymptomatique et n’est découverte qu’à l’ occasion d’une révision utérine.
- De ruptures vésicales
Elle se manifeste par une mort fœtale associée à un état de choc maternel inexpliqué
Elle se traduit par une hémorragie de la délivrance ne cédant pas aux thérapeutiques habituelles
associée à un état de choc progressif et inexpliqué.
VI/ COMPLICATIONS :
1-Complications maternelles :
a/ complications aigües :
Elle est responsable d’une anémie aigüe, allant d’une forme mineure bien tolérée à l’êtat de choc
hémorragique.
*L’insuffisance rénale :
Elle est d’abord aigüe puis devient organique. Elle est liée à la baisse de perfusion rénale du fait de
l’hypovolemie.
A type de : anxiété, agitation au début, rapidement suivis de perte de connaissance liée à une
hypoxie cérébrale par hypoperfusion.
b/ Complications chroniques :
La principale complication fœtale est la souffrance fœtale aigüe allant de la bradycardie à la mort du
travail.
-Il existe souvent un contexte clinique évocateur : traumatisme, terrain vasculaire (prééclampsie).
-l’utérus est hypertonique : de bois. sang noir et coagulé avec doleur pelvien du a contraction rapproché
-On retrouve souvent une notion d’hémorragie récidivante et capricieuse au cours de la grossesse.
-Les déchirures cervicales peuvent d’étendre au segment inferieur réalisant une rupture utérine.
VIII/ PRONOSTIC :
1-Pronostic maternel :
Le pronostic des déhiscences de cicatrice est plutôt favorable au contraire des ruptures complètes
qui sont grevées d’une mortalité importante.
La prise en charge doit être rapide et requiert une équipe médicale qualifiée et un plateau technique
de qualité.
*Dans les pays à haut niveau sanitaire : le taux de décès est nul pour les déhiscences, et voisin de
30% pour les ruptures graves
IX/ TRAITEMENT :
1-Objectifs :
-Sauvetage fœtal.
2-Moyens :
a/ abstention thérapeutique :
b/Traitement médical :
Il repose sur
-toutes les mesures de réanimation qui permettent de lever le choc hypovolémique : transfusions,
remplissage par macromolécules, drogues vaso-actives,…
c/Traitement chirurgical :
-extraire le fœtus
-On terminera après fermeture par un examen minutieux cervico-vaginal afin de ne pas méconnaitre
des lésions associées.
3-Indications :
- L’abstention thérapeutique sera destinée aux ruptures découvertes lors d’une révision utérine
et sans conséquences hémodynamiques (ne dépassant pas 2 cm).
- On tentera d’être conservateur en réparant les déchirures à chaque fois que les lésions et l’état
hémodynamique maternel le permettront chez une patient jeune, désireuse d’autres grossesses.
- L’hystérectomie sera réalisée lorsque les lésions seront majeures chez une multipare.
X/ PREVENTION :
1-Prévention des ruptures d’utérus sain :
-Le dépistage de toutes les situations à risque de dystocie mécanique (disproportions foeto-
pelviennes, présentation anormales,…) par l’évaluation correcte du pronostic de l’accouchement.
Elle est réalisée aux alentours de 38SA à chaque fois que la voie basse est impossible ou n’offre pas
toutes les garanties de sécurité.
*L’epreuve utérine :
Elle correspond à l’acceptation du travail et de l’accouchement par voie basse sur utérus cicatriciel.
Elle ne sera permise qu’après exclusion de toutes les contre-indications. L’accent sera
particulièrement mis sur la recherche régulière de signes de déhiscence.
XI/ CONCLUSION :
La rupture utérine est un accident obstétrical rare mais au combien redoutable de part les
complications materno-foetales qu’elle engendre.
Le pronostic dépend de la qualité et de la rapidité de la prise en charge qui doit être adaptée.