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Auteur correspondant : Drissa Traoré, Maître de conférences agrégé, Service de chirurgie B, CHU du Point G,
Adresse mail : traored2003@yahoo.fr ou idriss3@yahoo.fr
Objectifs :
1. Définir l’appendicite aiguë
2. Citer 3 principaux signes fonctionnels de l’appendicite aiguë
3. Citer 2 principaux signes généraux de l’appendicite aiguë
4. Citer 5 signes physiques de l’appendicite aiguë
5. Décrire les 3 principales complications de l’appendicite aiguë
6. Distinguer 4 diagnostics différentiels de de l’appendicite aiguë
1. Généralités :
1.1. Définition :
C’est l’inflammation aiguë de l’appendice iléocæcal vermiforme.
1.2. Intérêt :
- C’est une urgence médico-chirurgicale
- Première pathologie chirurgicale en urgence
- Son diagnostic est clinique parfois difficile à cause de l’absence de parallélisme
anatomoclinique, du polymorphisme clinique et des variations topographiques. Il peut
bénéficier de l’apport de l’imagerie (échographie - TDM).
- Il faut évoquer le diagnostic de l’appendicite aigue devant toute douleur abdominale
- Son traitement est essentiellement chirurgical mais actuellement il y a eu des études sur le
traitement médical dont les résultats ne sont pas encore validés.
- Son pronostic est bon mais des complications évolutives (abcès, plastron, péritonite
appendiculaire) peuvent engager le pronostic vital.
2. Signes :
2.1 Type de description : Appendicite aigue dans la Fosse iliaque droite chez l’adolescent
non compliquée
CDD : CDD : il s’agit d’un patient habituellement jeune, qui se présente aux urgences : attitude
figée, les mains sur l’abdomen pour une douleur abdominale : c’est la crise d’appendicite aigue,
c’est le signe essentiel.
Interrogatoire permet de préciser les signes fonctionnels
2.1.1. Signes fonctionnels :
Il s’agit d’une douleur abdominale d’apparition spontanée, progressive d’abord épigastrique au
début puis migre vers la région périe ombilicale pour se localiser finalement dans la FID réalisant
une douleur dans la fosse iliaque droite sans irradiation. Le tout au bout de 6h d’intervalle : c’est
le signe de KOCHER.
Il s’agit d’une douleur à type de colique ou de crampe, spasmodique, d’intensité modérée à forte,
continue et lancinante, déclenchée par la toux et les vomissements, calmée souvent par une
émission de selle ou de gaz. L’horaire de survenue est variable sans périodicité ; accompagné de
nausées et de vomissement alimentaire et bilieux de trouble de transit diarrhée, constipation.
.
2.1.2. Signes généraux :
- la Température est à 37,5° - 38°C.
Si au début on a une T supérieure à 40°C, c'est qu'il ne s’agit pas d'une appendicite aiguë
au début.
- la Tension artérielle est normale
- le pouls est accéléré > 100 /mn
- La langue est saburrale
- A ce stade de début l'état général est bon. Si nous trouvons des signes de complication le
traitement commence d’emblée par des mesures de réanimation
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2.1.3. Signes physiques :
Examen de l’abdomen :
- Inspection : le ventre respire bien
- Palpation :
Douleur provoquée dans la fosse iliaque droite (FID) au point de Mac Burney
Défense dans la fosse iliaque droite, hyperesthésie cutanée,
Signe de BLUMBERG positif : douleur à la décompression brutale de la FID,
Signe de ROVSING positif : douleur provoquée de la FID après la palpation et la
décompression de la fosse iliaque gauche (FIG)
- Percussion : réveille une douleur
- Auscultation : les bruits hydro-aériques sont normaux au début
- Touchers pelviens (touchers vaginal et rectal) : réalisés systématiquement provoquent
une douleur latérale en haut à droite dans le cul de sac de Douglas.
- Triade de Dieulafoy : Douleur FID, hyperesthésie cutanée et défense FID
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3. Diagnostic :
3.1. Diagnostic positif :
Il est clinique devant une douleur dans la FID, des nausées, des vomissements, douleur
palpatoire provoquée et défense dans la FID. Aux touchers pelviens (touchers vaginal et
rectal) réalisés systématiquement provoque une douleur latérale à droite dans le cul de sac
de Douglas.
En cas de doute on fait des examens complémentaires : l’échographie abdominale,
scanner, NFS, CRP, cœlioscopie.
Histologie de la pièce opératoire confirme le diagnostic
Score bioclinique :
Il existe plusieurs scores biocliniques mais le plus référencé est celui d’Alvarado.
Le score d’Alvarado (voir tableau I) a été introduit depuis 1986 pour la classification de la
probabilité d’une appendicite aigue. Il est utilisé pour identifier les patients avec différentes
probabilités d’appendicite aigue et par conséquent de définir différentes stratégies
d’investigations. L’utilisation du score permet de réduire les appendicectomies négatives et aussi
un retard diagnostic et donc thérapeutique. Il s’agit d’un moyen simple, économique, fiable et
utile
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Tableau I : Score d’Alvarado : évaluation en cas de suspicion d'appendicite aiguë
Signes Score
Fonctionnels
Nausées/Vomissements 1
Anorexie 1
Physiques
Biologiques
Neutrophiles > 75 % 1
TOTAL 10
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3.2. Diagnostic différentiel :
Le diagnostic différentiel se fait avec toutes les douleurs abdominales
L'appendicite peut faire évoquer beaucoup de pathologies chirurgicales et médicales.
3.2.1. Les pathologies médicales les plus fréquemment évoquées sont:
3.2.1.1. Le paludisme : il est parfois caractérisé par:
- une douleur de tout le flanc droit
- une fièvre à 39-40° avec des frissons,
- des vomissements, sans arrêt des matières ni des gaz,
3.2.1.1.2. L'hépatite virale : elle peut faire croire à une appendicite si elle se révèle par :
- une douleur de tout le flanc droit
- des vomissements
- une fièvre
- mais: la douleur est haute
il y a un subictère
les transaminases sont élevées
3.2.1.1.3. L'adénolymphite mésentérique est une inflammation des ganglions mésentériques,
sans atteinte de l'appendice.
La clinique ne permet pas de la distinguer de l'appendicite à coup sûr. Il faut donc soit
hospitalisé le malade et suivre l'évolution, soit faire une intervention exploratrice.
3.2.1.1.4. La colique néphrétique droite peut faire croire à une appendicite devant
- une douleur du flanc droit
- des vomissements
- une constipation
Mais : les douleurs commencent dans la fosse lombaire ;
elles irradient dans la FID et vont dans les organes génitaux,
elles sont paroxystiques
- il y a une pollakiurie, des brûlures mictionnelles
- il n'y a pas de défense dans la FID
- La NFS est normale
- l'échographie montre la stase dans les voies urinaires voire le calcul.
3.2.1.1.5. La pneumopathie de la base droite : peut faire croire à une appendicite quand elle se
révèle par :
- des douleurs du flanc droit
- la fièvre
Mais : il y a une toux,
- des signes d'attente du poumon droit à l'examen.
3.2.1.1.6. Les douleurs d'ovulation peuvent faire croire à une appendicite quand ses douleurs
sont dans la FID. Mais ces douleurs surviennent au 14ème jour du cycle.
3.2.1.1.7. Les douleurs d'endométriose peuvent faire croire à une appendicite lorsqu'elles
siègent dans la FID Mais ces douleurs sont rythmées par les menstruations.
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3.2.1.1. 8. La colite peut se révéler par :
- une douleur dans la FID
- des nausées
- une fièvre
- mais il n'y a pas de défense de la FID
- souvent il y a une diarrhée
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3.3. Diagnostic de gravité
Douleur abdominale violente diffuse dans tout l’abdomen
Hyperthermie 39 – 40°c
Chute de la TA avec oligurie nécessite une réanimation urgente.
Contracture abdominale
4. Traitement
4.1. But : ablation de l’appendice,
Eradiquer le foyer infectieux
Prévenir les complications et les récidives
4.2. Moyens et méthodes : chirurgicaux et non chirurgicaux
Moyens médicaux :
la réanimation consiste à la préparation du malade pour l’intervention,
- Hospitalisation
- Jeun
- SNG uniquement en cas de vomissements
- Voie veineuse périphérique pour la réhydratation, corrections des troubles hydro-aériques
- Antalgiques : paracétamol 60 mg/KG/J en 3 à 4 injection IV
- Antispasmodique : Phloroglucinol 80 - 160mg 3 fois par jour
- Antibiotiques : -Amoxicilline + acide clavulanique 1g 3 fois par jour durée 1 à 5 jours
arrêté 48 heures après l’apyrexie postopératoire.
- Métronidazole 30 - 50 mgKg/J , gentamycine 3mg/KG/j pendant 3 Jours
- Ciprofloxacine 500mg 2 fois par jour
- Vessie de glace
- thrombo-prophylaxie postopératoire
Moyens chirurgicaux :
Voix d’abord :
- laparotomie au point de Mc Burney, para rectale, médiane
- Laparoscopie : avantage : diminué ISO, durée de séjour hospitalier, douleur post
opératoire
Exploration : confirmer le diagnostic, recherche un diverticule de Meckel et vérifié les
annexes chez la femme, recherche de diverticule de Meckel prélèvement
Gestes : Appendicectomie avec ou sans enfouissement du moignon, pièce sera envoyée en
examen anatomie pathologique
- Incision drainage
- Éventuellement Toilette péritonéale drainage
Complications : hémorragie, hématome, abcès de paroi, fistule digestive, lâchage, syndrome
du 5e jour, occlusion, éventration
4.3. Indications
4.3.1. Appendicite aigue non compliquée : appendicectomie en urgence
Antibioprophylaxie arrêté à J1
4.3.2. Abcès appendiculaire nécessite :
- incision drainage de l'abcès
- une antibiothérapie pendant 5 jours, arrêtée 48 heures après l’apyrexie
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- une appendicectomie 3 mois après
4.3.3. Péritonite :
- une réanimation médicale pré-per-pos opératoire, jusqu'à la reprise du transit
- la mise en place d'une sonde gastrique aspirative, Sonde urinaire
- une appendicectomie
- une toilette péritonéale
- un drainage de la FID
- une antibiothérapie pendant 5 jours arrêté 48 heures après l’apyrexie
4.3.4. Plastron appendiculaire : son traitement peut se faire par :
- une réanimation médicale (perfusion, diète totale)
- la glace sur la FID
- une antibiothérapie
- une surveillance médicale rigoureuse
- si les troubles disparaissent totalement il faut faire l'appendicectomie 3 mois après ;
- si les troubles persistent il faut faire l'appendicectomie la main forcée. Cette
appendicectomie sera difficile.
4.4.Résultats
Mortalité des appendicites aigues non compliquées
- Inférieure à 10%
- 3% au Mali (Koumaré)
Guérison : > 90%
4.2. Préventif : traité les parasitoses, la constipation, la prise en charge des infections
gynécologiques, sigmoïdiennes et les septicémies.
Conclusion : l’appendicite aigue est une urgence chirurgicale abdominale la plus fréquente au
monde de diagnostic clinique.
Le pronostic est bon en absence de complications. Il faut penser à l’appendicite aigue devant
toute douleur abdominale surtout quand elle siège dans la Fosse iliaque droite.
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Figure :
A. Position anatomique normale.
B. Appendice rétrocæcal.
C. Appendice pelvien.
D. Appendice mésocœliaque.
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