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APPENDICITE AIGUË

Auteur correspondant : Drissa Traoré, Maître de conférences agrégé, Service de chirurgie B, CHU du Point G,
Adresse mail : traored2003@yahoo.fr ou idriss3@yahoo.fr

Objectifs :
1. Définir l’appendicite aiguë
2. Citer 3 principaux signes fonctionnels de l’appendicite aiguë
3. Citer 2 principaux signes généraux de l’appendicite aiguë
4. Citer 5 signes physiques de l’appendicite aiguë
5. Décrire les 3 principales complications de l’appendicite aiguë
6. Distinguer 4 diagnostics différentiels de de l’appendicite aiguë

1. Généralités :
1.1. Définition :
C’est l’inflammation aiguë de l’appendice iléocæcal vermiforme.
1.2. Intérêt :
- C’est une urgence médico-chirurgicale
- Première pathologie chirurgicale en urgence
- Son diagnostic est clinique parfois difficile à cause de l’absence de parallélisme
anatomoclinique, du polymorphisme clinique et des variations topographiques. Il peut
bénéficier de l’apport de l’imagerie (échographie - TDM).
- Il faut évoquer le diagnostic de l’appendicite aigue devant toute douleur abdominale
- Son traitement est essentiellement chirurgical mais actuellement il y a eu des études sur le
traitement médical dont les résultats ne sont pas encore validés.
- Son pronostic est bon mais des complications évolutives (abcès, plastron, péritonite
appendiculaire) peuvent engager le pronostic vital.

1.2. Rappel anatomique : (schéma)


- L’appendice vermiculaire (appendix vermicularis) est un diverticule creux implanté à la
face interne du cæcum, à la jonction des trois bandelettes coliques, à 3 cm au-dessous de
l’abouchement iléal.
- Il a une longueur de 7 à 12 cm et 4 à 8mm de diamètre, épaisseur de la paroi 3 mm.
- Il se projette habituellement au niveau du point de Mac Burney (milieu de la ligne
joignant l’ombilic à l’épine iliaque antéro-supérieure selon Pierre Kamina, jonction 1/ 3
externe 1/moyen selon le dictionnaire de l’académie de médecine)
- Son extrémité distale, libre, a des positions variables dans la cavité péritonéale en fonction
du siège du cæcum et de sa morphologie propre (figure). L’appendice peut être sous-
hépatique (3%), méso-cœliaque (1%), iliaque (40 à 55 %), pelvien (15 à 30 %), rétro
cæcal (25 %).
- L’appendice a 4 tuniques : muqueuse, sous muqueuse, musculeuse et séreuse.
- Sa vascularisation artérielle est assurée par l’artère ileo-coecoappendiculaire, branche de
l’artère mésentérique supérieure.

1.3. Etio-physio-pathologie :(diagramme)


L’appendicite est due à 3 principaux mécanismes :
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- Obstruction pariétale : Soit une infection par voie hématogène, ce qui est le cas le plus
fréquent, hyperplasie lymphoïde (plaques lymphoïdes de Peyer) secondaire à une
infection du tube digestif.
- Obstruction extrinsèque : plicatures et brides péritonéales.
- Obstruction intrinsèque : par un corps étranger, stercolithe (selles dures, constipation)
parasites (oxyures, ascaris)
L’obstruction transforme l’appendice en un cul de sac en vase clos
• Conséquences d’amont = Stase
1- Stase Distension Hyperpression Douleur
Ischémie lorsque Pression endoluminale supérieure à la pression artériolo-capillaire
Entrainant la disparition de la douleur ˵Accalmie traîtresse˶
2 - Stase Multiplication des germes Infection
Tous les germes peuvent entrainer l'appendicite. Les germes les plus fréquents sont :
l’Echérichia coli, les colibacilles, le Streptocoque fécalis, le staphylocoque, on peut même
y trouver des parasites comme le Schistosoma.

2. Signes :
2.1 Type de description : Appendicite aigue dans la Fosse iliaque droite chez l’adolescent
non compliquée
CDD : CDD : il s’agit d’un patient habituellement jeune, qui se présente aux urgences : attitude
figée, les mains sur l’abdomen pour une douleur abdominale : c’est la crise d’appendicite aigue,
c’est le signe essentiel.
Interrogatoire permet de préciser les signes fonctionnels
2.1.1. Signes fonctionnels :
Il s’agit d’une douleur abdominale d’apparition spontanée, progressive d’abord épigastrique au
début puis migre vers la région périe ombilicale pour se localiser finalement dans la FID réalisant
une douleur dans la fosse iliaque droite sans irradiation. Le tout au bout de 6h d’intervalle : c’est
le signe de KOCHER.
Il s’agit d’une douleur à type de colique ou de crampe, spasmodique, d’intensité modérée à forte,
continue et lancinante, déclenchée par la toux et les vomissements, calmée souvent par une
émission de selle ou de gaz. L’horaire de survenue est variable sans périodicité ; accompagné de
nausées et de vomissement alimentaire et bilieux de trouble de transit diarrhée, constipation.

.
2.1.2. Signes généraux :
- la Température est à 37,5° - 38°C.
Si au début on a une T supérieure à 40°C, c'est qu'il ne s’agit pas d'une appendicite aiguë
au début.
- la Tension artérielle est normale
- le pouls est accéléré > 100 /mn
- La langue est saburrale
- A ce stade de début l'état général est bon. Si nous trouvons des signes de complication le
traitement commence d’emblée par des mesures de réanimation

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2.1.3. Signes physiques :
Examen de l’abdomen :
- Inspection : le ventre respire bien
- Palpation :
Douleur provoquée dans la fosse iliaque droite (FID) au point de Mac Burney
Défense dans la fosse iliaque droite, hyperesthésie cutanée,
Signe de BLUMBERG positif : douleur à la décompression brutale de la FID,
Signe de ROVSING positif : douleur provoquée de la FID après la palpation et la
décompression de la fosse iliaque gauche (FIG)
- Percussion : réveille une douleur
- Auscultation : les bruits hydro-aériques sont normaux au début
- Touchers pelviens (touchers vaginal et rectal) : réalisés systématiquement provoquent
une douleur latérale en haut à droite dans le cul de sac de Douglas.
- Triade de Dieulafoy : Douleur FID, hyperesthésie cutanée et défense FID

2.1.4. Signes para-cliniques : le diagnostic est avant tout clinique.


En cas de doute on peut demander des examens complémentaires
- la NFS montre une hyperleucocytose (> 10 000/mm3) surtout à polynucléaires
neutrophiles.
- Procalcitonine > 0,05ng/ml, son élévation est plus précoce et plus spécifique d’une
infection bactérienne par rapport à la CRP élevée > 5mg/l
- Echographie abdominale : Très contributive, va montrer un appendice de diamètre
supérieur à 6-8mm et une épaisseur pariétale supérieure à 3 mm, stercolithe,
épanchement, infiltration péri appendiculaire.
- Scanner abdomino-pelvien : sans et avec injection montre un appendice augmenté de
taille et une infiltration péri-appendiculaire (cas douteux surtout).
- Cœlioscopie diagnostique : permet de visualiser l’appendice, d’explorer la cavité
péritonéale et le pelvis et ainsi d’éliminer une pathologie autre, gynécologique, cæcale ou
iléale
- ASP : n’est pas réalisée en 1ère intention, stercolithe, NHA en FID
2.1.5. Evolution :
L’évolution de l’appendicite aiguë est imprévisible car elle peut évoluer plus ou moins
rapidement de la forme catarrhale à la péritonite généralisée en 24-72 heures. Donc
l'appendicite est une URGENCE.
Diagnostiquée et traitée tôt les suites sont simples et vue tardivement le pronostic est
grave à cause des complications. Une régression spontanée peut survenir après la crise
d'appendicite, mais cette régression spontanée est rare.
La plupart du temps l'évolution se fait vers l'aggravation en quelques jours parfois
Cette aggravation est entrecoupée d'une accalmie traîtresse de Paul George Dieulafoy.
L’aggravation se fait vers le plastron, l’abcès et la péritonite appendiculaire.
2.2. Formes cliniques :
2.2.1. Forme selon le siège :
2.2.1.1. L’appendicite pelvienne :
Elle se voit surtout chez la femme non enceinte. Elle est caractérisée par:
-des douleurs basses dans la FID,
- signes génito-urinaires : pollakiurie, dysurie, rétention d’urine, érection (chez l’enfant),
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- signes d’irritation rectale : ténesme, faux besoins, diarrhée.
-des nausées,
-une T°37°-37°5,
-un pouls accéléré,
-une douleur provoquée à la palpation de la partie basse de la FID,
-le TR et le TV provoquent des douleurs aiguës à droite. Ils sont plus évocateurs que la
palpation abdominale dans ce cas, il faut éliminer:
a) une salpingite caractérisée par:
- des douleurs bilatérales,
- des nausées
- une constipation
- une T° élevée à 38°-40°
- un pouls accéléré
- des douleurs provoquées, bilatérales
- le TV qui trouve une douleur à la mobilisation de l'utérus
- une hyperleucocytose
- une grosse trompe à l'échographie
- une grosse trompe inflammatoire à la cœlioscopie.
b) La GEU droite (rompue) caractérisée par:
- une aménorrhée, parfois remplacée par des pertes sépia.
- des nausées voire des vomissements
- des douleurs dans la FID
-une T°37°
-une TA abaissée
-un pouls accéléré
-un cri de douglas au TV et au TR
-une pâleur avec anémie
-une grosse trompe à l'échographie
-un hémo péritoine retrouvé à la ponction abdominale et à la cœlioscopie
2.2.1.2. L'appendicite sous hépatique :
Elle est caractérisée par:
-des douleurs dans l'hypochondre droit
-des nausées, voire des vomissements
-une constipation
-une douleur, voire une défense provoquée dans l'hypochondre droit
-une hyperleucocytose
IL faut éliminer une colique hépatique caractérisée par:
-sa survenue surtout chez la femme
-des douleurs dans l'hypochondre droit
-des douleurs irradiant en haut dans l'épaule droite
-des vomissements
-une constipation
-une échographie montrant les calculs vésiculaires
2.2.1.3. L’appendicite rétro-cæcale est caractérisée par :
- des douleurs lombaires droites
- pollakiurie, dysurie,
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- L’irritation du psoas entraine un psoïtis: flexion adduction antalgique de la
cuisse sur le bassin due à l’irritation du psoas
A différencier de la colique néphrétique droite.
2.2.1.4. L'appendicite méso cœliaque est caractérisée par :
- des douleurs péri ombilicales
- un syndrome pseudo-occlusif (d'où le diagnostic différentiel avec les occlusions).
2.2.1.5. L'appendicite de la fosse iliaque gauche : est exceptionnelle ; elle survient chez un
sujet dont le colon n'a pas subi de rotation (situs inversus).
2.2.1.6. L’appendicite herniaire : l’appendice situé dans le sac d’une hernie inguinale : c’est la
hernie de Claudius Amyand.

2.2.2. Formes compliquées


2.2.2. 1. Le plastron appendiculaire : Il s’agit d’une masse viscérale formée par les anses grêles
et le grand épiploon entourant le foyer septique pour éviter qu’il ne s’étende. Il est
souvent favorisé par une antibiothérapie abusive, faite au début d'une crise d'appendicite.
- Signes fonctionnels : sont les mêmes que dans le cas typique
- Signes généraux : la T est à 38 ou plus, le pouls est accéléré
- Signes physiques: la FID est le siège d’une masse dure (d'un blindage de la FID),
douloureuse, mal limitée, au toucher rectal on trouve souvent une douleur parfois une
masse dans le Douglas à droite.
- Signes para cliniques : hyperleucocytose à polynucléaire neutrophile, l’échographie et le
scanner permettent de mettre en évidence l’agglutination d’anses grêles et l’épiploon
autour de l’appendice. L’ASP trouve parfois des niveaux hydro-aériques
-L'évolution peut se faire vers la régression ou vers l’abcès ou vers la péritonite.
2.1.5. 2. L’abcès appendiculaire : C’est une appendicite purulente avec du pus autour de
L’appendice.
- Signes fonctionnels : douleurs deviennent pulsatiles, insomniantes, fièvre
– Signes généraux : fièvre persistante atteingnant 39°c, le pouls est rapide, le faciès est
altéré
– signes physiques : masse douloureuse fluctuante, bien limitée dans la fosse iliaque
droite parfois accessible aux touchers pelviens, le reste de l’abdomen est souple et
indolore.
– signes paracliniques : NFS : l’hyperleucocytose > 15000/mm3, échographie et le
scanner abdominal confirme la présence d’un abcès.
2.1.5. 3. La Péritonite appendiculaire :
● Elle peut être en un temps (péritonite est inaugurale), deux temps (abcès puis péritonite
par rupture de l’abcès) ou trois temps (plastron – abcès – péritonite).
- signes fonctionnels : douleur débutant dans la fosse iliaque droite, puis diffusant à tout
l’abdomen, accompagnée de vomissements, arrêt de matières et des gaz.
- Signes généraux : T° élevée à 40°, pouls accéléré
- Signes physiques : Contracture abdominale généralisée et maximum dans la FID
Le TV et le TR trouvent une douleur partout dans le Douglas qui est bombé
- Signes para cliniques : hyperleucocytose 15000/mm3 à polynucléaire neutrophile
la RX ASP trouve parfois des niveaux hydro-aériques, des grisailles diffuses, stercolithes,
presque jamais de pneumopéritoine.
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- L'évolution sans traitement se fait vers la mort en quelques heures.

2.2.3. Formes selon le terrain :


2.2.1.1 L'appendicite du nourrisson : Elle est caractérisée par sa rareté et son évolution rapide
(la péritonite peut apparaitre en moins de 24 h). Elle est grave parce que :
- le diagnostic peut être retardé
- la contracture n'est pas toujours retrouvée même en cas de péritonite.
2.2.1.2. L'appendicite du vieillard est caractérisée par :
- une évolution lente en général
- un syndrome pseudo-occlusif fébrile (d'où le diagnostic différentiel avec les occlusions,
et le cancer du cæcum) :
2.2.1.3. L’appendicite de la femme enceinte est caractérisée par :
- au 1er trimestre peu de différence avec l'appendicite typique
- au 3è trimestre : - la douleur appendiculaire est lus haute
- la défense est moins nette
- un problème de diagnostic différentiel se pose avec la pyélonéphrite droite de la
femme enceinte
Cette pyélonéphrite est caractérisée par :
- des douleurs du flanc droit (surtout lombaires),
- des nausées,
- une constipation,
- une T° 38°C avec des frissons parfois
- des troubles urinaires (pollakiurie, brûlures mictionnelles)
2.2.1.4. Appendicite du tuberculeux : diagnostic difficile, fait devant des granulations à
l’intervention chirurgicale
2.2.1.5. Chez le drépanocytaire : diagnostic difficile, grave
2.2.4. Formes anatomo-pathologiques :
-appendicite catarrhale : appendice est rouge œdémateux, caractérisé par une hyperhémie faite
par erythrodiapédèse.
-appendicite fibrineuse : l’appendice est couvert par des enduits de fibrine fait par diapédèse
leucocytaires.
Appendicite suppurée : caractérisée par une augmentation du volume avec des fausses
membranes et des abcès intra pariétaux.
-appendicite phlegmoneuse : caractérisé par des logettes avec empyème au niveau de la paroi
appendiculaire
- appendicite gangreneuse : caractérisée par la présence de nécrose avec des plaques de
sphacèle noirâtre liée aux germes anaérobies.

-appendicite perforée : caractérisée par une solution de continuité au niveau de la paroi


appendiculaire entrainant un plastron, un abcès ou une péritonite.

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3. Diagnostic :
3.1. Diagnostic positif :
Il est clinique devant une douleur dans la FID, des nausées, des vomissements, douleur
palpatoire provoquée et défense dans la FID. Aux touchers pelviens (touchers vaginal et
rectal) réalisés systématiquement provoque une douleur latérale à droite dans le cul de sac
de Douglas.
En cas de doute on fait des examens complémentaires : l’échographie abdominale,
scanner, NFS, CRP, cœlioscopie.
Histologie de la pièce opératoire confirme le diagnostic
Score bioclinique :
Il existe plusieurs scores biocliniques mais le plus référencé est celui d’Alvarado.

Le score d’Alvarado (voir tableau I) a été introduit depuis 1986 pour la classification de la
probabilité d’une appendicite aigue. Il est utilisé pour identifier les patients avec différentes
probabilités d’appendicite aigue et par conséquent de définir différentes stratégies
d’investigations. L’utilisation du score permet de réduire les appendicectomies négatives et aussi
un retard diagnostic et donc thérapeutique. Il s’agit d’un moyen simple, économique, fiable et
utile

Probabilité de diagnostic (Tableau II)


Un score de 7-8 indique une forte probabilité de diagnostic de l’appendicite aigue. Si le score
atteint 9-10, le diagnostic est pratiquement certain ; et la chirurgie est d’emblée indiquée. Au
contraire, un score de 1- 4 détermine une faible probabilité d’appendicite aigue. Pour des scores
intermédiaires de 4-6, le patient doit être gardé en observation et pourra éventuellement faire des
examens complémentaires telle que l’imagerie.

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Tableau I : Score d’Alvarado : évaluation en cas de suspicion d'appendicite aiguë

Signes Score

Fonctionnels

Douleur abdominale irradiant vers la FID 1

Nausées/Vomissements 1

Anorexie 1

Physiques

Défense en fosse iliaque droite 2

Température > 37.3°C 1

Douleur à la décompression de la FID 1

Biologiques

Leucocytes > 10.000 2

Neutrophiles > 75 % 1

TOTAL 10

Tableau II Algorithme décisionnel selon le score d'Alvarado dans le diagnostic de


l'appendicite aiguë
Groupe Score Probabilité Conduite à tenir

A 1-3 Faible Pas d’appendicite - Retour à domicile

B 4-6 Modérée Doute – Observation – Examen complémentaire

C 7-10 Elevée Appendicite certaine - Chirurgie

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3.2. Diagnostic différentiel :
Le diagnostic différentiel se fait avec toutes les douleurs abdominales
L'appendicite peut faire évoquer beaucoup de pathologies chirurgicales et médicales.
3.2.1. Les pathologies médicales les plus fréquemment évoquées sont:
3.2.1.1. Le paludisme : il est parfois caractérisé par:
- une douleur de tout le flanc droit
- une fièvre à 39-40° avec des frissons,
- des vomissements, sans arrêt des matières ni des gaz,

- le TR et le TV sont sans douleur,


- la goutte épaisse est positive

3.2.1.1.2. L'hépatite virale : elle peut faire croire à une appendicite si elle se révèle par :
- une douleur de tout le flanc droit
- des vomissements
- une fièvre
- mais: la douleur est haute
il y a un subictère
les transaminases sont élevées
3.2.1.1.3. L'adénolymphite mésentérique est une inflammation des ganglions mésentériques,
sans atteinte de l'appendice.
La clinique ne permet pas de la distinguer de l'appendicite à coup sûr. Il faut donc soit
hospitalisé le malade et suivre l'évolution, soit faire une intervention exploratrice.
3.2.1.1.4. La colique néphrétique droite peut faire croire à une appendicite devant
- une douleur du flanc droit
- des vomissements
- une constipation
Mais : les douleurs commencent dans la fosse lombaire ;
elles irradient dans la FID et vont dans les organes génitaux,
elles sont paroxystiques
- il y a une pollakiurie, des brûlures mictionnelles
- il n'y a pas de défense dans la FID
- La NFS est normale
- l'échographie montre la stase dans les voies urinaires voire le calcul.
3.2.1.1.5. La pneumopathie de la base droite : peut faire croire à une appendicite quand elle se
révèle par :
- des douleurs du flanc droit
- la fièvre
Mais : il y a une toux,
- des signes d'attente du poumon droit à l'examen.
3.2.1.1.6. Les douleurs d'ovulation peuvent faire croire à une appendicite quand ses douleurs
sont dans la FID. Mais ces douleurs surviennent au 14ème jour du cycle.
3.2.1.1.7. Les douleurs d'endométriose peuvent faire croire à une appendicite lorsqu'elles
siègent dans la FID Mais ces douleurs sont rythmées par les menstruations.
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3.2.1.1. 8. La colite peut se révéler par :
- une douleur dans la FID
- des nausées
- une fièvre
- mais il n'y a pas de défense de la FID
- souvent il y a une diarrhée

3.2.2. Les pathologies chirurgicales :


Presque toutes les pathologies chirurgicales digestives peuvent se révéler par un syndrome
pseudo- appendiculaire. En principe la mise en observation du malade doit pouvoir
orienter le diagnostic ainsi que les examens complémentaires. Mais dans certains cas c'est
l'intervention chirurgicale qui redresse le diagnostic à condition d'explorer le ventre
minutieusement.
Il faut savoir éliminer :
• chez la femme :
o une salpingite droite (voir ci-dessus)
o une GEU droite (voir ci-dessus)
o une complication d'une tumeur ovarienne droite (dans ce cas; le TV et
l’échographie peuvent mettre en évidence la tumeur).
• chez le vieillard : un cancer du cæcum
• chez l'enfant : un diverticule de Meckel, une invagination intestinale aigue
• chez la vieille femme : une lithiase vésiculaire
• Mucocèle appendiculaire

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3.3. Diagnostic de gravité
Douleur abdominale violente diffuse dans tout l’abdomen
Hyperthermie 39 – 40°c
Chute de la TA avec oligurie nécessite une réanimation urgente.
Contracture abdominale

4. Traitement
4.1. But : ablation de l’appendice,
Eradiquer le foyer infectieux
Prévenir les complications et les récidives
4.2. Moyens et méthodes : chirurgicaux et non chirurgicaux
Moyens médicaux :
la réanimation consiste à la préparation du malade pour l’intervention,
- Hospitalisation
- Jeun
- SNG uniquement en cas de vomissements
- Voie veineuse périphérique pour la réhydratation, corrections des troubles hydro-aériques
- Antalgiques : paracétamol 60 mg/KG/J en 3 à 4 injection IV
- Antispasmodique : Phloroglucinol 80 - 160mg 3 fois par jour
- Antibiotiques : -Amoxicilline + acide clavulanique 1g 3 fois par jour durée 1 à 5 jours
arrêté 48 heures après l’apyrexie postopératoire.
- Métronidazole 30 - 50 mgKg/J , gentamycine 3mg/KG/j pendant 3 Jours
- Ciprofloxacine 500mg 2 fois par jour
- Vessie de glace
- thrombo-prophylaxie postopératoire
Moyens chirurgicaux :
Voix d’abord :
- laparotomie au point de Mc Burney, para rectale, médiane
- Laparoscopie : avantage : diminué ISO, durée de séjour hospitalier, douleur post
opératoire
Exploration : confirmer le diagnostic, recherche un diverticule de Meckel et vérifié les
annexes chez la femme, recherche de diverticule de Meckel prélèvement
Gestes : Appendicectomie avec ou sans enfouissement du moignon, pièce sera envoyée en
examen anatomie pathologique
- Incision drainage
- Éventuellement Toilette péritonéale drainage
Complications : hémorragie, hématome, abcès de paroi, fistule digestive, lâchage, syndrome
du 5e jour, occlusion, éventration
4.3. Indications
4.3.1. Appendicite aigue non compliquée : appendicectomie en urgence
Antibioprophylaxie arrêté à J1
4.3.2. Abcès appendiculaire nécessite :
- incision drainage de l'abcès
- une antibiothérapie pendant 5 jours, arrêtée 48 heures après l’apyrexie
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- une appendicectomie 3 mois après
4.3.3. Péritonite :
- une réanimation médicale pré-per-pos opératoire, jusqu'à la reprise du transit
- la mise en place d'une sonde gastrique aspirative, Sonde urinaire
- une appendicectomie
- une toilette péritonéale
- un drainage de la FID
- une antibiothérapie pendant 5 jours arrêté 48 heures après l’apyrexie
4.3.4. Plastron appendiculaire : son traitement peut se faire par :
- une réanimation médicale (perfusion, diète totale)
- la glace sur la FID
- une antibiothérapie
- une surveillance médicale rigoureuse
- si les troubles disparaissent totalement il faut faire l'appendicectomie 3 mois après ;
- si les troubles persistent il faut faire l'appendicectomie la main forcée. Cette
appendicectomie sera difficile.
4.4.Résultats
Mortalité des appendicites aigues non compliquées
- Inférieure à 10%
- 3% au Mali (Koumaré)
Guérison : > 90%
4.2. Préventif : traité les parasitoses, la constipation, la prise en charge des infections
gynécologiques, sigmoïdiennes et les septicémies.

Conclusion : l’appendicite aigue est une urgence chirurgicale abdominale la plus fréquente au
monde de diagnostic clinique.
Le pronostic est bon en absence de complications. Il faut penser à l’appendicite aigue devant
toute douleur abdominale surtout quand elle siège dans la Fosse iliaque droite.

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Figure :
A. Position anatomique normale.
B. Appendice rétrocæcal.
C. Appendice pelvien.
D. Appendice mésocœliaque.

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