Vous êtes sur la page 1sur 113

Pneumopathie aiguë

bactérienne
Dr K. HORO
Professeur Titulaire; Pneumologue
Chef de service des Urgences du CHU de Cocody
Service de Pneumologie – CHU de Cocody
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 1
Objectifs
• Définir la PAB

• Décrire la physiopathologie

• Décrire les principaux signes cliniques du TDD

• Décrire le syndrome inflammatoire biologique

• Reconnaitre le syndrome de condensation alvéolaire

• Etablir le diagnostic de gravité

• Proposer le traitement de 1ère intention

• Connaitre les modalités d’évaluation du traitement


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 2
Plan
• Introduction
• Généralités
• Diagnostic
• Traitement
• Conclusion

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 3


Plan
• Introduction
• Généralités
• Diagnostic
• Traitement
• Conclusion

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 4


Introduction
• Définition de la PAB

Atteinte inflammatoire aiguë du parenchyme pulmonaire


d’étiologie bactérienne non tuberculeuse

Fréquemment c’est une alvéolite une alvéolite neutrophilique


secondaire aux germes pyogènes.

PAB communautaires ≠ PAB nosocomiales

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 5


Introduction
• Intérêts:
– Pneumonies très fréquentes,

– Etiologies vairées, dominées par le pneumocoque,

– Développement de la résistance des bactéries,

– Mortalité élevée des pneumonies.

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 6


Plan
• Introduction
• Généralités
– Epidémiologie
– Etio-Physiopathologie
– Anatomo-pathologie

• Diagnostic
• Traitement
• Conclusion HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 7
Epidémiologie des pneumonies

Ampleur et impact des pneumonies infectieuses

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 8


Epidémiologie
• USA :
– 6 millions de pneumonies communautires (PAC)
– 20% des PAC admises en hospitalisation
– Mortalité
• Mortalité moyenne hospitalière : 12%
• Mortalité de 30 - 40% en unité de soins intensifs

– Un coût d’une hospitalisation pour PAC excède 10 000


dollars
• France :
– 400 000 - 600 000 cas
– 1ère cause de décès par maladie infectieuse
Pathologie du sujet âgé, avec nombres de co-morbidité dans les pays développés

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 9


Epidémiologie

Horo K. Rev Pneumol Clinique 2012


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 10
Epidémiologie

Horo K. Rev Pneumol Clinique 2012


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 11
Epidémiologie
Epidémiologie en Côte d’Ivoire
• Prévalence
deuxième cause d’hospitalisation après la tuberculose (1/3des
hospitalisations pneumologique.)

• Mortalité
Elevée: 10 à 27,21% en Côte d’Ivoire
- Retards de prise en charge,
- Comorbidités (VIH +++)
Précoce en hospitalisation pneumologique. Plus de 50 % des décès
surviennent dans les 72 heures après l’admission.

• Age – Sexe
20 et 49 ans avec une moyenne d’âge variant de 35,12 à 42,05 ans (Rôle
du VIH +++)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 12


Community Acquired Pneumonia:
Frequency by Age
40
35
Rate per 1,000

30
25
20
15
10
5
0
<5 5–14 15–29 30–44 45–59 60–74 >74
Age (years)

1. Jokinen C et al. Am J Epidemiol. 1993;137:977-988 .


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 13
Epidémiologie

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 14


Rappel
anatomophysiologique

Composition de l’appareil respiratoire


Fonctions de l’appareil respiratoire

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 15


Rappel anatomophysiologique
• Composition de l’appareil
respiratoire
– Voies aériennes
• Supérieures: depuis l’orifice des
narines jusqu’aux cordes vocales
• Inférieures: en dessous des cordes
vocales
– Poumon: zones des échanges
– Plèvre: cavité virtuelle enveloppant
chaque poumon
– Cycle ventilatoire : inspiration
active/expiration passive
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 16
Rappel anatomophysiologique
1er fonction essentielle: hématose

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 17


Rappel anatomophysiologique
1er fonction essentielle: hématose

Alvéole
Extraction d’O2

CO2
CO2 rejeté
O2

Tissus interstitiel

Sang artériel Sang veineux artérielisé


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 18
INTRODUCTION
2ème Fonction: Défense

Stérilité des voies respiratoires


à l’état normal

 Moyens mécaniques de défense  Moyens immunologiques


 Toux  Macrophages
 Eternuement  PNN…..
 Fonction d’épuration muco-ciliaire  Lymphocytes T CD4+, B
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 19
Pathogénie des pneumonies
Comment se constitue la pneumonie?

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 20


Pathogénie des pneumonies

Voie aérienne +++

Contiguité Pneumopathie aiguë Inoculation directe

Voie hématogène

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 21


Pathogénie des pneumonies
Voies de contamination de l’appareil respiratoire
• Voie aérienne (trachéo-bronchique) par inhalation
des germes (+++): Il s’agit de la voie descendante à
partir de l’inhalation des germes extérieurs ou de
l’ensemencement des voies respiratoires inférieures
à partir d’une infection ORL ou bucco-dentaire .

• Contiguïté anatomique à partir d’une infection de


voisinage (pleurésie purulente, médiastinite, abcès
sous diaphragmatique,..)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 22


Pathogénie des pneumonies
Voies de contamination de l’appareil respiratoire

• Voie sanguine et lymphatique à partir d’un foyer microbien,


le poumon est atteint par diffusion lymphatique ou sanguine
dans un contexte de bactériémie ou de septicémie.

• Inoculation directe, accidentelle ou iatrogène responsable


alors d’infection nosocomiale.

NB: Les deux premières voies sont les plus prépondérantes

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 23


Pathogénie des pneumonies
Remarques:
Les agents microbiens des pneumonies sont très variées:
- bactéries ( +++),
- virus,
- parasites, Exclus de l’étude des PAB
- mycoses.

Atteintes virales, parasitaires, mycosiques: Plus le système de défense est


déficitaire: pneumonies graves aux germes dit « bénins »: Affections
opportunistes (Pneumocystose +++).

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 24


Pathogénie des pneumonies

Les bactéries les plus fréquentes sont :


- Streptococcus pneumoniae = pneumocoque
(90%)
- Haemophilus influenza
- Staphilococcus aureus
- Legionella pneumophila
- Les anaérobies
- Klebsiella pneumoniae
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 25
Pathogénie des pneumonies
Facteurs favorisants la pneumonie:
a) Facteurs locorégionaux
- Corps étranger intra bronchique
- Bronchopathie chronique (BPCO, DDB, Mucoviscidose, )
- Cancer broncho-pulmonaire
- Maladies des cils

b) Foyers infectieux
- Pleurésie purulente
- Médiastinite
- Infection ORL, et Stomatologique
- Infection extra-respiratoire (infection urinaire, péritonite,
infection cutanée,…)
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 26
Pathogénie des pneumonies
Facteurs favorisants la pneumonie :
c) Terrain:
- Sujet âgé/enfant
- Diabète Point commun: déficit
- Malnutrition sévère immunitaire (Déficit des
- Insuffisance rénale moyens de défense):
- Cirrhose local et ou générale
- Drépanocytose
- Corticothérapie au long cours
- Intoxication alcoolo-tabagique
- Infection à VIH /SIDA
- leucémies aigues
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 27
Pathogénie des pneumonies
Remarques:
La présence d’agents microbiens dans le poumon
est responsable de pneumonie si:

- les défenses de l’appareil respiratoires sont


altérées, ou

- l’agent microbien est très virulent; virulence dont


le système de défense ne peut contenir, ou
- l’inoculum microbien est très important, au point
où le système de défense ne peut le contenir.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 28
Pathogénie des pneumonies
• Stade d’engouement
– 3ème jour: Alvéolite oedémateuse,
– cavités alvéolaires remplies de liquide exsudatif de type séreux, pauvre en
polynucléaires neutrophiles.
– capillaires sanguins alvéolaires congestifs et gorgés de globules rouges.
– lobe apparaît tuméfié, violacé avec une surface de coupe rosée et humide d’où
s’échappe un liquide spumeux assez abondant.
• b) Stade d’hépatisation rouge (entre J3 et J9)
– Alvéolite fibrineuse avec dépôt de fibrine en mailles serrées qui obstrue les alvéoles.
– Globules rouges en grande quantité donnent la coloration rouge au lobe atteint
(homogène et dur) ayant la consistance du foie de tranche de section rouge, veineuse,
sèche, granuleuse.
• c) Stade d’hépatisation grise
– 9ème jour, obligatoire pour aboutir à la guérison.
– Globules rouges disparaissant et lyse de la fibrine commence à se lyser
– Trame pulmonaire devient grisâtre. A mesure que la lésion évolue vers la détersion et la
guérison, l’œdème, la fibrine et les polynucléaires neutrophiles disparaissent et le lobe
pulmonaire devient normal.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 29
Pathogénie des pneumonies
Inflammation

Réaction inflammatoire systémique Comblement de l’alvéole

Signes généraux, biologiques Signes fonctionnels et physiques radiologiques

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 30


Plan
• Introduction
• Généralités
• Diagnostic
– positif
– différentiel
– de gravité
– étiologique

• Traitement
• Conclusion
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 31
Diagnostic positif
Confirmer la pneumonie à partir de ses manifestations

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 32


Examen clinique en pneumologie
• Interrogatoire : 1ère étape « passive » de recueil d’informations par l’interrogatoire
• Examen physique: 2e étape « active » de recueil d’informations par l’examen
physique

Diagnostic
basé sur
les sens du
médecin

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 33


TDD : Pneumonie flanche lobaire aiguë

Période de début
• Début est brutal, sans prodrome, marqué par frisson intense,
unique et prolongé dit solennel.

• hyperthermie à 39°- 40°C ; une tachycardie

• Dans les heures qui suivent, apparaissent une douleur intense à


type de point de coté en regard du foyer infectieux en rapport
avec une atteinte pleurale associée.

• Une dyspnée superficielle accompagne une toux sèche, pénible,


peu fréquente.

• A ce stade, les signes physiques sont très discrets, caractérisés par


une diminution de l’expansion thoracique d’un coté et du
murmure vésiculaire à la base du même coté.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 34
Manifestations cliniques de pneumonie à
pneumocoque
Période d’état
• Elle apparaît à partir du 2ème et 3ème jour. Le
patient présente alors une fièvre en plateau à 40°
C, des expectorations rouillées, un pouls rapide
et régulier, une langue saburrale, une oligurie.

• La polypnée est souvent intense (FR >30-40


cycles/mn). Le point de coté s’estompe à partir
du 3ème jour de la maladie.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 35
Manifestations cliniques de pneumonie à
pneumocoque
Période d’état
• L’examen physique met en évidence :

- Syndrome infectieux avec ou sans état de choc : fièvre, sub-ictère


(pneumonie aux yeux d’or), parfois bouquet d’herpès labial ou labio-nasal,
yeux excavés, tachycardie, marbrures, extrémités froides, déshydratation,
troubles de la conscience (signes de gravité)

- Syndrome de condensation pulmonaire en regard du foyer


VV augmentée, Matité ou sub-matité, Râles crépitants et ou souffle
tubaire

- Parfois signes en rapport avec un foyer infectieux (une porte d’entrée :


carie, mauvaise hygiène bucco-dentaire, infection cutanée, péritonite,
pyélonéphrite,…)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 36


Examens paracliniques de pneumonies
• Examens paracliniques systématiques:
– Radiographie du thorax :
• Syndrome de condensation pulmonaire ou de
comblement alvéolaire non rétractile =
= Opacité
– homogène,
– systématisée ou non (prenant appui ou non sur une scissure),
avec ou non un bronchogramme aérien (= visualisation de
l’arbre bronchique dans l’opacité; « aspect de d’arbre mort
sans feuilles),
– à limites floues, parfois opacités multiples nodulaires à
limites floues et confluentes (lésions évolutives de proche en
proche)
– non rétractile (pas d’attraction des structures de voisinage)
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 37
Examens paracliniques de pneumonies
• Examens paracliniques systématiques:
– Radiographie du thorax : syndrome de
comblément alvéolaire

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 38


Examens paracliniques de pneumonies
• Examens paracliniques systématiques:
– Radiographie du thorax : syndrome de
comblément alvéolaire

Somme des
alvéolites

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 39


Examens paracliniques de pneumonies
• Examens paracliniques systématiques:

– NFS : hyperleucocytose à PNN ou leucopénie (+)

– CRP élevée (+), ou

– Procalcitonine élevée (++)

– VS accélérée,

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 40


Diagnostic positif des PAB

• Etiologie de la pneumonie: 40 à 60% des cas malgré


l’amélioration et la codification des techniques
microbiologiques.

• Diagnostic de la PAB basé sur un faisceau d’argument

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 41


Diagnostic positif de la Pneumonie

Diagnostic clinique Para clinique


• Début brutal (+++) • Hyperleucocytose
• Fièvre 39 – 40 % (+++)
• Douleur thoracique: coup de poignant • Elévation de la CRP
en point de côté (+++)
• Toux
• Expectoration rouillée, muco- • Radiographie du Thorax:
purulente (+++) Syndrome alvéolaire
• Syndrome infectieux (fièvre, sub
ictère, herpès) (+++)
• Syndrome de condensation
pulmonaire ou râles crépitants (+++)

NB: Isolement du germe n’est pas obligatoire pour retenir le


diagnostic de PAC
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 42
Evolution de la pneumopathie aiguë
non traitement
 Parfois favorable en 10 jours environ
- Crise pneumonique à J8 avec polyurie, apyrexie et
sensation de mieux être.

- Nettoyage radiographique en 10 - 15 jours

- Complications possibles

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 43


Evolution de la pneumopathie aiguë
sous traitement
 Apyrexie 48 - 72 heures
- Amendement progressif des signes généraux et
fonctionnels
- Nettoyage radiographique en 10 - 15 jours

Restitution « ad integrum » du parenchyme

Mortalité : 5 – 50 %
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 44
Complications
de pneumonies infectieuses

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 45


Complications de pneumonies
– Locorégionales:
• Abcès du poumon

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 46


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 47
Complications de pneumonies
– Locorégionales:
• Pleurésie purulentes
• Hémoptysie
• Médiastinite

– Générales:
• Méningite
• Septicémie
• Mort

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 48


Complications de pneumonies
– Décès par :
1- Hypoxémie responsable d’insuffisance respiratoire aigue

Perturbation de la diffusion en O2

O2

2- Choc septique ,
3- Décompensation d’une autre co-morbidité.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 49
Autres formes cliniques des PAB

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 50


Autres formes cliniques des PAB

Paramètres PAB communautaires PAB nosocomiales

Lieu Acquise en villes Acquises dans une structure hospitalière 72


d’acquisition heures après l’admission ou pendant les 15
jours suivant la sortie d’une structure
hospitalière

Germes Généralement sensible Fréquemment résistants:


( Pneumocoque +++) Staphylocoques
Pseudomonas aeruginosa,
Klebsiella pneumoniae,
Escherichia coli,

Mortalité Mortelle Plus mortelles

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 51


Autres formes cliniques des PAB

• PAB de l’enfant, du nourrisson:

– Signes respiratoires avec détresse respiratoires rapide

– Signes digestifs (météorisme abdominale) pouvant réaliser un abdomen


aigu chirurgicale

– Souvent le staphylocoque est le germe; réalisant souvent une atteinte


pleuro-pulmonaire avec lésions bulleuses, plusieurs niveau hydro-
aerique avec pyo-pneumothorax. Les lésions cutanées bulleuses (ou les
cicatrices) évocatrices de staphylococcie cutanée sont retrouvées

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 52


Autres formes cliniques des PAB

• PAB de sujet âgé:

– Tableau clinique torpide; signes incomplet, trompeur

– Diagnostic au stade de complications locorégionales (abcès, pleurésie


purulente)

– Trouble de la déglutinons parfois responsable de pneumopathie aiguë


d’inhalation

– Signes de détresse respiratoires rapide

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 53


Autres formes cliniques des PAB
• PAB de sujet infectés par le VIH:

– PAB fréquente, à cause de l’immunodépression

– Tableau clinique classique; mais les germes (tuberculose ) vont mimer le


tableau de la PAB; Source d’erreurs diagnostiques

– Mais: fièvre au long cours, l’amaigrissement, l’anémie, les anomalies


radiographiques bilatérales et étendues plus fréquents.
– Pneumonies volontiers récurrentes et ont un caractère bactériémiques:
Définissant le SIDA

– PAB plus graves et plus mortelles; évaluation particulière de la gravité

– Parfois infections poly-microbiennes au stade tardif de l’immuno-dépression:


Pneumoque; mais aussi les BG(-)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 54


Autres formes cliniques des PAB
Selon le compartiment du parenchyme pulmonaire atteint

Pneumonie Broncho- Pneumonie


alvéolaire Pneumonie interstitielle
(TDD)
Espace aérien distaux Bronchiole et parenchyme Intertitium
Siège
brutal + ou- brutal progressif
Début
SG: fièvre+, frisson Fièvre Fièvre sans frisson
Signes cliniques SF:douleur, toux, +/- Toux productive Céphalées, myalgies
expectoration Toux sèche dyspnée

Sd de condensation franc Condensation +/- Pauvre


Examen physique Râles bronchique Râles s/crépitants

Opacité homogène Opacité nodulaires non Opacités réticulaire mal


Rx pulmonaire systématisée systématisées limitées

Hyper leucocytose +++, ou Hyper leucocytose +/- ou Leucopénie ou GB normal ou


NFS leucopénie GB normal hyperleucocytose +/-

G+: Pneumocoque,… Staphylocoques, BG(-), Virus, Pneumocystose


Germes G-: Haemophilus, Légionelle, Salmonella
HORO KKlebsiella
---- Abidjan Janvier 2020 Bactérie intracellulaire, 55

Autres formes cliniques des PAB
Selon l’étiologie

Pneumonie
alvéolaire Broncho-Pneumonie

Pneumonie interstitielle
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 56
Diagnostic différentiel
Eliminer ce qui n’est pas pneumonie infectieuse

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 57


Diagnostic différentiel
• La tuberculose pulmonaire
En particulier, une pneumonie caséeuse (forme aigue, à début
brutal simulant une pneumopathie aiguë bactérienne).

Le syndrome de condensation pulmonaire radiologique est souvent


rétractile ou associé à des opacités micronodulaires ou réticulaires

Classiquement , il n’existe pas l’hyperleucocytose à PNN même si la


CRP et PCT sont élevée

Pour cette raison, la recherche du bacille tuberculeux dans les


crachats, dans le liquide de tubage gastrique à jeun et au besoin
dans le liquide de fibro-aspiration bronchique sera
systématiquement pratiquée en cas de suspicion

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 58


Diagnostic différentiel
• Pneumonies virales
– Contexte épidémique

– Fait suite à un syndrome pseudo-grippal


• Rhinite, pharyngite, Fièvre, arthralgies, myalgie, asthénie, toux sèche tenace

– Puis la toux devient grasse avec une expectoration muqueuse,


dyspnée, douleur thoracique, après le syndrome pseudo-grippal.

– Parfois surinfection bactérienne d’une infection virale.

– Atteintes alvéolo-interstitielles bilatérales le plus souvent

– CMV et herpes en cas de VIH avec CD4 < 200 /ml (Antigénémie; Etude
du LBA)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 59


Diagnostic différentiel
• Pneumonies mycosiques, parasitaires
– Patients profondément immunodéprimés (Neutropénie sévère suite à
une chimiothérapie le plus souvent; VIH avec CD4 < 200 /ml

– Tableau de pneumopathie alvéolo-interstitielle bilatérale le plus


souvent

– Pneumocystose, Aspergillus fimugatus, Candidas albicans les plus


fréquentes.

– Affections très mortelles

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 60


Diagnostic différentiel

Embolie pulmonaire
œdème aigu pulmonaire cardiogénique
Cancer bronchique
Urgences abdominales
Autres pneumopathies non infectieuses
– Alvéolite allergique
– Toxicité médicamenteuse
– Maladie systémique.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 61
Diagnostic de gravité

Guider le lieu de la prise en charge


Guider le traitement

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 62


Bilan clinique de gravité de pneumonie
• Facteurs de risque
- Age > 65ans
- Ethylisme
- Tabagisme
- Vie en institution
- Antécédents de pneumonie bactérienne
- Conditions socioéconomiques défavorables

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 63


Bilan clinique de gravité de pneumonie
• Facteurs de risque
- Comorbidités associées :
* Diabète
* Drépanocytose
* Hépatopathie chronique (alcoolique)
* Insuffisance respiratoire chronique, BPCO.
* Insuffisance cardiaque congestive
* Insuffisance rénale
* Maladies cérébro-vasculaires
* Immunodépression

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 64


Bilan clinique de gravité de pneumonie
• Facteurs de risque
* Immunodépression :
- séropositivité à VIH
- corticothérapie prolongée par voie générale dans les six
derniers mois.
- chimiothérapie anti-cancéreuse dans les six derniers mois.
- splénectomie.

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 65


Bilan clinique de gravité de pneumonie

Signes cliniques de gravité


- Polypnée > 30 cycles/mn
- Pouls ≥ 125 battements/min
- Température > 40 °C ou < 36 °C
- Hypotension artérielle (TAS < 90, TAD ≤ 60 mmHg
- Cyanose
- Déshydratation
- Signes neurologiques: agitation, obnubilation, coma
- Signes d’insuffisance cardiaque droite

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 66


Bilan clinique de gravité de pneumonie
Signes paracliniques de gravité
• Signes radiologiques
– Etendue > 1/3 d’un champ pulmonaire
– Atteinte bilatérale
– Lésions associées (pneumothorax, pleurésie,
péricardite)
– Lésions excavées (Abcès du poumon)

Abcès > 1/3

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 67


Bilan clinique de gravité de pneumonie
Signes paracliniques de gravité

• Signes biologiques (NFS, gazométrie artérielle)


– PNN > 15000 éléments/mm3 ou neutropénie < 1500
éléments/mm3
– Taux d’Hb < 10g/dl ( ou hématocrite < 30 %)
– PaO2 < 65 mmHg
– Hémoculture positive

• Germes suspectés:
– Staphylocoque,
– Bacille Gram négatif,
– Streptococcus pneumoniae
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 68
Bilan clinique de gravité de pneumonie

Score de gravité
• Score FINE

• CURB65

• CRB 65

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 69


Pneumopathie aigüe grave communautaire

Evaluation de la gravité
Score de FINE II
• Examen clinique :
• AGE
– Trouble de la conscience : + 20
– Homme : Âge
– FC > 125 /min : + 10
– Femme : (Âge- 10)
– FR > 30/min : + 20
– Institutionnalisé + 10
– PAS < 90 mmHg : + 20
– Température < 35° C ou >
40 °C : + 15
• ATCD : • Paraclinique :
– Cancer : + 30 – pH < 7,35 : + 30
– Maladie hépatique : + 20 – Urée > 11 mmol/L : + 20
– Insuffisance cardiaque – Sodium < 130 mmol/L : + 20
congestive : + 10
– Glycémie > 14 mmol/L : + 10
– Maladie cérébrale vasculaire :
+ 10 – Hématocrite < 30 % : + 10
– Maladie rénale : + 10 – PaO2 < 60 mmHg : + 10
– Épanchement pleural : + 10
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 70
Bilan clinique de gravité de pneumonie
Score de l’ATS (American Thoracic Society)
révisé en 2001
3 critères mineurs
• PaO2/FiO2 < 250 La présence de 2 critères
• Atteinte plurilobaire mineurs ou d’un critère
majeur prédit la nécessité
• PAS ≤ 90 mmHg d’une admission en
soins intensifs avec une
2 critères majeurs sensibilité de 78 %,
une spécificité de 94 %,
• Nécessité d’une ventilation VPP 75 % et VPN 95 %
mécanique
• Choc septique

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 71


Bilan clinique de gravité de pneumonie
SCORE DE (CURB 65)
- Confusion
- Urea > 7 mmol/l Un patient présentant au moins 2 de ces 4
- Respiratory rate ≥ 30/min facteurs multiplie par 36 le risque de mortalité
- Blood pressure: systolic < 90 mmHg
or diastolic ≤ 60 mmHg
- 65 Age ≥ 65

CRB 65 (SCORE SIMPLIFIÉ)


- C: Mental Confusion Ce score est utilisable en ville
- R: Respiratory rate ≥ 30/mn (si 0 critère: traitement ambulatoire
- B: Blood pressure: systolic < 90 mmHg possible,
or diastolic ≤ 60 mmHg Si ≥ 1 critère : évaluation à l’hôpital)
- 65 Age ≥ 65

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 72


Bilan clinique de gravité de pneumonie

Conclusion:
Pour apprécier la sévérité des PAC, le Score
CURB-65 (CRB65) doit être utilisé

Thorax 2015
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 73
Bilan clinique de gravité de pneumonie
Score de gravité en pratique
• Score FINE En pratique, la présence d’un
seul signe de gravité permet
de qualifier de grave la
pneumopathie aigue.
• CURB65
Ou

CURB-65; CRB-65
• CRB 65
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 74
Bilan clinique de gravité de pneumonie
Particularité des PAB associée au VIH
• Facteurs pronostic des PAC sur VIH+
– Taux de CD4 ˂ 100 cel/µl
– Choc septique
– Lésions radiologiques étendues

• PAC et degré d’immunodépression au VIH


Plus CD4 bas,
– PAC plus sévère (PSI)
– Hospitalisation plus longue
– Mortalité plus élevée
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 75
Diagnostic étiologique

Pour une adaptation ultérieure de


l’antibiothérapie empirique

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 76


Remarche étiologique au cours des PAB
La relation anatomique entre voies aériennes hautes et voies
aériennes basses fait de la sphère ORL une porte d’entrée
privilégiée des voies respiratoires basses.

L’infection respiratoire basse (pneumonie aiguë bactérienne)


a pendant longtemps été considérée comme la conséquence
d’une contamination microbienne à partir des voies
respiratoires hautes par jetage nasal postérieur, micro
inhalation ou micro aspiration, d’où l’expression « le rhume
m’est tombé sur la poitrine »..

Itchy N MV (Thèse, PPH de cocody , 2002, Prévalence des


infections ORL au cours des IRB : 84 % .
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 77
Remarche étiologique au cours des PAB
En dehors de la sphère ORL, on peut noter aussi comme
point de départ de l’infection les foyers infectieux
stomatologique, urogénital, cutanéo-muqueux, etc.

• Selon SPLF et SPIF:


Stratégie diagnostique microbiologique

• Pour les pneumonies acquises en ville, en dehors d’une institution, il


apparaît inutile de proposer un bilan microbiologique pour les
patients ayant des critères de faible gravité

• Recherche recommandée pour les patients graves surtout en


réanimation

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 78


Remarche étiologique au cours des PAB

Etude cytobactériologique des crachats (ECBC) (+++)


• Le crachat lavé ou l’ECBC est un prélèvement facile à
obtenir, fiable si les conditions de prélèvement sont
respectées.

• L’expectoration pour ECBC est une expectoration


spontanée précédée du rinçage de la cavité buccale avec
du sérum physiologique.

• Les critères biologiques de bonne qualité de


l’expectoration sont : moins de 10 cellules épithéliales
/champ au faible grossissement (X 10) et plus de 25 PNN
/ champ
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 79
Remarche étiologiques au cours des PAB
Examens étiologies systématiques pour les patients
hospitalisés pour pneumonies:
• Hémocultures sur milieu aérobie et anaérobie avant les
antibiotiques; faire les hémocultures lors des pics fébriles
(au moins deux séries d’hémoculture).

• BU/ECBU: bandelette Urinaire, si positive (Leucocyte et


nitrite) faire un ECBU dès que possible.

• Prélèvement des urines pour les antigénuries (légionnelles,


pneumocoques) dès que possibles.

NB: Autres prélèvement sont fonction du terrain du


patient, de la présentation clinique et radiologique
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 80
Diagnostic étiologiques des PAB

• Diagnostic étiologique de ces pneumopathies aigues onéreux

• Etiologie de la pneumonie déterminée dans 40 à 60% des cas


malgré l’amélioration et la codification des techniques
microbiologiques.

• Traitement empirique, probabiliste

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 81


Diagnostic étiologiques des PAB

A propos de 21 études
Germes (%) en Europe
Pneumocoque 9-36 39,42 % des patients
Haemophilus Inf. 2-12
non documentés
S. aureus 1,45%
Staphylocoque ≤1 C. burnetti 1,81%
C. pneumoniae 2,21%
Mycoplasma P. 0.5 à 35 .
BGN 2,95%
Chlamydia ≤4 H. influenzae 4,57%
L. pneumophila 4,80%
Legionelle p. 0.5-3
M. pneumoniae 8,09%
Virus 8-14 Virus 12,66%
Indéterminé 41-57 S. pneumoniae 30,47%

Ewig S. Eur. Respir. J. 1999, 13-35 HORO K ---- Abidjan Janvier0%


2020 10% 20% 30% 82 40%
Diagnostic étiologiques des PAB
Germes retrouvés dans les PAC
Germes %
Streptococcus pneumoniae 32,6%
Klebsiella pneumoniae 21%
Staphylococcus aureus 13,9%
Autres gram-négatifs 53,5%

S. M Ouédraogo et al, Mali médical 2010 ; 3, 15-18


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 83
Diagnostic étiologiques des PAB

Mortalité/microorganismes
n Mortalité

Pneumocoques 4432 12.3%


Hemophilus 833 7.4%
Mycoplasma 507 1.4%
Legionella 272 14.7%
Autres IC 214 0.5%
P. aeruginosa 18 61.1%
K. pneumoniae 56 35.7%
E coli 17 35.3%
S aureus 157 31.8%

Inconnu 11229 12.8%

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 Fine JAMA 1995; 275:134


84
Principales étiologies et leurs caractéristiques

• PAB à pneumocoque ou Streptococcus pneumoniae


– Germe le plus fréquent

– Tableau clinique : TDD

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 85


Principales étiologies et leurs caractérisques
• Pneumonie à Staphylocoque doré
Staphylococcus aureus est rarement responsable de pneumonie (1 à 3 % des cas) ; les diabétiques,
les nourrissons, les sujets âgés, les toxicomanes et les sujets hospitalisés sont les populations à
risque.
C’est souvent dans les suites d’un épisode viral que l’on note une reprise de la fièvre, une toux et
une expectoration, mais surtout une dyspnée importante. Chez d’autres malades, cette
symptomatologie survient six jours après une blessure cutanée qui reste atone et infectée (porte
d’entrée staphylococcique), ou après mise en place depuis plusieurs jours d’un cathéter veineux.
L’examen peut mettre en évidence plusieurs foyers bilatéraux crépitants imposant le diagnostic de
bronchopneumonie. Il convient de rechercher des signes associés : porte d’entrée cutanée,
hémorragie sous conjonctivale ou sous unguéale, embole septique ponctiforme pseudopurpurique
cutané.
Compte tenu de la sévérité de cette infection, l’isolement bactériologique et la réalisation d’un
antibiogramme sont essentiels.
La radiologie met en évidence plusieurs foyers mal limités et extensifs de condensation alvéolaire,
réalisant un aspect de bronchopneumonie. Il peut apparaître rapidement au sein de ces foyers des
bulles, multiples ou isolées, à parois fines. A un stade plus tardif, il se constitue de vastes
complexes suppuratifs ulcéro-nécrotiques, avec risque de pyopneumothorax ou de pleurésie
purulente.
L’évolution est peu prévisible, fonction de l’efficacité et de la précocité de l’antibiothérapie. Les
complications sont fréquentes : pneumothorax, pyopneumothorax, pleurésie purulente, mais
surtout métastases septiques avec atteinte cardiaque, osseuse, cérébrale parfois tardives.
Chez l’enfant, cette forme est dite « tableau de staphylococcie pleuropulmonaire

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 86


Principales étiologies et leurs caractérisques
• Pneumonies à Klebsiella pneumoniae
Klebsiella pneumoniae (bacille de Friedlander) est un bacille Gram négatif qui atteint plus
fréquemment les malades fragiles, éthyliques et /ou tabagiques, immunodéprimés ou
malnutris, diabétiques, déjà hospitalisés et/ou ayant reçus des antibiotiques. Ces
pneumonies représentent 1 à 3 % des pneumonies bactériennes aiguës.

L’altération de l’état général est profonde, la fièvre tenace et oscillante ; toux et dyspnée
s’accompagnent rapidement d’une abondante expectoration purulente et hémoptoïque,
pleurésie hémorragique en plus des atteintes alvéolaires pulmnaires.

L’aspect radiologique initial est fait d’une condensation dense, peu homogène, aux limites
convexes (Pneumonie bombante), et compressive pour le parenchyme avoisinant ; très
rapidement, l’évolution se fait vers la nécrose. Un aspect de bronchopneumonie est possible

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 87


Principales étiologies et leurs caractérisques
• Autres pneumonies à germes Gram négatif
Les germes en cause sont Proteus mirabilis, Serratia marcessence, Escherichia coli,
Pseudomonas aeruginosa, Providentia.

Les circonstances d’apparition sont celles des pneumonies à Klebsiella pneumoniae.

L’hospitalisation, les antibiothérapies antérieures et les techniques invasives (l’assistance


ventilatoire) sont un contexte fréquent.

Pseudomonas aeruginosa est responsable de pneumonie tout particulièrement chez les


malades atteints de mucoviscidose, de dilatation des bronches, chez les trachéotomisés à
demeure.

Les aspects radiologiques sont divers, bronchopneumonie ou multiples petits foyers


volontaires abcédés

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 88


Principales étiologies et leurs caractérisques
• Pneumonies à Mycoplasma pneumoniae (germe intracellulaire)
Elles touchent volontiers les sujets jeunes, bien portants, sans passé médical respiratoire.

Le début est progressif avec toux non productive qui s’accentue pour un aspect permanent,
pénible et traînant. Le caractère invalidant de la toux est un critère d’orientation.

Les céphalées, la pharyngite, une fièvre peu élevée (38° à 38,5°C) et des troubles digestifs
mineurs peuvent se prolonger pendant 2 à 3 semaines.

Habituellement il y a un syndrome inflammatoire, une hyperleucocytose modérée à


polynucléaires (< 15000 leucocytes/mm3), des agglutinines froides fréquemment positives
mais non spécifiques, voire une discrète cytolyse hépatique.

A la radiologie on a une infiltration interstitielle bilatérale parfois en verre dépoli


(pneumopathie interstitielle), sans abcédation ; des adénopathies peuvent être identifiées.

• L’évolution est habituellement satisfaisante en 2 à 3 semaines

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 89


Principales étiologies et leurs caractérisques
• Les chlamydioses respiratoires (Germes intracellulaires)
Elles sont dues à Chlamydia psittaci et à Chlamydia pneumoniae :
- Chlamydia psittaci est transmise par voie aérienne par les oiseaux.

L’incidence de cette pneumonie condensante multifocale avec possible atteinte méningée est
faible.

La transmission de Chlamydia pneumoniae est interhumaine

Cette pneumonie est précédée de la fièvre, de signes digestifs, et de splénomégalie.

La radiologie dévoile des adénopathies médiastinales bilatérales et des infiltrats nuageux.

Le diagnostic bactériologique est fait par immunofluorescence directe, par cultures cellulaires
et surtout par la sérologie par micro-immunofluorescence indirecte.

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 90


Traitement de PAB

Avant les résultats, la pneumonie est considérée


comme bactérienne jusque à preuve de contraire

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 91


Traitement de PAB
• Buts:
– Stériliser le foyer infectieux ou guérir le patient
• Eviter et prendre en charge les complications

– Prévenir les récidives

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 92


Traitement de PAB
– Moyens curatifs (Guérir le patients)

• Antibiothérapie (+++)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 93


Traitement de PAB
– Antibiothérapie
Elle est empirique: pourquoi?: trois raisons
• Rendement des examens biologiques < 50 %

• Délais d’isolement > 48 heures

• Mortalité hospitalière précoce par PAC : 2/3 des décès en


moins 72 heures

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 94


Prise en charge des pneumonies
• Antibiothérapie
– Empirique en général, probabiliste, orientée par la
par l’écologie des PAB en Côte d’Ivoire et la
présentation de la pneumonie;
Caractéristiques Penser aux germes suivant:

Pneumonie aux yeux d’OR Pneumocoque

Lésions bulleuses avec pyopneumothorax, lesions bulleuses staplylocoque


cutanées chez l’enfant
PAB de type alvéolaire Pneumocoque et Germes pyogènes

Expectoration fétide Anaérobies

Syndrome infectieux sévère, hemoptysie syndrome de comblement Klebsiella pneumoniae


alveolaire radiologique bombant
Expectoration chocolat ± hépatomégalie douloureuse fébrile Amibiase

Foyer infectieux: Infection urinaire ou dysenterie BG(-): Entérobactéries

Dans tous les cas, la prescription initiale


HORO K ---- Abidjan doit2020
Janvier couvrir le pneumocoque 95
Antibiothérapie au cours des PAC

Choix orienté de l’antibiotique de 1ère intention:

– Beta-lactamines ++

– Fluoroquinolones ++

– Macrolides

– Aminosides
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 96
Antibiothérapie au cours des PAC

Spectre naturel des pénicillines

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 97


Antibiothérapie au cours des PAC

Spectre naturel des céphalosporines

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 98


Antibiothérapie au cours des PAC

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 99


Antibiothérapie au cours des PAC

Spectre naturel des aminosides

– Cocci gram positif

– Bg(-)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 100


Traitement de PAB
– Moyens curatifs (Guérir le patients)
• Autres moyens
– Oxygénothérapie
– Prévention de la thrombose
– Kinésithérapie de drainage bronchique
– Fluidifiants bronchiques
– Antalgique
– Apport hydro-électrolytiques
– Apport proteino-calorique
– Assistance ventillatoire

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 101


Traitement de PAB
– Moyens préventifs (Prévenir les récidives):

• Diagnostic et traitement correcte et précoce des


infections respiratoires hautes

• Prise en charge correcte des tares (Diabète, VIH,


insuffisance rénale……)

• Sevrage tabagique, alcoolique

• Vaccination contre le pneumocoque et la grippe


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 102
Traitement de PAB
• Indications
– Lieu de traitement
• Le patient sera hospitalisé, si après évaluation le médecin trouve des
signes de gravité (clinique, radiologique, biologique) et/ou des facteurs de
risque de mortalité. L’antibiothérapie est instituée par voie IV.

• En absence de signes de gravité ou des facteurs de risque de mortalité, le


patient reçoit une antibiothérapie par voie orale et est suivi en
ambulatoire

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 103


Traitement de PAB
Indications:
Antibiothérapie
PAC non grave PAC grave
VIH 1ère Amoxicilline ou Amoxicilline – Amoxicilline – acide
négatif intention Acide clavulanique (2-3 g/j en 2 clavulanique (3 g/j en 3 IVD) ou
ou 3 prises) Ceftriaxone (2g/ IVD) +
macrolide
2ème Macrolide Fonction d’isolement - staff
intention
VIH 1ère Amoxicilline ou Amoxicilline – C3G ou amoxicilline – acide
positif intention Acide clavulanique clavulanique + Aminoside +
macrolide
2ème Macrolide Fonction d’isolement - staff
intention

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 104


Traitement de PAB
• Evaluation de l’efficacité de l’antibiothérapie
– Surveillance des signes généraux, respiratoires, PNN, CRP

– Efficacité du traitement évaluée 48 -72 heures après l’antibiothérapie.


L’évolution est favorable si :
• régression de la fièvre et des autres signes cliniques
• Régression de l’hyperleucocytose, de la CRP, de la VS

– Contrôle radiologique à J7 ( surtout en absence d’aggravation)

• Durée de l’antibiothérapie:
– 10 jours en moyennes (7 – 15 jours)
NB: Aminosides :3 à 5 jours, sauf 15 jours en cas d’isolement de
Pseudomonas aéroginosa.

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 105


Traitement de PAB
• Traitement adjuvant:
– Oxygénothérapie en cas de détresse respiratoire (polypnée,
signes de lutte respiratoire, SpO2 < 90 %); à adapter aux
objectifs du traitement et l’évolution du patient.

– Correction d’un état de choc cardiovasculaire: hypotension


artérielle, marbrure, tachycardie) par remplissage avec du
sérum physiologique ou des macromolécules.

– Respecter la toux (+++)

– Kinésithérapie de drainage bronchique

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 106


Traitement de PAB
• Autres indications :
– Antalgiques si besoin pour soulager la douleur du
patient.

– Apports nutritionnels et hydro-électrolytiques


adéquats.

– Prévention des complications de décubitus:


mobilisation dès que autorisée, prévention des
maladies thrombo-emboliques.
HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 107
Pneumopathie aigüe grave communautaire

Traitement Surveillance
• (SSI 500 + K Cl: 1g) fois trois) • Clinique quotidienne:
– Constances
• Amixicille-acide clavulaique : 1g x3 /j, – Signes fonctionnelles
IVD (ou Ceftriaxone: 2 g/jour)
– Effets secondaires

• Gentalline 3-5 mg/jour IM ou IV • Para-clinique


pendant 3 jours – NFS et CRP à J3
– Radio du thorax de face à J7
• Oxygène : débit pour SaO2 > 95 % • Evaluation J3
– Température
• Enoxaparine: 0,4 ml/jour en S/C – Leucocytes
– CRP
• Tramadol : 50 mg X3 / jour S/C ou PO

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 108


Traitement de PAB
Autres indications

Vaccination
+++

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 109


Traitement de PAB

• Indications du vaccin anti-pneumococcique


– Splénectomie
– Drépanocytose homozygote
– Syndrome néphrotique
– Insuffisance respiratoire chronique
– Insuffisance cardiaque
– Patients alcooliques avec hépatopathies chroniques
– Patients avec des antécédents d’infection pulmonaire
ou invasive à pneumocoque
– Enfant < 2 ans: 1ère injection à 2 mois, rappel à 12
mois.

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 110


Traitement de PAB
Autres indications
• Vaccination:
– Vaccin pneumococcique renouvelée chaque 3 ans chez les personnes
à risque
– Vaccin de la grippe saisonnière pour les personnes à risque

• Prise en charge rapide et correcte des foyers infectieux: infections


ORL, stomatologiques, etc, surtout chez les sujets présentant un
facteurs d’immunodépression.

• Equilibre des tares et traitements des terrains fragilisés (VIH,


diabète, malnutrition)

• Lutte contre les facteurs de risque (tabac, alcool, etc.)

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 111


Traitement de PAB
Autres indications
Prévention de l’infection nosocomiale
– Respect des procédures de rupture de la chaine de
transmission (masques, gant, solutions antiseptiques)

– Conditions stériles pour les vestes invasifs (ponction


pleurale, biopsie pulmonaire, drainage, etc.,…)

– Conditions d’asepsie pour les prélèvements

– Soins buccaux des patients (Réanimation)

– Stérilisation des instruments d’explorations (endoscope)


HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 112
Conclusion
Pneumonies :
– Très fréquentes, mortelles

– Etiologies variées dominées par le pneumocoque,

– Pneumonies nosocomiales : préoccupation

– Nécessité d’une prise en charge doit être rapide pour réduire


la mortalité,

– Nécessité d’appliquer la prévention.

HORO K ---- Abidjan Janvier 2020 113

Vous aimerez peut-être aussi