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Mise au point

Les carences vitaminiques :


du symptôme au traitement
Khalid Serraj, Laure Federici, Ecatherina Ciobanu, Emmanuel Andrès
Service de médecine interne, diabète et maladies métaboliques, Clinique médicale B,
Hôpital Civil – Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 1 porte de l’Hôpital,
67091 Strasbourg Cedex, France
<emmanuel.andres@chru-strasbourg.fr>

Les carences vitaminiques sont des désordres fréquents qui peuvent constituer une cause non
négligeable de morbidité et de mortalité. La méconnaissance de leurs principales manifesta-
tions cliniques peut aboutir à un retard diagnostique et a fortiori à des conséquences
pronostiques parfois très graves, notamment chez certaines catégories de patients fragilisés.
L’objectif de cet article est de faire le point, à travers une revue exhaustive de la littérature, sur
les principales notions physiopathologiques du métabolisme et des fonctions physiologiques
des vitamines ainsi que sur les aspects diagnostiques et thérapeutiques pratiques des carences
vitaminiques chez l’adulte.

Mots clés : carence, vitamine, hydrosoluble, liposoluble, syndrome clinique, traitement

L es vitamines sont des substances


sans valeur énergétique qui jouent
un rôle indispensable au sein de
Méthode de recherche
bibliographique
l’organisme et dont l’apport est quasi Nous avons réalisé une recherche
exclusivement exogène. Le caractère systématique sur Pubmed de l’ensem-
à la fois ubiquitaire et vital des fonc- ble des résumés de séries cliniques et
tions assurées par les vitamines expli- revues de la littérature francophone et
que la grande variété et la potentielle anglophone publiées jusqu’en juillet
gravité des manifestations cliniques 2007, et portant sur le thème des
des carences vitaminiques. Ceci est carences vitaminiques de l’adulte.
d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de Nous avons utilisé les mots et expres-
déficits profonds et/ou multiples ou sions suivantes : « Vitamin defi-
de patients fragilisés aux besoins spé- ciency », « Beriberi », « Pellagra »,
cifiques comme le sujet âgé ou la « Scurvy », « Thiamin », « Ribofla-
femme enceinte. Sur le plan épidé- vin », « Niacin », « Pantothenic
miologique, les carences vitamini- acid », « Biotin », « Pyridoxin »,
ques sont, certes, plus rares dans les « Folate », « Cobalamin » et « Adult
pays riches par rapport aux pays à patients ». Les résumés des articles
ressources limitées, mais elles sont identifiés ont été ensuite revus par
également sous-estimées en raison de 2 médecins seniors. Nous nous som-
la méconnaissance de leurs princi- mes également basés sur les ouvrages
paux tableaux cliniques. Cet article de référence en endocrinologie, nutri-
doi: 10.1684/met.2007.0138

mt rappelle les principales notions phy-


siopathologiques du métabolisme des
tion et maladies métaboliques, ainsi
que sur les derniers rapports des socié-
différentes vitamines ainsi que les tés savantes en la matière et sur les
aspects diagnostiques et thérapeuti- données de notre groupe d’étude des
Tirés à part : E. Andrès
ques pratiques des carences vitamini- carences en vitamine B12 aux Hôpi-
ques chez l’adulte [1]. taux universitaires de Strasbourg.

mt, vol. 13, n° 6, novembre-décembre 2007


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Métabolisme et fonctions Les vitamines hydrosolubles


physiologiques des vitamines Toutes les vitamines hydrosolubles doivent être appor-
tées par l’alimentation et sont absorbées par transport
Les vitamines sont au nombre de treize. Elles peuvent actif, à l’exception de la vitamine B3 ou niacine absorbée
être divisées en deux groupes différents par leurs proprié- par diffusion facilitée et synthétisée, en partie intrinsèque-
tés physico-chimiques et métaboliques et par la nature de ment à partir du tryptophane, et de la vitamine B6 absor-
leurs fonctions physiologiques : 1) 4 vitamines liposolu- bée par mécanisme passif. L’intestin grêle proximal est le
bles A, D, E et K et 2) 9 vitamines hydrosolubles B1, B2, siège de l’absorption de toutes les vitamines hydrosolubles
B3, B5, B6, B8, B9, B12 et C [1]. sauf les vitamines C et B12 (cobalamine), absorbées au
niveau de l’iléon terminal. La biodisponibilité dépasse
Les vitamines liposolubles 85 % [8-14]. La vitamine B12 présente la particularité de
devoir être, dans un premier temps, dissociée de ses
L’apport est exclusivement exogène pour les vitamines protéines porteuses par l’acidité gastrique et autres secré-
A, E et K, endogène et exogène pour la vitamine D. Pour tions pancréatiques et, dans un deuxième temps, liée au
cette dernière, l’exposition solaire aux ultraviolets de type facteur intrinsèque, secrété par les cellules pariétales fun-
B permet de convertir, au niveau de la peau, le diques, pour pouvoir être absorbée [15]. On sait actuelle-
7-dehydrocholesterol en provitamine puis en vitamine ment que le principal mécanisme et la majorité des cas de
D3. L’hydroxylation, au niveau hépatique, en position 25, déficit en vitamine B12 sont en rapport avec la non-
puis au niveau rénal en position 1, permet d’obtenir le 1, dissociation de la vitamine B12 (maldigestion des cobala-
25 dihydroxyvitamine D3 qui est la forme active de la mines alimentaires) [15-17].
vitamine D. L’absorption des vitamines liposolubles est Les vitamines hydrosolubles interviennent toutes dans
essentiellement grêlique proximale sauf pour la vitamine les voies métabolismes cellulaires en tant que coenzymes.
K2, dont l’absorption est surtout colique. Cette absorption Les fonctions de plusieurs de ces vitamines sont souvent
s’effectue par un mécanisme actif pour les vitamines A et intriquées. L’exemple type est celui de l’action des vitami-
K, et par diffusion facilitée pour les vitamines E et D. Dans nes B6, B9 et B12 dans le métabolisme de l’homocystéine.
tous les cas, et au même titre que les lipides de manière Il n’est pas rare, de ce fait, d’observer des déficits combi-
globale, de bonnes fonctions entérocytaires, hépatobiliai- nés en vitamines hydrosolubles. Les manifestations clini-
res et pancréatiques sont indispensables pour assurer une ques reflètent la défaillance de ces fonctions coenzymati-
biodisponibilité correcte des vitamines liposolubles. La ques et sont très différentes selon la nature exacte de la
circulation lymphatique et le sang permettent le transport fonction et du tissu cible de chacune des vitamines en
des vitamines liposolubles au niveau de leurs organes question [9-11, 13]. Dans le tableau 2, nous résumons les
cibles sous forme liée à des protéines spécifiques pour la besoins physiologiques, les principales sources exogènes
vitamine A et D, et à des lipoprotéines pour les vitamines et les fonctions des vitamines hydrosolubles.
E et K. L’élimination est fécale mais aussi urinaire [2-7].
Les fonctions physiologiques des vitamines lipo-
solubles sont multiples, mais on retient surtout les pro- Manifestations cliniques
priétés antixérophtalmiques de la vitamine A, anti- des carences vitaminiques
ostéomalaciques et rachitiques de la vitamine D, anti-
oxydantes de la vitamine E et hémostatiques de la La présentation clinique et l’approche diagnostique sont
vitamine K [1]. Ces fonctions expliquent l’essentiel des différentes selon qu’il s’agit d’un état de malnutrition ou de
manifestations cliniques observées au cours des carences dénutrition globale, ou plutôt d’une carence vitaminique
en vitamines liposolubles. Les besoins quotidiens, les limi- sélective. On distingue schématiquement, d’une part, les
tes de sécurité, les principales sources alimentaires et les déficits vitaminiques qui se traduisent par des associations
rôles physiologiques des vitamines liposolubles sont résu- syndromiques caractéristiques permettant d’évoquer
més dans le tableau 1. d’emblée le diagnostic, et, d’autre part, des déficits dont le

Tableau 1. Apports recommandés, sources alimentaires et fonctions physiologiques des vitamines liposolubles [1]

Vitamine Sources alimentaires Apport nutritionnel Dose toxique Fonctions physiologiques


conseillé (ANC)
A Huile de poisson, foie, beurre, jaune d’œuf 600-950 ER/jour 3 000 ER/jour Vision, immunité, croissance
D Huile de foie de morue, jaune d’œuf, 5-10 UI/jour 1 000 UI/jour Homéostasie calcique, immunité,
poisson gras, foie régulation génomique
E Légumes verts, germe de blé, huiles végétales 12 mg/jour – Action anti-oxydante
K Légumes verts, foie, œuf 0,1-1 lg/kg/jour – Hémostase, métabolisme osseux
ER : équivalent rétinol.

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Tableau 2. Apports recommandés, sources alimentaires et fonctions physiologiques des vitamines hydrosolubles [1]

Vitamine Sources alimentaires Apport Dose Fonctions physiologiques


nutritionnel toxique
conseillé
(ANC)
B1 (thiamine) Levure, blé, maïs, cuticule de riz 1,1-1,8 mg/jour – Décarboxylation, transcétolisation Néoglucogenèse
B2 (riboflavine) Lait, abats, enveloppes de graines 1,5-1,8 mg/jour – Oxydoréduction
Synthèse du glutathion, métabolismes lipidique,
glucidique et protidique
B3 (niacine) Abats, viande, son de blé, 11-15 mg/jour 750 mg/jour Oxydoréduction
levure de bière Métabolisme cellulaire, immunomodulation
B5 (acide Abats, jaune d’œufs, cuticule de riz, 5-7 mg/jour – Métabolisme protidique, glucidique et lipidique (synthèse
Pantothénique) levure de bière d’acides gras et stéroïdes)
B6 (pyridoxine) Viande, abats, jaune d’œuf, 1,5-2 mg/jour 50 mg/jour Transamination, décarboxylation
germe de blé Métabolisme des AA, sphingolipides,
neurotransmetteurs, homocystéine
B8 (biotine) Chocolat, arachide, abats, 50-55 lg/jour – Carboxylation
jaune d’œuf Métabolisme protidique et lipidique
B9 (acide folique) Légumes, abats, viande, jaune d’œuf 300-400 lg/jour 5 mg/jour Métabolisme des AA, acides nucléiques, homocystéine
B12 (cobalamine) Viande, foie, lait, produits animaux 2,4-3 lg/jour – Idem
C (acide Ascorbique) Légumes, agrumes 110-130 mg/jour 500 mg/j Oxydoréduction, hydroxylation, action anti-oxydante
Réparation tissulaire, métabolisme de la carnitine,
synthèse des acides gras mitochondriaux, métabolisme
du fer et de l’acide folique, immunité, fonctions
plaquettaires, clairance hépatique.
AA : acides aminés.

polymorphisme et la grande diffusion des manifestations nique. Nous développerons les manifestations cliniques
cliniques rendent difficile toute orientation diagnostique des carences sélectives, en insistant essentiellement sur les
ciblée [1, 8, 9]. La figure 1 résume l’attitude diagnostique syndromes carentiels spécifiques. Les malnutritions globa-
clinique pratique devant une suspicion de carence vitami- les ne seront pas abordées dans cet article.

Interrogatoire + Examen clinique

Symptomatologie non spécifique Syndrome caractéristique

Malnutrition globale patente

Oui Non

Déficits multiples Déficits vitaminiques Déficit sélectif


B2, B5, B6, B8, E

Cardiopathie Dermatose Cytopénies Hémorragies Troubles visuels Ostéomalacie Hémorragies


Neuropathie Diarrhée Neuropathie Atteinte Immunodepression Ostéopénie
Démence cutanéo-muqueuse

Vitamine B1 Vitamine B3 Vitamine B9 Vitamine C Vitamine A Vitamine D Vitamine K


(Béribéri) (Pellagre) Vitamine B12 (Scorbut)

Figure 1. Raisonnement pratique devant une suspicion de carence vitaminique.

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Syndromes carentiels vitaminiques de type 1 de l’enfant, l’hypertension artérielle, la schi-


spécifiques zophrénie et la dépression [4, 22, 23].

Carence en vitamine A Carence en vitamine K


Le syndrome hémorragique spontané ou faisant suite à
La vitamine A joue un rôle primordial dans le maintien des traumatismes mineurs domine le tableau clinique d’un
de l’intégrité épithéliale et dans la différenciation cellu- déficit en vitamine K. Tous les sites peuvent être atteints.
laire. L’association de l’ophtalmopathie et du déficit On peut assister ainsi à des hémorragies cutanéomuqueu-
immunitaire est très caractéristique d’un déficit en vita- ses, des ménométrorragies, une hématurie, des hémato-
mine A et reflète le retentissement de l’altération de ces mes, voire des hémorragies plus graves cérébrales ou
deux fonctions aux niveaux oculaire et sanguin. L’atteinte viscérales profondes [1, 7]. La vitamine K est essentielle
oculaire se manifeste par une photophobie et une baisse également pour la synthèse de certaines protéines de la
de l’acuité visuelle nocturne qui peut évoluer progressive- matrice osseuse dont l’ostéocalcine. Ceci explique la pré-
ment vers la cécité définitive. Les signes physiques sont sence fréquente d’une ostéopénie dont l’association au
essentiellement une xérophtalmie, que rien ne permet de syndrome hémorragique est très évocatrice de déficit en
différentier de celle du syndrome de Goujerot-Sjögren, et vitamine K [7]. De rares cas de nécrose cutanée ont été
une kératomalacie. L’examen ophtalmologique objective décrits lors de l’instauration de traitement par AVK, notam-
la présence de lésions conjonctivales caractéristiques à ment chez des patients porteurs de déficit en protéine C.
type de débris péri-limbiques triangulaires. Le test à la
fluorescéine est nécessaire afin de rechercher une kérato- Carence en vitamine B1 (béribéri)
pathie ulcérative punctiforme, plus connue dans le cadre L’association d’une neuropathie et d’une cardiopathie
du tableau clinique de l’herpès oculaire voire du zona est très évocatrice du diagnostic. On distingue deux prin-
ophtalmique. Une atteinte cutanée et de la muqueuse cipales formes cliniques selon le type d’atteinte prédomi-
digestive sont fréquentes et se manifestent respectivement nant. Dans le cadre du béribéri « sec », l’atteinte neurolo-
par une sécheresse cutanée, des lésions papuleuses hype- gique est prédominante. Elle est à la fois périphérique et
rkératosiques siégeant de façon symétrique sur les faces centrale, et traduit la présence d’anomalies métaboliques
latérales et dorsales des membres, près des genoux et neuronales de troubles de la neurotransmission. L’atteinte
coudes, et une diarrhée sans spécificité propre [1]. La périphérique est une polyneuropathie sensitivomotrice
prédisposition aux infections est l’autre principale mani- avec à la biopsie une dégénérescence de la myéline sans
festation clinique de la carence en vitamine A [3, 18, 19]. signe d’inflammation [24]. L’atteinte neurologique cen-
Elle résulte de la combinaison d’un défaut de différencia- trale s’observe dans les formes sévères et se manifeste par
tion leucocytaire médullaire et d’une atteinte de la bar- des troubles mnésiques, une irritabilité, des troubles du
rière mécanique épithéliale notamment cutanée. Des étu- sommeil, une encéphalopathie de Wernicke ou encore un
des épidémiologiques ont montré, par ailleurs, une syndrome de Korsakoff. L’amélioration des symptômes se
prévalence élevée de l’anémie chez les personnes présen- fait habituellement sans séquelles après supplémentation
tant une carence en vitamine A. Le mécanisme demeure sauf dans le syndrome de Korsakoff qui peut être irréver-
inconnu et il est probablement multifactoriel [20]. sible [8, 25, 26]. Le béribéri « humide », est caractérisé
par une cardiomyopathie non obstructive prédominante
Carence en vitamine D d’aggravation progressive. La tachycardie, les douleurs
L’ostéomalacie et les fractures sont schématiquement thoraciques et l’hypotension dominent le tableau initial. A
les deux principales traductions cliniques du déficit symp- un stade ultime, une insuffisance cardiaque congestive
tomatique en vitamine D chez l’adulte. L’ostéomalacie est s’installe pouvant évoluer vers le collapsus et le décès. Sur
responsable de douleurs osseuses du bassin, thorax et le plan ECG, des anomalies à type de prolongement de
rachis, d’horaire mécanique. Elle se manifeste sur les l’espace QT, d’inversion des ondes T et de microvoltage
radiographies par une augmentation de la transparence ont été décrites. Comme pour l’atteinte neurologique,
osseuse, des tassements vertébraux biconcaves et des l’amélioration est rapide sous supplémentation [27, 28].
stries de Looser-Milkmann qui correspondent à de petites Le test thérapeutique trouve, de ce fait, tout son intérêt
fissures, perpendiculaires à la corticale osseuse et tou- dans ce contexte.
chant préférentiellement le bassin et le fémur [4, 21]. Les Carence en vitamine B3 (pellagre)
patients déficitaires en vitamine D présentent également Après une phase de début où les symptômes sont,
souvent une baisse de la force musculaire et une prédis- généralement, peu spécifiques à type d’asthénie, d’ano-
position aux chutes. Un risque a été également évoqué par rexie, d’irritabilité ou de troubles digestifs mineurs, s’ins-
certains, actuellement loin d’être documenté, de dévelop- talle la triade classique « diarrhée, dermatite, démence »
per en présence d’un déficit en vitamine D un certain qui définit la pellagre [29, 30]. Les signes digestifs sont au
nombre de pathologies comme le cancer, la sclérose en premier plan et traduisent une atrophie muqueuse diffuse.
plaque, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrose, le diabète Les patients présentent habituellement une gastrite avec

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Tableau 3. Principales manifestations cliniques du déficit en vitamine B12 et/ou en acide folique

Manifestations neuropsychiatriques Manifestations digestives Autres manifestations


Fréquentes : Fréquentes : Atrophie de la muqueuse vaginale
Sclérose combinée de la moelle Glossite de Hunter Infections urogénitales (surtout à type de mycoses)
Polynévrites Ictère hémolytique Ulcères cutanéomuqueux rebelles et/ou récidivants
Ataxies Thrombose (maladie thromboembolique veineuse et cardiopathies
Autres :
Babinski ischémiques)
Douleur abdominale
Hypofertilité et avortements à répétition (infertilité masculine)
Rares : Troubles du transit
Syndrome cérébelleux
Atteinte des paires crâniennes
Troubles sphinctériens
Autres :
Troubles mnésiques
Démence
Athérosclérose
Syndrome parkinsonien
Dépression

achlorhydrie, un syndrome de malabsorption de plus en folate et en cobalamine sont plus ou moins similaires,
plus sévère, aboutissant à un état de cachexie et une souvent trompeuses et potentiellement graves [33]. Elles
diarrhée liquidienne avec, parfois, des émissions de sang sont résumées dans le tableau 3. Les atteintes hématologi-
et de mucus dans les selles [31]. La dermatite apparaît ques et neuropsychiques sont les plus classiques. La pre-
habituellement dans un second temps. Il s’agit d’un mière peut aller de la simple macrocytose asymptomati-
érythro-œdème bulleux pouvant évoluer vers le cloison- que à la pancytopénie grave en passant par des tableaux
nement, la rupture, l’ulcération ou encore l’assèchement très atypiques tels une pseudo-microangiopathie throm-
avec formation de croûtes hémorragiques et de fissura- botique (avec anémie, thrombopénie et schizocytose) ou
tions au bout de 3 semaines environ. Les lésions peuvent des présentations mimant notamment au niveau de
intéresser tout le corps mais siègent de manière sélective l’aspect de la moelle une myélodysplasie voire une leu-
au niveau des zones exposées au soleil et à la chaleur cose aiguë [15, 34]. Les signes neurologiques peuvent être
comme le dos des mains, la face et le cou, ainsi que les au premier plan en dehors de toute anomalie hématologi-
zones de friction et de pression. Une atteinte des muqueu- que apparente. Le tableau de sclérose combinée de la
ses buccale, gingivale ou linguale est présente dans envi- moelle est, certes, le plus classique mais des troubles des
ron un tiers des cas. Une kératoconjonctivite ou une fonctions supérieures sont également fréquents sur un
kératomalacie sont également possibles. Sur le plan ana- terrain de déficit en vitamine B12 et/ou en acide folique, a
tomopathologique, la peau est siège d’une vasodilatation fortiori chez le sujet âgé. Il est important toutefois à
avec prolifération endothéliale, infiltration lymphocytaire, rappeler que les études réalisées, à ce jour, ne permettent
hyperkératinisation et atrophie épidermique [30]. Les pas pour autant de conclure quant à l’efficacité de la
signes neuropsychiques s’observent surtout dans les supplémentation en vitamine B12 en terme d’améliora-
carences profondes. Le tableau est diffus et polymorphe, tion des fonctions cognitives. Notons enfin que la carence
fait de céphalées, d’irritabilité, de troubles de la concen- en vitamine B6 présente beaucoup de similarités cliniques
tration, d’anxiété, d’hallucinations, d’apathie, de stupeur, avec les déficits en B9 et en B12 et que les carences
de ralentissement psychomoteur, d’ataxie et de dépres- combinées B6, B9 et B12 ne sont pas rares [35, 36].
sion. Une insomnie est observée au début et peut évoluer
spontanément vers l’encéphalopathie avec syndrome Carence en vitamine C (scorbut)
démentiel. Des cas de neuropathie périphérique et de Le scorbut se manifeste par une multitude de signes
myélite ont également été décrits [29, 31]. Le pronostic cliniques dominés par les manifestations suivantes : i) des
peut être fatal par atteinte neurologique centrale, malnu- arthralgies des grosses jointures, une arthrose et/ou des
trition ou surinfection. La correction du déficit permet une myalgies évoluant dans un contexte d’asthénie et d’amai-
amélioration rapide des signes et donne la possibilité de grissement ; ii) un syndrome hémorragique avec purpura
réaliser un test thérapeutique et diagnostique en cas de centré sur les follicules pileux et des hématomes. Les
forte suspicion [29]. hémorragies peuvent être à l’origine de paralysies par
atteinte des gaines nerveuses, de syndromes des loges par
Carence en acide folique et/ou en vitamine B12 atteinte des muscles, d’hémarthrose ou d’ostéolyse. Des
Il s’agit de deux désordres fréquents mais encore sou- hémorragies viscérales sont également possibles ; iii) une
vent méconnus chez l’adulte et notamment chez le sujet gingivite hypertrophique et hémorragique avec parodon-
âgé [16, 32]. Les manifestations cliniques des déficits en tolyse secondaire possible. Il s’agit d’une atteinte caracté-

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ristique mais inconstante ; iiii) une atteinte cutanéomu- Les anomalies sont d’autant plus récupérables que le
queuse à type d’ichtyose, œdèmes, alopécie et/ou de diagnostic et le traitement sont précoces [6, 41, 42].
syndrome sec dont l’association au purpura et à l’atteinte
articulaire peut simuler une connectivite ou une vascula-
rite [14, 37]. Une anémie peut se voir au cours du déficit Diagnostics positif et étiologique
en vitamine C a fortiori quand il y a un saignement associé des carences vitaminiques
[14]. L’évolution du scorbut peut être péjorative voire
fatale si la carence n’est pas corrigée, suite à une aggrava- Dans les pays en voie de développement, les situations
tion du syndrome hémorragique, une atteinte cardiaque le plus souvent pourvoyeuses de carences vitaminiques
ou une infection sévère par déficit immunitaire secondaire sont les états de malnutrition où les déficits sont générale-
[14]. ment multiples et le tableau clinique non spécifique. En
revanche, dans les pays développés, les déficits vitamini-
Autres carences vitaminiques ques, et nutritionnels de façon générale, sont volontiers
sélectifs en rapport plus avec des habitudes alimentaires
Carence en vitamine B2 atypiques ou des pathologies sous-jacentes à l’origine
Les signes cliniques sont très peu spécifiques. Les d’une mauvaise utilisation des vitamines que d’un défaut
signes cutanéomuqueux sont les plus fréquents à type de quantitatif d’apport exogène [1, 8, 9]. Il est toutefois
chéilite, de tuméfactions, de fissures labiales ou encore de important de rappeler que cette dichotomie n’est pas
rash cutané à prédominance scrotal ou vulvaire. On peut absolue et que, même dans les pays riches, on peut
assister également à une cécité nocturne ou une cataracte. observer des cas de malnutrition ou de dénutrition globale
À un stade plus tardif, une anémie, une migraine, une notamment chez certaines catégories de patients comme
neuropathie périphérique, des dysplasies et des lésions les sujets âgés, les patients instutionnalisés, les malades
précancéreuses essentiellement pharyngo-œsopha- souffrant de maladies chroniques et les patients de réani-
giennes peuvent être observées [9, 38]. mation ou les sujets en situation de précarité.
Carence en vitamine B5 La confirmation d’une carence vitaminique fait théori-
La symptomatologie est, là aussi, très peu spécifique à quement appel à une série de dosages directs et d’exa-
type d’asthénie, faiblesse musculaire, fragilité cutanée et mens indirects. Ces examens ne sont en pratique pas
alopécie, troubles digestifs et de troubles neurologiques toujours utilisés et cèdent souvent la place aux tests dia-
essentiellement moteurs [9, 39]. gnostiques de supplémentation qui sont aussi des tests
thérapeutiques, notamment lorsqu’il s’agit d’une présen-
Carence en vitamine B8 tation typique avec forte présomption clinique [1, 8, 9].
Au début, les signes dermatologiques sont au premier Les principales étiologies et les marqueurs diagnostiques
plan avec une sécheresse de la peau, une dermite sébor- des carences vitaminiques sont cités dans le tableau 4.
rhéique, un rash à prédominance périorofacial, des che-
veux cassant, une alopécie partielle ou totale ainsi qu’une
prédisposition aux infections notamment mycosiques Traitement des carences
[40]. En l’absence d’une compensation efficace, des vitaminiques
signes neurologiques peuvent s’installer sous la forme de
paresthésies, myalgies, somnolence, troubles du compor- Nous développerons ici les aspects thérapeutiques des
tement ou encore un syndrome dépressif d’aggravation carences vitaminiques les plus fréquemment rencontrées
progressive. Les déficits profonds s’accompagnent égale- chez l’adulte, à savoir les déficits en vitamines B12, acide
ment de signes digestifs. Sur les données disponibles à ce folique, vitamine C et vitamine D. Dans le tableau 5, nous
jour, aucun décès par carence en B8 n’a été enregistré à ce résumons les principales modalités pratiques des différen-
jour [8, 9]. tes carences vitaminiques.
Carence en vitamine E
Les signes neurologiques et oculaires dominent le Traitement curatif
tableau clinique du déficit en vitamine E. Un déficit débu- Il comporte trois grands volets essentiels et indissocia-
tant symptomatique se manifeste habituellement par une bles : l’évaluation clinique du degré d’urgence et la prise
diminution des réflexes, des troubles de la sensibilité en charge initiale des conséquences viscérales, le traite-
proprioceptive et vibratoire, une diminution de la force ment substitutif et le traitement étiologique.
musculaire en distalité et parfois une cécité nocturne. Une
ataxie et un nystagmus peuvent être présents également. À Traitement de la carence en vitamine B12
une phase plus tardive, Les signes oculaires évoluent vers et/ou en acide folique
l’ophtalmoplégie et la cécité avec apparition de troubles La prise en charge passe prioritairement par l’évalua-
cognitifs signant la profondeur et l’ancienneté du déficit. tion du degré d’urgence et du risque vital en rapport avec

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Tableau 4. Marqueurs diagnostiques et principales étiologies des carences vitaminiques

Vitamine Marqueurs diagnostiques Principales étiologies et terrains à risque


A Rétinol plasmatique Dénutrition, malabsorption, hépatopathies, alcoolisme, alimentation parentérale exclusive
Protidémie, RBP [43, 44] [1, 45]
D 25-hydroxyvitamine D3 Sous-exposition au soleil, race noire, sujets âgés, grossesse, allaitement, malnutrition,
Parathormone [1, 4] malabsorption, insuffisances hépatiques et rénales, syndrome néphrotique, anti-
épileptiques, corticothérapie [1, 46]
E Alpha-tocophérol [6] Malnutrition, fibrose kystique du pancréas, cholestase, malabsorption [6]
K TP, INR, Facteurs V, II, VII, IX et X, Vitamine K Malabsorption, cholestyramine, céfamandole, céfopérazone, salicylates, hydantoïne,
plasmatique [1] rifampicine, barbituriques, AINS, alimentation parentérale exclusive [1, 7]
B1 Transkétolase érythrocytaire Malnutrition, consommation excessive de riz décortiqué, alcoolisme, malabsorption,
Thiamine sanguine et urinaire [8, 27] grossesse, allaitement, hyperthyroïdie, infections sévères, surcharge en hydrates de
carbones et en acides gras saturés, excès de solutés parentérales glucidiques, dialyse,
diurétiques [8, 46-48]
B2 Glutathion réducatase érythrocytaire, riboflavine Grossesse, allaitement, malabsorption, alcoolisme, hypoprotidémies profondes,
sanguine et urinaire [9, 38] tricycliques, phénothiazine, probénécide, anti-malariques [9, 38]
B3 Niacine, tryptophane, NAD, NADP [49] Défaut d’apport en niacine et/ou en tryptophane, consommation excessive ou exclusive
de maïs, diarrhées prolongées, alcoolisme, malabsorption, syndromes carcinoïdes,
cirrhose [50].
B5 Acide pantothénique plasmatique et urinaire [1] Malnutrition ou dénutrition grave, alimentation parentérale exclusive [9].
B6 Pyridoxal 5’ phosphate sérique, acide pyridoxique Malnutrition, malabsorption, alcoolisme, maladies chroniques, cyclosérine, hydralazine,
urinaire, ASAT érythrocytaires [51] isoniazide, D-penicillamine, pyrazinamide, dialyse, augmentation des phosphatases alcalines,
hyperœstrogénie [10, 35].
B8 Biotine sérique et urinaire, biotinidase [9, 52] Consommation excessive d’œufs crus ou blanc d’œufs, alimentation parentérale exclusive,
phénytoïne, pyrimidone, carbamazépine, antibiothérapie prolongée, déficit partiel en
biotinidase [53, 54]
B9 Folates sériques Défaut d’apport, malabsorption intestinale, methotrexate, cotrimoxazole, sulfasalazine,
Folates érythrocytaires [55] anti-épileptiques, alcoolisme [55]
B12 Cobalamine sérique, homocystéinémie, acide Défaut d’apport, non-dissociation, maladie de Biermer malabsorptions, résections
methyl-malonique [56, 57] digestives étendues, insuffisance pancréatique, anti-acides, antisecrétoires, biguanides,
alcoolisme [58-60].
C Acide ascorbique plasmatique [61] Défaut d’apport, malabsorption, tabagisme, stress oxydatif des es maladies chroniques,
hémodialyse [14, 61, 62].
RBP : rétinol binding protein ; NAD : nicotinamide adénine dinucléotide ; NADP : nicotinamide adénine dinucléotide phosphate.

Tableau 5. Schémas thérapeutiques curatifs des carences vitaminiques

Carence vitaminique Modalité du traitement curatif


A 1 100 000 UI/jour pendant 3 jours puis 50 000/jour pendant 2 semaines
D 50 000 UI de vitamine D2 par semaine pendant 8 semaines puis tous les 2 à 4 mois
E 50-2 000 UI/jour PO
K
B1 n Neuropathie : 10-30 mg/jour IM pendant 2 à plusieurs semaines
Cardiopathie : 100 mg IV pendant 1 semaine puis 50-100 mg/jour IV ou IM puis 10-20 mg/j
IM jusqu’à disparition des signes
B2 6-30 mg PO jusqu’à amélioration
B3 400 à 1 000 mg/jour PO plusieurs jours puis 100 à 150 mg/jour PO jusqu’à
disparition des signes cutanés.
B6 Posologie selon indication : cirrhose : 50 mg/jour ; hémodiayse : 50 mg/jour
Insuffisance rénale chronique : 2,5 à 5 mg/jour, hyperhomocystéinémie : 100 à 500 mg/jour PO
B8 10-40 mg/ jour PO, IV ou IM jusqu’à disparition des signes
B9 1 à 5 mg/jour pendant 3 à 6 mois
B12 PO : 1 000 à 2 000 lg/jour puis 125 à 1 000 lg/jour
IM : 1 000 lg/jour puis 1 000 lg/mois
C 1 000 mg/ jour PO pendant 15 jours
PO : per os ; IM : intramusculaire ; IV = intraveineux.

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la manifestation la plus classique du déficit en cobalamine 8 semaines puis tous les 2 à 4 mois, ou de 10 000 UI de
et/ou en acide folique qu’est l’anémie. En effet, et notam- vitamine D3 tous les 3 mois. L’administration de vitamine
ment chez le sujet âgé, une baisse modérée du taux D en prises quotidiennes est également possible mais plus
d’hémoglobine peut être d’une gravité particulière si elle contraignante [4].
s’accompagne d’une décompensation d’une fonction
vitale cardiovasculaire, neurologique ou respiratoire. Une
hospitalisation et une transfusion sanguine sans délai Prévention
deviennent alors nécessaires. La situation d’urgence la
plus classique étant les poussées d’insuffisance cardiaque Un régime alimentaire quantitativement et qualitative-
qui constituent, à elles seules, une indication à la transfu- ment équilibré reste le meilleur moyen de prévenir la
sion même si l’anémie n’est pas sévère. La présence d’un survenue de carences vitaminiques. Chez la personne
œdème aigu pulmonaire ne doit en aucun cas retarder âgée, une supplémentation préventive est parfois néces-
mais accélérer le processus transfusionnel [63]. Ceci est saire pour les vitamines B12, B9 et D [71]. La surconsom-
d’autant plus vrai lorsqu’il existe une cardiopathie aiguë mation d’alcool doit être également évitée dans le cadre
ou chronique sous jacente. Dans une étude sur 75 000 de la prévention des carences en acide folique et en
patients âgés de plus de 65 ans, Wu et al. avaient mis en vitamines du groupe B. Une alimentation riche en fruits et
évidence une mortalité à court terme significativement légumes permet d’assurer des apports corrects en vitamine
plus élevée chez les patients anémiques. Dans la même C. Une consommation d’au moins cinq fruits et légumes
étude, la transfusion précoce était corrélée à un meilleur par jour correspond à 150 à 200 mg de vitamine C et
pronostic [34]. La supplémentation en vitamine B12 peut permet donc de couvrir largement les besoins [14].
être faite aussi bien par voie orale que parentérale [64]. La L’apport journalier préventif recommandé en vitamine D
voie orale est, en effet, de plus en plus utilisée depuis la chez l’adulte est de l’ordre de 400 UI entre 51 to 70 ans et
description du syndrome de maldigestion et la compré- de 600 UI après 71ans. Cette dose doit être revue à la
hension des mécanismes physiopathologiques des princi- hausse, pour atteindre entre 800 et 1 000 UI, quand il y a
pales étiologies, y compris dans le cadre de la maladie de une exposition solaire insuffisante [4].
Biermer [65-68]. La dose préconisée per os est de 1 000 à
2 000 lg/jour comme dose d’attaque suivie d’un relais à la
posologie de 125 à 1 000 lg/jour [69]. Quand la vitamine Références
B12 est administrée par voie intramusculaire, la dose
d’attaque est de 1 000 lg/jour et celle d’entretien de 1. Sauvant P, Azaïs-Braesco V. Vitamines liposolubles. In : Bas-
1 000 lg/mois. La durée de la supplémentation dépend de devant A, Laville M, Lerebours E, eds. Traité de nutrition clinique de
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