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Les carences vitaminiques sont des désordres fréquents qui peuvent constituer une cause non
négligeable de morbidité et de mortalité. La méconnaissance de leurs principales manifesta-
tions cliniques peut aboutir à un retard diagnostique et a fortiori à des conséquences
pronostiques parfois très graves, notamment chez certaines catégories de patients fragilisés.
L’objectif de cet article est de faire le point, à travers une revue exhaustive de la littérature, sur
les principales notions physiopathologiques du métabolisme et des fonctions physiologiques
des vitamines ainsi que sur les aspects diagnostiques et thérapeutiques pratiques des carences
vitaminiques chez l’adulte.
Tableau 1. Apports recommandés, sources alimentaires et fonctions physiologiques des vitamines liposolubles [1]
polymorphisme et la grande diffusion des manifestations nique. Nous développerons les manifestations cliniques
cliniques rendent difficile toute orientation diagnostique des carences sélectives, en insistant essentiellement sur les
ciblée [1, 8, 9]. La figure 1 résume l’attitude diagnostique syndromes carentiels spécifiques. Les malnutritions globa-
clinique pratique devant une suspicion de carence vitami- les ne seront pas abordées dans cet article.
Oui Non
achlorhydrie, un syndrome de malabsorption de plus en folate et en cobalamine sont plus ou moins similaires,
plus sévère, aboutissant à un état de cachexie et une souvent trompeuses et potentiellement graves [33]. Elles
diarrhée liquidienne avec, parfois, des émissions de sang sont résumées dans le tableau 3. Les atteintes hématologi-
et de mucus dans les selles [31]. La dermatite apparaît ques et neuropsychiques sont les plus classiques. La pre-
habituellement dans un second temps. Il s’agit d’un mière peut aller de la simple macrocytose asymptomati-
érythro-œdème bulleux pouvant évoluer vers le cloison- que à la pancytopénie grave en passant par des tableaux
nement, la rupture, l’ulcération ou encore l’assèchement très atypiques tels une pseudo-microangiopathie throm-
avec formation de croûtes hémorragiques et de fissura- botique (avec anémie, thrombopénie et schizocytose) ou
tions au bout de 3 semaines environ. Les lésions peuvent des présentations mimant notamment au niveau de
intéresser tout le corps mais siègent de manière sélective l’aspect de la moelle une myélodysplasie voire une leu-
au niveau des zones exposées au soleil et à la chaleur cose aiguë [15, 34]. Les signes neurologiques peuvent être
comme le dos des mains, la face et le cou, ainsi que les au premier plan en dehors de toute anomalie hématologi-
zones de friction et de pression. Une atteinte des muqueu- que apparente. Le tableau de sclérose combinée de la
ses buccale, gingivale ou linguale est présente dans envi- moelle est, certes, le plus classique mais des troubles des
ron un tiers des cas. Une kératoconjonctivite ou une fonctions supérieures sont également fréquents sur un
kératomalacie sont également possibles. Sur le plan ana- terrain de déficit en vitamine B12 et/ou en acide folique, a
tomopathologique, la peau est siège d’une vasodilatation fortiori chez le sujet âgé. Il est important toutefois à
avec prolifération endothéliale, infiltration lymphocytaire, rappeler que les études réalisées, à ce jour, ne permettent
hyperkératinisation et atrophie épidermique [30]. Les pas pour autant de conclure quant à l’efficacité de la
signes neuropsychiques s’observent surtout dans les supplémentation en vitamine B12 en terme d’améliora-
carences profondes. Le tableau est diffus et polymorphe, tion des fonctions cognitives. Notons enfin que la carence
fait de céphalées, d’irritabilité, de troubles de la concen- en vitamine B6 présente beaucoup de similarités cliniques
tration, d’anxiété, d’hallucinations, d’apathie, de stupeur, avec les déficits en B9 et en B12 et que les carences
de ralentissement psychomoteur, d’ataxie et de dépres- combinées B6, B9 et B12 ne sont pas rares [35, 36].
sion. Une insomnie est observée au début et peut évoluer
spontanément vers l’encéphalopathie avec syndrome Carence en vitamine C (scorbut)
démentiel. Des cas de neuropathie périphérique et de Le scorbut se manifeste par une multitude de signes
myélite ont également été décrits [29, 31]. Le pronostic cliniques dominés par les manifestations suivantes : i) des
peut être fatal par atteinte neurologique centrale, malnu- arthralgies des grosses jointures, une arthrose et/ou des
trition ou surinfection. La correction du déficit permet une myalgies évoluant dans un contexte d’asthénie et d’amai-
amélioration rapide des signes et donne la possibilité de grissement ; ii) un syndrome hémorragique avec purpura
réaliser un test thérapeutique et diagnostique en cas de centré sur les follicules pileux et des hématomes. Les
forte suspicion [29]. hémorragies peuvent être à l’origine de paralysies par
atteinte des gaines nerveuses, de syndromes des loges par
Carence en acide folique et/ou en vitamine B12 atteinte des muscles, d’hémarthrose ou d’ostéolyse. Des
Il s’agit de deux désordres fréquents mais encore sou- hémorragies viscérales sont également possibles ; iii) une
vent méconnus chez l’adulte et notamment chez le sujet gingivite hypertrophique et hémorragique avec parodon-
âgé [16, 32]. Les manifestations cliniques des déficits en tolyse secondaire possible. Il s’agit d’une atteinte caracté-
ristique mais inconstante ; iiii) une atteinte cutanéomu- Les anomalies sont d’autant plus récupérables que le
queuse à type d’ichtyose, œdèmes, alopécie et/ou de diagnostic et le traitement sont précoces [6, 41, 42].
syndrome sec dont l’association au purpura et à l’atteinte
articulaire peut simuler une connectivite ou une vascula-
rite [14, 37]. Une anémie peut se voir au cours du déficit Diagnostics positif et étiologique
en vitamine C a fortiori quand il y a un saignement associé des carences vitaminiques
[14]. L’évolution du scorbut peut être péjorative voire
fatale si la carence n’est pas corrigée, suite à une aggrava- Dans les pays en voie de développement, les situations
tion du syndrome hémorragique, une atteinte cardiaque le plus souvent pourvoyeuses de carences vitaminiques
ou une infection sévère par déficit immunitaire secondaire sont les états de malnutrition où les déficits sont générale-
[14]. ment multiples et le tableau clinique non spécifique. En
revanche, dans les pays développés, les déficits vitamini-
Autres carences vitaminiques ques, et nutritionnels de façon générale, sont volontiers
sélectifs en rapport plus avec des habitudes alimentaires
Carence en vitamine B2 atypiques ou des pathologies sous-jacentes à l’origine
Les signes cliniques sont très peu spécifiques. Les d’une mauvaise utilisation des vitamines que d’un défaut
signes cutanéomuqueux sont les plus fréquents à type de quantitatif d’apport exogène [1, 8, 9]. Il est toutefois
chéilite, de tuméfactions, de fissures labiales ou encore de important de rappeler que cette dichotomie n’est pas
rash cutané à prédominance scrotal ou vulvaire. On peut absolue et que, même dans les pays riches, on peut
assister également à une cécité nocturne ou une cataracte. observer des cas de malnutrition ou de dénutrition globale
À un stade plus tardif, une anémie, une migraine, une notamment chez certaines catégories de patients comme
neuropathie périphérique, des dysplasies et des lésions les sujets âgés, les patients instutionnalisés, les malades
précancéreuses essentiellement pharyngo-œsopha- souffrant de maladies chroniques et les patients de réani-
giennes peuvent être observées [9, 38]. mation ou les sujets en situation de précarité.
Carence en vitamine B5 La confirmation d’une carence vitaminique fait théori-
La symptomatologie est, là aussi, très peu spécifique à quement appel à une série de dosages directs et d’exa-
type d’asthénie, faiblesse musculaire, fragilité cutanée et mens indirects. Ces examens ne sont en pratique pas
alopécie, troubles digestifs et de troubles neurologiques toujours utilisés et cèdent souvent la place aux tests dia-
essentiellement moteurs [9, 39]. gnostiques de supplémentation qui sont aussi des tests
thérapeutiques, notamment lorsqu’il s’agit d’une présen-
Carence en vitamine B8 tation typique avec forte présomption clinique [1, 8, 9].
Au début, les signes dermatologiques sont au premier Les principales étiologies et les marqueurs diagnostiques
plan avec une sécheresse de la peau, une dermite sébor- des carences vitaminiques sont cités dans le tableau 4.
rhéique, un rash à prédominance périorofacial, des che-
veux cassant, une alopécie partielle ou totale ainsi qu’une
prédisposition aux infections notamment mycosiques Traitement des carences
[40]. En l’absence d’une compensation efficace, des vitaminiques
signes neurologiques peuvent s’installer sous la forme de
paresthésies, myalgies, somnolence, troubles du compor- Nous développerons ici les aspects thérapeutiques des
tement ou encore un syndrome dépressif d’aggravation carences vitaminiques les plus fréquemment rencontrées
progressive. Les déficits profonds s’accompagnent égale- chez l’adulte, à savoir les déficits en vitamines B12, acide
ment de signes digestifs. Sur les données disponibles à ce folique, vitamine C et vitamine D. Dans le tableau 5, nous
jour, aucun décès par carence en B8 n’a été enregistré à ce résumons les principales modalités pratiques des différen-
jour [8, 9]. tes carences vitaminiques.
Carence en vitamine E
Les signes neurologiques et oculaires dominent le Traitement curatif
tableau clinique du déficit en vitamine E. Un déficit débu- Il comporte trois grands volets essentiels et indissocia-
tant symptomatique se manifeste habituellement par une bles : l’évaluation clinique du degré d’urgence et la prise
diminution des réflexes, des troubles de la sensibilité en charge initiale des conséquences viscérales, le traite-
proprioceptive et vibratoire, une diminution de la force ment substitutif et le traitement étiologique.
musculaire en distalité et parfois une cécité nocturne. Une
ataxie et un nystagmus peuvent être présents également. À Traitement de la carence en vitamine B12
une phase plus tardive, Les signes oculaires évoluent vers et/ou en acide folique
l’ophtalmoplégie et la cécité avec apparition de troubles La prise en charge passe prioritairement par l’évalua-
cognitifs signant la profondeur et l’ancienneté du déficit. tion du degré d’urgence et du risque vital en rapport avec
la manifestation la plus classique du déficit en cobalamine 8 semaines puis tous les 2 à 4 mois, ou de 10 000 UI de
et/ou en acide folique qu’est l’anémie. En effet, et notam- vitamine D3 tous les 3 mois. L’administration de vitamine
ment chez le sujet âgé, une baisse modérée du taux D en prises quotidiennes est également possible mais plus
d’hémoglobine peut être d’une gravité particulière si elle contraignante [4].
s’accompagne d’une décompensation d’une fonction
vitale cardiovasculaire, neurologique ou respiratoire. Une
hospitalisation et une transfusion sanguine sans délai Prévention
deviennent alors nécessaires. La situation d’urgence la
plus classique étant les poussées d’insuffisance cardiaque Un régime alimentaire quantitativement et qualitative-
qui constituent, à elles seules, une indication à la transfu- ment équilibré reste le meilleur moyen de prévenir la
sion même si l’anémie n’est pas sévère. La présence d’un survenue de carences vitaminiques. Chez la personne
œdème aigu pulmonaire ne doit en aucun cas retarder âgée, une supplémentation préventive est parfois néces-
mais accélérer le processus transfusionnel [63]. Ceci est saire pour les vitamines B12, B9 et D [71]. La surconsom-
d’autant plus vrai lorsqu’il existe une cardiopathie aiguë mation d’alcool doit être également évitée dans le cadre
ou chronique sous jacente. Dans une étude sur 75 000 de la prévention des carences en acide folique et en
patients âgés de plus de 65 ans, Wu et al. avaient mis en vitamines du groupe B. Une alimentation riche en fruits et
évidence une mortalité à court terme significativement légumes permet d’assurer des apports corrects en vitamine
plus élevée chez les patients anémiques. Dans la même C. Une consommation d’au moins cinq fruits et légumes
étude, la transfusion précoce était corrélée à un meilleur par jour correspond à 150 à 200 mg de vitamine C et
pronostic [34]. La supplémentation en vitamine B12 peut permet donc de couvrir largement les besoins [14].
être faite aussi bien par voie orale que parentérale [64]. La L’apport journalier préventif recommandé en vitamine D
voie orale est, en effet, de plus en plus utilisée depuis la chez l’adulte est de l’ordre de 400 UI entre 51 to 70 ans et
description du syndrome de maldigestion et la compré- de 600 UI après 71ans. Cette dose doit être revue à la
hension des mécanismes physiopathologiques des princi- hausse, pour atteindre entre 800 et 1 000 UI, quand il y a
pales étiologies, y compris dans le cadre de la maladie de une exposition solaire insuffisante [4].
Biermer [65-68]. La dose préconisée per os est de 1 000 à
2 000 lg/jour comme dose d’attaque suivie d’un relais à la
posologie de 125 à 1 000 lg/jour [69]. Quand la vitamine Références
B12 est administrée par voie intramusculaire, la dose
d’attaque est de 1 000 lg/jour et celle d’entretien de 1. Sauvant P, Azaïs-Braesco V. Vitamines liposolubles. In : Bas-
1 000 lg/mois. La durée de la supplémentation dépend de devant A, Laville M, Lerebours E, eds. Traité de nutrition clinique de
l’étiologie. Elle est à vie dans la maladie de Biermer. En ce l’adulte. Paris : Médecine-Sciences Flammarion, 2001 : 183-93.
qui concerne l’acide folique, une dose de 1 à 5 mg/jour 2. Sauberlich HE, Hodges RE, Wallace DL, et al. Vitamin A metabo-
pour une durée de 3 à 6 mois est généralement suffisante lism and requirements in the man studied with the use of labelled
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[70].
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Traitement de la carence en vitamine C
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Les manifestations cliniques du scorbut, surtout le 266-81.
syndrome hémorragique, répondent de manière assez
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spectaculaire après 48 heures de supplémentation en vita- ciency. Eur J Pediatr 2006 ; 165 : 429-34.
mine C. La dose préconisée est de 1 g par jour pendant
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15 jours au bout desquels une amélioration totale est nesis, clinical, histopathologic, and electrical features, and main
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mine C à fortes doses sont l’anémie hémolytique par 7. Furie B. Vitamin K : Metabolism and disorders. In : Hoffman R,
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patients carencés dépend des étiologies. L’effet substitutif 9. Russell RM. Vitamin and trace mineral deficiency and excess. In :
de la vitamine D2 équivaut à environ 30 % de celui de la Kasper DL, Braunwald E, Fauci AS, Hauser SL, Longo DL, Jame-
son JL, Isselbacher KJ, eds. Harrison’s Principles of Internal Medi-
vitamine D3 et doit être pris en compte dans le calcul de la cine. 16th ed. New York : The McGraw-Hill Companies, 2005 :
posologie de supplémentation. En pratique, plusieurs 403-11.
schémas ont été proposés. Les plus utilisés sont l’adminis- 10. Bender DA. Vitamin B6 requirements and recommendations. Eur
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