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Généraux
2021
Par Les Étudiants De La Promotion 2020-
2021
PÉDIATRIE
VOLUME 3
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Ce syllabus est une mise à jour des OAG de 2014-2015 réalisée par les étudiants de la
promotion 2021. Il est le reflet des connaissances tant théoriques que pratiques
acquises lors de leur cursus universitaire.
Il est destiné aux étudiants de l’ULB dans le cadre de leur étude. Il est formellement
interdit à la vente, à la location et à la publication. Ce travail est non officiel et les
différentes sources des étudiants éditeurs ne seront pas dévoilées.
Nous remercions l’ensemble des participants pour cet ouvrage commun de grande
qualité.
Rédaction :
Denis Bechet Elsa Huart Thiebaud Kuster
Charlotte Gontier Hafsa Aloui Rayane Jall
Mehdi Eddyani Adil El Boujdaini Camille Fosse
Aylin Alev Ayrton Carlier Besma Kameche
Céline De Passe Margaux Vlasselaer Manuel Garcia
Lucie Pettiaux Loïc Baudelet Vicky Pettiau
Lucie Delaunoit Séphora Chanhoun Thomas Luz Teixeira
Darlène Ravat Francesco Pini Noémie Vanden Berghe
Mireille Gauthy Matyas Kovacs Nolwenn Lecocq de
Marie Godefroy Laura Abdessater Pletincx
Genna La Marca Evena Peczenik Debruyn Gaelle
Ludmilla Ney Chiara Marien
Nolwenn Dal Maso
Coordinateur du projet :
Giuseppe Nardello
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DEFINITION
0-28j : Nouveau-Né, 28j-2a : Nourrisson, 2a-6a : Petit enfant, 6a-Puberté : Grand enfant,
Puberté-18a : Adolescent.
× Les orifices :
⊗ Narines : Atrésie des choanes ? (Test du miroir et buée)
⊗ Oreilles : Hauteur ? Il faut que la ligne, passant par les canthus internes et
externes des yeux, passe par le tier supérieur de l’oreille. Dépistage de la surdité
par les PEA
⊗ Bouche : Fente palatine ? Anomalie structurelle ?
⊗ Yeux : Hyper/hypotélorisme, 3ème paupière (T21), conjonctive (++ Chlamydia
(conjonctivite), Ictère)
× Recherche d’hématome/déformation crânienne (Ventouse, forceps)
2.2.2. Examen thoracique
× Auscultation cardio : Les foyers sont les mêmes que chez l’adulte, à la différence qu’il
existe le foyer pour le canal artériel qui se situe en sous-claviculaire gauche.
× Souffle ? CIV, CIA, coarctation de l’aorte, tétralogie de Fallot, sténose de la valve
pulmonaire. ⚠ ATTENTION, un souffle physiologique peut être présent dans les
premiers jours de la vie.
× Palpation des clavicules à la recherche de fracture.
× Palpation des pouls huméraux
× Auscultation pulmonaire : Une simple écoute de la ventilation correcte de chaque
poumon suffit.
2.2.3. Examen abdominale
Pour l’examen abdominale, il est conseillé de surélever le NN, en le tenant avec une main
derrière lui et en le mettant en position semi-assise et d’utiliser la seconde main pour palper le
ventre.
× Testicules : Cryptorchidie ?
× Pénis : Hypospade, normal, épispade ? Phimosis (Ne JAMAIS décalotter un phimosis chez
un NN, il est physiologique la majorité du temps et disparaitra avec l’âge)
× Clitoris : Hypo/hypertrophie ?
× Vagin : Ouverture ? Possible pertes blanchâtres ou sang (<Imprégnation hormonale
maternelle durant la grossesse)
2.2.5. Examen des membres
× Mains : Pli palmaire unique ? (T21), doigts surnuméraires ?
× Pouls fémoraux : asymétrie ? (Coarctation de l’aorte). Si doute = Echographie + TA des 4
membres !
× Hanches : Stabilités, manœuvre de Barlow et Ortolani (Luxation congénitale de la
hanche)
2.2.6. Réflexes archaïques
Ils sont au nombre de 6 : 2 au niveau de la bouche, 2 au niveau des mains et 2 au niveau des
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
pieds
× Les points cardinaux : On va venir gratter sur une des extrémités de la bouche de
l’enfant et l’enfant va tourner la tête vers le doigt pour chercher à téter
× La succion : on met un doigt ou une tétine dans la bouche, ce qui va déclencher le réflexe
× Grasping : On met le doigt à l’intérieur de la main du nouveau-né, et le bébé fermera ses
mains sur le doigt, le grasping se retrouve aussi au niveau de la plante des pieds
× Le réflexe de Moro : on soulève les épaules de l’enfants, et on les lâche d’un coup
(gentiment faudrait pas se ramasser une claque du papa) et l’enfant va avoir un réflexe
d’extension des bras et d’enlacement qui s’en suit
× L’allongement croisé : on tient une jambe tendue et on vient gratter en dessous du pied
et par reflexe l’enfant va fléchir la jambe opposée
× La marche automatique : On soulève le bébé en mettant ses pieds à hauteur du matelas,
et l’enfant va spontanément réaliser des mouvements de marche
2.2.7. Tonus : il existe un tonus axial et segmentaire.
× Tonus axial : On prend l’enfant par les bras et on le tire délicatement vers nous, la tête
doit revenir vers l’avant d’elle-même. On peut aussi la tester lors qu’on met l’enfant sur
le ventre, ses bras vont revenir vers l’avant.
× Tonus segmentaire : On va réaliser le signe du foulard, on prend le bras du NN et on
essaye de le mettre sur l’épaule opposée, si la tonicité est normale alors le coude ne
dépassera pas le sternum.
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant est examiné à la maternité : les pouls fémoraux ne sont pas palpables, son périmètre
crânien est inférieur au percentile 3. Que faites-vous ? »
Pour le problème des pouls fémoraux, on va réaliser une prise de TA aux 4 membres pour
confirmer le diagnostic et une échographie cardiaque qui confirmera définitivement le
diagnostic.
Le traitement consiste à donner des Prostaglandines E1 en espérant une amélioration, si ce n’est
pas le cas on peut envisager une chirurgie (angioplastie).
Ne pas oublier que si l’enfant présente cette coarctation depuis longtemps, il y a un risque
d’insuffisance cardiaque et donc il faut donner également des diurétiques.
Lorsqu’on découvre une coarctation de l’aorte, envisager un caryotype à la recherche d’un
Turner.
Pour le problème du PC < P3, cela fait envisager une microcéphalie sévère.
Les étiologies étant variées, il est important de réaliser une bonne anamnèse maternelle lors de
la découverte d’une microcéphalie post-natale.
Étiologies les plus courantes : Drogue, Alcool, Rayonnement, Infections (TORCH : Toxo, other
pathogens, rubéole, CMV, herpès simplex), Phénylcétonurie maternelle, Anomalies génétiques.
Le problème est que ces enfants vont développer énormément de problèmes neuro : épilepsie,
trouble de l’apprentissage, perte d’audition, problème visuel, … mais il existe un pourcentage
d’enfant atteint de microcéphalie qui auront un développement normal
Il n’existe pas de traitement spécifique, juste un suivi multidisciplinaire
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P02 - LA VACCINATION
« Un enfant de 8 ans vous consulte, sa maman vous demande de contrôler son carnet de
vaccination : que doit-il avoir déjà reçu, quelles sont les prochaines vaccinations ? »
CALENDRIER VACCINAL
RÔLE DE LA VACCINATION
Le vaccin permet une immunisation active : le contact avec l'antigène présent dans le vaccin
entraîne généralement une réponse immunitaire humorale (production d'anticorps) et une
réponse immunitaire cellulaire (difficile à évaluer).
L'antigène administré est soit
× Un agent pathogène vivant atténué (virus ou bactérie)
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Des adjuvants sont parfois ajoutés dans le but d'augmenter la réponse immunitaire.
Lors du 1er contact avec l’antigène vaccinal, il se produit une synthèse rapide d’IgM et une
synthèse lente d’IgG, IgA et lymphocytes B mémoire.
Lors d’un second contact avec l’agent infectieux, le patient développe une réponse secondaire
plus rapide, intense et spécifique (avec immédiatement des IgG et des IgA).
TYPES DE VACCINS
1/ Vivants atténués : agent infectieux entier (virus, bactérie) dont la virulence diminue après
mutation. Ils induisent une immunité de même nature que celle conférée par la maladie : le
virus se multiplie dans l'hôte et cause une infection asymptomatique. Cela va mimer une
infection naturelle et induire une réponse humorale et cellulaire → réponse longue durée.
⚠ Importance de réaliser ces vaccins avant de débuter un traitement immunosuppresseur.
× Exemples : RRO, Rotavirus
× Hors du calendrier vaccinal : BCG, polio oral (OPV), varicelle, herpes zooster, fièvre
jaune
2/ Vaccins inactivés : agent infectieux entier mais inapte à la multiplication du fait d’un
traitement physique ou chimique. L’essentiel du répertoire antigénique est représenté et
administré. Cela va induire une réponse principalement humorale.
× Exemples : coqueluche, hexavalent (diphtérie-tétanos), polio (IPV)
× Hors du schéma vaccinal : hépatite A, grippe
3/ Vaccins sous-unitaires (type anatoxiniques ou polysaccharidiques) : antigènes purifiés
spécifiques de l’agent infectieux après traitement ou après fabrication de novo. Cela va
induire une réponse principalement humorale.
⚠ Nécessite des doses multiples !
Il faut souvent ajouter un adjuvant. Ces vaccins sont autorisés chez les patients
immunodéprimés ou chez les femmes enceintes.
× Exemples :
⊗ Ag purifié et inactivé : diphtérie (toxine diphtérique), tétanos
⊗ Ag purifié : vaccin acellulaire (coqueluche)
⊗ Ag purifié et modifié : polysaccharide + protéine de transport (vaccin
antipneumococcique conjugué)
⊗ Ag produits par manipulation génétique : hépatite B, HPV
→ Voies d’administration
⊗ IM ou SC (sous-cutanée profonde) :
◆ < 1an : face antérolatérale de la cuisse
◆ > 1 an : deltoïde
⊗ Intradermique : BCG
⊗ Orale : Rotavirus
EFFETS SECONDAIRES
CONTRE-INDICATIONS A LA VACCINATION
VACCINS DISPONIBLES
1. LA POLIOMYELITE
Son virus a fait beaucoup de victimes parmi les enfants dans les années 50.
→ Entraîne méningite, encéphalite et syndrome paralytique asymétrique par atteinte
spinale.
→ Seul vaccin obligatoire en Belgique (depuis 1967), les autres sont recommandés.
2 types de vaccins :
× Vivant atténué (= OPV, prise orale) : très efficace, mais remplacé par l’IPV dans les pays
industrialisés car était responsable de la polio vaccinale (= risque de paralysie →
complication très rare). Reste indiqué dans les pays endémiques car moins coûteux et
permet une protection familiale (excrétion dans les selles → cycle féco-oral). Reste
également disponible en cas d’épidémie.
× Inactivés (= IPV, administré en IM), depuis 2001 en Belgique.
⇒ Objectif OMS = éradication de la polio par la vaccination
2. LA DIPHTERIE ET LE TETANOS
Ces deux vaccins sont toujours combinés.
⇒ Objectif OMS = contrôle de la maladie
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Chez l’adulte, un rappel contre ces maladies doit être fait tous les 10 ans. Les adultes qui ne sont
pas en ordre de vaccination en recevront une dose en cas de plaie.
3. LA COQUELUCHE (B. PERTUSSIS)
Depuis plusieurs années, augmentation du nombre de cas surtout parmi les adolescents et les
adultes → considérés comme réservoir de la maladie et peuvent contaminer les nourrissons
avant qu’ils soient protégés par la vaccination. Le nourrisson n’est pas protégé avant 4 mois et la
coqueluche est dangereuse chez les < 3 mois.
→ Entraîne une toux suffocante et des apnées.
⇒ Vaccination des femmes enceintes pour entraîner une protection passive du nouveau-né.
6. PAPILLOMAVIRUS – HPV
HPV est responsable de la survenue de lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus.
Ce sont des vaccins recombinants constitués de protéines L1 de papillomavirus humain (HPV).
→ Population concernée : les jeunes filles et garçons de 9 à 14 ans (permet d’augmenter
l’immunité de groupe).
→ La vaccination est également recommandée chez les femmes et hommes jusqu’à 26 ans
en précisant s’ils sont sexuellement actifs ou non (le vaccin ne protège pas contre les
types HPV vaccinaux déjà acquis)
→ Aussi recommandée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres
hommes, et ce jusqu’à l’âge de 26 ans.
→ 2 vaccins sont disponibles, ils sont administrés en IM :
⊗ Gardasil® 9, schéma 0 - 6 mois
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RATTRAPAGE VACCINAL
4 règles de base :
1/ Il est préférable de considérer qu’une personne n’est pas vaccinée plutôt que de la croire
erronément protégée.
En cas d’absence de document vaccinal, la revaccination est l’option à privilégier. Le
document offre la certitude que la vaccination a été administrée et évite le recours à des
tests sérologiques inutiles et difficiles à interpréter.
2/ Une interruption du schéma de vaccination ne nécessite ni de recommencer toute la
série de vaccins ni d’y ajouter des doses supplémentaires.
En principe, en cas d’interruption d’un sch.ma vaccinal de base, on poursuivra la
vaccination là où elle a été interrompue, indépendamment du temps écoulé depuis la
dernière dose reçue.
3/ La qualité de la réponse immunitaire obtenue dépend du respect de l’âge minimum lors
de l’administration de la première dose de vaccin, de l’intervalle minimal entre deux
doses et du nombre de doses reçues y compris le ou les rappels pour certains vaccins.
Les doses administrées plus de 5 jours avant l’âge recommandé ou avant la fin de
l’intervalle minimum recommandé, sont considérés comme non valides. Elles doivent
être répétées à l'âge approprié tout en respectant un intervalle minimum adéquat depuis
la dose non valide (Tableau 1). Le nombre de doses recommandées peut varier en
fonction de l’âge de la personne.
4/ L’utilisation de vaccins combinés favorise généralement une meilleure compliance en
réduisant le nombre total d’injections nécessaires.
Cette utilisation conduit parfois à l’administration d’une dose supplémentaire pour un ou
plusieurs des composants du vaccin combiné. Cela n’est pas préjudiciable à l’enfant.
Le schéma vaccinal de rattrapage sera toujours le plus court possible, afin de garantir au sujet la
protection désirée dans les meilleurs délais.
En Belgique, il est rare qu’un enfant n’ait reçu aucun vaccin. Dans la plupart des cas, on
disposera de données vaccinales antérieures. Avant d'établir un schéma de rattrapage, la qualité
de la vaccination effectuée jusque-là doit être appréciée.
Le tableau 1 présente des critères à considérer pour juger de la validité des vaccinations déjà
reçues.
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Ces critères concernent l’âge minimum d’administration de la première dose et les intervalles
minimaux qui doivent être respectés entre les doses consécutives.
Lorsqu’un intervalle de 4 semaines est préconisé, cela signifie que l’écart entre les doses doit
être d’au moins 28 jours. Ces critères ne concernent que l’âge minimum et les intervalles
minimaux et ne sont donc pas une indication des intervalles recommandés pour la vaccination
de rattrapage. Ces derniers se trouvent dans les schémas de rattrapage par âge (Tableaux 2 et 3)
Schémas de rattrapage :
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1. INFLUENZA : ANNUEL EN IM
× Tout patient à partir de l'âge de 6 mois présentant une affection chronique sous-
jacente, même stabilisée d’origine :
⊗ Pulmonaire (incluant l’asthme sévère 3)
⊗ Cardiaque (excepté l’hypertension)
⊗ Hépatique
⊗ Rénale
⊗ Métabolique (incluant le diabète)
⊗ BMI > 35
⊗ Neuromusculaire
⊗ Des troubles immunitaires (naturels ou induits)
× Les enfants de 6 mois à 18 ans compris, sous thérapie à l’aspirine au long cours
× Les personnes vivant sous le même toit que des personnes à risque du groupe 1 ou que
des enfants de moins de 6 mois
Ce n'est que chez les enfants âgés de moins de 9 ans n'ayant jamais été vaccinés auparavant et
chez lesquels la vaccination est indiquée que deux administrations à au moins un mois
d'intervalle sont recommandées (la 2ème administration de préférence avant décembre).
En ce qui concerne l’âge à partir duquel le vaccin contre l’influenza peut être utilisé, il existe des
différences selon les RCP :
2. BEXSERO
les méningocoques du sérogroupe B, que ce soit pour les nourrissons ou les adolescents.
× Le vaccin est recommandé chez les personnes présentant un risque élevé d'infection à
méningocoque invasive quel que soit leur âge, par exemple :
⊗ Chez les personnes atteintes d'asplénie
⊗ Chez les patients présentant une déficience du système immunitaire humoral.
3. HEPATITE A : DEUX INJECTIONS, AVEC UN INTERVALLE DE 6 A 12 MOIS (HAVRIX)
La vaccination systématique des enfants contre la varicelle n’est pas recommandée, mais la
vaccination peut être envisagée de manière individuelle.
La vaccination contre la varicelle est toutefois recommandée dans les groupes à risque suivants :
« Une mere ne desire pas allaiter : qu'allez-vous donner au bebe et en quelle quantite ? »
Le lait maternel est ce qui correspond de maniere optimale aux besoins du nourrisson. Son
ejection est liee a l’action de l’ocytocine ainsi qu’a la succion du mamelon. La composition du lait
maternel évolue en fonction du temps selon trois phases :
× Phase colostrale (1-10 jours) : riche en eau, en proteines et sels mineraux, pauvre en
lactose et graisses
× Phase de transition (10–30 jours) : augmentation des graisses et du lactose (avec un
plateau a J15), diminution des protides (plateau au troisieme mois) et baisse des sels
mineraux jusqu’a 5 mois
× Phase de « secretion parfaite » (> 1 mois apres la naissance) : lait definitif
⚠ La teneur en lipides et en vitamines du lait maternel depend du regime de la mere ⚠
Chez les enfants, l’allaitement maternel est associé à une réduction du risque d’otite moyenne
aiguë, de gastroentérite, d’infection sévère des voies respiratoires inférieures, de dermatite
atopique, d’asthme, d’obésité, d’HTA, de diabète de types 1 et 2, de leucémie de l’enfant, de mort
subite du nourrisson, de pathologies inflammatoires chroniques (maladie coeliaque, maladie de
Crohn) et d’entérocolite nécrosante. Il n’y a pas de relation entre l’allaitement maternel chez les
enfants nés à terme et les performances cognitives, contrairement a ce qui a pu etre observe
chez les prematures. L’allaitement permet egalement un meilleur developpement du maxillaire
inferieur du bebe et il favorise la relation mere-enfant.
Chez les mères, l’allaitement est associé à une réduction du risque de diabète de type 2, de
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Dans les pays en voie de developpement, l’allaitement est fondamental pour l’espacement des
naissances (augmentation des chances de survie du nourrisson). Les laits en poudre sont dans la
mesure du possible a eviter dans ces pays, vu le risque de contamination microbienne de l’eau.
Il contient environ trois fois moins de sels mineraux (0,2 contre 0,7 g/100mL), ce qui reduit le
risque de developpement ulterieur d’HTA.
Sa teneur en proteines est moindre (d’environ 5 fois) alors que le profil en acides amines est
nettement meilleur. Une teneur moindre en protéines est favorable pour les reins. La grande
quantite de proteines presentes dans le lait de vache, contenant moins d’acides amines
essentiels, constitue une charge en dechets azotes elevee pour le rein et acidifie le sang.
Le rapport entre les proteines solubles du lactoserum et les proteines insolubles (caseines) est
de 60:40 dans le lait maternel, ce qui facilite sa digestion (il est par contre de 20:80 dans le lait
de vache).
Certaines proteines solubles ont un role fonctionnel essentiel. C’est le cas des immunoglobulines
(IgA secretoires, cycle entero-mammaire), de la lactoperoxydase, du lysozyme (role
antimicrobien), de l’EGF...
En outre, le lait maternel ne contient pas de proteines allergisantes propres contrairement au
lait de vache.
La quantite de lipides est proche de celle du lait de vache, mais leur digestion est plus facile. Le
lait maternel est en outre plus riche en cholesterol et en acides gras insatures, indispensables au
bon developpement cerebral.
En ce qui concerne les glucides, il contient non seulement du lactose mais aussi des
oligosaccharides. Ces pre-biotiques absents dans le lait de vache favorisent la croissance des
bifidobacteries (lactobacillus), qui protegent le nourrisson contre les bacteries pathogenes et
contre le risque de developper des allergies (stimulation de la maturation lymphocytaire en
faveur des Th1).
Le lait maternel contient des cellules qui sont essentiellement de cellules immunitaires
(macrophages, polynucleaires neutrophiles, lymphocytes B et T) et de cellules epitheliales.
L’allaitement est une sorte de transfusion (>< lait de vache) ! Rien (aucun lait artificiel) n’arrive
à l’équivalence du lait maternel qui est aussi immunologique !
Il contient plus de fer par rapport au lait de vache non modifie, independamment du regime
maternel. La biodisponibilite du fer contenu dans le lait maternel est de plus superieure ; 1mg/L,
presque totalement absorbe grace a une lactoglobine specifique (chez la vache : 0,5 mg/L avec
un coefficient d’absorption peu favorable).
Par rapport au lait de vache, il contient quatre fois moins de calcium, mais celui-ci est mieux
absorbe (notamment grace a un faible taux de phosphore dans le lait maternel).
Il rend le pH intestinal legerement acide, ce qui ralentit la penetration des germes.
1. INCONVÉNIENTS
× Peu de vitamine K : Combiné au transfert placentaire faible, à la faible production par un
foie immature et à l’absence de flore intestinale produisant de la vitamine K, le risque de
déficit néonatal existe et la maladie hémorragique du nouveau-né doit être prévenue par des
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Alors que le contenu calorique du lait est assure meme en cas de malnutrition maternelle, le taux
de vitamines depend du regime de la mere. Une supplementation en vitamine D (400 UI/j) est
necessaire chez tous les nourrissons, qu’ils soient allaites ou non, jusqu’a l’age de 2 ans.
Une premiere dose de vitamine K (1mg) est administree en IM a tous les nouveau-nes. Une
supplementation orale est ensuite conseillee a partir de 1 mois chez les enfants nourris
exclusivement au sein. Une deficience en vitamine B12 est possible en cas de regime maternel
vegetarien.
Les crevasses au niveau du mamelon, les mastites et une sensation de fatigue ne sont pas rares
chez les meres qui allaitent.
La mise au sein endeans les 2h de l’accouchement, la frequence et l’efficacite des tetees sont les
elements cle pour la stimulation de la lactation.
LAITS ARTIFICIELS
Le lait de vache est en soi totalement inadequat pour l’alimentation du nourrisson. Plusieurs
types de laits en poudre ont ete developpes en modifiant le lait de vache pour essayer de le faire
correspondre au mieux au lait maternel. Donc le lait artificiel = lait de vache ADAPTE !!!
× Le lait de vache non modifié est trop riche en protéines et en électrolytes et trop pauvre en
fer et vitamines. Le meilleur lait de substitution = le moins de protéines possible (>50%
d’énergie lipidique), minimum 70% de lactose, le moins de Na possible
Pas donner de lait végétal !!! pas assez de protéines, pas assez de graisses, risque de
kwashiorkor!
Quantités : on commence par 60mL/kg/j en 8x + 20ml/kg/j jusqu’à 150ml/kg/j qu’on garde
jusqu’à 10kg. Quantité et fractionnement à adapter en fonction de chaque bebe. Donc, la quantite
de lait a proposer au cours des premieres 24h de vie est de 60mL/kg. On augmentera ensuite
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
d’environ 15-20 mL/kg chaque jour, pour arriver au fin de la premiere semaine a un apport
journalier de 150mL/kg. 8 biberons au cours du premier mois de vie, et en 6 biberons ensuite.
Préparation : une dosette rase/30ml d’eau (eau minérale recommandée jusqu’à 4 mois par
l’ONE). Il faut donc d’abord mettre l’eau et ensuite rajouter le lait en poudre. Si on fait l’inverse
on risque de trop concentrer le biberon. Exemple : si on met 3 dosettes, on doit rajouter ensuite
90ml d’eau on obtient un biberon d’environ 100ml. Pour chauffer un biberon, il faut d’abord
faire chauffer l’eau et PUIS seulement ajouter la poudre. Il ne faut pas mettre tout le biberon au
micro-ondes car sinon cela détruit les molécules.
Choix du lait :
× Si atopie chez père/mère : choisir un lait HA (oligopeptides)
× Reflux : vérifier les quantités, fractionner, nourrir le + assis possible, rehausser la tête de
lit, lait AR (épaissi avec amidon ou farine de caroube et moins de lipides pour accélérer
la vidange gastrique). ! Si asymptomatique → ne rien faire !
L’accord est cependant unanime: « Breast is best ». Le recours a des laits artificiels est
cependant necessaire en cas de contre-indications a l’allaitement maternel (infection maternelle
par le VIH dans les pays developpes, toxicomanie maternelle, prise de certains medicaments tels
que le lithium ou les antimetabolites, galactosemie congenitale), d’impossibilite d’allaiter (le
plus souvent transitoire et due a un engorgement) ou de souhait maternel de ne pas allaiter.
DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE
Dans les pays industrialises, la diversification alimentaire peut etre debutee entre 4 et 6 mois.
Les etapes de la diversification sont variables :
On commence souvent vers l’age de 4 mois avec des fruits mixes (1er aliment introduit en
Belgique = culturel ; en France ils commencent par les légumes). Rmq : il faut bien donner cela à
la cuillère (et pas au biberon !). Au début, l’alimentation ne suffira pas donc il faut compléter par
un biberon. + Ne pas oublier les apports vitaminiques (vit D et vit K).
Une fois que le repas de fruit est bien amorçe et consomme, que le bebe s’est habitue a la
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cuillere, on introduit le repas de legumes generalement, un mois apres les fruits, on commence
le repas de legume. Il contient un feculent et un legume en memes proportions (on met autant de
feculents que de legumes car les legumes ne contiennent pas d’energie et les enfants en ont
besoin en quantite) et on rajoute de la matiere grasse (3 cuilleres a cafe ou 1 cuillere a soupe).
Souvent, les parents hesitent a mettre cette matiere grasse parce qu’ils ont peur que le bebe
grossisse mais il en a besoin ! On evite de mettre du sel ce qui permet d’eviter la charge renale.
Le sel est un gout acquis plus tot on l’expose au gout sale et plus il consommera de sel par la
suite et donc plus il va avoir besoin de ce gout et etre a risque d’HTA par la suite !
Une fois que ce repas de légumes est bien amorcé, en général vers 6 mois, on introduit la viande
et le poisson (en 15-20g jusqu’à l’âge de 1 an).
Introduction du gluten : timing discuté (selon le séminaire de l’Huderf : idéalement introduction
entre 4-7 mois). Si on expose l’enfant trop tôt ou trop tard, on a démontré un risque plus
important de développer une coeliaquie. Ce qu’on fait en Belgique pour donner du gluten, c’est
donner des pâtes comme féculents dans les repas de temps en temps pour habituer
progressivement l’enfant au gluten.
Vers un an, la diversification alimentaire est complete. Il faudra cependant attendre l’age de 2 ou
3 ans pour que la dentition de lait soit complete, et que le nourrisson puisse macher
correctement les aliments.
Une bonne hygiene alimentaire en bas age assurera non seulement des apports adequats a
l’enfant en pleine croissance, mais aussi une bonne education alimentaire pour plus tard.
« Une mere ne desire pas allaiter : qu'allez-vous donner au bebe et en quelle quantite ? »
Tout d’abord, en tant que professionnel de la sante, il est fondamental d’informer correctement
la patiente a propos des bienfaits du lait maternel et de lui recommander l’allaitement si cela
lui est possible.
RECAPITULATIF :
→ Bienfaits du lait maternal :
Sur la plan du tractus digestif :
× Au niveau du transit :
⊗ Diminution des coliques du nouveau-né
⊗ Amélioration de la digestion et de la vidange gastrique :
× Au niveau de la flore intestinale :
⊗ Présence d’un effet bifidogène
⊗ Présence de promoteurs de la croissance des bifidobactéries (Lactose,
caséine κ, lactoferrine, nucléotides, concentration faible en protéines et
phosphates)
⊗ Présence de lactose qui favorise la colonisation des intestins par le
Lactobacillus bifidus
⊗ Présence de lactoferrine qui améliore la croissance intestinale et le
renouvellement intestinal après la survenue de lésions.
⊗ Absorption de bifidobactéries, lactobacilles, staphylocoques, streptocoques,
microcoques et entérocoques contenus dans le lait maternel.
⊗ Action trophique sur la muqueuse intestinale
× Au niveau de l’absorption :
⊗ Présence de lipase non spécifique qui compense l’absence d’amylase et
l’immaturité de la lipase pancréatique du nouveau-né
⊗ Présence en sels minéraux et oligo-éléments moindre avec une meilleure
absorption par l’intestin (Calcium, phosphore, sodium, chlore, potassium, fer,
zinc)
Sur le plan du système neurologique :
× Favorise le développement cérébral avec :
⊗ Un profil des acides aminés en adéquation avec les besoins du nouveau-né
◆ Teneurs plus faibles en acides aminés potentiellement délétères
◆ Teneurs plus élevées en glutathion (Antioxydant et Transporteur de
sélénium) et en taurine (Neurotransmetteur et conjugaison de la bile)
⊗ La présence d’acides gras polyinsaturés à longues chaînes (AA – DHA) qui
constitue les membranes des cellules neuronales (AA : essentiel à la
croissance - DHA : essentiel au développement du SNC et de la rétine)
⊗ Présence de cholestérol très important pour le développement cérébral et
pour la synthèse d’hormone.
Sur le plan immunitaire:
× Au niveau anti-infectieux :
⊗ Présence d’immunoglobulines dont 90% d’IgA sécrétoires avec des IgA
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
→ Allaitement artificiel :
Si son souhait reste celui de ne pas allaiter, on donnera au nourrisson un lait artificiel de premier
age (60 mL/kg le premier jour, 150mL/kg/j a partir de la fin de la premiere semaine,
120mL/kg/j a partir de l’age de 1 mois).
A 6 mois, un lait de deuxieme age pourra etre introduit. En cas de regurgitations abondantes, de
notion d’APLV dans la famille de premier degre, d’allergie averee aux proteines de lait de vache
ou d’autres situations specifiques, le recours a des laits adaptes est possible.
Le meilleur lait de substitution est un lait avec un faible taux en protéines possible (>50%
d’énergie lipidique), un minimum de 70% de lactose et avec le moins de sodium possible.
Pas de lait de vache qui n’est pas adapté car trop riche en protéines et en électrolytes et trop
pauvre en fer et vitamines.
Pas de lait végétal !! : Ne contient pas assez de protéines et de graisses
× Choix du lait :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
SOURCES :
⬧ Vignette de pédiatrie 2020 par les PG
⬧ Cours de pédiatrie de Casimir (2019)
⬧ Séminaire de GC « Alimentation du nourrisson » HUDERF
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 3 ans est fiévreux (39°C), son rythme cardiaque est de 180/min et son rythme
respiratoire de 60/min. Quelle réflexion tirez-vous de ces constatations pour sa prise en
charge ? »
La connaissance des normes vitales en fonction de l’âge est indispensable pour évaluer l’état
clinique d’un enfant. Le tableau ci-dessous résume les principaux paramètres ;
Valeurs normales de la fréquence respiratoire, de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle chez le nourrisson
et l’enfant. Ces valeurs représentent le 50ème (5ème - 95éme) percentile pour l’âge. European Resuscitation Council,
2015.
1. TEMPÉRATURE
1.1. Hyperthermie
× Symptôme le plus fréquent chez l’enfant, quasi toujours d’origine infectieuse
× L’âge est déterminant pour la prise en charge en l’absence de foyer clinique
× Méthode de référence : thermomètre électronique par voie rectale (sinon sous-
estimation de la température, ajouter + 0,4°C si voie buccale, +0,5°C si axillaire)
× Définition : température rectale ≥ 38°C chez un enfant normalement couvert, dans une
température ambiante modérée, en l’absence d’activité physique intense
× Aiguë : < 5 jours chez le nourrisson, < 1 semaine chez l’enfant plus âgé
× Distinction de la fièvre de l’enfant avec celle de l’adulte :
⊗ Fréquence des causes virales bénignes (âge ≥ 3 mois)
⊗ Durée de seuil de 5 jours pour parler de fièvre aiguë (chez le nourrisson)
⊗ Complications propres à la fièvre : crise convulsive fébrile, déshydratation
⊗ Impact thérapeutique des mesures physiques (hydratation)
× Étiologies :
1/ Principalement infectieuses : infection des VAS, bronchiolite, pneumonie, infection
urinaire, gastro-entérite, éruption fébrile, ostéomyélite, méningite
2/ D’autres pathologies sont à évoquer selon le contexte clinique : leucémie ou
lymphome, maladie de Still, maladie de Kawasaki, fièvre post-vaccinale, etc.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Traitement :
⊗ Méthode physique (favoriser échange de chaleur avec milieu extérieur) : 3
mesures à proposer, (1) donner à boire aussi souvent que possible, (2) ne pas
surcouvrir l’enfant, (3) ne pas surchauffer la pièce environnante. Les autres
méthodes (bains tièdes, enveloppements humides, etc.) sont actuellement peu
recommandées.
⊗ Traitement médicamenteux : paracétamol 15 mg/kg toutes les 6 heures (max. 60
mg/kg/24h) et/ou ibuprofène 10 mg/kg toutes les 8 heures (max. 20
mg/kg/24h)
1.2. Hypothermie (température centrale ≤ 35°C)
× Classification :
⊗ Légère : 32 - 35°C (compensation)
⊗ Modérée : 28 – 32°C (décompensation)
⊗ Sévère : < 28°C (perte de la thermorégulation)
× Étiologies principales :
⊗ Nouveau-né (particulièrement à risque d’hypothermie en cas d’exposition au
froid compte tenu de l’immaturité de leur système de thermorégulation)
⊗ Hypoglycémie (déficit en substrat du métabolisme basal)
⊗ Atteinte centrale (trauma crânien, hémorragie intracrânienne, tumeurs)
⊗ Infection sévère (sepsis, méningite, encéphalite)
⊗ Dépression SNC (éthanol, opioïdes, benzodiazépines, barbituriques)
⊗ Endocrinopathies (insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie, diabète)
⊗ Malnutrition, anorexia nervosa (dérégulation du métabolisme)
⊗ Perte cutanée (Brûlure cutanée, épidermolyse bulleuse)
× Traitement :
⊗ Manœuvre passive : enlever vêtements froids ou mouillés et appliquer des
couvertures dans un environnement chaud, prévient l’hypothermie sévère
⊗ Manœuvre active : couvertures chauffantes (en favorisant le tronc de l’enfant),
oxygène humidifiée à température ambiante, solution saline réchauffée, pouvant
aller jusqu’à l’ECMO en cas d’hypothermie associée à un arrêt cardio-respiratoire.
2. FRÉQUENCE CARDIAQUE
Les valeurs normales de la fréquence cardiaque de l’enfant diminuent avec l’âge.
Nouveau-né 135 ± 35
1 an 120 ± 30
2 ans 110 ± 30
4 ans 100 ± 30
10 ans 90 ± 35
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
14 ans 85 ± 25
2.1. Tachycardie
× En cas de pyrexie, on observe une augmentation de 10 BPM par degré d’augmentation de
la température est justifiée. Si la fréquence cardiaque est encore plus élevée, une autre
cause de tachycardie doit être recherchée :
⊗ Causes fréquentes : fièvre, pleurs, douleurs, anxiété, syndrome
d’hyperventilation, anémie, intoxication (caféine, herbes médicinales, …)
⊗ Causes non cardiaques : hypovolémie, hypoxie, hypoglycémie, sepsis,
anaphylaxie, troubles hydroélectrolytiques, phéochromocytome
⊗ Causes cardiaques : arythmies cardiaques (TSV, TV, torsade, flutter),
cardiomyopathie hypertrophique, myocardite, péricardite
⊗ Autres : maladie de Kawasaki, rhumatisme articulaire aigu, hyperthyroïdie
× Une fièvre élevée non accompagnée d’une accélération du pouls (dissociation pouls-
température) doit par contre, en théorie, évoquer une fièvre typhoïde.
2.2. Bradycardie
× La fréquence cardiaque peut diminuer pendant le sommeil de l’enfant (60-80 bpm chez
le jeune enfant, 40-50 bpm chez l’enfant d’âge scolaire, 30-40 bpm chez les adolescents).
Si la perfusion tissulaire est maintenue, il n’est pas nécessaire d’intervenir. Des
bradycardies transitoires peuvent suivre les épisodes d’apnée. Cette situation est plus
fréquente chez les prématurés.
× D’autres causes de bradycardie existent chez l’enfant, comme :
⊗ Maladie cardiaque congénitale (CAV, CIA)
⊗ Arythmie héréditaire (syndrome du QT long, syndrome de Brugada)
⊗ Maladie vasculaire du collagène (Systemic Lupus Erythematosus)
⊗ Maladie du sinus (en cas d’antécédent de chirurgie cardiaque)
⊗ Blocs auriculo-ventriculaires congénitaux (ex : lupus érythémateux néonatal par
passage transplacentaire d’auto-anticorps maternels, Ro-SSA et LA-SSB)
⊗ Médicaments/intoxication : β-bloquants, opioïdes, inhibiteur calcique, clonidine
⊗ Hypothermie (lorsque température centrale < 35°C)
⊗ Augmentation pression intracrânienne (anomalie de la respiration et des
pupilles)
⊗ Syncope sur réflexe vasovagal (généralement associée à un trigger)
3. TENSION ARTÉRIELLE
La tension artérielle, contrairement à la fréquence cardiaque, augmente avec l’âge chez l’enfant.
Les limites inférieures de la pression artérielle systolique de l’enfant sont :
1 – 12 mois > 70
3.1. Généralités
× Le brassard doit être adapté au bras de l’enfant, au risque d’avoir une mesure
faussement élevée (brassard trop serré) ou faussement basse (brassard trop large).
× À partir de l’âge d’un an, la formule 70 + (2 x l’âge en années) permet de calculer de
façon approximative la tension artérielle systolique minimum attendue chez un enfant.
× À partir de 10 ans, la tension artérielle systolique doit être supérieure à 90 mm Hg.
3.2. Hypotension artérielle
× Des chutes de tension brusques et transitoires, accompagnées ou non d’une syncope,
peuvent être attribuées à une hypotension orthostatique ou à un réflexe vasovagal.
× En cas de choc (hypovolémique, cardiogénique, obstructif ou distributif) l’hypotension
n’apparaît chez l’enfant que lorsque les mécanismes de compensation sont dépassés (et
donc à un stade avancé). Le premier signe d’un choc sera plutôt une tachycardie.
3.3. Hypertension artérielle
× En premier lieu, on retrouve les affections rénales (ex : glomérulopathies (syndrome
néphrotique), purpura d’Henoch-Schönlein, rein cicatriciel, rein polykystique, IRC) ou
réno-vasculaires (ex : dysplasie fibromusculaire, maladie de Takayasu).
× D’autres causes possibles sont les affections endocriniennes (ex : phéochromocytome,
hyperaldostéronisme primaire, syndrome de cushing) et l’hypertension intracrânienne.
× En cas d’hypertension au niveau des membres supérieurs accompagnée d’une
hypotension au niveau des membres inférieurs et d’une diminution des pouls fémoraux,
une coarctation de l’aorte est à évoquer (qui est la première cause cardiaque
d’hypertension chez l’enfant).
4. FRÉQUENCE RESPIRATOIRE
La fréquence respiratoire diminue avec l’âge de l’enfant.
< 1 mois 40 – 60
1 – 6 mois 30 – 50
6 – 24 mois 20 – 30
2 – 12 ans 16 – 30
13 – 18 ans 12 – 20
4.1. Tachypnée
× Étiologies :
⊗ Augmentation de la température corporelle
⊗ Douleur, stress, anxiété
⊗ Pathologie respiratoire : infection (épiglottite, abcès rétro-pharyngé, trachéite,
bronchiolite, pneumonie), asthme, anaphylaxie, inhalation de corps étranger,
anomalies des voies respiratoires (laryngomalacie, laryngospasme, fistule
trachéo-oesophagienne), inhalation de fumée, accident de noyade
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
5. SATURATION EN OXYGÈNE
Elle est considérée acceptable chez un enfant si elle est égale ou supérieure à 94%. Son
interprétation doit toujours se faire à la lumière de la concentration en oxygène. Une SpO2 de 95
% à l’air ambiant n’est pas inquiétante alors que la même SpO2 sous 60 % d’O2 représente un
problème sérieux. La lecture est peu précise lorsque la SpO2 est inférieure à 70 %, dans les états
de mauvaise perfusion périphérique (ex. choc, hypothermie) et/ou en présence de
carboxyhémoglobine ou de méthémoglobine. De même lorsque la SpO2 est de 100 %, il devient
impossible de corréler cette valeur à une pression partielle en oxygène [PaO2] et donc de
détecter une hyperoxie accidentelle.
6. DIURÈSE
Elle est plus importante chez les petits enfants, car les reins sont immatures et donc incapable
de bien concentrer les urines par rapport l’âge adulte.
< 1 an 1
5 ans 0,75
10 ans 0,50
15 ans 0,25
Les enfants en bas âge sont donc à plus haut risque de déshydratation. On parle d’oligurie si la
production d’urine est inférieure à la diurèse obligatoire normale. Celle-ci peut être due à une
diminution de la perfusion rénale (déshydratation, hémorragie, brûlure, syndrome néphrotique,
arythmie, sepsis, anaphylaxie, AINS, IEC) ou de la fonction rénale (syndrome hémolyse-urémie,
vasculite, néphrite interstitielle, glomérulonéphrite post-infectieuse, glomérulonéphrite
rapidement progressive, syndrome d’Henoch-Schönlein).
7. DOULEUR
L’évaluation de la douleur fait, selon certains auteurs, partie de l’étude des signes vitaux. Elle
n’est pour l’enfant ni initiative, ni rédemptrice, ni maturative, ni formatrice, ni éducative. Elle
doit absolument être recherchée, évaluée et traitée de façon adéquate. Différentes échelles ont
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
été validées, en fonction de l’âge du patient. L’échelle à utiliser entre l’âge de 4 et 6 ans est
choisie selon l’état de l’enfant et son envie de collaborer.
L’évaluation clinique rapide de l’enfant en détresse vitale permet d’identifier une insuffisance
respiratoire, circulatoire ou neurologique potentielle. Elle doit durer moins d’une minute. La
réalisation de celle-ci se base sur les 4 étapes successives ci-dessous :
La réduction de la fréquence respiratoire d’un enfant gravement malade peut être un signe
d’épuisement et dans cas est un signe de gravité !
Un thorax silencieux est un signe d’alarme indiquant une diminution du volume courant !
3. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
× Enfant stable
× Insuffisance circulatoire ou respiratoire compensée
× Insuffisance circulatoire ou respiratoire décompensée
a) Détresse respiratoire
× Utilisation des muscles accessoires
× Augmentation de la fréquence respiratoire
× Augmentation de la fréquence cardiaque
b) Insuffisance respiratoire = PaO2 < 60 mm Hg [FiO2 21%] et/ou PaCO2 > 55 mm Hg,
avec signes de décompensation respiratoire :
× Respiration inadéquate (apnée, bradypnée, respiration anarchique, gasping,
silence auscultatoire, thorax immobile, tirage important)
× Signes d’hypoxie, d’hypercapnie et/ou de réaction sympathique (cyanose,
tachycardie, agitation, somnolence, transpiration profuse)
× Signes d’atteinte SNC (agitation, stupeur, coma, convulsions)
× Autres signes (grunting, hypotension, épuisement, incapacité à parler)
Déshydratation (gastroentérite)
Céto-acidose diabétique
Hypovolémie
Hémorragie
État de choc Traumatisme
Septicémie
Hypoperfusion tissulaire
Anaphylaxie
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Arythmies
Cardiogénique
Insuffisance cardiaque
Croup/épiglottite
Obstruction des voies Corps étranger
aériennes supérieures Malformations congénitales
Détresse Traumatismes
respiratoire Crise d’asthme
Atteinte des voies Bronchiolite
aériennes inférieures Pneumonie
Pneumothorax
Méningite
Infection Méningo-encéphalite
Encéphalite
Accident
Traumatisme crânien
Syndrome du bébé secoué
Appendicite
Abdomen aigu Péritonite
Torsion testiculaire
Urgences
chirurgicales
Invagination intestinale
Occlusion intestinale Malrotation intestinale
Atrésie/sténose intestinale
4. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
(En fonction de l’examen clinique et de l’évolution : biologie, pH, radiographie de thorax,
échographique cardiaque, etc.)
× En fonction de la clinique :
⊗ Insuffisance respiratoire et circulatoire compensée :
1. GÉNÉRALITÉS
La reconnaissance de l’ACR doit être rapide (< 10 secondes) = absence de signe de vie :
× Enfant non réveillable ;
× Absence de respiration spontanée ou gasping ;
× Absence de toux.
Les causes d’ACR ne sont pas les mêmes chez l’enfant que chez l’adulte. L’ACR de l’adulte est en
règle générale un ACR primaire, lié à une ischémie myocardique et un trouble du rythme
ventriculaire (FV, TV sans pouls), dont la prise en charge précoce est la défibrillation. L’ACR de
l’enfant est le plus souvent un ACR secondaire, lié à une insuffisance respiratoire et/ou
circulatoire avec rythme préterminal non défibrillable (asystolie, activité électrique sans pouls).
Le pronostic de l’ACR cardiorespiratoire est très sombre (<5% de survie à 1 an).
2. SPÉCIFICITÉS DE LA RÉANIMATION CARDIOPULMONAIRE (RCP)
→ RCP de base
La prise en charge précoce suit la séquence « ABC » :
× A : ouvrir, évaluer, désobstruer, sécuriser (canule de Guedel) les voies aériennes ;
× B : oxygéner, ventiler au masque et au ballon (5 insufflations initiales d’1 seconde
chacune) ;
× C : réaliser des compressions thoraciques, monitorer le rythme cardiaque.
Les compressions thoraciques sont réalisées selon des techniques propres à l’âge. L’enfant est
placé sur un plan dur. Les compressions sont délivrées dans la moitié inférieure du sternum,
avec dépression du thorax d’environ 1/3 de son diamètre antéropostérieur, et selon un rythme
de 100-120/min. Chez le nourrisson d’âge < 1 an, un réanimateur seul utilise l’extrémité de deux
doigts ; si plusieurs réanimateurs sont présents, la technique à deux mains par encerclement du
thorax est préférée. À partir de 1 an, les compressions sont réalisées avec le talon d’une seule
main.
→ RCP spécialisée
En cas de rythme non défibrillable (asystolie, activité électrique sans pouls) :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
4«H» 4«T»
Hypoxie Toxique
Hypovolémie Pneumothorax
Hypo-/hyperkaliémie Tamponnade
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 3 ans est fiévreux (39°C), son RC est de 180/min et son RR de 60/min. Quelle
réflexion tirez-vous de ces constatations pour sa prise en charge ? »
Cet enfant est nettement plus tachycarde que sa température ne le justifie, et il est tachypnéique.
L’enfant nécessite une prise en charge urgente, la première chose à envisager dans ce contexte
est un sepsis.
L’algorithme ABC peut être une bonne base pour avoir une idée de son état ;
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un nourrisson de deux jours est très ictérique : sa bilirubine totale sanguine est de 18mg/dl:
quel danger court-il, quelles pourraient être les raisons de cet ictère ? »
DÉFINITION
L’ictère est la coloration jaunâtre de la peau et des muqueuses suite à une augmentation de la
concentration sérique en bilirubine.
L’ictère néonatal ne devient évident qu’à partir d’une concentration en bilirubine de 6mg/dl
(chez l’adulte : visible à partir de 2,5mg/dl). Des bilirubinomètres transcutanés permettent de
mesurer de façon non invasive le taux de bilirubine.
Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’un signe tout à fait bénin, mais il peut parfois être le
reflet d’une pathologie du nouveau-né.
EPIDÉMIOLOGIE
L’ictère néonatal est un signe clinique extrêmement fréquent : il est visible chez environ 60%
des nouveaux- nés à terme et 80% des prématurés.
PHYSIOPATHOLOGIE
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Pour rappel : la bilirubine indirecte comprend la bilirubine liée à l'albumine (ne passe pas la
barrière hémato-méningée) et la bilirubine non liée à l'albumine (franchit la barrière hémato-
méningée et est neurotoxique).
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
× Anamnèse
⊗ Dossier obstétrical
◆ Accouchement, contexte infectieux, groupe sanguin et rhésus maternels
◆ ATCD familiaux de pathologies hématologiques ou hépatiques
◆ ATCD d’ictère dans la fratrie
⊗ Origine géographique
⊗ Modalités d’allaitement
⊗ Délai d’apparition de l’ictère par rapport à la naissance
⊗ Cinétique de la bilirubine
× Examen générale
⊗ Céphalo-hématome, Ecchymose, Bosse séro-sanguine, fontanelle postérieure
large (hypothyroïdie)…
⊗ Signes hémolyse : anémie, pâleur, hépatosplénomégalie
⊗ Evaluation aspect des urines et des selles
⊗ Signes neurologiques : léthargie, hypotonie, mauvaise succion
× Examens complémentaires
⊗ Dépistage à la naissance par bilirubinomètres transcutanés
⊗ Si élevé, dosage de la bilirubine plasmatique et de la bilirubine libre, groupe de la
mère et de l'enfant, rhésus, test de Coombs, formule et réticulocytes
⊗ En fonction du contexte :
◆ Si selles décolorées et urines foncées : EMU, échographie
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Facteurs de risque :
× La déshydratation : facteur majorant l'ictère
× Facteurs augmentant le risque d’encéphalopathie ictérique :
⊗ Hypoalbuminémie
⊗ Médicaments fixés à l’albumine (digoxine, furosémide, paracétamol, …)
⊗ Hypoglycémie
⊗ Prématurité (immaturité hépatique, faible taux d’albumine, barrière hémato-
méningée fragile)
⊗ Infection
⊗ Acidose
⊗ Hypoxie néonatale
⊗ Hypothermie
Chez le prématuré, il faut être plus vigilant car l’ictère est plus fréquent, plus prolongé et plus
intense avec un risque neurologique plus élevé. Cette différence est liée à l’immaturité
hépatique, à une concentration basse en albumine, à une perméabilité élevée de la barrière
hémato-cérébrale et à un seuil de toxicité de bilirubine libre plus bas.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Cet ictère débute vers le J5–J6 de vie ou faisant suite à un ictère simple sans autres signes
associés (examen clinique normal). C’est un ictère à bilirubine non conjugué d’intensité modérée
pouvant persister plusieurs semaines.
Son diagnostic était anciennement confirmé par la diminution de l’ictère après interruption de
l’allaitement maternel ou par le chauffage du lait (caractère thermosensible de l’activité
lipoprotéine-lipase).
L’abstention thérapeutique est de règle à l’heure actuelle car les bénéfices de l’allaitement
maternel prédominent sur le préjudice d’une coloration ictérique prolongée. La disparition de
l’ictère survient entre 4 et 6 semaines après la naissance.
1.4. HEMOLYSES
C’est lié à une production anormalement élevée de bilirubine suite à la lyse des GR. Cet ictère
débute avant 24 heures de vie. En cas d’hémolyse sévère, le nouveau-né présente un syndrome
anémique (anémie normo/macrocytaire) avec une hyperréticulocytose et une
hépatosplénomégalie. C’est un ictère à bilirubine non conjuguée d’intensité plus forte.
Le risque d’ictère nucléaire est considéré comme plus important
Maladie génétique à transmission liée à l’X qui se caractérise par un déficit enzymatique au
niveau des globules rouges.
La clinique typique est de 2 types soit un ictère néonatal sévère soit un patient présentant un
accès d’hémolyse sévère avec hémoglobinurie (urines couleur Porto) suite à l’ingestion de fèves
ou de médicaments.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
La prévalence est de 3-35% selon les régions et touchant notamment les populations originaires
du pourtour méditerranéen et d’Afrique noire.
Le diagnostic est posé par un frottis sanguin qui met en évidence des corps de Heinz et par le
dosage du G6PD à distance de toute transfusion.
La clinique est une hémolyse chronique d’intensité variable allant de l’ictère néonatal sévère à
l’hémolyse chronique bien tolérée accompagné d’un ictère chronique, d’une splénomégalie et
parfois de lithiase biliaire.
Le diagnostic est posé par une anémie avec réticulocytose, une haptoglobine basse et une
hyperbilirubinémie non conjuguée ainsi par une analyse enzymatique.
Le traitement repose sur la transfusion sanguine. La splénectomie peut être indiqué dans les cas
sévères.
1.4.2.3. Sphérocytose
Cette anomalie des globules rouges les fragilise et entraîne leur destruction massive qui conduit
à une anémie hémolytique, un ictère et une splénomégalie et pouvant se compliquer de lithiases
biliaires.
Le diagnostic est posé par un frottis sanguin qui met en évidence des GR de forme sphérique.
La splénectomie est proposée aux patients après l’âge de 5 ans afin de diminuer l’hémolyse
1.4.2.4. Drépanocytose :
Anomalie qualitative de l’hémoglobine car il y a une mutation ponctuelle au niveau d’un gène de
la chaine bêta de la globine : c’est une glutamine qui est remplacee par une valine. Ce
remplacement va faire que la chaine de globine qui est fabriquee n’est pas normale et ça va
modifier la solubilite et la stabilite de la chaine d’hemoglobine.
Les GR vont être d’une part, plus fragiles et d’autre part, vont avoir tendance a se deformer des
qu’il va avoir des changements physiologiques et notamment, une diminution de l’O2 ou la
présence d’autres Hb
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
En Belgique, c’est le syndrome drépanocytaire qui est la maladie génétique la plus répandue.
Prise en charge :
Quand délétion/mutation de :
Dans la bêta-thalassémie majeure, on a une atteinte de toutes les chaînes et là, on va avoir
rapidement des manifestations cliniques au cours des premiers mois de vie :
Maladie génétique à transmission autosomique récessive qui se caractérise par un déficit partiel
de l’activité de la bilirubine glucuronyl-transférase. La symptomatologie est essentiellement un
ictère avec des crises hémolytiques lors de situations telles que la déshydratation ou le jeûne.
Le diagnostic est posé par une analyse génétique. Aucun traitement n’est nécessaire.
× La SCN2 est une forme moins sévère dont les patients ont une activité enzymatique
faible.
⊗ La symptomatologie est une hyperbilirubinémie.
⊗ Le diagnostic est posé par une analyse génétique.
⊗ Le traitement repose sur une prise quotidienne de phénobarbital.
× La SNC1 est la forme sévère dont les patients ont une activité enzymatique nulle.
⊗ La symptomatologie est une hyperbilirubinémie sévère avec un risque d’ictère
nucléaire.
⊗ Le diagnostic est posé par une analyse génétique.
⊗ Le traitement repose sur la photothérapie (10-12h/jour). Une transplantation
hépatique peut être à considérer.
1.7. HYPOTHYROÏDIE
1.8. INFECTIONS MATERNO-FOETALES
1.2. MUCOVISCIDOSE
1.4.2. Tyrosinémie
Il y a 2 formes de cette maladie. La forme la plus répandue de cette maladie inclut un déficit
intellectuel, une atteinte hépatique ainsi que rénale.
Le diagnostic repose sur analyses sanguine et urinaires et confirmé par analyse de l’ADN
Il est recommandé de limiter les acides aminés tyrosine et phénylalanine dans le régime
alimentaire. Un médicament appelé nitisinone qui inhibe la production de métabolites toxiques,
peut aider les enfants atteints de tyrosinémie de type I.
Les enfants atteints de tyrosinémie de type I doivent souvent faire l’objet d’une greffe de foie.
La clinique est caractérisée par une triade classique (Ictère persistant après deux semaines de
vie, selles décolorées et urines foncées et hépatomégalie ferme).
PRISE EN CHARGE
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un nourrisson de deux jours est très ictérique : sa bilirubine totale sanguine est de 18mg/dl:
quel danger court-il, quelles pourraient être les raisons de cet ictère ? »
Étant donné le taux élevé de bilirubine et l’âge du nourrisson, il est peu probable qu'il s'agisse
d'un ictère physiologique.
On va donc faire une mise au point en intégrant les éléments du dossier obstétrical, les
caractéristiques de l’ictère et un examen sanguin pour différencier la bilirubine totale en
bilirubine directe ou indirecte pour déterminer le type d’ictère.
Il faut également réaliser un test de Coombs, chercher les marqueurs d’hémolyse, connaître le
groupe sanguin de la mère et de l'enfant.
Il est important d’être attentif à l’examen clinique qui permet de nous orienter en recherchant
des signes d'hémolyse (hépatosplénomégalie, pâleur), la couleur des urines et des selles, un
hématome, etc.
bilirubinique, avec risque de séquelles neurologiques à long terme. En effet, la barrière hémato-
encéphalique d’un nouveau-né est encore immature et donc, ce qui passe dans le sang passe plus
facilement dans le LCR et la fixation de la bilirubine au niveau du cerveau va détruire les cellules
cérébrales et entraîner un ictère nucléaire
Afin de savoir quel traitement donner, on place les données sur des courbes en fonction des
heures de vie et cela nous indique l’attitude thérapeutique à adopter :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 19 mois ne marche pas. Son tonus postural lui permet à peine de tenir assis sans
aide. Quand aurait-il dû s'assoir, marcher ? Que faut-il faire ? »
RAPPEL THÉORIQUE
1. DEFINITIONS ET ASTUCES
Le système nerveux est encore immature à la naissance, et poursuit son développement jusqu’à
l’âge de 3 ans, raison pour laquelle il existe différentes étapes dans le processus de
développement de l’enfant.
Une façon simple d’estimer la croissance du cerveau est de mesurer le périmètre crânien (PC) de
l’enfant, et ensuite de replacer cette mesure sur les courbes de croissance.
Pour rappel, la myélinisation des fibres nerveuses (débutant vers 3 mois de vie) s’opère de
manière céphalo-caudale. Ainsi, l’apparition des facultés motrices suivra cette direction,
expliquant notamment pourquoi la motricité de la tête précède la marche !
Outre les principaux aspects du développement psychomoteur, il est important de corréler nos
observations avec d’autres paramètres tels que l’alimentation, la taille/le poids, le sommeil ou
encore les contrôles sphinctériens (énurésie ++).
Pour le développement du tonus postural, c’est assez simple : une étape clé par trimestre !
× 6 à 9 mois : le nourrisson porte les objets à la bouche, passe les objets d’une main à
l’autre, dit des bisyllabismes (ba-ba, ta-ta, pa-pa +), tient assis sans appui. Sait repérer les
visages familiers.
× 9 à 12 mois : évolution de la pince pour saisir les petits objets ou la pièce de monnaie (8-
10 mois : pince pouce-doigt, 10-13 mois : pouce pouce-index. Tient debout contre appui,
s'assoit et se met debout seul. Réagit à son prénom.
× 12 à 18 mois : le langage apparaît : d'abord sous la forme de mots séparés, . Les mots
sont ensuite groupés deux à deux. Développement de l'autonomie dans certains gestes
(boire au verre, utilisation de la cuillère...), sur l'acquisition de la marche (vers 15 mois).
L'enfant découvre son corps : il aime regarder son image dans le miroir (stade du miroir
de J. Lacan), peut montrer son nez, bouche... à la demande.
× 18 mois à 2 ans : poursuite de l'acquisition de l'autonomie, suit des ordres simples.
Apprend à monter et descendre les escaliers une marche à la fois (d’abord monter et
puis descendre), fait des tours de 4 cubes environ.
× 2 à 3 ans : l'enfant est maintenant très autonome dans ses déplacements (court, monte
et descend les escaliers sans problème, …), se déshabille seul et commence à enfiler les
vêtements. Acquisition de la proprete de jour. Tours de 7 cubes a partir de 2 ans.
Commence à utiliser un crayon. Le langage s'enrichit, fait de courtes phrases
× 3 à 4 ans : Sait alterner ses pieds et tenir sur un pied, 1ers dessins + construits (têtard),
fait des petites phrases mais comprend beaucoup + de mots (> 500). Sait s’habiller seul.
Propreté de nuit.
× 5 ans : sait sauter, commence à écrire.
Pour les enfants nés à terme, on estime que le développement est pathologique si une certaine
habileté n’est pas acquise 3 mois après l’âge habituel d’acquisition.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Par exemple : un enfant est censé pouvoir rester assis sans aide à 6 mois. Si à 9 mois il ne sait
pas rester assis sans aide, c’est pathologique et il convient alors de rechercher la cause de ce
retard.
Ceci implique une certaine laxité dans l’évaluation du développement psychomoteur, car tous les
enfants ne se développent pas exactement au même rythme !
Donc, si un enfant ne développe pas une certaine habileté à l’âge habituel, il ne faut pas se
précipiter pour faire un bilan, mais plutôt observer et lui accorder une période de 3 mois pour
acquérir ladite habileté.
Un retard de développement peut être spécifique pour une certaine acquisition, mais également
global ! Il convient donc d’évaluer tous les aspects du développement lorsqu’on découvre un
retard de d’acquisition d’une habileté.
NB : L’âge à partir duquel on parle de retard de marche est discutable : l’âge de 18 mois
représente un premier repère à partir duquel l’examinateur doit être attentif et l’âge de 24 mois,
le seuil à partir duquel l’absence de marche doit être considérée comme un retard. La notion de
seuil unique, à 18 ou 24 mois, expose à d’inutiles inquiétudes à partir de 18 mois ou à de fausses
réassurances à partir de 24 mois.
Attention : les repères chronologiques sont destinés à l’évaluation des enfants nés à terme ! Pour
les prématurés, il est nécessaire de les adapter : il faut tenir compte de l’âge corrigé durant les 2
premières années de vie (car en général ils rattrapent leur retard endéans la fin de leur 2 ème
année de vie). Ainsi, un prématuré de 32 semaines ne devrait savoir se tenir assis qu’aux
alentours de 7 mois et non pas 6 comme un enfant né à terme à 37 semaines.
× Précarité
× Faible niveau d’éducation des parents
× Faible stimulation de l’enfant, négligence, abus sexuels, troubles de l’attachement
× Consanguinité
× ATCD de retard de développement dans la famille, marche tardive chez les parents
× Pathologies neurologiques familiales
× Prématurité
× Infections périnatales
× Consommation maternelle d’alcool/drogues au cours de la grossesse ou sevrage durant
la grossesse
× Allergies
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 19 mois ne marche pas. Son tonus postural lui permet à peine de tenir assis sans
aide. Quand aurait-il dû s'assoir, marcher ? Que faut-il faire ? »
Normalement un enfant tient assis sans aide vers 6-9 mois et marche entre 12 et 18 mois (vers
15 mois).
Le fait qu’il ne marche pas à 19 mois n’est pas d’office problématique, mais le fait qu’il ne sache
que tenir assis sans aide est totalement pathologique !
Que faire ?
4/ Examen neurologique :
× Fontanelle antérieure. Fermeture de la fontanelle postérieure ?
× Tonus global, musculaire. Gestualité symétrique ?
× Posture de l’enfant, membres en extension ? (L’enfant hypotonique garde souvent les
membres en extension). Spasticité ? Raideur ? Asymétrie faciale ?
× Réflexes ostéotendineux et RCP, succion
× Poursuite oculaire, reflexe pupillaire
× Recherche de signes d’HTIC : macrocéphalie, yeux en soleil couchant, torticolis
× Manipulation d’objets et de cubes, pince pouce index
× Contact avec l'enfant. Etat d'interaction et d'éveil. Hypersialorrhée ?
× Déformations osseuses (rachitismes, achondroplasie, ...)
5/ Bilan :
× Biologie : hémato, ionogramme, Ca2+, PTH, CPK, bilan métabolique, TSH-T4 ; LDH,
fonction hépatique (si maladie métabolique --> souvent altérée) et rénale, bilan
martial et vitamine D
× TORCH
× IRM +/- EEG ou EMG selon étiologie. ETF si fontanelle toujours ouverte.
× Biopsie musculaire
× Évaluation auditive et ophtalmologique (toujours tester les fonctions sensorielles dans
les retards de développement)
× Caryotype moléculaire en cas de suspicion clinique et/ou de signe dysmorphique. Quasi
d'office si microcéphalie.
6/ Prise en charge :
× Prise en charge par kiné « Bobath » intensive 2x/semaine initialement --> toujours
bénéfique quelle que soit la cause.
× Référer en neurologie pédiatrique pour avis et poursuite de la mise au point et prise en
charge.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
(5) La notion de retard global renvoie à celle de retard psychomoteur recouvrant deux entités différentes,
d’une part, un retard en lien avec un déficit intellectuel, d’autre part, un retard en lien avec un trouble du
développement de la personnalité. Utiliser une échelle de développement différenciant
motricité/cognitif/social est nécessaire. La paralysie cérébrale associe retard à la station assise, anomalie
du tonus passif, diminution de la motricité globale. Le polyhandicap associe à ces troubles des anomalies
cognitives sévères (ex. : l’IMOC, qui désigne une paralysie cérébrale avec atteinte cognitive, terme
actuellement préféré à celui d’IMC ou infirmité motrice cérébrale). Les déficits neuromusculaires dits «
périphériques » désignent d’une part, les myopathies (dystrophies musculaires et myopathies
congénitales), d’autre part, les pathologies neuro-axonales avec atteinte du deuxième neurone moteur.
L’éveil est le plus souvent normal, le retard moteur est global, les ROT peuvent être normaux ou abolis
(motoneurone), il existe une hypotonie globale, fréquemment une hyperlaxité et parfois une atteinte
faciale (troubles de déglutition). Le terme de retard global indique un retard des acquisitions motrices et
cognitives sans anomalie de l’examen neuromoteur, et qui persiste à l’échéance de plusieurs mois. Le
terme de retard simple est parfois utilisé de façon abusive : il s’applique à la période d’attente entre 18 à
24 mois, en l’absence de signes neurologiques de localisation : décalage des acquisitions motrices sans
anomalie cognitive ou sociale, amélioration rapide à deux examens successifs.
(6) Le premier avis complémentaire est, dans tous les cas, pédiatrique (surveillance avec échelle de
développement). Doser les CPK en cas de doute sur le muscle, demander une stimulation neuromotrice
par un kinésithérapeute en cas de doute sur un retard simple ou une paralysie cérébrale modérée. Faire
une échographie transfontanellaire si possible, une IRM en cas de PC très petit ou très grand... L’avis d’un
neuropédiatre est ensuite utile. Les avis psychiatriques, en orthopédie et en rééducation fonctionnelle,
sont soumis à ce premier avis, même s’ils peuvent devenir prépondérants par la suite.
(7) La prise en charge passe par une guidance pédiatrique en termes de prévention et de stimulation, en
s’assurant par exemple que l’apprentissage de la marche ne vienne pas précéder celui des déplacements
en position basse ou que des stimulations instrumentales ne viennent pas remplacer celles de l’entourage.
Les prises en charge en psychomotricité ou en kinésithérapie sont interchangeables à cet âge, la qualité
essentielle du rééducateur en motricité étant d’entrer en contact et d’obtenir la participation du
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
nourrisson.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 6 mois a vomi trois fois et refuse son biberon. Il a 37.8°C de température. Sa
nuque est souple, mais à l’examen, on constate la présence de deux pétéchies sur le tronc. Quelle
est votre attitude ? »
1. DEFINITION
Choc septique : réponse inflammatoire de l’organisme à une infection
× Sepsis associé à une défaillance cardiovasculaire
× Modification de l’état mental + triade : fièvre, tachycardie, vasodilatation
× Le choc est distributif et cardiogénique.
2. CLINIQUE
× Précoce : choc compensé
× Retardé : choc décompensé
Choc compensé Choc décompensé
Évolution Précoce Précoce ou tardif
Température Hypo ou hyperthermie Hypo ou hyperthermie
Tachycardie, pouls bondissant, TA Tachycardie, pouls filants, hypotension
Hémodynamique différentielle normale ou artérielle, TRC prolongée, oligurie
augmentée, TR immédiat (< 1cc/kg/h)
Polypnée, dyspnée, respiration
Respiratoire Polypnée
superficielle
Abdomen Hépatomégalie Hépatomégalie
Téguments Érythème cutané (vasodilatation) Peau froide, marbrée, grise
Neurologique Irritabilité, agitation, confusion Confusion, coma
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 6 mois a vomi trois fois et refuse son biberon. Il a 37.8°C de température. Sa
nuque est souple, mais à l’examen, on constate la présence de deux pétéchies sur le tronc. Quelle
est votre attitude ? »
⚠ QUICK LOOK ⚠
1. COMPORTEMENT
● RED FLAGS
⊗ Absence de mouvement, hypotonie
⊗ Diminution de l’interaction/éveil
⊗ Absence de contact
⊗ Inconsolable, inconfort
⊗ Cri faible, anomalie de réponse pour l’âge
⊗ Position anormale
⊗ Convulsions, mouvements anormaux
2. RESPIRATION
× Bruits respiratoires anormaux : ronflements, voix étouffée, rauque, stridor, grunting,
wheezing
× Tirages
× Battements des ailes du nez
3. COULEUR DE LA PEAU
× Perfusion cutanée : pâleur, marbrures, cyanoses ?
Rem : Etat toxique chez le nourrisson, associent un ou plus de ces signes :
× Teint gris
× Extrémités froides
× Temps de recoloration ≥ 3 secondes
× Somnolence ou diminution des activités
× Cris geignards, irritabilité
× Tachypnée, tachycardie
× Diminution des apports e/o du débit urinaire (< 1cc/kg/h)
2/ Anamnèse complète
⊗ Pyrexie : depuis quand ? Maximum et combien ? Cède aux antipyrétiques ?
⊗ Vomissements : depuis quand ? Alimentaires ? Glaireux ?
⊗ Diarrhées associées ?
⊗ Diurèse ?
⊗ Appétit conservé ?
⊗ Etat général entre pic fébrile ?
⊗ Toux, rhinorrhée ?
⊗ Depuis quand sont présents les boutons ?
⊗ Contage ?
⊗ ATCD médicaux, chirurgicaux et familiaux ? Allergies ? Hospitalisation ?
⊗ Saignement lors du brossage des dents ?
⊗ Vaccination ?
⊗ Prise d’un traitement
3/ Examen clinique
⊗ FANT, tonus, état général ?
⊗ Sphère ORL ?
⊗ TRC ?
⊗ Auscultation cardio-pulmonaire ?
⊗ Abdomen ?
4/ Bilan
⊗ Biologie : hémato, formule, coagulation, CRP, fonction rénale et test hépatique,
ionogramme
⊗ Hémoculture
5/ Prise en charge
⊗ Surveillance en salle d’urgences, réévaluation clinique régulière (nuque, éruption,
EG)
o Si majoration des pétéchies ou AEG Ceftriaxone 100mg/kg IV/IM ± remplissage
et hospitalisation
⊗ Si prise de sang rassurant, absence de syndrome inflammatoire biologique,
hémato et coag N, état général conservé, pas de nouvelles pétéchies
o Retour à domicile envisageable si les parents sont fiables (pétéchies <
vomissements ?) et absence de vomissements incoercibles
o À revoir si AEG, pyrexie persistante, majoration de l’éruption, vomissements
incoercibles consigne claire
⊗ Si prise de sang pathologique (PLT diminuée, CRP augmentée, …) ou les parents
sont peu fiables hospitalisation pour surveillance
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Rhino-pharyngite
× Laryngite
× Épiglottite
× Otite externe, moyenne, interne
× Sinusite aiguë/chronique
× Abcès amygdalien et rétro/parapharyngé
× Cellulite périorbitaire vs cellulite orbitaire
× Ethmoïdite
× Mastoïdite
Elles sont provoquées dans leur grande majorité par des virus :
× Rhinovirus, VRS, Adénovirus, parainfluenza, influenzae, métapneumovirus
⇒ Surviennent souvent sur un mode épidémique.
Les surinfections bactériennes sont fréquentes, les germes en cause sont :
× Streptococcus Pneumoniae
× Des souches non typables d’Haemophilus Influenzae
× Moraxella Catarrhalis.
La fréquence des infections respiratoires est élevée, un enfant peut présenter plusieurs
infections respiratoires hautes par an au cours des premières années de vie. Parmi les facteurs
favorisants, on note :
× Les antécédents de prématurité
× L’immaturité immunitaire
× L’allergie
× La vie en communauté d’enfants
× Le tabagisme parental.
⇒ L’allaitement maternel est un facteur protecteur.
1. LA RHINITE ET LA RHINOPHARYNGITE
Il s’agit de la localisation la plus fréquente des infections respiratoires : de 6 à 10 épisodes
peuvent survenir chaque année chez le très jeune enfant.
Elle est le plus souvent provoquée par le VRS, les parainfluenzae et certains adénovirus et
coronavirus chez l’enfant.
La transmission nécessite un contact proche (aérosol, toux, éternuement ou encore mains
contaminées) de personne à personne.
1.1. Clinique
× La symptomatologie dure 4 à 7 jours
× Obstruction nasal et jetage nasal, écoulement nasal
× Toux souvent associée chez le très jeune enfant à des difficultés alimentaires ou de
sommeil.
× Pyrexie est peu importante
× Douleur pharyngée accompagnée de toux et de céphalées modérées.
× Parfois associée à une conjonctivite
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2.1. Clinique
× Associée à la trachéo-bronchite et survient comme complication d’une rhinite virale.
× La laryngite est brutale et est accompagnée de fièvre modérée à élevée.
× L’enfant est peu abattu.
× Voix rauque ou aphone
× Toux aboyante
× Dyspnée inspiratoire légère à modérée.
2.2. Complications = Laryngo-trachéo-bronchite bactérienne.
Cette affection est rare et survient de 6 mois à 3 ans.
3. ÉPIGLOTTITE
L’épiglottite, par contre, est une cellulite sévère de l’épiglotte et des tissus adjacents rapidement
progressive due à H. Influenzae type B ou plus rarement à streptocoque β hémolytique ou à
pneumocoque.
Dans les pays où le vaccin conjugué est utilisé, la maladie est devenue rarissime.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1.11. Clinique
Un état d’insuffisance aiguë avec stridor signant l’obstruction haute des voies respiratoires.
× Fièvre élevée
× Enfant septique, abattu, gémissements
× Voix conservée
× Pas de toux
× Dysphagie importante
× Tête inclinée vers l’arrière, salivation importante.
⚠ Un arrêt respiratoire peut survenir à tout moment.
1.12. Diagnostic
⇒ Lorsque le tableau clinique est fortement suggestif, il est préférable de recourir d’emblée à la
laryngoscopie directe plutôt que de perdre du temps à faire des radiographies.
La laryngoscopie directe, faite en salle d’opération sous anesthésie générale, montre une
épiglotte fortement hyperhémiée et augmentée de volume, presque sphérique.
Diagnostics différentiels :
⚠URGENCE THERAPEUTIQUE ⚠
Le mécanisme le plus souvent évoqué est celui d’un dysfonctionnement des trompes d’Eustache
déclenché par une infection virale. Ceci peut conduire à la perte de la stérilité de l’oreille
moyenne et à une surinfection bactérienne.
→ Plus de 80% des enfants ont présenté au moins un épisode avant l’âge de 3 ans
1.14. Clinique
L’otite moyenne peut être associée à des complications plus ou moins sévères :
La présentation clinique est celle d'une OMA qui s'aggrave : otalgie, otorrhée purulente, signes
généraux (T°, troubles du comportement, du sommeil...), décollement du pavillon de l’oreille
caractéristique, une mastoïdite de Bezold (effraction de la pointe du rocher et abcès cervical).
1.15.2. Le cholestéatome :
C’est la forme la plus grave d'otite moyenne chronique. Elle est congénitale dans 2% des cas
(tympan intact).
Il y a présence dans l'oreille moyenne d'un épithélium malpighien kératinisé qui peut
desquamer, éroder et migrer.
Les complications sont la paralysie faciale périphérique, l’ostéite avec destruction de la chaîne
ossiculaire, la lyse des canaux semi-circulaires, la fistule labyrinthique, une méningite, un abcès
cérébral ou encore une thrombophlébite du sinus latéral.
⇒ Indépendamment de ces complications, l’otite moyenne persistante est une cause fréquente
d’hypoacousie, et peut donc conduire à un retard d’acquisition du langage puisqu’elle
survient le plus fréquemment à un âge où l'enfant développe le langage.
× Le traitement antibiotique ne doit pas être systématique chez l’enfant âgé de > 2 ans.
× Chez l’enfant de < 2 ans (ou dans tous les cas où le tableau clinique suggère une
infection bactérienne) : antibiothérapie 7 à 10 jours (et paracentèse si évolution
défavorable)
→ Amoxicilline 80 à 90 mg/kg/j en 3 prises, per os
× Antibiothérapie IV à base de Ceftriaxone (100 mg/kg/J) avec relai per os (15 jours au
total)
× Drainage rétro-mastoïdien
× Envisage la pose de drains transtympaniques + myringotomie
× Mastoïdectomie si atteinte extensive ou mauvaise évolution
1.17.3. En cas de cholestéatome : la prise en charge se base sur
5. L’ANGINE ET L’AMYGDALITE
Il s’agit d’une des infections les plus fréquentes chez l’enfant. La pharyngo-amygdalite
streptococcique est particulièrement fréquente chez l’enfant d’âge scolaire.
⇒ Infection aiguë de l’oropharynx et des amygdales.
5.1. Etiologies
⚠ Il ne faut pas oublier la diphtérie en cas de tableau toxique très marqué (à envisager chez
un patient non vacciné avec acquisition à l’étranger).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
5.2. Clinique
Le frottis de gorge peut être réalisé si les signes cliniques et/ou les circonstances
épidémiologiques suggèrent cette étiologie.
× Angine à strepto A : Pénicilline orale (Pen V 3 x 1 Mu/L) pendant 10 jours (au moins 7
jours) ou Amoxicilline.
⊗ Allergie non IgE médiée : Céphalosporine orale (céfadroxil) pendant 5 à 10 jours
⊗ Allergie IgE médiée : Clarithromycine.
× Dans de nombreux cas, les signes cliniques sont peu sévères et un traitement
antidouleur et antipyrétique par paracétamol est suffisant.
6. LA SINUSITE
= Infection des sinus paranasaux, aigüe ou chronique (rare chez l’enfant).
La sinusite est la conséquence de la perte de la stérilité des cavités sinusales et de la réaction
inflammatoire qui en résulte. Elle est souvent d’origine virale (rhinovirus et influenza) dans le
cadre d’une rhinite ou pharyngite virale.
Une infection bactérienne peut survenir car les virus ont fragilisé la muqueuse et permis la
colonisation et la surinfection par une flore parfois mixte (aérobies et anaérobies).
→ Le pneumocoque, Haemophilus Influenzae non encapsulés et M. Catarrhalis sont les plus
fréquemment isolés.
La sinusite peut également être liée à l’effraction par les racines d’une dent du plancher d’un
sinus maxillaire (germes anaérobies).
⇒ L’âge de l’enfant est donc un déterminant majeur des localisations possibles des sinusites.
6.1. Clinique
Chez les jeunes enfants, la présentation peut être frustre ou atypique (tableau moins spécifique)
:
× Rhinorrhée purulente antérieure ou postérieure sévère et persistante (plus de 10
jours)
× Gonflement palpébral en cas de sinusite ethmoïdale, avec conjonctive calme
× Pyrexie, enfant abattu
× Toux chronique nocturne, halitose
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
La sinusite ethmoïdale, fréquente chez le jeune enfant (pic de 1 à 5 ans mais aussi 11 à 15 ans),
peut se compliquer d’une extension à la région orbitaire (cfr point 7. Cellulite orbitaire).
Complications : cellulite périorbitaire ou orbitaire, empyème épidural, abcès cérébral, méningite,
thrombose sinus caverneux, ostéomyélite de l’os adjacent.
Le diagnostic est clinique. Il faut suspecter une sinusite lorsqu’une infection des voies
respiratoires supérieures persiste plus longtemps que d’habitude (plus de 10-15 jours) ou
s’accompagne de signes généraux anormalement prononcés.
× Biologie : hyperleucocytose
× Il est inutile de cultiver les sécrétions nasales, car il n’y a pas de corrélation entre la
flore nasale et l’agent étiologique d’une sinusite.
× Rx des sinus : peu utile chez les < 2 ans car sinus opacifiés. Peut montrer un
épaississement de la muqueuse, signe de sinusite bactérienne
× Le CT-scan des sinus est réservé aux cas graves, ne répondant pas au traitement initial
Dans les cas où la réponse thérapeutique n’est pas bonne, on peut être amené à effectuer une
ponction-drainage des sinus par l’ORL (ex : en cas d’éthmoïdite).
Les sinusites chroniques devraient être traitées au moyen d’un antibiotique couvrant les
bactéries responsables des sinusites aiguës ainsi que les bactéries anaérobies → l’amoxicilline
ou Augmentin. La durée du traitement doit être d’au moins trois à quatre semaines. Avis ORL
nécessaire.
7. LA CELLULITE (PERI-)ORBITAIRE
Il faut différencier la cellulite périorbitaire (= pré-septale) de la cellulite orbitaire :
× La cellulite périorbitaire ou préseptale est une infection des paupières et des tissus
voisins. Elle survient surtout chez l’enfant de < 5 ans.
Le point de départ peut être une lésion cutanée traumatique, une conjonctivite ou une sinusite
ethmoïdale.
× La cellulite orbitaire ou rétro-septale est plus rare et plus grave. Elle peut également
être associée à une sinusite ethmoïdale. Elle est caractérisée par la formation d’une
collection purulente derrière le globe oculaire et le déplacement de celui-ci vers l’avant.
→ Les agents étiologiques sont les mêmes que dans le cas d’une cellulite périorbitaire, mais il
faut penser aux bactéries comme le Pseudomonas aeruginosa.
Dans tous les cas, l'hyperémie palpébrale proprement dite est moins marquée que dans le cas
d’une cellulite périorbitaire, la peau n’est pas douloureuse et la fièvre est habituellement
absente.
Si l’infection débute par une sinusite ethmoïdale (= éthmoïdite aiguë), l’extension évolue en
plusieurs étapes :
× Débute par un œdème inflammatoire palpébral, qui peut évoluer vers une cellulite
intra-orbitaire, un abcès intra-orbitaire et éventuellement une thrombophlébite du
sinus caverneux.
× Sur le plan clinique, cette complication se manifeste par un œdème inflammatoire des
paupières évoluant vers une occlusion de l’œil.
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Examens complémentaires :
× Biologie
× Hémocultures si < 1 an, fièvre, ou suspicion de cellulite rétro-orbitaire (souvent nég)
× CT-scan urgent si suspicion de cellulite rétro-orbitaire, non réponse au traitement,
fièvre et leucocytose importante
⇒ Le diagnostic requiert la collaboration de l’ORL, de l’ophtalmologue, du pédiatre et du
radiologue.
1.19.1. En cas de cellulite périorbitaire minime (bon état général, fièvre peu élevée) :
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
× Hospitaliser
× Céphalosporine de 3e génération en IV puis relais per os pendant 14 jours
× +/- chirurgie de drainage si compression nerf optique ou mauvaise évolution
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 18 mois présente de la fièvre depuis 5 jours, très élevée. Il n'a pas d'autres signes
d'appel, sauf une biologie très inflammatoire dont un taux de plaquettes de 950.000/mm3. Que
faites-vous ? »
DEFINITION
☞ Remarque
A différencier des fièvres périodiques qui durent 3 à 8 jours et qui présentent des intervalles libres
de toute symptomatologie de plusieurs semaines. Cependant, un premier épisode de fièvre
périodique peut être pris pour une fièvre prolongée inexpliquée.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
L’origine infectieuse représente environ 50 % des cas de fièvres prolongées inexpliquées. Les
signes évocateurs peuvent apparaitre tardivement voire ne pas exister en cas de foyers
profonds.
1. INFECTIEUX (50% des cas)
1.1. Localisée
× Pneumonie (pneumocoque, mycoplasme, chlamydia, Legionella, Pneumocystis, TB)
× UTI
× ORL : otite, abcès retro pharyngien, sinusite, ...
× Tissus mous, os
× Méningite
× Abcès profond
× Endocardite
1.2. Généralisée
× Virale (majoritairement)
⊗ EBV, CMV, HIV, herpes, entérovirus, parvovirus, … intérêt des sérologies
× Bactérienne
⊗ Bartonella, Lyme, (brucellose, salmonellose) intérêt des sérologies
⊗ Leptospirose, tularémie (= zoonose)
⊗ Fièvre typhoïde, Paratyphoïde, Rickettsies, Fièvre Q, maladie d’Osler, Syphilis
N.B. : Bactériémie occulte (! Statut vaccinal) : facteurs associés à une bactériémie
chez non vaccinés :
◆ 3 – 36 mois
◆ T ≥ 39°C
◆ WBC ≥ 15.000/µL
⇨ Si 3 facteurs présents : risque de bactériémie occulte = >10%
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× Parasitaire
⊗ Malaria, kala-azar, toxoplasmose, larva migrans, amibiase hep, trichinose,
trypanosome
× Fongique :
⊗ Candida, Aspergillose (ID), histoplasmose, blastomycose
× Mycobactérie : Bacille de Koch
NB : FACTEURS DE RISQUE
(Histoire personnelle du patient)
Immunodepression
Transfusion recente
Contact avec des personnes infectees ex de la tuberculose
Brucellose : Milieu agricole
Typhoï
2. MALADIE de : Voyages, absence de vaccination
SYSTEMIQUE
Leptospirose
1.20. Maladie de Kawasaki: Morsure de rat
Fievrerhumatoïde
1.21. Arthrite Q : contactjuvénileavec animaux
de forme systémiquede= STILL
la ferme ou animaux
1.22. LED, RAA, PR, maladie de Crohn (surtout chez les adolescents, même sans
Sesymptômes
rodiagnostic familiers
digestifs évidents), …
Maladie
1.23. Wegener, des griffures
sarcoïdose, maladiede
de chat : contact
Behçet, PAN chezavec des
les plus chats
âgés
1.24. Syndrome de CINCA : Le Syndrome
Paludisme : séjour en pays d’endémie Chronique, Infantile, Neurologique, Cutanée,
Articulaire (CINCA) est une pathologie systémique inflammatoire congénitale rare
caractérisée par une éruption cutanée transitoire avec fièvre, douleurs articulaires et
atteinte du système nerveux central. Elle a pour particularité d’apparaître à la
naissance ou durant la petite enfance.
1.25. Maladie de Caffey du nourrisson (rare) : observation prolongée parfois nécessaire,
traitement par anti-inflammatoire
3. MALFORMATION CONGENITALE
1.26. Dysrégulation thermique
× Hyperthyroïdie, Dysplasie ectodermique (absence congénitale de glandes sudoripares
et anodontie partielle/totale)
4. CAUSE TUMORALE
1.27. Leucémie, lymphome, neuroblastome
5. TRAUMATISME/INTOXICATION
1.28. Médicaments
× Antibiotiques, antiE, AINS, neuroleptiques, vasodilatateurs, antiarythmiques, anti
histaminiques, antileukotrienes, phytothérapie
6. HYPERTHERMIE CENTRALE
1.29. Infection, trauma, tumeur SNC
7. PSYCHOLOGIQUE
☞ Dans 15% des cas, on ne trouve pas la cause de la fièvre, résolution de manière spontanée.
APPROCHE
× Anamnèse détaillée :
⊗ La date et les circonstances de début, évolution afin de réaliser une courbe
thermique
⊗ Courbe fièvre (jusqu’à combien ? cède aux antipyrétiques ?)
⊗ Symptômes respiratoires ?
⊗ Symptômes digestifs ?
⊗ Eruption ? conjonctivite ? chéilite ?
⊗ Arthralgies ? boiterie ?
⊗ Appétit ? état général ? sommeil ?
⊗ Prise de traitement ?
⊗ Voyage en pays exotique ?
⊗ Alimentation inhabituelle ? (Viande de chasse, lait cru ?)
⊗ Animaux ?
⊗ Baignade en eaux naturelles ? (Penser à une leptospirose)
⊗ Balades en forêt ? (Penser à une borréliose)
⊗ Contage ? (<tbc…)
⊗ Antécédents ? Immunodéficience ? pathologie chronique ?
⊗ Vaccination ?
« Un enfant de cinq ans présente depuis deux jours une adénopathie sous angulo-maxillaire
douloureuse, mobile sous la peau, qui déforme son cou. Il n'a pas de fièvre. Que faites-vous ? »
DÉFINITIONS
ANAMNÈSE SPÉCIFIQUE
EXAMEN PHYSIQUE
× État général
× Fièvre, perte de poids à objectiver
× Évaluation des ganglions : une ou plusieurs aires/ chaînes ganglionnaires?, nombre,
taille, symétrique ou non?, consistance, aspect cutané inflammatoire ou non, caractère
douloureux ou non, mobilité par rapport au plan profond
× Recherche d’une lésion infectée ou inflammatoire au niveau du territoire drainé
(Cavité orale)
× Conjonctivite ? (Kawasaki, griffe du chat)
× Eruption cutanée ?
× Hépatosplénomégalie ?
× Syndrome cave supérieure ?
× Trismus ?
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
1. ADP GENERALISEES
× Infections virales : - Mononucléose infectieuse (prédominantes au niveau cervical,
angine, splénomégalie) - CMV - Rubéole (petits ganglions occipitaux ou rétro-
auriculaires) - Rougeole (ganglions périphériques et abdominaux classiques en phase
prodromale) - Varicelle - Adénovirus - Virus de l'immunodéficience humaine (VIH)
× Infections parasitaires ou mycosiques : - Toxoplasmose (taille modérée, fermes,
mobiles, peu ou pas douloureux) - Leishmaniose viscérale, Kala-Azar (Fièvre, pâleur,
et splénomégalie important) - Trypanosomiase - Malaria
× Hémopathies malignes : - Leucémies aiguës - Lymphome malin hodgkinien -
Lymphomes non hodgkiniens - Métastases ganglionnaires - Histiocytose de
Langerhans
× Maladies auto-immunes : - Lupus érythémateux disséminé, autres connectivites -
Arthrite idiopathique juvénile - Sarcoïdose
× Déficits immunitaires
× Lymphoproliférations non tumorales
× Anémie hémolytique auto-immune
× Syndrome d'activation macrophagique (MAS) : adénopathies disséminées, fièvre
élevée, splénomégalie, cytopénie, atteinte hépatique, hypofibrinogénémie et/ou une
hypercholestérolémie.
× Origine médicamenteuse : INH, Hydantoïnes, Carbamazépine, Dapsone ou le
× Primidone et en cas de réaction d’hypersensibilité médicamenteuse.
2. ADP LOCALISEES
× Lymphadénite aiguë bactérienne : douloureuse, inflammatoire, rénitente avec
érythème cutanée (S. Aureus, pyogenes)
× Adénopathie tuberculeuse : peu ou pas douloureuse, peu de signes inflammatoires
× Adénopathie maligne : hémopathie maligne ou métastase locorégionale
(neuroblastome, carcinome nasopharyngé, tumeur de la thyroïde, …).
× Syndrome de Kawasaki
× Maladie de la griffe du chat
× Rares : Maladie de Castelman, histiocytose sinusale, …
PRISE EN CHARGE
1. ADENOPATHIES LOCALISEES
× Si pas de critères pathologiques (cfr plus haut) : surveillance clinique simple
× Suspicion de lymphadénite aiguë bactérienne avec EG conservé : Traitement
antibiotique empirique po (céfadroxyl/oxacilline si origine cutanée vs amoxi-clav si
origine dentaire) pour 10-14 jours. Si pas de réponse en 48-72h, < collection ? ->
imagerie +/- drainage et AB IV.
× Suspicion de lymphadénite aiguë bactérienne avec EG altéré : Echo - +/- Ponction - AB
iv
× Suspicion d’adénite à Mycobactéries : ponction contre indiquée. Bilan TBC.
× Si indolore et critères pathologiques :
⊗ Biologie (syndrome inflammatoire, EHC, LDH, tests hépatiques et rénaux, acide
urique, sérologies),
⊗ IDR
⊗ RX du thorax (adénopathies médiastinales ?
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE
Une adénopathie peut être secondaire à une infection, une maladie maligne ou évoluer dans un
contexte de maladie du système immunitaire. Dans tous les cas, la prescription d’un traitement
corticoïde avant d’avoir un diagnostic de certitude est une erreur.
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de cinq ans présente depuis deux jours une adénopathie sous angulo-maxillaire
douloureuse, mobile sous la peau, qui déforme son cou. Il n'a pas de fièvre. Que faites-vous ? »
1/ La découverte d’une tuméfaction ou d’une masse cervicale est fréquente chez l’enfant.
2/ La démarche diagnostique repose sur l’anamnèse, les différentes caractéristiques des
adénopathies (topographie, taille, mobilité, consistance, sensibilité, aspect
inflammatoire, durée d’évolution) ainsi que sur les éléments retrouvés lors d’un examen
clinique complet.
3/ Les étiologies infectieuses sont prédominantes chez l’enfant. Elles ne doivent pas faire
méconnaitre une cause tumorale.
4/ Les adénopathies restant de petites tailles (< 2 cm), plutôt chroniques et sans aucun
signe général
× Très évocateur d’une infection virale – ; adénopathie de taille importante, aiguë,
douloureuse, évocatrice d’une infection bactérienne locale ; et adénopathie
chronique, non douloureuse, franchement augmentée de taille (> 4 cm) très
évocatrice d’une maladie maligne, en particulier un lymphome hodgkinien.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 9 mois présente une température à 38°C, il tousse depuis deux jours (toux sèche).
A l'urgence, vous constater un bronchospasme significatif et une saturation de 91 %. Quelle est
votre attitude ? »
DÉFINITION
Le bronchospasme est une contraction anormale du muscle lisse des bronches, ce qui se traduit
par un rétrécissement et l’obstruction aiguë des voies aériennes.
Chez l’enfant, l’obstruction périphérique domine par rapport à l’obstruction centrale (rôle du
petit diamètre des bronches, de la prédominance du diaphragme et du petit nombre de pores
inter-alvéolaires).
CLINIQUE
1. SYMPTOMES
× Toux sèche
× Dyspnée expiratoire
× Wheezing
× Oppression thoracique
2. EXAMEN PHYSIQUE
Atteinte aigue
OPA sur insuffisance cardiaque gauche (myocardite aigue, trouble du rythme ou cardiopathie
congénitale)
Atteinte chronique
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1. ANAMNESE
2. EXAMEN PHYSIQUE
× Paramètres :
× TA, RC, RR, T°, SpO2
× Etat général, coloration, tirage, battements aile du nez, balancement thoraco-abdominal
× Auscultation pulmonaire
× Sibilances, râles crépitants, diminution du MV
× Percussion pulmonaire
× Matité, hypersonorité
× Auscultation cardiaque
× RC, Souffle cardiaque
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE
× Pneumonie
⊗ Antibiotique (< 2 ans : Augmentin ; >2 ans : Pénicilline)
× Bronchiolite
⊗ Désobstruction nasale, kiné respiratoire, bronchodilatateurs (controversé)
× Corps étranger
⊗ Retrait par endoscopie
× Anaphylaxie
⊗ Intubation, adrénaline en souscutané, corticoïdes, antihistaminiques
⊗ Insuffisance cardiaque
◆ Restriction hydrique, diurétique, traitement de l’étiologie sousjacente
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 9 mois présente une température à 38°C, il tousse depuis deux jours (toux sèche).
A l'urgence, vous constater un bronchospasme significatif et une saturation de 91 %. Quelle est
votre attitude ? »
× Etant donné la SpO2 à 91%, il faut d’abord placer l’enfant en position assise, lui mettre
de l’oxygène, assurer une désobstruction rhinopharyngée par sérum physiologique et
faire un aérosol VentolinAtrovent.
× Ensuite, rechercher la cause par l’anamnèse et l’examen physique (Penser premièrement
à une bronchiolite, puis secondairement à une pneumonie dans ce cas-ci)
× Comme examens complémentaires, faire une Rx Thorax, une gazométrie et une biologie
× Prévoir une hospitalisation.
× Mettre une voie périphérique et une SNG si le nourrisson présente des difficultés à boire
le biberon.
× Traitement de l’étiologie sousjacente.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de trois ans a de la température depuis trois jours (39-40°C). Il ne mange plus. Il
tousse et depuis ce jour est dyspnéique (RR 52/min, tirage discret). Le murmure vésiculaire est
diminué à la base droite où la percussion est mate et le frémitus vocal diminué. Que faites-vous
?»
DEFINITION
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1. ANAMNESE
× ATCD personnels, statut vaccinal, Hospitalisations antérieures, Allergies ? Recherche de
facteurs de risque : cardiopathie congénitale, dysplasie broncho- pulmonaire, mucoviscidose,
drépanocytose, déficit neuro-musculaire, immunodéficiences, tabagisme passif, RGO, fistule
2. CLINIQUE
× Evaluation initiale de la gravité → BBB et ABC
× Symptomatologie : pyrexie, toux, anorexie, dyspnée, agitation/irritabilité, douleurs
abdominales/vomissements.
× Signes : état général (aspect septique ? déshydratation ?), travail respiratoire (FR ? grunting ?
tirage ?), asymétrie MV (foyer de crépitant ? diminution MV ? sibilants ?), percussion (matte
? tympanique ?)
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
× RX thorax : pierre angulaire
4. ATTITUDE THERAPEUTIQUE
× +/- O2 si satu < 92 %, kiné respiratoire (si atélectasie), hydratation, antipyrétiques
5. CAS PARTICULIERS
× Vaccination incomplète pour Haemophilus : amoxi-clav
× Allergie à la PEN (non IgE médié) : Céphalo 3ème génération
× Drépanocytaire et asthmatique sévère : Céphalo 3ème génération + macrolide +/- Tamiflu
(selon période épidémique)
× Immunodéprimés : Céphalo de 4ème génération +/- ambisome (aspergillus)
× < 1 mois : ampicilline + Céfotaxime IV 200mg/kg/j en 4x + Azithromycine PO 10mg/kg/j1x
× 1-3mois : Céfotaxime IV 200mg/kg/j en 4x +/- Azithro PO (si suspicion de coqueluche ou
chlamydia) +/- Tamiflu
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de trois ans a de la température depuis trois jours (39-40°C). Il ne mange plus. Il
tousse et depuis ce jour est dyspnéique (RR 52/min, tirage discret). Le murmure vésiculaire est
diminué à la base droite où la percussion est mate et le frémitus vocal diminué. Que faites-vous
?»
EPIDÉMIOLOGIE
× Plus fréquent chez les filles (5% des filles en âge scolaire)
× 3% < 6ans
FACTEURS DE RISQUE
CLINIQUE
1. ANAMNESE
× Douleurs abdominales depuis quand ? localisation exacte et type de douleur
× Fièvre à combien ?
× Diarrhée, constipation ?
× Dysurie ? pollakiurie ? nycturie ? aspect des urines (rouges ? clairs ? Concentrés)
× Boit et mange assez ?
× Combien d’épisodes de V+ et dans quelle circonstance + quantité + aspect ?
× Antécédents médicaux/chirurgicaux, méd, Allergies, anamnèse familiale (reflux)
× ⚠ Association fréquente : Infection urinaire - constipation
× Anomalies anatomiques connues ? Récurrences des infections ?
2. EXAMEN PHYSIQUE
× Paramètres : TA, RC, RR, SaO2, TRC
× Etat général : hydratation, coloration
× Examen physique complet : Co-Po, téguments, neuro (recherche vessie de stase)
× Abdomen : douloureux et localisation de la douleur, défense, rebond ? PCL, masse,
percussion, auscultation
3. CLINIQUE
iu mictionnell
Douleurs abdo type
Hémoculture souvent + ri e
coliques
e
DIAGNOSTIQUES DIFFÉRENTIELS
× Bactériurie asymptomatique
× Cystite
× Pyélonéphrite aiguë
× Gastro-entérite aiguë :
⊗ Douleurs abdominales, diarrhée, vomissements
⊗ Péristaltisme souvent augmenté avec PCL -/
⊗ Traitement symptomatique : bonne hydratation (ORS)
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
× Diagnostic par bactériurie > 100 000 col/ml dans la culture (1bact sur 1prélèvement) ou
présence de bactéries dans la ponction sus-pubienne ou sondage vésical
× Tigette (leucocyte estérase, leucocytes, nitrites, GR) urines mi-jet
× EMU + culture (sauf clinique faible et tigette -)
× Différence entre PNA et cystite par examens d'urine : Déformation des GR et cylindres
× Si pyélonéphrite aiguë :
⊗ Biologie : hémato, CRP, VS, formule, iono, fonction rénale, hémocultures
⊗ Imagerie :
◆ Echo rénale au 1er épisode, si neg alors stop
◆ Cystographie rétrograde si enfant jeune pour recherche de RVU (après
stérilisation)
◆ Si RVU : scintigraphie au DMSA (Recherche de cicatrices rénales)
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE
1. ANTIBIOTHERAPIE PROPHYLACTIQUE
× Si reflux vésico-urétérale et jusqu'à disparition du reflux
× Si rechute fréquente (>3x/an)
× Si nouveau-né avec T° et scintigraphie positive
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
1. MISE AU POINT
× Prise de sang
× EMU + culture sur mi-jet/sondage/ponction vésicale
× Hémocultures
× Examen des urines
× Echo rein à la recherche de malformation (RVU), cystographie rétrograde (recherche
RVU chez jeune enfant). Scintigraphie au DMSA si contrôle de cicatrice ou besoin de
confirmer une PNA.
2. TRAITEMENT
× Céfuroxime 30mg/kg/j en 3 prises, pendant 7 jours ou
× Augmentin 40 mg/kg/j en 3 prises pdt 7-10 jours
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de deux ans a présenté une crise d'asthme et une urticaire après avoir dormi chez un
ami dans une caravane à la mer. Que faites-vous ? »
EPIDÉMIOLOGIE
Aliments responsables :
× 5 aliments = 83,6% des réactions allergiques (30% à deux aliments et 16% à trois) :
⊗ Blanc d’œuf (30,3%): très allergisant et présent dans de nombreuses
préparations alimentaires (boudoirs, purée de pomme de terre,…)
⊗ Oléagineux (16.9%) : pistaches, noisettes, noix de pécan.
⊗ Lait de vache (16,4%) : en raison de la faible fréquence d’allaitement maternel.
⊗ Arachides (14,9%) : n’appartiennent pas à la famille des oléagineux mais font
partie des légumineux (par ex. Haricots)
⊗ Poissons (5,1%)
DÉFINITION
Maladies allergiques = réactions inflammatoires dirigées contre des protéines d’origine animale
ou végétale => étrangères à l’organisme.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
PHYSIOPATHOLOGIE
Réaction médiée par les IgE qui entraînent une réaction immédiate (minutes à qq heures).
× La réaction est locale au niveau de la peau et des muqueuses car les IgE qui donne une
réaction immédiate sont en faible quantité dans le sang (ng/dl) mais sont en quantité
plus grande à proximité des portes d’entrée de notre corps (muqueuses et peau) au
niveau des plasmocytes et basophiles.
× Dans certains cas, des réactions locales deviennent systémiques => anaphylaxie.
× La sensibilisation est la présence d’IgE spécifiques dans le sérum et/ou la peau sans qu’il
n’y ait forcément d’allergie clinique.
× La réaction allergique comporte un phénomène auto amplificateur et résulte de contacts
avec une série d’allergènes (pollen, aliments, …) qui se fixent aux AC spécifiques de
l’allergène présents sur nos cellules (basophiles, mastocytes, cellules de Langerhans).
Deux IgE se fixent à l’allergène ce qui entraîne une réaction allergique par dégranulation
avec libération de médiateurs locaux.
FACTEURS DE RISQUE
× Génétique : Un parent atopique (40%), deux parents atopiques (70%), plusieurs gènes
pourraient intervenir, avec une prédominance pour la transmission paternelle.
× Environnementaux
⊗ Manque de pression bactérienne : Th1<Th2 = Théorie hygiéniste :
◆ Césarienne : pas de colonisation de la flore intestinale du NN par les
bactéries de la flore génitale maternelle > Th2 - > Allergie x34
◆ Peu de contact avec d ’autres enfants : rencontre peu de germes > peu de
stimulation Th1
◆ Vie hors campagne : enfants vivant à la campagne sont en contact avec
beaucoup de germes > stimulation Th1 > moins allergiques que les
enfants des villes
⊗ Exposition aux acariens > sensibilisation : Attitude = éviction précoce (peluches,
oreillers en plume, matelas en laine, …)
⊗ Allaitement maternel insuffisant (voire absent) : prévention primaire, effet
immunomodulateur, lactobacillus bifidus colonise la flore intestinale du bébé >
stimulation Th1 (cf. Théorie hygiéniste) : cf. P03 (allaitement maternel)
⊗ Pollution
◆ Interne = tabagisme des parents++ > inflammation muqueuses ORL et
pulmonaires > ↑ pénétration des allergènes
◆ Externe = particules diesel+++ > inflammation des muqueuses (idem
tabac) + augmentent l’allergenicité des grains de pollen
1. DIFFERENTES FORMES
× Dermatite atopique
⊗ Rougeurs, lésions de grattage, croûtes suintantes.
× Asthme allergique : (cfr sujet sur l’asthme)
× Rhinite allergique
⊗ Faciès adénoïdien (bouche ouverte, amygdales gonflées, difficultés respiratoires)
× Anaphylaxie
⊗ Œdèmes des vaisseaux (angioœdèmes), perte de tonus des vaisseaux, urticaires
et signes systémiques (hypotension, choc) pouvant aller jusqu’au décès (en
quelques minutes).
× Allergie alimentaire
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
⊗ Différentes présentations :
◆ Respiratoires : œdème laryngé, asthme, rhinite, conjonctivite,
◆ Généralisées : réactions anaphylactiques.
◆ Gastro-intestinales : douleurs abdominales, nausées, vomissements,
diarrhée, constipation opiniâtre, prurit oral.
◆ Urticaire majeur/ angioœdème plus fréquemment que dermatite
atopique
◆ Syndrome oral : après 6 ans dans 80% des cas. Il s’agit de picotements
dans la bouche accompagnés d’un gonflement des lèvres par exemple.
◆ Cardiaques : arythmies, hypotension
× Remarque
⊗ La plupart des urticaires/angioœdèmes ne sont pas allergiques ! (c-àd IgE
médiés aigu = durée ≤ 6 semaines) : mais sont non IgE médié avec stimulation
mastocytaire (produits de contraste, EBV, HBV, opiacés, AINS), physique (t°,
lumière, pression-vibration), héréditaire (déficit en C1-estérase),…θ = AntiH1.
⊗ Causes fréquentes d’anaphylaxie : en intra hospitalier = latex, AB, produits de
contraste ≠ en extrahospitalier = aliments (cacahuète+++), piqûre d’insecte,
médicaments oraux, nourriture associée à l’exercice, idiopathique.
× Marche atopique
⊗ Allergie alimentaire dans les premières années de vie due à une perméabilité du
tube digestif de l’enfant aux allergènes et disparaît vers 7ans.
⊗ Dermatite allergique (eczéma) apparaît au même moment que l’allergie
alimentaire mais peut persister après la puberté.
⊗ Asthme débute avant 3 ans, présente un pic en âge scolaire et devient moins
symptomatique après la puberté.
⊗ Rhinite allergique est plus fréquente chez l’adulte.
DÉPISTAGE
× Le dosage des IgE totales dans le sang du cordon est d’une sensibilité trop faible.
× L’histoire familiale d’atopie, la présence effective d’une dermatite atopique et la présence
d’une sensibilisation précoce aux pollens et/ou aux acariens (facteurs favorisants de
l’asthme) sont utilisés par les cliniciens.
⇨ En ce qui concerne le dépistage des sujets à risque d’atopie, on s’en remet quasi exclusivement
à l’histoire familiale.
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1/ Anamnèse
× Affection actuelle de l’enfant (nature des symptômes, âge d’apparition, évaluer la
sévérité et l’impact sur les activités, chronique vs. Récidivant, identification de facteur
déclenchant)
× Histoire personnelle de l’enfant (dont questions orientées vers la recherche d’autres
tableaux cliniques de maladie atopique qui ne seraient pas à l’avant-plan ou se seraient
spontanément résolus et/ou auraient bénéficié de traitements antérieurs)
× Histoire familiale d’atopie
3/ Test cutané
Chez l’enfant, on pique au niveau de la peau et on fait rentrer des quantités infinitésimales
d’allergènes.
On utilise des extraits commerciaux, des banques d’aliments frais congelés > réaction
inflammatoire endéans les 15 minutes car les cellules produisent déjà des IgE.
4/ RAST (radioallergosorbant test) : Dosage quantitatif des IgE spécifiques dans le sang.
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
× Eviction
⊗ Rôle de l’équipe multidisciplinaire comprenant diététicien et psychologue.
× Prévention de la réaction anaphylactique :
⊗ Stylo d’adrénaline pour injecter en IM (0.001mg/kg/dose) = Epipen®
× Désensibilisation :
⊗ Consiste à injecter des quantités de + en + importantes d’allergènes. C’est
théorique, il n’y a pas d’application clinique car c’est décevant et dangereux.
⊗ 1 seule expérience positive (anaphylaxie gravissime au poisson).
Rem : Pour certaines allergies alimentaires, il peut y avoir une induction spontanée de tolérance
:
× Allergie au lait de vache : les sujets allergiques deviennent spontanément tolérants avant
3,5 ans mais on n’en connaît pas le mécanisme.
× Tolérance moins franche pour l’allergie aux œufs, encore présente à 6 ans.
× Mauvaise tolérance pour les allergies aux arachides et oléagineux : les sujets allergiques
vont le rester toute leur vie.
« Un enfant de 2 ans a présenté une crise d’asthme et une urticaire après avoir dormi chez un
ami dans une caravane à la mer. Que faites-vous ? »
Objectif de compétence : Connaître les causes d'arthralgies qui peuvent toucher l'enfant, les
diagnostiquer et le bilan initial.
2. ARTHRITE/OSTÉO-ARTHRITE BACTÉRIENNE
× Urgence thérapeutique
× À évoquer en première hypothèse avant l’âge de 2 ans, même en l’absence de fièvre
élevée et/ou de porte d’entrée septique ;
× Germes les plus fréquents : Kingella kingae, staphylocoque, Haemophilus influenzae et
streptocoque ;
× Traitement antibiotique en milieu orthopédique après avoir effectué les prélèvements
bactériologiques articulaires et autres (urine, hémocultures…).
3. ARTHRITE JUVÉNILE IDIOPATHIQUE (AJI) SYSTÉMIQUE
× Epidémiologie : Rare avant 12 mois (uniquement des filles). Se discute surtout entre 2 et
6 ans
× Symptômes
⊗ Fièvre (98%) élevée oscillante - pic élevé en fin de journée, afébrile le matin
⊗ Mono/oligoarthrite (88%)
⊗ Rash saumoné apparaissant pendant les pics de fièvre (inconstantes)
⊗ Adénopathies et HSM
⊗ Complication possible Syndrome d’activation macrophagique (SAM) : fièvre
élevée continue, HSM, Σ neurologiques, rash purpurique et hémorragies.
× Bilan initial classique : Syndrome inflammatoire majeur (mais non spécifique) et
thrombocytose réactionnelle, hyperferritinémie, élévation des enzymes hépatiques,
légère anémie
+ si SAM : ferritine ↑↑, cytopénie, lymphocytes NK ↓, triglycérides ↑.
� Diagnostic à ne retenir qu’après exclusion des pathologies infectieuses, tumorales
et maladies auto-immunes (telles que lupus, connectivite…).
× Bilan complémentaire : FAN (FAN+ ↑ risque d’uvéite), D-dimères, FR, AC anti-CCP, HLA-
B27, radiographies des articulations touchées et comparaison avec articulations
controlatérales, examen ophtalmologique (recherche uvéite).
× Traitement :
5. AJI OLIGOARTICULAIRE
× Fréquente chez la fille entre 2 et 6 ans ;
× Caractérisée par la présence d’anticorps antinucléaires dans 70 % des cas ;
× Risque d’iridocyclite à œil blanc associée dans 30 % des cas. Impose un examen
ophtalmologique à la lampe à fente pour le dépistage au début et tous les 3 mois.
6. SPONDYLARTHROPATHIE
× Encore appelée arthrite et enthésite (dénomination internationale) ;
× Plus fréquente chez le garçon de 9–12 ans ;
× Syndrome inflammatoire inconstant.
× Terrain génétique prédisposant (antécédents familiaux de spondylarthropathie, uvéite,
maladie inflammatoire du tube digestif et présence de l’antigène HLA-B27).
7. ARTHRITE RÉACTIONNELLE
× Arthrite survenant au décours (quelques semaines) d’une infection digestive (Yersinia,
salmonelle) ou pulmonaire (Myco-plasma pneumoniae) ;
× Le syndrome inflammatoire peut être important. Il ne s’agit pas d’une arthrite septique
mais d’une réaction inflammatoire à distance médiée par les antigènes bactériens.
8. ARTHRITE DE LYME
× Entre 4 et 10 ans le plus souvent, secondaire à une piqûre de tique (promenade en forêt)
qui inocule l’agent pathogène Borrelia burgdorferi.
× Délai de quelques semaines entre la piqûre (erythema chronicum migrans) et l’arthrite ;
× Intérêt du diagnostic (sérologie) pour traiter par antibiotique et prévenir les autres
manifestations secondaires cardiaques et neurologiques.
9. SYNOVITE VILLONODULAIRE
× Prolifération bénigne de la synoviale qui apparaît macrosco-piquement hyperplasique
avec aspect en doigts de gant et en nodules avec des dépôts d’hémosidérine donnant une
coloration rouge-marron.
× La prolifération peut être diffuse ou localisée, l’infiltrat est polymorphe : macrophages,
cellules multinuclées.
× L’atteinte est mono-articulaire et touche le plus souvent le -genou, la hanche et la
cheville.
× Le diagnostic est évoqué devant un liquide hémorragique, et surtout l’aspect
caractéristique en IRM.
10. OSTÉITE INFLAMMATOIRE
× L’ostéite inflammatoire est habituellement plurifocale (diagnostic par scintigraphie ou
IRM corps entier) ;
× Les images sont habituellement évocatrices mais, dans le doute, biopsie sachant que
l’histologie ne peut différencier ostéite chronique infectieuse et ostéite inflammatoire
aseptique, mais permettra d’éliminer une pathologie tumorale.
11. DOULEURS DE CROISSANCE
× Chez l’enfant de 2 à 9 ans ;
× Typiquement douleur nocturne fugace, souvent intense des membres inférieurs cédant
spontanément. Le mécanisme reste mystérieux ;
× Ce diagnostic ne doit être retenu qu’après avoir éliminé toute hypothèse de pathologie
inflammatoire ou néoplasique. La scintigraphie osseuse est alors l’examen de référence.
12. FIBROMYALGIE
× Habituellement polyarticulaire ;
× S’observe vers 9-12 ans avec une plus grande fréquence chez les filles ;
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Contexte psychosomatique ;
× Ne retenir ce diagnostic qu’après élimination de toute pathologie organique
ostéoarticulaire.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
Afin d’établir une démarche diagnostique correcte, il convient avant tout de différencier :
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
× Imagerie
⊗ Échographie : utile pour identifier épanchement, inflammation articulaire. Inutile
pour patho osseuse.
⊗ Radiographies comparatives
× Bilan initial selon clinique
⊗ Général : CRP/VS, bilan hépatique et rénal, bilan coagulation
⊗ Sérologies selon contexte : Salmonella, Yersinia, Campylobacter, Mycoplasma
pneumoniae, Lyme, Parvo B19, Streptocoque (ASLO, anti-DNAse B)
⊗ Cultures : sang, prélèvement articulaire, frottis gorge
× Bilan complémentaire
⊗ Pour une possible arthrite systémique : profil de coagulation, ferritine,
radiographie pulmonaire, ECG, scintigraphie osseuse, myélogramme
⊗ Pour une possible maladie auto-immune : FAN, C3C4, profil immunoglobulines,
CPK, LDH, anti-DNAds, anti-Sm, anti-RNP, anti-Ro et La, typage HLA, analyse
d’urine, radiographie pulmonaire
⊗ Pour une possible maladie inflammatoire digestive : albumine, bilan martial,
vitamine B12 et folate
⊗ Pour un possible processus malin : LDH, acide urique, radiographies des
articulations atteintes, scintigraphie osseuse, catécholamines urinaires, biopsie
osseuse
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 7 ans présente une température depuis une dizaine de jours. Il a deux
articulations des mains gonflées, douloureuses avec impotence fonctionnelle. A l'examen on
perçoit un pôle de rate. Que faites-vous ? »
Avec les infos dont on dispose, le diagnostic s’oriente plutôt vers une arthrite juvénile
idiopathique systémique (Maladie de Still), mais la clinique pourrait aussi décrire un LED ou un
TRAPS, plus rares. Une anamnèse plus poussée, un examen physique complet et un bilan sanguin
initial aideront à étayer le diagnostic.
La JIA est un diagnostic d’exclusion, il faut de toute façon exclure en premier lieu les infections
aiguës (les arthrites septiques peuvent parfois concerner plusieurs articulations à la fois) et
affections malignes puisqu’elles demandent une prise en charge urgente, ensuite les maladies
auto-immunes et inflammatoires.
« Tim a 4 ans. Il boite. A part une rhinite récente, Tim a fait une chute à vélo et s'est blessé au
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
niveau du genou droit. Il est fébrile (38,5°C) et son état général est altéré. Il refuse de s'appuyer
sur la jambe droite et garde la jambe fléchie. »
Ici, on a affaire à une présentation aiguë avec dégradation de l’état général. On pensera en
premier lieu aux causes infectieuses ou tumorales et on n’hésitera pas à initier une AB thérapie à
large spectre, si possible après prélèvements pour culture.
« Lara a 3 ans. Elle présente des douleurs au niveau du genou gauche depuis quelques semaines,
de façon intermittente. La douleur est surtout matinale. A l'examen clinique, le genou gauche est
gonflé et la flexion limitée. »
Avec les informations dont on dispose (douleurs plutôt matinales sans fièvre, intermittentes et
depuis plusieurs semaines), on s’oriente plutôt vers une étiologie inflammatoire : JIA
oligoarticulaire, mais aussi arthrite de Lyme, Henoch-Schönlein, sans oublier les causes
tumorales.
P16 - PUBERTE
« Une fillette de 10 ans est amenée par ses parents inquiets car elle présente un développement
mammaire bilatéral et une pilosité axillaire et pubienne débutante. Que faites-vous ? »
RAPPEL THÉORIQUE
La puberté est le terme général pour la transition de l'immaturité sexuelle à la maturité sexuelle.
La puberté comporte deux principaux événements physiologiques :
× La gonadarche est l'activation des gonades par l'hormone hypophysaire
folliculostimulante (FSH) et l'hormone lutéinisante (LH).
× L'adrénarche est l'augmentation de la production d'androgènes par le cortex
surrénal.
× Thélarche est l'apparition de tissus mammaires, qui est principalement due à l'action
de l'œstradiol des ovaires.
× La ménarche est le moment du premier saignement menstruel (causée par les effets
de l'estradiol sur la muqueuse de l'endomètre). Les saignements menstruels dans les
cycles menstruels réguliers après la maturité sont causés par l'interaction de
l'estradiol et de la progestérone produite par les ovaires.
× Spermarche est le moment de la première production de spermatozoïdes (annoncée
par les émissions nocturnes de spermatozoïdes et l'apparition de spermatozoïdes
dans l'urine), qui est due aux effets de la FSH et de la LH, via la testostérone.
× La pubarche est l'apparition de poils pubiens, qui est principalement due aux effets
des androgènes de la glande surrénale. Le terme s'applique également à la première
apparition des cheveux axillaires, des odeurs corporelles apocrines et de l'acné.
3. TIMING PUBERTAIRE
Traditionnellement, l'âge moyen des premiers signes de la puberté était d'environ 10,5 ans chez
les filles, avec une fourchette d'environ 8 à 12 ans. Chez les garçons, l'âge moyen d'apparition de
la puberté est d'environ 11,5 ans, avec une fourchette d'environ 9 à 13 ans, avec une certaine
variation raciale.
4. DETERMINANTS DU TIMING PUBERTAIRE
Interaction entre la génétique et l'environnement :
× La génétique explique la majorité de la variabilité du timing du début pubertaire dans
les pays développés. Le moment de la puberté et des règles chez une fille est mieux
prédit par le moment des règles chez sa mère
× La santé globale (avec une mauvaise santé associée à un retard du début de la
puberté) et l'environnement social (comme le stress familial associé à un début de la
puberté plus précoce)
5. PETIT POIDS DE NAISSANCE/ ADOPTION
× Influence des facteurs environnementaux, y compris les perturbateurs endocriniens
× Le moment de la puberté varie considérablement entre les races / groupes ethniques.
Cette relation semble être principalement médiée par des différences de taux de
surpoids.
Le début plus précoce de la puberté a été attribué à l'augmentation de la prévalence de l'obésité
(la leptine, produite en grande partie dans les adipocytes, semble être un signal permissif qui est
requis pour la fonction endocrinienne reproductrice normale et la puberté)
6. PUBERTE PRECOCE
Filles : apparition du bourgeon mammaire avant l’âge de 8 ans.
Garçons : apparition d’un volume testiculaire à 4 ml avant l’âge de 9 ans.
Sex ratio : 6 filles pour 1 garçon.
Souvent idiopathique chez la fille et organique chez le garçon
6.1. Puberté précoce centrale (= vraie) : dépendante des gonadotropines
× Origine hypothalamo-hypophysaire (hamartomes, gliomes, astrocytomes…)
× Malformations cérébrales impliquant l’hypothalamus, les lésions neurologiques post-
irradiations ou infectieuses
× Idiopathique sporadique ou familial
6.2. Puberté précoce périphérique : indépendante des gonadotropines (Taux élevé
d’hormones stéroïdiennes sexuelles)
× Filles : origine ovarienne ou surrénalienne (kyste ou tumeur de l’ovaire). Chez la fille, le
syndrome de McCune-Albright associe entre autres des kystes ovariens sécrétant de
l’œstradiol de manière autonome, des taches cutanées café au lait à bords émiettés et
des lésions de dysplasie osseuse des os longs.
× Garçons : origine testiculaire (kyste ou tumeur testiculaire) ou surrénalienne (tumeur,
hyperplasie congénitale des surrénales) ou tumeurs sécrétantes beta-HCG
La puberté précoce centrale est idiopathique dans la majorité des cas chez les filles, et organique
dans la moitié des cas chez les garçons. La puberté précoce périphérique est toujours
pathologique.
8.3. Attitude :
× Réassurance parentale : rassurer sur le caractère normal du début de la puberté entre
8 et 13 ans pour les filles. Proposer de la faire réévaluer dans 6 mois pour évaluer la
progression de la puberté et de la croissance.
× Pas d’autres examens complémentaires nécessaires.
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Une fillette de 10 ans est amenée par ses parents inquiets car elle présente un développement
mammaire bilatéral et une pilosité axillaire et pubienne débutante. Que faites-vous ? »
× La petite fille a 10 ans, la puberté normale chez la fille est entre 8 et 13 ans. On est donc
dans les limites de la normale. Rassurer la patiente.
× De plus, la puberté précoce chez la fille est souvent d’origine idiopathique.
× Anamnèse familiale (âge de la puberté chez les autres filles de la famille. Si puberté
précoce chez un apparenté de 1er degré : en faveur d’une puberté précoce
idiopathique).
× Si inquiétude, doser FSH, LH, Œstradiol +- US pelvienne.
× Risque : petite taille à l’âge adulte car soudure prématurée des cartilages de croissance
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de deux ans vous est envoyé car il présente un souffle cardiaque 3/6 au foyer
aortique qui n'avait jamais été signalé auparavant. Il existe une cardiomégalie à la
radiographie. »
EPIDÉMIOLOGIE
Les souffles cardiaques sont très fréquents chez l’enfant (50% des nouveau-nés et 1/3 des
nourrissons et enfants). Plusieurs situations de découverte de souffle sont retrouvées :
× Souffle en relation avec une malformation cardiaque congénitale (1-2% des naissances)
× Souffle fonctionnel ou anorganique (30-50% des enfants d’âge scolaire)
× Rarement dans un cas de cardiomyopathie et myocardite aiguë
× Exceptionnellement une cardiopathie acquise.
En effet, l’incidence des cardiopathies congénitales est d’environ 1 pour 100 naissances et les
principales cardiopathies congénitales sont :
A. Obstacle aortique
1. Coarctation aortique
2. Sténose valvulaire (bicuspidie aortique), sous-valvulaire (membrane sous-
aortique), supra-valvulaire.
B. Shunt gauche-droite
1. Communication interventriculaire
2. Communication intra-auriculaire
3. Canal artériel
C. Obstacle droit
1. Tétralogie de Fallot
2. Sténose pulmonaire
B. RAA
DÉFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
1.1. Symptômes faisant suspecter une cardiopathie :
L’importance de l’interrogatoire permettra de préciser :
× Les antécédents personnels (grossesse/naissance, bronchites à répétition) et familiaux
(malformations ou anomalies génétiques associées...).
× L’âge d’apparition du souffle
× Les signes fonctionnels associés :
⊗ Insuffisance cardiaque : Dyspnée, sueurs à l’effort (effort du nourrisson = tétées).
⊗ Malaises ou syncopes.
⊗ Palpitations pouvant être décrites par les enfants comme « douleur thoracique ».
⊗ Accès de cyanose.
× Courbe staturo-pondérale.
Les symptômes sont variables selon l’âge du patient :
× Chez le nouveau-né :
⊗ Cyanose et/ou insuffisance cardiaque
× Chez le nourrisson :
⊗ Cyanose et/ou insuffisance cardiaque ou difficultés alimentaires, retard staturo-
pondéral, polypnée, infections pulmonaires à répétition, …
× Chez l’enfant :
⊗ cf. nourrisson ou dyspnée d’effort, fatigabilité, rarement syncope ou douleur
thoracique d’effort (< sténose aortique ou cardiomyopathie obstructive)
Afin de réaliser un examen clinique, un ECG, une radiographie de thorax et une échographie
cardiaque aboutissant à 5 situations :
× Arrêt des investigations (> Souffle anorganique)
× Diagnostic d’une cardiopathie ne nécessitant qu’une surveillance
× Mise en route d’examens complémentaires (Holter, épreuve d’effort, IRM)
× Réalisation d’un cathétérisme diagnostic ou interventionnel
× Indication d’un geste chirurgical urgent
2. EXAMEN PHYSIQUE
L’examen clinique du patient tiendra compte :
× Des signes fonctionnels :
⊗ Souvent absent
⊗ Dyspnée d’effort
⊗ A noter que les malaises et les douleurs thoraciques chez l’enfant sont rarement
d’origine cardiaque
× Du caractère du souffle :
⊗ Importance de définir :
◆ Le temps du souffle (systolique, diastolique, systolodiastolique ou
continu)
◆ Durée d’un souffle systolique
◆ Intensité et caractère frémissant ou non
NB : Intensité (1/6 = souffle à peine audible, 2 et 3/6 = souffle audible non frémissant, 4/6 =
souffle frémissant, 5 et 6/6 = souffle frémissant très intense).
Souffle systolique sous-claviculaire gauche : lié à une accélération du flux sur les branches
pulmonaires en raison de la différence de calibre entre le tronc et les branches pulmonaires.
× De 2 à 6 mois :
Souffle systolique piaulant, de l’endapex au foyer aortique et favorisé par l’anémie.
× De 2 à 10 ans :
Souffle continu latéro-sternal (= souffle veineux disparaissant à la position couchée) et souffle
éjectionnel vers le foyer aortique.
Un souffle qui a toutes les caractéristiques d’un souffle fonctionnel ne demande aucune
exploration complémentaire.
Il faut rassurer les parents sur la totale bénignité de ces souffles.
2. LES SOUFFLES ORGANIQUES
= Principales Cardiopathies Congénitales
2.1. Communication inter-auriculaire (CIA)
× Terrain :
⊗ Découverte fortuite car rarement symptomatique sauf en cas d’infections
respiratoires à répétition,
⊗ Petit retentissement sur la croissance (CIA larges)
⊗ Hypersudation.
× Clinique :
⊗ Souffle systolique au foyer pulmonaire (lié à l’augmentation du débit
pulmonaire), peu intense, suivi d’un dédoublement de B2.
× Examens complémentaires :
⊗ Radiographie de thorax : cardiomégalie
⊗ Electrocardiogramme : Bloc de Branche droit.
⊗ Echocardiographie :
◆ Diagnostic et localisation de la CIA :
▪ Ostium Secundum : La plus fréquente, centrale
▪ Ostium Primum : près des valves AV
▪ Sinus venosus : CIA + retour veineux pulmonaire anormal partiel
◆ Retentissement du shunt gauche-droite auriculaire = dilatation des
cavités droites, pression artérielle pulmonaire (HTAP exceptionnelle).
▪ Anomalies associées : Fente mitrale (CIA ostium primum).
× Prise en charge :
Seules les CIA avec dilatation des cavités droites doivent être fermées (/ risque de troubles du
rythme adulte)
⊗ Fermeture par cathétérisme interventionnel (Ostium secundum si trou central
avec berges suffisantes).
⊗ Fermeture chirurgicale (sinus venosus, ostium primum, ostium secundum si
échec KT).
⊗ Pas de prophylaxie d’Osler.
2.2. Communication inter-ventriculaire (CIV)
L’évolution spontanée la plus fréquente d’une CIV est la fermeture spontanée (CIV musculaires
et péri membraneuse)
× Clinique = 2 situations :
1/ Choc cardiogénique chez nouveau-né (<1 mois) à la fermeture du canal artériel.
2/ Découverte fortuite ou bilan de souffle, ou bilan de céphalée (cfr HTA) chez un enfant : la
découverte peut se faire à tout âge !!
⊗ Souffle systolique, interscapulo-vertébral et parasternal gauche (rarement
révélateur de la coarctation)
⊗ Pouls fémoraux abolis ou diminués ++
⊗ HTA membres supérieurs + Gradient de TA entre membres supérieurs (bras
droit) et inférieurs.
× Examens complémentaires :
⊗ Radiographie de thorax : « encoches costales » (circulation collatérale) dans les
formes vieillies
⊗ Echocardiographie :
◆ Diagnostic, siège, étendue de la coarctation.
◆ Retentissement : HVG, dysfonction ventriculaire gauche
◆ Anomalies associées (bicuspidie, mitrale)
⊗ IRM ou AngioTDM = précisions sur l’obstacle aortique, collatérales (coarctation
de l’enfant)
× Prise en charge :
⊗ Traitement médical précédant la chirurgie pour nouveau-nés en choc
cardiogénique = en urgence, Ventilation artificielle, inotropes = Dobutamine®,
diurétiques, prostaglandine = Prostine® pour réouverture du canal artériel.
⊗ Fermeture chirurgicale = intervention de Crafoord (résection de la zone de
coarctation et anastomose termino-terminale) par thoracotomie gauche.
⊗ Dilatation par cathétérisme interventionnel uniquement pour les recoarctations !
2.5. Tétralogie de Fallot :
× Clinique :
⊗ Souffle mésosystolique en foyer pulmonaire
⊗ Cyanose qui apparaît après quelques semaines de vie (shunt ventriculaire
devenant droite gauche)
⊗ Malaise anoxique (« formes vieillies »).
× Examens complémentaires :
⊗ Radiographie de thorax : « cœur en sabot »
⊗ Electrocardiogramme : Hypertrophie du ventricule droit
⊗ Echocardiographie :
◆ Diagnostic : CIV + Dextroposition de l’aorte + Sténose infundibulaire et
pulmonaire + Hypertrophie ventriculaire droite.
× Prise en charge :
⊗ Chirurgie curative par sternotomie : fermeture de CIV + élargissement des voies
pulmonaires vers 6 mois.
⊗ Chirurgie palliative par thoracotomie : anastomose systémico-pulmonaire de
Blalock (entre aorte et artère pulmonaire) : forme sévère avec cyanose précoce
ou irrégulière.
⊗ Traitement médical en cas de malaise = remplissage + ß-bloquant... Chirurgie
Urgente !
2.6. Autres Pathologies :
2.6.1. Sténose Aortique :
⊗ Valvulaire ++ (bicuspidie aortique), sous-valvulaires (membrane sous-aortique)
ou supra- valvulaires.
⊗ Souffle mésosystolique foyer aortique irradiant vers les vaisseaux du cou.
⊗ Echocardiographie :
◆ Diagnostic : Gradient systolique VG-Ao, le retentissement (HVG) ± fuite
aortique.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
⊗ Prise en charge :
◆ Surveillance
◆ En cas de souffrance myocardique à l’effort ou de gradient VG-Ao moyen
> 50mmHg =
◆ Commissurotomie par cathétérisme interventionnel ou chirurgicale.
◆ Si échec de commissurotomie ou fuite aortique importante = Intervention
de Ross (autogreffe = remplacement v. aortique par v. pulmonaire +
homo/hétérogreffe pulmonaire) ou remplacement valvulaire mécanique.
◆ Si membrane sous-aortique = Résection chirurgicale si apparaît une fuite
de la valve aortique ou obstacle significatif.
« Un bébé de 4 mois est amené car il a présenté des mouvements tonico-cloniques à domicile
avec perte de connaissance. Il a une température à 38°7 C à la garde. Son état général paraît bon.
Que faites-vous ? »
CONVULSIONS FÉBRILES
1. DEFINITION
Crises fébriles (CF) : crises épileptiques survenant dans un contexte fébrile (en particulier une
élévation rapide de la température), survenant entre 6 mois et 5 ans, en dehors d’une infection
du système nerveux central (méningite, encéphalite) ou d’une autre cause définie (métabolique,)
chez un enfant sans antécédent de crise d’épilepsie néonatale ou non fébrile
État de mal convulsif (EMC) fébrile : un EMC fébrile se définit comme une crise d’épilepsie
généralisée survenant dans un contexte fébrile qui dure 30 minutes ou plus, ou lorsque des
crises d’épilepsie successives sont tellement nombreuses sur 30 minutes qu’elles ne permettent
pas au patient une récupération d’un état de conscience normal.
SIMPLE COMPLEXE
< 15 minutes > 15 minutes
1 seule crise en 24h Plusieurs crises en 24h
Généralisée Signes focaux
Pas de parésie postcritique Parésie postcritique possible
Examen neurologique normal Signes focaux
2. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
3. ANAMNESE
4. EXAMEN CLINIQUE
5. BILAN A REALISER
6. Contre-indiquée si
Troubles
cérébral est normal! du rythme respiratoire, arrêt respiratoire,
bradycardie, accès d’hypertension artérielle (engagement des
7. PL systématique:
amygdales cérébelleuses)
× Syndrome méningé et/ou syndrome septique et/ou trouble du comportement, au
Œdème
moindre doutepapillaire
si suspicion(rare, surtoutduchez
d’une infection SNC nourrisson !)
× Age < 6 mois
8.2. Électroencéphalogramme :
× Pas d’EEG en urgence
× EEG à programmer lors 1er épisode mais pas lors récidive
8.3. Examens biologiques :
Ca, Na, Mg, P, dex/glycémie, urée, créatinine, hémato, CRP, HbCO, BE, coagulation, (CAP)
Rechercher foyer infectieux : si nécessaire hémoc, EMU, Rx, sérologies, PL (cfr supra-dont PCR
HSV, entérovirus)
9. PRISE EN CHARGE
× En urgence
⊗ ABC (monitorer paramètres vitaux, O2 passif, accès IV)
⊗ Position latérale de sécurité
⊗ Traitement antipyrétique IR ou IV (!! pas d’administration PO en raison de
l’altération de la conscience), glaçons, linges humides
⊗ Rechercher le foyer infectieux et traitement spécifique (exclure trouble
métabolique ou ionique)
⊗ La prise médicamenteuse est initiée si la crise dure plus de 5 minutes
Tenir compte de la prise de médicaments donnée avant l’arrivée à
l’hôpital : Max 2 doses de benzodiazépines en tout
> Faut-il prescrire un traitement antiépileptique d’urgence en cas de récidive de crise fébrile ?
cloniques généralisés dure plus de 5 minutes car il existe une probabilité plus élevée d’état de
mal convulsif fébrile lors de la prochaine crise fébrile. La prescription doit être accompagnée
d’une éducation des parents pour que ce traitement soit correctement administré.
> Quand faut-il demander un avis neuropédiatrique pour des crises fébriles ?
Un avis neuropédiatrique est requis dans les cas suivants : CF prolongée (>5minutes), CF focale,
répétition d’une CF endéans 24h, présence d’un retard de développement ou d’une anomalie
neurologique
> Quelques réponses aux questions que se pose le pédiatre face à un patient avec une CF 2
I. La CF simple n’est pas associée à une augmentation du risque de mortalité et n’a pas
d’impact à long terme sur le développement neurocognitif.
II. Risque de récidive < 10% : âge > 18 mois, absence d’antécédents familiaux, premier
épisode sous forme de CF simple. Risque de récidive > 40% : âge < 12 mois OU première
CF focale OU anomalie du développement/de l’examen neurologique/de l’imagerie
cérébrale connu.
III. Il n’y a pas de nécessité de donner de traitement antiépileptique de fond chez les
patients avec CF simples, même si récidives multiples.
IV. Risque cumulé d’épilepsie est compris entre 2,4% pour les sujets ayant des antécédents
de CF simples et 6 a` 8 % pour ceux ayant des antécédents de CF compliquées.
1. TYPES
2. ETIOLOGIES
× Néonatale
⊗ Post asphyxie néonatale avec encéphalopathie anoxo-ischémique (30-50%)
⊗ Génétique : mutation KCNQ2, SCN1, … (caractère familial)
⊗ Traumatismes obstétricaux
⊗ Troubles métaboliques (hypoGlc (6-10%) -Na-Ca2+ (6-15%) -Mg)
⊗ Maladies métaboliques à début néonatal : Amino-acidopathies, Maladies
mitochondriales, Déficit en pyridoxine et pyridoxal, anomalies du transfert du
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NB : Malformation du SNC
3. CLINIQUE
Souvent brève et subtile. Au moindre doute, il faut réaliser un électro encéphalogramme (EEG).
Les phénomènes cliniques s’accompagnent de pointes, d’ondes rythmiques ou d’un
aplatissement du tracé. L’aspect du tracé de fond permet d’établir un diagnostic de gravité et un
pronostic en fonction de son évolution.
nouveau-né à terme
× Crises cloniques (23 %) : généralisées ou focales mais aussi multifocales, asymétriques,
asynchrones, uni ou bilatérales.
× Crises myocloniques (18 %) : segmentaires et rapides (penser maladies métaboliques)
× Crises toniques (5 %) : généralisées ou focales dont les mouvements toniques des yeux
NB : DD trémulations, myoclonies d’endormissement
Il n’existe pas de définition consensuelle de l’état de mal épileptique chez le nouveau-né. Compte
tenu des données expérimentales et cliniques, nous considérons qu’une durée de crise > 15 min
ou un nombre de crises répétées subintrantes supérieur à 3 en 30 minutes constituent une
indication thérapeutique.
Si service néonatal sans soins intensifs, préférable de remplacer le Midazolam par la Phénytoïne
en solution saline dose de charge 20mg/kg IV lent (30min), puis si inefficace Phénytoïne
10mg/kg IV lent (30min). Si efficace, Dosage Phénytoïne à H2 même si situation est stabilisée et
à H8.
Ne pas donner de lidocaïne si patient sous diphantoine, risque majeur de problème cardiaque.
arrêt du Tx
1,75mg/kg/h
Hypothermie 3,5mg/kg/h
2mg/kg 7mg/kg/h (3,5h) (12h) puis
≤ 2,5kg (12h)
arrêt du Tx
6. ANAMNESE
Quelle est l’histoire détaillée de la crise ? Quels sont les éléments déficitaires postcritiques ?
D’autres signes orientent plus spécifiquement vers les réseaux neuronaux impliqués : aphasie
post critique évoquant une implication de l’hémisphère dominant, déficit moteur une
implication centrale controlatérale, amnésie prolongée une implication bitemporale…
Une crise de plus de 30 minutes, phase postcritique non comprise doit faire porter le diagnostic
d’état de mal épileptique avec un bilan spécifique.
Dans la moitié des cas, le diagnostic d’épilepsie partielle se fait au cours d’une première
généralisation, qui peut avoir lieu plusieurs mois, voire années après le début de l’épilepsie.
7. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
7.1. Biologie-hématologie
La recherche d’anomalies métaboliques est peu rentable devant une première crise après l’âge
de six mois. En pratique, il peut être utile de vérifier que l’ionogramme sanguin (natrémie,
calcémie) et la glycémie sont normaux avant l’âge d’un an. Il n’y a pas d’indication de bilan
sanguin systématique après un an, sauf en cas d’histoire clinique évocatrice ou de troubles
persistants de la conscience
7.2. Électroencéphalogramme
Il est recommandé de réaliser un EEG sans urgence mais le plus tôt possible, compte tenu des
possibilités, dans des conditions d’enregistrement correctes. L’EEG doit systématiquement
comprendre du sommeil avant trois ans et, si possible, quel que soit l’âge chez l’enfant (choisir
des horaires de sieste, chez les grands, faire l’EEG après privation de sommeil).
Un EEG normal n’élimine pas le diagnostic d’épilepsie, il peut être utile de le répéter à distance
(15 jours). Un EEG anormal doit aboutir à un diagnostic de la cause occasionnelle ou du type
d’épilepsie débutante. Dans le cas contraire, un avis spécialisé doit être demandé.
7.3. Autres
Les crises chez l’enfant sont très rarement révélatrices de tumeurs à haut potentiel de
croissance, même lorsqu’elles sont partielles. Une imagerie cérébrale n’est indiquée en urgence
que si l’interrogatoire retrouve des éléments pouvant faire évoquer un caractère symptomatique
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
En l’absence de fièvre, l’examen du LCR n’est pas utile en urgence (Auto Ac ADEM)
8. ETIOLOGIE
× Petite enfance
⊗ Spasmes infantiles : syndrome de West (surtout à l’endormissement)
⊗ Syndrome de Lennox-Gastaut à régression du développement psychomoteur
⊗ Épilepsie type absence : favorisée par l’hyperpnée. Interaction parfois avec les
apprentissages scolaires. Prédominance féminine.
⊗ Epilepsie bénigne rolandique : crises tonico-cloniques dans le sommeil, crises
focales à l’éveil (déformation faciale, déviation de la langue)
× Adolescence
⊗ Epilepsie myoclonique bénigne : mouvement stéréotypés le matin, favorisée par
le manque de sommeil et l’alcool. Peut évoluer vers des crises tonico-cloniques
généralisées en cas d’absence de traitement.
⊗ Epilepsie type absence
× Autres causes de convulsions :
⊗ Spasme du sanglot
⊗ Troubles métaboliques : hypoGlc, hypoNa+, hypoCa2+
⊗ Infectieuses : méningite, encéphalite, abcès cérébral
⊗ Traumatiques : hématome, fracture
⊗ AVC : thrombophilie, troubles de l’hémostase, post opératoire
⊗ Encéphalite : infectieuse, herpétique, ADEM
⊗ Toxiques : médicamenteux, CO
⊗ Oncologique : tumeur (notamment fosse postérieure)
⊗ Cardiaques : QT long à syncope
⊗ Syncope (bas débit sur hypovolémie, anaphylaxie, choc)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1. DEFINITION
Un EMC se définit comme une crise d’épilepsie généralisée qui dure 30 minutes ou plus ou
lorsque des crises d’épilepsie successives sont tellement nombreuses sur 30 minutes qu’elles ne
permettent pas au patient une récupération d’un état de conscience normal
2. ETIOLOGIES
3. TRAITEMENT
5/ Accès IV périphérique : dosage des antiépileptiques (AE), glycémie, iono (Ca, Mg, Na),
hémato, fonction hépatique, coagulation, perfusion (NaCl 0.9%, pas glucosé) (0-5min)
6/ Examen médical et neurologique (0-5min)
7/ Exclure causes spécifiques réversibles de convulsions : hyponatrémie, hypoglycémie,
hypocalcémie, hypomagnésémie, hypertension artérielle systémique maligne, etc.
4. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
× Biologie : glycémie, calcémie, natrémie, dosage des antiépileptiques pris par le patient,
dosages toxicologiques selon l’orientation, urée, créatinine, hématologie, GOT, GPT,
coagulation, hémocultures et CRP si fièvre >38°C, gazométrie et lactate artériel,
× Ponction lombaire si fièvre, syndrome méningé, ou immunodépression : chimie,
cytologie et bactériologie du LCR, sérologies sanguines et PCR virales
× Électroencéphalogramme
× Imagerie en urgence : scanner cérébral ou IRM cérébrale à discuter en fonction de la
clinique.
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un bébé de 4 mois est amené car il a présenté des mouvements tonico-cloniques à domicile
avec perte de connaissance. Il a une température à 38°7 C à la garde. Son état général paraît bon.
Que faites-vous ? »
1. ANAMNESE
1. EXAMEN COMPLEMENTAIRES
2. ATTITUDE
SOURCES :
⬧ Weber
⬧ Vade Mecum de néonatalogie de Rocourt
⬧ Lissauer
⬧ Guide SIP
⬧ Protocole HUDERF sur l’état de mal, Annexe 3
⬧ Protocole HUDERF sur les convulsions fébriles, Annexe 4
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 4 mois pleure et gémit de manière intermittente. Son abdomen est très sensible
sans signes péritonéaux. Que faites-vous ?»
ANTECEDENTS
HISTOIRE ACTUELLE
CLINIQUE
× Biologie : NFS, ionogramme, fonction hépatique, rénale, glycémie, BhCG, BU, lipase
× Imagerie (orientation chirurgicale, douleurs nocturnes, récidivantes)
⊗ Echo abdo : suspicion d’invagination (!! purpura de Henoch-Schonlein),
appendicite, trauma, douleurs hypogastriques (torsion).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Gastro-entérites Gastro-entérite
« Un enfant de trois ans a toussé violemment après avoir mis un petit jouet en bouche. Il a
présenté une cyanose transitoire. Actuellement il a un léger bronchospasme. Que faites-vous ? »
ÉPIDÉMIOLOGIE
× L’inhalation de corps étrangers concerne dans 2/3 des cas des garçons.
× Principalement avant 3 ans.
× Pics d’incidence principaux : 2 ans et 6-8 ans.
Les corps étrangers peuvent être :
× Organiques (alimentaires dans 2/3 des cas, avec les cacahuètes en grand vainqueur)
× En plastique, en métal
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
Les corps étrangers de nature alimentaire (les cacahuètes particulièrement) et organique sont
mal tolérés par la muqueuse bronchique et peuvent déclencher une réaction inflammatoire
plus importante que des corps étrangers métalliques par exemple.
Un corps étranger arrondi traversera plus facilement la glotte mais peut être responsable d’une
obstruction plus importante en aval par moulage des bronches.
S’ils passent la trachée, les corps étrangers, quels qu’ils soient, ont tendance à descendre vers la
bronche souche droite, qui est plus verticale et plus large que la gauche à cet âge de la vie.
Attention toutefois qu’un corps étranger dans la trachée peut remonter et se bloquer au niveau
de la sous-glotte suite à un essai d’extraction ou des efforts de toux.
Le blocage d’un corps étranger dans une bronche ou une bronchiole va provoquer un
phénomène de trapping : il empêche la sortie de l’air contenu dans les voies aériennes d’aval de
sortir, ce qui mène à un emphysème obstructif. Par la suite, une réaction inflammatoire va se
développer autour du corps étranger et peut mener à un granulome important masquant le
corps étranger lors de l’endoscopie.
FACTEURS DE RISQUE
× Les enfants de cet âge sont particulièrement à risque du fait qu’ils sont incapables de
broyer efficacement les aliments.
× La fausse route est favorisée par une inspiration brusque : pleurs, cri, toux, peur,
surprise.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
CLINIQUE
Suite à cet épisode, soit l’enfant arrive à expulser ou avaler le corps étranger, soit l’objet reste
coincé à un endroit des voies respiratoires.
3. EXAMEN CLINIQUE
× Un stridor
× Une augmentation du rythme respiratoire
× Un tympanisme homolatéral
× Une diminution du murmure vésiculaire et/ou du frémitus vocal
× Un bronchospasme uni ou bilatéral
× Un shift médiastinal
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de trois ans a toussé violemment après avoir mis un petit jouet en bouche. Il a
présenté une cyanose transitoire. Actuellement il a un léger bronchospasme. Que faites-vous ? »
lieu ?
× Auscultation et percussion : rechercher tympanisme unilatéral, sibilances, diminution
unilatérale du murmure vésiculaire
× Radio de thorax en inspiration et expiration forcée
× Endoscopie pour retirer le corps étranger
× Surveillance hospitalière de 24h sous antibiothérapie et corticothérapie
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 13 mois s'est réveillé la nuit avec une toux aboyante et un stridor. Il respire
difficilement et paraît stressé. Il a 37°5 de température et le nez qui coule. Que faites-vous ? »
EPIDÉMIOLOGIE
DÉFINITION
La laryngite est une inflammation de la muqueuse laryngée (par continuité des muqueuses
nasales et pharyngées) et s’étendant souvent à la trachée chez les enfants, alors appelée
laryngotrachéite ou laryngite sous-glottique. Elle se manifeste par une inflammation de la
muqueuse et des sécrétions accrues affectant les voies aériennes. Le danger chez le jeune enfant
est dû à la formation d’un œdème de la région sous-glottique en raison du rétrécissement
critique de la trachée.
ETIOLOGIES
1. VIRALES
× Mycoplasma pneumoniae
× Surinfections secondaires par S. aureus, Strepto pyogenes et Strepto pneumoniae.
CLINIQUE
1. ANAMNESE
× Préciser le contexte initial, le caractère brutal ou non de l’arrivée des symptômes, leur
durée et leur évolution
× Antécédents de laryngite
× Conditions prédisposant à une détresse respiratoire (laryngomalacie, troubles
neuromusculaires, …)
× Présence de fièvre
× Douleur de gorge
× Dysphagie
× Hypersalivation (suggère épiglottite ou abcès rétropharyngé)
× Qualité de l’alimentation (solide et liquide)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2. CLINIQUE TYPIQUE
Les manifestations cliniques classiques sont une toux aboyante, un stridor rauque et un
enrouement généralement précédé d’une pyrexie et d’un coryza. Les symptômes débutent et
empirent souvent la nuit.
L’enfant garde habituellement un bon état général mais si l’obstruction est importante :
3. EXAMEN PHYSIQUE
× Etat général, paramètres vitaux (RC, RR, SatO2), état neurologique, hydratation
× Tirage, battement des ailes du nez, grunting, utilisation des muscles respiratoires
accessoires, degré d’expansion thoracique
× Qualité de la voix
× Adénopathies
× ORL : pharynx, épiglotte, membranes, déviation de la langue, salivation, tympans
4. AUSCULTATION PULMONAIRE
1. CAUSES FREQUENTES:
× Laryngite virale
× Épiglottite : Aspect septique, évolution rapide, pas de toux, voix conservée, dysphagie,
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
× La biologie et la radiographie sont inutiles, sauf en cas de doute sur le diagnostic et pour
pouvoir éliminer d’autres causes (épiglotte, abcès rétropharyngé).
× La radiographie de thorax montre le « signe du clocher » formé par l’œdème des tissus
sous-glottiques
× Le diagnostic étiologique pourra être fait sur des sécrétions nasopharyngées si cela
s’avère nécessaire.
× Bilan ORL avec fibroscopie
CARACT. 0 1 2 3 4 5
TIRAGE
Absence Faible Modéré Sévère
STRIDOR Au
Au
rep
rep
os,
Lors de os,
san
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Absence s
itati stét
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CYANOSE Lors de
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PASSAGE Sévèrem
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Normal Diminué dim
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ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE
La laryngite est une maladie auto-limitée, le traitement est le plus souvent symptomatique.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1. LARYNGITE BENIGNE
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 13 mois s'est réveillé la nuit avec une toux aboyante et un stridor. Il respire
difficilement et paraît stressé. Il a 37°5 de température et le nez qui coule. Que faites-vous ? »
1. ANAMNESE
2. EXAMEN PHYSIQUE
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
× Dexaméthasone 0,6mg/kg PO
× Aérosol de sérum physiologique pour humidifier
× Hydratation orale
× Si plus sévère : ajouter aérosol d’adrénaline et réévaluer
5. PRISE EN CHARGE
⚠ Remarques : garder l'enfant en position assise, examen clinique initial minimal (éviter
l'examen de la bouche !)
× Traitement :
⊗ Score léger (0-3) : retour à domicile. Humidification, antipyrétiques si nécessaire.
⊗ Score modéré (3-5) : bétaméthasone 0,15 mg/kg per puis ré-évaluer après 30 à
60 minutes.
⊗ Score élevé (>=5) : aérosol d'adrénaline (0,1 ml/kg, max 5 ml) et bétaméthasone
per os. Si le score reste >4, répéter l'aérosol d'adrénaline.
⇨ Surveillance de 4 à 6 heures après l'aérosol d'adrénaline (effet rebond possible avant
l'efficacité des corticoïdes).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
P22 – MUCOVISCIDOSE
EPIDÉMIOLOGIE
DÉFINITION
PHYSIOPATHOLOGIE
Le gène CFTR code pour la protéine CFTR qui a une fonction canal chlore. Ce canal chlore muté
entraîne donc une altération du transport ionique à travers l’épithélium et un déficit de chlore
extracellulaire et donc un déficit d’hydratation du mucus.
Cette mutation touche les glandes de l’appareil digestif, respiratoire ainsi que le tractus génital
et les glandes sudoripares > Modification de la qualité du mucus, qui devient déshydraté, épais,
collant, visqueux et obstructif > diminution de la clairance muco-ciliaire > inflammation,
infection > destruction tissulaire.
Au niveau des glandes sudoripares, le canal est inversé par rapport aux autres tissus : excès
d’électrolytes (NaCl) en extracellulaire par diminution de réabsorption de NaCl à partir de la
lumière.
CLINIQUE
1. COMPLICATIONS DIGESTIVES
5. HYPOFERTILITE MASCULINE
× Azoospermie sur involution des canaux déférents (Bouchons muqueux dans les CD in
utéro)
6. ATTEINTE ORL
Rhinosinusite chronique
Pour toutes les complications : Le tableau clinique dépend de la nature de la mutation : plus
l’activité de la protéine diminue, plus les organes sont atteints et la pathologie est
symptomatique tôt.
Le tableau peut donc se résumer à une infertilité par azoospermie découverte fortuitement si
l’activité du canal chlore est bien conservée, une atteinte uniquement pulmonaire ou être
accompagné d’une atteinte pancréatique.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
8. DIAGNOSTIC POSITIF
× Plusieurs signes cliniques ou fratrie malade ou dépistage néonat positif ET 2 tests
sueurs positif
× Différence de potentiel nasal en cas de tests à la sueur douteux mais moins utilisé en
pratique
× Génétique par 2 mutations du gène CFTR
1. SYMPTOMATOLOGIE
Les exacerbations infectieuses respiratoires se manifestent rarement par de la fièvre et des
infiltrats radiologiques nets, mais plutôt par des indices plus subtils tels que :
× Aggravation ou modification de la toux ++
× Expectorations plus abondantes ou modification de la couleur ++
× Désaturation (rare), dyspnée, douleur thoracique, diminution fonction respiratoire
aux EFR
× Perte de poids, anorexie
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Asthénie
× Hémoptysie (2%)
× ⚠ < 6 ans : infection ORL avec aggravation de la toux > 3j = exacerbation (moins
2. GERMES
Les germes les plus fréquents sont : S. Doré, Pseudomonas aeruginosa, (H. influenzae)
3. ATTITUDE
3.1. Dans l’urgence :
Oxygénothérapie, évaluation du travail respiratoire -> support ventilatoire si nécessaire, pH
(on suppose qu’à 5 ans, il n’a pas une saturation à 91% tout le temps…). Si clinique de sepsis
appeler l’USI : Meropeneme+ Amikacine IV ou Ceftazidime+Amikacine+Vancomycine IV selon
les germes portés.
3.2. Anamnèse :
× Etat général altéré ?
× Contexte fébrile (absence de fièvre n’exclut pas l’exacerbation) ? Symptôme d’une
grippe ou autre infection virale (possible même si vacciné) ? Pneumonie bactérienne ?
× Douleurs thoraciques ? Hémoptysie ? Coloration des expectorations ?
× Traitement habituel -> souvent nombreux médicaments -> mieux vaut imprimer la
dernière note de consultation et vérifier avec les parents si rien n’a changé.
3.3. Examen clinique
× Poids : chute du poids est très souvent associée à une chute de la fonction respiratoire
!
× Examen complet classique, mais points d’attention qui peuvent orienter vers une
muco sévère : hippocratisme digital, thorax en tonneau, hypertrophie des muscles
respiratoires accessoires (serait très étonnant de nos jours à 5 ans mais…).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2/ Si suspicion d’infection virale en période hivernale : Tamiflu, même si le test rapide est
négatif (sensibilité pas parfaite…)
3/ (Antifungiques) : à priori les champignons ne donneront pas une clinique aigue sauf si
fungémie… mais le patient sera alors catastrophique et ne présentera pas qu’une
désaturation et quelques crachats…
4/ Kinésithérapie respiratoire : 2x/jour avec percusionnaire : capital ⚠ autant que les
antibios. Le kiné fera également les soins de nez habituels avec du sérum hypertonique.
5/ Physiothérapie + mucolytiques incluant aussi d’autres approches (anti-
inflammatoires, bronchodilatateurs, O2 si nécessaire) : aérosols de Pulmozyme et/ou
Mucoclear au moins 2x/jour.
6/ Hospitalisation est nécessaire au début (toujours prévenir le/la pneumologue de garde)
7/ Veiller à une bonne hydratation (surtout si fièvre) + vérifier apports caloriques
8/ Poursuivre les autres traitements de la maison (Créon, vitamines ADEK, corticoïdes
inhalés si nécessaire…)
9/ CPAP : pas forcément mais plus vite qu’avec un autre patient. Si atélectasie à la radio, si
oxygénothérapie nécessaire plus de 24 heures, ou si signes de détresse respiratoire
francs : ne pas hésiter
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
P23 - PURPURA
DÉFINITION
= À l’opposé du purpura fulminans, la grande majorité des purpuras fébriles sont bénins et liés
le plus souvent à un épisode viral simple.
× Évaluer la gravité
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
⊗ Fièvre
⊗ Caractéristiques (extensif, ecchymotique, nécrotique)
⊗ Tolérance hémodynamique
× Purpura fébrile
⊗ Prise en charge sans examen !
⊗ PL contre-indiquée si état hémodynamique instable Ok si stable
⊗ Bilan infectieux après traitement initial
× Purpura non fébrile
⊗ Bilan : Hémato + NFS, PT, aPTT, VS, CRP, VPM, recherche de schizocytes, test de
Coombs direct, LDH, bilirubine, haptoglobine, D-dimères, sérologies, dosage des
immunoglobulines
� Taux de plaquettes à rechercher systématiquement !!
⊗ Non thrombopénique (>150 000/mm3) : Purpura rhumatoïde, mécanique,
médicamenteux
⊗ Thrombopénique (<150 000/mm3) :
◆ Périphérique
▪ Thrombopénie isolée : PTI, maladies virales (MNI, rubéole, varicelle,
…)
▪ Thrombopénie dans un contexte particulier : CIVD, SHU, …
◆ Centrale : Myélogramme systématique !
× Conclusion
⊗ L’évaluation précise d’un enfant présentant un purpura permettra d’orienter la
prise en charge.
⊗ Le diagnostic repose essentiellement sur l’interrogatoire et l’examen clinique.
⊗ Des examens complémentaires simples et accessibles compléteront la démarche
diagnostique.
⊗ Il faut en priorité éliminer un purpura fulminans ou toute autre forme d’infection
invasive à méningocoque.
⊗ Hors contexte infectieux, le purpura rhumatoïde et le purpura thrombopénique
immunologique sont à évoquer chez l’enfant.
3. EVALUATION BIOLOGIQUE
Se rappeler qu'il n'y a pas de test de screening capable d'identifier tous les troubles de
l'hémostase. C'est pourquoi l'anamnèse reste un élément primordial de la mise au point. Les
investigations suivantes permettent une orientation diagnostique :
Peut-être dosé par une méthode fonctionnelle (fibrinogène coagulant- détection d’une
hypofibrinogénémie) et une méthode immunologique, celle-ci n’est effectuée qu’en cas de
suspicion de dysfibrinogénémie
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de quatre ans est amené par ses parents car il présente des pétéchies multiples
confluentes, certaines ecchymotiques sur l'ensemble du corps, sans température. Que faites-
vous ? »
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 3 ans présente des œdèmes depuis la veille et une prise de poids de 2 kg. Il n’y a
pas d’autre signe clinique. Que faites-vous ? »
MÉCANISMES DE L’ŒDÈME
× Caractère aigu/chronique
× Prurit, urticaire, spasticité...
× Diurèse
× Dyspnée
× Apports alimentaires, cassure courbe pondérale
× Œdème généralisé/localisé
× Hépatomégalie ? turgescence jugulaire ?
× HTA ?
× Circulation veineuse collatérale ?
SYNDROME NÉPHROTIQUE
1. DÉFINITION
× Œdème
× Protéinurie importante (> 50 mg/kg/jour ou >3g/24h chez l’adulte ou rapport
protéinurie/créatinurie > 2 g/g créat)
× Hypoalbuminémie (< 30 g/L) et hypoprotidémie (< 60 g/l)
2. CAUSES
× SN primaire ou idiopathique (le plus fréquent)
× Congénital (début précoce < 1 an, souvent associé à hématurie, HTA, rash)
× Secondaire à pathologie glomérulaire (infection, auto-immunité, …)
3. CLINIQUE
× Œdème paupières + déclives, d’apparition brutale, prise de poids Ascite/épanchement
pleural associé si albuminémie < 15 g/l Hypotension, choc/hypertension (par
hyperaldostéronisme secondaire)
× Hyperlipidémie (par augmentation synthèse lipoprotéines par le foie et par diminution
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
de lipoprotéine lipase)
× Hypercoagulabilité, thromboses
× Complications infectieuses
4. MISE AU POINT
× Poids, TA
× Bio (EHC, iono, U/C, prot, albumine, CRP, VS, antithrombine – fibrinogène – D-dimères,
sérologies virales, bilan lipidique, complément, FAN, ANCA)
× Tigette, spot urinaire (Na+, K+, protéines, créatinine)
5. PRISE EN CHARGE
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 3 ans présente des œdèmes depuis la veille et une prise de poids de 2 kg. Il n’y a
pas d’autre signe clinique. Que faites-vous ? »
« Un enfant de trois ans présente des urines brunâtres. Il est fatigué au moindre effort et sa
tension artérielle est de 18/11. Que faites-vous ? »
EPIDEMIOLOGIE
× La fréquence de l’IRA est mal connue chez l’enfant car peu d’études sont disponibles.
× Cependant, c’est une éventualité plus rare chez l’enfant que chez l’adulte, en dehors de la
période néonatale.
× Elle touche avec prédilection les NN, particulièrement vulnérables, avec 3 à 10 % d’IRA
parmi les NN admis en unité de soins intensifs.
× L’IRA est également plus fréquente parmi les enfants hospitalisés que dans la population
pédiatrique générale.
ETIOLOGIES PRINCIPALES
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
= Arrêt brutal de la fonction rénale, traduite par une élévation de la créatinine plasmatique.
L'IRA est associée à l’incapacité des reins à excréter les déchets du métabolisme azoté avec une
élévation de l’urée sanguine et à maintenir l’équilibre hydroélectrolytique de l’organisme. Ces
anomalies de survenue brutale sont potentiellement réversibles.
1/ In utero, la filtration glomérulaire est très faible, l’épuration du fœtus étant effectuée par la
mère, grâce aux échanges placentaires.
2/ Après la naissance, la filtration glomérulaire est de l’ordre de 20 ml/min/1,73m² chez le NN à
terme, et augmente progressivement au cours des premières semaines.
× À la naissance, la créatinine de l’enfant est la même que celle de sa mère quelle que soit
sa fonction rénale, y compris en cas d’agénésie rénale.
× Elle baisse normalement au cours de la première semaine.
× En cas d’IRA, cette décroissance ne se fait pas, puis la créatinine s’élève.
CLINIQUE
On peut aussi observer des signes et symptômes rattachés à la maladie qui cause l’insuffisance
rénale aiguë.
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Il faudra éliminer rapidement devant une anurie une possible rétention aiguë d’urine. Il faut se
méfier également d’une diarrhée aqueuse mouillant les couches et masquant l’anurie.
Les différents problèmes résultant de l’insuffisance rénale peuvent nécessiter d’autres examens
(Rx pulmonaire, ECG, échocardiographie, tomodensitométrie cérébrale, ...).
IR PRE-RENALE IR ORGANIQUE
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
Les patients en IRA nécessitent une surveillance étroite et devraient être traités dans un centre
où une dialyse péritonéale ou une hémodialyse peut être entreprise en cas de nécessité. Les
éléments suivants doivent être surveillés :
2. ÉQUILIBRE ÉLECTROLYTIQUE
Le problème le plus à craindre est l’hyperkaliémie induisant des anomalies ECG (ondes T
pointues, élargissement du QRS) et des arythmies. L’hyperkaliémie est traitée par :
Chez le patient instable dont la kaliémie dépasse 7 mmol/L : Passage du potassium du milieu
extracellulaire vers le milieu intracellulaire en donnant :
× Posologie de certains médicaments doit être diminuée et leur taux sérique doit être
mesuré si possible (Aminosides).
× Éviter les agents néphrotoxiques. Si possible, la digitaline doit être évitée.
6. DIALYSE
« Un enfant de trois ans présente des urines brunâtres. Il est fatigué au moindre effort et sa
tension artérielle est de 18/11. Que faites-vous ? »
L’hypertension oriente vers une atteinte rénale avec un tableau de syndrome néphritique avec
IRA, HTA et hématurie.
Traitement selon la cause (souvent supportif (GNPS), parfois nécessite un traitement par
corticoïdes ou plasmaphérèse dans les pathologies auto-immunes : Granulomatose avec
polyangéite, lupus, Goodpasture, ...)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
P26 – ANEMIES
« Un enfant de cinq ans est amené car il est très pâle et fatigué. Il paraît cliniquement
sévèrement anémique. Son hémoglobine est de 5g/dl, son VCM de 48 fl. Que faites-vous ? »
DÉFINITION ANÉMIE
× Nouveau-né, Hb < 14 g/dl × Avant 1 an, Hb < 10 g/dl × Entre 1-12 ans, Hb < 11
g/dl
ANAMNÈSE
EXAMEN PHYSIQUE
EXAMEN BIOLOGIQUE
microangiopathique
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
Un enfant de cinq ans est amené car il est très pâle et fatigué. Il paraît cliniquement sévèrement
anémique. Son hémoglobine est de 5g/dl, son VCM de 48 fl. Que faites-vous ?
P27 – IMMUNODEFICIENCE
« Un enfant de 1 an venant d’Afrique et de mère séropositive présente une fièvre élevée. Il est
dyspnéique. À la radiographie, on met en évidence des signes de pneumonie interstitielle. Que
faites-vous ? »
EPIDÉMIOLOGIE
DÉFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
1. IMMUNODEFICIENCES PRIMAIRES
× Plus de 150 anomalies génétiques sont actuellement connues.
× Les différentes composantes du système immunitaire peuvent être affectées : immunité
humorale, cellulaire, le système de la phagocytose ainsi que le complément.
× Quelques pathologies à titre d’exemple :
⊗ Déficits de l’immunité humorale (70% des IDP) = hypo et
agammaglobulinémies : Déficit immunitaire commun variable, déficit sélectif en
IgA/G/M/E, agammaglobulinémie liée à X
⊗ Déficit de l’immunité cellulaire : syndrome de Di George, ...
⊗ Déficits combinés (immunités humorales + cellulaire) : Déficit Immunitaire
Combiné Sévère (SCID), Syndrome de Wiskott-Aldrich, Ataxie-Télangiectasie, ....
2. IMMUNODEFICIENCE SECONDAIRE
Perte de fonction du système immunitaire à la suite d’une exposition à des agents infectieux
comme le HIV, dans le cadre de cancers principalement hématologiques, de traitement par
corticoïdes, chimiothérapie ou immunosuppresseurs, d’états pathologiques comme le diabète, la
mucoviscidose, l’insuffisance rénale, la malnutrition et les carences (en zinc par exemple), les
maladies auto-immunes, ....
FACTEURS DE RISQUE
DÉPISTAGE
1. ID PRIMAIRE
× Pas de dépistage néonatal des ID primaires en Belgique.
× Des études sont en cours en Europe en vue d’évaluer la faisabilité du dépistage néonatal
du SCID par quantification des TRECs (T-cell Receptor Excision Circle) sur cartes de
Guthrie.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Le dépistage des SCID par quantification des TRECs est réalisé dans plusieurs états
américains et en Ontario au Canada.
2. ID SECONDAIRE
× Des sérologies VIH sont réalisées chez les femmes enceintes en Belgique.
CLINIQUE
1. ANAMNESE
× Préciser l’histoire de l’affection actuelle.
× Préciser les antécédents de l’enfant : grossesse, accouchement, croissance, vaccination
(réaction au vaccin, développement de la maladie malgré le vaccin), médicaments,
antécédents médicaux et chirurgicaux, antécédents familiaux (infections récurrentes,
mort précoce inexpliquée, consanguinité), environnement social de l’enfant, ...
× 10 signes d’alerte évoquant une ID primaire, les 3 premiers étant les plus prédictifs :
1/ Histoire familiale d’ID ou de mort inexpliquée avant l’âge 30 ans
2/ Retard de croissance de l’enfant
3/ Nécessité d’usage d’antibiotiques IV pour guérir l’infection
4/ Au moins 4 otites en un an
5/ Au moins 2 sinusites en un an
6/ Au moins 2 pneumonies en un an
7/ Abcès cutanés ou d’organe à répétition
8/ Mycoses persistantes de la bouche ou de la peau
9/ Diarrhée persistante
10/ Antibiothérapie d’au minimum 2 mois faiblement efficace
× ⚠ Pensez à une ID secondaire également et en rechercher les causes en fonction des
éléments cliniques et anamnestiques.
2. EXAMEN PHYSIQUE
× Complet et détaillé.
× Examiner attentivement la peau, les muqueuses et les phanères vu l’association de
certains types d’ID primaire à des atteintes cutanées tel que l’eczéma.
× Rechercher des traits dysmorphiques vu la présence d’une ID dans certains syndromes
(Syndrome de Di George).
3. CLINIQUE
× D’infections
× De manifestations auto-immunitaires (cytopénies auto-immunes, glomérulonéphrite,
arthrite, vitiligo, lupus, thyroïdite,)
× De cancers (lymphomes, cancers épithéliaux, thymome, ...).
Les infections sont de loin la manifestation la plus fréquente. Elles sont souvent récurrentes ou
de longue durée avec échec des traitements conventionnels, atteintes anormalement sévères
(septicémies, méningite, atteinte cutanée extensive, ...), et localisées au niveau de sites
inhabituels (abcès profonds, ...).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Signalons que l’âge d’apparition des infections varie également en fonction du type d’ID. Les
SCID sont caractérisés par un début souvent très précoces après la naissance. Les déficits
humoraux sont un peu plus tardifs grâces à la présence des Ig d’origine maternelle (passage
transplacentaire, allaitement maternel).
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
× Une Rx du thorax peut être intéressante à réaliser. L’absence de silhouette thymique est
typique du syndrome de Di George ou du SCID (Insuffisant pour poser le diagnostic).
2. EN SECONDE INTENTION
Des examens de seconde intention peuvent être demandés en fonction des résultats :
× Immunophénotypage lymphocytaire
× Dosage des sous-types d’immunoglobulines
× Evaluation de l’activité du complément
× Diagnostic génétique peut être demandé.
⚠ Un grand nombre de tests très spécifiques existent pour spécifier le type exact d’anomalie
immunologique.
Bien sûr, si l’enfant présente une infection, la mise au point de celle-ci doit être réalisée.
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE
Dans le cadre de divers désordres avec déficit dans la production ou la fonction des Ig :
× Immunoglobulines spécifiques (sérum de donneur) : AntiCMV, VZV
× Anticorps monoclonal humanisé anti-RSV
1.4. Vaccinations
× De manière générale, les vaccins vivants atténués doivent être évités.
× Les vaccins inactivés et sousunitaires ne sont pas plus risqués que chez
l’immunocompétent et sont recommandés.
× La réponse immune peut être qualitativement et quantitativement moindre que chez les
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
patients immunodéprimés mais l’efficacité des vaccins dans ces groupes de patients est
difficile à évaluer, les taux d’Ig n’étant pas une mesure optimale de la protection après
vaccination.
× La vaccination est recommandée tant qu’il existe un bénéfice pour les patients.
2. TRAITEMENT DES INFECTIONS
Traitement empirique d’abord, ciblé ensuite, 2 à 3 fois plus long que les recommandations
standard
3. TRAITEMENT « ÉTIOLOGIQUE »
× ID primaires : le traitement curatif le plus commun reste la greffe de cellules souches
hématopoïétiques dans les cas graves. Certains traitements par remplacement
enzymatique sont disponibles. La thérapie génique est une voie d’avenir.
× ID secondaires : traitement de la pathologie sous-jacente si possible.
« Un enfant de 1 an venant d’Afrique et de mère séropositive présente une fièvre élevée. Il est
dyspnéique. À la radiographie, on met en évidence des signes de pneumonie interstitielle. Que
faites-vous ? »
Insister sur les antécédents de l’enfant (grossesse, accouchement par quelle voie, (poids, taille,
PC), sérologies à la naissance, traitement, allaitement maternel, épisodes infectieux préalables,
récurrence, vaccinations reçues, préciser la maladie de la mère (mode de contamination,
traitement, charge virale)
P28 – HEMATURIES
« Un enfant de 7 ans présente une hématurie macroscopique de sang rouge après une séance de
sport intense. Il n'a aucune douleur. Que faites-vous ? »
EPIDÉMIOLOGIE
DÉFINITION
PRISE EN CHARGE
1. PARAMETRES
× HD et respiratoires => Exclure un état de choc.
2. ANAMNESE
⇨ Classique !
× Premier épisode ?
× Circonstance d’apparition, depuis combien de temps, mode évolutif.
× Signes et symptômes associés
⊗ Pyrexie
⊗ Douleurs
⊗ Mictalgie/dysurie
⊗ Céphalées/Troubles visuels
⊗ Arthralgies
× Antécédents personnels et familiaux
⊗ Troubles de la coagulation
⊗ Histoire familiale d’hématurie
3. EXAMENS PHYSIQUE
× Recherche d’œdèmes (en faveur d’une glomérulopathie)
× Recherche de purpura
× Trauma
× Troubles de la coagulation
× Néphroblastome
× Hémorragie abdominale/rénale
× Glomérulonéphrite rapidement progressive avec HTA et IRA
× Lithiase
4. EXCLURE LES CAUSES DE FAUSSES HEMATURIES
× Cristaux d’urate (orangés, fréquents chez les nouveaux nés)
× Médicaments : rifampicine
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
6. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
× Indispensable
⊗ ECBU
⊗ Echographie abdomino-pelvienne
× Selon le contexte
⊗ Ionogramme sanguin, urée, créatinémie
⊗ Protéinurie
⊗ C3, C3, CH50
⊗ NFS, PLT
⊗ Dosage des IgA totales (maladie de Berger)
⊗ Calciurie et rapport Ca/créatinine urinaire
⊗ ASP, uroscanner, cystoscopie
⊗ La ponction biopsie rénale parfois discutée dans les causes glomérulaires
ETIOLOGIES
1. CAUSES GLOMERULAIRES
atteinte ophtalmique 10% (cataracte, lésions maculaires) Evolution fréquente vers l’IR
après 20 à 30 ans.
1.2. Glomérulonéphrite aiguë post-streptococcique (entre 3-12 ans, syndrome néphritique)
1.3. Glomérulonéphrite membraneuse
1.4. Lupus érythémateux disséminé
1.5. Glomérulonéphrite membranoproliférative
1.6. Glomérulonéphrite des infections chroniques
1.7. Glomérulonéphrite rapidement progressive
1.8. Maladie de Goodpasture
1.9. Purpura d’Henoch-Schönlein
1.10. Syndrome urémique-hémolytique
2. INFECTIONS
3. CAUSES HEMATOLOGIQUES
3.1. Coagulopathie
3.2. Thrombocytopénie
3.3. Drépanocytose
3.4. Hémolyse (hémoglobine dans urines et non GR)
4. CALCULS
6. EXERCICE
7. TRAUMATISME
8. TUMEURS
× Bénignes « polypes »
× Malignes (Tumeur de Wilms : la plus fréquente chez les enfants)
9. MEDICAMENTS
× (Cyclophosphamide donne des cystites hémorragique)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
TRAITEMENT
1. SELON ETIOLOGIE
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 7 ans présente une hématurie macroscopique de sang rouge après une séance de
sport intense. Il n'a aucune douleur. Que faites-vous ? »
P29 – HEMOLYSE
« Un enfant de 2 ans présente une très grave anémie brutale avec ictère et insuffisance rénale. À
l’examen hématologique, le laboratoire vous téléphone afin de vous signaler la présence de
schistocytes. Que faites-vous ? »
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
L'hémolyse est le phénomène irréversible par lequel les globules rouges sont détruits par les
macrophages et libèrent leur contenu hémoglobinique. Il s'agit d'un phénomène qui touche les
hématies à la fin de leur vie dont la durée moyenne est de 120 jours.
Cette hémolyse physiologique est essentiellement intratissulaire (moelle osseuse, foie et rate
principalement) : 80-90% des cas.
L’hémolyse physiologique peut être augmentée par des processus pathologiques. On parle alors
d’hyper-hémolyse.
CLINIQUE
1. HEMOLYSE EXTRA-VASCULAIRE
Les signes et symptômes présents sont ceux de l’anémie (fatigue, irritabilité, pâleur)
accompagnés de signes plus spécifiques qui généralement résultent en une triade typique :
× Pâleur cutanéomuqueuse
× Ictère
× Splénomégalie
2. HEMOLYSE INTRA-VASCULAIRE
Cliniquement :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Biologiquement :
× Anémie aigue
× CIVD, hyperkaliémie, LDH ++
× Hémoglobinémie plasmatique
× Hémoglobinurie
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Tous les éléments de l’anamnèse peuvent aider à élaborer le raisonnement diagnostique mais
aucun n’est constamment associé à un diagnostic ou à un mécanisme spécifique.
1. ANAMNESE
× Age de découverte
⊗ Majorité des anémies constitutionnelles découvertes avant 1 an, mais pas
systématiquement (Maladie de Fanconi, déficit en G6PD : révélation tardive)
× Facteur déclenchant ? (Favisme dans le G6PD)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
× Biologie
⊗ NFS : recherche hyperlymphocytose, leuco-neutropénie, thrombopénie associée
⊗ Recherche de plasmodium sur le frottis sanguin et goutte épaisse
⊗ Hémocultures dans les formes aiguës ou fébriles,
⊗ Etude de la morphologie des hématies sur frottis : schizocytes, sphérocytes,
hématies en forme de faucille, hématies en cibles (thalassémies), auto-
agglutination (agglutinine froide)
⊗ Le test de Coombs direct positif dans toutes les hémolyses immunologiques : AI,
immuno-allergie médicamenteuse, hémolyse posttransfusionnelle
⊗ Le bilan d'hémostase (TP, TCA, fibrinogène, DDimères) recherche des signes de
CIVD
⊗ L'électrophorèse de l'Hb : diagnostic d'hémoglobinopathie (Thalassémie,
drépanocytose), test spécifique de la sphérocytose
× Imagerie : la Rx thorax recherche :
⊗ Des adénopathies médiastinales (lymphome)
⊗ Une pneumopathie infectieuse (mycoplasme)
⊗ Une image de cancer primitif ou secondaire.
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
1/ Echanges plasmatiques
2/ Hémoglobinopathies : cfr MP05
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 2 ans présente une très grave anémie brutale avec ictère et insuffisance rénale. À
l’examen hématologique, le laboratoire vous téléphone afin de vous signaler la présence de
schistocytes. Que faites-vous ? »
1. INCIDENCE
× 2 à 3 cas/100000 /an
2. ETIOLOGIES
3 types de SHU :
× Post-infectieux
⊗ Typique post diarrhéique (shigatoxine) 90% à transport par les PN jusqu’à
l’endothélium rénal
⊗ Pneumocoque
⊗ Autre : grippe H1N1, HIV…
× Atypique, sans prodromes digestifs (anomalie génétique ou acquise de la voie alterne du
complément, déficit congénital ou acquis en ADAMTS13, anomalie du métabolisme de la
vitamine B12)
× Secondaires (toxique, lupus et anticoagulant circulant, HTA sévère...)
3. DIAGNOSTIC
5. TRAITEMENT
=> Symptomatique
« Un enfant déjà suivi pour des négligences et dont les parents sont surveillés par le service de
protection de la jeunesse est amené par la crèche car il est inconscient depuis ce matin (il était
somnolent à son arrivée avec les parents mais ne s'est pas réveillé). A l'ionogramme on constate
une natrémie. »
EPIDÉMIOLOGIE
Variable selon les études et les pays, il n’y a pas d’incidence exacte mais environ 1 élève sur 20
entre 3 et 12 ans est concerné.
On estime que chaque année, 3,5% des enfants et des adolescents font l’objet d’un signalement
et que 5% des mineurs sont victimes de la somme d’actes de maltraitance physique,
psychologique, ou de négligence.
1/ Les nourrissons sont les plus à risque de décès ou d’handicaps majeurs en cas d’abus
physiques. La négligence est une cause significative de retard de croissance, de retard de
développement et d’inadaptation sociale.
2/ A l’âge adulte, il peut en résulter de la dépression, anxiété, délinquance, abus de drogue
et d’alcool, dysfonctions sexuelles, répétition de comportements d’abus et de négligence
envers les enfants…
DÉFINITION
« Est maltraitant tout comportement et/ou attitude qui ne tient pas compte de la satisfaction des
besoins d’un enfant et constitue par le fait même une entrave à son épanouissement. Une
attitude ou un comportement maltraitant peut être intentionnel ou le résultat de la négligence,
ou de défaillances sociales »
FACTEURS DE RISQUE
Les mauvais traitements doivent faire partie du diagnostic différentiel s’il y a présence de :
× Verbalisation de l’enfant
⊗ De façon générale, il faut croire un enfant qui raconte avoir été victime de sévices.
⊗ L'histoire sera d’autant plus crédible s’il apporte des détails (temps, lieu,
attitudes et paroles de l’agresseur), la verbalisation la plus significative est la
toute première avant qu’elle ne soit contaminée par des questionnaires
suggestifs et/ou répétés.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Remarque : En faveur d’abus sexuels chez l’enfant : précocité sexuelle, masturbation excessive,
attitude séductrice, absence d’inhibition… Se méfier surtout lorsqu’il s’agit de lésions
importantes ou d’un enfant en bas âge. Une histoire qui change pour s’adapter aux trouvailles
médicales est typique dans les cas d’abus.
2.1. Cutanées
× Hématomes, éraflures, morsures, brûlures (en « gants », en « bottes », cigarette, liquides
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
chaud). Marques reconnaissables d’objets, nombre de blessures > 15, blessures multiples
d’âge différent (la succession de lésions), localisation au visage/cuir chevelu/cou/thorax
postérieur/face externe des bras/fesses, lésions récidivantes…
2.2. Oculaires
× Ecchymose périorbitaire, hémorragie conjonctivale, décollement de la rétine,
hémorragie rétinienne (spécifique à l’abus physique si hémorragies multiples et
massives touchant toutes les couches de la rétine), ...
2.3. Fractures
× De découverte fortuite, multiples, d’os particuliers (sternum, omoplates), accidentelles
très rares avant 2 ans, diaphysaire > métaphysaire… Des fractures postérieures des côtes
sont très évocatrices d’une compression thoracique.
2.4. Trauma crâniens
× Hématome du cuir chevelu, fracture du crâne, hémorragie intraparenchymateuse focale
× Syndrome du bébé secoué (WSIS): hématomes sousduraux, hémorragies sous
arachnoïdiennes, hémorragies rétiniennes dues à des mouvements d’accélération/dé
célération de la tête entraînant des déplacements du cerveau à l’intérieur du crâne → y
penser si convulsions inexpliquées, fontanelle bombante, vomissements violents.
2.5. Abdominal
× Lésions hépatiques, rénales, spléniques, pseudo-kyste abdominal
2.6. Ano-génital
× 20% des victimes vont présenter des lésions qui seront souvent non spécifiques.
× Lésions spécifiques : hymen (ecchymose, transsection), marque de succion, lacération
périanale profonde, recherche de sperme et MST.
× Rappel : avant 14 ans, pas de consentement → viol d’office.
2.7. Signes de négligence
× Aspect extérieur de l’enfant (manque de soins d’hygiène), retard pondéral (manque
d’apport sera confirmé par un gain de poids accéléré lors de la réalimentation).
× Un retard de développement qui récupère rapidement hors du milieu familial est une
preuve d’un manque de stimulation.
→ Donc, élaborer un rapport médical complet (évaluation médicale n’apporte pas toujours une
preuve de l’abus)
1. MARCHE À SUIVRE
× Etat de nécessité → le secret médical peut être dévoilé afin de protéger l'enfant Ne
jamais garantir le secret absolu.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Objectifs
⊗ Evaluation de la situation, des causes et des conséquences et si possible arrêt de
la maltraitance
⊗ Travail d’accompagnement de l’enfant et de la famille pour reconstruire un cadre
de vie sécurisant
⊗ Prévention de la négligence et de la maltraitance
× Conditions
⊗ Collaboration avec l’auteur du signalement
⊗ Collaboration avec l’entourage de l’enfant (enfant, famille, réseau social,
différents professionnels)
⊗ Intervient dans le cadre du secret professionnel (d’initiative, sur demande d’une
personne ou d’un organisme ou de l’enfant)
« Un enfant déjà suivi pour des négligences et dont les parents sont surveillés par le service de
protection de la jeunesse est amené par la crèche car il est inconscient depuis ce matin (il était
somnolent à son arrivée avec les parents mais ne s'est pas réveillé). A l'ionogramme on constate
une natrémie »
CONCLUSION
Il est important de reconnaître le plus tôt possible les situations de maltraitance (abus physique,
abus sexuel, mauvais traitements psychologiques, négligences) afin d’en empêcher les récidives
et d’apporter de l’aide aux parents avant que la situation ne devienne irrécupérable. D’un autre
côté, il faut aussi éviter de dénoncer à tort des parents innocents afin de leur éviter les
désagréments d’une enquête socio judiciaire.
« Si un médecin soupçonne qu’un enfant est maltraité, est abusé sexuellement ou subit des effets
graves d’une négligence, il doit opter pour une approche pluridisciplinaire de la situation, … Il en
informera les parents ou tuteurs (sauf si cette information peut nuire à l’intérêt de l’enfant) ou
les autorités judiciaires. Le mobile du médecin sera essentiellement la protection de la victime. »
Tout citoyen (médecin ou non) a le devoir de « porter aide et assistance à personne en danger »
(code pénal art 422 bis) et de faire cesser la maltraitance (décret 1991 de la Communauté
française). S’il ne peut atteindre seul cet objectif, il fera appel à des institutions sociales ou
médico psychosociales.
Toute personne qui, par état ou par profession, est dépositaire de secrets et a de ce fait
connaissance d’une infraction commise sur un mineur, peut, sans préjudice des obligations que
lui impose l’article 422 bis en informer le Procureur du Roi à condition :
P31 - LEUCEMIES
« Un enfant de 8 ans, suspect de mononucléose vous est envoyé par son médecin. Il est
pyrétique, présente une angine et des adénopathies cervicales. Sa rate et son foie sont
augmentés de volume. Il présente quelques pétéchies punctiformes. Comment conforter ou
exclure la proposition du médecin traitant ? »
EPIDEMIOLOGIE
Le cancer le plus fréquent en pédiatrie est la leucémie aiguë (près de 30% des cancers de
l’enfant) suivie par les tumeurs du système nerveux central (22%), les lymphomes (11,5%) et
les neuroblastomes (7%).
Chez l’enfant, 80% des leucémies aiguës sont des leucémies lymphoblastiques (LAL), le sous-
type immunologique B est beaucoup plus fréquent que le sous-type T.
Rares avant un an, le pic d’incidence se situe entre 2 et 5 ans, avec une prépondérance
masculine.
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
Les hémopathies malignes sont des néoplasies développés à partir des cellules
hématopoïétiques de la moelle osseuse et du système lymphoïde. Cliniquement, elles peuvent se
présenter sous forme de leucémies (présence de cellules néoplasiques dans la moelle osseuse et
dans le sang) ou sous formes de tumeurs solides, on parlera de lymphomes pour les cellules
lymphoïdes.
La leucémie lymphoblastique aiguë est caractérisée par l’expansion clonale dans la moelle
osseuse de cellules lymphoïdes bloquées à un stade précoce de différenciation. Cette
prolifération incontrôlée entraîne une suppression de l’hématopoïèse normale, une infiltration
des organes extra- médullaires et la libération des cellules leucémiques dans le sang. La moelle
est donc le plus souvent richement cellulaire, pauvre en mégacaryocytes, et contient, par
définition au moins 20 % de blastes. Des anomalies chromosomiques structurelles et
numériques sont retrouvées dans les blastes lymphoïdes de > 70% des patients.
FACTEURS DE RISQUE
Les principaux facteurs de risque d’hémopathies malignes chez l’enfant actuellement reconnus
sont :
CLINIQUE
Les symptômes les plus courants évoquant une LAL sont non spécifiques : fièvre, altération de
l’état général, douleurs musculosquelettiques, signes d’infections, adénopathies, saignements
(épistaxis, pétéchies). La persistance inexpliquée d’un de ces symptômes doit faire évoquer un
processus tumoral.
Les signes et symptômes dits « tumoraux » liés à la prolifération extra-médullaires des blastes :
DIAGNOSTIQUES DIFFERENTIELS
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
× Thrombocytopénie
× Leucocytose variable allant de la leucopénie à l’hyperleucocytose majeure
× Neutropénie fréquente
× Présence de formes jeunes (blastes) à l’examen direct
D’autres anomalies sont parfois retrouvées notamment en cas de prolifération cellulaire intense,
un syndrome de lyse tumorale peut s’observer : hyperuricémie, hyperkaliémie,
hyperphosphorémie, hypocalcémie.
3. AUTRES
CONFIRMATION DU DIAGNOSTIC
Le diagnostic ne peut et ne doit être porté qu’après réalisation d’un myélogramme : cytologie
médullaire au microscope : > 20 % de cellules blastiques.
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
Le traitement est complexe et doit se faire dans un centre spécialisé d’hématologie pédiatrique.
La durée totale du traitement est de 24 à 30 mois dont 6–8 mois de traitement intensif
intraveineux et 18–24 mois de traitement d’entretien essentiellement par voie orale.
PRONOSTIC
Le pronostic dépend :
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 8 ans, suspect de mononucléose vous est envoyé par son médecin. Il est
pyrétique, présente une angine et des adénopathies cervicales. Sa rate et son foie sont
augmentés de volume. Il présente quelques pétéchies punctiformes. Comment conforter ou
exclure la proposition du médecin traitant ? »
Une anamnèse complète précisera la durée des symptômes et leur chronologie, leur mode
d’apparition (brutale ou progressive), une éventuelle notion de contage, les antécédents de
l’enfant et les antécédents familiaux, la prise de médicaments...
« Un adolescent de 13 ans présente une grande fatigue et une perte de poids anormale (5kg). Il
se relève toutes les nuits pour uriner et ses parents sont inquiets de le voir de plus en plus
apathique. Que faites-vous ? »
EPIDEMIOLOGIE
C’est une des maladies chroniques les plus fréquentes chez l’enfant. On observe un pic à l’âge de
6 ans et un deuxième à l’âge de 1014 ans, sans réelle différence selon le sexe.
DEFINITION
Le diabète est une maladie chronique provoquée par un trouble du métabolisme des glucides et
caractérisée par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang. On parle de diabète
lorsqu’on mesure à 2 reprises une glycémie >1.26g/L à jeun ou > 2g/l à n’importe quel moment
de la journée (ou 2h après ingestion de 75g de glucose).
Le diabète de type I est une maladie auto-immune. Il est dû à une destruction autoimmune des
cellules βpancréatiques des îlots de Langerhans dans 85% des cas (type 1A) entraînant une
incapacité à produire de l’insuline et donc à stocker et utiliser le sucre transporté par le sang.
L’apport d’insuline exogène devient donc vital.
Deux facteurs sont mis en causes :
× Prédisposition génétique : les sujets possédants les phénotypes HLA DR3 et DR4 ont un
risque relatif important de développer un diabète de type 1.
× Facteurs environnementaux : une infection virale jouerait un rôle dans l’induction de la
maladie
COMPLICATIONS ET PHYSIOPATHOLOGIE
1. ACIDOCETOSE
L’acidocétose diabétique résulte d’un déficit partiel ou complet en insuline, combiné à une
augmentation des hormones de contre-régulation (catécholamines, glucagon, cortisol et
hormone de croissance).
Conséquences de la combinaison d’une insulinémie basse et d’un taux élevé des hormones de
contre-régulation :
× Catabolisme accéléré
× Augmentation de production hépatique et rénale de glucose
× Diminution de l’utilisation périphérique de glucose (résistance à l’insuline)
⊗ Hyperglycémie, hyperosmolalité, lipolyse augmentée et cétogenèse
⊗ Acidose métabolique et déshydratation.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2. HYPOGLYCEMIES
3. HYPERGLYCEMIES
FACTEURS DE RISQUE
× Antécédents familiaux
× Origine ethnique
× Infections virales
× Régime, Obésité
CLINIQUE
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
× pH et gaz sanguin
× Glycémie à jeun
× Tigette urinaire
× Dosage d’HbA1c, EHC (hématocrite augmenté si déshydratation) + formule,
ionogramme, bilan rénal (créatinine, clairance créat, microalbuminurie), bilan lipidique
× Prise de sang : recherche Auto-anticorps GAD, Anti IA2, Anti-cellules d’îlots, anti-
insuline
× Recherche de maladies auto-immunes associées : dosage de la TSH, anticorps anti
transglutaminase
× Exploration détaillée : ophtalmologique, dentaire, cardio-vasculaire, neurologique
→ Pour différencier le diabète de type 1 du diabète de type 2, on se base, en plus des éléments
cliniques, sur :
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
1. THERAPIES INSULINIQUES
On adaptera les doses d’insuline par rapport à la veille selon la survenue d’hypoglycémies ou
d’hyperglycémies non expliquées par un excès alimentaire ou une activité physique inhabituelle,
par exemple.
L’apprentissage des thérapies insuliniques nécessite une hospitalisation de 10 jours.
2. TRAITEMENT DE L’ACIDOCETOSE
× Déshydratation minime → Hydratation orale et démarrage du traitement insulinique en
souscutané.
× Déshydratation >5% → Réhydratation IV par NaCl (3L/m2/24h) puis insuline IV en
continu 0,1 U/kg/heure (après 1h de réhydratation) et ECG.
× Choc ou coma : → Ventilationintubationoxygénation, remplissage IV et correction des
troubles hydroélectrolytiques puis insuline.
⊗ + mannitol si détérioration neurologique après remplissage (risque œdème
cérébral)
⊗ Attention ! surveiller la kaliémie durant la réhydratation :
◆ Si K+ <5,5 mEq/L, ajouter 40 mEq/L de K+ dans la perfusion
◆ Si <5,5 mEq/L, attendre et suivre l’iono et ECG
⊗ Surveillance de la glycémie 1x/heure et ionogramme +pH 1x toutes les 2 heures.
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un adolescent de 13 ans présente une grande fatigue et une perte de poids anormale (5kg). Il
se relève toutes les nuits pour uriner et ses parents sont inquiets de le voir de plus en plus
apathique. Que faites-vous ? »
1/ Anamnèse
2/ Inspection et examen physique de l’enfant + Prise des paramètres (RC, TA, poids)
3/ Examens complémentaires :
× Glycémie
× Tigette urinaire
× pH et gaz sanguins
× EHC + formule + iono, uréecréat
× Dosage HbA1c
× Recherche Auto-anticorps GAD, Anti IA2, Anti-cellules d’îlots, anti- insuline
× Recherche de maladies auto-immunes associées : dosage de la TSH, anticorps anti
transglutaminase
× Exploration détaillée : ophtalmologique, cardio-vasculaire, neurologique
4/ Traitement
× Schéma d’insulinothérapie à débuter : basal prandial ou à 2 injections.
× Une hospitalisation de 10 jours est nécessaire afin de mettre en place l’insulinothérapie
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
de l’enfant.
× Si cas clinique d’un enfant en acidocétose : voir traitement acidocétose ci-dessus.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 18 mois revient du Maroc avec ses parents. Il a la diarrhée depuis 5 jours et des
vomissements continuels. Il a eu un peu de sang dans les selles glaireuses. Il a perdu 11 % de son
poids et sa natrémie est de 158mE/L. Que faites-vous ? »
RAPPEL THÉORIQUE
1. DEFINITION DE LA DESHYDRATATION
La déshydratation est fréquente chez l’enfant et sa cause la plus fréquente est la gastro-entérite
virale. Elle peut également être liée à des apports insuffisants, des pertes excessives (digestives,
rénales, cutanées, pulmonaires) ou la présence d’un 3ème espace.
Plus l’enfant est jeune plus il est à risque de présenter une déshydratation en raison de plusieurs
facteurs : plus grande surface corporelle par rapport au poids (or, les pertes insensibles sont
proportionnelles à la surface corporelle), immaturité rénale (donc limitation du pouvoir de
concentration des urines et diminution de l’épargne de l’eau), dépendance d’une tierce personne
pour s’approvisionner en eau, présente plus souvent des vomissements/diarrhées/fièvre.
2. BESOIN D'ENTRETIEN
Il s'agit de la quantité d'eau qu'un patient doit recevoir par unité de temps pour répondre à ses
besoins métaboliques. Cela correspond à la somme des pertes sensibles et insensibles.
Signe clinique DSH légère (<5%) DSH modérée (5-9%) DSH sévère (>10%)
TA N N N ou ⬇
FC N ⬆ ⬆⬆
Pouls N N ou ⬇ ⬇
Etat
Léthargique,
général/conscien Alerte Irritable, fatigué
apathique, coma
ce
Déshydratation
Déshydratation sévère
modérée si 2
Pas de déshydratation si 2 signes ou plus
signes ou plus et
et au moins 1
au moins 1
Perte hydrique < 3% 3% < x < 9% ≥ 9%
Léthargique,
Etat général Bon, alerte Agité, irritable
inconscient
Fontanelle antérieure N Déprimée Très déprimée
Yeux N Cernés Enfoncés
Larmes Présentes Diminuées Absentes
Muqueuse buccale N Sèche Très sèche
Souplesse cutanée
Pli cutanée Diminuée Pli cutané présent
normale
Extrémités Chaudes Froides Froides
Peut être légèrement
TRC < 2 sec > 3 sec
allongé
Diurèse N Oligurie ( < 1cc/kg/h) Anurie
Soif N ⬆ ⬆⬆
Critères de gravité
ATTITUDES THÉRAPEUTIQUES
1. MOYENS DE REHYDRATATION
× Par biberons : donner 1/3 la première heure, puis 2/3 durant les 3 heures suivantes
× Par cuillère/seringue :: très efficace si vomissements ++ et permet apports importants
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
⇨ Il faut favoriser la voie orale, avec une réhydratation rapide sur 4 heures
× Volume à administrer selon le degré de déshydratation :
⊗ 4-5% = 50
⊗ 6-9% = 75
⊗ Au-delà de 10%, il est souvent nécessaire de faire un remplissage suivi de 100-
150 ml/kg d'ORS (et ce volume de remplissage n'est pas comptabilité dans le
volume de réhydratation)
⇨ Il faut administrer 1/3 du volume dans la première heure et puis le restant sur 3 heures
⊗ Si nécessite IV
◆ Hyponatrémie symptomatique (avec altération de la conscience/
convulsion) : administrer 3-5ml/kg de NaCl 3% (chaque Ml/Kg augmente
la natrémie de 1mmol par litre)
▪ Lorsque la symptomatologie cesse, administrer NaCl 0.9% en visant
une correction de la natrémie de 0,5mmol/l/h
◆ Si hyponatrémie asymptomatique
▪ Volume à perfuser sur 24 heures = déficit hydrique + besoins
entretien + pertes
▪ Viser une correction de la natrémie de 0,5 mmol/L/h
▪ Solution : NaCl 0.9% + G5% rajouter le KCl après miction et contrôle
iono/fonctions rénales (3mEq/kg/j)
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 18 mois revient du Maroc avec ses parents. Il a la diarrhée depuis 5 jours et des
vomissements continuels. Il a eu un peu de sang dans les selles glaireuses. Il a perdu 11 % de son
poids et sa natrémie est de 158mE/L. Que faites-vous ? »
« Un enfant de 11 mois est amené par ses parents car il a convulsé à domicile. Il n’a pas de fièvre.
La mise au point aux urgences montre une calcémie à 5mg/dL. Que faites-vous ? »
EPIDEMIOLOGIE
En Europe et dans les pays développés, le déficit prédominant est le déficit en vitamine D. Il
concerne en moyenne 30 à 40% des enfants.
Dans les pays en voie de développement, la sous nutrition est la principale cause de carences
vitaminiques et concerne les principales vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B9 et B12),
auxquelles s’ajoutent les vitamines lipophiles (A, D et E) et la vitamine C
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
On les subdivise en deux groupes : les vitamines liposolubles et les vitamines hydrosolubles.
FACTEURS DE RISQUE
1. GENERAUX
× Malnutrition (Distinguer malnutrition de sous-nutrition ou sous-alimentation ; la
première désigne un état pathologique causé par l’excès ou le défaut en un ou plusieurs
nutriments, la seconde est un état de manque quantitatif en nutriments dû à des apports
alimentaires insuffisants pour combler les dépenses énergétiques)
× Prématurité
× Enfants atteints de pathologies causant un syndrome de malabsorption/maldigestion :
⊗ Mucoviscidose ; maladie cœliaque ; maladie de Hirschsprung ; déficit
immunitaire ; maladie métabolique (déficits congénitaux en disaccharides) ;
maladie de Wilson ; syndrome du grêle court ; atrésie des voies biliaires ;…
× Traitement anti-convulsant
CLINIQUE
1. VITAMINE A
× Carence associée à des atteintes oculaires principalement.
× Développement d'une héméralopie et diminution de l'acuité visuelle dans un 1er temps
⊗ Se développent ensuite une xérose cornéenne et conjonctivale avec apparition
d'ulcère cornéen, de taches de Bitot (taches nacrées et triangulaire sur la
conjonctive) avec évolution progressive et irréversible vers la cécité.
× Susceptibilité accrue aux infections (rougeole, diarrhées infectieuses).
2. VITAMINE B1 (THIAMINE)
× Carence responsable du Béribéri avec des atteintes cardio-vasculaires et neurologiques
× Le béribéri infantile apparaît vers 2-3 mois chez des enfants souffrant de malnutrition ou
alimentés exclusivement par des laits non supplémentés en thiamine ou allaité par des
mères carencées.
⊗ Début brutal avec apparition d'une défaillance cardiaque aiguë à prédominance
droite non obstructive avec œdème, tachycardie, cyanose, polypnée et
vomissements.
⊗ Ces enfants sont caractérisés par leur cri enroué voire aphone en raison d'une
paralysie récurrentielle.
⊗ Une forme de méningite aseptique est également décrite avec vomissements,
convulsions, nystagmus mais sans anomalie du LCR.
× Les atteintes neurologiques comprenant polyneuropathie et encéphalopathie de
Wernicke-Korsakov touchent surtout les adultes et particulièrement les alcooliques.
3. VITAMINE B2 (RIBOFLAVINE) ET B3 (NIACINE)
Le déficit isolé de l’une ou de l’autre de ces vitamines est rare chez l’enfant.
× Le déficit en B2 peut survenir en cas de malnutrition sévère et dans de rare cas d’erreur
innée du métabolisme menant à une synthèse insuffisante de riboflavine.
⊗ Symptomatologie du déficit en riboflavine est aspécifique, similaire au déficit en
d’autre vitamines hydrosolubles : atteintes cutanéo-muqueuses (dermatite
séborrhéique, glossite, stomatite, xérophtalmie, anémie normochrome
normocytaire).
× Le déficit en B3 cause une pathologie appelée pellagre caractérisée par trois atteintes
spécifiques
⊗ Cutanée : dermatite séborrhéique des zones exposées au soleil
⊗ Digestive : diarrhée et vomissements
⊗ Neurologique : démence, insomnie, délire, anxiété.
9. VITAMINE E (TOCOPHEROL)
× La carence en vitamine E survient chez les individus souffrant de malabsorption des
graisses. Les enfants souffrant d’anémie hémolytiques congénitales (thalassémie,
drépanocytose, sphérocytose, déficit en G6PD) ont des taux sériques de vitamine E bas
en raison d’un stress oxydatif important.
× Atteinte neurologique responsable d’un syndrome spino-cérébelleux (ataxie,
hyporéflexie, perte de la proprioception et de la sensibilité à la vibration). Possible
rétinopathie.
× Le déficit en vitamine E réduit la durée de vie des érythrocytes et est associé à des
anémies hémolytiques chez le prématuré.
10. VITAMINE K
× La vitamine K existe sous 2 formes : K1 (phylloquinone) et K2 (ménaquinones).
⊗ La forme K1, d’origine végétale se retrouve dans les légumes verts (Brocoli,
épinards).
⊗ La forme K2 synthétisée par des bactéries de notre microflore colique et grêle
terminale
× L’absorption de la vitamine K a lieu dans le grêle proximal et nécessite une concentration
de sels biliaires suffisante ainsi qu’une fonction pancréatique satisfaisante.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Les causes de déficit en vitamine K sont les causes de malabsorption des graisses
(d’origine hépatique, biliaire, pancréatique ou intestinale), la prise d’antibiotique par la
destruction de la flore productrice de vitamine K.
× Rôle fondamental dans la coagulation sanguine comme co-enzyme de la carboxylase
activatrice des facteurs II, VII, IX, X, protéine C et S. La carence en vitamine K induit une
diathèse hémorragique (saignement spontané, ecchymose, hématome, hémarthrose,
hématurie, méléna, ...).
× Le nouveau-né est particulièrement à risque de déficience en vitamine K en raison d’un
faible transfert placentaire, de taux faible via le lait maternel, d’une synthèse intestinale
faible du fait de l’absence de bactéries et d’une relative immaturité hépatique avec une
utilisation suboptimale de la vitamine K.
⊗ La maladie hémorragique du nouveau-né est caractérisée par des saignements
cutanéo-muqueux, intestinaux, à la plaie du cordon et dans les cas graves par des
hémorragies intracrâniennes. L’administration d’une dose de vitamine K à
chaque nouveauné à la naissance permet de prévenir cette condition
potentiellement mortelle.
Le diagnostic différentiel des tableaux cliniques liés à chaque carence n’est pas intéressant à
détailler car assez peu pratique.
Par contre, il est important de penser aux carences vitaminiques qui accompagnent presque
systématiquement diverses pathologies (malnutrition, malabsorptions, insuffisance rénale,
insuffisance hépatique, insuffisance pancréatique, ...) pour pouvoir supplémenter adéquatement
les patients.
Il est important de garder à l’esprit que les carences vitaminiques sont responsables de
véritables syndromes cliniques et y penser devant un tableau clinique inexpliqué.
Le dosage sérique des différentes vitamines existe. Il n’est pas recommandé de réaliser des
dosages sériques dans un but de dépistage d’une carence car les normes optimales ne sont pas
toujours bien connues et sont controversées ce qui rend l’interprétation des résultats difficiles.
Le dosage des vitamines doit être réalisé spécifiquement en cas de suspicion clinique de carence.
Des besoins journaliers sont établis pour chaque vitamine en fonction de l’âge.
Pour chaque patient et en fonction de la situation clinique, les besoins en vitamines doivent être
évalués de façon régulière et une supplémentation doit être instaurée si ces valeurs ne sont pas
atteintes. Dans les pays industrialisés, pour autant que le régime soit équilibré et que l’on ne
souffre pas de pathologie chronique, les besoins sont assurés sauf pour la vitamine D.
× Vitamine A chez les enfants dans les pays en voie de développement (réduction de la
mortalité par infection)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Les protocoles de traitement des carences en vitamine sont spécifiques à chaque vitamine.
« Un enfant de 11 mois est amené par ses parents car il a convulsé à domicile. Il n’a pas de fièvre.
La mise au point aux urgences montre une calcémie à 5mg/dL. Que faites-vous ? »
« Une maman vous téléphone car on la rappelle à la maternité pour son enfant dont le dosage de
TSH est anormal au sang du cinquième jour. Que faites-vous ? Quelles explications lui donner ? »
RAPPEL THÉORIQUE
Ce type de dépistage se fait en réalisant un test de Guthrie entre le 3ème et le 5ème jour de vie.
On prend du sang au niveau du talon du nouveau-né (c’est le plus souvent au niveau du talon,
mais cela peut aussi se faire sur le dos de la main ou sur une veine du bras !), et ensuite on étale
les gouttes de sang sur du papier buvard. On laisse ensuite sécher et puis on envoie au
laboratoire pour analyser. Le prélèvement est généralement fait à la maternité, mais peut
également se faire à domicile.
⊗ L’acidémie isovalérique*
× La mucoviscidose (depuis 2019)
Pour les prématurés, la réalisation du test de Guthrie est un peu différente, ainsi que l’analyse de
ses résultats (pour les raisons expliquées ci-dessous). On réalise un 1er Guthrie à la naissance, un
2ème à 3 jours de vie et enfin un 3ème à 28 jours de vie/à la sortie de l’hôpital/72h après l’arrêt de
la TPN.
Tout d’abord, il est important de noter qu’un résultat pathologique lors du Guthrie ne signifie
pas d’office que l’enfant est atteint de la pathologie en question ! avant de réaliser un bilan, il est
important de réaliser un 2ème prélèvement pour vérifier le résultats (il y a des faux positifs !). Si
lors du 2ème prélèvement le résultat est toujours pathologique, alors il y a à ce moment lieu de
réaliser un bilan.
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⊗ Traitement :
◆ En aigu : arrêt de l’apport en protéines + perfusion IV pour l’apport de
calories non protéiques. Parfois nécessité d’hémodialyse
◆ En chronique : régime hypoprotidique, supplémentation en carnitine.
× Mucoviscidose :
⊗ Bilan : test à la sueur, dosage de l’élastase fécale, dosage vitamines ADEK, lipase,
recherche mutation causale (δF508 ++)
⊗ Traitement : régime hypercalorique, suppléments en enzymes pancréatiques,
vitamines liposolubles, prévention et traitement précoce des infections
respiratoires, kiné respiratoire
Otoémissions (OE) acoustiques systématiques à réaliser chez les nouveau-nés après la sortie de
la maternité (sauf suivi « Kind en Gezin » en région flamande).
4.1. Attitude :
× Si OE anormales : rdv en ORL avec réalisation de potentiels évoqués auditifs (BERA)
pour vérifier s’il s’agit d’un faux positif (à cause de la présence de cérumen, liquide, …)
ou d’une réelle anomalie auditive.
× BERA systématique si
⊗ Antécédent familial surdité héréditaire
⊗ Consanguinité au 1er degré
⊗ Infection congénitale CMV, toxoplasmose, rubéole, syphilis, herpès.
⊗ Toxiques durant la grossesse (alcool, drogues)
⊗ Apgar 0 à 6 à 5 minutes
⊗ Age gestationnel < 36 SAG ou poids de naissance < 1500g
⊗ Séjour > 5 jours en néonatologie
⊗ Médication ototoxique
⊗ Exsanguino-transfusion
⊗ Ventilation assistée > 24h
⊗ Malformation tête et cou ou syndrome polymalformatif associé à une
hypoacousie
⊗ Maladie neurologique (méningite par ex) ou endocrinienne (pathologie
thyroïdienne par ex)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Si une anomalie de la cochlée est décelée, il est possible de proposer la mise en place
d’implants cochléaires afin d’améliorer la condition de l’enfant et lui permettre un
meilleur développement.
5. CARDIOPATHIES CONGENITALES
Les échographies prénatales sont tout d’abord un bon moyen de détecter des anomalies avant la
naissance.
Ensuite, il n’existe pas de réel test de « dépistage » des anomalies congénitales chez le nouveau-
né, mais celles-ci sont systématiquement recherchées via la réalisation d’un examen clinique
complet comprenant une auscultation cardiaque attentive et la recherche d’une asymétrie des
pouls entre les membres supérieurs et inférieurs. Le clinicien utilise également un saturomètre
afin de détecter des problèmes d’oxygénation sanguine.
Si l’examen met en évidence une quelconque anomalie, il y a alors lieu de réaliser une
échographie cardiaque à la recherche d’une pathologie expliquant la clinique.
La manœuvre de Barlow : le genou de l'enfant est empaumé et une manœuvre de piston est
exercée d'avant en arrière, ce qui luxe la hanche en postérieur. Lorsqu'on ramène la hanche en
place, elle se réduit avec un ressaut caractéristique. Ce signe peut être présent jusque l'âge de 3
mois, en cas de hanche instable.
La manœuvre d’Ortolani : cette manœuvre est faite aux deux hanches à la fois. Le genou de
l'enfant est empaumé et la hanche est portée en abduction. Une pression est exercée sur le grand
trochanter avec l'index. La hanche luxée se réduit avec un ressaut caractéristique. Ce signe peut
être présent jusque l'âge de 3 mois en cas de hanche luxée mais encore réductible.
Le signe de Galeazzi est également suggestif d’une luxation de hanche : il s’agit d’une impression
d’inégalité de longueur des membres inférieurs lorsque l’enfant est couché sur le dos et que les
jambes sont pliées avec les genoux vers le haut. Un genou sera donc plus haut que l’autre.
Si une anomalie est détectée lors de la réalisation de ces manœuvres, il convient d’envoyer le
nouveau-né réaliser une échographie de hanches (s’il a <6 mois) afin de vérifier la
présence/absence d’une luxation congénitale, ou une radiographie des hanches (s’il a >6 mois).
× Si l’enfant a tout au plus une immaturité de hanche, il ne faut pas traiter mais recontrôler
à 6 semaines de vie
× Si l’enfant a une hanche luxée et fixée d’emblée (luxation tératologique), il faut opérer
vers l’âge de 1 an
× Si l’enfant a une hanche luxable (Barlow positive), un appareillage d’abduction est
proposé (culotte de Frejka ou harnais de Pavlik)
× Si l’enfant a une hanche luxée mais réductible (Ortolani positif), un appareillage
d’abduction est proposé
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Une maman vous téléphone car on la rappelle à la maternité pour son enfant dont le dosage de
TSH est anormal au sang du cinquième jour. Que faites-vous ? Quelles explications lui donner ? »
Rappel : Le dépistage de l'hypothyroïdie congénitale repose sur la mesure de la TSH sur papier
buvard (dans le Guthrie).
On va également lui expliquer que lorsqu’un dosage est anormal, cela nécessite un recontrôle
par mesure de la TSH et T4 dans le sang veineux + dosage thyroglobuline (marqueur de tissu
thyroïdien). Il est donc important de dire à la mère que ce n’est pas parce que le 1er dosage était
anormal que son enfant a d’office une hypothyroïdie congénitale ! on va refaire un 2ème dosage,
qui conditionnera le reste de la prise en charge.
Par contre, par mesure de sécurité, l’enfant doit être convoqué en urgence et réexaminé.
Si le 2ème test est positif, cela nécessite un bilan et un traitement précoce par L-thyroxine.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1. BILAN
× Anticorps anti TPO et Anticorps stimulant le récepteur de la TSH
× Iodémie et iodure
× Échographie thyroïdienne (glande en place ? goitre ?)
× RX genoux (noyaux d’ossification fémoraux inférieurs et supérieurs absents en cas
d’hypothyroïdie)
× Scintigraphie thyroïdienne
2. TRAITEMENT
× Start avec L-thyroxine 10-15 mcg/Kg/jour en 1x à jeun le matin à adapter à la clinique et
au bilan biologique
× Suivi clinique rapprochée au début 1x/semaine) et puis selon évolution
× Bilan thyroïdien 1x/semaine pdt un mois et puis 1x/2-4 semaines)
⇨ Autres explications sur la pathologie qu’on peut fournir à la maman :
3. CLINIQUE DE L’HYPOTHYROÏDIE
Le plus souvent asymptomatique, mais si diagnostic tardif on peut retrouver ces signes à
l’examen :
Une partie des hypothyroïdies avec glande en place diagnostiquées à la naissance sont
transitoires
« Un enfant de 10 ans présente depuis ce jour une température à 39°C et une urticaire discrète.
Il a vomi 2 fois et est inappétent. Ses parents ont constaté qu’il était jaune. Que faites-vous ?»
Vu qu’elle est liée à l’albumine, elle ne peut pas franchir la barrière glomérulaire. Elle est donc
transportée vers les hépatocytes où elle est conjuguée par une glucuronide transférase, et
devient de la bilirubine conjuguée (= directe). Elle est hydrosoluble et peut donc être sécrétée
vers le pôle biliaire de l’hépatocyte, vers le canalicule biliaire, puis vers l’intestin où elle colore
les selles. Sa concentration ne dépasse pas 5 µmol/L.
Il n’y a donc pas de bilirubine non conjuguée dans les urines, mais une partie de la bilirubine
conjuguée formée dans l’hépatocyte reflue dans le plasma. Vu qu’elle est hydrosoluble, elle passe
à travers la barrière glomérulaire et colore les urines.
RAPPEL
CLINIQUE
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
= Augmentation de la bilirubine totale avec > 20% de la bilirubine sous forme conjuguée.
1.2. Associée à une augmentation des γGT et des PAL (avec transaminases normales ou
peu augmentées) :
× Médicaments
× Lithiase de la voie biliaire principale
× Hyperthyroïdie
× Cirrhose biliaire primitive
× Cancer du pancréas ou des voies biliaires
× Angiocholite
2. REMARQUES :
× Causes d’hyperbilirubinémie conjuguée : classification “anatomique” :
⊗ Atteinte du parenchyme hépatique
◆ Hépatite virale : HAV, HBV, HCV, HDV, HEV, EBV, CMV, parvovirus B19
◆ Hépatotoxicité : médicaments, galactosémie, fructosémie
◆ Hépatites auto-immunes
◆ Hépatite à cellules géantes
◆ Déficit en alpha1anti-trypsine (transmission AD)
◆ Maladie de Wilson
⊗ Obstruction voies biliaires INTRA-hépatiques
◆ Cirrhose biliaire
◆ Mucoviscidose
◆ Syndrome d’Alagille (hypoplasie des canalicules biliaires intrahépatiques,
maladie génétique associés à des symptômes cardiaques, retard mental
et de croissance,)
⊗ Obstruction voies biliaires EXTRA-hépatiques
◆ Atrésie des voies biliaires extra-hépatiques (traitement chirurgical !)
◆ Lithiase
◆ CSP
◆ Cholécystite
= Augmentation de bilirubine totale avec < 15% de la bilirubine sous forme conjuguée.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
APPROCHE THERAPEUTIQUE
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 10 ans présente depuis ce jour une température à 39°C et une urticaire discrète.
Il a vomi 2 fois et est inappétent. Ses parents ont constaté qu’il était jaune. Que faites-vous ?»
Un 2ème diagnostic auquel il faut penser est l’angiocholite car sa triade (de Charcot) est
Température, Ictère et Douleur abdominale.
P37 - RADICULONÉVRITE
« Un enfant de 8 ans présente depuis deux jours une faiblesse touchant particulièrement les
membres inférieurs, l'empêchant de marcher. Il a fait quelques jours auparavant une infection
des voies respiratoires. Quels signes neurologiques »
EPIDEMIOLOGIE
Les polyradiculonévrites font partie d’un ensemble d’atteintes neurologiques très polymorphes
regroupées sous la dénomination de « neuropathies périphériques ».
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
Il faut tout d’abord noter que les termes neuropathies périphériques, polyneuropathies et même
polynévrites sont souvent utilisés pour décrire le même phénomène mais en pratique, il
convient de les différencier pour mieux comprendre la symptomatologie.
Stricto sensu, le suffixe « névrite » ne devrait être utilisé que dans les atteintes inflammatoires.
FACTEURS DE RISQUE
Les facteurs de risque sont propres aux causes qui sous-tendent la pathologie :
responsable d’une réaction immune croisée dirigée contre des épitopes de protéines de
surface des axones ou de la myéline.
× Chez l’enfant, les causes de neuropathies acquises se limitent presque exclusivement aux
causes inflammatoires, toxiques et parfois carentielles.
× L’anamnèse met en évidence la prise de certains médicaments (chimiothérapie, ...) ou
l’exposition à des toxiques (Arsenic, Plomb, Mercure,...).
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
L’anamnèse et l’examen clinique sont bien sûr des éléments fondamentaux. Pour compléter la
mise au point, 2 examens sont indispensables :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Eventuellement :
× Réalisation d’une IRM (gadolinium+) montrera dans certains cas un rehaussement des
racines nerveuses et de la queue de cheval au cours des premières semaines mais cette
anomalie n’est pas spécifique.
× Mesure d’anticorps sériques anti-gangliosides (peu fait en pratique)
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 8 ans présente depuis deux jours une faiblesse touchant particulièrement les
membres inférieurs, l'empêchant de marcher. Il a fait quelques jours auparavant une infection
des voies respiratoires. Quels signes neurologiques »
L’anamnèse, l’examen physique et les examens complémentaires doivent rechercher les signes
détaillés ci-dessus (syndrome de Guillain-Barré) et surtout évaluer la sévérité de la maladie :
× Rechercher des signes de fatigue respiratoire et d’insuffisance respiratoire imminente
× Recherche de signes de dysautonomies car sont associés à une mortalité significative
× Une quadriparésie flasque, une faiblesse rapidement progressive, une réduction de la
capacité vitale, une paralysie bulbaire, une instabilité cardiovasculaire doivent faire
admettre l’enfant aux soins intensifs.
× Il est important de faire préciser la chronologie des symptômes pour établir si on se
trouve dans la phase d’évolution de la maladie ou si on peut s’attendre à une
amélioration.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
P38 – CEPHALEES
« Un enfant 5 ans présente depuis plusieurs semaines des vomissements fréquents matinaux, en
jets, et des maux de tête. Depuis ce jour, un strabisme est apparu. Que faites-vous ?»
INTRODUCTION
ETIOLOGIES
4. MIXTES
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
CLINIQUE
Les céphalées peuvent être accompagnées de plusieurs manifestations cliniques qui peuvent
signer une pathologie ou une autre.
Par exemple elles peuvent être accompagnées de vomissements en jets ce qui nous fera penser à
une HTIC due à méningite, un engagement cérébral ou encore une rupture d’anévrisme.
Elles peuvent aussi se manifester par des signes moins spécifiques comme des pleurs, une
irritabilité, des plaintes visuels (flous visuels), un décrochage scolaire, des troubles du sommeils,
un refus d’alimentation et à terme une perturbation de la courbe de croissance.
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1. ANAMNESE
L’anamnèse dans le cadre des céphalées est particulièrement importante et sera la pierre
angulaire de notre démarche diagnostique.
3. EXAMEN COMPLEMENTAIRE
En fonction de l’examen physique réalisé précédemment nous serons amenés à faire (ou non, les
examens complémentaires ne sont pas toujours nécessaires) des examens complémentaires.
Face à des signes assez équivoques comme une raideur de nuque avec pyrexie nous ferons
d’emblées une ponction lombaire.
Si l’examen neurologique est anormal on peut demander une imagerie (l’IRM est un examen de
choix).
Éventuellement si on pense à des crises d’épilepsie (qui peuvent être frustre chez l’enfant) on
peut demander un EEG (et par après si nécessaire un EEG de 24H).
Face à des signes de sinusites chroniques on peut demander une Rx du crâne ou un scanner
(mais si diagnostique équivoques ce n’est peut-être pas nécessaire d’irradier l’enfant…)
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
Dans notre cas qui, pour rappel, est « enfant de 5 ans avec vomissements en jets matinaux, maux
de tête depuis plusieurs semaines et strabisme apparu ce jour », nous pensons à une HTIC et le
traitement serait :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Dérivation ventriculaire externe en urgence et ensuite mise en place d’un drainage ventriculo-
péritonéale.
Par après il faudra une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur ou l’hématome qui
occasionne l’HTIC.
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant 5 ans présente depuis plusieurs semaines des vomissements fréquents matinaux, en
jets, et des maux de tête. Depuis ce jour, un strabisme est apparu. Que faites-vous ?»
Mais nous faisons une bonne anamnèse complète, un examen physique (avec un bon examen
neurologique.
Une ponction lombaire avec colonne de pression peut-être réalisée afin de mesurer l’HTIC.
P39 – COXALGIES
« Un enfant de 2 ans se présente une boiterie depuis 2 jours avec température modeste. Les
parents vous consultent. Quel est le diagnostic différentiel ? Que faites-vous ? »
DÉFINITION
× Boiterie = anomalie de la démarche qui devient asymétrique
× Différents types existent chez l’enfant (et orientent vers une étiologie) dont
principalement :
⊗ Boiterie d’esquive : boiterie antalgique avec esquive de l’appui du côté
pathologique et inclinaison du tronc du côté sain
⊗ Boiterie d’équilibration : boiterie liée à une diminution de la force musculaire
proximale du membre avec inclinaison de l’épaule du côté pathologique et du
bassin du côté sain.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1. ANAMNESE
× Âge et sexe de l’enfant (essentiel à l’orientation diagnostique, cf. DD selon l’âge)
× ATCD personnel de l’enfant : pathologie néonatale (prématurité, asphyxie périnatale,
luxation congénitale de la hanche), drépanocytose, hémophilie, obésité, traumatisme
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2. EN 2EME INTENTION
× Sérologies infectieuses : Lyme, Parvovirus B19, Mycoplasma pneumoniae, Salmonella,
Yersinia, Campylobacter, gonocoque, chlamydia, etc.
× Scintigraphie si suspicion de Legg-Calvé-Perthes ou d’infection ostéoarticulaire occulte
× TDM/IRM si suspicion de tumeur ou d’ostéonécrose
× EMG, IRM médullaire et encéphalique si suspicion d’atteinte neurologique
× Bilan immunologique et ophtalmologique si suspicion de maladie inflammatoire
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
1. SELON L'AGE
2. SELON LA CLINIQUE
Tableau clinique :
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× Syndrome douloureux fébrile brutal avec × Début brutal, T° > 39°C, parfois frustre
impotence fonctionnelle × Localisation : extrémité inférieure du fémur ou
× Localisation : hanche ou genou supérieure du tibia (« près du genou, loin du
× Mobilisation de l’articulation concernée très coude »)
douloureuse × Boiterie douloureuse ou appui impossible
× Épanchement articulaire (par exemple, choc × Rougeur et tuméfaction locale (tardif)
rotulien au niveau du genou) × Palpation métaphysaire très douloureuse
Imagerie :
× Prise en charge
⊗ Orthopédique dans les formes simples : mise en extension prolongée du membre
inférieur concerné puis marche en décharge pendant un an
⊗ Chirurgicale dans les formes graves : ostéotomie de recentrage (! Si mauvaise
prise en charge, évolution vers une arthrose coxo-fémorale précoce après
quelques années.)
× Examens complémentaires
⊗ Biologie : pas de syndrome inflammatoire
⊗ Radiographie : déplacement de l’épiphyse à type de glissement en bas, en dehors
et en arrière, ligne de Klein au stade évolué (la tangente au bord supérieur du col
fémoral ne croise plus le pôle supérieur de l’épiphyse)
× Évolution
⊗ Délai moyen de 3 mois entre les premiers signes et le diagnostic
⊗ Or, un retard thérapeutique expose à 3 complications majeurs : (1) la raideur de
hanche, (2) la coxite laminaire et (3) la nécrose fémorale supérieure
× Prise en charge
⊗ Traitement symptomatique : mise en décharge, antalgique (AINS)
⊗ Ostéosynthèse en urgence avec vissage controlatéral préventif
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 2 ans se présente une boiterie depuis 2 jours avec température modeste. Les
parents vous consultent. Quel est le diagnostic différentiel ? Que faites-vous ? »
Etant donné l’âge et la notion de température, il faut d’abord penser à une ostéomyélite, arthrite
septique ou une ostéo-arthrite.
Faire d’abord une biologie, une radiographie des MI et une échographie des articulations
Si ces éléments sont positifs, pratiquer des prélèvements bactériologiques aux éventuelles porte
d’entrée, une ponction articulaire ou osseuse en urgence
« Un enfant de 8 ans présente un rash maculo-papulaire débutant dans le cou et s’étendant vers
le tronc. Il a beaucoup de fièvre et tousse abondamment. Ses conjonctives sont hyperhémiées et
son nez coule. Que faites-vous ? »
INTRODUCTION, DÉFINITIONS
Les consultations pour éruptions sont fréquentes en pédiatrie. Les causes infectieuses virales et
bactériennes en sont les étiologies les plus fréquentes.
Le diagnostic est avant tout clinique et la place des examens complémentaires est limitée
(habituellement réservée aux contextes particuliers).
1. ROUGEOLE
× 2-6 ans
× Incubation de 8-15 jours
Epidémiologi × Contagion importante, sujets infectés sont contagieux 5 jours après le contact
e infectant et jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption
× NB : maladie éruptive la plus fréquente dans le monde. En absence de
vaccination, touche tous les enfants
Etiologie Paramyxovirus
Prodromes
× T avant éruption (3-4jours), souvent > 39°C
Clinique
× Altération de l’état général et catarrhe oculo-nasal
× Après 2-3 jours : apparition d’un énanthème et de taches de Koplick (taches
blanches au niveau de la muqueuse buccale)
Éruption
× Maculo-papulaire et ortiée
× Début rétro-auriculaire
× Progression céphalo-caudale
× Généralisation après 3-4 jours et régression après 5-6 jours ⚠T° persiste pdt
toute la phase de généralisation de l’éruption
Signes d’accompagnement
× Toux laryngé (aboiement) ou coqueluchoïde (quintes) fréquente
× Irritabilité
× Photophobie
× Respiratoires : pneumonie à cellule géante, laryngite et
Complication laryngotrachéobronchite
s × Neurologiques : encéphalite aiguë, encéphalite aiguë retardée, panencéphalite
subaiguë sclérosante (PESS)
Diagnostic Clinique +confirmation sérologique
× Vaccin trivalent (rougeole – rubéole – oreillons) entre 12 et 15 mois + rappel à
Prévention 12 ans
× Si contact d’un enfant non immun de < 6 mois avec un patient atteint, le vaccin
peut assurer une protection s’il est administré < 3 jours après contact.
Traitement Aucun, symptomatique
Est toujours d’actualité en raison d’une couverture vaccinale insuffisante
La clinique permet le diagnostic : catarrhe oculo-nasale + éruption +tâches de Koplick
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2. RUBEOLE
× 4-10 ans
Epidémiologi × 50% restent asymptomatiques
× Incubation : 10-21 jours
e
× Contagion : 7 jours après le contact et 5 jours max après le début de
l’éruption
Etiologie Togavirus
Prodromes : aucun chez l’enfant, subfébrilité chez l’adulte
Eruption : lorsqu’elle atteint le bas du corps, elle aura disparu du haut du
Clinique
corps ; progression céphalo-caudale en 2-3 jours
Autres : ADP cervicales postérieures
Complication
Rubéole congénitale
s
×Confirmation sérologique
Diagnostic
×Sérologie rubéole fait partie des tests de dépistage avant une grossesse
×Vaccin trivalent (ROR) entre 12-15 mois, rappel à 12 ans
Prévention
×Si sérologie négative avant une grossesse => Vaccin
Traitement Symptomatique
Risque de rubéole congénitale en cas de contact avec une femme enceinte non immunisée.
3. ROSEOLE
× 6 mois à 2 ans, on en verra beaucoup car pas de vaccin et tous les enfants la
Epidémiologi font dans les 1ères années de vie
e × Incubation : 7-17 jours
× Contagiosité pendant la phase fébrile
Etiologie HHV6-7
Typique : fièvre isolée / irritabilité pendant 3-4 jours → l’éruption apparaît
Clinique lors de la lyse thermique.
Eruption surtout tronculaire
Complication Convulsions hyperthermiques lors de la poussée fébrile
s
Diagnostic Clinique
Prévention /
× Eviction scolaire
Traitement × Traitement symptomatique de la fièvre, guérison complète en moins d’une
semaine
5. MONONUCLEOSE INFECTIEUSE
× Fréquente, touche 80% de la population (tous ne seront pas
Epidémiologi symptomatiques)
× Touche surtout les ados, mais peut être observée à tout âge
e
× Confère une immunité durable, recrudescence chez les ID
× Incubation 30-50 jours
Etiologie Herpès virus de type 5 = EBV
× Fièvre, asthénie profonde, angine (± purpura du voile)
× ADP cervicales bilatérales, splénomégalie
Clinique
× Eruption : exanthème polymorphe, souvent discret ; classiquement
déclenché ou augmenté par la prise d’ampicilline
Diagnostic Sérologie EBV
Prévention /
Traitement Symptomatique, repos au lit et reprise des activités dépendant de l’asthénie
Y penser si tableau d’angine + splénomégalie
6. SCARLATINE
Epidémiologi × Après 30 mois
e × Incubation 2-5 jours
Toxines érythrogènes produites par
Etiologie × Streptocoque β hémolytique du groupe A (angine exsudative)
× Staphylocoque doré (origine cutanée, plus rare)
× Foyer + fièvre +éruption (qui apparaît en même temps que la T°)
× Angine : pétéchie du VP + langue framboise + ADP
Clinique × Eruption : maculo-papulaire, départ tronculaire puis sur tout le corps avec
accentuation aux plis (#signe de Pastia), pâleur péribuccale. À la fin de
l’épisode, desquamation palmoplantaire
Complication × Précoce : abcès rétro-amygdaliens, adénite
s × Tardive : RAA glomérulonéphrite aiguë
× Trouver le foyer (frottis de gorge ou de plaie) + caractéristiques de l’éruption
Diagnostic
× ASLO
Prévention /
Traitement Pénicilline V, macrolides si allergie
7. MALADIE DE KAWASAKI
Epidémiologi × Nourrisson et jeune enfant (<5ans)
e × Recrudescence en hivers et au printemps
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
8. VARICELLE
× Touche 90% des < 10 ans
Épidémiologi × Incubation = 14 jours
e × Contagiosité : 48h avant éruption, cesse lorsque les vésicules sont desséchées
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 8 ans présente un rash maculo-papulaire débutant dans le cou et s'étendant vers
le tronc. Il a beaucoup de fièvre et tousse abondement. Ses conjonctives sont hyperhémiées et
son nez coule. Que faitesvous ? »
« Un nourrisson de 4 mois jusqu’à présent parfait présente une température à 38°C, accompagné
de vomissements depuis 24 heures. Il devient prostré et non réveillable. On constate au pH une
importante acidose métabolique. Que faites-vous ? »
ÉPIDEMIOLOGIE
Les maladies métaboliques peuvent se présenter à n’importe quel âge. Elles représentent 1/500
à 1/2000 naissances.
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE
Les maladies métaboliques sont un groupe de pathologies causées par une anomalie innée de
certains processus métaboliques. On les classe en 3 groupes selon la physiopathologie :
Tout organe peut être atteint, et en période néonatale principalement le SNC, le cœur et le foie.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
Une acidose métabolique peut être suspectée cliniquement devant une dyspnée de Kussmaul
(respiration ample et rapide) mais le plus souvent le signe d’alerte est une réserve alcaline basse
sur l’ionogramme sanguin. La mesure du pH plasmatique (gaz du sang) est indispensable pour
affirmer une acidose métabolique qui associe une acidose (pH < 7,38) et une réserve alcaline
abaissée ([HCO3–] < 20 mmol/l). L’acidose stimule les centres respiratoires et provoque une
hyperventilation expliquant une baisse de la PCO2.
CLINIQUE
× Acidose métabolique
× Coma néonatal ou manifestation neurologique aiguë pour les maladies d’intoxication
× Insuffisance hépatocellulaire pour les maladies d’intoxication et les déficits d’oxydation
des acides gras
× Défaillance multiviscérale, myocardiopathie et/ou trouble du rythme cardiaque, associés
à une hypoglycémie pour les défauts d’oxydation des acides gras
× Hypoglycémies néonatales
× Encéphalopathie chronique et progressive
× Coma métabolique de l’enfant ou de l’adulte déclenché par une charge protidique ou un
catabolisme (chir, jeûne, infection) : principalement maladies à déficit énergétique
1. CLINIQUE EVOCATRICE
× Intervalle libre avant l’apparition des symptômes
× Consanguinité, décès néonataux inexpliqués
× Vomissements
× Difficultés alimentaires
× Déshydratation inexpliquée
× Acidose inexpliquée
× Hépatomégalie
× Odeur anormale
× Hyperventilation, respiration anormale
× Hypertonie périphérique et hypotonie axiale
× Mouvements anormaux, convulsions
× Somnolence
× A suspecter dans toute situation pathologique sans explication claire ou si situation se
dégrade malgré des mesures de réanimation
2. CLINIQUE DIFFERENTE SELON LA PHYSIOPATHOLOGIE :
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
Acidose métabolique = HCO3 < norme. Si celleci est totalement compensée au niveau
respiratoire, le pH est normal. Dans le cas contraire, l’acidose métabolique est accompagnée
d’une acidémie.
(7) Le dosage de lactate doit faire partie du bilan d’une acidose métabolique à trou anionique
augmenté. La cause de l’acidose lactique peut être due à une hypoperfusion tissulaire (anémie,
choc, insuffisance cardiaque, exercice musculaire intense ...), une cause toxique, une insuffisance
hépatique ou témoigner d’une erreur innée du métabolisme (acidurie organique, anomalie du
métabolisme énergétique, plus rarement anomalie du cycle de l’urée).
(9) De principe on recherchera des arguments en faveur d’une intoxication exogène (méthanol,
éthylène glycol, aspirine en particulier) à confirmer par un dosage spécifique.
2.1. Anamnèse :
× Antécédents personnels : histoire périnatale, croissance, développement, difficultés
alimentaires
× Antécédents familiaux : consanguinité, décès, encéphalopathie
× Facteur déclenchant ?
2.2. Examen physique :
× Examen physique général, exclure une organomégalie, chercher un dysmorphisme
× Paramètres, dextro
× Bilan à réaliser :
⊗ Exclure un sepsis (surtout en période néonatale)
⊗ Biologie :
◆ EHC, glycémie, bilan hépatique et fonction rénale, ionogramme,
ammoniaque, lactate, pyruvate, acide urique
◆ Dosage carnitine, acides aminés, hormone de croissance, cortisol,
prélèvement pour analyse ADN
⊗ Gazométrie
⊗ Urines :
◆ pH, GB, nitrites, iono, protéines, corps cétoniques, glucose
◆ Dosage acides organiques et acides aminés
⊗ Papier buvard (profil des acylcarnitines)
⊗ LCR (pas en urgence) :
◆ Glucose, lactate, protéines, acides aminés
3. BIOLOGIE EVOCATRICE
× Troubles glycémiques
× Acidose métabolique avec TA augmenté
× Cétonurie
× Acidose lactique
× Hyperammoniémie
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
RESOLUTION DE VIGNETTE
« Un nourrisson de 4 mois jusqu’à présent parfait présente une température à 38°C, accompagné
de vomissements depuis 24 heures. Il devient prostrée et non réveillable. On constate au pH une
importante acidose métabolique. Que faites-vous ? »
« Un nourrisson de 3 mois a présenté à la crèche dans les bras d’une puéricultrice un malaise
éveillé où il est devenu pâle et hypotonique. Que dites-vous aux parents qui vous consultent le
soir ? »
DÉFINITIONS
CLINIQUE
ETIOLOGIES
= mort survenant brutalement chez un nourrisson alors que rien, dans ses antécédents connus,
ne pouvait le laisser prévoir. Survient typiquement entre 2 et 6 mois, avec prédominance
hivernale. L'enquête étiologique (analyse clinique, biologique et anatomopathologique) est
négative.
1. FACTEURS FAVORISANTS
× Position du sommeil à plat ventre
× Conditions de couchage inappropriées (visage couvert, matelas mou, chambre
surchauffée, animaux domestiques dans la chambre, ...)
× Tabagisme parental
× Antécédents familiaux
× Anciens prématurés / petits poids de naissance
× Milieu socioéconomique défavorisé
2. CAUSE PLURIFACTORIELLE ("LES 3 M")
× Maturité du SNC :
⊗ SNA > transpirations ++
⊗ Système respiratoire > apnées
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un nourrisson de 3 mois a présenté à la crèche dans les bras d’une puéricultrice un malaise
éveillé où il est devenu pâle et hypotonique. Que dites-vous aux parents qui vous consultent le
soir ? »
× Antécédents familiaux
× Histoire de la maladie : 1er épisode? durée? quel contexte?
Rassurer les parents : il n'y a pas de risque de mort subite démontré après un épisode de
malaise. Expliquer que le malaise est dû à une maladie sous-jacente jusqu'à preuve du contraire,
mais que la plupart des causes sont bénignes.
Il faudra hospitaliser l'enfant pour le surveiller. On fera un bilan pour déterminer la sévérité du
malaise et orienter le diagnostic. La suite du bilan se fera en fonction du contexte.
En cas de de signes de gravité cliniques et biologiques, le pronostic est lié à la cause sousjacente.
« Un enfant de 8 ans souffre d’un asthme important. Son débit mètre de pointe est de 60 % des
valeurs attendues et la variabilité de celui-ci est supérieure à 30 % malgré la prise stéroïdes
inhalés. Quels facteurs de risque cherchez-vous ? Comment l’équilibrer ? »
INTRODUCTION ET DEFINITION
L’asthme touche environs 10 à 15% des enfants en Belgique. La prévalence de l’asthme chez
l’enfant a fortement augmenté au cours de la dernière décennie. C’est l’une des principales
causes d’hospitalisation chez les enfants et l’une des raisons les plus fréquentes de visites à
l’urgence.
Il existe un rôle important de l’atopie : IgE spécifiques, inflammation et infiltration par les
éosinophiles, effets aigus des médiateurs vasoactifs.
La définition de OMS de l’asthme est la suivante : “L’asthme est une maladie chronique dont la
gravité et la fréquence varient d’une personne à l’autre et qui se caractérise par des crises
récurrentes où l’on observe des difficultés respiratoires et une respiration sifflante. Lors d’une
crise d’asthme, la paroi des bronches gonfle, ce qui entraîne un rétrécissement de leur calibre et
réduit le débit de l’air inspiré et expiré.”
Il s’agit donc d’une hyperréactivité bronchique responsable d’un bronchospasme associé, le plus
souvent, à de la toux et de la dyspnée.
Le bronchospasme est très fréquent chez l’enfant (30% avant 2 ans) mais tous ne sont pas
asthmatiques. On suspectera un diagnostic d’asthme si l’enfant présente 3 épisodes de
bronchospasme sur une durée de 3 mois maximum.
L’asthme est la première maladie chronique chez l’enfant.
PHYSIOPATHOLOGIE
Une inflammation du muscle lisse, de la muqueuse et des glandes à mucus des bronches. Avec la
répétition des épisodes, cela entraîne un remodelage bronchique. Il s’en suit une grande
variabilité de la fonction respiratoire intra et interindividuelle. Celle-ci sera objectivée à l’aide
d’une spirométrie : identique au cours du temps chez un enfant sain, variable chez les
asthmatiques.
FACTEURS DE RISQUES
× Généraux
⊗ Virus (stimule l’inflammation bronchique)
⊗ Tabagisme passif (et actif)
⊗ Antécédents personnels et/ou familiaux d’atopie (asthme, dermatite atopique,
rhinite allergique)
× Spécifiques
⊗ Allergie (MAP à faire)
⊗ Reflux gastro-œsophagien (très aggravant)
⊗ Asthme à l’effort (sous-diagnostiqué)
× Autres
⊗ Air froid
⊗ Émotions intenses (peur, colère,...)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
SYMPTOMES
× Dyspnée
× Oppression respiratoire
× Une tachypnée ou inversement une bradypnée
× Un sifflement à l'expiration
× Une diminution de la saturation de l'Hb en oxygène principalement dans les crises
sévères.
× Une tachycardie
× Un tirage en cas de crise sévère.
× Une toux qui peut être chronique ou prédominer la nuit
DIAGNOSTIC
1. ANAMNESE
× Évaluation des facteurs de risques => allergie (principalement l’environnement =>
acariens, moisissures, pollen,... et les allergies alimentaires => protéine de lait de vache,
œufs, poissons,...), RGO, effort physique, tabagisme, virose
× Définir l’asthme : symptômes, fréquence, durée, intensité,...
× Interrogatoire familial : mère, position dans la fratrie, mode de naissance,...
2. EXAMEN PHYSIQUE
× Évaluation globale et mesures biométriques (taille, poids,...) => voir si perturbation des
courbes de croissance/poids => signe de gravité
× Rythme respiratoire
× Auscultation : sifflement expiratoire,...
× Percussion
× Coloration
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
× EFR
× Test de réactivité à un bronchodilatateur (débit expiratoire pré- et post-salbutamol)
× Epreuve de provocation bronchique
× Mesure du NO expiré
RAPPEL
× Allergie
⊗ Atopie : sensibilisation à un allergène.
⊗ Allergène : substance capable de provoquer une réaction atopique. Alimentaire,
pneumallergène,...
× RGO
⊗ Faire une MAP complète en recherchant les symptômes classiques (D+
rétrosternale ascendante, brûlure, toux nocturne, otites à répétition, ATCD
familiaux de RGO,...) et faire les examens complémentaires adéquats (pHmétrie,
scintigraphie, OED, écho endoscopie,...).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1. CLASSIFICATION DE L’ASTHME
SYMPTÔMES
SYMPTÔMES VEMS OU DMP
NOCTURNES
Continus/activité Fréquents ≤ 60% valeur
STEP 4 : sévère et
physique prédite
persistant
limitée Variabilité < 30%
Quotidiens/activité >1x/semaine 60-80% de la
STEP 3 : modéré affectée par les valeur prédite
et persistant symptômes Variabilité entre
20-30%
>1x/semaine mais >2x/mois >80% valeur
STEP 2 : léger et <1x/jour prédite
persistant Variabilité entre 20
et 30%
STEP 1 : < 1x/semaine ≤ 2 fois par mois ≥ 80% valeur
intermittent prédite
2. INFORMATIONS
× Normal = VEMS >80%
× Variabilité = instabilité de la fonction respiratoire (différence entre la valeur la plus
haute et la plus baisse)
× Stade 1 et 2 = 75% des patients
3. SCHEMA THERAPEUTIQUE
× STEP 1 : Traitement de la crise uniquement => β-mimétique à la demande
× STEP 2 : STEP 1 + Rajouter un traitement de fond => corticoïdes inhalés (100-
400µg/24h)
× STEP 3 : STEP 2 corticoïdes inhalés (400 à 800 µg/24h) + Bronchodilatateurs à longue
durée d’action => ex : Salmétérol
× STEP 4 : Corticoïdes inhalés hautes doses (800µg/24h) voir corticoïdes PO
4. TRAITEMENT DE FOND (6-11ANS)
× Stade 1 : symptômes d’asthme < 1x/an, VEMS normal => asthme contrôlé
⊗ Bronchodilatateur à courte durée d’action (Salbutamol = Ventolin 100µg) en cas
de crise
× Stade 2 : crise > 1x/mois mais < 1x/semaine, sans crise nocturne
⊗ Cortico inhalé à faible dose (Fluticasone = Flixotide 50 ou 100µg) 2x/jour
⊗ OU anti leucotriènes (Montelukast)
× Stade 3 : crise > 1x/semaine
⊗ Cortico inhalé faible dose associé à B2 mimétique à longue durée d’action
(Fluticasone + salmétérol = Sérétide 25/50 ou 25/125µg)
⊗ Et/ou anti leucotriènes
× Stade 4 : crise quotidienne et crise nocturne > 1x/semaine
⊗ Cortico inhalé haute dose associé à B2 mim à longue durée d’action (Sérétide
25/250µg) 2x/jour
⊗ Et/ou anti leucotriènes
× Stade 5 : médicaments de l’étape 4 + corticothérapie systémique faible dose ±
biothérapie anti-IgE (asthme allergique sévère mal contrôlé → anti-IgE est un anticorps
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
monoclonal qui fixe les IgE libres, empêchant l’IgE de se fixer sur les cellules effectrices
telles que les mastocytes/éosinophiles/basophiles) ou anti IL5 (IL 5 est une cytokine
pro-inflammatoire qui joue un rôle crucial dans le recrutement des éosinophiles)
CRISE D’ASTHME
= toux sèche, dyspnée, sifflements, gêne thoracique > 24h et nécessitant une adaptation du
traitement.
1. ANAMNESE
Recherche de facteurs déclenchants : infection virale, exposition à des allergènes (animaux,
acariens, pollens++), exposition à des polluants (tabac), air froid ou sec, post-effort ou ses
équivalents (rires, pleurs).
2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 8 ans souffre d’un asthme important. Son débit mètre de pointe est de 60 % des
valeurs attendues et la variabilité de celui-ci est supérieure à 30 % malgré la prise stéroïdes
inhalés. Quels facteurs de risque cherchez-vous ? Comment l’équilibrer ? »
Avec un débitmètre à 60% des valeurs attendues et une variabilité supérieure à 30%, il s’agit
d’un asthme de STEP 4 (sévère et persistant).
Facteurs de risque à rechercher (cfr supra). Il s’agit donc de voir s’il existe un facteur précipitant
et si oui, faire une éviction complète de celui-ci.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
L’enfant prend des stéroïdes inhalés => demander le dosage et augmenter jusqu’à 800µg/24h.
ATTENTION : toujours voir avec l’enfant et les parents la manière avec laquelle l’enfant prend
son traitement => souvent l’inhalation se fait mal et l’enfant est sous-traité => un simple rappel
de la technique adéquate peut améliorer la situation de l’enfant.
Si la technique est la bonne, possibilité de passer en corticoïdes per os ce qui augmente leur
efficacité.
Info : attention aux nombreux effets secondaires des corticoïdes pris de manière chronique (ex:
diminution de la tolérance au glucose, cassure staturo-pondérale, faiblesse musculaire,
fragilisation de la peau,...)
S’il s’agit d’un asthme à l’effort apparaît après minimum 6-8 minutes d’effort), faire le diagnostic
avec une épreuve d’effort sur tapis roulant et mesurer la fonction respiratoire avant et après
l’effort.
Si les résistances augmentent et les débits diminuent, il s’agit d’un asthme à l’effort. La
prévention consistera en un échauffement séquentiel.
Le traitement sera le cromoglycate de sodium et/ou les B-mimétiques et/ou les anti-
leucotriènes avant l’effort.
Au moment du diagnostic, puis 1 à 3 mois après le traitement, puis tous les 6 à 12 mois.
But :
Pendant la première seconde, un patient sain expire environ 80% de sa CVF. On parle du volume
expiratoire maximal par seconde (VEMS).
Indice de Tiffeneau = VEMS/CVF . Valeur normale chez l'enfant > 0,9
� Si < 0,80 : syndrome obstructif
Le débit augmente rapidement au début du test, et doit atteindre son maximum dans les 100
millisecondes. Ce point est nommé débit expiratoire de pointe (DEP).
Après le DEP, le débit baisse :
× À 25% de la CVF, le DEM75 est atteint : le patient doit encore expirer 75% de la CVF
× À 50% de la CVF, le DEM50 est atteint : le patient doit encore expirer 50% de la CVF
× Le DEM 25-75 est le débit expiratoire médian mesuré entre 25 et 75% de la CVF.
La morphologie de la courbe est très importante! Une courbe concave est très suggestive d'un
syndrome obstructif.
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
« Un enfant de 8 mois est envoyé pour une cassure staturo-pondérale, touchant le poids puis la
taille. Comment l’évaluer ? Que faites-vous ? »
DEFINITION
FREQUENCE
Concerne 1 à 5% des hospitalisations en pédiatrie. Cependant, 20% des enfants ont un retard
constitutionnel. Donc il faudrait idéalement reporter l’âge osseux sur les courbes et non l’âge
chronologique.
CONDUITE A TENIR
× Reprendre les mesures et retracer ses courbes poids, taille, PC ( !couché jusque 2 ans))
× Mesure la taille cible ; Taille du père + Taille de la mère plus ou moins 13 selon que ça
soit un garçon ou une fille, le tout sur deux ( (Tpapa + Tmaman +- 13)/2 )
ANAMNESE
PRISE EN CHARGE
NB :
⬧ Croissance fœtale influencée par placenta, IGF1-2, insuline, maman
⬧ Croissance infantile : nutrition et hormones thyroïdiennes
⬧ Croissance juvénile : hormone de croissance et thyroïde
⬧ Croissance pubertaire : hormone de croissance, stéroïdes sexuels et thyroïde
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
× Examens complémentaires :
⊗ Radiographie de thorax : cardiomégalie
⊗ Electrocardiogramme : Bloc de Branche droit.
⊗ Echocardiographie :
◆ Diagnostic et localisation de la CIA :
▪ Ostium Secundum : La plus fréquente, centrale
▪ Ostium Primum : près des valves AV
▪ Sinus venosus : CIA + retour veineux pulmonaire anormal partiel
◆ Retentissement du shunt gauche-droite auriculaire = dilatation des
cavités droites, pression artérielle pulmonaire (HTAP exceptionnelle).
▪ Anomalies associées :Fente mitrale (CIA ostium primum).
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
P45 – DIARRHEES
EPIDÉMIOLOGIE
Les diarrhées aiguës représentent chez les enfants de moins de 5 ans, 10 à 20% des
consultations aux urgences et 10% des hospitalisations.
DÉFINITION
Diarrhée aiguë = Selles trop fréquentes ≥ 3/jours (ou ≥ 6/jours si allaitement maternel) ou trop
liquides, durant ≤ 7 jours.
PHYSIOPATHOLOGIE
FACTEURS DE RISQUE
× Âge
× Etat nutritionnel et général
RISQUES PRINCIPAUX
× Déshydratation
× Malnutrition
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DIARRHEE AIGUË
1.1. Etiologies
× Infectieuses :
⊗ Virale : Rotavirus (< 5 ans, épidémie autonomno-hivernale), Norovirus (tout âge,
épidémies familiales ou en collectivités), adénovirus, entérovirus.
⊗ Bactérienne, TIAC
⊗ Parasitaire
× Autres causes :
⊗ Infection extra-digestive : ORL ou urinaire surtout
⊗ Post-infection : malabsorption des hydrates de carbone.
⊗ Cause chirurgicale : appendicite aiguë
⊗ Allergique ou intolérance : APLV
⊗ Diarrhée sous antibiothérapie (Augmentin ++)
1.2. Complications
1.2.1. Déshydratation aiguë et hypovolémie (< 5 ans ++)
lactose
1.2.3. Dénutrition : renutrition précoce (cfr plus bas)
1.3. Anamnèse
× Contexte : âge, allaitement maternel ou artificiel, mode de garde, notion de contagion,
suspicion de TIAC, voyage en zone endémique, vaccinations, médicaments.
× Courbe de croissance : recherche d’une dénutrition chronique
× Terrain à risque de déshydratation : < 3mois, prématurité, RCIU, mucoviscidose, MICI,
APLV, résection colique sur Hirschsprung, immunosuppression.
× Caractérisation de la diarrhée : début, aspect et fréquence des selles
× Perte de poids (corrélée à l’importance de la déshydratation) : ne pas oublier de rajouter
le poids théorique pris entre le dernier poids connu et l’actuel. Faire attention à un fond
de dénutrition.
× Signes associées : vomissement, fièvre, anorexie, douleur abdominale, éruption cutanée.
× Évoquer SHU si : syndrome œdémateux, HTA, purpura, pâleur, oligurie.
× Capacité à boire, administration correcte du SRO (autres thérapeutiques ?)
→ Situation d’urgence ⚠
Nombre de selles quotidien important > 10/jour
Augmentation rapide du débit des selles
Vomissement incoercibles, incapacité de réhydratation orale
Fièvre élevée, troubles de la conscience, trouble du tonus
→ Selon le contexte :
1.6.2. Renutrition :
× Allaitement maternel : pas d’interruption, alternance avec SRO.
× Allaitement artificiel : reprise alimentaire 4 à 6 heures après réhydratation exclusive.
⊗ nourrisson ≥ 4 mois et diarrhée peu sévère : reprise de l’alimentation avec la
préparation lactée antérieurement prescrite
⊗ nourrisson non allaité < 4 mois : arrêt du lait habituel et mise sous hydrolysat
extensif de PLV sans lactose.
× Diversification débutée : éliminer les aliments accélérant le transit
1.6.3. Anti-diarrhéique
= Traitement symptomatique d’efficacité modérée, sans correction des troubles ioniques.
2.1. Physiopathologie
× Pénétration et multiplication de bactéries invasives avec destruction de l’entérocyte
× Réaction exsudative inflammatoire
Contexte : âge, mode de garde, notion de contagion, suspicion de TIAC (symptômes chez des
personnes ayant consommé le même repas), voyage en zone endémique.
Terrain à risque de déshydratation : < 3mois, prématurité, RCIU, mucoviscidose, MICI, résection
colique sur Hirschsprung, immunodéprimé (asplénie, drépanocytose, immunosuppresseur,
corticothérapie prolongée)
2.4. Bilan
× Coproculture, hémocultures
⊗ Campylobacter (vu à l’examen direct), salmonelles, shigellose, Clostridium
difficile, E. coli
× Bilan infectieux : NFS, CRP, VS, fonction rénale et hépatique, VS, cholestase, coagulation,
fer/ferritine, acide folique, vit B12, bilan phospho-calcique, ionogramme, FAN, C3/C4,
FR, ANCA, ASCA, Iga transglutaminases...
2.5. Prise en charge
Hospitalisation si
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
2.5.1. Objectifs :
× Traitement du sepsis
× Prévention des localisations secondaires
× Réduction de la libération des shigatoxines et prévention du SHU dans les diarrhées à
Shigella
× Diminution de la durée des symptômes des diarrhées à Campylobacter
× Diminution de la contagion en collectivité lors d’une épidémie à Shigella ou
Campylobacter
× Diminution de la prolongation du portage de Salmonelle
2.5.2. Indications :
× Probabiliste
⊗ Diarrhée invasive avec signes de sepsis
⊗ Diarrhée invasive au retour d’un voyage en zone d’endémie
⊗ Diarrhée dans l’entourage immédiat d’un malade de shigellose avérée
× Selon le germe isolé
⊗ Shigella : systématique !!
⊗ Salmonella si enfant à risque
× Discutée :
⊗ Salmonella : aucune indication en cas de gastro-entérite simple chez l’enfant non
à risque
⊗ Campylobacter : intérêt pour la diminution des signes digestifs surtout si débutée
précocement dans les 3 jours après les symptômes
Germe Antibiothérapie orale Antibiothérapie IV Alternative
2.6. Prévention
× En cas d’hospitalisation : isolement contact, lavage des mains répété avec SHA
× Eviction de collectivité obligatoire en cas de Shigella, E. coli entérohémorragique ou
salmonella.
× Diagnostic de TIAC : déclaration obligatoire
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DIARRHÉE CHRONIQUE
3. ÉTIOLOGIES FREQUENTES
CHEZ LE
CHEZ LE
CHEZ LE NOUVEAU-NE NOURRISSON/JEUNE
GRAND/ADOLESCENT
ENFANT
Diarrhée majeure précoce = Fonctionnelle Fonctionnelle
congénital × Côlon irritable : 6mois-2ans, × Côlon irritable : alternance
× Atrophie micro villositaire ou diarrhée abondante et diarrhée-constipation,
dysplasie épithéliale nauséabonde, croissance douleurs abdominales
× Diarrhée chlorée ou sodée conservée, PEC : chroniques.
congénitale équilibration du régime et Organique
Diarrhée avec intervalle surveillance × MICI : Crohn, RCUH
× Colite non spécifique du × Intolérance physiologique au
libre
jeune nourrisson lactose de l’adulte : > 5 ans
× Atrophie villositaire auto- Organique
immune × Allergie alimentaire :
× Maladie cœliaque exceptionnel à cet âge.
× APLV × APLV
Maldigestion × Mucoviscidose
× Mucoviscidose × Intolérance au lactose
× Intolérance aux sucres (gluc × Giardiase
ou galactose)
Etiologies rares
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1. ANAMNESE
2. EXAMEN CLINIQUE
3. BILAN
Selon le contexte :
× Biologie : Hémato, NFS, CRP, lipase, TSH, T4, fonction rénale, fonction hépatique
× Coproculture
× Sérologie virus hépatite
× Recherche de parasites dans les selles
× Echographie foie/voie biliaire
× IRM foie/voie biliaire
× AAB
× Colonoscopie
× Mise au point du statut immunitaire
× Transit grêle
× Etude de la fonction pancréatique
× Tubage duodénal (recherche de germes pathogènes)
1.1. Premières manifestations digestives souvent entre la 2ème et 6ème semaine de vie.
× V+ fréquents pouvant précéder la diarrhée, s’accompagnent parfois de d+ abdominale.
× Manifestation aiguë (type réaginique avec choc allergique) :
× Dans minutes ou heures suivant le biberon, vomissements et selles très liquides, pâleur,
cyanose et parfois tableau de choc avec hypotonie et altération de la conscience.
× Signes disparaissent en quelques heures et réapparaissent au prochain biberon.
1.2. Manifestation chronique:
× Diarrhée persistante (gastro-entéropathie allergique)
× Retard de croissance avec malabsorption
× Colite hémorragique avec anémie microcytaire
× Manifestations extradigestives (pulmonaires ou dermatologiques) ne sont pas rares
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1.3. Attitude :
× Exclure les aliments contenant des protéines du LV de l’alimentation
× Mère allaitante doit supprimer LV de son alimentation voire arrêter l’allaitement
× Réintroduction du LV vers 1 an :
⊗ Bonne tolérance de la réintroduction et élargissement → enfant tolérant
⊗ Reintroduction mal toleree → produits lactes exclus pendant 6 a 12 mois
⊗ Reintroduction bien toleree mais elargissement entraine troubles digestifs ou de
croissance → produits lactes exclus pendant 6 a 12 mois
× Prévention: allaitement maternel exclusif et prolonge (4 a 6 mois)
× >50% des enfants gueris a 1 an et la plupart a 2 ans
2. SYNDROMES DE MALABSORPTION
3. MALADIE COELIAQUE
Diarrhée, retard de croissance, v+, anorexie, enfant irritable, pâleur et distension abdominale,
insuffisance pancréatique (⅓ des enfants), ↑ isolée des transaminases
3.3. Attitude :
× Eviction du gluten à vie
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE
1. ANAMNESE
× Paramètres
× Etat général
× Signes de déshydratation
× Auscultation cardio-pulmonaire
× Examen abdominal : péristaltisme, palpation.
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
4. PRISE EN CHARGE
« Un enfant de 8 ans présente depuis 2 jours une paralysie faciale centrale à droite. Il est
subfébrile et fatigué. Ses parents vous consulte : que faites-vous ? »
DÉFINITION CLINIQUE
ÉTIOLOGIES
L’orientation diagnostic d’une paralysie d’origine centrale est superposable à celle d’un déficit
neurologique focal central ! (cf. déficit neurologique récent exclure AVC par CT-scan cérébral)
× Borréliose de Lyme
× Sarcoïdose
× Infection par le VIH
1. CHEZ L’ENFANT
× Contexte infectieux :
⊗ Infection otologique (OMA, otites chroniques) : lors d’une OMA, nécessité de
réaliser une paracentèse pour réaliser un examen bactériologique et mise en
place d’un aérateur transtympanique. Une antibiothérapie est débutée et sera
modifiée en fonction des résultats du prélèvement. Un CT-scan du roche est
demandé à la recherche d’anomalies sur le trajet du nerf facial. Lors d’une
poussée de réchauffement d’une otite chronique cholestéatomateuse ou non,
nécessité d’un prélèvement auriculaire à visée bactériologique pour guider
l’antibiothérapie. Le traitement chirurgical peut se discuter selon le CT-scan.
⊗ Infection générale (zona de la zone de Ramsay Hunt, Lyme, Herpès, EBV) : la
paralysie faciale périphérique associée à une éruption vésiculeuse de la conque et
du conduit auditif externe (= zone de de Ramsay-Hunt) évoque le diagnostic de
zona du ganglion géniculé. Il faut confirmer le diagnostic par une sérologie VZV.
Son traitement repose sur la prescription d’antiviraux ; Il faut rechercher la
notion de piqure de tique et/ou d’érythème migrant dans les 3 à 6 mois qui
précèdent et éventuellement l’association à des myalgies, arthralgies et
névralgies. Le diagnostic repose sur la sérologie et le traitement sur
l’antibiothérapie (classiquement la pénicilline G) ; il faut suspecter une méningite
en cas de syndrome méningé au premier plan.
× Contexte traumatique :
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
× Thérapie antivirale (si PFP sévère) : Valaciclovir 80 mg/kg PO en 3x/j pendant 5 jours
(bénéfice incertain et faible s’il existe, en combinaison avec la corticothérapie)
× Protection oculaire : prévention systématique des complications oculaires (risque de
kératite) par prescription de goutte oculaire le jour (ex. Thealoz Duo® 1 goutte 4x/j) et
pansement occlusif avec pommade Vitamine A (ex. Vitapos gel®) la nuit. (Tarsorraphie
transitoire parfois proposée en cas de PFP sévère).
× Rééducation par un kinésithérapeute ou orthoptiste comprenant massages et exercices
faciaux dans le but de favoriser la récupération (recommandé)
× Traitement du spasme hémifacial par injection locale de toxine botulinique
« Un enfant de 6 ans rentre d’Afrique centrale. Deux jours après son retour, il présente une
température très élevée, une fatigue intense et une inappétence. Vous êtes consulté : que faites-
vous ? »
EPIDEMIOLOGIE
× Paludisme
× Dengue
× Fièvre typhoïde
× Hépatite A
FACTEURS DE RISQUE
× Géographique :
⊗ Pays visité – région rurale ou urbaine
⊗ Période et durée du voyage
⊗ Transports
⊗ Lieu de résidence
× Activité et exposition durant le voyage :
⊗ Contact avec les animaux
⊗ Exposition sanguine (tatouage, piercing, acupuncture, drogue, …)
⊗ Activité sexuelle
⊗ Alimentation
× Lié à l’hôte :
⊗ Antécédents médicaux et familiaux (HIV, splénectomie)
⊗ Traitement immunosuppresseur
⊗ Vaccination avant le voyage
⊗ Prophylaxie médicamenteuse
× Rechercher les pathologies aiguës et dangereuses qui doivent être traitées en urgence :
⊗ Paludisme (malaria)
⊗ Fièvre entérique (typhoïde, paratyphoïde)
⊗ Rickettsiose
⊗ Abcès amibien du foie
⊗ Méningite / méningo-encéphalite
⊗ Trypanosomiase africaine (rare)
⊗ Fièvre virale hémorragique (rare)
× Diagnostiquer les pathologies rarement aiguës et dangereuses mais nécessitant un
traitement spécifique :
⊗ Leptospirose
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
⊗ Borréliose
⊗ Brucellose
⊗ Schistosomiase (fièvre de Katayama)
⊗ Leishmaniose
⊗ Maladie de Chagas
× Penser aux pathologies ne nécessitant pas de traitement spécifique :
⊗ Viroses (hépatites virales, dengue, chikungunya et autres arboviroses).
× Examens complémentaires :
⊗ EHC, enzymes hépatiques, fonction rénale et ionogramme, CRP
⊗ Hémoculture –> Salmonellose
⊗ Goutte épaisse –> Paludisme
⊗ Sérologies :
Hépatite A/B/C/E HIV Syphilis Toxoplasmose
Borréliose Leishmaniose Leptospirose Schistosomiase
Brucellose (test de Wright)
⊗ EMU : protéinurie et hématurie dans la leptospirose – Ag Légionellose
⊗ Puis, en fonction de la clinique :
◆ Coproculture : Yersinia – Schistosomiase – Helminthe etc.
◆ Ponction lombaire : recherche de Trypanosome-Leptospirose par
coloration à l’acridine orange, d’arbovirose (Dengue, Hanta virus,
Encéphalite Japonaise)
◆ Radiographie thorax
◆ Echo abdominale/CT abdominal : abcès hépatique à amibiase ou
Ecchinoccocus.
◆ IRM cérébral : neuro-schistosomiase – neuro-cysticercose –
toxoplasmose
CLINIQUE
PREVENTION
1. MESURES ANTI-VECTORIELLES
2. CHIMIOPROPHYLAXIE
× Aucun antipaludique n’assure une protection totale même si l’observance est bonne.
× Les médicaments antipaludiques ne sont délivrés que sur prescription médicale.
× Molécules utilisables :
⊗ Chloroquine (Nivaquine®)
⊗ Chloroquine + Proguanil (Savarine®) ;
⊗ Méfloquine (Lariam®) ;
⊗ Atovaquone + Proguanil (Malarone®) ;
⊗ Doxycycline (Doxypalu®).
→ Début du traitement avant le départ – durant le voyage et de 1-4 semaines après le retour.
3. VACCINATIONS
4. MESURES D'HYGIENE
« Un enfant de 6 ans rentre d’Afrique centrale. Deux jours après son retour, il présente une
température très élevée, une fatigue intense et une inappétence. Vous êtes consulté : que faites-
vous ? »
1. ANAMNESE
QUESTIONS EXEMPLES DE MALADIE/RMQ
OU ? Pays visité/Ville ou campagne
QUAND ? Durée du séjour, date de retour, saison
QUI ? Antécédents médicaux
Baignade-rafting ? Schistosomiase, leptospirose
Aliment : lait non pasteurisé ? Brucellose
Aliment : viande crue ? Trichinellose
Piqûres de moustique ? Paludisme, dengue, chikungunya
COMMENT ?
Piqûres de tiques ? Borréliose, Rickettsia africae
Piqûres de puces ? Rickettsia typhi
Contacts sexuels à risque ? HIV, HBV
Contact sanguin, dentiste ? HIV ? HBC
Vaccination hépatite A/B ? Fièvre typhoïde ? 3% des états fébriles au retour
VACCINS ? Fièvre jaune ? de voyage sont évitables par
la vaccination
Prophylaxie antipaludéenne ? ATB durant le
MEDICAMENTS ?
séjour ?
2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
3. PRISE EN CHARGE
× Hospitalisation
× Evaluer l’état général – plus particulièrement si signes de déshydratation - signes
neurologiques (plus mauvais pronostic)
× Traitement médical dépend de l’agent pathogène en cause
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
MP03 – MENINGITES
« Un enfant de 2 ans vomit depuis ce jour avec de la température à 38°C. Il a une raideur de
nuque discrète mais évidente. Que faites-vous ? »
DEFINITION
CLINIQUE
× Chez NN et nourrissons
⊗ Symptomatologie atypique ! :
⊗ Signes précoces :
◆ Fièvre, détresse respiratoire, troubles du comportement (geignements,
irritabilité), hypotonie ou hypertonie axiale (la raideur de nuque est
exceptionnelle à cet âge), refus alimentaire, diarrhées/vomissements
⊗ Signes plus tardifs :
◆ Convulsions, fontanelle bombante (chez < 6 mois), coma
× Chez l’adulte
⊗ Syndrome méningé : céphalées (non calmées par analgésiques), V+ en jet, raideur
de nuque (signes de Kernig/Brudzinski)
⊗ Fièvre, photo et phonophobie, attitude en chien de fusil, irritabilité, léthargie,
confusion…
× Virus (principale cause de méningite aigue) : Entérovirus ++, oreillons (seul virus à faire
baisser la glycorachie !), EBV, CMV, Herpès simplex, Herpes zooster, HIV
1. ANAMNESE
2. EXAMEN PHYSIQUE
× Biologie
⊗ Hémato-formule, CRP, glycémie, ionogramme, LDH
⊗ Fonction rénale, fonction hépatique, coagulation
× Hémocultures
× Ponction lombaire
⊗ Systématique chez le nourrisson < 3 mois avec clinique aspécifique
⊗ EN URGENCE !!!
⊗ En l’absence de contre-indication qui sont :
◆ Collapsus cardio-respiratoire ou instabilité hémodynamique
◆ HTIC - signes d’engagement (mydriase unilatérale, hoquet, trouble du
rythme ventilatoire)
◆ Infection au point de ponction
◆ CIVD ou trouble de l’hémostase
◆ Signes de focalisation
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
⊗ Interprétation
BACTERIES VIRUS TUBERCULOSE LCR NORMAL
LIQUIDE Trouble Clair Clair à trouble Eau de roche
1000-
CELLULES 10-1000/mm³ 100-400/mm³ 1-5/mm³
5000/mm³
Pléiocytose Pléiocytose
FORMULE PN > 80% lymphocyta lymphocyta
ire ire
50mg/dL (1/2
GLUCOSE ⬇ Normal ⬇ de la
glycémie)
PROTEINES ⬆++ N ou ⬆ ⬆++ 20-40mg/dL
EXAMEN Gram-/Ziehl-
Souvent Gram+ Négatif Négatif
DIRECT Nielsen+
Positive sur
CULTURE Positive Négative ≫ PCR milieu Négative
spécial
ATTITUDE THERAPEUTIQUE
× Urgence absolue
× Après la réalisation des prélèvements, débuter avec une antibiothérapie à large spectre
jusqu’au résultat de la culture
× Débuter l’antibiothérapie avant les prélèvements en cas de :
⊗ Purpura fulminans
⊗ Prise en charge hospitalière impossible avant 90 minutes
⊗ Contre-indication de la PL
× Choix de l’antibiothérapie en fonction de l’âge du patient, de son origine intra ou
extrahospitalière, de son statut immunitaire et de l’épidémiologie des résistances locales.
⊗ Nouveau-né : Ampicilline + Céfotaxime ou Ampicilline + Aminoside
⊗ Nourrissons de 1 à 3 mois : Ampicilline + Céfotaxime ou Ampicilline + Ceftriaxone
⊗ Méningocoque : 7 jours
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
1. CHIMIOPROPHYLAXIE
× Afin de prévenir les cas de contagion secondaire, la prophylaxie est recommandée en cas
de septicémie ou de méningite à méningocoques pour tous les contacts « proches »
(membres d’une même famille, crèche, …) dans les 24-48h :
× Si infection à méningocoque :
⊗ Adulte : Ciprofloxacine 500 mg en 1 prise PO ou ofloxacine (Tarivid®) 400 mg en
1 prise PO ou rifampicine 600 mg 2 fois/j pendant 2 jours
⊗ Enfant : Rifampicine 2 x 10mg/kg/j PO pendant 2 jours ou Azithromycine
10mg/kg 1 prise PO ou ciprofloxacine 15mg/kg max
× Si infection invasive à H. influenzae :
⊗ Adulte : rifampicine 600mg/jour PO pendant 4 jours
⊗ Enfants : rifampicine 2x 10mg/kg/jour PO pendant 4 jours
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
1. ATTITUDE
MP04 – TUBERCULOSE
« Un enfant de 9ans vous est envoyé de l’inspection médicale scolaire parce que son intradermo-
réaction est positive. Que faites-vous ? »
1. TUBERCULOSE PULMONAIRE
× Toux chronique, hémoptysie, perte de poids, fièvre, amaigrissement, fatigue, sudations
nocturnes
2. TUBERCULOSE EXTRA-PULMONAIRE
× Douleurs dorsales, tassement vertébral Ostéomyélite
× Arthrite
× Masse abdominale ou diarrhée Urinaire
× Insuffisance surrénalienne Epididymite, orchite, salpingite Douleur pleurale, dyspnée
Péricardique
× Péritonite
× Adénopathie médiastinale : intolérance alimentaire, compression bronchique,
Adénopathie parfois douloureuse souvent cervicale et unilatérale
× Céphalées, raideur de nuque, irritabilité
Attention, même en cas de « tuberculose maladie », plus de la moitié des enfants de < 15ans sont
asymptomatiques. Plus l’enfant est jeune, plus la probabilité d’avoir des symptômes est grande.
L’adolescence est une période particulière avec développement de cavités très symptomatiques.
Le risque de dissémination extra-thoracique est surtout élevée chez l’enfant < 5ans.
DIAGNOSTIC
Il est essentiel de dépister activement l’entourage d’un malade tuberculeux et les primo –
arrivants de pays à forte endémicité de tuberculose.
Si vaccin BCG, la positivité est plus importante s’il a été réalisé après l’âge d’un an cependant
l’effet du BCG ne doit pas peser dans la balance si on se pose la question de traiter ou non.
Parfois FP avec mycobactérie atypique ou BCG → IGRA
× Le TEST IGRA (Ce test mesure la libération d’interféron gamma par des lymphocytes T
stimulés par des peptides spécifiques aux Mycobactéries tuberculosis (absents chez la
plupart des mycobactéries atypiques). Pas d’influence ni par le vaccin BCG ni par
mycobactéries non tuberculeuses. Il constitue une bonne alternative mais ne permet pas
de distinguer une tuberculose latente d’une tuberculose maladie. Il est recommandé
lorsque le test TCT est douteux ou lorsqu’un vaccin BCG a été réalisé récemment (Après
> 1 an).
× Les analyses bactériologiques : examen direct, culture ou PCR par Expectorations ou
tubage. Toutefois ils peuvent être négatif vu la pauci bacillarité des lésions.
⇨ En fonction des résultats, le diagnostic sera classifié en suspect, probable (contact, signe
clinique/radio et ID +) et certain (Bactério +)
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
1. ANAMNÈ SE
2. EXAMEN PHYSIQUE
3. BIOLOGIE
× Anémie
× Leucopénie ou leucocytose
× Thrombocytopénie ou thrombocytose
× Hyponatrémie
× Augmentation des phosphatases alcalines et des transaminases ◦ Hyperbilirubinémie
× Augmentation de la VS
× Hypoxémie (pO2 < 60)
Les enfants font des infections paucibacteriennes, ce qui diminue le rendement des expectos. Il
est donc souvent plus facile pour avoir l’antibiogramme de trouver le contaminateur adulte et de
faire des cultures sur ses expectorations.
TRAITEMENT
⚠ Chez les jeunes enfants de moins d’un 1 an, le traitement comprend INH et RMP (donc
bithérapie si < 1 an).
Surveillance de la compliance thérapeutique via acide urique (vu que le pyrazinamide peut
donner une hyperuricémie) et via la coloration des urines et des selles (cfr. Pyrazinamide).
× Si multi sensible :
⊗ Tritherapie (stop Ethambutol) pendant 2 mois puis Bitherapie (Isoniazide +
Rifampicine) pour un total de 6 a 9 mois
× Si multirésistance (surtout INH/Rifa) :
⊗ Associer 4 ou 5 drogues : quinolones, amikacine...
⊗ A suspecter si traitements antérieurs incomplets, voyages en zone endémique...
RESOLUTION DE LA VIGNETTE
« Un enfant de 9 ans vous est envoye de l'inspection medicale scolaire parce que son intradermo
réaction est positive. Que faites-vous ? »
MP05 – DREPANOCYTOSE
« Un enfant de 10 ans souffrant de drépanocytose est admis pour fièvre élevée, douleur
thoracique intense et prostration. Il est dyspnéique et désaturé à 90%. Que faites-vous ? »
RAPPEL THEORIQUE
CLINIQUE
× Hb entre 6 et 10 g/dl
× GR durée de vie normale 120j, SS 15-50j, activité moelle 6-8x
× Anémie sévère en cas de « crise » → hémolyse massive (crise hémolytique aigue – crise
aplasique < Parvovirus B19 – crise de séquestration splénique → splénomégalie)
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
4. AUTRES
5. À LONG TERME
1. OXYGENE
× Pour SpO2 > 96%
× Spirométrie incitative
2. ANALGESIE
× Évaluation via échelle de douleur : ne pas sous-estimer
× Meopa + palier I : paracétamol + AINS d’office
× Palier II : Tramadol
× Palier III, très rapidement : morphine en pompe PCA (à titrer)
3. HYDRATATION
× Hydratation aux besoins de base voire hyperhydratation à 2,5 l/m2
× PAS d’hyperhydratation en cas de STA (viser euvolémie) → risque majoré d’œdème
pulmonaire
4. ANTIBIOTHERAPIE
× Cible : Pneumocoque, H. influenzae, méningocoque →CEFTRIAXONE 100 mg/kg/j (max 2
gr par jour) en 1x IV/IM
× Si symptômes respiratoires ou foyer à la radiographie de thorax : ajout Clarithromycine
15 mg/kg/j PO en 2x (max 500 mg 2x)
× Oseltamivir ? en période d’épidémie de grippe + dans les 72 heures de début de fièvre +
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
même si vacciné depuis plus d’un mois + quel que soit le résultat du test rapide sur
ANP/FG (traitement PO pour jours)
→ Prévention
× Anémie chronique bien tolérée (Hb > 6 g/dl, réticulocytose élevée) : pas besoin de
transfusion
× Transfusion en urgence si :
⊗ Anémie profonde (< 5 g/dl) ou mal tolérée
⊗ Crise cérébrale → échange transfusionnel !!
⊗ STA avec hypoxémie (PaO2 < 70 mm Hg)
⊗ Préparation d’une chirurgie majeure
× La demande de sang :
⊗ Phénotypage érythrocytaire étendu : compat et RAI
⊗ Prévenir le labo qu’il s’agit d’un patient drépanocytaire
« Un enfant de 10 ans souffrant de drépanocytose est admis pour fièvre élevée, douleur
thoracique intense et prostration. Il est dyspnéique et désaturé à 90%. Que faites-vous ? »
1. PHYSIOPATHOLOGIE
2. ÉTIOLOGIES
× Inconnue (40-50%)
× Embolie graisseuse
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
3. DIAGNOSTIC
→ Tableau clinique incluant :
4. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
× Biologie : EHC, réticulocytes, CRP, ionogramme, fonction rénale, enzymes hépatiques,
bilirubine, LDH
× Groupe sanguin (phénotypage étendu) + compat
× Gazométrie artérielle si SpO2 < 96% à l’air ambiant
× Radiographie de thorax (attention radio sous-estime le degré d’atteinte pulmonaire
surtout les 48 premières heures de la symptomatologie)
× Microbiologie extensive : hémoculture, EMU, ANP, sérologies (Chlamydia et Mycoplasme)
5. TRAITEMENT
→ But : corriger les facteurs qui contribuent à la désoxygénation de l'HbS qui induit le "sickling"
du GR et ensuite ischémie et lésion pulmonaire.
DEFINITION 2
RESOLUTION DE LA VIGNETTE 4
P02 - LA VACCINATION 5
CALENDRIER VACCINAL 5
RÔLE DE LA VACCINATION 5
TYPES DE VACCINS 6
EFFETS SECONDAIRES 6
CONTRE-INDICATIONS A LA VACCINATION 7
VACCINS DISPONIBLES 7
RATTRAPAGE VACCINAL 9
LAITS ARTIFICIELS 16
DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE 17
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 33
DÉFINITION 35
EPIDÉMIOLOGIE 35
PHYSIOPATHOLOGIE 35
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE 36
PRISE EN CHARGE 44
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 45
RAPPEL THÉORIQUE 47
RESOLUTION DE LA VIGNETTE 50
RESOLUTION DE LA VIGNETTE 55
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 67
DEFINITION 69
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL 69
APPROCHE 71
DÉFINITIONS 75
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
ANAMNÈSE SPÉCIFIQUE 75
EXAMEN PHYSIQUE 75
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL 76
PRISE EN CHARGE 76
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE 77
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 77
DÉFINITION 79
CLINIQUE 79
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE 80
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES 80
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE 81
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 81
DEFINITION 82
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE 83
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 84
EPIDÉMIOLOGIE 85
FACTEURS DE RISQUE 85
CLINIQUE 85
DIAGNOSTIQUES DIFFÉRENTIELS 86
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE 86
ATTITUDE THÉRAPEUTIQUE 86
Volume 3 – Pédiatrie - 2021
RÉSOLUTION DE LA VIGNETTE 87
EPIDÉMIOLOGIE 88
DÉFINITION 88
PHYSIOPATHOLOGIE 89
FACTEURS DE RISQUE 89
DÉPISTAGE 90
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE 90
ATTITUDE THERAPEUTIQUE 91
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE 95
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES 96
RESOLUTION DE LA VIGNETTE 96
P16 - PUBERTE 98
RAPPEL THÉORIQUE 98
EPIDÉMIOLOGIE 102
DÉFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 103
ANTECEDENTS 124
CLINIQUE 124
BILAN 124
ÉPIDÉMIOLOGIE 127
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 127
CLINIQUE 128
EPIDÉMIOLOGIE 131
DÉFINITION 131
ETIOLOGIES 131
CLINIQUE 131
EPIDÉMIOLOGIE 137
DÉFINITION 137
PHYSIOPATHOLOGIE 137
CLINIQUE 137
DÉFINITION 144
EPIDEMIOLOGIE 156
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 156
CLINIQUE 157
ANAMNÈSE 162
EPIDÉMIOLOGIE 164
DÉFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 164
DÉPISTAGE 164
CLINIQUE 165
EPIDÉMIOLOGIE 169
DÉFINITION 169
ETIOLOGIES 170
TRAITEMENT 172
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 173
CLINIQUE 173
EPIDÉMIOLOGIE 178
DÉFINITION 178
CONCLUSION 183
EPIDEMIOLOGIE 184
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 184
CLINIQUE 185
PRONOSTIC 187
EPIDEMIOLOGIE 189
DEFINITION 189
CLINIQUE 190
1. 193
EPIDEMIOLOGIE 199
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 199
CLINIQUE 200
RAPPEL 211
CLINIQUE 211
EPIDEMIOLOGIE 215
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 215
INTRODUCTION 218
ETIOLOGIES 218
CLINIQUE 219
DÉFINITION 222
ÉPIDEMIOLOGIE 237
DEFINITION/PHYSIOPATHOLOGIE 237
CLINIQUE 238
DÉFINITIONS 243
CLINIQUE 243
ETIOLOGIES 243
PHYSIOPATHOLOGIE 246
SYMPTOMES 247
DIAGNOSTIC 247
RAPPEL 247
DEFINITION 253
FREQUENCE 253
ANAMNESE 253
EPIDÉMIOLOGIE 256
DÉFINITION 256
PHYSIOPATHOLOGIE 256
ÉTIOLOGIES 268
EPIDEMIOLOGIE 274
CLINIQUE 275
PREVENTION 276
DEFINITION 278
CLINIQUE 278
DIAGNOSTIC 283
TRAITEMENT 285
CLINIQUE 287