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RESUME DE PSYCHOPHARMACOLOGIE

I. GENERALITES
▪ Définitions :
o La psychopharmacologie est une discipline de la pharmacologie qui s’occupe
des psychotropes.
o Les psychotropes sont des substances qui agissent sur l’activité cérébrale,
c’est-à-dire le psychisme. Ils agissent sur les différents récepteurs impliqués
dans la neurotransmission : dopamine, sérotonine et GABA.
▪ Classification : 3 selon DENIKER et DELAY en 1957 :
o Les psycholeptiques ou sédatifs psychiques : ralentissent l’activité du système
nerveux. Ils comprennent les hypnotiques ; les sédatifs ; les anxiolytiques et les
neuroleptiques.
o Les psychoanaleptiques ou excitants psychiques : accélèrent l'activité du
système nerveux. Ils comprennent les nooanaleptiques et les
thymoanaleptiques.
o Les psychodysleptiques ou perturbateurs psychiques : perturbent l’activité du
système nerveux. Ils comprennent les hallucinogènes, les stupéfiants, les
substances enivrantes et les conduites addictives.
o + Les psychoisoleptiques ou thymorégulateurs : stabilisent l’humeur. Les
principaux sont : les sels de lithium, la carbamazépine et le valproate de
sodium.

II. LES HYPNOTIQUES, SEDATIFS ET ANXIOLYTIQUES


IIa. Benzodiazépines (BDZ)
▪ Propriétés : anxiolytiques ; sédatives. myorelaxantes
▪ Mécanisme d’action : Stimulation de l’activité gabaergique.
▪ Indications : insomnies ; anxiété ; spasticité et dyskinésies ; épilepsie.
▪ Contre indications : allergie aux BDZ ; insuffisance respiratoire sévère.
▪ Interactions médicamenteuses : alcool ; autres psychotropes ; myorelaxant ;
curarisant.
▪ Effets indésirables : insomnies ; agitation ; agressivités ; troubles de la mémoire et de
la concentration ; dépendance ; Sd de sevrage.
▪ Règles générales : doses faibles, toujours interrompre de façon progressive.
▪ Exemples :
o BDZ à courte durée d’action : midazolam/ BUCCOLAM
o BDZ à durée d’action intermédiaire : alprazolam/XANAX/CALME ; lorazepam
o BDZ à longue durée d’action : Diazepam/VALIUM ; clonazepam/ RIVOTRIL
IIb. Barbituriques
▪ Propriétés : sédatives ; anesthésiques
▪ Mécanisme d’action :
o Antagonistes des récepteurs AMPA (bloque l’action du glutamate)
o Améliore la fixation du GABA sur son récepteur
▪ Indications : insomnies ; anesthésiologie ; épilepsie ; traitement des absences
▪ Contre indications : insuffisance respiratoire, rénale et hépatique
▪ Interactions médicamenteuses : médicaments inducteurs enzymatiques
▪ Effets indésirables : sédation exagérée ; ataxie ; diplopie ; troubles musculo-
squelettiques ; agitation chez l’enfant ; anémie mégaloblastique ; dépression du SN
▪ Règles générales : éviter chez les femmes en âge de procréé ou enceintes (risque
tératogène) et durant l’allaitement.
▪ Exemples : phénobarbital/GARDENAL ; la primidone/MYSOLINE

III. LES NEUROLEPTIQUES OU ANTIPSYCHOTIQUES


▪ Propriété : 5
o Induction d’un état d’indifférence affective ;
o Sédation des états d’agitation et d’excitation ;
o Réduction progressive des troubles psychotiques aigus ou chroniques ;
o Production des syndromes extrapyramidaux et neurovégétatifs ;
o Prédominance des effets sur les régions cérébrales sous corticales.
▪ Mécanisme d’action : Antagonistes de la dopamine (récepteurs D2) ; de la sérotonine ;
ou de la noradrenaline.
▪ Indications : schizophrénie ; trouble bipolaire ; agitation ; confusion mentale ; délire ;
vomissements (antiémétique).
▪ Contre indications : allergie au produit ; alcool ; d’autres psychotropes.
▪ Interactions médicamenteuses : médicaments susceptibles d’entraîner des torsades de
pointes ; alcool ; antiémétisants apparentés aux neuroleptiques ; la bromocriptine, la
lévodopa.
▪ Effets indésirables :
o Neurologiques (parkisonisme ; dyskinésie ; somnolence)
o Neurovégétatifs (hypotension ; tachycardie ; constipation)
o Endocriniens (aménorrhée ; impuissance)
▪ Exemples :
o Antipsychotiques de première génération :
▪ phénothiazines : chlorpromazine/ LARGACTIL
▪ thioxantènes : zuclopenthixol/CLOPIXOL
▪ butyrophénones : melpérone/BURONIL
▪ diphénylpipéridines
▪ benzamides : métoclopramide/PRIMPERAN
o Antipsychotiques atypiques (2e génération) efficacité plus grande et faible
effets indésirables extra pyramidaux. Exemple : clozapine/LEPONEX ;
rispéridone/RISPERDAL

IV. LES ANTIDEPRESSEURS


▪ Propriété : antidépresseur
▪ Mécanisme : ils peuvent agir par :
o Inhibition sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS)
o Inhibition de la recapture de la noradrenaline (IRNA)
o Par inhibition mixe de la sérotonine et de la noradrenaline (IRSNA)
o Stimulation de la transmission monoaminergique
o Inhibition de la dégradation des monoamines (IMAO)
▪ Indications : dépression ; anxiété ; boulimie ; TOC ; trouble panique ; phobie sociale.
▪ Contre indications : épilepsie ; insuffisance hépatique ou rénale ; antécédents de
maladie cardiovasculaire ; état de dénutrition.
▪ Interactions médicamenteuses : autres médicaments pro-sérotoninergique (risque de
Sd sérotoninergique)
▪ Effets indésirables : effets atropiniques (constipation, tachycardie, sueur, trouble de la
miction) et effets centraux (somnolence ; tremblements, crises convulsives, manie).
▪ Règles générales : Interrompre le traitement par antidépresseur en cas de virage
maniaque franc ; surveillé les patients épileptiques, arrêt du traitement en cas de crises
convulsive.
▪ Exemples :
o Les antidépresseurs tricycliques (ATC) : ils contiennent trois noyaux, inhibent la
recapture de la sérotonine et de la noradrenaline, ont aussi des effets
antimuscariniques et antihistaminiques H1. Ex : la clomipramine/ANAFRANYL ;
l’imipramine/TOFRANYL.
o Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA)
ou à « dualité d’action ». Ex : Duloxétine/CYMBALTA ; Venlafaxine/EFFEXOR ;
Milnacipran/IXEL.
o Les inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline et de dopamine (IRDNA). Ils
sont apparentés aux amphétamines. Ex : Bupropione/WELLBUTRIN/ZYBAN ;
Amfébutamone/BUPROPION.
o Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). Semblable aux ATC
mais moins toxiques. Fluoxétine/PROZAC ; Sertraline/SERLAIN ;
Citalopram/CIPRAMIL ; Escitalopram/SIPRALEXA.
o Les inhibiteurs de la Monoamine Oxydase (IMAO). Les IMAO sont mieux que les
ATC dans la dépression atypique. Ils comprennent les IMAO A (spécifiques à la
noradrénaline, l’adrénaline et la sérotonine) et les IMAO B (spécifiques à la
dopamine). Ex : Moclobémide/AURORIX (IMAO) ; Phénelzine/NARDIL.
o Les antidépresseurs antiadrénergique & antisérotoninergique. Ex :
Miansérine/LERIVON ; Mirtazapine/ REMERGON/MIRTAZAPINE ;
trazodone/TRAZOLAN ; Agomélatine/VALDOXAN.
o Sels de lithium : peuvent être utilisés comme antidépresseurs mais mieux
définis ailleurs comme thymorégulateurs ou stabilisateurs de l’humeur. Ex :
Carbonate de lithium/MANIPREX
o Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la noradrénaline (ISRNA). Ex :
réboxétine/EDRONAX

V. LES THYMOREGULATEURS
▪ Propriété : psychoisoleptiques. Ils stabilisent l’humeur en réduisant la fréquence, la
durée et l’intensité des épisodes thymiques (maniaque ou dépressive) et améliorent la
qualité des intervalles libres.
▪ Mécanisme d’action : plusieurs, entre autres :
o Augmentation de la libération de la sérotonine
o Potentialisation l’activité gabaergique et inhibition de celle du glutamate
o Stabilisateur de membranes et effet antiembrasement ou effet « antikindling ».
▪ Indications : dans les troubles bipolaires (TB)
▪ Contre indications : insuffisance rénale (relative) ; pathologies cardiovasculaires ;
déshydratation ; hyponatrémie.
▪ Interactions médicamenteuses : AINS ; électrochoc ; neuroleptiques.
▪ Effets indésirables : incidents mineurs (lithium) ; effets hématologique
(carbamazépine) ; somnolence ; constipation ; agitation…
▪ Règles générales : Faire régulièrement un bilan clinique et paraclinique ; Le traitement
de lithium se fait par ajustements successifs pour obtenir une lithiémie dans la
fourchette thérapeutique (0,5 à 0,8 mmol/l), ce qui permet l’obtention de l’effet
thymorégulateur.
▪ Exemples :
o Les sels de lithium : en première intention dans la prophylaxie du TB. Ex :
carbonate (sel)/THERALITE ; gluconate/NEUROLITHIUM.
o Le valpromide ou acide valproïque/DEPAMIDE et divalproate de
sodium/DEPAKOTE/DEPAKINE/DEPAMAG : en seconde intention dans la
prévention des rechutes du TB.
o Carbamazépine/TEGRETOL : c’est aussi un antiépileptique.
o L’olanzapine (ZYPREXA), la quétiapine et l’aripiprazole.

VI. LES PSYCHOSTIMULANTS


▪ Propriété : psychostimulantes. Regroupent les médicaments utilisés dans les troubles
de l’attention avec hyperactivité ou Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD) et
les médicaments utilisés dans la narcolepsie.
▪ Mécanisme d’action : favorisent l’activité du SNSympathique (ISRNA ; agoniste α2-
adrénergiques)
▪ Indications : l’ADHD (atomoxétine, guanfacine, méthylphénidate) et la narcolepsie
(modafinil, méthylphénidate, oxybate)
▪ Contre indications : maladies cardiovasculaires ; troubles bipolaires ; dépression.
▪ Interactions médicamenteuses : IMAO ; alcool ; médicaments inducteurs enzymatique.
▪ Effets indésirables : céphalées ; agitation ; risque cardiovasculaire ; insomnies ; retard
de croissance.
▪ Règles générales : Contrôler systématiquement la tension artérielle, le poids et la
croissance. Veiller sur les patients épileptiques et ayant des antécédents de
convulsions. Éviter l’administration vespérale.
▪ Exemples : L’Atomoxétine/STRATTERA (ISRNA) ; La Guanfacine/INTUNIV ;
Méthylphénidate/CONCERTA ; modafinil/ PROVIGIL ; l’oxybate/ XYPREM.

VII. LES ANTIÉPILEPTIQUES


▪ Propriété : Les antiépileptiques ont une action symptomatique avec l'objectif de
diminuer l’hyperexcitabilité neuronale.
▪ Mécanisme d’action : peuvent agir par :
o Potentialisation de l’activité gabaergique
o Inhibition du glutamate
o Modification des canaux ioniques
▪ Indications : épilepsie, troubles bipolaires (TB), migraine et douleurs neurogènes.
▪ Contre indications : bloc auriculo-ventriculaire, antécédents hépatiques ou de
porphyrie, femmes enceintes.
▪ Interactions médicamenteuses : IMAO ; L’élément le plus important à prendre en
compte est la métabolisation hépatique de la plupart des antiépileptiques et la
capacité qu’ont certains d’exercer un effet inducteur enzymatique (carbamazépine,
phénytoïne, phénobarbital) ou un effet inhibiteur enzymatique (acide valproïque,
felbamate, topiramate).
▪ Effets indésirables : sédation, alopécie, somnolence, vertiges, hématologique,
vomissements, céphalées, insomnie, pancréatite, hépatite aiguë.
▪ Règles générales : prises quotidiennes, toujours aux mêmes heures et sans
interruption.
▪ Exemples :
o Le phénobarbital et la primidone (Cf. chapitre III). l'antiépileptique le plus
prescrit.
o Le valproate de sodium/CONVULEX/DEPAKIN ; La carbamazépine/ TEGRETOL
o La phénytoïne (diphénylhydantoïne)/ DIPHANTOINE/EPANUTIN : traitement
des états de mal. Ses effets indésirables sont fréquents et sérieux d’où
utilisation concomitante de l’acide folique comme antagoniste.
o L'éthosuximide/ZAROTIN ; Le felbamate/TALOXA.
o Les benzodiazépines (diazépam, clonazépam, etc.) ne sont ici que des
médicaments d'appoint contre les épilepsies, leur efficacité s'épuisant après
quelques semaines ou quelques mois.

VIII. LES ANTIPARKINSONIENS


▪ Propriété : corrigent la triade akinésie, rigidité et tremblement.
▪ Mécanisme d’action : Ils compensent le déficit en dopamine retrouvé dans la maladie
de Parkinson par plusieurs mécanisme (L-dopa exogène ; agoniste dopaminergique ;
ICOMT ; IMAO-B ; antagonisme muscarinique ; antagonisme glutamatergique).
▪ Indications : maladie de Parkinson ; syndrome des jambes sans repos.
▪ Contre indications : troubles psychotiques ; infarctus du myocarde ; contre indications ;
typiques des médicaments anticholinergiques.
▪ Interactions médicamenteuses : NLP/antipsychotiques ; Médicaments hypotenseurs ;
Psychotropes.
▪ Effets indésirables : dyskinésies ; hypertension orthostatique ; sédation ; nausée et
vomissements.
▪ Règles générales : attention conducteur de véhicule ; augmentation progressive de la
dose et pas d’arrêt brutal.
▪ Exemples :
o Lévodopa ou L-dopa + Inhibiteur de la dopadécarboxylase :
Lévodopa+bensérazide/PROLOPA ; Lévodopa+carbidopa/DUODOPA
o Agoniste de la dopamine : La bromocriptine/PARLODEL ; Ropinirole/REQUIP
o Inhibiteur de la monoamine-oxydase-B (IMAO-B) : Ne jamais prendre ces
produits le soir. Ex : Rasagiline/AZILECT.
o Inhibiteur de la Catéchol-O-Méthyltransférase (ICOMT) : associés à la L-dopa
pour diminuer les complications motrices (dyskinésies) dues à l’utilisation
chronique de lévodopa. Ex : Entacapone/COMTAN ; Tolcapone/TASMAR.
o Anticholinergiques. Ex : Bipéridène/ AKINETON

IX. MEDICAMENTS UTILISES DANS LE TRAITEMENT DES MALADIES DEGENERATIVES


▪ Maladie d’Alzheimer :
o Les inhibiteurs des cholinestérases. Ex : Donépézil/ARICEPT ;
Galantamine/GALANTAMIN SANDOZ ; Rivastigmine/EXELON.
o La mémantine (antagoniste des récepteurs glutamatergiques de type NMDA) .
Ex : EBIXA
o Le Ginkgo biloba/TANAKAN/TAVONIN
▪ Médicaments de la maladie de Huntington :La tétrabénazine/TETRABENAZINE (effets
dopaminergique)
▪ Médicaments de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) : Le riluzole/RILUTEK.

X. LES MEDICAMENTS UTILISES DANS LE TRAITEMENT DE LA DEPENDANCE


▪ Médicaments utilisés dans l’alcoolisme :
o Acamprosate/CAMPRAL : apparenté au GABA
o Disulfirame/ANTABUSE
o Nalméfène/SELINCRO : antagoniste des récepteurs opioïdes
▪ Médicaments utilisés dans le tabagisme :
o Substitution nicotinique, Ex : NICOTREN ; NICTINELL
o Bupropione ou amfébutamone : inhibiteurs de la recapture de la
noradrénaline (IRNA), c’est aussi un antidépresseur. Ex : WELLBUTRIN ; ZYBAN.
o Varénicline : agoniste partiel au niveau de certains récepteurs nicotiniques à
l’acétylcholine. Ex : CHAMPIX
▪ Médicaments utilisés dans la dépendance aux opioïdes : antagoniste des RCP opioïdes
centraux et périphériques. Ex : Méthadone ; Buprénorphine/SUBUTEX ;
Naltrexon/NALOREX ; Buprénorphine+naloxone/SUBOXONE.

XI. LES AUTRES MEDICAMENTS


▪ Médicaments des états spastiques :
o Baclofène ; Toxine botulique/BOTOX ; Cannabinoïdes/SATIVEX ;
Dantrolène/DANTRIUM ; Tizanidine/SIRDALUD.
o NB: ne sont pas recommandés chez les patients présentant une spasticité
invalidante (comme celle consécutive à une maladie dégénérative de la moelle
épinière, une SEP ou une lésion des voies cortico-spinales.
▪ Antimigraineux :
o Prescrire un alginique mineur (paracétamol, ASA) ou un AINS (Ibuprofène,
naproxène ou diclofénac) per os ou IR en association à un gastroprocinétique
(métoclopramide).
o En cas d’échec, recourir à un triptan (ex : almotriptan/ALMOGRAN) ou à la la
dihydroergotamine/DIERGO (dérivée de l’ergot).
o ni les triptans ni les dérivés de l’ergot ne peuvent servir de traitement
prophylactique.
o En prophylactique, on peut administrer entre autres, un bêtabloquants
(propranolol ; métoprolol) ou un antiépileptique (acide valproïque)

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