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Les “biothérapies”
Le sens du terme biothérapie a évolué. D’abord largement utilisé par O.A. Julian et son
école dès les années soixante (cf. la revue “Les cahiers de Biothérapie“) pour désigner, au
sein des médecines douces, des traitements issus du vivant : hormones, extraits de
plantes, d’animaux ou d’organes, enzymes, facteurs de croissance, etc… . Il est
actuellement utilisé par Big Pharma pour des médicaments produits par des organismes
génétiquement modifiés (au sein d’un “bio-réacteur”), mais il concerne tous les
médicaments issus du vivant.
Le concept de biothérapie a, depuis le XIXe siècle, servi à désigner des traitements très
différents. Depuis les extraits de thyroïde jusqu’aux produits de biotechnologie actuels,
les médecins ont vu se succéder différentes formes de “biothérapies”. Les premiers
antibiotiques, parce qu’ils étaient produits à partir de champignons microscopiques,
étaient eux aussi des biothérapies. Mais aujourd’hui, ce terme est plutôt réservé à des
médicaments produits par génie génétique.
des facteurs de croissance destinés à stimuler la moelle osseuse pour produire des
globules rouges (EPO ou érythropoïétine, utilisée dans certaines anémies sévères)
ou des globules blancs (par exemple pour contrebalancer les effets négatifs d’une
chimiothérapie anticancéreuse)
d’autres hormones que l’insuline, par exemple l’hormone de croissance
des enzymes pour les personnes qui ont une mutation sur le gène nécessaire pour
les fabriquer (maladies génétiques)
des substances qui modulent le système immunitaire, par exemple des interférons
et des interleukines (qui font partie de la grande famille des cytokines)
des substances destinées à empêcher la formation de caillots sanguins (héparines)
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certains vaccins sont également le produit des biotechnologies.
Les biothérapies ont révolutionné la prise en charge et l’évolution des patients atteints
de maladies rhumatismales inflammatoires. Le nombre de patients sous biothérapies a
largement augmenté. Malheureusement, ces traitements sont occasionnellement
accompagnés d’effets secondaires, le plus souvent réversibles à l’arrêt de ceux-ci, qui
inquiètent le prescripteur et le patient. Certains effets sont cependant évitables ou
peuvent être réduits, notamment grâce au dépistage et à la prévention (dépistage de la
tuberculose, vaccination,…). Il est important de connaître ces différents effets
secondaires afin d’adapter la prescription des biothérapies au profil des patients
(antécédents d’infection, de néoplasie, d’insuffisance cardiaque,…). Il est également très
important d’impliquer le patient dans la prise de décision et de l’informer de façon aussi
exhaustive que possible.
Il existe différentes cibles thérapeutiques pour les médicaments biologiques. La plupart
des biothérapies bloquent l’effet de cytokines telles que le TNF, l’IL-1, l’IL-6 et l’IL-17.
Certaines bloquent des interactions intercellulaires (CTLA4-Ig), et d’autres ont un effet
déplétant sur une population cellulaire (lymphocytes B). Il existe actuellement sur le
marché cinq inhibiteurs du TNF :
1. infliximab (Remicade, anticorps monoclonal chimérique) ;
2. étanercept (Enbrel, protéine de fusion recombinante composée de la partie
extracellulaire du récepteur du TNF de type 2) ;
3. adalimumab (Humira, anticorps monoclonal humain) ;
4. certolizumab pegol (Cimzia, fragment Fab d’anticorps monoclonal humanisé
pégylé) ;
5. golimumab (Simponi, anticorps monoclonal humain).
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Principaux risques et effets secondaires :
De manière générale, ces agents biologiques immunomodulateurs augmentent :
le risque infectieux, surtout en début de traitement pour les anti-TNF (tuberculose,
réactivation virale = zona, hépatites B et C), avec baisse des IgG
le risque de néoplasie (syndromes lymphoprolifératifs, cancer de la prostate, du col
utérin ou du poumon)
les affections démyélinisantes (SEP, névrite optique, syndrome de Guillain-Barré)
le risque de décompensation d’une insuffisance cardiaque préexistante
une auto-immunité lupique (qui disparait à l’arrêt du traitement)
on observe aussi des réactions urticariennes (2%) au point d’injection et des
réactions retardées (fièvre, prurit, oedème, psoriasis)
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dans la dermatite atopique. L’arrêt du traitement doit être envisagé chez les patients qui
ne présentent aucune réponse après 16 semaines de traitement.
L’association à une corticothérapie locale n’est pas systématique. Si des inhibiteurs
topiques de la calcineurine (tacrolimus) sont prescrits, ils doivent être réservés aux zones
sensibles, telles que le visage, le cou, et les zones intertrigineuses ou les parties
génitales.
Sources et références :
Biomédicaments immunomodulateurs (et autres anticorps et protéines de fusion),
Vidal Recos, 01/2019
Médicaments biosimilaires, Vidal, 11/2018
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