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Institut National De Formation Supérieure Paramédical Alger

MEDICAMENTS ANTI-
CANCEREUX
Cours de 2ème année PPH
Dr Menni F.Z
Année universitaire : 2022/2023

PLAN :
I. Généralités et définitions :
II. Traitement anticancéreux :
III. Médicaments cytotoxiques :
IV. Les principaux effets secondaires de la chimiothérapie :
V. Résistance à la chimiothérapie :
I. Généralités et définitions :
Néoplasie : tissus nouvellement formé (bénin ou malin) suite à un dérèglement de
croissance cellulaire ;
Néoplasie bénigne :
 Croissance lente
 Bien délimitée (encapsulée)
 Semblable au tissu d’origine (verrues, grains de beauté)
 Pas de métastases
 Sans gravité sauf complications mécaniques compression
Néoplasie maligne :
 Croissance rapide
 Mal limités (non encapsulée)
 Hétérogène
 Métastase
 Récidivante
 Dangereuses (fatale)
L’oncologie : est une spécialité médicale chargée de l’étude du diagnostic et le
traitement du cancer. Aussi appelée cancérologie.
Le cancer : est une Maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent
anormales (à l'échelle génotypique et phénotypique) et prolifèrent de façon excessive.
Ces cellules déréglées finissent par former une masse qu'on appelle tumeur maligne.
Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la
tumeur. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour
aller former une autre tumeur (métastase).
Le processus tumoral :
II. Traitement anticancéreux :
L’utilisation des médicaments en thérapeutique anticancéreuse ou chimiothérapie a pour but
de détruire les cellules cancéreuses, d’éviter les rechutes locales et surtout l’extension
métastatique.
Cette démarche n’est pas systématique et se situe dans une stratégie qui intègre la chirurgie,
l’ablation tumorale, la radiothérapie et la curiethérapie.

III. Médicaments cytotoxiques :

■ ACTION EN « AMONT » DU MATÉRIEL GÉNÉTIQUE : ANTIMÉTABOLITES


Ce sont :
Soit des analogues structuraux ou faux substrats des bases puriques (adénine, guanine) ou
pyrimidiques (thymine, cytosine, uracile) qui vont s’incorporer dans l’ADN et l’ARN à la place
de ces bases, et bloquer la transcription de l’ADN et donc de la cellule ;
Soit des inhibiteurs de la synthèse de l’acide folique, indispensable à la synthèse des purines.
1. Antagonistes de l'acide folique :
Mécanisme d'action : inhibition de l'enzyme métabolique de l'acide folique (dihydrofolate
réductase) essentiel à la synthèse des purines et pyrimidines.
Contre-indications : grossesse et allaitement. Insuffisance hépatique et rénale sévère.
Toxicité : toxicité hématologique, hépatique et rénale.

2. Anti purines :
• Mécanisme d'action : inhibition de la synthèse d'ADN par incorporation d'un faux
nucléotide.
• Contre-indications : grossesse et allaitement. Insuffisance rénale
• Toxicité : toxicité hématologique, hépatique et rénale.

3. Anti pyrimidines :
• Mécanisme d'action : analogues des bases pyrimidiques bloquant la synthèse de l'ADN.
• Contre-indications : grossesse et allaitement.
hypoplasie médullaire (5-FU)
aplasie médullaire (cytarabine),
• Toxicité : toxicité hématologique, toxicité hépatique.
• Risque de photosensibilisation
4. Hydroxy urée :
• Mécanisme d'action : mécanisme mal connu. Inhibiteur de la synthèse de l'ADN.
• Contre-indications : grossesse et allaitement.
• Toxicité : toxicité hématologique.
Tableau 1. Médicaments cytotoxiques dits « antimétabolites ».

Agents DCI
Antagonistes de l'acide folique Méthotrexate
Antipurines Mercaptopurine
Azathioprime
Fludarabine
Cladribine

Antipyrimidines Fluoro-uracile (5-FU)


Capécitabine
Gemcitabine
Cytarabine
Hydroxy urée

■ ACTION DIRECTE SUR L’ADN OU LES ENZYMES ASSOCIÉES


Ces produits sont schématiquement divisés en quatre catégories : les alkylants, les
intercalants, les scindants et les inhibiteurs des topo-isomérases.

1. Médicaments alkylants :
Ils remplacent un proton par un groupement alkyle. Extrêmement réactifs, ils peuvent
produire des lésions covalentes, c’est-à-dire stables, entre les brins d’ADN, ce qui a pour
effet d’entraver les processus de réplication et de transcription
• Contre-indications :
Grossesse et allaitement.
Insuffisance rénale sévère
Insuffisance médullaire
• Toxicité : gamétotoxicité (stérilité masculine), hématotoxicité, néphrotoxicité.
Tableau 2. Médicaments cytotoxiques dits « alkylants ».

DCI
Moutardes à l’azote Busulphan
Melphalan
Chlorméthine
Chlorambucil
Cyclophosphamide
Ifosfamide
Dérivés du platine Cisplatine
Carboplatine
Oxaliplatine
Nitrosourées Lomustine
Carmustine
Fotémustine
Streptozotocine
Autres Mitomycine C
Dacarbazine

2. Médicaments intercalants
Les médicaments intercalants se placent dans les sillons de l’ADN et bloquent sa réplication
et sa transcription.
• Contre-indications : grossesse et allaitement. Insuffisance cardiaque (doxorubicine
principalement). Insuffisance rénale ou hépatique.
• Toxicité : cardiotoxicité, hématotoxicité, hépatoxicité.
Tableau 3. Médicaments intercalants.

DCI
Anthracyclines Doxorubicine
Idarubicine
Daunorubicine
Épirubicine
Pirarubicine
Anthraquinone Mitoxantrone
3. Médicaments scindants :
Le principal médicament scindant est la bléomycine. Elle agit en induisant des coupures
monocaténaires, c’est-à-dire d’une des deux chaînes, de l’ADN et en générant des radicaux
libres.

4. Inhibiteurs des topo-isomérases :


Certains cytotoxiques sont capables d'inhiber ces enzymes fondamentales à l'ouverture et à
la synthèse des brins d'ADN (topo-isomérases I et II). La conséquence est une impossibilité
d'ouverture des brins d'ADN nécessaire à la réplication.
• Contre-indications : grossesse et allaitement. Insuffisance médullaire sévère (irinotécan).
• Toxicité : toxicité hématologique ;
• À surveiller : contrôle de l'hémogramme. Troubles digestifs important (nausées,
vomissement, diarrhées importantes nécessitant réhydratation). Risque de réaction
anaphylactique nécessitant une injection sous surveillance étroite.

Agents DCI
Inhibiteurs de la topo-isomérase I Irinotécan
Topotécan
Inhibiteurs de la topo-isomérase II Étoposide
5. Poisons du fuseau mitotique
Les poisons du fuseau mitotique (tableau 8.6) agissent de manière directe sur les molécules
de tubuline indispensables à la constitution du fuseau mitotique et à la migration polaire des
chromosomes pendant la mitose. On dispose de deux familles qui sont d’origine naturelle :
– les alcaloïdes de la pervenche (Vinca rosea) : vinblastine, vindésine, etc. ;
Mode d’action : Inhibition de la polymérisation de la tubuline
– les alcaloïdes de l’if (Taxus baccata) ou « taxanes » : paclitaxel, docétaxel.
Mode d’action : Inhibition de la dépolymérisation de la tubuline
• Contre-indications :
Neutropénie, insuffisance hépatique sévère, grossesse et allaitement.
• Toxicités majeures : toxicité neurologique et hématologique
Toxicité cardiaque possible pour les taxanes.

IV. Les principaux effets secondaires de la chimiothérapie :


Il est bien connu que l’action de la chimiothérapie n'est pas spécifique car les cellules
cancéreuses n'ont pas de spécificité particulière, donc elle va toucher aussi bien les cellules
saines que néoplasiques. Ceci explique alors les nombreux effets secondaires touchant
presque tous les tissus.
1. Toxicité dermatologique :
Alopécie, fragilité des ongles, hyperpigmentation
L'alopécie : Elle n'est pas définitive mais entraîne un problème psychologique important
chez la personne suivant un traitement au long cours.
2. Toxicité hématologique :
Anémie :
Elle apparaît après plusieurs semaines de traitement, elle est d'installation progressive. Elle
est peu gênante et apparaît sous forme de dyspnée, de pâleur, d'hypotension et de fatigue.
Le traitement est la transfusion de culots iso groupe et iso rhésus, elle est plus fréquente
avec le méthotrexate
La thrombopénie :
Le risque hémorragique devient grave quand le nombre de plaquettes est inférieur à 30000
et sera majoré en cas de fièvre, de méningite chez l'enfant .Elle se traduit par du purpura ,
des épistaxis, des gingivorragies .Le traitement consiste en des transfusions iso groupes de
concentrés plaquettaires
3. L'infection :
Le risque infectieux est majeur chez le malade, c'est une grande cause de mortalité. Tous les
agents infectieux sont en cause bactéries, virus, champignons, parasites ...La plupart du
temps l'infection est due à des gestes thérapeutiques (les cathéters centraux, sondes,
alimentations..). la chimiothérapie elle-même car elle est neutropéniante.
4. Les troubles digestifs :
•Les nausées et les vomissements++++++
•L'anorexie
•La constipation : se voient avec les alcaloïdes de la pervenche.
•La diarrhée : Elle est rare.

V. Résistance à la chimiothérapie :
La résistance des cellules cancéreuses est responsable de l’incurabilité du cancer traité ;
Résistance acquise : les cellules cancéreuses deviennent résistantes à la chimiothérapie à la
fin du traitement.
Résistance de novo : les cellules cancéreuses sont résistantes à la chimiothérapie au début
du traitement.
Bonnes pratiques de préparation des anticancéreux :
Des précautions particulières doivent être respectées afin de protéger les personnels :
– utilisation d’un habillement protecteur (gants, blouse à manches longues et poignets
élastiques, masque et lunettes à protection latérale) et de dispositifs médicaux spécifiques ;
– respect des bonnes pratiques de manipulation (sous hotte à flux stérile), d’évacuation
(conteneurs spécifiques) des déchets (à haut risque) contaminés par les anticancéreux
(flacons, poches, aiguilles, seringues, compresses, etc.) ;
– respect des mesures à prendre en cas d’exposition accidentelle à un agent cytotoxique
(projection, piqûre, etc.).

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