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COURS DE PHYTOTHERAPIE

GALÉNIQUE PHYTOTHÉRAPEUTIQUE

Dr. A S CHENNOUFI
Pharmacienne assistante de Santé Publique
Institut National de Santé Publique
Dr.chennoufi.insp@outlook.fr
Plan
• INTRODUCTION

• LES TISANES

• LES EXTRAITS

• LES FORMES LIQUIDES

• LES FORMES SOLIDES

• LES FORMES POUR USAGE EXTERNE

• CRITÈRES DE CHOIX DE LA FORME GALÉNIQUE


Introduction
• La galénique est l’art de la formulation des médicaments. Cette science doit son nom à Galien,
un médecin romain (131-201) qui a formalisé la préparation des drogues et qui est de nos jours
considéré comme le père fondateur de la pharmacie.
• Selon les plantes, différentes parties peuvent être utilisées :
feuille, fleur, sommité fleurie, racine écorce, graine, fruit, bourgeon.
• En effet selon les composants que l’on cherche à extraire de la plante, on utilisera une technique
bien déterminée afin de rendre biodisponible les molécules actives.
Le large spectre d’activité des plantes médicinales est dû à leur complexité chimique, c’est pourquoi
elles possèdent souvent plusieurs indications thérapeutiques.
• La galénique est fondamentale car elle conditionne l’efficacité des traitements
phytothérapeutiques, Elle consiste à mettre en forme la matière première végétale qui est
constituée de mélanges complexes de molécules, en respectant le totum, pour la meilleure mise à
disposition des principes actifs de la plante.
Les différentes formes galéniques de phytothérapie
Les tisanes
• C'est la forme d'utilisation la plus ancienne, c’est la forme traditionnelle par excellence.
• La tisane est une forme galénique très efficace, avec une bonne biodisponibilité des principes actifs qui sont
immédiatement assimilables par l'organisme.
• la plupart des plantes possèdent des propriétés diurétique, cela permet la fonction de drainage et
l'élimination des toxines. elle est facile à mettre en œuvre, et convient à tous les patients, adulte, enfant,
nourrissant.
• Les tisanes sont fabriqués à base de plantes sèches divisées, en vrac ou en sachet dose (infusettes).
généralement bues, elles sont parfois employées en usage externe (bains, lotions...).
• Les tisanes présente un fort intérêt dans certaines indications :
- la digestion - le “confort urinaire” - insuffisance veineuse chronique modérée
- les troubles ORL - les troubles du sommeil - comme adjuvant des régimes amaigrissants
• l'extraction des principes actif se fait à l'eau, cette dernière n'extrait que les produits hydrosolubles (la chaleur
fait éclater les cellules végétales et libère aussi les huiles essentielles).
• leur goût est parfois désagréable et peu engendré un défaut de compliance du patient. La tisane doit être
absorbée chaude et non sucrée. mais pour diminuer l'amertume éventuelle, on peut utiliser du miel.
• Les préparations officinales constituées de plusieurs drogues végétales et destinées à être employées sous forme
de tisanes sont inscrites à la monographie « Tisanes » de la Pharmacopée Française.
• Les drogues végétales utilisées satisfont aux monographies Plantes pour tisanes, Plantes médicinales (Pharmacopée
française) et aux monographies spécifiques de chaque drogue végétale utilisée dans le mélange pour tisanes.
• Les mélanges de plantes pour tisanes ne doivent pas dépasser les 10 drogues végétales, dont :
- Pas plus de 5 drogues végétales considérées comme substances actives, chacune devant au minimum représenter
10% (m/m) du mélange total
- Pas plus de 3 drogues végétales pour l’amélioration de la saveur avec au total un maximum de 15% (m/m) du
mélange total.
- Pas plus de 2 drogues végétales pour l’amélioration de l’aspect avec au total un maximum de 10% (m/m) du mélange
total.
• Les drogues végétales utilisées comme substances actives ne peuvent être associées entre elles que si elles ont des
propriétés pharmacologiques identiques ou complémentaires et si les modes de préparation des tisanes avec la
drogue seule sont identiques (macération, infusion, décoction).
• Ces mélanges de plantes pour tisanes sont des préparations officinales et peuvent donc être réalisés par les
pharmaciens d’officine sans prescription médicale. Les plantes médicinales utilisées doivent être conformes aux
critères d’acceptation de la pharmacopée.
• Préparation et emploi :
les modes de préparation des tisanes sont définis dans une monographie spécifique de la pharmacopée française,
qui retient:
- l'infusion: la drogue est recouverte d'eau à ébullition, pendant 5 à 10 min. on couvrira l'infusion lors de la
préparation de plantes à huiles essentielles,
- la décoction: la drogue est mise dans l'eau maintenue à ébullition pendant 15 à 30 min;
- la macération: la drogue est immergée dans l'eau à température ambiante, pendant 30 min
- La digestion et la lixiviation (de moins en moins utilisées)
• le Marc est ensuite toujours éliminé.
• les posologies pour les tisanes sont généralement mal définies. on utilisera, en règle générale:
- 5 g (1 càc) de plantes sèches ou d’un rameau de 6 à 9 feuilles fraiches pour 225ml d’eau (une tasse).
- 2 à 4 tasses par jour (0,5 à 1 l par jour).
• la préparation de la tisane sera extemporanée (càd au moment de l’emploi):
- afin d'éviter les contaminations microbiennes
- de plus, il est souvent préférable de boire une tisane chaude (dans les états grippaux...)
• Leur conditionnement doit comporter la composition ainsi que le mode d’emploi. La durée du stockage est
de 4 ans pour les parties les moins fragiles (écorces, racines) et de 1 à 2 ans pour les feuilles, fleurs ou sommités
fleuris, dans un local frais et aéré.
• Selon la ou les plantes utilisées, l’extraction par l’eau bouillante de la drogue
donne des résultats différents. L’hydrosolubilité des constituants ainsi que la
structure histologique de la drogue jouent chacune leur rôle dans le pourcentage
des molécules retrouvées dans l’eau filtrée après infusion.
• Plus une molécule est hydrophile, plus elle passera aisément dans une infusion.
• Nous pouvons donc déduire de ces observations que toute plante n’est pas une
plante à tisane
L’infusion
• L'infusion est donc une des techniques les plus fréquemment utilisées pour préparer une tisane.
• L’infusion consiste à extraire les propriétés de la plante en faisant bouillir de l'eau que l'on verse sur la plante,
puis couvrir pour éviter la perte des principes actifs volatils et laisser infuser 5 à 15 min.
• l'infusion est réservée aux parties tendres de la plante, feuille, fleurs, sommités fleuries.
• Une infusion peut se conserver au réfrigérateur pendant 48 heures maximum
La décoction et la macération
• La décoction et la macération concernent les parties dures et souterraines de la plante (écorces, racine,
rhizomes, graines, fruits durs) qui libèrent difficilement leurs principes actifs lors d’une infusion.
Exp :la réglisse, les racines de ginseng, sont fréquemment utilisées en décoction.
• La décoction consiste à extraire les propriétés des plantes en les mettant dans l'eau froide qui est portée à
ébullition douce pendant 10 à 15 minutes jusqu’à ce que le liquide ait réduit d’un tiers, puis on coupe le feu et
on laisse macérer un certain temps, de 1h à une nuit, selon les parties utilisées. (Une décoction peut se
conserver au réfrigérateur pendant trois jours maximum).
• La Macération consiste à extraire les propriétés des plantes en maintenant la drogue végétale en contact
avec de l’eau, à une température d’environ 25 °C, pendant une durée de 30 min.
Digestion et Lixiviation
• La digestion est peu utilisée. Elle consiste à maintenir en contact la drogue avec de l'eau potable
à une température inférieure à celle de l'ébullition, mais supérieure à la température ambiante
pendant une durée de 1 à 5 heures. C’est en fait une macération à chaud. Ce procédé n'est que
très rarement utilisé en pratique. C’est le cas pour la racine de Polygala de Virginie (Polygala
senega L.) qui est utilisée pour ses propriétés antitussive, antiinflammatoire bronchique et
diurétique, ou le rhizome de Valériane officinale (Valeriana officinalis L.) contre l’agitation
nerveuse, l’anxiété et les troubles du sommeil.
• La lixiviation est aussi une forme de tisane mais elle est très peu utilisée. C’est une technique
d’extraction des produits solubles. Elle consiste à faire passer lentement un solvant, l’eau, par
gravité à travers un solide en poudre : la drogue végétale. Le liquide entraîne avec lui les principes
actifs solubles. C’est le principe même de la cafetière. Le lixiviat est le produit de l’opération.
Les extraits
• Les extraits sont des préparations liquides (extraits fluides et teintures), de consistance semi-
solides (extraits mous) ou solides (extraits secs), obtenues à partir de drogues végétales,
généralement à l'état sec. (Pharmacopée européenne)

• Préparation
Les extraits sont préparés par des procédés appropriés, en utilisant de l'éthanol ou d'autres solvants
appropriés.
Différents lots de drogue végétale peuvent être mélangés avant extraction.
Les drogues végétales à extraire peuvent subir un traitement préalable (tel que le broyage).
Les formes solides
les extraits secs
• la fabrication des extraits secs (ES) nécessité plusieurs opérations,
- la plante broyée est mise à macérer dans un solvant, de l'eau ou de l'alcool à différents degrés.
- puis viennent une filtration et une concentration pour obtenir un extrait liquide,
- le solvant étant ensuite éliminé la plupart du temps sous vide, sans chauffage, pour obtenir l'extrait sec.
- l'élimination du solvant peut se faire par nébulisation (en projetant l'extrait liquide sous forme de brouillard
dans un courant d'air chaud, provoquant une évaporation ultra rapide) ou par lyophilisation (séchage à basse
température permettant de retirer l'eau contenue dans un produit à l’aide de la surgélation puis une
évaporation sous vide de la glace sans la faire fondre).
• la standardisation des procédés permet d'obtenir un titrage toujours identique, on parle alors
d'extrait sec standardisé.
• la biodisponibilité en extrait sec est excellente.
• les extraits secs sont présentés en gélules ou comprimés,
de 50 à 200 mg d’ ES,
avec une posologie de un à 3 fois par jour.
Les gélules
• Les gélules autrefois constituées de gélatine animale ont vécu une révolution lors de l’arrivée sur le marché
des gélules en cellulose végétale. En ce qui concerne leur contenu, on distingue deux grand types de
préparations inscrites à la Pharmacopée :
- Les gélules de poudre de plantes
La poudre de plante obtenue par pulvérisation de la drogue végétale entière séchée, obtenue par cryobroyage
qui permet de restituer tous les composants de la plante. Le cryobroyage consiste à faire broyer la plante à
froid, sous azote liquide (-196 °C).
C’est une forme qui respecte la notion de totum de la plante; ainsi l’action pharmacologique est engendrée par
la totalité des constituants de la drogue végétale.
les avantages de cette forme sont le grand nombre de plantes disponibles, l'absence de conservateurs et
d'excipients, leur facilité de prise(la gélule peut être ouverte et l'on peut mélanger la poudre avec des aliments,
utile chez les enfants).
les limites de cette forme:
- la poudre possède une mauvaise stabilité dans le temps, il ne faut donc pas les garder trop longtemps.
- les gélules sont habituellement dosées de 200 à 350 mg, et se prennent chez l'adulte à raison de une ou 2
gélules 2 à 3 fois par jour (ce qui fait 6 à 12 gélules par jour) ce qui est beaucoup !
Les gélules (suite)
- Les gélules d’extrait sec pulvérulent :
Cette forme permet une concentration plus élevée en principes actifs dans chaque gélule.
Elle s’obtient par extraction à partir de poudre de plante par un solvant (eau, éthanol), puis par nébulisation
et lyophilisation.
Chaque technique d’extraction est choisie en fonction des principes actifs voulus de la plante. En effet,
toutes ces méthodes permettent l’élimination de certains principes actifs et permettent ainsi d’obtenir un
produit entre cinq à dix fois plus concentré en principe actif que la plante sèche d’origine.
L’avantage de l’extrait sec tient dans sa reproductibilité ce qui permet d’obtenir toujours la même action
pour une même posologie. Le risque de contamination microbiologique est aussi réduit suite à des
changements de température extrêmes lors de leur fabrication. posologie est réduite par rapport aux gélules
de poudre de plantes, de 50 à 200 mg d’ ES avec une posologie de un à 3 fois par jour
Une des limites tient dans la solubilité nécessaire des extraits dans l’eau ou l’alcool.
Les comprimés
• Selon la pharmacopée, les comprimés sont des préparations de consistance solide, contenant
chacune une unité de prise d’un ou plusieurs principes actifs.
• Ils sont préparés à partir d’extraits secs ou de poudres de plantes, tout comme les gélules, et sont
additionnés de diluants, liants, lubrifiants, aromatisants et colorants.
• Les poudres de plantes subissent souvent des procédés de granulation, cryodessiccation ou
d’extrusion afin d’obtenir des comprimés de qualité satisfaisante.
• L’avantage principal des comprimés tient dans leur solidité et leur résistance à la lumière. Ainsi le
risque d’altération du principe actif est moindre, d’autant plus que les comprimés sont souvent
dragéifiés afin de masquer toute saveur désagréable.
Les formes liquides
Extrait fluide (EF)
• Les EF sont des préparations liquides dont, en général, 1 partie en masse ou en volume correspond à 1 partie
en masse de drogue végétale. Ces préparations sont ajustées, si nécessaire, de façon à répondre aux
exigences de la teneur en solvants, et, dans les cas appropriés, en constituants. (Pharmacopée européenne)
• Les EF sont des préparations obtenues par concentration de soluté résultant d’un extrait alcoolique d’une
plante sèche réduite en poudre. La drogue sèche est complètement extraite, ce qui permet d’avoir une
correspondance exacte entre l’extrait fluide et la plante sèche (pour ce qui est de leur concentration en
principe actif) : 1 gramme d’EF = 1 gramme de plante sèche.
• Préparation
• Les extraits fluides peuvent être obtenus selon un procédé d’extraction (percolation) utilisant de l’éthanol de
titre adéquat, ou de l’eau, ou enfin par la dissolution d’un extrait sec ou mou avec ces solvants .
L’alcool permet en général d’obtenir une meilleure stabilité des solutions extractives par rapport aux
solutions aqueuses mais il peut présenter des inconvénients pour une utilisation en pédiatrie ou en
gérontologie ainsi qu’un certain nombre de risques d’interactions médicamenteuses.
• les extraits fluides ont un degré d'alcool inférieur au teintures-mères(entre 35° et 45°)
• l'extrait fluide ainsi obtenu possède un rapport d'extraction de 1/1,
1 g d'extrait fluide correspondant à 1 g de plante sèche.
• la posologie est de 10 à 50 gouttes 2 à 3 fois par jour dans 1/2 verre d'eau avant les repas
Les extraits de plantes fraîches standardisées (EPS)
• Préparation:
les plantes fraiches sélectionnées sont congelées (ce qui permet de conserver les principes actifs) avant de
subir des méthodes d’extraction douces : cryobroyage, lixiviation avec alcool a degrés variables (des passages
successifs dans l'eau et l'alcool à des degrés de concentration croissante (de 20° à 100°)). L’alcool est ensuite
éliminé par évaporation, et de la glycérine est ajoutée afin d’obtenir un soluté liquide, ce sont les EPS, ou en
comprimés, ce sont les phytostandards (brevet d’un procédé d’extraction spécifique d’un laboratoire).
• Ce procédé permet d’obtenir un extrait contenant la totalité des principes actifs de la plante fraiche dont il
est issu : c’est donc une technique qui respecte la notion de totum de la plante. Il faut cependant noter que
l’utilisation prolongée de cette forme galénique n’est pas conseillée chez les personnes aux intestins fragiles
au vu de la présence non négligeable de glycérine (80 à 85%) qui peut causer un effet laxatif aux doses
recommandées.
• En plus de leur concentration en principes actifs, les EPS ne contiennent pas d'alcool et donc ils ont
l'avantage de pouvoir être prescrit pour les femmes enceintes, les nourrissants et les enfants, les
diabétiques. leur saveur sucrée (mais ce n'est pas du sucre) permet de gommer le goût parfois prononcé de
certaines plantes.
• La posologie est de 1 à 3 cuillères à café par jour dans un peu d'eau avant les repas.
chez l'enfant, il faut 1ML par 10 kg de poids, 1 ou 3 fois par jour.
Les Teintures
• Les teintures sont des préparations liquides généralement obtenues soit à partir de 1 partie de drogue
végétale et de 10 parties de solvant d'extraction, soit à partir de 1 partie de drogue végétale et de 5 parties de
solvant d'extraction. (Pharmacopée européenne)
• La Pharmacopée française définit les teintures comme étant des préparations liquides généralement
obtenues à partir de matière première végétale séchée. Dans certains cas, les matières à extraire peuvent
subir un traitement préalable tel que l’inactivation des enzymes, le broyage ou le dégraissage.
• Les teintures contiennent de l’alcool et leur titre alcoolique varie selon le type de drogue.
Il peut être à 60°, pour les principes actifs très solubles ou drogues à tanins, à 70, 80 ou 90°, pour les résines.
• Selon que l’extraction par l’alcool est réalisée sur une seule drogue ou sur des mélanges de drogues on parle
de teintures simples ou de teintures composées.
• Préparation
Les teintures sont préparées par macération ou percolation en utilisant seulement de l'éthanol d'une
concentration appropriée pour l'extraction de la drogue ou par dissolution d'un extrait sec ou mou de la drogue
végétale, dans l'éthanol de titre approprié.
Les Teintures Mères
• la teinture-mère est prévue pour servir de souche de départ pour la préparation de dilution homéopathiques,
mais elle est très intéressante pour une utilisation en phytothérapie. Le terme teinture mère est utilisée pour
les préparations homéopathiques, et le terme extrait hydroalcoolique est utilisé en phytothérapie
• Les teintures mères pour préparations homéopathiques sont des préparations liquides, obtenues par l'action
dissolvante d'un véhicule approprié sur des matières premières. Ces dernières sont généralement utilisées à
l'état frais ou, parfois, sous forme desséchée. Elles peuvent également être obtenues à partir de sucs
végétaux avec ou sans addition d'un véhicule. Pour certaines préparations, les matières à extraire peuvent
subir un traitement préalable. (selon la pharmacopée européenne)
• Les teintures-mères (TM) sont des préparations liquides obtenues par extraction à partir de 1 partie en
masse de drogue végétale (DV) pour 10 parties en masse ou en volume de solvant d’extraction (1/10).
• Préparation : elles sont réalisées par macération de la plante fraiche dans un mélange d’eau et d’alcool
pendant environ 21 jours et sont généralement préparées au dixième, c’est-à-dire qu’un gramme de plante
desséchée donnera dix grammes de TM. La teneur finale en alcool se situe entre 40 et 60°.
• L’avantage principal de la teinture mère tient dans son large éventail de principes actifs. En effet elle permet
d’extraire à la fois les principes actifs dissouts dans l’eau et dans l’alcool, contrairement aux tisanes qui
contiennent uniquement les principes actifs hydrosolubles.
• le problème principal est la présence d'alcool, ce qui contre-indique cette forme chez les femmes enceintes
et les nourrissons, ainsi que les personnes qui ont une intolérance à l'alcool.
• la posologie est très variable selon les plantes, en général de 20 à 50 gouttes 2 à 3 fois par jour dans 1/2 verre d'eau.
Les suspensions intégrales de plantes fraiches S.I.P.F
• Cette forme d’utilisation des plantes médicinales n’est pas inscrite à la Pharmacopée.
• Ces suspensions sont des broyats composés de la totalité de la drogue végétale fraîche en suspension dans de
l’alcool à 30° afin d’assurer leur conservation. Le procédé de fabrication permet de bloquer les réactions
enzymatiques en évitant ainsi toute modification ou dégradation des principes actifs.
• Préparation :
La première phase de préparation consiste à placer la plante fraîche le plus rapidement possible sous azote liquide
entre -50 et -100°C, soit dans les vingt-quatre heures suivant la récolte, puis de la broyer. Cette manipulation permet
un arrêt immédiat de toutes les réactions et conserve ainsi tous les composés naturels dans leur intégrité et dans
leur intégralité, y compris les fractions volatiles. Après plusieurs broyages successifs, des particules extrêmement
fines sont obtenues. Ensuite une macération dans l’èthanol est réalisée (ce qui permet de maintenir un blocage des
réactions enzymatiques de la plante lors du retour à température normale du produit). Enfin on procède à une
concentration par centrifugation.
• Ce procédé de fabrication permet de respecter l'intégrité des principes actifs et d’obtenir la totalité de la plante et
donc du totum.
• Les S.I.P.F. ne sont pas très répandus sur le marché, le principal inconvénient est le nombre réduit de plantes.
• La teneur en alcool du produit fini est de l’ordre de 30°.
La gemmothérapie
• l'utilisation des bourgeons des plantes est très ancienne, c'est un médecin belge, le docteur Pol
Henry, qui développa cette méthode, la gemmothérapie au plus tôt la phyto embryothérapie.
• Elle emploi les bourgeons, mais aussi d'autres tissus à caractère embryonnaire comme les
radicelles, jeunes pousses, écorce interne de racines ou de tiges, chatons, glands.
• les bourgeons et les jeunes pousses sont riches en méristèmes, cellules indifférenciées, qui
contiennent de grandes quantités d'acides nucléiques, des minéraux, des oligo-éléments, des
vitamines, et surtout des facteurs de croissance où hormone végétale comme l'auxine, la
gibbérelline, la cytokinine et l’abcissine.
• le Bourgeon comporte l'intégralité des informations de la plante et concentre l'action de la plante
dans sa globalité.
• Sur le plan botanique et physiologique, le bourgeon d’arbre permettrait une action globale de
drainage physiologique de l’organisme par stimulation et équilibrage de l’activité fonctionnelle des
organes.
Les macérât glycérinés de la gemmothérapie
• Les macérats glycérinés font partie de la gemmothérapie.
• Dés leur récolte, les tissu végétaux frais en pleine croissance (bourgeons, jeunes pousses,
radicelles, chatons, glands) sont mis à macérer pendant 3 semaines dans un mélange d'eau,
d'alcool et de glycérine. une fois celui-ci filtré, on obtient un concentré au 1/20. c’est le macérât
mère, au degré alcoolique de 38°.
• L’avantage est que la présence des divers principes actifs en faible quantité la rend très peu toxique
et donc utilisable pendant la grossesse et l’allaitement.
• En raison de la très petite quantité d'alcool, la gemmothérapie peut être employée chez la femme
enceinte et en pédiatrie.
• Le macérât mère se prend en raison de 10 à 15 gouttes par jour, en une à 2 fois,
et en aigue, jusqu'à 30 gouttes fractionnées dans la journée.
Chez enfant, on donne 1 goutte par année d'âge.
Les digestés huileux et les huiles végétales
• Les digestés huileux
- Les digestés huileux et les huiles infusées sont des formes liquides de médicaments à base de plantes
inscrites à la Pharmacopée française.
- Ces préparations résultent d’une digestion par macération de la drogue végétale dans l’huile. L’huile utilisée
peut être de différente nature, comme l’huile de tournesol, d’amande douce, ou encore d’olive.
Un gramme de plante sèche au départ servira à obtenir un gramme de produit fini.
La première moitié des plantes est placée au bain-marie avec de l’huile végétale pendant deux heures, ou à
froid pendant plusieurs semaines. Dans ce cas le mélange sera remué quotidiennement.
- les propriétés de la plante sont ainsi transmises à l'huile végétale. Par exple les macérats huileux de
millepertuis, de calendula, d'arnica,etc.
• les huiles végétales
- Sont extraites par première pression à froid des graines ou des fruits des plantes oléagineuses.
ce sont des huiles vierges, il ne doit pas y avoir de raffinage ou filtration après la pression.
- Elles sont très riches en acides gros essentiels, mono et Poly insaturé (oméga 3, oméga 6 et oméga 9).
- Elles possèdent des qualités nutritionnelles et métaboliques, et elles peuvent servir de véhicule ou
d'excipients, en particulier pour les huiles essentielles, en modulant leur pénétration à travers la peau.
les huiles essentielles
• les huiles essentielles sont les produits résultants de la distillation à la vapeur d'eau, l’hydrodistillation, des
essences des végétaux aromatiques, contenues dans des organes spécifiques, les poches à essence.
• dans un appareil à distiller ou alambic, le végétal est traversé de bas en haut par un courant de vapeur d'eau
qui dissout et vaporise les molécules aromatiques qui se condensent dans le serpentin du réfrigérant. à la
sortie, le produit de la distillation se partage en 2 liquides distincts: l'huile essentielle et l’hydrolat aromatique.
• l'huile essentielle, de densité inférieure à l'eau, surnage au-dessus de l'hydrolat et elle est recueillie dans des
flacons de verre. L'hydrolat aromatique est conservé, car même s'il contient des molécules aromatiques en
faible quantité, il possède des propriétés thérapeutiques complémentaires de celles de l'huile essentielle.
• certaines huiles essentielles sont obtenues par pressage mécanique des écorces ou des zestes d'agrumes,
pour le citron, le pamplemousse, la mandarine l'orange douce, etc.
• les huiles essentielles sont insolubles dans l'eau, mais solubles dans l'alcool à au moins 80°, les huiles
végétales et les graisses.
• Elles sont constituées de centaines de molécules chimiques, classées par familles biochimiques:
phénols, esters, sesquiterpénols, cétones, coumarines, lactones, aldéhydes aromatiques, etc.,
• Les vertus des huiles essentielles dépendent directement de leur présence et de leurs actions.
Les eaux distillés ou hydrolats
• Ce sont des formes liquides inscrites à la Pharmacopée
• Ils sont recueillis dans une fraction d’eau distillée obtenue par l’entrainement à la vapeur d’eau lors de la
distillation de plantes aromatiques et recueillie à la sortie de l’essencier.
• Ils renferment d’une part les composés aromatiques les plus hydrophiles de l’huile essentielle
correspondante, et d’autre part la fraction moléculaire hydrosoluble de la plante qui passe dans la vapeur au
cours de l’opération.
• L’hydrolat ne possède donc qu’une partie des molécules aromatiques volatiles de l’huile essentielle dont il
est issu. Ses propriétés en sont donc différentes.
• Il est à noter qu’il faut 1 kilo de plante fraiche pour obtenir 1 litre d’hydrolat dans le meilleur des cas.
• Il est utilisable pour toutes les voies d’administration (essentiellement orale et cutanée) et plus
particulièrement chez la femme enceinte et le nourrisson en raison de l’absence d’alcool et la faible toxicité
des molécules présentes.
Les formes pour usage externe:
Crèmes, Pommades, gels
Les pommades, crèmes et gels
• Les pommades sont des préparations de consistance semi-solide destinées à être appliquées sur la peau ou
sur certaines muqueuses afin d’exercer une action locale ou de réaliser la pénétration percutanée de principes
médicamenteux.
• Les pommades à base de plantes médicinales s’utilisent uniquement par voie externe. Elles sont à appliquer
en massage léger sur une peau propre. L’action recherchée va ainsi rester locale.
• Dans cette forme galénique, différents sous-types sont à définir.
- Les pommades proprement dites
C’est une forme contenant les principes actifs qui sont dissous ou dispersés au sein des excipients
Sont réalisées à l’aide d’un excipient à phase unique c’est à dire soit hydrophobe soit hydrophile, contrairement
aux crèmes qui sont multiphases, dans lequel peuvent être dispersées des substances liquides ou solides.
Parmi les excipients utilisés: les cires, les huiles végétales, la glycérine, les hydrolats ou encore l’alcool.
- Les crèmes
Sont quant à elles multiphases. Elles sont donc composées d’une phase lipophile et d’une phase aqueuse.
On peut y mélanger entre autres des huiles essentielles, des teinture-mère, des extraits fluides ou des plantes
fraiches.
- Les gels
représentent la dernière catégorie. Ils sont constitués par des liquides gélifiés à l’aide d’agents appropriés.
Les Liniments
• Cette forme n’est pas inscrite à la Pharmacopée française.
• Un liniment est donc une préparation semi-solide pour application uniquement cutanée en friction,
appartenant à la catégorie des crèmes lipophiles. Il est composé d’huile ou de graisse, ainsi que d’un ou
plusieurs principes actifs comme des extraits de plantes ou des huiles essentielles. Le tout forme une
substance onctueuse destinée à être frictionnée directement sur la zone à traiter.
• Le plus connu est le liniment oléo-calcaire utilisé pour les soins d'hygiène des nourrissons pour éviter les
érythèmes fessiers (enfants qui portent des couches) et constitué à parts égales d’eau de chaux et d’huile
d’olive.
• Il est aussi possible de réaliser ce genre de produit à l’aide de préparations de Phytothérapie existantes, que
l’on mélange. Ainsi, des digestés huileux ou des huiles infusées mélangés à des huiles essentielles ou à des
teintures forment des liniments.
• Lors de la délivrance d’un liniment à un patient, un rappel de la manière d’utiliser le produit est parfois
nécessaire. Quelques gouttes sont déposées sur un morceau de coton ou une compresse, puis celui-ci est
frotté directement sur la zone à traiter pendant quelques instants afin de permettre une application
optimale. Il ne faut pas oublier aussi, avant toute application, de bien nettoyer la peau au niveau de la zone
à traiter.
Critères de choix de la forme galénique
• Le meilleur choix de la forme galénique d’une plante médicinale se fait en fonction de sa
composition chimique et de la spécificité des différentes formes galéniques. Ainsi, le but
thérapeutique conditionne souvent le choix de la forme galénique. Par exemple :
- La menthe poivrée : l’infusion est suffisante pour une action digestive alors que l’huile essentielle
permettra une action antalgique locale pour la migraine en friction sur les tempes par exemple.
- Le romarin : les dérivés polyphénoliques présents dans les extraits hydroalcooliques ont des
propriétés antispasmodiques et anti-inflammatoires alors que l’huile essentielle est utilisée pour
son action antibactérienne et fongicide.
• On peut également choisir la forme galénique en fonction des composés de la plante :
- Principes actifs aromatiques volatiles : Huile essentielle ou Hydrolat
- Mucilages : ils sont révélés par les tisanes après macération à froid
- Tanins : ils sont dissouts dans l’eau et l’alcool (extrait hydro-alcoolique comme les TM, plus
particulièrement retrouvés dans la phase aqueuse en ce qui concerne les tanins galliques)
- Polyphénols : ils ont une très bonne disponibilité dans les tisanes
Classification des métabolites en fonction de leur
affinité avec les solvants et leur polarité
FIN

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