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Université de Bechar TAHRI MOHAMED

Faculté de Médecine
Laboratoire de pharmacologie

Préparer par: Dr LETTREUCH R.A

2023/2024
INTRODUCTION

Les anti-inflammatoires sont des médicaments qui peuvent réduire la


douleur, l'inflammation et, dans certains cas, la fièvre.
Il existe deux principaux types d'anti-inflammatoires : les non
stéroïdiens (AINS) et les stéroïdiens (AIS ou corticoïdes).

C’est quoi une réaction inflammatoire?


Corticoïdes?
Les corticoïdes sont des hormones stéroïdiennes, synthétisés par une glande
appelée la glande surrénale.
2 types d’activité :
A) Les minéralocorticoïdes Comprennent la desoxycorticostérone (cortexone) et
l’aldostérone. Leur principale fonction est la régulation des concentrations
d’électrolytes (sels minéraux) et particulièrement les ions sodium et potassium
dans le sang et le milieu interstitiel.
B) Les glucocorticoïdes Dont l’action porte sur le métabolisme du glucose et sur les
phénomènes inflammatoires, d’où leur appellation anti-inflammatoire stéroïdien.
Les glucocorticoïdes endogènes comprennent : la cortisone, l’hydrocortisone, et la
corticostérone.
STRUCTURE GENERALE DES CORTICOIDES
La sécrétion des corticoïdes
Au niveau de cortex surrénal
La sécrétion de cortisol «(principal corticoïde endogène)
Site d’action des glucocorticoïdes
Pharmacologie des glucocorticoïdes :
1. Classification des glucocorticoïdes
Par origine

Les corticoïdes naturels Sécrétés par notre organisme à faibles doses et à un


rythme circadien (la cortisone et le cortisol ou hydrocortisone et la
corticostérone).
Les glucocorticoïdes de synthèse Ils ont une activité majorée pour permettre
une meilleure action anti-inflammatoire (prednisone, prednisolone,
methylprednisolone, triamcinolone, fludrocortisone, déxaméthasone,
bétaméthasone, cortivazol).
1. Classification des glucocorticoïdes

Par durée d’action


Mécanisme d'action des glucocorticoïdes

 EFFETS GENOMIQUES
Les stéroïdes sont des inducteurs géniques qui exercent leur effet sur la transcription.

•La forme libre du glucocorticoïde est pharmacologiquement active.

•Régulation de l'expression des gènes par les glucocorticoïdes :


•La liaison du ligand sur le récepteur va provoquer la dissociation du
complexe protéique et l'ensemble ligand-récepteur migre dans le noyau
(translocation nucléaire).
Mécanisme d'action des glucocorticoïdes

1. Action directe sur la transcription


L’interaction du complexe ligand-récepteur avec l’ADN au niveau de sites
accepteurs appelés « Glucocorticoids-Responsive-Elements » ou GRE
active la transcription.
Il se produit alors une augmentation de la production de protéines anti-
inflammatoires : lipocortine-1 (annexine-1), IL-10, protéine IKB.
Une inhibition de transcription de certains gènes par régulation
négative directe de la transcription par l’intermédiaire d’un site de
liaison négatif ou nGRE est également possible.
2- Action indirecte sur la transcription
Se fait par l’inhibition ou l’activation de certaines protéines de régulation
transcriptionnelle, appelées facteurs de transcription, dont font partie : AP-1, NF-KB et
NF-IL-6.

AP-1 : est un dimère dont la fonction principale est d'activer l'expression de multiples
gènes comme ceux de cytokines .

NF-κB : Un régulateur essentiel des gènes impliqués dans la réponse à l'infection, à


l'inflammation et au stress.

pour aboutir à un effet inhibiteur du NF-κB:Activation de la transcription du gène


de IκB;(inhibiteur de NF-KB)
3- Action sur la structure chromosomique
Les glucocorticoïdes modifient la structure de chromatine en dé-acétylant les
histones. Ce qui entraîne un enroulement plus serré de l’ADN réduisant l’accès
des facteurs de transcription à leurs sites de fixation, et inhibant ainsi
l’expression des gènes concernés.
Mécanisme d'action des glucocorticoïdes
Mécanisme d'action des glucocorticoïdes
 Effets non génomiques

Ils pourraient être responsables des effets rapides des corticoïdes, par des actions
membranaires, des actions post-transcriptionnelles sur les ARNm, les protéines.
Pharmacocinétiques des principaux corticoïdes
Effets pharmacologiques :

 Effet anti inflammatoire :


 Action sur la phase vasculaire : limitent la vasodilatation, la perméabilité
vasculaire et l’activation des cellules endothéliales, s’opposant ainsi à
l’œdèmatisation des tissus et à la douleur.
 Ils inhibent également la production de cytokines pro-inflammatoires et de
médiateurs de l’inflammation (l’acide arachidonique).
 Action sur la phase cellulaire: réduisent le chimiotactisme,des PN et des
macrophages.
Effets pharmacologiques :

 Effet immunosuppresseur :

 Inhibent essentiellement l’immunité à médiation cellulaire et n’altèrent


que faiblement l’immunité à médiation humorale.
 Parmi les facteurs inhibés, on trouve l’interféron g , le facteur stimulant
les colonies de granulocytes et de monocytes, les interleukines (IL-1, IL-2,
IL-3, IL-6) et le facteur de nécrose tumorale α (TNF- α).
Effets pharmacologiques :

 Les effets sur le métabolisme :

 Action sur le métabolisme des glucides :, les glucocorticoïdes


s’opposent à l’action de l’insuline; Action hyperglycémiante.

 Action sur le métabolisme protidique : stimulent la protéolyse et


inhibe la synthèse protéique dans de nombreux tissus périphériques

 Action sur le métabolisme lipidique : stimulent la lipolyse par un


effet direct et la lipolyse induite par d’autres hormones
(catécholamines, hormone de croissance).
Effets pharmacologiques :
 L’effet sur le SNC :
Des effets directs des corticostéroïdes sur le SNC, incluant des effets sur
l’humeur, le comportement (euphorie, insomnie, agitation) et l’excitabilité
cérébrale.

 L’effet sur les éléments figurés du sang :


entraîne une baisse du nombre de lymphocytes, des éosinophiles, des
monocytes et des basophiles.

 L’effet sur la croissance et le développement :


lié à un effet direct au niveau des épiphyses. La réponse de la GH à la GHRH

 L’effet sur le métabolisme osseux :


La déminéralisation osseuse par leurs effets sur le métabolisme phosphocalcique
par inhibition de l’absorption du calcium et de phosphore au niveau de l’intestin
Effets pharmacologiques :

 Action sur le tube digestif :


Les corticostéroïdes diminuent la production de prostaglandine (pGE2) et de
mucine ce qui entraine des ulcères gastriques

 L’effet sur le système cardiovasculaire :


Une hypertension, due à une augmentation de l’expression des récepteurs
adrénergiques au niveau de la paroi vasculaire.

 L’effet sur l’équilibre hydro-électrolytique :


Une rétention hydro sodée par augmentation de la réabsorption tubulaire
du sodium.
Augmentation de l’excrétion rénale du potassium et des protons.
Indications
La corticothérapie systémique à court terme.

Pathologies inflammatoires non infectieuses: • Asthme • Œdème de Quincke


• Pathologies rhumatismales • Affections neurologiques: • Uvéites antérieures
, conjonctivites.

Pathologies malignes: • Compression médullaire • Œdème cérébral péri-


tumoral • Cancers hématologiques

Pathologies infectieuses:
• Méningites bactériennes • Pneumocystose pulmonaire • Tuberculose des
séreuses
• Syphilis • MNI • Laryngite aiguë
• Otorrhée chronique après otite • Infections respiratoires hautes
Indications
La corticothérapie systémique à long terme.

supérieure à trois mois : les molécules les plus utilisées c’est la Prednisone et la
Prednisolone.
elles possèdent un rapport bénéfice/risque élevé et une facilité d’emploi (prise par
voie orale, les comprimés existent sous différents dosages et permettent un
ajustement posologique).
la cure prolongée est réservée au traitement des pathologies chroniques rencontrées
 l’insuffisance surrénale
L’insuffisance surrénale aiguë doit être traitée par 100 mg d’hydrocortisone suivie par
100 à 200 mg/j en i.v. continue
 en Rhumatologie :
Rhumatisme articulaire aigu (RAA)
Polyarthrite rhumatoïde (PAR)
 En Pneumologie :
Asthme grave : traitement par voie générale ou spray inhalé
 En Hémato-cancérologie
Leucoses : prolifération des globules blancs
Syndrome myéloprolifératif
Mode d’administration
 Le mode d'utilisation des GC se réalise d’une manière générale par voie
orale, c’est la voie la plus facile à manier surtout pour les corticothérapies
systémiques au long cours supérieure à 3 mois.
 La voie en intraveineuse est réservée pour des situations d’urgence : choc
anaphylactique ou encore lors d’insuffisances surrénaliennes aiguës.

 la voie locale est couramment utilisée pour réaliser des infiltrations intra-
articulaires, des collyres ou même en spray dont une partie passe dans la
voie générale : il faut prévenir le patient quant à l’apparition d’effets
indésirables et envisager des précautions à prendre pour les éviter ou les
minimiser

corticothérapie prolongée entraîne une freination sur l'axe hypothalamo-hypophysaire

la dose de GC est administrée le matin afin de mimer la


sécrétion surrénalienne naturelle.
posologie

Dépend de la maladie , des différentes localisations , du terrain….

• Variable : 0,25-2 mg / kg/ j.

• Exemple :
- Maladie de Behçet avec atteinte neurologique : 1mg/ kg/j en une
seule prise matinale à 8h.

- Polyarthrite rhumatoïde en poussée modérée : 0,25 mg/kg/j.


LES EFFETS SECONDAIRES
L’utilisation chronique des glycocorticoides : +++
 Hypertension, Hyperglycémie avec glycosurie (diabète),
hyperlipidémie, Altérations des réponses immunitaires, Risque
potentiel d’ulcères peptiques, Retard de croissance.

 Ostéoporose (fréquente et grave 30-50%): inhibition de l’absorption


intestinale de Ca++, phosphore ( associer tjr : vit D, calcium+
biphosphonate)
 Atrophie musculaire (flux des acides aminés)

 Modification du comportement : nervosité, insomnie, modification de


l’humeur ou du psychisme et psychose franche, tendances suicidaires

 herpès et zona oculaires.


Les contre-indications à la corticothérapie
systémique

 Ulcères gastroduodénaux,
 des états psychotiques en cours ou non contrôlés par un
traitement (risque d’exacerbation de la psychose ou d’un état
maniaque),
 des infections sévères ou viroses qui évoluent,
 cirrhoses hépatiques ,
 diabète grave insulinodépendant,
 insuffisance rénale grave
les interactions médicamenteuses
Mesures adjuvantes préventives (traitement prolongé)
 Alimentaires (diététicienne)
 Régime désodé
 Régime pauvre en « sucres rapides » et lipides
 Apports caloriques normaux, riches en protéines et Calcium
• Mesures médicamenteuses
 Potassium par voie orale si nécessaire
 Prévention de l’ostéoporose : évaluation facteurs de risque: 1 g/j de calcium +
800 U/j 25 OH vitamine D
 Traitement anti-ulcéreux : si épigastralgies, pansement gastrique à prendre à
distance.
 Prudence chez enfant, femme ménopausée, terrains à risques (HTA, ulcéreux,
problèmes psychiatriques…..)
 Surveillance clinique et biologique
MODALITES DE PRESCRIPTION ET DE SURVEILLANCE :

 Corticothérapie par voie générale:


 Règle d’or : traiter à la dose minimale efficace et le moins longtemps possible.
 La thérapie stéroïdienne doit être arrêtée très progressivement car un arrêt
brusque peut induire une insuffisance surrénalienne
 Administration des GC se fait le matin .

 Bilan préalable :
 biologique :Glycémie a jeun pression artérielle bilan lipidique , ionogramme
sanguin sérologie virale…
 La surveillance reposera sur la recherche de survenue des effets indésirables, en
particulier une surveillance de pression artérielle et de la glycémie, du
poids/oedèmes
 En cas de traitement chronique, un bilan régulier doit être conduit (poids,
adiposité, état cardio-vasculaire, intégrité muqueuse digestive, densité osseuse,
état psychologique).
 Chez l’enfant, on surveillera en plus la courbe de la croissance.
Modalités d’arrêt:

Diminuer de 10mg tous les 10-15j jusqu’à 20mg/ j

 Puis diminuer de 2,5mg tous les 15 j jusqu’à 10 mg/j

 Puis diminuer de 1 mg /mois jusqu’à 5mg/j

 Puis afin de rétablir la fonctionnalité de l’axe corticotrope:


- Relais hydrocortisone 20mg/j pendant 3 mois

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