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• Choc
• Infections chirurgicales
• Traumatismes
• Brûlures
• Oncologie
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Chapitre I
Introduction
La réponse hormonale est activée par (1) les médiateurs libérés par les tissus lésés, (2) le
signal neurologique et nociceptif provenant du site de la lésion, ou (3) le stimulus barocepteur
provenant de la déplétion du volume intravasculaire. Les hormones libérées en réponse à ces
stimuli peuvent être divisés en primitivement sous le contrôle hypothalamo-pituitaire et en
primitivement sous contrôle du système nerveux autonome. Les interactions entre ces origines
et les tissus lésés forment la base de l’axe hypothalamo-pituitaire qui représente une série
d’anses de signal et de feedback régulant la réponse endocrine à la lésion.
Un des seconds messagers intracellulaires les plus communs par lequel les hormones exercent
leurs effets est la modulation de l’adénosine monophosphate cyclique (AMPc).
L’occupation du récepteur par les hormones stimulantes induit une altération de la membrane
cellulaire qui active l’enzyme adénylate cyclase. L’adénylate cyclase catalyse la conversion
de l’adénosine triphosphate (ATP) en AMPc, qui active diverses kinases protéiques
intracellulaires. L’augmentation intracellulaire d’AMPc est associée à des réponses
fonctionnelles lymphocytaires immunosuppressives. Dans les lymphocytes T, les agents qui
augmentent le taux d’AMPc diminuent la prolifération, la production de lymphokines et les
fonctions cytotoxiques. La production plasmatique d’immunoglobulines est fort diminuée.
Les neutrophiles manifestent un chimiotactisme réduit et une production réduite de
superoxydes, H2O2 et des enzymes lysosomales. Les cellules basophiles ou mastocytes
démontrent une libération réduite d’histamine. Beaucoup de réponses prolongées à médiation
hormonale à la suite d’une lésion augmentent le niveau d’AMPc par une action directe sur les
récepteurs de membrane ou en augmentant la sensibilité des leucocytes aux substances qui
accroissent directement l’AMPc.
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Les actions hormonales sont relayées par les récepteurs intracellulaires. Ces récepteurs
intracellulaires ont des affinités de liaisons pour l’hormone et pour la séquence génétique
visée au niveau de l’ADN. Ces récepteurs intracellulaires peuvent être localisés à l’intérieur
du cytosol ou se trouver déjà dans le noyau, liés à l’ADN. L’exemple classique du récepteur
hormonal cytosolique est le récepteur des glucocorticoïdes. Les récepteurs intracellulaires de
glucocorticoïdes sont maintenus en état d’activité par leur liaison à la protéine induite par le
stress, appelée protéine de choc à la chaleur (heat-shock protein, HSP). Quand le ligand
hormonal se fixe au récepteur, la dissociation de l’HSP du récepteur active le complexe
ligand-récepteur qui est transporté jusqu’au noyau.
L’hormone corticotropin-releasing
L’hormone adrénocorticotrope
Le cortisol /glucocorticoïdes
Le cortisol est le plus important des glucocorticoïdes chez l’homme et est essentiel pour la
survie après un stress physiologique significatif. Le taux de cortisol en réponse à une lésion
n’est pas sous l’influence de variations diurnes et peut rester élevé en permanence, selon le
type de stress systémique. Les patients brûlés ont montré des taux circulants élevés de cortisol
se maintenant jusqu’à 4 semaines, tandis que les lésions des tissus mous et les hémorragies
causent des élévations jusqu’à une semaine. Le cortisol circulant revient rapidement à des
valeurs normales dès rétablissement du volume sanguin après hémorragie. Un stress
coexistant comme les infections peut aussi prolonger le taux de cortisol après la lésion.
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Le cortisol est un agent important du métabolisme de l’hôte. Il potentialise les actions du
glucagon et de l’adrénaline, conduisant à l’hyperglycémie de l’hôte. Dans le foie, le cortisol
stimule les activités favorisant la gluconéogenèse y compris l’induction de la phosphoénol
pyruvate carboxykinase et les transaminases. En périphérie, il diminue la liaison de l’insuline
aux récepteurs à insuline des muscles et du tissu adipeux. Dans le muscle squelettique, le
cortisol induit la protéolyse et augmente la libération du lactate. La libération du lactate
disponible et des acides aminés a le net effet de rendre disponible des substances pour la
gluconéogenèse hépatique. Le cortisol aussi stimule la lipolyse et inhibe la captation du
glucose par les tissus graisseux. Il accroît l’activité lipolytique de l’ACTH, les hormones de
croissance, le glucagon et l’adrénaline. L’élévation d’acide gras libres, de triglycérides et de
glycérol provenant de la mobilisation du tissu adipeux sert de source d’énergie disponible et
de substances supplémentaires pour la gluconéogenèse du foie.
Normalement, 90 % du cortisol circulant est lié à la globuline corticostéroïde-fixante et à
l’albumine. En cas de lésion, le taux de cortisol plasmatique libre augmente à dix fois son
niveau normal.
Les glucocorticoïdes ont des effets immunosuppresseurs. Ils peuvent induire une rapide
lymphopénie, monocytopénie, éosinopénie et neutrophilie. Les changements immunologiques
incluent l’involution du thymus, des réponses immunitaires à médiation cellulaire déprimées
reflétées par la baisse des fonctions T killer et natural killer, la blastogenèse des T
lymphocytes, l’absence de réponse des lymphocytes mixtes, les réactions contre les greffes,
les réponses retardées d’hypersensibilité. Avec l’administration des glucocorticoïdes, les
monocytes perdent la capacité de tuer en intracellulaire, mais ils semblent maintenir un
chimiotactisme normal et des propriétés de phagocytose. La fonction neutrophile est affectée
par le traitement glucocorticoïde en terme de réactivité superoxyde intracellulaire et
dépression de chimiotactisme La phagocytose des polymorphonucléaires peut rester
inchangée. Les glucocorticoïdes sont des inhibiteurs universels de la synthèse et la sécrétion
des cytokines proinflammatoires immunocytes. Cette régulation conduite par des
glucocorticoïdes pour diminuer la stimulation des cytokines sert d’importante fonction
régulatrice négative dans la réponse inflammatoire à la lésion.
Hormones de croissance
La somatostatine est un polypeptide 14-aminoacide produit par divers tissus, y compris les
cellules de l’antre de l’estomac et les cellules D des îlots pancréatiques. C’est un puissant
inhibiteur de la GH, TSH, rénine, insuline et glucagon. Le rôle de la somatostatine en réponse
à la lésion n’est pas clair. Il pourrait réguler une absorption excessive de nutriments et les
activités de la GH et l’IGF pendant la convalescence après la lésion.
La prolactine
Sa libération est stimulée par la CRH, TRH, GHRH, sérotonine, et la vasoactive intestinal
polypeptide (VIP). Après lésion, elle augmente chez l’adulte et diminue chez l’enfant.
L’hyperprolactinémie pourrait être responsable de l’aménorrhée fréquente chez lez femmes
après lésion ou opération majeure. Elle a des propriétés immunostimulantes.
Leur taux augmente après lésion majeure. Les bêta endorphines ont un rôle dans l’atténuation
de la perception de la douleur et elles sont capables de provoquer une hypotension par
l’intermédiaire de la sérotonine. Elle diminue le péristaltisme intestinal et supprime les
sécrétions gastrointestinales. Elle induit l’hyperglycémie tout en augmentant la libération
d’insuline et de glucagon par le pancréas. Elle joue un rôle régulateur dans la libération des
catécholamines. Les opioïdes compromettent le système immunitaire naturel (inné) et
spécifique (acquis). Ils inhibent la prolifération et la différenciation des lymphocytes et les
monocytes et macrophages.
Arginine vasopressine
L’AVP ou ADH est synthétisée dans l’hypothalamus antérieur et transportée par flux
axoplasmique jusqu’à la posthypophyse pour stockage. Le stimulus majeur de sa libération est
l’osmolalité élevée du plasma qui est détectée par des osmorécepteurs sodium-sensibles de
l’hypothalamus. Dans le rein, l’AVP facilite la réabsorption d’eau des tubes distaux et canaux
collecteurs. En périphérie, elle favorise la vasoconstriction. Elle stimule sa glycogénolyse
hépatique et la néoglucogenèse. L’hyperglycémie résultante augmente l’effet osmotique qui
contribue à restaurer un volume circulant effectif.
Une sécrétion élevée d’AVP caractérise les traumas, l’hémorragie, la chirurgie à cœur ouvert
et les autres opérations majeures. Elle reste élevée pendant une semaine après la lésion.
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Ocytocine
Sécrétée par la posthypophyse, elle n’a pas de rôle connu dans la réponse à la lésion. La
succion du mamelon chez une femme allaitante stimule sa sécrétion. Elle stimule la
contraction de la glande mammaire et induit les contractions utérines chez la parturiente.
Catécholamines
Aldostérone
Rénine-angiotensine
La rénine est synthétisée et stockée primitivement dans l’appareil juxta glomérulaire près de
l’artériole afférente. La rénine existe sous la forme inactive d’une prorénine. Son activation et
sa libération sont assurées par l’ACTH, l’AVP, le glucagon, les prostaglandines, le potassium,
le magnésium et le calcium. Les cellules juxtaglomérulaires sont des barorécepteurs qui
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répondent à la baisse de pression sanguine par l’augmentation de sécrétion de rénine. La
macula densa détecte les modifications de concentrations de chlorure dans les tubes rénaux.
L’angiotensinogène est une protéine primitivement synthétisée par le foie mais aussi
identifiée dans le rein. La rénine catalyse sa conversion en angiotensine I dans le rein.
L’angiotensine I reste physiologiquement inactive jusqu’à sa conversion dans la circulation
pulmonaire en angiotensine II par une enzyme angiotensine converting présente sur les
surfaces endothéliales.
L’angiotensine II est un puissant vasoconstricteur qui stimule aussi l’aldostérone et la
synthèse de vasopressine. Elle est aussi capable de réguler la soif. L’angiotensine II stimule le
rythme cardiaque et la contractilité du myocarde. Elle potentialise aussi la libération
d’adrénaline par la médullaire surrénalienne, accroît la libération de CRH et active le système
nerveux sympathique. Elle peut induire la glycogénolyse et la gluconéogenèse. Le système
rénine-angiotensine participe à la réponse à la lésion en maintenant l’homéostasie du volume
des liquides.
Insuline
L’insuline est un dérivé des cellules bêta des îlots pancréatiques et libéré sous la stimulation
de certaines substances, de stimulus nerveux autonome, et d’autres hormones. Dans le
métabolisme normal, le glucose est le stimulant principal de la sécrétion d’insuline. Les autres
substances stimulantes sont les aminoacides, les acides gras, les corps acétonémiques.
Les influences hormonales et neurologiques pendant le stress modifient cette réponse.
L’adrénaline et la stimulation sympathique inhibent la libération d’insuline. Les autres
facteurs qui diminuent la libération d’insuline incluent le glucagon, la somatostatine, les
hormones gastro-intestinales, les bêta endorphines, et l’interleukine-1. En périphérie, le
cortisol, l’œstrogène et la progestérone interfèrent avec la prise de glucose. Le résultat de la
production affectée d’insuline et du fonctionnement post-lésionnel, c’est une hyperglycémie
induite par le stress, qui s’accorde avec l’état général catabolique.
L’insuline exerce un effet global anabolisant. Elle favorise la glycogenèse hépatique et la
glycolyse, le transport intracellulaire du glucose, la lipogenèse des tissus adipeux et la
synthèse protéique. Chez le patient blessé, un caractère biphasique de la libération d’insuline
est observé. La première phase survient quelques heures après la lésion et se manifeste par
une suppression relative de la libération de l’insuline, reflétant l’influence des catécholamines
et de la stimulation du sympathique. La phase ultérieure est caractérisée par un retour à la
normale ou par une production excessive d’insuline mais avec une hyperglycémie persistante
montrant une résistance périphérique à l’insuline. Le ratio insuline/glucose est utilisé comme
un prédicteur de la mortalité et de la survie.
Les lymphocytes activés présentent des récepteurs pour l’insuline. L’insuline augmente la
prolifération de lymphocytes T et la cytotoxicité.
Glucagon
Le glucagon est un produit des cellules des îlots alpha du pancréas. Comme pour l’insuline, la
libération du glucagon est favorisée par des substances, l’influx nerveux autonome et d’autres
hormones. Alors que l’insuline est une hormone anabolisante, le glucagon sert plus le
catabolisme. Les stimulants primitifs du glucagon sont la concentration plasmatique du
glucose et l’exercice. Le glucagon stimule la glycogénolyse hépatique et la gluconéogenèse,
qui dans des conditions basales compte pour plus de 75 % du glucose produit par le foie. Au
contraire de l’insuline, le glucagon favorise la cétogenèse hépatique et la lipolyse du tissu
adipeux. La libération du glucagon après la lésion est initialement réduite, mais revient à la
normale en 12 heures. Pendant 24 heures, le glucagon est supérieur à la normale et peut
garder ce niveau jusqu’à trois jours.
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La réponse immunitaire à la lésion
Pendant que la réponse classique à la lésion a été étudiée en profondeur, beaucoup de
caractéristiques de la réponse inflammatoire associée à la lésion demeurent inexpliquées.
Même après normalisation de la fonction hormonale macroendocrine, la persistance de
l’inflammation systémique, la progression de la dysfonction organique et même la mortalité
tardive indiquent la présence d’autres médiateurs puissants influençant la réponse à la lésion.
Ces médiateurs habituellement sont de petites protéines ou des lipides qui sont synthétisés et
sécrétés par les immunocytes. Ces micromolécules, collectivement appelées cytokines, sont
indispensables dans la cicatrisation tissulaire et dans la réponse immunitaire contre les
invasions microbiennes. Les activités de ces cytokines sont intégralement liées à la fonction
hormonale classique et aux réponses métaboliques à la lésion.
Les patients avec lésions ou infections exhibent des réponses hémodynamiques, métaboliques
et immunes partiellement orchestrées par des cytokines endogènes. A la différence des
médiateurs hormonaux classiques comme les catécholamines et les glucocorticoïdes qui sont
produits par des tissus particuliers et exercent une influence prédominante par voie endocrine,
les cytokines sont produits par divers types de cellules au site de la lésion et par des cellules
du système immunitaire. L’activité cytokine est primitivement exercée localement par des
interactions de cellule à cellule (paracrine).
L’apparition des cytokines relativement peu de temps après la lésion reflète une transcription
et une translation génétique active par la cellule lésée ou stimulée.
Les cytokines exercent leur influence en se liant aux récepteurs spécifiques des cellules et en
activant les voies intracellulaires de signal qui conduisent à la modulation de la transcription
génétique. Par ce mécanisme, les cytokines influencent la production de cellules immunes, la
différenciation, la prolifération, la survie. Ces médiateurs aussi régulent la production et les
actions des autres cytokines qui peuvent soit accroître (proinflammatoires) ou atténuer (anti-
inflammatoires) la réponse inflammatoire. La capacité des cytokines d’activer divers types de
cellules et d’inciter diverses réponses souligne le pléiotropisme de ces médiateurs
inflammatoires. Il y a aussi un degré élevé de chevauchement des activités des différentes
cytokines.
Les cytokines sont des molécules effectrices qui dirigent la réponse inflammatoire à
l’infection (bactérienne, virale et fongique) et à la lésion et favorisent activement la
cicatrisation de la plaie. Ces réponses se manifestent par la fièvre, la leucocytose, et les
altérations du rythme respiratoire et cardiaque. C’est la production exagérée et aigue des
cytokines proinflammatoires qui est responsables de l’instabilité hémodynamique
caractéristique du choc septique. La production chronique et excessive de ces cytokines est
partiellement responsable des troubles métaboliques des patients blessés, tels que la
débilitation du muscle inutilisé et la cachexie. La production de cytokine préexistante peut
contribuer à la lésion d’organes terminaux et plus tard à la mortalité chez les blessés graves ou
les patients infectés. La présence des cytokines anti-inflammatoires peut rendre le patient
immunodéprimé et accroître sa susceptibilité aux infections.
La réponse cytokines visible par la fièvre, la leucocytose, l’hyperventilation et la tachycardie
communément rencontrée dans les lésions est appelée syndrome systémique de réponse
inflammatoire et n’est pas nécessairement le résultat d’un processus infectieux identifiable.
Les cytokines décrites ci-après représentent une liste limitée des médiateurs les mieux
identifiés en rapport avec la lésion et la réponse inflammatoire.
La réponse inflammatoire à une lésion grave sectionnant un tissu ou à des agents infectieux
provoque une cascade complexe de cytokines proinflammatoires. Parmi celles-ci, le facteur
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alpha de nécrose tumorale (TNF-a) est le plus précoce et l’un des médiateurs les plus
puissants de la réponse subséquente de l’hôte. Les sources de la synthèse de TNF-a incluent
les monocytes/ macrophages et les cellules T, qui sont abondantes dans le péritoine et le tissu
splanchnique. Les lésions chirurgicales ou traumatiques aux viscères peuvent avoir une
profonde influence sur la génération des médiateurs inflammatoires tels que la production des
protéines de la phase aigue.
La libération de TNF-a en réponse à la lésion aigue est rapide et de courte durée. Les
expériences ont montré que le TNF-a atteint son pic après 90 minutes et retourne à la normale
après 4 heures. Ses brèves apparitions entraînent des changements métaboliques et
hémodynamiques ainsi que l’activation des cytokines distaux en cascades. Des modulateurs
endogènes effectifs s’opposent à la production ou à l’activité prolongée de TNF.
TNF-a est une cytokine majeure en rapport avec le catabolisme du muscle et la cachexie
pendant le stress. Ses autres fonctions incluent l’activation de la coagulation et la promotion
de la libération des prostaglandines E2 (PGE2), du facteur activant les plaquettes (PAF), les
glucocorticoïdes, et les éicosanoïdes.
Interleukine-1
Interleukine-2
Interleukine-4
IL-4 est une molécule glycoprotéine produite par les cellules TH 2 activées avec divers effets
biologiques sur les cellules hématopoïétiques y compris l’induction de la prolifération des
lymphocytes B. Son rôle dans l’immunité à médiation anticorps est particulièrement
important par sa capacité à augmenter l’apparition des complexes de classe II
d’histocompatibilité majeure chez les macrophages (HLA-DR et HLA-DP), en faisant d’elles
des cellules capables de présenter des antigènes. L’IL-4 aussi induit une commutation de
classe en différentiant les lymphocytes B en producteur principalement d’IgG4 et IgE qui sont
des immunoglobulines importantes dans la réponse allergique ou antihelminthique.
Comme cytokine anti-inflammatoire puissante, l’IL-4 régule à la baisse plusieurs fonctions
associées aux macrophages humains activés, nommément les effets d’IL-1b, TNF-a, IL-6, IL-
8 et la production de superoxyde.
Ces effets anti-inflammatoires d’IL-4 ne se voient pas avec les autres monocytes. IL-4 peut
induire la mort programmée cellulaire chez les macrophages inflammatoires, mais cet effet est
annihilé par l’IFN-g. L’IL-4 et l’IFN-g contrebalancent les effets l’un de l’autre sur les
cellules lymphocytes B. L’IL-13 partage plusieurs propriétés avec l’IL-4.
Interleukine-6
En raison du taux élevé d’IL-6 souvent observé pendant la lésion aigue ou le stress, elle est
souvent utilisée comme indicateur de la réponse inflammatoire systémique et un augure de la
morbidité préopératoire. Le TNF-a et l’IL-1 sont des inducteurs majeurs d’IL-6. L’IL-6 est
produite par n’importe quelle cellule. Après la lésion, les niveaux d’IL-6 en circulation sont
détectables après 60 minutes avec un pic entre 4-6 heures, et peuvent persister 10 jours. Elle
est donc facile à détecter. Le niveau d’IL-6 semble proportionnel à l’étendue de la lésion
tissulaire pendant l’opération plutôt que de la durée de l’opération. Il y a des signes du rôle
complexe de l’IL-6 dans les activités anti-inflammatoires et pro-inflammatoires. L’IL-1 et IL-
6 sont des médiateurs importants de la réponse du foie dans sa phase aigue protéique pendant
la lésion et ils semblent augmenter la production de protéine C-réactive, le fibrinogène,
l’haptoglobine, l’amyloïde A, l’alpha-1-antitrypsine et le complément. L’IL-6 non seulement
induit l’activation des PMN pendant la lésion et l’inflammation mais aussi peut prolonger la
capacité phagocytaire des PMN vieillissants et dysfonctionnels pendant la lésion. La
persistance des PMN inflammatoires après la lésion pourrait expliquer les effets lésionnels sur
des tissus distants tels que les poumons ou le système rénal.
L’IL-6 facilite les voies anti-inflammatoires pendant la lésion grâce à divers mécanismes. Il
est capable de réduire l’activité TNF et IL-1 pendant qu’il accentue la libération de sTNFRs et
IL-1ra. La manifestation prolongée et persistante de l’IL-6 est associée avec
l’immunodépression et la morbidité infectieuse postopératoire.
Interleukine-8
L’apparition d’activité IL-8 est temporellement associée à celle d’IL-6 après la lésion et a été
proposée comme marqueur biologique additionnel pour le risque de défaillance organique.
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L’IL-8 ne produit pas d’instabilité hémodynamique caractéristique de TNF-a et IL-1 mais
sert plutôt comme activateur PMN et chémoattractif puissant. C’est un contributeur majeur à
la lésion organique comme dans la lésion pulmonaire aigue
Interleukine-10
Interleukine-12
Interleukine-13
L’IL-13 est une cytokine pléiotropique qui partage beaucoup de propriétés de l’IL-4 tout
comme sa séquence modeste d’aminoacides. IL-4 et IL-13 modulent la fonction macrophage,
mais IL-13 n’a pas d’effet identifiable sur les lymphocytes T et a uniquement une influence
sur les sous-populations de lymphocytes B. L’effet net de l’IL-13 ensemble avec l’IL-4 et IL-
10 est anti-inflammatoire.
Interféron-g
Une grande partie de la biologie de l’IL-12 est facilitée par la libération et l’activité de l’IFN-
g. Les cellules humaines T helper (Th) activées par les antigènes bactériens IL-2 ou IL-12
produisent facilement l’IFN-g. Inversement, l’IFN-g peut induire la production d’IL-2 et IL-
12 à partir de cellules T helper. Avec sa libération par les cellules T activées, l’IFN-g est
détectable in vivo après 6 heures et a une demi-vie de 30 minutes environ. Le pic d’IFN-g est
entre 48-72 heures et peut persister pendant 7-8 jours. Les tissus lésés, tels que les plaies
opératoires, présentent aussi la présence d’IFN-g 5-7 jours après la lésion. L’IFN-g a des rôles
importants dans l’activation des macrophages circulants et tissulaires. L’activation des
macrophages alvéolaires facilitée par l’IFN-g peut induire l’inflammation aigue du poumon
après chirurgie majeure ou trauma.
Le GM-CSF est produit par l’IL-2 et l’endotoxine. Les études in vitro montrent un rôle
prééminent du GM-CSF dans le retard de l’apoptose des macrophages et des PMN. Ce facteur
de croissance est efficace dans la promotion de la maturation et le recrutement des leucocytes
fonctionnels nécessaires pour la réponse cytokines inflammatoires normale et la guérison
potentielle de la plaie. Les mécanismes peuvent résulter de la suppression de la production
d’IL-10.
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Régulation de la mort des cellules inflammatoires
Les récepteurs du facteur de nécrose tumoral (TNFRs) appartiennent à une grande famille
d’environ 15 protéines transmembranaires qui sont présentes virtuellement sur toutes les
cellules y compris les immunocytes.
Les membres de cette famille comprennent le récepteur lymphotoxine-Bêta, le Fas/ CD 95
(APO-1), les récepteurs du facteur de croissance nerveux (NGFR), le CD27, CD 30, OX40, 4-
1BB, DR3, (WSL-1, APO-3, TRAMP) et DR4, (APO-2).
L’activation de ces récepteurs induit les réponses spécifiques des cellules qui peuvent inclure
l’initiation de la mort cellulaire programmée. Il y a deux TNRFs spécifiques
transmembranaires (type I p55 ; type II p75), mais ils ont des domaines intracellulaires
distincts. Le p55 TNFR induit l’apoptose, la cytotoxicité, l’expression de l’adhésion des
molécules sur les cellules endothéliales et l’activation de la voie sphingomyéline (transmet
des signaux apoptoïques) et le facteur nucléaire kappa B (NF-kB) (Facteur de transcription
NF-kB en charge de la régulation de la transcription des gènes impliqués dans l’inflammation
et les réactions immunologiques. Le p75 TNFR induit la prolifération des cellules T, les
fibroblastes, les cellules naturelles killer et la libération des cytokines pro-inflammatoires.
Le p55 TNFR a un rôle dominant dans le déclenchement de l’apoptose, mais la participation
concurrente du type I et II TNFRs est nécessaire pour initier le processus.
Pendant un sepsis et une endotoxémie expérimentale, la régulation à la baisse de l’activité
TNFR des macrophages et des PMN est observée. Cette atténuation des l’activité TNFR peut
retarder l’apoptose des macrophages inflammatoires et des PMN, prolongeant leur réponse
inflammatoire.
Le p55 TNFR et le récepteur Fas montrent des motifs similaires de séquence cytoplasmique,
connus sous le nom de domaine de la mort. Ces domaines de la mort interagissent avec les
protéines intracellulaires pour propager le signal de réduction de la mort cellulaire
programmée. Le TNFR I est retrouvé virtuellement sur tous les types de cellules.
L’expression de Fas est tissu spécifique. Quand il est activé par son ligand spécifique, FasL,
Fas induit son unique fonction qui est d’initier l’apoptose.
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La mort cellulaire programmée à médiation par le récepteur Fas/ CD 95
Le seul rôle connu du récepteur Fas est d’initier la mort cellulaire programmée. En raison de
l’homologie intracellulaire de Fas avec p55 TNFR, les deux induisent l’apoptose via des
mécanismes similaires, mais l’apoptose facilitée par Fas survient avec une plus grande vitesse
(endéans des heures) que celle facilitée par p55 TNFR.
Si l’induction de l’apoptose via l’interconnexion Fas/FasL chez les immunocytes activés peut
être avantageuse pendant l’inflammation systémique, cette activité à l’échelle tissulaire peut
être nuisible pour l’hôte. L’activité à médiation Fas dans le foie pendant l’inflammation peut
précipiter ou exacerber la lésion en cours du foie.
Le TNFR de membrane
Dans l’endotoxémie humaine, l’expression TNFR chez les macrophages et les PMN est
régulée à la baisse. Chez les macrophages, la réduction des TNFR de surface atteint son point
le plus bas, deux heures après l’infusion d’endotoxine et revient à la normale, 6 heures après.
Les PMN exhibent une diminution plus prononcée au niveau des TNFRs de surface dans les
mêmes conditions. Avec des signes comme la fièvre, la leucocytose et les frissons, le modèle
de manifestation des TNFR des macrophages est la plus sensible corrélation de réponse
humaine à l’exposition aux endotoxines. Les patients qui ne survivent pas à un sepsis grave
ont une réduction immédiate de l’expression TNFR de surface cellulaire, alors que les patients
qui survivent ont presque une niveau normal de récepteurs. L’expression TNFR peut
potentiellement être utilisée comme un indicateur de pronostic chez un patient en sepsis
grave.
Le TNFR soluble
Les TNFRs solubles, domaines extracellulaires des TNFRs associés aux membranes,
protéolytiquement clivés, sont aussi élevés chez les patients avec sepsis sévère.
Les sTNFRs conservent leur affinité pour TNF et donc sont en compétition avec les
récepteurs cellulaires pour se lier aux TNF libres. Ceci représente une réponse de contre
régulation à une activité TNF systémique excessive. Les patients septiques qui ne survivent
pas présentent une élévation significative uniquement de p55 sTNFR par rapport aux patients
survivants. L’expression TNFR associée aux cellules est plus fiable que les sTNFR comme
augure précoce de risque et de pronostic dans le sepsis humain.
Cortisol. Glucocorticoïdes
Catécholamines
Les médiateurs élaborés par l’endothélium vasculaires en réponse à la lésion sont des
contributeurs bien documentés du processus inflammatoire en plus de moduler la coagulation
et les activités vasomotrices. D’une manière paracrine, les médiateurs locaux comme TNF-a,
IL-1, l’endotoxine, la thrombine, l’histamine et l’IFN-g sont capables de stimuler et d’activer
les cellules endothéliales pendant la lésion locale. En réponse, les cellules endothéliales
libèrent plusieurs médiateurs y compris l’IL-1, le facteur activant les plaquettes (PAF), les
prostaglandines (PGI2 et PGE2), le GM-CSF, les facteurs de croissances, l’endothéline,
l’oxyde nitrique et de petite quantité de thromboxane A2 (TxA2). Les cellules endothéliales
aussi libèrent des collagénases capables d’auto-digérer leurs propres membranes basales. Ceci
permet le remodelage de la néovascularisation et des vaisseaux au site de la lésion pour
faciliter la fourniture d’oxygène et le transport des immunocytes. Les enzymes de conversion
de l’angiotensine (ACE) convertissent l’angiotensine I en angiotensine II à la surface des
cellules endothéliales, la rendant un régulateur puissant du tonus vasculaire. Les médiateurs
cellulaires endothéliaux peuvent moduler la fonction rénale et cardiovasculaire et influencer
l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
La cellules endothéliale activée régule à la hausse son expression des molécules réceptrices de
l’adhésion leucocytaire comme E-sélectine (jadis appelée molécule-1 de l’adhésion des
leucocytes endothéliaux, ELAM-1), P-sélectine et les molécules de l’adhésion intercellulaire
(ICAM-1, ICAM-2). L’adhésion des leucocytes et des plaquettes à la surface endothéliale
survient précocement dans le processus inflammatoire dérivé de l’endothélium. L’adhésion
des neutrophiles à l’endothélium pendant la lésion a des implications cliniques importantes
dans l’augmentation de la perméabilité vasculaires et le passage des leucocytes à l’intérieur
des tissus lésés. Celles-ci sons importantes dans l’étiologie de conditions comme le poumon
aigu ou des lésions d’ischémie-reperfusion. En dehors du stress, l’endothélium possède peu de
16
capacité de reconnaître et de se lier à des leucocytes circulants. Les lésions locales et la
stimulation de médiateurs inflammatoires promeuvent la marginalisation des PMN circulants
vers les surfaces endothéliales. Ces PMN marginaux sont déformables et se déplacent le long
des surfaces endothéliales à une vitesse fort réduite qui est qualifiée de rolling. Le rolling
représente un processus transitoire d’attachement et détachement entre les récepteurs de PMN
et l’endothélium. Le développement subséquent d’adhésion plus fortes des récepteurs,
l’activation PMN par les médiateurs endothéliaux et la libération des protéinases PMN à la
jonction endothéliale précèdent la migration des PMN en dehors du compartiment vasculaire,
un procédé qualifié de diapédèse. Quoique nécessaire à l’inflammation des tissus locaux et à
l’éradication des microbes, les PMN activés et la libération subséquente des médiateurs
inflammatoires et les métabolites réactifs de l’oxygène sont impliqués dans la fuite capillaire,
la lésion de poumon aigu et la lésion post-ischémique.
Les tissus endothéliaux ont ainsi un caractère endocrine pendant la lésion. Leur capacité
d’attirer les leucocytes et de produire des médiateurs inflammatoires en fait des participants
importants de la réponse immune à la lésion.
L’oxyde nitrique dérivé de l’endothélium ou facteur relaxant (EDNO ou EDRF) peut être
libéré en réponse à une stimulation de l’acétylcholine, l’hypoxie, l’endotoxine, la lésion
cellulaire ou un stress d’arrachement mécanique à partir de la circulation sanguine. Cette
activité vasodilatatrice a été démontrée sur de larges artères et sur des vaisseaux résistants de
la plupart des espèces mammifères, y compris les êtres humains. L’induction de la relaxation
du muscle lisse vasculaire par l’EDNO requiert l’activation de la guanylate cyclase soluble et
lune augmentation de monophosphate guanosine cyclique cytosolique (GMPc) à l’intérieur
des myocytes.
L’augmentation d’EDNO dans le choc septique et le trauma, comme le démontre la mesure de
ses métabolites nitrite et nitrate, est accompagnée d’une basse résistance vasculaire
systémique et des taux d’endotoxine élevés.
Prostacycline
Endothéline
L’endothéline (ET) est élaborée par les cellules endothéliales en réponse à la lésion, à la
thrombine, le facteur-β de transformation de la croissance (TGF-β), l’IL-1, l’angiotensine II,
l’arginine vasopressine, les catécholamines et l’anoxie. C’est un peptide de 21-aminoacides
doté de puissantes propriétés vasoconstrictrices. ET-1 est le vasoconstricteur biologiquement
le plus actif et puissant connu. Il est dix fois plus actif que l’angiotensine II. Il a trois
récepteurs d’endothéline appelés EtA, ETB et ETC qui fonctionnent avec le mécanisme de
récepteur couplé à la protéine G. Son activité peut être inversé par administration
d’acétylcholine qui stimule la production d’EDNO. Des niveaux sériques élevés d’ET
correspondent avec la gravité de la lésion après un traumatisme majeur, une grande opération
et un choc cardiogénique ou septique.
Les ROM sont des espèces de molécules d’oxygène très réactives avec une orbite externe
impaire. Ils causent des lésions tissulaires par peroxydation de la membrane cellulaire des
acides gras non saturés. En réponse à un stimulus, les leucocytes activés sont de puissants
générateurs de métabolites d’oxygène réactif. Les ROM peuvent induire l’apoptose.
Eicosanoïdes
La classe des médiateurs eicosanoïdes qui comprend les prostaglandines (PG), les
thromboxanes (Tx), les leukotriènes (LT), les acides hydroxyeicosatétraénoïques (HETE) et
les lipoxines (Lx), sont des dérivés oxydés des phospholipides des la membrane, de l’acide
arachidonique (acide eicosatétraénoïque). Ils sont sécrétés par n’importe quelle cellule
nucléée excepté les lymphocytes. La synthèse de l’acide arachidonique à partir des
phospholipides requiert l’activation enzymatique de la phospholipase A2. Les voies
cyclooxygénase et lipoxygénase sont deux routes majeures par lesquelles l’acide
arachidonique est oxygéné. La plupart des eicosanoïdes générés par la voie cyclooxygénase
ont reçu l’indice de désignation 2 (Ex : Tx A2), alors que les produits de la voies lipoxygénase
sont désignés par 4 (Ex : LTE4). Ces indices indiquent le nombre de liaisons doubles du
carbone présent dans les chaînes latérales. Les produits de la voie cyclooxygénase incluent
toutes les prostaglandines et les thromboxanes. La formation de prostacycline (PGI2 ) requiert
une activité enzymatique supplémentaire par la prostacycline synthétase et la formation de
TxA2 requiert l’activité de la thromboxane synthétase. La voie lipoxygénase génère les
leukotriènes et la HETE (tableau 1).
18
Tableau 1
Actions systémiques stimulatrices et inhibitrices des eicosanoïdes
Les eicosanoïdes ne sont pas stockés dans des cellules mais synthétisés rapidement en réponse
à la stimulation par une lésion hypoxique et ischémique, une lésion tissulaire directe, une
endotoxine, la noradrénaline, l’AVP, l’angiotensine II, la bradykinine, la sérotonine,
l’acétylcholine et l’histamine. Les eicosanoïdes ont divers effets sur la fonction endocrine,
immune, la neurotransmission et la régulation vasomotrice. Ce sont des composants majeurs
de la réponse inflammatoire dans les tissus lésés qui se caractérisent par la perméabilité
vasculaire, la migration leucocytaire et la vasodilatation.
Collectivement leurs effets délétères sont impliqués dans la lésion aigue du poumon, la
pancréatite et l’insuffisance rénale. Les effets métaboliques des eicosanoïdes sont bien
connus. Dans la régulation du glucose, les produits de la voie cyclooxygénase inhibent la
libération de l’insuline par les cellules bêta du pancréas, tandis que les produits de la voie
lipoxygénase favorisent l’activité des cellules bêta.
Les eicosanoïdes modulent la réponse immunitaire de diverses façons. De petites quantités de
PGE2 suppriment la prolifération de lymphocytes T humains par des mitogènes, un effet
facilité par la production à la baisse d’IL-2.
Le système kallikréine-kinine
La sérotonine
Histamine
L’histamine est un dérivé de l’histidine et est stocké dans les neurones, la peau, la muqueuse
gastrique, les mastocytes, les basophiles et les plaquettes. La libération est activée par des
taux élevés de calcium. Il y a deux types de récepteurs pour liaison de l’histamine. La liaison
H1 facilite la captation du précurseur de l’histamine, le 1-histidine, et stimule la
bronchoconstriction, la mobilité intestinale et la contractilité myocardique. La liaison H2
inhibe la libération de l’histamine. L’activation des récepteurs H1 et H2 induit la
vasodilatation et accroît la perméabilité vasculaire.
L’administration d’histamine cause l’hypotension, la séquestration périphérique de sang,
l’augmentation de la perméabilité capillaire, la diminution du retour veineux et la défaillance
cardiaque. L’histamine est libérée dans le choc hémorragique, le traumatisme, la brûlure,
l’endotoxinémie et le sepsis.
Une comparaison entre le métabolisme physiologique dans une lésion et dans un jeûne sans
stress est utile pour établir l’importance relative des altérations physiologiques dans ces
conditions variables. Des facteurs comme le statut antérieur de la santé, l’âge et la masse
corporelle nette influencent aussi le taux absolu de turnover après jeûne et lésion.
Métabolisme du substrat
Un adulte en bonne santé pesant 70 Kg dépense 1700 à 1800 Kcal/jour d’énergie provenant
des lipides, carbohydrates et protéines. Les cellules glycolytiques obligatoires comme les
neurones, les leucocytes et les érythrocytes requièrent 180 g de glucose par 24 heures pour les
besoins de base. Pensant un jeûne aigu, le glucose provient des pools de stockage existants,
dont approximativement 75 g de glucose stocké comme glycogène hépatique. Le muscle
squelettique ne peut pas directement libérer le glucose libre parce qu’il manque de G-6-
phosphate nécessaire à la libération du glucose libre. La réduction de glucose circulant
pendant une période prolongée de jeûne sert de stimulus primaire à la libération hormonale
qui module la gluconéogenèse et la substitution de substrat pour les tissus qui requièrent du
glucose comme source d’énergie. La concentration de glucose tombe endéans quelques heures
après l’installation du jeûne en même temps que diminue la libération de l’insuline et
qu’augmente le glucagon circulant de façon soutenue tandis qu’augmentent de façon
transitoire le GH, les catécholamines, l’AVP et l’angiotensine II. L’effet global de toutes ces
substances est d’accroître la production de glucose.
Une production soutenue de glucose dépend de la présentation au foie d’aminoacides de
glycérol et d’acides gras. Le lactate produit par le muscle squelettique est aussi reconverti en
glucose dans le foie par le cycle de Cori. La quantité de glucose produite par le muscle
squelettique ne suffit pas à maintenir l’homéostasie du glucose. Ainsi environ 75 g de
protéines doivent être dégradés chaque jour de jeûne et famine pour approvisionner le foie en
acides aminés destinés à la gluconéogenèse. La protéolyse qui résulte primitivement de la
baisse d’insuline et de l’augmentation de cortisol est associée avec une augmentation
d’excrétion d’urée urinaire de 6-8 g par jour à 8-11 g pendant les 5 premiers jours de jeûne.
Les protéines mobilisées pendant la famine proviennent d’abord du muscle squelettique, mais
la perte en protéine provient aussi d’autres organes.
La charge d’amino-azote provenant de la désamination des acides aminés pour la
gluconéogenèse augmente l’excrétion d’ammoniaque urinaire. L’excrétion rénale d’ion
ammonium devient la principale route d’élimination d’alpha-amino-azote pendant la famine
parce que les enzymes hépatiques normalement actifs sont diminués. La gluconéogenèse
rénale augmente via le métabolisme de la glutamine et glutamate. Le rein peut monter jusqu’à
45 % de la production de glucose pendant la famine.
Après 5 jours, le taux de protéolyse corporelle diminue à 15-20 g/jour et l’excrétion d’azote
urinaire se stabilise à 2-5 g/jour pendant plusieurs semaines. Cette réduction de la protéolyse
survient lorsque le système nerveux et d’autres tissus précédemment utilisateurs de glucose
s’adapte à l’oxydation cétonique comme principale source d’énergie. Une diminution en
facteurs de croissance anabolisants comme IGF-1 (anciennement somatomédine C) est aussi
constatée pendant les premiers jours de jeûne. La réduction de ce facteur et des protéines qui
lui sont attachées diminue un signal important du transport transcellulaire des aminoacides. La
synthèse tissulaire des protéines chute aussi à la suite de la protéolyse réduite.
21
L’énergie nécessaire pour la gluconéogenèse et le fonctionnement de base des enzymes et
du muscle, comme la transmission nerveuse et la contraction cardiaque, peut être apporté par
le mobilisation d’environ 160 g de triglycérides provenant du tissu graisseux sous forme
d’acides gras libre et de glycérol chez un sujet en jeûne au repos pesant 70 kg. Les stocks de
lipides pourvoient jusqu’à 45 % des dépenses en calories pendant la famine.
En même temps que les hormones de stress neuroendocrine obligatoires diminuent, la dépense
énergétique corporelle totale diminue aussi pendant la famine prolongée.
Equilibre énergétique
Une lésion de n’importe quelle grandeur parmi les plus banales est associée à une
augmentation de dépense en énergie et à une augmentation en consommation en oxygène
directement liée à la gravité de la lésion ou à la surface de la brûlure. L’augmentation en
dépense d’énergie résulte initialement de l’activité accrue du système nerveux sympathique et
des concentrations circulantes de catécholamines augmentées.
Les acides gras libres sont une source principale d’énergie après lésion. La lipolyse est accrue
par l’élévation immédiate en ACTH, cortisol, catécholamines, glucagon et hormone de
croissance, alors que le taux d’insuline diminue et que l’activité du système nerveux
sympathique augmente. Les catécholamines sont le principal stimulus de la lipase sensible
aux hormones.
La haute concentration d’acides gras intracellulaire et la concentration élevée de glucagon
pendant les phases descendante et ascendante inhibent la synthèse des acides gras. Dans les
hépatocytes, ceci stimule le transport de l’Acétyl coenzyme A dans les mitochondries pour
l’oxydation et la cétogenèse. La cétogenèse diminue après lésion sévère, choc grave et sepsis.
Elle est supprimée par les taux élevés d’insuline et autres substrats énergétiques à travers des
prélèvements accrus et une oxydation des acides gras libres ainsi que par une réponse
hormonale contre-régulatrice. Dans les lésions mineures ou infection légère, la cétogenèse
augmente mais moins que dans la famine hors stress.
La ration protéique pour un jeune adulte bien portant est d’environ 80-120 g ou 13-20 g
d’azote par jour. L’excrétion fécale et urinaire d’azote est de 2-3 g et 13-20 g respectivement.
Après lésion, l’excrétion quotidienne d’azote dans les urines augmente à 30-50 g d’urée et
représente une protéolyse nette.
Les données concernant le turnover protéique suggèrent qu’après lésion les changements dans
le catabolisme et la synthèse dépendent de la gravité de la lésion. Les lésions les plus graves
entraînent un catabolisme protéique plus important, avec une protéolyse et une
gluconéogenèse accélérées persistant après le traumatisme ou le sepsis jusqu’à 3-7 semaines.
Les jeunes de sexe masculin perdent plus de protéine en réponse à une lésion que les femmes
ou les personnes âgées.
Phase catabolique
Une fois que le patient a reçu une réanimation initiale et une stabilisation des plaies, la
réponse métabolique la plus précoce est le catabolisme. Elle a été qualifiée de phase cortico-
adrénergique parce que marquée par des changements induits par les hormones adrénergiques
et les corticoïdes surrénaliens.
Des calories non protéiques en combinaison avec des acides aminés pourraient réduire
l’effondrement des protéines corporelles. Dans cette phase, le turnover du glucose et la
lipolyse sont accrus. Des efforts dirigés vers l’interruption des stimuli nerveux afférents par
une anesthésie extradurale ont eu un succès partiel en atténuant quelque peu ces anomalies
dans le turnover du substrat énergétique.
Evaluation et besoins
L’homéostasie nutritionnelle suppose que les nutriments appropriés ont été administrés en
temps opportun et ont un impact favorable sur le résultat du traitement. Une évaluation
nutritionnelle est entreprise pour déterminer la gravité des déficiences ou excès nutritionnels
de façon à prédire les besoins nutritionnels. Les données anthropométriques comme le poids,
l’épaisseur du pli cutané, la circonférence de la zone musculaire du bras, l’indice de masse
corporelle (Poids en kg/ taille en m²), et des chiffres biochimiques comme le taux de
l’excrétion de la créatinine, l’albumine et la transferrine peuvent être utilisés pour matérialiser
l’histoire naturelle de la maladie avec l’évaluation nutritionnelle constitue la base de
l’identification des besoins aigus ou à prévoir au point de vue du support nutritionnel.
Les besoins caloriques et en azote pour maintenir l’équilibre après une lésion sévère
dépendent de l’importance de la lésion, la source et la voie d’administration des nutriments et
des antécédents de malnutrition. Les besoins en énergie peuvent être mesurés par calorimétrie
indirecte ou estimés par l’excrétion urinaire d’azote, qui est proportionnelle à la dépense
d’énergie au repos. La dépense énergétique de base (BEE) peut aussi être estimée par
l’équation de Harris et Bénédict.
BEE chez l’homme = 66.47+13.75 (Poids en kg) + 5 (Taille en cm) - 6.76 (Age en années)
kcal/jr
BEE chez la femme = 655.1+9.56 (Poids en kg) + 1.85 (Taille en cm) – 4.68 (Age en années)
kcal/jr
Cette équation permet d’estimer les besoins énergétiques chez 80 % des patients hospitalisés.
Les calories non protéiques sont fournies en excès de la dépense énergétique parce que
l’utilisation des nutriments exogènes est diminuée et que la demande en substrat énergétique
est augmentée après traumatisme ou sepsis. Les besoins caloriques non protéiques sont de 1.2-
1.5 fois plus grand que la dépense énergétique au repos pendant l’alimentation entérale et 1.5-
2.0 fois pendant l’alimentation parentérale.
Le deuxième objectif du support nutritionnel est de respecter les besoins en substrat pour la
synthèse protéique. Aucune formule n’est appropriée puisque cette synthèse dépend de
nombreux facteurs. Un ratio calorie/azote de 150-200/1 devrait être maintenu, mais il y a des
indications qu’une ration accrue de protéine peut être efficace chez des patients
hypermétaboliques. En l’absence de dysfonctionnement sévère du rein ou du foie empêchant
l’utilisation de régime nutritionnel standard, environ 0.25-0.35 g d’azote/ kg de poids devrait
être fourni par jour.
Les besoins en vitamines et en sels minéraux peuvent être facilement respectés chez les
patients types sans complications postopératoires. Les vitamines habituellement ne sont pas
données en l’absence de déficiences postopératoires. Il existe de nombreuses préparations
commerciales pour l’apport en minéraux essentielles et vitamines.
24
Indications et méthodes pour support nutritionnel
La plupart des patients en chirurgie n’ont pas besoin d’un régime spécial. Leurs réserves leur
permettent de supporter le catabolisme et une famine partielle pendant au moins une semaine.
Des quantités adéquates de liquide parentéral avec les électrolytes appropriés et un minimum
de 100 g de glucose par jour pour minimiser le catabolisme protéique conviennent à la plupart
des patients.
Il y a par contre des patients pour lesquels un régime nutritionnel adéquat est important. Il
s’agit de patients qui sont chroniquement débilités en préopératoire à cause de leur maladie ou
de la malnutrition, ainsi que des patients qui ont souffert de trauma, de sepsis, ou de
complications chirurgicales et ne peuvent maintenir une prise calorique suffisante. Les
patients qui risquent de séjourner longtemps à l’hôpital ou dont la capacité de s’alimenter
volontairement est réduite en font partie.
Un support nutritionnel spécialisé peut être donné par voie entérale ou entérale complétée par
la voie veineuse ou par la voie veineuse centrale. La voie entérale doit être préférée chaque
fois que c’est possible parce qu’elle est la plus économique et la mieux supportée par les
patients. Les tubes nasopharyngés, de gastrostomie et de jéjunostomie peuvent être considérés
pour l’alimentation chez des patients ayant un tractus gastrointestinal relativement normal
mais qui ne peuvent ou ne veulent manger.
Alimentation entérale
Alimentation par tube naso-entéral : Ce type d’alimentation devrait être réservé aux patients
en état de veille. La contre-indication la plus évidente du tube nasopharyngé ou gastrique est
l’inconscience ou le manque de protection par les réflexes laryngés, ce qui peut entraîner des
complications pulmonaires menaçant la vie via une aspiration.
Un tube nasojéjunal peut permettre l’alimentation au-delà d’un estomac non fonctionnel et
des fistules gastro-intestinales. Cela peut rendre impossible l’alimentation sans recourir à un
tube de jéjunostomie. Le concours de positions particulières, de la scopie ou d’un
endoscopiste expérimenté est nécessaire pour sa mise en place. On préfère utiliser des pompes
pour assurer un taux constant d’administration pendant 24 heures.
Alimentation par tube de gastrostomie : C’est une bonne méthode pour des lésions
gastrointestinales chroniques survenant au-dessus ou au niveau de la jonction cardio-
oesophagienne. Elle est contre-indiquée pour les malades obnubilés avec des réflexes
laryngés inadéquats. Il faudrait l’utiliser chez des patients à l’état de veille ou avec
obstruction totale de l’œsophage distal.
Alimentation par tube de jéjunostomie : Ils sont requis pour des patients présentant des
contre-indications aux tubes nasopharyngés ou à la gastrostomie. C’est le cas des patients
comateux, avec fistules ou obstruction gastrointestinales hautes, et ceux chez qui une sonde
nasojéjunale ne peut être placée.
Alimentation parentérale
Un des aspects les plus critiques des soins est la gestion de la composition des liquides et
électrolytes corporels.
L’eau constitue 50 à 70% du poids corporel total (60% chez les jeunes adultes mâles et 50%
chez les jeunes adultes femelles, plus ou moins 15%).
Liquide intracellulaire
Sa composition chimique montre que le potassium (150 meq/l) et le magnésium (40 meq/l)
sont les cations les plus importants. Les phosphates (150 meq/l) et les protéines (40 meq/l) les
principaux anions.
Liquide extracellulaire
Sa composition est dominée par le sodium comme principal cation (142-144 meq/l) et le
chlorure (103 – 114 meq/l) et le bicarbonate (27 – 30 meq/L) comme principaux anions. Le
plasma et le liquide interstitiel diffèrent légèrement en ceci que le plasma contient plus de
protéines (16 mas/l d’anions organiques), mais au plan pratique, leur contenu total en cations
et anions peut être considéré comme égal.
La concentration totale en ions intracellulaires (400 meq/l) dépasse celle des ions
extracellulaires (306) et semble violer l’équilibre osmolaire entre les deux compartiments.
Cette apparente divergence est due au fait que la concentration en ions est exprimée en mEq
27
sans tenir compte de l’activité osmotique. En outre certains cations intracellulaires existent
sous forme indissociée.
Pression osmotique
Les mesures en grammes ou milligrammes par 100 millilitres ne permettent pas une
comparaison physiologique des solutés dans la solution.
Une mole d’une substance est le poids moléculaire de cette substance en grammes et un
millimole est cette figure exprimée en milligrammes.
Les électrolytes des liquides corporels peuvent être exprimés en termes d’activités de
combinaison chimique ou équivalent. Un équivalent d’un ion est son poids atomique exprimé
en gramme divisé par sa valence et un mEq c’est la même chose exprimée en milligrammes.
Lorsqu’on considère la pression osmotique d’une solution, c’est plus descriptif d’utiliser les
unités osmoles ou milliosmoles. Ces unités se réfèrent au nombre actuel de particules
osmotiquement actives présentes dans la solution mais ne sont pas dépendantes de leurs
capacités de combinaisons chimiques. Ainsi un millimole de chlorure de sodium qui se
dissocie presque complètement en sodium et chlorure, contribue à donner 2 mOsm et un
mmol sulfate de sodium qui se dissocie en trois particules contribue à donner 3 mOsm.
La différence de composition ionique entre le liquide intracellulaire et extracellulaire est
maintenue par une membrane semiperméable. Le nombre de particules osmotiquement
actives est de 290 à 310 mOsm dans chaque compartiment.
La pression osmotique effective entre les deux compartiments provient de toute substance qui
ne traverse pas librement la membrane cellulaire. Tandis que le sodium comme principal
cation extracellulaire contribue pour beaucoup à la pression osmotique, d’autres substances
qui ne pénètre pas la membrane librement comme le glucose accroissent aussi la pression
osmotique effective.
Toute condition modifiant la pression osmotique effective dans l’un ou l’autre compartiment
entraîne une redistribution de l’eau entre les compartiments.
Le liquide intracellulaire prend part à des pertes qui concernent la concentration ou la
composition du liquide extracellulaire, mais il participe lentement à des pertes de volume
isotonique seulement. Au plan pratique, les pertes et gains en liquides corporels sont
directement liés au compartiment extracellulaire.
Echange d’eau
La consommation d’eau moyenne est de 2000 à 2500 ml par jour sont pris par la bouche et le
reste est extrait de la nourriture solide soit directement soit comme produit de leur oxydation.
Les pertes quotidiennes comprennent 250 ml dans les selles, 800 à 1500 ml dans les urines et
28
environ 600 ml comme pertes insensibles. Un patient privé d’eau doit excréter encore un
minimum de 500 à 800 ml d’urine par jour pour éliminer les produits du catabolisme en plus
des pertes insensibles via la peau et les poumons. La fièvre augmente les pertes de 250 ml par
jour et par degré.
Chez une personne normale, l’apport quotidien de sel varie de 50 à 90 mEq (3-5 g) de
chlorure de sodium. L’excès est excrété par les reins. Ils peuvent réduire les pertes rénales à
1 mEq/ jr endéans 24 heures après une situation de réduction des apports ou de pertes
extrarénales.
Dans une situation de fuite rénale de sels, les pertes excèdent 200 mEq/l d’urines.
La sueur représente une perte de liquide hypotonique avec une concentration de sodium de 15
mEq/l chez une personne acclimatée et 60 mEq :l chez un non acclimaté. Les pertes
gastrointestinales sont isotoniques ou légèrement hypotoniques, mais varient
considérablement (tableau 5).
Les liquides extracellulaires séquestrés représentent aussi des pertes isotoniques de l’eau et de
sels (tableau 3 et 4).
Les troubles dans l’équilibre des liquides peuvent être classés en trois catégories :
- De volume
- De concentration
- De composition
Ajouter ou perdue une solution salée isotonique du corps change seulement le volume du
liquide extracellulaire. C’est le cas lors d’une perte de liquide intestinal.
Le liquide intracellulaire est très peu modifié.
Si on ajoute de l’eau ou on la retire du liquide extracellulaire, la concentration des particules
osmotiquement active change. Si le liquide extracellulaire perd beaucoup de sodium, l’eau
passe dans l’espace intracellulaire jusqu’à ce que l’osmolarité s’équilibre entre les deux
compartiments.
La concentration de la plupart des ions à l’intérieur du compartiment liquide extracellulaire
peut être altérée sans changement significatif du nombre des particules osmotiquement
actives. Il se produit ainsi seulement un changement de composition. Normalement un rein
fonctionnel minimise ces changements particulièrement si l’addition ou la perte de soluté est
graduelle.
Changement de volume
Déficit de volume
Le déficit du volume extracellulaire est le trouble le plus commun des liquides chez le patient
chirurgical. Il provient des pertes gastrointestinales par vomissements, aspiration
nasogastrique, diarrhée, drainage de fistule. Les autres causes communes incluent la
séquestration de liquides et les brûlures.
Les signes et symptômes sont facilement identifiables (tableau 6). Les signes du système
nerveux central et cardiovasculaire surviennent précocement dans les pertes rapides, mais les
signes tissulaires peuvent être absents jusqu’à ce que le déficit ait duré au moins 24 heures.
30
Tableau 6. Signes cliniques du volume des liquides extracellulaires
Déficit Excès
Type de signe Modéré Grave modéré grave
Système Somnolence Diminution de la Aucun Aucun
nerveux central Apathie tension des réflexes
Réponses lentes Anesthésie des
Anorexie extrémités
Cessation des Stupeur
activités habituelles Coma
Excès de volume
Il peut être iatrogène ou secondaire à une insuffisance rénale, une cirrhose, ou une défaillance
cardiaque. Chez l’adulte jeune, les signes sont ceux d’une surcharge circulatoire, manifeste
d’abord au niveau de la circulation pulmonaire, ainsi que ceux de liquides excessifs dans les
autres tissus. Chez le vieillard, une défaillance cardiaque avec un œdème pulmonaire peut se
développer rapidement avec un excès de volume modéré.
Changement de concentration
L’hyponatrémie
L’hyponatrémie aiguë symptomatique (sodium à moins de 130 mEq :l) est caractérisée
cliniquement par des signes du système nerveux central d’hypertension intracrânienne et des
signes tissulaires d’eau intracellulaire excessive. L’hypertension artérielle causée par
l’hypertension intracrânienne retourne vite à la normale par administration de solution
hypertonique de sels de sodium. En cas d’hyponatrémie sévère, une insuffisance rénale
oligurique se développe vite et peut être irréversible.
Beaucoup d’hyponatrémies chroniques sont asymptomatique au-dessous de 120 mEq/l. Une
exception importante est rencontrée en cas d’hypertension intracrânienne avec trauma fermé
du crâne où une légère hyponatrémie peut être fatale, en raison de l’augmentation progressive
de l’eau intracellulaire avec la chute de l’osmolarité du liquide extracellulaire.
L’hypernatrémie
Changement de la composition
Le pH des liquides corporels est normalement maintenu dans des limites étroites en dépit de
l’importante production acide endogène provenant du métabolisme (tableau 8 et 9).
Les acides sont neutralisés efficacement par plusieurs systèmes tampons et subséquemment
excrétés par les poumons et les reins. Les tampons importants incluent les protéines et les
phosphates qui jouent un rôle premier dans le maintien du pH intracellulaire, et le système
bicarbonate –acide carbonique qui opère surtout dans l’espace extracellulaire. Les protéines
et l’hémoglobine jouent un rôle mineur dans l’espace des liquides extracellulaires, mais
l’hémoglobine joue un rôle de premier rang comme tampon intracellulaire dans les globules
rouges.
Un système tampon consiste en un acide faible ou une base et le sel de cet acide ou cette base.
L’effet tampon est le résultat de la formation d’une quantité d’un acide faible ou une base
équivalant à une quantité d’un acide fort ou une base ajoutée au système. Le changement de
pH qui en résulte est beaucoup moins considérable que si la substance seule était ajoutée à
l’eau. Ainsi les acides inorganiques faibles (chlorhydrique, sulfurique, phosphorique) et les
acides organiques (lactique, pyruvique, cétoacides) se combinent avec la base bicarbonate
pour produire le sel de sodium de l’acide et l’acide carbonique :
HCL+NaHCO3 NaCl+H2CO3
33
Tableau 8. Acidose-alcalose
L’acide carbonique formé est alors excrété via les poumons sous forme de CO2. Les anions
acides inorganiques sont excrétés par les reins avec l’hydrogène ou les sels d’ammonium. Les
anions acides organiques généralement sont métabolisés lorsque le trouble sous-jacent est
corrigé, quoique quelque excrétion rénale puisse survenir à des taux élevés. L’équation de
Henderson-Hasselbach exprime les fonctions des systèmes tampon. Elle définit le pH en
34
termes de ratio de sel et d’acide. Le pH du liquide extracellulaire est défini primitivement
par le ratio de la quantité de base bicarbonate (la majorité comme bicarbonate de sodium) sur
la quantité d’acide carbonique (en rapport avec le CO2 contenu dans l’air alvéolaire) présent
dans le sang.
Anomalies du potassium
L’apport normal alimentaire de potassium est environ de 50 à 100 mEq par jour et en
l’absence d’hypokaliémie, la majorité de celui-ci est excrété dans l’urine. 98% du potassium
corporel est localisé en intracellulaire à une concentration d’environ 150mEq/l, et c’est le
cation le plus important dans le milieu intracellulaire. Quoique le potassium extracellulaire
total soit chez un homme de 70 kg environ de 63 mEq, cette petite quantité est critique pour le
cœur et la fonction neuromusculaire.
La distribution intra et extracellulaire du potassium est influencée par beaucoup de facteurs.
Des quantités de potassium intracellulaires peuvent passer dans l’espace extracellulaire à la
suite d’une lésion grave ou d’un stress chirurgical, une acidose, et un été catabolique. Une
augmentation significative de la concentration sérique de potassium peut survenir dans ces
situations en présence d’une insuffisance rénale avec oligurie ou anurie, mais une
hyperkaliémie dangereuse (supérieure à 6 mEq/l) survient rarement quand la fonction rénale
est normale.
35
Hyperkaliémie : Les signes d’hyperkaliémie significative sont limités au système
cardiovasculaire et gastrointestinal. Les symptômes gastrointestinaux incluent la nausée,
vomissements, coliques intestinaux et diarrhée.
Les signes cardiovasculaires sont électrocardiographiques au début avec des ondes T hautes,
un complexe QRS élargi et un segment ST déprimé. La disparition des ondes T, le bloc
cardiaque et l’arrêt diastolique du cœur peuvent se développer avec l’augmentation du taux du
potassium.
Le traitement de l’hyperkaliémie consiste à réduire immédiatement le taux de potassium et à
corriger la cause sous-jacente. La suppression temporaire des effets myocardiques peut être
obtenue par l’administration d’1 g de gluconate de calcium à 10 % sous monitoring cardiaque.
Le taux de potassium peut être réduit transitoirement par l’administration de bicarbonate et de
glucose avec de l’insuline (45 mEq Na HCO3 dans 1000 ml de glucose 10% avec 20 unités
d’insuline ordinaire), qui facilite la pénétration cellulaire du potassium. Toutefois le
traitement définitif de l’hyperkaliémie requiert l’administration entérale de résines échangeuse
de cation (kayexalate) ou la dialyse.
La majorité des 1000 et 1200 g de calcium corporel chez l’adulte moyen se trouve dans l’os
sous la forme de phosphate et de carbonate. La diète quotidienne normale est de 1 à 3 g. La
plus grande partie est excrétée par voie gastrointestinales et 200 mg ou moins dans les urines
quotidiennes. Le taux sérique normal est de 8.5 à 10.5 mg/dl dont la moitié est non ionisée et
liée aux protéines plasmatiques. Une fraction supplémentaire non ionisée (5%) est liée à
d’autres substances dans le plasma et le liquide interstitiel, et les 45% restants sont la partie
ionisée qui est responsable de la stabilité neuromusculaire. La détermination du taux de
protéines plasmatiques est essentielle pour une bonne analyse du taux sérique du calcium.
Anomalies du Magnésium
Le corps contient une moyenne de 2000 mEq de magnésium chez l’adulte dont la moitié
incorporé dans l’os et lentement échangeable seulement. Le taux normal est de 1.5 à 2.5
mEq/l. La prise quotidienne est de 20 mEq(240 mg). L’élimination se fait par les selles
principalement et accessoirement par les urines.
Le magnésium intervient dans le bon fonctionnement de la plupart des enzymes et sa
déplétion est caractérisée par une hyperactivité neuromusculaire et du système nerveux
central. Les signes et symptômes sont similaires à ceux de la déficience en calcium.
Le traitement de la déficience se fait par administration parentérale d’une solution de sulfate
de magnésium ou de chlorure de magnésium.
37
L’excès de magnésium est rare et peu survenir en cas d’insuffisance rénale. Les signes et
symptômes incluent la léthargie et la faiblesse avec une perte progressive du réflexe
tendineux. L’interférence avec la conduction cardiaque peut survenir avec des taux élevés
entraînant des modifications d’ECG semblables à celles de l’hyperkaliémie. Le coma et la
paralysie musculaire sont les dernières étapes avant la mort par arrêt cardiaque ou respiratoire.
Le traitement consiste dans la correction de l’acidose, du déficit de volume extracellulaire et
la gestion du magnésium exogène. Les symptômes aigus peuvent être contrôlés par
l’administration de 5 à 10 mEq de chlorure de calcium ou de gluconate de calcium. On peut
recourir à la dialyse péritonéale ou l’hémodialyse en dernière extrémité.
Les changements de volume du liquide extracellulaire sont les plus fréquents et les plus
importantes anomalies rencontrées chez le patient chirurgical. Le diagnostic des changements
de volume est fait presque entièrement sur base clinique. Les signes qui sont présent chez un
38
patient donné dépendent non seulement de la quantité relative ou absolue de liquide
extracellulaire perdu mais aussi de la rapidité avec laquelle les pertes sont survenues et de la
présence ou l’absence de maladie associée.
Les déficits de volume chez le patient chirurgical peuvent résulter de pertes externes comme
d’une redistribution interne des liquides extracellulaires vers un compartiment non
fonctionnel. Il y a souvent une combinaison des deux, mais la redistribution interne est
ignorée.
Le concept de troisième secteur concerne les ascites, brûlures, lésions d’écrasement mais
surtout le péritoine, le paroi intestinale et d’autres tissus présentant des lésions inflammatoires
au niveau des organes intra abdominaux où les pertes peuvent être considérables.
Les pertes peuvent être appréciées de la façon suivante :
Les pertes légères représentent une perte d’environ 4% du poids corporel.
Les pertes moyenne, 6 à 8 % et les pertes sévères de 10 % du poids corporel. Les signes
cardiovasculaires prédominent en cas de pertes rapides du compartiment extracellulaire avec
peu ou sans signes tissulaires.
Outre les pertes préopératoires, il faut évaluer les pertes pendant le traitement chirurgical.
Dès le diagnostic, un traitement rapide basé sur une solution salée équilibrée doit être débuté.
Il doit être poursuivi en se basant sur la réponse du patient et des examens cliniques fréquents.
Il ne faut se baser ni sur une formule ni sur un signe clinique isolé pour déterminer
l’adéquation de la réanimation. La disparition des signes de déficit de volume, combinée avec
la stabilisation de la tension artérielle et le pouls ainsi que la diurèse entre 30 et 50 ml sont
utilisées comme lignes directrices générales. Une diurèse horaire adéquate quoique bon
critère, peut être trompeuse. En effet, l’administration de glucose (plus de 50 g en 2-3 heures)
peut entraîner une diurèse osmotique, alors que l’agent osmotique comme le mannitol tend à
produire l’urine aux dépens du volume vasculaire. Des patients avec une maladie chronique
rénale ou une lésion aigue récente due au choc ou à une blessure peuvent produire des
volumes urinaires élevés inappropriés. En outre l’administration rapide de solutions salées
peut de façon transitoire entraîner une expansion du volume intravasculaire et accroître la
filtration glomérulaire avec comme résultat l’écoulement immédiat d’urine quoique l’espace
extracellulaire demeure encore réduit.
Lorsque les pertes concernent le volume liquide extracellulaire pur, ou que les anomalies de
concentration ou de composition sont minimes, l’utilisation d’une solution salée balancée
comme le Ringer lactate est indiquée.
Si une hyponatrémie ou une hypernatrémie sévère complique une perte de volume, une
correction rapide de l’anomalie de concentration jusqu’à soulagement des symptômes, est
nécessaire. Le remplissage du volume est réalisé avec une correction plus lente de l’anomalie
de concentration restante. Pour une correction immédiate d’une hyponatrémie sévère, une
solution de chlorure de sodium à 5 % ou une solution molaire sodium lactate est utilisée en
fonction du statut du patient. Dans tous les cas le déficit de sodium peut être calculé en
multipliant la baisse de la concentration de sodium sérique en dessous de la normale (en
39
mEq/l) par la quantité totale d’eau corporelle en litre. Initialement jusqu’à la moitié de la
quantité calculée de sodium peut être administrée lentement, suivie par une réévaluation
clinique et biochimique du patient avant toute perfusion supplémentaire de sels.
Pour traiter une hyponatrémie modérée associée à un déficit de volume, le remplacement de
volume peut être commencé immédiatement avec une correction concomitante du déficit du
sodium sérique. Une solution isotonique de chlorure de sodium (solution physiologique) est
utilisée initialement en présence d’une alcalose métabolique, et une solution M/6 de lactate
sodium (167 mEq/l de chacun, sodium et lactate) est utilisée pour corriger une acidose
associée. Quelques litres seulement de ces solutions suffisent à corriger l’anomalie de
concentration tandis que le reste du déficit de volume sera corrigé avec du Ringer lactate.
Dans une hyponatrémie associée avec un excès de volume, il faut restreindre la prise d’eau.
En cas d’hyponatrémie symptomatique grave, une petite quantité de solution salée
hypertonique peut être perfusée prudemment pour alléger les symptômes. Comme cela
entraîne une expansion supplémentaire du volume, est contre-indiqué chez les patients avec
des réserves cardiaques limitées. Il faut préférer une dialyse péritonéale ou une hémodialyse
dans ces situations.
Pour corriger une hypernatrémie symptomatique sévère, associée avec un déficit de volume,
le glucose 5 % peut être perfusé lentement jusqu’à soulagement des symptômes. Cependant si
l’osmolarité extracellulaire est réduite trop vite, des convulsions et un coma peuvent en
résulter. Pour cette raison, une correction d’hypernatrémie avec réplétion d’un déficit de
volume par un chlorure de sodium dilué à 50 % ou un Ringer lactate dilué à 50 % est plus sûr
dans la plupart des cas.
En l’absence de déficit de volume, l’eau doit être administrée prudemment dans une
hypernatrémie pour éviter une dangereuse hypervolémie. Dans cette situation de fréquents
contrôles de la concentration du sodium et une surveillance constante sont nécessaires.
Pour éviter l’hypotension peropératoire, il faut maintenir les besoins de base en liquides et
électrolytes, et remplacer les pertes en préopératoire. Les pertes peropératoires doivent
prendre en compte non seulement les pertes de sang, mais aussi les pertes de liquides
extracellulaires notamment dans le troisième secteur et par la plaie.
La correction peropératoire du déficit de volume avec une solution salée réduit beaucoup
l’oligurie postopératoire, mais n’est pas destinée à remplacer les pertes de sang. Il s’agit d’un
remplacement physiologique des pertes séquestrées (3ème secteur).
Les règles d’administration des liquides en peropératoire sont les suivantes :
- Le sang doit être remplacé pour maintenir une masse acceptable de globules rouges
indépendamment du traitement par l’ajout de liquides et d’électrolytes.
- Le remplacement de liquide extracellulaire de liquide extracellulaire devrait commencer
pendant l’opération.
- La solution salée balancée nécessaire pendant l’opération est environ de 0.5 à 1 litre
/heure, mais seulement de 2-3 litres maximum pendant une opération abdominale majeure
de 4 heures, sauf pertes mesurables.
Postopératoire immédiat
Les instructions postopératoires sont données après évaluation de la situation des liquides
quand le patient a rejoint la salle de réveil. Cette évaluation inclut la revue du statut liquidien
préopératoire, la quantité de liquide gagné et perdu pendant l’opération et l’examen clinique
du patient sur base des signes vitaux et de la diurèse. Les instructions sont données pour
corriger les déficits existants et prévoir la maintenance pour le reste du jour. Pour le patient
40
avec complications qui a reçu ou perdu de grandes quantités de liquides, les liquides
doivent être prescrits litre par litre avec évaluations fréquentes jusqu’à clarification de la
situation.
Une hypotension postopératoire et une tachycardie requièrent une investigation prompte et un
traitement approprié. La pression artérielle habituellement acceptée de 90/60 mmHg et le
pouls inférieur à 120 chez le patient postopératoire peuvent ne pas être suffisants pour
prévenir une ischémie, à moins, outre l’absence de signes de choc, d’un flux d’urines adéquat
(30-50 ml/heure). L’évaluation du niveau de conscience, le diamètre pupillaire, la liberté des
voies aériennes, le type de respiration, le pouls et sa force, la chaleur de la peau et sa couleur ;
la température du corps, le débit urinaire, une revue critique de la procédure opératoire et la
gestion opérationnelle des liquides est recommandée.
L’instabilité circulatoire est due à des pertes sous-estimées ou persistantes. Les pertes de sang
peropératoires sont sous estimées par le chirurgien de 15-40 %. Le remplacement de volume
chez un patient avec une instabilité circulatoire doit comporter un litre supplémentaire de
solution salée isotonique en attendant de déterminer les causes de pertes persistantes ou
méconnues.
Il n’est pas sage d’administrer du potassium pendant les 24 premières heures après l’opération
à moins d’un déficit défini.
Il s’agit de remplacer les pertes sensibles mesurées souvent d’origine gastrointestinale et les
pertes insensibles estimées.
Les pertes insensibles sont habituellement constates autour de600 ml/jr. Elles peuvent
augmenter avec l’hypermétabolisme, l’hyperventilation, et la fièvre au maximum à environ
1500 ml/jr. Elles sont remplacées par le G5% dans l’eau.
Environ 1 litre devrait être donné pour remplacer le volume d’urine requis pour excréter les
produits terminaux du catabolisme du métabolisme. Chez un individu avec une fonction
rénale normale, on peut utiliser le glucose 5 % dans l’eau parce que le rein est capable de
conserver le sodium en excrétant moins de 1 mEq/jr. Mais c’est mieux de donner une petite
quantité de sel pour couvrir les pertes rénales, particulièrement chez le vieillard et le
traumatisé crânien (100 mEq/l).
Les pertes d’urines ne sont remplacées ml pour ml. La transpiration en cas de fièvre dépasse
rarement 250 ml par jour et par degré de fièvre.
Pour des perfusions de 2-3 jours, il n’est pas nécessaire de déterminer les électrolytes.
Insuffisance rénale
C’est une complication létale dans les suites d’un stress traumatique ou chirurgical. Le
diagnostic est basé sur une oligurie persistante et une preuve biochimique d’urémie après
stabilisation de la circulation (tableau 10).
41
Tableau 10. Classification de l’insuffisance rénale
Pré-rénale
Hypotension
Hypovolémie
Occlusion ou sténose artérielle
Défaillance cardiaque
Intra-rénale
Trauma
Toxines (produits de contraste, endotoxines)
Médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens, aminoglycosides, cyclosporines, amphotéricine B)
Post-rénale
Obstruction ou rupture urétérale
Dysfonction vésicale (anesthésique, lésion nerveuse, médicaments)
Obstruction urétérale
Facteurs prédisposants :
- Trauma : le choc, la myoglobinurie, l’hémolyse et l’hémoglobinurie dus aux
incompatibilités lors des transfusions, la déplétion de liquide extracellulaire sont des
factures qui l’accompagnent.
- Le sepsis : l’endotoxine est un agent de libération de cytokines comme le TNF qui cause
l’insuffisance rénale. Les antibiotiques néphrotoxiques peuvent causer ou aggraver
l’insuffisance rénale.
- Le by-pass cardio-pulmonaire : 5-25 % des patients qui ont eu un by pass prolongé ont
présenté une insuffisance rénale oligurique ou moins souvent non oligurique létale. Cela
est dû à l’hypoperfusion des reins.
- La transplantation rénale : insuffisance rénale précoce en cas de problème technique
d’obstruction des voies urinaires ou sur l’artère rénale ou de volume intravasculaire chez
un patient qui saigne.
- Chirurgie urologique : en cas d’obstruction à divers niveaux.
- Maladie vasculaire : si le flux sanguin rénal est interrompu de façon prolongée.
- Maladie rénale préexistante : néphrosclérose, diabète, glomérulonéphrite chronique etc..
- Produit de contraste radiologique : facteur prédisposant si utilisé en préopératoire et a
causé problème.
- Médicaments : aminoglycosides, cyclosporine, amphotéricine B, anti-inflammatoires non-
stéroïdiens, anesthésiques par inhalation utilisant le chlore.
42
Analyses de laboratoire :
- Analyses d’urines : essentiel pour identifier la présence de sang, de myoglobine.
- Osmolalité : l’osmolalité des urines des insuffisants rénaux est proche de celle du plasma
(300 mOsm/l). le ratio de l’osmolalité de l’urine sur plasma est plus indicateur que les
valeurs urinaires seules. Les ratios d’osmolalité urine plasma de moins de 1 : 10 indiquent
une insuffisance rénale aigue, mais une azotémie prérénale produit habituellement des
ratios de 1 : 25 ou plus.
- L’urée et la créatinine urinaire : les ratios de l’urée urine-plasma et de la créatinine urine-
plasma sont les plus utiles dans le diagnostic de l’insuffisance rénale post-opératoire. Un
ratio de créatinine urine-plasma inférieur à 20 indique une insuffisance rénale aigue et un
ratio au-dessus de 40 indique une azotémie prérénale. Un ratio d’urée urine-plasma
inférieur à 3 indique une lésion tubulaire et un ratio au-dessus de 8 indique une azotémie
prérénale.
- Le sodium urinaire : la concentration de sodium urinaire n’est pas un critère sensible de
diagnostic.
Insuffisance rénale à diurèse conservée : Cette forme est fréquente mais peu souvent
identifiée. L’urée augmente pendant 8-12 jours avant d’amorcer sa descente. Le ratio d’urée
urine-plama est d’environ 1/10 jusqu’à la descente de la concentration de l’urée sanguine.
44
Chapitre III
LESION VASCULAIRE
Facteurs libérés
par les tissus
Exposition du
collagène
subendothélial
VASOCONSTRICTION ADHESION ET
AGREGATION DES
PLAQUETTES COAGULATION
HEMOSTASE
FIBRINOLYSE
45
Les cellules endothéliales empêchent la coagulation. Elles interfèrent dans le recrutement des
plaquettes en inactivant l’adénosine diphosphate. Elles créent un environnement dans lequel
la thrombine est aussi inactivée en se liant avec l’antithrombine III. Les cellules endothéliales
libèrent la thrombomoduline qui diminue le processus de coagulation. Quatre événements
physiologiques majeurs interviennent dans le processus d’hémostase : la vasoconstriction, la
formation du bouchon plaquettaire, la formation de fibrine et la fibrinolyse en général dans cet
ordre. Mais les produits de chacun des 4 processus sont interconnectés de sorte qu’il y a une
continuité et un renforcement mutuel.
La vasoconstriction est la réponse initiale à la lésion. Elle dépend de la contraction locale du
muscle lisse en réponse réflexe à des stimuli variés. Elle est par la suite liée au bouchon
plaquettaire et à la formation de fibrine. La réponse vasculaire est aussi liée à la pression des
tissus environnants sur le vaisseau. La thromboxane A2 provenant de l’acide arachidonique
des membranes plaquettaires pendant l’agrégation est un puissant vasoconstricteur tout
comme la sérotonine, 5-hydroxytryptamine, la bradykinine et les fibrinopeptides.
Les plaquettes n’adhèrent pas les unes aux autres ni à la paroi normalement, mais en cas de
lésion de la paroi vasculaire (intima), ils forment un bouchon en 15 secondes pour arrêter le
saignement. Cela requiert le facteur de von Willebrand qui fait défaut dans la maladie de von
Willebrand. Les plaquettes s’étendent, développent des pseudopodes, recrutent d’autres
plaquettes dans la circulation, forment des agrégats bouchant les vaisseaux lésés. L’agrégation
est réversible et non associée à une sécrétion. C’est l’hémostase primaire.
L’ADP et le facteur plaquettaire 4 et des traces de thrombine sur les plaquettes en présence de
Ca 2+ et Mg2+stimulent la dégranulation plaquettaire et l’activation de la formation de
thromboxane A2. Durant ce processus, le facteur plaquettaire 4, la B-thromboglobuline, le
facteur de croissance dérivé des plaquettes, l’ADP, la sérotonine et le calcium sont introduits
dans le plasma. Il s’ensuit une décharge (réaction de libération) entraînant la compaction des
plaquettes et la formation d’un bouchon amorphe qui n’est plus réversible. Ce processus est
inhibé par l’AMPc. A la suite de la réaction de libération, le facteur plaquettaire 3 est rendu
disponible et contribue à plusieurs étapes des phospholipides dans la cascade de la
coagulation.
Les lipoprotéines de surface fournies par les plaquettes catalysent la réaction permettant la
conversion de prot0hrombine (facteur II) en thrombine. Le facteur plaquettaire 3 est impliqué
dans la réaction d’activation du facteur IX (IXa), du facteur VIII, et le calcium active le
facteur X. Il est aussi impliqué dans la réaction par laquelle le facteur Xa, le facteur V, et le
Ca2++ active le facteur II. Les plaquettes peuvent aussi jouer un rôle dans l’activation des
facteur XI et XII. Le facteur plaquettaire 4 et la B-thromboglobuline sont disponibles pendant
la libération et peuvent inhiber l’activité de l’héparine et modifier la formation de la fibrine.
Les plaquettes jouent aussi un rôle dans la fibrinolyse en libérant un inhibiteur de l’activation
du plasminogène.
La coagulation c’est le processus de conversion de la prothrombine en enzyme protéolytique,
la thrombine qui va à son tour cliver la molécule fibrinogène en fibrine insoluble pour
stabiliser et s’ajouter au bouchon plaquettaire. La coagulation est une série d’étapes
d’activation enzymatique au cours desquelles les proenzymes circulantes sont converties par
séquences pour activer les protéases.
La conception traditionnelle de la coagulation est tirée de l’analyse de tests réalisés sur des
tubes à essai et suivant deux filières : la voie intrinsèque dont les composants sont
normalement présents dans le sang et la voie extrinsèque initiée par la présence de tissu
lipoprotéique dans le sang.
Dans la voie intrinsèque, le facteur XII est activé en se liant au collagène subendothélial. La
prékallikréine et la kininogène de haut poids moléculaire amplifient cette phase de contact.
Le facteur XII activé (XIIa) clive de façon protéolytique le facteur XI et aussi la
prékallikréine pour former le facteur XI a et la kallikréine. En présence de C++, le facteur XI
a activé le facteur IX (IX a). Celui-ci à son tour s’associe au facteur VIII qui peut être activé
46
en une forme plus puissante par la thrombine, et en présence de Ca++ et de facteur 3 des
plaquettes phospholipides active le facteur X. Sur la voie extrinsèque, le tissu phospholipide,
la thromboplastine, réagit avec le facteur VII et le Ca++ pour activer le facteur X.
Le facteur X activé (Xa) produit par les 2 voies protéolyse la prothrombine (facteur II) pour
former la thrombine. Les effets de la thrombine se limitent à la zone de rupture endothéliale
par plusieurs processus. La thrombine active le facteur de stabilisation de la fibrine (XIII) et
clive les fibrinopeptides A et B du fibrinogène (facteur I) pour former la fibrine, un
monomère qui se lien avec le facteur XIII a pour former un caillot stable. L’évasion de la
thrombine dans la circulation est empêchée par sa liaison avec une antithrombine réalisant
localement un complexe thrombine-thrombomoduline sur l’endothélium. Ce complexe ne
peut pas cliver le fibrinogène et active la protéine C qui active les facteurs V et VIII. En outre
la thrombine circulante est inactivée par le facteur V, des lipoprotéines tissulaires, les
phospholipides à la surface des plaquettes et le Ca++.
Tous les facteurs de coagulation sauf la thromboplastine, le Ca++ et une grande partie du
facteur VIII sont synthétisés dans le foie. Les facteurs II, VII, IX et X requièrent la vitamine
K pour leur production.
Fibrinogène Fibrine
Plaquettes
ou Anti Xa (II i) Héparine
Lipides
Plaquettes
Facteur 4
X Xa Xi
VIII
Plaquettes
ou
Lipides
IXa
IX
XIa XI
Plaquettes
XII a
XII
47
Fibrinolyse
L’hypofibrinogénie acquise du patient chirurgical peut aussi être due à une fibrinolyse
pathologique. Cela arrive en cas d’adénocarcinome prostatique métastatique, de choc, de
sepsis, hypoxie, cirrhose, néoplasie… On pense qu’une libération excessive d’activateur de
plasminogène dans la circulation survient à la suite d’un choc ou d’une hypoxie. Une
activation pharmacologique est possible, un choc électrique ou l’administration de
fibrinolysine exogène. Le traitement de la maladie sous-jacente est suivi d’amélioration
rapide. L’EACA (Epsilon-aminocaproïque acide), un acide aminé synthétique qui interfère
avec la fibrinolyse par inhibition de l’activation du plasminogène, peut être administré. Ce
médicament n’est pas indiqué en cas de coagulopathie de consommation.
Maladies myéloprolifératives
Une opération ne peut être envisagée que pour des urgences chirurgicales graves, surtout en
cas de thrombocytose.
Autres maladies
Les maladies qui causent une insuffisance hépatique limitent la synthèse des facteurs
plasmatiques essentiels pour la coagulation, notamment en cas de cirrhose.
Anticoagulants et saignement
Les saignements spontanés peuvent être une complication d’un traitement anticoagulant avec
l’héparine ou la coumarine. Ces accidents sont réduits en maintenant le temps de
prothrombine entre 60 et 100 secondes. Une réponse excessive au traitement peut survenir en
cas de déficit alimentaire en vitamines K. Les contraceptifs, oestrogènes, corticoîdes,
adrénocorticotropes réduisent les effets des anticoagulants. Il faut donc réduire le dosage des
anticoagulants quand on les arrête. Un saignement inexpliqué peut provenir de la prise
49
autoprescrite d’anticoagulant. Elle peut mettre en évidence une tumeur non décelée.
Lorsqu’une chirurgie doit être entreprise, elle peut l’être souvent sans interrompre le
traitement anticoagulant. Le risque de thrombose s’accroit en cas d’arrêt brutal de la
médication.
Transfusion
Caractéristiques du sang et traitement de remplacement
Le sang transporte l’oxygène dans tous les tissus pour répondre à leurs besoins métaboliques
et évacuer le CO2. Il amène les nutriments et ramène les déchets. Il intervient dans
l’homéostase, la coagulation, l’immunité.
Remplacement du sang
Sang complet conservé en banque de sang
Le sang complet est actuellement rarement indiqué. Avec les nouveaux préservatifs, il peut
être conservé 40±5 jours. Au moins 70% des GR transfusés restent en circulation pendant 24
heurs après la transfusion. Les plaquettes perdent leur capacité de survivre pendant la
transfusion après un stockage de 24 heures. Les facteurs de coagulation II, VII, IX et XI sont
stables dans le sang conservé. En 21 jours le pH diminue de 7 à 6,68, l’acide lactique
augmente de 20 à 150 mg/dL, la concentration de potassium augmente à 32 mEq/dL et la
concentration d’ammoniaque passe de 50 à 680 mg/dL. L’hémolyse est insignifiante.
Groupage et test de compatibilité
Dans le choix du sang pour la transfusion, le groupage et la compatibilité entre donneur et
receveur sont systématiquement réalisés avec les groupes A, B, O et Rhésus. En règle, un
receveur Rh-négatif devrait recevoir du sang Rh-négatif. Ce groupe est rare (15% des
donneurs). Pour un receveur mâle âgé sans transfusions antérieures, un sang Rh+ est
acceptable en cas d’indisponibilité de Rh-. Le sang Rh+ ne devrait pas être transfusé à une
femme Rh- en âge de procréer. L’administration de globuline anti-Rhésus hyperimmune à une
femme Rh- peu avant ou après l’accouchement élimine largement la maladie Rhésus chez
l’enfant suivant. Chez un patient recevant des transfusions répétées, un sérum prélevé il n’y a
pas plus de 72 heures devrait être utilisé pour le test de compatibilité avec les GR du donneur.
En urgence, la transfusion peut utiliser du sang de groupe O. Le O négatif et les GR du même
groupe ont la même sécurité en urgence. L’administration de 4 unités ou plus de O négatif
pose un problème parce que le risque de réaction hémolytique augmente.
Chez les patients avec lymphome malin et leucémie, des cryoglobulines peuvent être
présentes et le sang devrait être administré à travers un réchauffement du sang. En cas de
multitransfusions, thalassémie, SS, le groupage et le test de compatibilité peuvent être
difficile et il faut prendre le temps de réunir suffisamment de sang pour l’opération.
Le dextran peut interférer avec le groupage et un test de compatibilité est nécessaire avant son
administration.
L’utilisation de sang autologue est croissante. Chez un sujet en bonne santé, jusque 5 ou 6
unités peuvent être prélevées. Le don de sang peut être effectué si l’hémoglobine dépasse
11g/dL ou si l’hématocrite est au-delà de 34%. Le premier prélèvement est fait 40 jours avant
et le dernier 3 jours avant. L’intervalle entre les prélèvements est de 4-5 jours.
L’érythropoïétine humaine recombinée accélère la regénération des GR.
52
Complications
Réactions hémolytiques
Réactions fébriles et allergiques
Sepsis bactérien
Embolie
Thrombophlébite
Transfusion excessive et œdème pulmonaire
Transmission de maladies
53
Chapitre IV
Le choc
Définition
Le choc est une condition physiopathologique identifiable cliniquement comme un état de
perfusion tissulaire inadéquat. Cerra décrit le choc comme une réponse désordonnée de
l’organisme pour rétablir un équilibre approprié des substrats et de la demande au niveau
cellulaire. Le choc est un désordre systématique qui arrête le fonctionnement des organes
vitaux à la suite d’une variété de causes.
Blalock suggère quatre catégories de choc : hématogène, neurogène, vasogène, cardiogène.
Le choc hémorragique ou traumatique se caractérise par une hypo-perfusion, tandis que le
choc septique a une circulation hyperdynamique. Les deux entraînent une mauvaise
distribution du flux sanguin régional et intra-organique.
Homéostasie circulatoire
Pré-charge
La plus grande partie du volume sanguin au repos se trouve dans le système veineux. Le
retour de ce sang vers le vers produit une distension des parois cardiaques et est un
déterminant important du débit cardiaque. Ses modifications se répercutent sur le débit
cardiaque. Différents lits veineux alimentent la pré-charge notamment les veines des muscles
squelettiques, le volume sanguin splanchnique qui contient 20 % du volume sanguin total et
les veines de la peau.
La contraction ventriculaire
Elle intervient dans le mécanisme des performances du cœur. Les modifications dans le
développement de sa force s’expliquent par les propriétés ultrastructurelles du myocarde, par
les maladies qui détériorent le fonctionnement intrinsèque du cœur.
La post-charge
Réponses compensatoires
Un dysfonctionnement pulmonaire peut survenir chez 1-2 % des survivants au choc malgré
une réanimation fructueuse cela arrive sans lésion pulmonaire évidente. On parle de choc
pulmonaire ou syndrome de détresse respiratoire de l’adulte ou encore syndrome de détresse
respiratoire aigue. Il est caractérisé par une hypoxie (malgré une thérapie en oxygène), une
compliance pulmonaire réduite, une infiltration diffuse ou inégale sur la radio et un œdème
pulmonaire non cardiaque. C’est le résultat de trouble de la perméabilité microvasculaire du
tissu pulmonaire qui cause un dépôt liquide protéique sur l’interface alvéolo-capilaire.
Le traitement vise à maintenir une oxygénation tissulaire. Un respirateur est utilisé
habituellement.
Traitement du choc
Choc hypovolémique
La prise en charge initiale tient compte des recommandations générales chez les patients
traumatisés. Souvent plus d’une cause menace la vie. Si le choc est identifié, il faut
rechercher les causes. Le déficit en eau et électrolytes exige une correction avec des solutions
cristalloïdes. D’autres traitements spécifiques peuvent être donnés après les solutions
contenant les électrolytes. Les pertes de sang sont corrigées immédiatement.
Réanimation liquidienne
Solutions colloïdes
L’utilisation de solutions colloïdales qui restent dans le compartiment intravasculaire continue
à être défendue par certains à la place de la solution salée balancée.
Elles permettraient d’atteindre une stabilité hémodynamique avec moins de volume et
éviteraient la surcharge post réanimation.
Cependant on leur reproche d’être plus cher, de fixer et réduire la fraction ionisée de calcium,
d’immunoglobulines, réduisant notamment la réaction immunologique aux vaccins du tétanos,
réduisant la production endogène d’albumine. Plus important, leur utilisation dans le choc
hémorragique aggrave le déficit du volume extracellulaire au lieu de le restaurer.
Dextran
Il a une plus courte demi-vie que l’hétastarch. Il donne des résultats comparables avec ceux
des solutions salées balancées, mais avec des risques d’anaphylaxie et de dépression de la
coagulation et des immunoglobulines.
Substituts du sang
La SFH (stroma free hemoglobin) d’origine bovine est une approche utile dans le traitement
de l’hémorragie, mais encore à l’étude.
Les composés perflurochimiques (substituts effectifs de l’hémoglobine) sont une autre voie de
recherche encore bien chère.
Traitement adjuvant
ATP : Son utilité n’est pas démontrée. Il peut entraîner une instabilité hémodynamique.
Military antishock trousers (MAST garment) : Il ne doit pas retarder le transport du blessé ni
la réplétion immédiate du volume intravasculaire et extravasculaire par la thérapie
liquidienne. Il peut augmenter la résistance périphérique.
Antibiotiques : Les antibiotiques à large spectre chez les patients avec de larges plaies sont
indiqués (cefoxitin 2 g IV)
La surveillance
Il survient quand le cœur est incapable de générer au débit suffisant pour assurer la perfusion
tissulaire. Le patient présente une hypotension malgré un volume intravasculaire adéquat. Il
est associé avec une mortalité importante.
Physiopathologie
Le traitement
Choc septique
Manifestations cliniques.
Physiopathologie
Les agents responsables de la fièvre sont des produits endogènes. L’interleukine 1 est le
médiateur endogène de l’infection selon les travaux précoces, mais les plus récents montrent
que la cachectine-TNF est le médiateur central et proximal de la réponse de l’hôte à
l’endotoxémie et la bactériémie.
Le TNF-a induit la synthèse et la sécrétion de médiateurs secondaires variés y compris
d’autres cytokines, prostaglandines, leukotriennes, facteurs activant les plaquettes etc. qui
possèdent des propriétés toxiques capables de causer des dégâts tissulaires s’ils sont libérés
dans le sang.
Traitement
Considérations générales
Les infections chirurgicales peuvent être définies comme des infections qui requièrent un
traitement chirurgical ou proviennent d’un traitement chirurgical.
Les infections qui requièrent un traitement chirurgical incluent :
1. les infections nécrosantes des tissus mous.
2. les infections des cavités corporelles comme la péritonite, la péricardite, et l’empyème.
3. les infections confinées dans des tissus ou organes ou articulations comme les abcès et
l’arthrite purulente.
4. les infections de matériel prothétique.
Principes de traitement
Elles peuvent être traitées par des antibiotiques jusqu’à ce qu’un abcès ou une nécrose
tissulaire se développent.
La cellulite et la lymphangite
La cellulite est une infection qui s’étend au niveau de la peau et du tissu sous-cutané. Elle est
caractérisée par la douleur et la sensibilité, l’œdème, l’érythème.
La frontière entre la région infectée et non infectée n’est pas prononcée.
L’érysipèle qui est causé par streptococcus pyogènes est caractérisé par un intense érythème
avec une démarcation prononcée.
La cellulite peut être accompagnée par des manifestations systémiques comme la fièvre, les
frissons, les malaises et une réaction toxique. Elle peut être causée par des germes variés
outre les streptocoques pyogènes. La lymphangite, inflammation des canaux lymphatiques du
tissu sous-cutané présente des stries rouges. Les bactéries peuvent atteindre les ganglions et
causer une lymphadénite.
61
Le traitement peut être antibiotique ou nécessiter la chirurgie pour traiter une source
comme un abcès.
Les autres infections cutanées qui peuvent être traitées par nettoyage local et antibiothérapie
locale ou systémique sont l’impétigo (staphylocoque doré), l’érysipèle, la folliculite et la
furonculose.
Certains facteurs microbiens causent des infections granulomateuses avec ulcères, nodules,
plaques infiltrées. Ces lésions nécessitent biopsies et cultures. Les infections
mycobactériennes et fongiques se manifestent de cette façon.
Les infections qui causent la nécrose sont beaucoup plus sérieuses en raison de leur tendance
à étendre la destruction tissulaire et à leur taux de mortalité élevé.
La nomenclature est confuse et les termes utilisés sont fasciite nécrosante, gangrène
streptococcique, gangrène gazeuse, gangrène synergique bactérienne, myonécrose clostridiale,
gangrène de Fournier etc. Les infections sont souvent mixtes comprenant des germes
anaérobies, gram-négatifs et gram-positifs. Les espèces Clostridiales sont les plus fréquentes.
Les infections nécrosantes des tissus mous doivent être reconnues précocement et traitées
rapidement. Le diagnostic est facile lorsque des bulles ou la nécrose de la peau sont
présentes. Parfois la peau est normale ou présente une simple cellulite et confusion précoce et
la condition toxique et l’absence de réponse au traitement médical sont les indications de la
présence de l’infection nécrosante. Le traitement chirurgical requiert le débridement de tous
les tissus nécrotiques.
Le scanner peut eider à évaluer l’étendue de la nécrose. L’amputation peut être requise dans
la myonécrose des extrémités. La limite de la nécrose est parfois malaisée à déterminer.
L’utilisation de l’oxygène hyperbare est controversée. Des antibiotiques à large spectre
incluant la pénicilline sont administrés au début en attendant le gram à la recherche de
bâtonnets ou cocci gram positif.
Le tétanos
Il est causé par Clostridium tétani, un bacille gram-positif qui forme des spores.
Le tétanos apparaît souvent dans des plaies sales, nécrotique, et négligées, mais aussi après
piqûres, lacérations et abrasions. Il peut apparaître après plaies chirurgicales, injection et chez
un patient sans plaie apparente.
Le Clostridium tétani élabore deux toxines, la tétanospasmine et la tétanolysine. La première
agit sur la corne antérieure de la moelle et le tronc cérébral causant spasmes et hyperréflexie
en bloquent les synapses inhibitrices. La deuxième est cardiotoxique et cause l’hémolyse,
sans grande importance clinique.
La durée d’incubation est de 7-8 jours. Le tétanos est généralisé habituellement mais
occasionnellement localisé. Le tétanos néonatal est reconnu par la difficulté à sucer vers le 3-
10ème jours. Il progresse vers le tétanos généralisé. Les patients se plaignent d’agitation et
céphalées, d’autres de spasmes musculaires intéressant la nuque, les mâchoires et la région
lombaires. Les spasmes des muscles pharyngés rendent la déglutition difficile.
Progressivement les spasmes deviennent généralisés. L’orthotonos, l’opisthotonos et
l’emprosthotonos.
Un stimulus léger externe ou interne peut déclencher une crise convulsive. Le patient
demeure lucide pendant ces crises qui peuvent être très douloureuses et causer des fractures.
62
La mortalité dépasse 50%.
Traitement Les soins de nursing sont nécessaires pour éviter les complications. Le traitement
initial comprend l’administration d’immunoglobuline tétanique 500 à 10 000 unités dès le
diagnostic. Nombre de malades sont traités en soins intensifs sous respirateur. Les
myorelaxants, les analgésiques, les soins de nursing sont requis (sonde, laxatifs, nutrition,
protections des yeux). La plaie doit être traitée, débridée au besoin. La pénicilline G devrait
être utilisée mais ne se substitue pas au traitement de la plaie.
Empyème
Habituellement dû à la pneumonie mais autres causes, hémothorax, abcès sous phrénique etc.
il peut être encapsulé et localisé ou occuper toute la cavité pleurale. Il est traité par un
drainage permettant la réexpansion du poumon. Dans quelques cas la décortication est
nécessaire pour réexpansion du poumon.
Elles sont associées à une grande morbidité, l’échec de l’opération et parfois la mort du
patient. Habituellement l’infection de la prothèse exige son ablation totale.
Ce sont les infections qui se développent ou s’acquièrent à l’hôpital. Elles sont coûteuses en
termes de souffrances, de décès, mais aussi de durée d’hospitalisation.
Les infections les plus communes en chirurgie sont les infections des voies urinaires, suivies
des infections de plaies, les infections des voies respiratoires, les bactériennes et les infections
cutanées.
63
Les infections de la plaie opératoire
Classification
On distingue :
La plaie propre : élective, fermée par première intention, sans drainage, sur un site non
traumatique, non infectée sans rencontrer d’inflammation en respectant l’asepsie et sans entrer
dans une voie naturelle.
Plaie propre-contaminée : lorsqu’on entre dans une vois naturelle tractus alimentaire,
respiratoire ou génito-urinaire dans des conditions contrôlées sans contamination inhabituelle)
ou petite erreur technique, ou drainage.
Contaminée : Plaie traumatique récente, grosse, souillure digestive, ouverture autre voie
contenant matériel infecté, erreur technique d’asepsie majeure, incisions de site inflammatoire
non purulent.
Sale et infectée : plaie traumatique avec tissu dévitalisé, corps étranger, contamination fécale,
ou traitement retardé, ou à partir d’une source sale. Viscère perforé, inflammation
bactérienne aigue avec pus pendant l’opération.
Prophylaxie
Les instruments et les champs : Les instruments bien stérilisés ne devraient pas être une
source d’infection. Des champs mouillés peuvent être parcouru les bactéries utilisant la
64
capillarité. Les champs disposables en plastic et en tissu mailles serrées minimisent ce type
de contamination. Il est difficile de prouver que le type de champ influence l’infection. Il
faut se baser sur le coût et la facilité de disponibilité. Les adhésifs en plastic n’améliorent pas
les résultats. Ils peuvent servir à isoler le site opératoire de source de contamination comme
des stomies ou des fistules.
Le lavage des mains : Le lavage des mains avec du savon et un agent antiseptique enlève la
saleté et desquame la peau et réduit le nombre de germes sur la peau. En pratique, les
chirurgiens se lavent moins de 5 minutes et utilisent une seule brosse. L’hexachlorophène, la
povidone-iodine et la chlorhexidine sont les antiseptiques les plus communément utilisés pour
se brosser. L’hexachlorophène agit plus lentement et peut être absorbé à travers, raison pour
laquelle certains hôpitaux l’ont rejeté.
Les gants : 30% des gants sont troués vers la fin de l’opération, surtout dans les opérations
longues ou en traumatologie et quand le patient saigne beaucoup. Il est recommandé de
porter deux paires de gants pour réduire l’exposition au sang du patient.
Masques et bonnets : Les bonnets empêchent la chute des cheveux de tomber dans la plaie et
le masque empêche les gouttelettes provenant du fait de parler ou de tousser de tomber dans la
plaie. La blouse empêche la desquamation de la peau de tomber dans la plaie. Il n’est pas
prouvé que ces mesures protègent la plaie de l’infection, mais elles empêchent le chirurgien
d’être souillé par le sang.
Séjour préopératoire : Les patients qui restent plus longtemps à l’hôpital en préopératoire font
plus d’infections.
Douche préopératoire : Il n’est pas démontré que l’utilisation de produits antiseptiques pour la
douche préopératoire améliore les résultats, mais il est important qu’elle soit prise.
Les infections éloignées : Les infections éloignées peuvent tripler le taux de l’infection de la
plaie. Les infections électives doivent être différées jusqu’à guérison de la dermatite surtout
si elle est à proximité de l’incision chirurgicale.
L’ablation des poils : il est préférable de la faire au bloc immédiatement avant l’opération
plutôt que la veille, à moins d’utiliser une tondeuse électrique.
Réduction des bactéries du colon : C’est nécessaire chaque fois qu’une chirurgie élective est
prévue sur le colon. On utilise pour la préparation des lavements avec diverses solutions
comme le citrate de magnésium ou polyéthylène glycol. On peut donner en plus des
antibiotiques oraux comme la néomycine ou l’érythromycine base.
L’augmentation des défenses de l’hôte : Il faut corriger des situations comme la malnutrition,
l’obésité et autres anomalies comme l’urémie, la cirrhose, le diabète, les maladies
pulmonaires, arrêter la cigarette. Ces différents objectifs ne sont pas toujours faciles à
réaliser.
Infection des voies urinaires : Elle représente 40% des infections nosocomiales. Deux tiers de
ces patients ont eu une opération des voies urinaires basses, une instrumentation ou un
sondage. Il faut éviter le sondage prolongé et lui préférer les cathéters sus-pubiens.
Infection des voies respiratoires : Troisième cause d’infections nosocomiales. La diminution
du réflexe de toux, l’aspiration, la diminution de la respiration profonde, l’œdème pulmonaire
et la détresse respiratoire favorisent l’infection.
Infections en rapport avec les cathéters veineux : leur incidence a augmenté avec les voies
veineuses centrales laissées longtemps en place.
Microbes chirurgicaux
Il s’agit de bactéries surtout mais aussi de champignons et d’infections virales surtout chez
des patients immunodéprimés. La plupart des infections bactériennes proviennent de germes
de la flore ou gastro-intestinale du patient.
Les bactéries
Elles sont classées selon les caractères tinctoriaux en gram positif ou négatif, selon la forme
en cocci, bâtonnets et spires, selon la capacité à se développer avec ou sans oxygène en
aérobie facultatif et anaérobie ou selon la combinaison de ces caractéristiques. Les coques
gram positif (staphylocoque et streptocoque), les bâtonnets gram négatif aérobies et facultatif
(Escherichia, Klebsiella, Proteus, Entérobacter, Serratia, Providencia, Pseudomonas), enfin les
bactéries anaérobies ( Clostridium, Bacteroides) sont les 3 groupes parmi lesquels on peut
classer les bactéries qui causent le plus d’infections chirurgicales.
66
Les champignons
Ils peuvent causer des maladies comme pathogènes primaires chez des individus avec des
défenses intactes ou comme opportunistes chez des immunodéprimés. Parmi les pathogènes
primaires on compte Histoplasma, Coccidioides, Blastomyces, Candida, Cryptococcus,
Aspergillus et les phycomycètes. Parmi les opportunistes, Candida albicans et d’autres
espèces de Candida sont les plus communs.
Les virus
Ils se distinguent par leur petite taille, leur vie obligatoire comme parasites intracellulaire et
leur RNA ou DNA mais pas les deux. La famille des herpes virus, surtout cytomégalovirus
(CMV), herpes virus simplex, varicella-zoster virus et Epstein-Barr virus peuvent causer des
infections chez les patients immunodéprimés, comme les receveurs d’organes transplantés.
Le virus de l’hépatite B, de l’hépatite C et le VIH sont importants pour le chirurgien à cause
des risques réciproques de contamination.
La prophylaxie contre l’Hépatite B est disponible pour le personnel de santé exposé à la suite
de lésions au niveau de la peau ou de la muqueuse.
Précautions universelles
1. tout travailleur du secteur de la santé devrait utiliser des barrières appropriées comme précautions
de routine afin d’éviter l’exposition de la peau et des membranes muqueuses lorsqu’il anticipe un
contact avec le sans ou les liquides corporels, les membranes muqueuses et la peau non intacte du
patient.
Pour manipuler des articles ou des surfaces souillées par du sang ou des liquides corporels ; et
pour faire de ponctions veineuses et autres accès vasculaires, les gants devraient être changés
après contact avec chaque patient. Pendant les procédures susceptibles de générer des gouttelettes
aérosol de sang ou d’autres liquides corporels, des masques et lunettes protecteurs ou écran
protecteur pour le visage devraient être porté pour empêcher l’exposition des muqueuses de la
bouche, du nez et des yeux.
Les blouses ou tabliers doivent être portés pendant le procédé susceptible de générer des tâches de
sang et d’autres liquides du corps.
2. les mais et les autres surfaces de la peau devraient être nettoyées immédiatement et complètement
en cas de contamination par le sang ou d’autres liquides corporels. Les mains devraient être
immédiatement lavées après retrait des gants.
3. tous les travailleurs du secteur de la santé devraient prendre des précautions pour prévenir des
lésions causées par des aiguilles, bistouris et autres instruments tranchants après procédures. Pour
prévenir des lésions avec aiguilles, les aiguilles ne devraient pas être récapuchonnées,
intentionnellement, pliées, ou cassées à la main, retirées de la seringue disposable, ou manipulées
autrement à la main. Après leur utilisation, les seringues disposables et les aiguilles, les lames de
bistouris et autres objets tranchants devraient être placés dans des conteneurs résistant à la piqûre
pour destruction ; les conteneurs résistant aux piqûres devraient être placés aussi près que possible
de l’aire d’utilisation. Les aiguilles de grande taille à usage multiples devraient être placées dans
un conteneur résistant pour le transport vers l’aire de reconditionnement.
4. quoique la salive n’ait pas été impliquée dans la transmission du VIH, pour minimiser le besoin de
réanimation bouche à bouche en urgence, les masques, Ambu ou autres éléments de ventilation
devraient être disponible pour utilisation dans la zone où le besoin de réanimation est prévisible.
5. les travailleurs du secteur de la santé qui ont des lésions exsudatives ou une dermatite suintante
devraient éviter de soigner directement les patients et de manipuler l’équipement de soins des
patients jusqu’à ce qu’ils se rétablissent.
6. les personnels de soins de santé enceintes ne sont pas réputés plus à risque pour le VIH que les
personnels de santé qui ne sont pas enceintes ; cependant, si un personnel de santé contracte
l’infection HIV pendant la grossesse, l’enfant est à risque d’infection en raison de la transmission
périnatale. En raison de ce risque, les personnels de soins de santé enceinte devraient
67
spécialement être familier et adhérer strictement aux précautions pour minimiser le risque de
transmission HIV.
La conformité avec les précautions universelles est faible. Une éducation permanente doit
être poursuivie.
Les tests HIV
Le CDC ne recommande pas des tests HIV chez tous les patients. Le test est recommandé
chez les patients dans le cadre de l’exposition du personnel de santé au sang ou autres liquides
corporels d’un patient, dans le but de poser un diagnostic et de traiter, et pour conseiller dans
le sens de prévenir et de contrôler la transmission du VIH dans la communauté.
Si des hôpitaux, médecins ou agences de soins de santé choisissent de faire des tests HIV, le
CDC conseille :
1. Obtenir le consentement du patient
2. Informer le patient du résultat et administrer des conseils aux patients séropositifs
3. Assurer la confidentialité
4. Assurer les patients séropositifs qu’ils ne recevront pas des soins compromis.
5. Évaluer de façon prospective l’efficacité du programme pour la réduction de
l’incidence de l’exposition des personnels de santé au sang et autres liquides corporels
des patients infectés par le VIH.
Sang
La rapidité d’excrétion et la liaison aux protéines sont les deux principaux déterminants de la
concentration sanguine d’un antibiotique. Les produits avec une liaison élevée sont moins
rapidement excrétés et on donc une longue demi-vie.
Bile
Des concentrations élevées et prolongées dans le sérum et une liaison protéique basse
favorisent la diffusion des antibiotiques du sérum dans le tissu extravasculaire.
Les abcès
Il y a peu de données sur la distribution des antibiotiques dans les abcès. La généralisation
selon laquelle les antibiotiques ne pénètrent pas dans les tissus ne concerne que certaines
classes. Le métronidazole, chloramphénicol, la clindamycine peuvent réaliser de bonnes
concentrations dans les abcès, mais ils ne sont pas actifs contre les bactéries aérobies gram-
négatifs habituellement présentes aux côtés des anaérobies, de sorte que l’abcès persiste
souvent. En outre, ils ont difficile à agir sur des bactéries qui se multiplient lentement à cause
des conditions défavorables prévalant à l’intérieur de l’abcès.
Pour toutes ces raisons, le drainage demeure la base du traitement de l’abcès.
Antibiothérapie prophylactique
Elle est destinée aux patients à opérer pour prévenir l’infection quand sa probabilité est élevée
(chirurgie colique) ou quand les conséquences de l’infection sont importantes malgré un
risque bas (prothèse).
Antibiothérapie thérapeutique
Beaucoup d’infections chez des patients externes sont traitées par des antibiotiques per os.
Les infections sévères sont traitées par voies intraveineuses.
L’antibiothérapie initiale est empirique en attendant le résultat de la culture et
l’antibiogramme.
69
Le traitement empirique
Il requiert la connaissance des germes les plus fréquemment rencontrées et leur susceptibilité
aux antibiotiques. Des schémas divers sont recommandés par la société des infections
chirurgicales. Le chloramphénicol a un bon spectre d’activité mais est inacceptable de ses
effets secondaires.
Le traitement définitif
L’antibiothérapie peut être modifiée après culture et antibiogramme, s’il est démontré que
l’antibiotique utilisé est inefficace. En outre, il est possible de choisir un antibiotique moins
cher ou moins toxique.
Voie d’administration
Voie
Pour un malade grave, la voie devrait être intraveineuse pour assurer un taux sérique adéquat.
La durée
Il y a peu de données concernant la durée appropriée. La plupart des infections chirurgicales
peuvent être traitées en 5-7 jours. Il est généralement bon d’arrêter les antibiotiques pendant
que le patient fait des progrès cliniques et qu’il a une température normale, un compte des
globules blancs normal et que sa fonction gastrointestinale est revenue à la normale, chez un
patient avec péritonite.
Echec du traitement
Quoique l’échec du traitement soit souvent considéré comme lié à l’antibiotique, d’autres
facteurs sont possibles, et doivent être recherchées.
On cherche notamment une collection de pus, une nécrose tissulaire, une pneumonie, une
infection urinaire, une infection sur cathéter veineux, une fièvre médicamenteuse, une
thrombophlébite.
Toxicité du médicament
Les antibiotiques sont normalement excrétés par voie urinaire. Ils s’accumulent dans le sérum
en cas d’insuffisance rénale. Il faut réduire la dose et éviter les antibiotiques néphrotoxiques.
De nouveaux traitements sont basés sur les produits bactériens et les médiateurs de
l’infection. Ils sont chers et encore décevants.
70
Chapitre VI
Traumatisme
Le traumatisme ou la blessure a été définie comme un dommage infligé au corps par un
échange avec une énergie environnementale supérieure à la résistance ou corps.
C’est la cause de décès la plus commune entre 1-44 ans. Les accidents de véhicules sont
parmi les plus grandes causes de décès, 50 % des accidents mortels aux USA. Les
traumatismes sont un problème de santé publique.
La respiration
Une fois la voie assurée, une oxygénation et ventilation doivent être administrées. Tous les
traumatisés doivent recevoir de l’oxygène et voir leur oxymétrie surveillée. Un pneumothorax
sous tension, un pneumothorax ouvert, ou une contusion pulmonaire ou un volet constituent
des menaces pour la vie.
Un pneumothorax sous tension exige la pose d’un drain thoracique. Un pneumothorax ouvert
exige un pansement de la plaie permettant une ventilation efficace. Le traitement définitif
71
comprend la suture de la plaie et la pose d’un drain pleural. Un volet exige la stabilisation
de la paroi. Il s’accompagne souvent d’une contusion pulmonaire. L’oxygénation et la
ventilation peuvent être compromises et nécessiter l’intubation et la ventilation mécanique. La
défaillance respiratoire peut ne pas être immédiate. La première radio sous-estime souvent le
degré de contusion pulmonaire. Il faut réévaluer fréquemment.
Circulation
Son statut est évalué après la sécurisation de la voie respiratoire et de la ventilation. Une
première approximation est obtenue à partir des pouls périphériques. Un pouls radial
perceptible indique 80 mm Hg de pression systolique. Une hypotension suppose une
hémorragie.
Le contrôle d’une hémorragie externe doit être obtenu avant la restauration du volume
circulatoire. La compression manuelle et les attelles pneumatiques permettent de contrôler
une hémorragie des extrémités aussi efficacement qu’un tourniquet et avec moins de
dommages tissulaires. Le contrôle digital de l’hémorragie en attendant d’arriver en salle
d’opération est très important pour la tête, le cou, le thorax, la région inguinale et les
extrémités. Pour les scalps, les clips ou une suture continue de gros nylon peut être posée
temporairement.
La réanimation liquidienne est débutée avec deux cathéters périphériques 16 gauge. Une
dénudation de la saphène peut servir au besoin. Elle est préférable à un abord au membre
supérieur.
Chez les enfants de moins de 6 ans un cathéter dans la veine fémorale est déconseillé en
raison des risques de thrombose veineuse. Si l’accès périphérique est infructueux, un
cathétérisme intra osseux devrait être réalisé dans le tibia ou le fémur (avec un matériel
approprié) et retiré dès qu’une autre voie est disponible.
Hypotension persistante
Aucune réponse
Il peut s’agir aussi bien d’un problème d’origine cardiaque que d’une hémorragie incontrôlée.
Evaluer les veines du cou et la pression veineuse centrale. Comme causes cardiaques, il peut
s’agir d’un pneumothorax sous tension, une tamponnade péricardique, un infarctus ou une
contusion myocardique, une embolie gazeuse.
Réponse transitoire
Il s’agit souvent d’une hémorragie active. Il faut contrôler l’hypotension en attendant
d’intervenir.
Deuxième évaluation
Après avoir contrôlé les menaces contre la vie, le patient peut être examiné systématiquement
à la recherche de lésions occultes. Des radiographies peuvent être réalisées.
Ils sont importants dans la conduite diagnostique et thérapeutique. Ainsi les traumatismes par
contusions sont associés avec des lésions multiples et largement distribuées tandis que les
lésions pénétrantes occasionnent des lésions localisées à leur trajet. Parmi les traumatismes
par contusions, il faut distinguer les transferts élevés d’énergie et les bas transferts d’énergie.
72
Par exemple un accident auto-piéton, un accident entre automobiles avec une décélération
supérieure à 20 mph ou encore une chute de plus de 20 m de haut occasionnent un transfert
élevé d’énergie.
Les bas transferts d’énergie comme une chute de vélo n’entraînent pas des lésions largement
distribuées.
Parmi les lésions pénétrantes, on distingue les plaies par arme blanche et les plaies par arme à
feu. Parmi ces derniers, on subdivise les lésions à grande vitesse et à basse vitesse. Une plus
grande vitesse tout comme la proximité du tir entraîne plus de dégâts.
Tête Le score de coma de Glasgow devrait être déterminé chez tous les patients traumatisés.
Il est calculé en additionnant les scores de la meilleure réponse motrice, verbale et l’ouverture
des yeux.
Ouverture des yeux : 4 spontanément, 3 à l’appel, 2 à la douleur, 1 aucune.
Réponse verbale : 5 bien orientée, 4 confuse, 3 mots inappropriés, 2 mots incompréhensibles,
1 aucune.
Réponse motrice : 6 obéis aux ordres, 5 localise la douleur, 4 retrait, 3 flexion anormale, 2
extension anormale, 2 extension anormale, 1 aucune.
Le score va de 3 (le plus bas) à 15 (normal). Les scores de 13-15 indiquent une lésion minime
de la tête, 9-12, une lésion moyenne et moins de 9, une lésion grave. Il est utilisé pour trier les
patients et pour le pronostic.
Les patients avec un score inférieur à 14 dans les traumatismes fermés devraient avoir un CT
scan. Les traumatismes pénétrants doivent avoir outre le CT scan des radios qui peuvent
fournir des informations non apportées par le scan.
Les lésions cérébrales dans les traumatismes fermés incluent les hématomes, les contusions,
les hémorragies dans l’espace ventriculaire ou sous-arachnoïdien, et les lésions axoniques
diffuses. Ces dernières diagnostiquées précocement sur un scan indiquent un pronostic
médiocre.
Le cou Ses lésions sont dominées par l’attention aux signes et symptômes d’une lésion de la
colonne cervicale. Tous les patients sont considérés comme ayant une lésion de la colonne
cervicale jusqu’à preuve du contraire. Une douleur postérieure médiane ou une sensibilité
doivent faire pratiquer des radiographies comprenant une face, profil et odontoïde trans-
buccale à la recherche de fractures et luxations. La radiographie est complétée au besoin par
un scanner. Les lésions médullaires cause une quadriplégie ou une paraplégie permanente
selon le niveau de la lésion. La région cervicale antérieure est divisée en 3 zones : I) entre les
clavicules et la cricoïde. II) entre cricoïde et angle mandibulaire et III) au-dessus de l’angle
mandibulaire.
Un patient instable exige une exploration immédiate. Un patient stable dans la zone I et III
nécessite une angiographie avant exploration.
Le thorax Les lésions fermées concernent la paroi thoracique, la colonne thoracique, le cœur,
les poumons, l’aorte thoracique, les gros vaisseaux et l’œsophage. Les lésions peuvent être
évaluées par l’examen clinique et la radiographie.
Les lésions pénétrantes sont plus faciles à évaluer avec l’examen physique et les radiographies
face et profil avec marquage métallique des orifices d’entrée et de sortie.
Abdomen Il n’est pas nécessaire de déterminer quel organe est lésé mais simplement s’il y a
une indication de laparotomie exploratrice. Une plaie par arme à feu pénétrant dans la cavité
73
abdominale a 90 % de chances de lésion interne. La laparotomie est obligatoire. Les plaies
au flanc ou au dos sont plus difficiles à évaluer. Dans le doute, il vaut mieux opérer.
Les plaies par armes blanches sont au contraire moins susceptibles de causer des lésions
internes. Il faut explorer sous anesthésie locale pour déterminer si la cavité a été pénétrée.
Le diagnostic par lavage péritonéal demeure un bon moyen d’identifier des lésions intra-
abdominales. Le résultat est positif si plus de 10 ml de sang libre sont aspirés par le cathéter.
1 litre de sérum physiologique est introduit dans la cavité puis retiré pour analyse. Des
globules rouges en nombre supérieur à plus de 100 000/ mm3 constituent un résultat positif.
Amylase et phosphatase alcaline sont aussi dosées.
Dans la plupart des grands centres, l’échographie et, dans certains, le scanner tendent à
remplacer le DPL (lavage péritonéal diagnostic).
Extrémités Les lésions des extrémités nécessitent des radiographies pour évaluer les fractures.
Les lésions des gros vaisseaux avec hémorragies peuvent causer un syndrome des loges.
Pelvis Les lésions fermées causent des fractures complexes à évaluer avec la radiographie et
le scanner. Le rectum, le vagin, la vessie, l’urètre sont souvent lésés, les gros vaisseaux
rarement.
Traitement
Considérations générales
Les patients traumatisés graves sont fragiles. Mais les techniques opératoires ont fort évolué.
Leur prise en charge exige l’établissement de priorités thérapeutiques.
Transfusions
Prophylaxie
Tous les blessés à opérer devraient recevoir une antibiothérapie prophylactique. La prévention
des thromboses veineuses profondes peut être réalisée avec des bas élastiques ou des filtres
caves dans des cas particuliers. Une autre mesure à prendre, c’est la protection contre
l’hypothermie qui gêne la coagulation et la contraction du myocarde et augmente son
irritabilité.
Réparation vasculaire
Le contrôle vasculaire initial est accompli par la compression directe sur le site de
saignement. Les vaisseaux qui nécessitent une réparation sont les suivants :
Artères : aorte, carotide, innominées, brachiale, mésentérique supérieure, hépatique propre,
rénales, iliaques, fémorales et poplitées. Au niveau des membres au moins l’une des deux
artères palpables devrait être sauvegardée.
Veines : cave supérieure, cave inférieure proximale aux rénales, et la veine porte. Certains
essaient de réparer les artères de plus de 3 mm et les veines de plus de 10 mm de diamètre.
74
Les causes de mort les plus fréquentes sont les blessures à la tête, les exsanguinations par
lésion cardio-vasculaires et les septicémies par insuffisance d’organes multiples.
L’intervention du chirurgien peut être gênée par la survenue de la triade coagulopathie,
hypothermie profonde et acidose métabolique.
Les opérations par étapes sont indiquées quand une coagulopathie se développe et que la
température tombe au dessous de 34°C. Plusieurs techniques non orthodoxes sont utilisées
pour fermer la plaie de façon expéditive. La réintervention est planifiée entre 2-24 heures plus
tard.
On décrit aussi une complication appelée syndrome du compartiment abdominal ou
thoracique qui est causé par une augmentation aigue de la pression intracavitaire. Celle-ci
provient de l’accumulation de litres de sang dus à la coagulopathie et de l’œdème. Lorsque la
pression intra-abdominale dépasse 25-30 mm Hg, une hypoxie menaçant la vie et une
insuffisance rénale avec anurie surviennent. La seule méthode de traitement est de
décomprimer la cavité abdominale.
Le traitement non opératoire des cas est maintenant la règle plutôt que l’exception concernant
les lésions fermées du foie, de la rate et des reins. Jusqu’à 90 % des enfants et 50 % des
adultes sont traités de cette façon. L’exigence principale pour ce traitement est la stabilité
hémodynamique. La radiologie interventionnelle a permis de nombreux progrès. Les
complications sont la persistance du saignement, la reprise du saignement, la nécrose due à
l’embolisation, les abcès et urinomes.
Morsures
La rage
Les morsures les plus fréquentes proviennent de chiens ou de chats. Les morsures provenant
d’animaux non provoqués sont susceptibles d’indiquer la rage. Un animal complètement
vacciné est peu susceptible de développer la rage. Toute pénétration de la peau par les dents
constitue une exposition par morsure. Les griffures, abrasions, plaies ouvertes contaminées
par la salive constituent une exposition sans morsure.
L’incubation de la rage chez l’homme dure de 10 jours à 1 an, avec une moyenne de 20-90
jours. Les soins locaux de la plaie consistent en nettoyage au savon et débridement. La
prophylaxie après exposition se fait outre les soins de la plaie locale, avec l’immunoglobuline
de rage humaine (Imogan Rabies) (20 UI/kg de poids) et le vaccin. Il existe deux vaccins aux
USA : le vaccin fabriqué à partir des cellules diploïdes humaines (HDCV) et le vaccin
adsorbé contre la rage (RVA) (Imovax).
Un régime de 5 piqûres en IM. La première piqûre est administrée le plus tôt possible après la
morsure. Les doses suivantes sont données aux jours 3,7, 14, et 28 après la première
vaccination. Les piqûres chez l’adulte sont données dans le muscle deltoïde. Chez l’enfant la
face antérolatérale de la cuisse aussi est acceptable. La fesse ne devrait pas être utilisée pour
ces injections de HDCV ou de RVA parce qu’elle résulte en des titres d’anticorps neutralisant
plus bas. La vaccination comprend toujours l’administration d’un anticorps passif et d’un
vaccin d’une culture de cellules ou qui ont reçu un autre type de vaccin suivi d’un titre
d’anticorps contre la rage documenté. Ces personnes reçoivent seulement le vaccin.
Si le vaccin seul a été donné au premier jour, l’immunoglobuline peut être jusqu’au septième
jour. Au-delà, on considère que la réponse anticorps est effective.
75
Morsure de serpent
Brûlures
Introduction
Les brûlures et les lésions associées sont une cause majeure de décès et d’infirmité. Elles sont
idéalement traitées par des centres spécialisés et des équipes multidisciplinaires comprenant
chirurgiens des brûlures, infirmiers, personnels de réhabilitation, nutritionnistes et
psychologues.
La qualité de la prise en charge ne se mesure pas seulement par la survie mais par les
considérations fonctionnelles et d’aspect.
Etiologie
Les brûlures de la peau sont causées par la chaleur, le froid ou les produits chimiques.
• Brûlure par liquide bouillant : cause la plus commune des brûlures en pratique civile.
• Brûlure par flammes : vient en deuxième position.
• Brûlure par radiation : Il s’agit de gaz ou de liquide inflammable qui causent une forte
chaleur pendant un temps très court.
• Brûlure par contact : elle provient d’un contact avec un métal, un plastic, verre ou
charbon chaud.
Prévention
La plupart des brûlures peuvent être évitées par des mesures de bon sens et en prenant des
précautions ordinaires.
L’hospitalisation des brûlés est dictée par la gravité des brûlures et lésions associées.
1. Une brûlure du 2ème et 3ème degré plus grande que 10 % chez des patients de moins de
10 ans ou de plus de 50 ans
2. Brûlure du 2ème ou 3ème degré supérieure à 20 % dans les autres groupes d’âge
3. Brûlure du 2ème ou 3ème degré intéressant la face, les mains, les pieds, les organes
génitaux, le périnée et les articulations majeures.
4. Les brûlures du 3ème degré supérieur à 5 % dans tous les groupes d’âge.
5. Les brûlures électriques y compris les lésions par la foudre.
6. Brûlures chimiques
7. Les lésions par inhalation
8. Les brûlures chez lez patients avec maladies préexistantes qui peuvent compliquer le
traitement, prolonger la convalescence ou affecter la mortalité.
9. N’importe quelle brûlure chez un patient avec un traumatisme concomitant (comme
les fractures) lorsque la brûlure comporte les plus grands risques pour la morbidité ou
la mortalité. Sinon, il doit d’abord être traité dans un centre orthopédique.
10. Brûlure chez un enfant admis dans un hôpital sans facilités pour la prise en charge des
brûlures.
11. Brûlure chez des patients requérant un support particulier social, émotionnel ou une
réhabilitation de longue durée y compris les cas suspect de maltraitance chez les
enfants ou d’usage de stupéfiants.
Une fois la voie aérienne établie et la réanimation en cours, les brûlés sont des cas indiqués
pour le transport médicalisé par ambulance ou autre.
Soins en urgence
Voie aérienne : Dès extinction des flammes, l’attention est tournée vers les voies respiratoires.
De l’oxygène à 100 % est éventuellement administré.
Transport et autres lésions : Application du froid : pour les petites brûlures, si l’application est
immédiate.
Même conduite que pour les autres traumatismes : vérifier s’il n’a pas inhalé, administrer les
liquides. Les brûlures dont la superficie approche 20 % voient les cytokines passer dans la
circulation et entraînent une réponse systémique inflammatoire. La fuite capillaire entraînant
une perte de liquide et de protéines du compartiment vasculaire dans le compartiment
extravasculaire devient généralisée avec des conséquences sur les organes vitaux évoluant
vers le coma.
Perfusion La réanimation commence avec le Ringer lactate à une vitesse de 1 litre/ h chez
l’adulte et 20 ml / kg chez l’enfant. Les brûlures requérant une réanimation par voie
intraveineuse, en général pour les superficies au-dessus de 20 % de superficie devraient avoir
une sonde vésicale et une surveillance de la diurèse horaire. Au-delà de 50 %, les brûlés
doivent avoir une voie veineuse centrale supplémentaire.
Tétanos : Les brûlures font facilement le tétanos. Le besoin est déterminé par le statut
vaccinal. Une vaccination endéans les 5 ans ne nécessite pas de traitement, tandis qu’endéans
78
les 10 ans, un rappel de toxoïde tétanique est nécessaire ; Si statut inconnu, du sérum
antitétanique.
Soins de la brûlure : La dimension de la brûlure doit être notée pour calculer la quantité de
liquide à donner. Le patient doit être recouvert d’un drap propre et gardé humide jusqu’à son
arrivé au centre des brûlés.
Escarrectomie et fasciotomie :
Escarrectomie thoracique
Elle est indiquée chez un patient avec une brûlure de la paroi circonférentielle qui compromet
la circulation.
Les bagues, montres et autres bijoux doivent être retirés. Si la pression à l’intérieur du
compartiment intramusculaire est égale ou supérieure à 30 mm Hg, il faut pratiquer une
escarrectomie au lit du patient.
La façon la plus pratique de la déterminer, c’est par la taille de la brûlure. On utilise la règle
de neufs. Chaque extrémité supérieure compte pour neuf, chaque extrémité inférieure compte
pour 18 % tout comme la face antérieur et postérieure du tronc. La tête et le cou compte pour
neuf et le périnée compte pour 1 %.
Chez les enfants en dessous de 4 ans, la tête est grosse et les cuisses plus petites. Chez les
nourrissons, la tête compte pour 20 %. Il existe donc ces diagrammes précis pour ces derniers.
Profondeur de la brûlure
Son appréciation est surtout importante lorsque le traitement chirurgical agressif est d’usage.
Les brûlures qui guérissent endéans les trois semaines produisent des cicatrices non visibles.
Celles qui risquent d’aller au-delà sont donc identifiées et traitées par excision suivie de
greffe. Le brûlures sont classées en 1er, 2ème degré (derme superficiel et derme profond), 3ème
degré (brûlure de la totalité de la peau), et 4ème degré.
Brûlures superficielles
• Brûlure du premier degré
Elles intéressent seulement l’épiderme. Elles ne donnent pas de ampoules mais un érythème à
cause de la vasodilatation dermique et elles sont assez douloureuses. En 2-3 jours, l’érythème
et la douleur cessent. Au 4ème jour, la peau desquame comme après les coups de soleil.
79
• Brûlures du 2ème degré superficiel
La brûlure intéresse les couches superficielles du derme et forme de façon caractéristique des
ampoules contenant un liquide à la limite entre le derme et l’épiderme. Quand les ampoules
sont enlevées, la plaie est rose et humide et le courant d’air sur elle cause de la douleur. La
plaie est hypersensible et blanchit à la pression. Si l’infection est prévenue la brûlure guérit
spontanément en moins de 3 semaines, sans handicap fonctionnel. Les cicatrices deviennent
rarement hypertrophiques, mais sur une peau pigmentée, la brûlure guérie ne retrouve jamais
complètement la couleur de la peau normale.
Brûlures profondes
• Brûlures du second degré profond
Les brûlures du derme profond s’étendent dans les couches réticulaires du derme. Elles
présentent aussi des ampoules, mais la surface de la plaie est habituellement de couleur
tachetée rose et blanc immédiatement après la lésion, parce que l’apport de sang au derme est
varié(les zones blanches ont peu à pas de flux ; les zones roses ont un flux de sang. Le patient
est gêné plus qu’il n’a mal. Quand une pression est appliquée sur la brûlure, le remplissage
des capillaires survient lentement ou peut être absent. La brûlure est souvent moins sensible à
la piqûre que la peau environnante. Au deuxième jour la plaie est sèche et peut être blanche.
En l’absence d’infection elle guérit en 3-9 semaines, mais avec une cicatrice considérable. Les
articulations peuvent être non fonctionnelles, la cicatrice hypertrophique surtout sur les peaux
pigmentées et chez les enfants.
• Brûlures de la totalité de la peau (3ème degré)
Elle intéresse toutes les couches de la peau et ne peut cicatriser que par contraction de la plaie,
par épithélialisation à partir des berges et par greffe cutanée. La brûlure apparaît blanche,
noire, rouge-cerise et peut ou pas présenter des ampoules. La lésion est insensible et
ressemble à du cuir ferme et enfoncé.
• Brûlure du 4ème degré.
Elle concerne non seulement toutes les couches de la peau mais aussi la graisse sous-cutanée
et les structures plus profondes. La brûlure paraît presque toujours carbonisée et sa cause
explique la quantité de tissu détruit. Les brûlures électriques, par immersion, par contact, chez
un patient inconscient peuvent être du 4ème degré.
Elle se base sur l’observation clinique de la plaie. L’évaluation par un chirurgien expérimenté
qu’une brûlure de profondeur intermédiaire cicatrisera en 3 semaines a une précision de 50 %.
Dans des mains expertes une excision précoce suivie de greffe donne de meilleurs résultats
pour de telles brûlures indéterminées.
Comme autres techniques, on compte :
1. La capacité à détecter les cellules mortes ou le collagène dénaturé (par biopsie,
ultrason, colorants vitaux)
2. L’évaluation des changements dans le flux sanguin (via la fluorescéine, le laser
Doppler et les études thermographiques)
3. L’analyse de la couleur de la plaie (via la méthode de réflexion de la lumière)
4. L’évaluation des changements physiques comme l’œdème (via les techniques de
résonance magnétique nucléaire).
Hypermétabolisme
La dépense énergétique au repos après la brûlure peut atteindre 100 fois la normale basée sur
la taille, l’âge, le sexe et le poids. Ce phénomène provient de la perte de la chaleur accrue au
niveau de la brûlure et de la stimulation bêta-adrénergique accrue. Le métabolisme du glucose
est élevé. La gluconéogenèse surtout à partir de l’alanine et la glycogénolyse sont accrues. La
protéolyse est augmentée. Les acides gras sont libérés en excès par rapport aux besoins en
acides gras et en substrats énergétiques.
Les traumatismes majeurs, les brûlures et les sepsis ont en commun un catabolisme net rapide
des protéines du corps et une redistribution de la réserve en azote du corps. L’apporte
quotidien de protéine recommandé est supérieur à 1 g/ kg/ jr (2 g/kg/jr).
Cascade cytokine
Les cytokines étaient considérées à l’origine comme des régulateurs chimiques sécrétés par
les cellules du système immunitaire et les facteurs de croissance comme des substances
chimiques provenant des tissus inflammatoires et réparateurs. Actuellement on ne distingue
plus les facteurs de croissance, les peptides, les hormones et les cytokines. Beaucoup de
cytokines et facteurs de croissance sont libérés au site de la plaie où ils exercent leurs effets
locaux et systémiques. Le TNF-a, s’il est produit en quantité élevé de façon persistante, a une
signification pronostique.
81
Cascade arachidonique
Elle est diminuée après brûlure comme le montre par exemple le retard à rejeter des
allogreffes. La capacité fonctionnelle des lymphocytes thymodépendantes (cellules T) est
réduite.
Macrophages
Les cellules B
La fonction des thymocytes dérivés de la moelle osseuse ou cellules B est moins connue après
brûlure. Ils subissent la même activation non spécifique que les autres lymphocytes.
Les neutrophiles
Immunité humorale
Après brûlure, il y a une réduction prononcée de la concentration totale sérique des NIgG et
toutes les sous-classes. Ils reviennent à la normale 10-14 jours plus tard.
Le volume perfusé doit suffire à maintenir une perfusion adéquate des organes et devrait être
continuellement évalué pour éviter une hypo ou hyper réanimation. Le remplacement du sel
extracellulaire perdu dans le tissu brûlé et passé dans les cellules est essentiel pour le succès
de la réanimation.
Réanimation cristalloïde
Si une diurèse de 0, 5 ml / kg/ h indique une perfusion suffisante, 3 ml /kg/ % surface brûlée
est nécessaire pour les 24 premières heures.
82
Tableau 12. Formules d’estimation des besoins en liquides pour les adultes brûlés.
Lésion respiratoire
On distingue trois types d’aspect de lésion clinique d’inhalation : l’empoisonnement par
monoxyde de carbone, la lésion thermique, l’empoisonnement par la fumée. Leurs symptômes
et traitements sont distincts.
Inhalation de fumée
Excision et greffe précoce (au cours de la première semaine) constitue l’attitude actuelle pour
les brûlures profondes. Le prochain progrès, c’est l’utilisation d’une peau artificielle grâce à
l’autogreffe épidermique cultivée. Il existe aussi des substituts dermiques.
Pour les brûlures mineures, se référer aux indications ci-après :
Au lieu de l’accident
Placer sous eau tiède. Envelopper dans un tissu propre et amener aux urgences
Administrer une prophylaxie antitétanique. Laver la plaie avec un savon neutre et de l’eau.
Raser les poils dans la zone de la brûlure et ses environs. Débrider les tissus nécrotiques.
Appliquer une pommade neutre (vaseline, bacitracine etc.), de la gaze hydrophile non
adhésive (tulle gras) et panser.
Deux fois par jour, nettoyer avec du savon neutre et de l’eau, appliquer la pommade neutre, la
gaze hydrophile non adhésive et panser. Encourager des exercices vigoureux de grande
amplitude. Revoir en consultation ou physiothérapie autant de fois que nécessaire
(quotidiennement à une fois par semaine).
Support nutritionnel
L’infection
Elle est responsable de la morbidité et de la mortalité dans la plupart des cas graves. La
brûlure cause une immunodépression sévère directement proportionnelle à sa taille.
84
Le traitement est fondé sur l’excision chirurgicale, les topiques antimicrobiens et les
antibiotiques par voie générale.
Les brûlures électriques ont des conséquences non seulement au site de la lésion mais aussi
au niveau des reins, du cœur, du système nerveux, éventuellement des yeux (cataractes dans
5-7 %). Un traitement chirurgical est souvent nécessaire pour débrider l’escarre avec ou non
une greffe. Les brûlures chimiques exigent un lavage prolongé à l’eau courante pendant au
moins 15 minutes car le produit chimique brûle le tissu tant qu’il reste à son contact. Il s’agit
presque toujours d’une brûlure profonde et elle doit être traitée comme telle.
85
Chapitre VIII
Considérations générales
Classification des plaies
Plaies aigues
Elles évoluent selon un processus réparateur ordonné et respectant des délais, résultant en une
restauration de l’intégrité anatomique et fonctionnelle.
Plaie chronique
C’est une plaie qui a manqué de réaliser dans l’ordre et les délais un processus rétablissant
l’intégrité anatomique et fonctionnelle ou s’est engagé dans un processus de réparation sans
atteindre un résultat anatomique et fonctionnel durable.
Elle rapproche le tissu franchement ouvert avec des sutures, des agrafes ou des collants. Avec
le temps, la synthèse, la déposition, la liaison du collagène et des autres matrices protéiques
qui sont de première importance dans ce type de réparation, fournissent au tissu sa force et
son intégrité.
Le rapprochement des berges de la plaie est retardé de plusieurs jours après que la plaie ait été
créée. Le délai de fermeture est retardé pour prévenir l’infection en cas de contamination
significative, corps étranger au traumatisme étendu. Le pansement est changé deux fois par
jour en attendant que la plaie soit refermée.
Epithélialisation
C’est le processus par lequel des kératinocytes migrent et se divisent pour recouvrir la perte
partielle de la peau ou de la muqueuse.
86
Contraction
C’est le mécanisme par lequel il y une fermeture spontanée d’une plaie qui intéresse toute
l’épaisseur de la peau ou la constriction d’un organe tubulaire après une lésion (ex :
œsophage)
C’est le processus par lequel les fibroblastes sont recrutés au site de la lésion et produisent
une nouvelle matrice de tissu conjonctif. Ce processus est important dans la cicatrisation par
première intention.
Phases de la cicatrisation
Les cytokines fournissent toutes les communications pour les interactions entre les cellules et
sont le plus récent progrès concernant la cicatrisation de la plaie. Ce sont les hormones de la
plaie. Ils agissent de façon endocrine, paracrine, autocrine et intracrine. Ils jouent un rôle dans
la régulation de la fibrose, dans la vascularisation et même dans le contrôle de la malignité.
Ils régulent la prolifération cellulaire, sont chimiotactiques, favorisent la production des
composés nécessaires à la réparation matricielle (protéines, enzymes, protéoglycans, et
glycoprotéines de liaison.)
Contraction de la plaie
C’est l’une des plus puissantes forces mécaniques du corps. Elle consiste dans le déplacement
des berges cutanées de la plaie les unes vers les autres jusqu’à se rencontrer. Le mécanisme
biologique précis est controversé. Des cellules appelées myofibroblastes et une matrice
extracellulaire particulière capable de contraction font partie du processus.
La contracture est une déviation de la contraction résultant en une difformité esthétique et
fonctionnelle avec une cicatrice raide, dure, hypertrophique et même sensible. En corrigeant
une contracture mature, une greffe cutanée peut être utilisée. Pour des raisons inconnues, une
greffe de peau totale donne moins de contracture qu’une greffe de peau partielle. Dans les
deux cas, il faut plâtrer articulation en position ouverte jusqu’à ce que toutes les myofibrilles
et l’inflammation aient quittées la plaie, ce qui peut prendre plusieurs mois.
88
Tableau 13. Cytokines qui affectent la cicatrisation de la plaie
Cytokine Symbole Source Fonctions
Facteur de croissance PDGF Plaquettes, macrophages, Chimiotactisme pour les PMNs, macrophages,
dérivé des plaquettes cellules endothéliales, fibroblastes, cellules musculaires lisses ; activent les
y compris les kératinocytes, cellules PMN, macrophages et fibroblastes ; mitogénique
isoformes AA, AB et musculaires lisses pour les fibroblastes, cellules endothéliales et
BB cellules musculaires lisses ; stimule la production de
MMPs, fibronectine et HA ; stimule l’angiogenèse
et la contraction de la plaie ; remodelage ; inhibe
l’agrégation des plaquettes ; régule l’expression de
TGF-β Plaquettes, lymphocytes l’intégrine.
Facteur de croissance T, macrophages, cellules Chimiotactisme pour les PMNs, macrophages,
transformant bêta (y endothéliales, lymphocytes, fibroblastes et cellules musculaires
compris les isoformes kératinocytes, cellules lisses ; stimule la synthèse des TIMP, migration des
b1, b2, b3) musculaires lisses, kératinocytes, angiogenèse et fibroplasie ; inhibe la
fibroblastes production de MMPs et la prolifération des
kératinocytes ; régule l’expression de l’intégrine et
EGF Plaquettes, macrophages, d’autres cytokines ; induit la production de TBF- β
Facteur de croissance salive, urine, lait, plasma Mitogène pour kératinocytes et fibroblastes ; stimule
épidermique la migration des kératinocytes et la formation du
TGF-α Macrophages, tissu de granulation
Facteur de croissance lymphocytes T, Comme EGF
transformant kératinocytes et beaucoup
de tissus
FGF Macrophages, mastocytes,
Facteur 1 et 2 familial lymphocytes T, cellules Chimiotactisme pour les fibroblastes ; mitogénique
de croissance endothéliales, fibroblastes pour les fibroblastes et les kératinocytes ; stimule la
fibroblastique et beaucoup de tissus migration des kératinocytes, angiogenèse,
contraction de la plaie et déposition matricielle
KGF Fibroblastes
Facteur de croissance Stimule la migration des kératinocytes, leur
des kératinocytes prolifération et leur différenciation
(aussi appelé FGF-7)
IGF-1 Foie, macrophages,
Facteur 1 de fibroblastes, et autres Stimule la synthèse de protéoglycans, collagène, la
croissance insuline- migration des kératinocytes, et la prolifération des
like fibroblastes ; effets endocrine similaires aux
CTGF Cellules endothéliales, hormones de croissance.
Facteur de croissance fibroblastes Chimiotactisme et mitogénique pour diverses
du tissu conjonctif VEGF Kératinocytes cellules du tissu conjonctif
Augmente la perméabilité vasculaire ; mitogénique
Facteur de croissance pour les cellules endothéliales
pour la cellule TNF Macrophages, mastocytes,
endothéliale lymphocytes T Active las macrophages ; mitogénique pour les
vasculaire Macrophages, mastocytes, fibroblastes ; stimule l’angiogenèse ; régule d’autres
Facteur de nécrose IL-1, etc. kératinocytes, cytokines
tumorale lymphocytes et beaucoup Chimiotactisme pour PMNs (IL-1) et fibroblastes
d’autres tissus (IL-4) ; stimule la synthèse de MMP-1 (IL-1),
Interleukines IFN- α, Lymphocytes et angiogenèse (IL-8), synthèse de TIMP (IL-6) ;
etc. fibroblastes régule d’autres cytokines.
Active les macrophages ; inhibe la prolifération des
Interférons fibroblastes et la synthèse de MMPs ; régule
d’autres cytokines.
Epithélialisation
Nutrition
Elle est essentielle pour une bonne cicatrisation. Si la prise de calorie protéique est arrêtée
pendant seulement 24 heures, la synthèse de collagène cesse. Les protéines, l’acide ascorbique
sont particulièrement importants pour la cicatrisation, ainsi que le fer, le calcium et le
magnésium.
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Immunodépression
• Chirurgien
Technique chirurgicale
Tissu dévitalisé
Circulation locale réduite
Hématome
Corps étranger
• Germes
Nature infectieuse
Source : (a) Endogène, ex : peau, biliaire, colorectale
(b) Exogène (infection croisée)
• Patient
Maladie, ex : diabète, néoplasie, malnutrition, anémie, maladie granulomateuse chronique
Médications, ex : stéroïdes, cytotoxiques, traitement antibiotique intensif, radiothérapie
Réponse immunitaire des individus
Infection active éloignée
Les chéloïdes et les cicatrices hypertrophiques sont des processus anormaux de cicatrisation
qui surviennent à la suite d’une lésion d’origine traumatique ou chirurgicale, mais ils diffèrent
tant cliniquement que biochimiquement. Les cicatrices hypertrophiques demeurent dans les
limites de la plaie originale et régresse presque toujours après une période de temps. Au
contraire, les chéloïdes s’étendent au-delà de la plaie originale et habituellement ne tendent
pas à régresser. Ils récidivent après une excision à moins d’ajouter un traitement
complémentaire.
91
Normalement il y a un équilibre entre synthèse de collagène et dégradation du collagène
dans la peau et le tissu cicatriciel normal. Par contre, les chéloïdes et les cicatrices
hypertrophiques sont caractérisées par une déposition surabondante de collagène. Cependant
le taux de synthèse du collagène dans le tissu chéloïdien et les fibroblastes chéloïdiens est
significativement plus grand que dans la peau normale ou le tissu cicatriciel normal. Le tissu
chéloïdien contient plus un collagène plus soluble et ayant plus d’eau. Les fibroblastes isolés à
partir du tissu chéloïdien continuent à produire plus de collagène après jusqu’à 40 passages
dans les milieux de culture cellulaire en comparaison avec les cicatrices hypertrophiques et la
peau normale. Le déséquilibre est encore accentué par la présence nombreuse de α2-
macroglobuline inhibitrice de collagénase dans le tissu chéloïdien et la cicatrice
hypertrophique.
La biologie moléculaire indique une augmentation de la RNA messager pour le collagène de
type I, ce qui suggère une anomalie de production du collagène au niveau de la transcription.
Les facteurs de croissance peuvent jouer un rôle important dans la régulation de ces lésions.
L’excision chirurgicale des chéloïdes doit être faite après mure réflexion car les résultats ne
sont pas constamment bons. La cicatrice hypertrophique décroît habituellement sans
opération.
Un chéloïde défigurant peut être exciser. L’excision peut être réalisée pour diminuer la masse
à traiter médicalement. Chez d’autres patients, l’indication est posée pour des raisons
fonctionnelles.
Tout patient doit être prévenu du risque de récidive. Parmi les traitements, on peut retenir
l’injection dans la cicatrice de triamcinolone, un glucocorticoïde synthétique de longue durée.
Ce traitement très indiqué pour les petites lésions les adoucit et les réduit. Il diminue aussi les
sensations de brûlure, de prurit et de douleur. Ne pas donner plus de 2 ml de triamcinolone 40
mg/ml toutes les 6-8 semaines chez l’adulte pour éviter des effets systémiques. L’atrophie de
la peau, la dépigmentation, les télangiectasies sont des complications possibles. Le produit est
prohibé chez la femme enceinte.
Le traitement peut être combiné avec la chirurgie. Les antihistaminiques peuvent réduire le
prurit.
Plaies chroniques
Les plaies chroniques demeurent un des problèmes coûteux irrésolus des soins de santé. On
estime à 14 millions le nombre de diabétiques aux USA qui développent des ulcères cutanés
résultant en environ 60 000 amputations par année.
C’est une plaie qui manque de cicatriser en raison de quelques pathologies sous-jacentes. Par
exemple les ulcères de pression, les ulcères diabétiques, les ulcères de stase veineuse sont des
plaies chroniques. Curieusement beaucoup de ces plaies guérissent jusqu’à un certain point et
alors la cicatrisation s’arrête. Les facteurs précis qui causent ce phénomène sont inconnus.
Avec un bon management clinique, la plupart des problèmes de cicatrisation sont résolus et la
cicatrisation intervient mais la récidive est commune.
Physiopathologie
Les ulcères de stase veineuse. Elles proviennent de l’augmentation de pression dans les
veines dilatées et l’accroissement de la perméabilité capillaires qui permet l’extravasation de
liquide et de protéines de poids moléculaire élevé. L’ulcère peut suivre d’autres
manifestations d’insuffisance veineuse. Il survient typiquement au-dessus ou à proximité de la
malléole interne. Il est de grande taille et de forme irrégulière, de profondeur variable allant
de l’épiderme à l’aponévrose. L’aspect de garniture de fibrine périvasculaire est
caractéristique de cette maladie. La présence abondante de composants matriciels
extracellulaires suggère une tentative de fermeture des espaces entre les cellules endothéliales.
Une autre théorie suggère que l’hypertension veineuse conduit à des dégâts des cellules
endothéliales ce qui aggrave et fait persister la réponse inflammatoire qui implique les PMN.
Les ulcères de pression. La pression et les forces de cisaillement sur les protubérances
osseuses on un rôle clé dans la formation des ulcères de pression. Une personne immobilisée
est à risque parce que la pression cause la mort des cellules dans les tissus les moins
vascularisés. La séquence comprend une dilatation des veinules et capillaires accompagnée
d’infiltration périvasculaire. Les cellules intravasculaires pénètrent le tissu conjonctif et
libèrent des enzymes de dégradation et des métabolites d’oxygène réactif. Une alimentation
pauvre et une incontinence des urines et des matières accentuent le phénomène.
Ulcère diabétique. Ce sont typiquement des ulcères des pieds. La pression et le traumatisme
tissulaire peuvent être considérés comme les facteurs majeurs mais la neuropathie due à la
maladie primitive est l’élément causal le plus important. La perte de la sensibilité résulte en
stress mécanique accru sous les têtes des métatarsiens, les talons et les callosités. Ceci
entraîne une ischémie intermittente ou continue résultant en ulcère de pression. En outre une
neuropathie sévère empêche la détection au bon moment des piqûres cutanées, de chaussures
inadaptées ou de corps étrangers dans les chaussures.
Il y a d’autres facteurs qui peuvent être impliqués dans la formation des ulcères comme
l’angiopathie. Les capillaires diabétiques sont plus épais plu perméables et le nombre absolu
de capillaires plus petit. Le chimiotactisme des granulocytes et la fonction phagocytaire sont
réduits chez le diabétique. La plaie diabétique est caractérisée par des taux élevés de
composants extracellulaires. Le collagène du diabétique est sujet à une glycolysation non
enzymatique qui altère la fonction de filtration de la membrane basale, conduisant ainsi à
beaucoup de pathologie caractéristique du diabète. Il s’agit notamment de la réduction de la
perméabilité des vaisseaux, l’altération de fonction de la capsule de la pupille, et les
problèmes rénaux secondaires à une filtration glomérulaire anormale ; La force de production
des plaies est aussi réduite chez le diabétique.
Mécanisme impliqué dans la cicatrisation des ulcères chroniques Quelques fois le mécanisme
biologique de base de la cicatrisation des ulcères chroniques est la contraction qui réduit la
zone de la plaie. Habituellement l’épithélialisation est requise pour cicatriser les ulcères
chroniques et le résultat est souvent esthétiquement et fonctionnellement acceptable. Lest
ulcères de pression et les ulcères diabétiques guérissent surtout par contraction mais il y a des
exceptions. Par exemple, les ulcères de stase veineuse guérissent surtout par épithélialisation.
Soins de la plaie chronique. La plupart des plaies chroniques guérissent par seconde intention
uniquement si les facteurs causals biochimiques et mécaniques sont corrigés. Par exemple,
des bas de compression ou des bandages élastiques doivent être utilisés pour réduire
l’hypertension veineuse de façon à guérir l’ulcère de stase veineuse. A l’inverse, la pression
doit être éliminées sur une saillie osseuse comprimée. Le diabète doit être contrôlé pour
93
assurer la guérison de l’ulcère diabétique. Le compte de bactérie au-dessus de 100 000 / g
de tissu doit être réduit et les déficiences nutritionnelles corrigées.
Un bon traitement nécessite la connaissance des facteurs qui contribuent à la pathologie
ulcéreuse.
Pression Tabac
Ischémie Cancer
Age Irradiation
Nutrition Métastases
Perfusion Chimiothérapie
Métabolisme (diabète) Troubles de cicatrisation héréditaires
Infection Traitement avec des glucocorticoïdes
Des antibiotiques peuvent être nécessaires sur un terrain immunodéprimé. Les déficiences
nutritionnelles doivent être corrigées. Le taux d’albumine est un bon indicateur de
malnutrition chronique. La perfusion tissulaire et l’oxygénation sont des facteurs importants
pour la réparation. D’autres facteurs sont indiqués dans le tableau ci-dessus. La localisation de
l’ulcère et sa gravité déterminent aussi le traitement. De petits ulcères de pression et des
ulcères diabétiques ont mieux traités par des soins locaux et le retrait de la source de pression.
Des ulcères larges peuvent requérir des lambeaux pour fermeture. Les ulcères de stase
veineuse impliquent le retrait de la pression veineuse par l’utilisation de bas élastiques et
l’élévation du membre. Des greffes de peau et de lambeaux sont parfois requis pour des
ulcères larges et sévères.
Le nettoyage de la plaie a un rôle limité dans le traitement des plaies chroniques. L’objectif
n’est pas de stériliser la plaie mais de réduite la charge microbienne, enlever les tissus
nécrotiques et les corps étrangers, diminuer le taux d’enzymes autolytiques de la plaie. La
meilleure méthode est de débrider chirurgicalement. L’excision totale de l’ulcère diabétique
accélère la guérison. Les désinfectants ou les sprays puissants devraient être évités. La
povidone-iodine, l’acide acétique, le peroxyde d’hydrogène, le Dakin sont susceptible de léser
le tissu normal en même temps qu’ils détruisent les microorganismes. Dans quelques cas
l’irrigation de la plaie avec le sérum physiologique est utile.
Pansements de plaies
Les pansements de plaies ont fort évolué et de nouveaux matériaux sont aujourd’hui utilisés
dans les pays industries. Le plus souvent, les nouveaux pansements ne sont pas disponibles
dans les pays en développement.
Le pansement est choisi en fonction du type et des caractéristiques de la plaie.
La plaie aigue qui est fermée par première intention requiert un pansement stérile sec pour
quelques jours. Cela la protège des germes et absorbe les liquides de la plaie. Le pansement
fourni aussi une protection psychologique en gardant la plaie hors de la vue du patient. Quand
l’épithélialisation est terminée, le pansement est retiré.
Les plaies d’épaisseur partielle de peau comme les sites donneurs de greffe, les abrasions, les
brûlures de premier et deuxième degré, requièrent un pansement semi-occlusif. Il fournit un
environnement humide qui augmente la réépithélialisation et évite la croûte qui peut
endommager le derme, être douloureuse à retirer, causer un saignement, endommager le
nouvel épithélium et accroître la déformation de la cicatrice finale. Le pansement semi-
occlusif peut ne pas avoir la capacité d’absorber la quantité d’exsudat produit par la plaie dans
la première phase de cicatrisation. Cela peut causer une macération ou des fuites de liquide,
nécessitant de fréquent changement de pansement. Leur combinaison avec un matériel de
pansement absorbant comme l’alginate, avec un film de polyuréthane ou hydrocolloïde allège
le problème.
Le tableau ci-après donne une indication des différents pansements et de leur utilisation.
94
Le choix du pansement doit tenir compte aussi du coût.
Le matériel utilisé pour fermeture de plaie est beaucoup moins important que la technique de
fermeture. Les sutures sont généralement classées en absorbables et non absorbables. Les
sutures absorbables peuvent être synthétiques comme l’acide polyglycolique ou biologique
comme le catgut qui peut être ordinaire ou chromé. Classiquement, les sutures absorbables
peuvent être enfermées dans les tissus parce qu’elles sont absorbées et ne causeront pas
d’infection tardivement. Les non absorbables sont utilisées sur la peau parce qu’elles sont peu
réactives et donneront une meilleure cicatrice. Ces notions sont dépassées. Les différents
types de fils peuvent être utilisés tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. La chose importante à
retenir est que les sutures tressées facilitent plus l’infection que les sutures lisses (ex :
monofilament), parce que les germes peuvent être enfermés dans leurs interstices et échapper
à la réponse de l’hôte. Il ne faut pas utiliser les fils tressés sur une plaie contaminée.
Les sutures utilisant les agrafes ont révolutionné la réparation d’organes parenchymateux et
les anastomoses de nombreux organes creux, mais ont peu de place dans les sutures de la
peau. Quand on les utilise, elles doivent être retirées après quelques jours pour éviter des
marques sur la peau.
Les bandelettes adhésives sont utilisées sur des plaies linéaires dont les berges sont bien
rapprochées. Sur les petites plaies, elles sont très pratiques, simples, propres et ne nécessitent
aucune anesthésie.
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Tableau 18. Pansements de plaie
Classification Composition Indications Fonctions Exemples
Films Semiocclusif Aigue ou Mime les performances de la peau. Op-site, Bioclusive,
(semiperméable). chronique. Plaie Imperméable à l’eau et bactéries. Tagaderm, Blisterfilm
Polyuréthane ou partielle ou totale Retient le gel. Fournit
copolymère avec exsudat l’environnement humide pour
minimal. Fermeture l’épithélialisation
primaire sans
Hydro Contient des particules drainage. Absorbe les liquides. Débride le Duoderm, restore,
colloïdes de colloïdes (quar, tissu nécrotique doux par autolyse. Intrasite, Ultec, J&J
karaya, gélatic, Aigue ou Protège la plaie. Bonne adhésion ulcer dressing
carboxyméthyl chronique, plaie sans adhérence à la plaie. Encourage
cellulose) dans une d’épaisseur partielle la granulation. Favorise la
masse adhésive ou totale. Ulcère de réépithélialisation. Protège la plaie
(habituellement pression stade I à des traumatismes
polyisobutylène) IV
Hydroactives Pansement sans Chronique ou aigue, Absorption sélective, laisse les Cutinova Hydro,
pectine. Une matrice partielle ou totale. facteurs de croissance (PDGF) et Cutinova Foam,
polyuréthane fournit Ulcère de pression autres peptides dans la plaie pendant Cutinova Cavity,
une absorption élevée de stade I à IV. qu’il absorbe l’excès d’humidité. Cutinova Thin
et sélective. La matrice L’autolyse encourage la granulation
est un gel de mousse et et promeut la réépithélialisation.
combine les propriétés
de mousse et de gel.
Mousses Soit hydrophile soit Aigu ou chronique, Débride. Taux élevé d’absorption. Liofoam, Allevyn,
hydrophobe. Non partielle ou totale, Perméable à la vapeur d’eau. Polymem
occlusif. Hautement
Habituellement sécrétante.
polyuréthane ou film
de gel enrobé. Haute
absorption.
Imprégnates Mèche de gaze fine Aigu ou chronique, N’adhère pas à la plaie, promeut la Aquaphor-gauze,
imprégnée d’humidité, partielle ou totale, réépithélialisation, requiert un Adaptic, Biobrane
antibactérien, composé avec un exsudat deuxième pansement
bactériostatique minimal ou modéré
Poudre et Consiste en fibres, Plaie chronique Haute absorption. Débride le Bard absorptive
pâtes particules d’épaisseur totale matériel nécrotique et fibreux de la dressing, Duoderm
Absorbantes copolymères, ou avec de grandes plaie granules
colloïdales, quantités d’exsudat
hydrophiles. Peuvent
absorber jusqu’à 100
fois leur poids
Plaie d’épaisseur Haute absorption. Le matériel de Sorbsan, Kaltostat,
Alginate de Composé non cuit de partielle ou totale pansement devient un gel pour Carra-Sorb
calcium fibres d’alginate de avec grand exsudat faciliter la cicatrisation humide.
calcium, un Requiert un deuxième pansement.
polysaccharide
cellulose like
96
Chapitre IX
Oncologie
Introduction
Le chirurgien est responsable du diagnostic et de la prise en charge de la plupart des cancers.
La connaissance de l’histoire naturelle et de la classification de la maladie est essentielle à
l’approche multidisciplinaire du traitement en collaboration avec l’oncologiste et le
radiothérapeute.
Si la maladie s’étend au-delà des possibilités de cure locale, le succès du traitement s’apprécie
en termes de maintien de l’activité (survie utile).
Le critère le plus commun d’incurabilité est la présence de métastases à distance.
L’extension locale aussi peut être un critère d’incurabilité. En dehors de ces critères, le
traitement doit viser la guérison.
Le traitement multidisciplinaire requiert la collaboration des oncologistes chirurgicaux, les
oncologistes radiothérapeutes, les oncologistes médicaux, les chirurgiens reconstructeurs, et
les autres spécialistes oncologistes.
La combinaison de la chirurgie, de la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie,
l’immunothérapie améliore considérablement la guérison comparée à un traitement isolé. Le
chirurgien coordonne le traitement et doit bien comprendre les indications, les risques et
bénéfices de tous les traitements particuliers. Pour établir un plan de travail, il faut intégrer
quatre domaines :
L’histoire naturelle de la maladie selon le type histologique, la classification clinique, les buts
du traitement spécifique et les indications et risques de chaque traitement ou combinaison de
traitement en se basant sur les résultats des expériences et études cliniques.
1. Diagnostic : Il se base sur la clinique, le laboratoire et la pathologie pour établir une classification
complète.
2. Le premier traitement consiste en résection en bloc de la tumeur avec des marges adéquate de tissu
normal plus ou moins les ganglions régionaux
3. Le traitement adjuvant comprend la radiothérapie, la chimiothérapie et l’immunothérapie.
4. Le traitement des complications dues au traitement de la maladie (par exemple : entérite radique).
Epidémiologie
Le cancer est la 1ère cause de décès devant les maladies cardiaques aux USA. Dans notre
milieu son incidence va aller croissante avec le développement et le vieillissement de la
population.
Les 5 premières causes de décès par cancer dans le sexe masculin aux USA sont les cancers
du poumon, de la prostate, du colon et du rectum ; la leucémie et les lymphomes, puis le
cancer du pancréas. Dans le sexe féminin, c’est celui du poumon, du sein, du colon et du
rectum, la leucémie et les lymphomes, et le cancer des ovaires. Dans notre pays, les cancers
digestifs colon, foie et prostatiques plus col utérin et sein sont parmi les plus courant.
L’épidémiologie est pour beaucoup dans les connaissances actuelles sur l’étiologie et le
contrôle du cancer. On décrit plus de 100 cancers distincts au plan microscopique et
cellulaire ou tissulaire. Certains cancers sont induits par un élément héréditaire, mais plus
d’événement génétique ou épigénétique est nécessaire pour promouvoir la carcinogène
humaine. Il y a toujours une interface hôte cancer localisé et une phase de croissance infra
clinique pendant des décades le plus souvent avant le semi clinique. Au niveau du seuil,
presque tous les sites de cancer mortel ont un précurseur bénin identifiable qui partage les
traits épidémiologique de la tumeur menaçant la vie et qui peut être réversible. Les politiques
97
de prévention et de détection précoce du cancer sont nées de cette compréhension de
l’histoire naturelle du cancer à des sites spécifiques. La marque du succès à une politique de
détection est la réduction du taux de mortalité. Les frottis du col utérin et la mammographie
pour cancer du sein sont des succès.
Les chances individuelles de cancer restent liées au hasard, les déterminants du risque sont
l’incidence et la mortalité dans la population à risque pendant une période donnée. Les
registres des populations à risque sont importants pour les études et le traitement. L’évolution
de l’incidence et la mortalité peut ainsi être suivie à l’échelle d’un pays.
L’identification de facteurs internes et externes dans la carcinogène humaine permet de
réduire les risques et développer des stratégies de prévention.
Homéostasie cellulaire
C’est instructif de connaître le processus normal pour comprendre les perturbations qui
surviennent avec la carcinogenèse.
Le renouvellement des cellules doit réunir quatre fonctions pour établir l’homéostasie
tissulaire.
1. La prolifération au bon moment en respectant le contenu DNA
2. La différentiation d’une façon qui respecte la fonction normale du tissu
3. L’involution de façon à équilibrer prolifération et involution
4. Réparation de tout dommage de DNA résultat de l’exposition aux mutagènes comme
les radiations, les toxines, les virus transformants.
Une défaillance dans n’importe laquelle de ces fonctions peut causer la formation d’une
tumeur.
Carcinogenèse
Le terme cancer désigne un groupe de maladie caractérisée par une croissance autonome de
cellules anormales, les cellules néoplasiques. Le cancer résulte du dérèglement d’aspects
critiques de la fonction cellulaire comme la prolifération, la différenciation et l’apoptose. Les
cellules néoplasiques se multiplient en grand nombre, envahissent les structures adjacentes et
développent des colonies métastatiques. Ces anomalies surviennent progressivement. On
décrit l’initiation tumorale càd l’exposition des cellules aux agents qui induisent un
changement génétique héréditaire ; la promotion tumorale càd l’exposition des 4 initiées aux
agents induisant la prolifération.
Cette prolifération permet d’autres mutations qui augmentent l’expression du phénotype
malin (transformation maligne).
98
La progression tumorale càd le développement successif de la croissance locale accrue,
l’envahissement et les métastases.
Phénotype du cancer
La progression d’un tissu vers la malignité perturbe les mécanismes d’homéostasie de l’hôte
en se caractérisant par :
1. l’absence de réponse aux régulateurs normaux de la croissance
2. un phénotype invasif
3. l’échappement à la destruction tumorale à médiation immunitaire.
On pense que les tumeurs sont clonales à l’origine mais les cancers surtout les tumeurs solides
sont hétérogènes.
On observe un polymorphisme nucléaire et cellulaire, la perte de polarité cellulaire, la
variation du contenu en DNA d’une cellule à l’autre (aneuploïdie).
Le modèle de croissance tumorale est exponentiel au début puis se ralentit (croissance
GOMPERTZIENNE).
La progression d’un tissu vers la malignité implique plusieurs stades. Le signe le plus
précoce de cette transformation néoplasique est la dysplasie, une condition dans laquelle les
tissus épithéliaux montrent une taille, une forme et une organisation modifiées. La dysplasie
est une réaction commune des tissus à l’inflammation chronique ou à l’exposition aux toxines
ou irritants de l’environnement. Le degré d’écartement de l’architecture normale de la cellule
ou du tissu, définit la dysplasie légère, moyenne ou grave. La dysplasie est généralement
réversible avec le retrait du facteur déclenchant. La dysplasie sévère évolue vers le carcinome
dans la plupart des tissus en l’absence d’intervention.
La marque du carcinome solide est sa capacité à envahir la membrane basale et s’étendre sans
considération des limites des tissus normaux.
La maladie est locale lorsqu’elle se limite au tissu d’origine. Elle est régionale lorsqu’elle
s’étend aux ganglions qui drainent le tissu d’origine de la tumeur. Elle est à distance lorsque
la tumeur se développe sur des sites distants.
Les carcinogènes
Carcinogènes physiques
Deux mécanismes sont incriminés :
a) l’induction de la prolifération cellulaire pendant une longue durée de temps, qui
accroît l’opportunité de la survenue de transformation
b) l’exposition à des agents physiques qui induisent des dégâts et changements de la
DNA cellulaire.
L’agent de carcinogenèse physique le plus connu est l’irradiation. On distingue l’irradiation
ionisante (rayons X, rayons gamma, particules alpha et bêta) et non ionisante (rayons
ultraviolets).
Carcinogènes chimiques
La corrélation entre la fumée de cigarette et le cancer du poumon est établie. Les études
épidémiologiques ont révélé un bon nombre d’autres carcinogènes chimiques. Il s’agit
souvent de mélanges complexes plutôt que d’un seul produit.
L’exposition chronique à ces carcinogènes induit des mutations par modifications de la DNA.
99
Carcinogènes viraux
Les virus à DNA tumorale : Les virus constituent des paquets d’information génétique sous
forme de DNA ou de RNA protégée par une couche de protéines structurelles. Les virus
peuvent insérer leur matériel génétique dans les cellules de l’hôte et induire des changements
morphologiquement compatibles avec une transformation néoplasique.
L’hépatite B est associée avec le carcinome hépatocellulaire. Les virus de DNA tumorale
sont les facteurs incitateurs de malignité les plus communs.
Le virus d’Epstein-Barr agit avec des cofacteurs environnementaux pour induire le lymphome
de Burkitt. Le papillomavirus humain est associé au cancer épidermoïde du col.
Les virus de RNA tumorale : les virus à RNA tumorale sont des rétrovirus, une classe de virus
définie par la présence d’une enzyme appelé la transcriptase inverse. Utilisant la transcriptase
inverse, les rétrovirus produisent une copie DNA du génome lot chromosomique du gamète
viral RNA, qui peut être intégrée dans la DNA de la cellule de l’hôte, avec comme
conséquence la transformation de cette dernière.
Les virus HTLV-I et HTLV-II de la leucémie à cellules T sont des virus RNA associés au
cancer. Comme l’HIV, ces virus visent spécifiquement les lymphocytes T CDA+, contribuent
à l’immunosuppression et induisent des tumeurs d’origine hématogène.
Il existe une théorie selon laquelle les cellules en charge de l’immunité peuvent éliminer les
cellules qui subissent une transformation maligne. Plusieurs types de cellules lymphoïdes
dont les lymphoïdes, diminution T, B et NK ainsi que les macrophages participent à la
prévention et la destruction des cellules aberrantes.
Immunodéficience et cancer
Les états d’immunodéficience sont associés avec un risque accru de cancer. L’exemple de
HIV est bien connu avec la tumeur de Kaposi, les lymphomes non Hodkinien et les
carcinomes à cellules squameuses.
L’angiogenèse
L’angiogenèse ou formation de nouveaux vaisseaux est importante à toutes les phases de la
progression de la tumeur, aussi bien pour la nutrition que pour le déplacement vers des sites
lointains.
Les métastases
Les tumeurs métastatiques se développent comme des clones naissant d’une tumeur primitive
hétérogène. Lorsqu’une cellule atteint un stade particulier de virulence, il acquiert la capacité
de métastaser. Les cellules d’une métastase requièrent des interactions multiples hôte-tumeur,
et le processus de métastase commence tôt au cours de la croissance de la tumeur primitive.
La cellule métastatique doit être capable de se séparer de la population tumorale d’origine,
d’envahir la membrane basale jusqu’aux vaisseaux, voyager et adhérer à un site distant et
induire l’angiogenèse. Ces activités requièrent des processus de coordination de la
protéolyse, de la motilité, l’adhésion, la réponse aux facteurs de croissance et l’activité
angiogénique.
Les tumeurs qui métastasent ont une prédilection pour des sites dans des organes sélectifs.
101
Tableau 19. Sites de métastases par voie sanguine
Tumeur primitive Site le plus fréquent de métastases
Carcinome de vessie Poumon, os
Carcinome du sein Os, foie, poumon
Carcinome colorectal Foie, surface péritonéale, ovaires
Carcinome des cellules rénales Poumon, foie, os
Adénocarcinome du poumon Foie, os, cerveau
Mélanome (cutané) Peau, tissu sous-cutané, poumon, foie
Mélanome (oculaire) Foie
Carcinome prostatique Os
Sarcome (os, tissu mou) Poumon
Carcinome testiculaire Poumon
Adénocarcinome thyroïdien Os, poumon
Utérus Péritoine, épiploon, foie.
Mécanismes autocrines
Production de facteurs de croissance tumorale
Le modèle autocrine de tumorigenèse soutient que la formation de la tumeur, comme le
processus de l’embryogenèse, survient à travers une série coordonnée de signaux cellulaires
régulés par les facteurs de croissance.
La transformation de nombreuses cellules en cellules malignes résulte soit de la production
accrue de facteurs stimulant la croissance soit de la diminution de facteurs inhibiteurs de la
croissance. Exemple facteurs de croissance tumorale : Facteur de croissance insuline-like-1
(IGF-1), Facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF)…
Le rôle du chirurgien dans le traitement des tumeurs varie avec le type de cancer, mais il
inclut le diagnostic clinique (laboratoire, anatomopathologique, radiographie), la
classification, la résection opératoire pour guérir et contrôler la maladie locale, tout en
évaluant la pathologie ou le traitement palliatif, et la gestion des conditions médicales
communes au patient cancéreux.
Le but principal du traitement est de fournir les meilleures chances de guérison avec le
meilleur résultat fonctionnel et esthétique.
Décision opératoire
Une décision d’opération curative suppose que la tumeur est localisée ou confinée à une
région, que la zone de la tumeur peut être circonscrite par l’excision, que l’évidence de
métastases à distance ne peut pas être trouvée et que la tumeur est appropriée pour une
opération.
Résection locale
Une large résection locale qui peut enlever une marge adéquate de tissu normal avec la masse
tumorale peut être adéquate pour certains néoplasmes de bas grade qui ne métastasent pas aux
ganglions régionaux ou n’infiltrent pas les tissus adjacents. Par exemple de fin mélanomes, et
les tumeurs mixtes de la glande parotide.
Les néoplasmes comme les sarcomes des tissus mous et les carcinomes de l’œsophage ou de
l’estomac peuvent s’étendre largement par infiltration dans les tissus adjacents. Dans de tels
cas il est nécessaire d’enlever une large marge de tissu avec le néoplasme.
Puisque les néoplasmes métastasent communément par voie lymphatique, les opérations ont
été planifiées pour enlever la tumeur primitive avec les ganglions lymphatiques régionaux en
continuité.
Radiothérapie
Dans les années 1960, Skipper a fondé les principes encore utilisés dans les études
chimiothérapiques :
▪ Une seule cellule cancéreuse peut grandir et donner une masse tumorale létale.
▪ La vitesse de croissance de la tumeur (le temps de doublement tumoral) diminue avec la
dimension croissante de la tumeur dans les derniers stades de la croissance de la tumeur.
▪ La plupart des agents chimiothérapiques montrent une cinétique logarithmique pour tuer
les cellules et la même augmentation logarithmique pour tuer les cellules est constatée
avec les doses (subséquentes) ultérieures.
▪ Le poids de la tumeur est inversement proportionnel avec la curabilité par les agents
chimiothérapiques.
Le système immunitaire du patient cancéreux peut ne pas reconnaître les cellules tumorales
parce que la tumeur provient des cellules normales qui subi des mutations qui de façon
inhabituelle ont mené à des altérations significatives à la surface cellulaire. Il ne les attaque
donc pas et même après une chimiothérapie ayant détruit de nombreuses cellules, s’il en reste
des viables, il leur permet de grandir à nouveau.
Les médicaments courants ne sont pas sélectifs pour les cellules cancéreuses. Ils affectent
toutes les cellules qui se divisent et certaines cellules au repos. La chimiothérapie tente de
tuer un maximum de cellules tumorales avec une toxicité minimale et acceptable pour les
tissus normaux de l’hôte.
La première cible des agents chimiothérapiques est la cellule souche de la tumeur.
La destruction complète de toutes les cellules souches de la tumeur est essentielle pour la
guérison.
La chimiothérapie était initialement utilisée pour guérir les patients avec maladie
métastatique. Cependant les guérisons sont rares et limitées à quelques cancers de l’enfant,
des cancers hématologiques, les lymphomes, les cancers testiculaires et les choriocarcinomes.
Elle est utilisée en préopératoire et postopératoire pour des présumées micro métastases.
Le compte de destruction logarithmique des cellules tumorales suppose que toutes les sous
populations cellules tumorales sont chimio-sensibles. La résistance clinique au médicament
est responsable de la majorité des échecs thérapeutiques.
Elle peut exister spontanément ou se développer à la suite de mutations spontanées ou
induites.
Les anticancéreux peuvent tuer les cellules tumorales mais la majorité agit en empêchant la
division cellulaire et la prolifération des cellules. La plupart des médicaments affectent une
104
ou plusieurs composantes du cycle cellulaire. La classification des médicaments
anticancéreux comme non-cycle cellulaire spécifique ou cycle cellulaire spécifique ou phase
spécifique est relative plutôt qu’absolue.
Les agents alkylants sont des non cycle cellulaire spécifique qui contribuent à la liaison
croisée d’un groupe alkyl instable aux acides nucléiques (DNA primitivement) Exemple :
cyclophosphamide, cisplatine.
Les antimétabolites interfèrent avec la synthèse de DNA et de RNA et sont phase spécifiques
pour la phase de synthèse de cycle cellulaire. La 5-fluorouracil fait exception parce qu’elle
est phase spécifique et cycle cellulaire spécifique.
Alcaloïdes de plantes : Les dérivés de la plante périwinkle incluent les alcaloïdes de la vinca
(vinblastine, vincristine, vindesine).
Antibiotiques : Un large spectre de médicaments a été isolé des microorganismes. Ils sont
considérés comme des agents non-cycles cellulaires spécifiques et apparaissent interférer avec
la synthèse et / ou la fonction des acides nucléiques.
Divers : D’autres médicaments comme le citrate de tamoxifène est un anti-œstrogène non
stéroïdien.
Traitement biologique
Le médecin peut atténuer la peur de la maladie que ressent le patient par une communication
libre et ouverte. Le support psychologique et l’éducation sont nécessaires pour que le patient
puisse faire face à n’importe quel désagrément provenant du traitement.
Certains malades suspectent le pire mais ne veulent pas entendre la vérité.
Cependant le mensonge n’est jamais approprié. Au besoin, il est nécessaire qu’un membre de
la famille soit informé.
L’avenir de la chirurgie
Les données actuelles laissent penser que dans l’avenir, la chirurgie sera la dernière plutôt que
la première intervention thérapeutique. On y recourra après la chimiothérapie et la
radiothérapie pour enlever les cellules cancéreuses résistant à ces modalités. La
chimiothérapie et la radiothérapie précédant la chirurgie peuvent réduire la masse tumorale à
enlever et faciliter la préservation d’organe.
Il y a des résultats préliminaires prometteurs d’essais utilisant ce concept dans les sarcomes
osseux et des tissus mous, le cancer du sein localement avancé et dans d’autres cancers.