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Immunothérapie
Plan
- Prétest
- Aperçu historique
- Le système immunitaire et l’immunothérapie
- Les différentes stratégies thérapeutiques en immuno-oncologie
- Les défis des thérapies innovantes
- Post test
Aperçu historique
1863: Virchow fait le premier lien entre immunologie et cancer
1891: Coley injecte le premier patient avec des streptocoques
1909: Ehrlich suggère que les cellules immunitaires patrouillent activement le
corps pour réprimer la croissance des cellules cancéreuses
1959: Lloyd J.Old utilise le vaccin de la tuberculose (Bacillus Calmette-Guérin;
BCG) et démontre la répression de la croissance tumorale dans des souris
1976: Alvaro Morales: vaccin BCG pour traiter des patients avec cancer de la
vessie
1986: Interferon alpha (IFN-α), premier traitement d’immunothérapie approuvé
par le FDA
1987: Rosenberg premières évidences sur l’utilisation des TILs sur des patients
1990: Bacillus Calmette-Guérin (BCG) est approuvé pour le cancer de la vessie
1992: IL-2 approuvé pour le cancer du rein
2008: premier vaccin approuvé pour le cancer du rein: Oncophage® (Russie)
2010: Sipuleucel-T Vaccin approuvé pour le cancer de la prostate
2011: Ipilimumab approuvé pour le mélanome
2014-2015: Nivolumab; Pembrolizumab approuvés pour le mélanome et NSCLC
2018 : TASUKU HONJO & JAMES P. ALLISON ont eu le prix Nobel pour leurs
études sur les cellules cancéreuses et les points de contrôle immunitaires
L’immunothérapie
Repose sur l'idée que le système immunitaire d'un patient peut être stimulé ou
amélioré pour attaquer les cellules tumorales.
L’immunothérapie ne vise pas directement la tumeur. Elle agit principalement
sur le système immunitaire du patient pour le rendre apte à attaquer les cellules
cancéreuses. L’immunothérapie spécifique consiste à stimuler certaines cellules
immunitaires pour les rendre plus efficaces ou à rendre les cellules tumorales
plus reconnaissables par le système immunitaire.
Elle repose sur les anticorps monoclonaux, notamment les inhibiteurs de points
de contrôle, les anticorps bispécifiques, le transfert adoptif de cellules ou encore
la vaccination antitumorale.
Rappel :
Comment nous protège notre système immunitaire ?
1-Les cellules «étrangères» ou tumorales expriment des protéines spécifiques =
antigènes Cellule dendritique Présentatrice d’Antigène 2 (CPA)
2- Le système immunitaire détecte les cellules «étrangères» =
immunosurveillance
3- deux signaux sont nécessaires pour activer les cellules T
4-Les cellules T vont à la rencontre des cellules qui expriment ces antigènes …et
les attaquent
Evasion tumorale
Parfois les cellules tumorales arrivent à échapper au contrôle du système
immunitaire = évasion tumorale - En perdant l’expression ou présentation des
antigènes
En régulant négativement les populations de cellules T: en activant des points de
contrôle immunitaire
Les mécanismes de défense de l’organisme sont alors incapables de cibler ces
cellules tumorales qui peuvent ainsi proliférer.
Le but de l’immunothérapie est que les cellules T soient le plus efficace
possible pour tuer le cancer
Objectif
₋ inhiber ce freinage immunitaire via des anticorps monoclonaux qui vont
bloquer le ligand ou le récepteur
₋ Réactivation du LT et de son activité anti-tumorale
Des éléments clefs de ces mécanismes, appelés « points de contrôle » (CTLA-4,
PD-1, PD-L1 entre autres) peuvent être bloqués par des traitements, appelés «
inhibiteurs de points de contrôle immunitaire ».
Mécanismes d’action et indication (1)
Cinétiques différentes
- Temps auquel apparaissent les effets indésirables
Apparition des effets indésirables liés à l’immunité(2)
Toxicités de grade 3 – 4*
- ipilimumab : 22 – 24 %
- nivolumab / prembrolizumab : 5 – 10 %
- ipilimumab + nivolumab : 55 %
- principalement cutanées et digestives : Dysimmunité
Réponses
- Survie globale et sans progression augmentées
- modérément pour ipilimumab seul
- fortement pour les autres (jusqu’à 50 % selon les indications)
LES ANTICORPS BISPECIFIQUES
Associations déconseillées
anticorps monoclonaux (hors anti-TNF alpha) + vaccins vivants atténués
==> risque de maladie vaccinale généralisée
Contre-indications absolues
• hypersensibilité à l'un des composants
• allaitement
LA VACCINATION THERAPEUTIQUE
Principe :
Cela consiste à prélever des lymphocytes T d’un patient à partir d'échantillons
de sa tumeur, sélectionner les plus efficaces, les cultiver en laboratoire en
grand nombre, puis les lui réinjecter.
Types de TIL
Différentes méthodes ont été décrites pour la production et la sélection des TIL.
-Utilisation de la masse brute des cellules expandues (méthode dite « Bulk »),
indépendamment de leur réactivité contre la tumeur et de leur spécificité
antigénique. Une méthode dite sélective repose sur la mesure de production
d’IFN par les TIL qui sont isolés sur cette base et donc supposés les plus réactifs
• Résection chirurgicale
• Fragmentation, culture et expansion des TIL
• Chimiothérapie lympho-déplétive
• Réinfusion des TIL
• Soutien par interleukine-2
• Phase post-traitement
(3)
Indication
- Mélanome
- Le cancer pulmonaire non à petites cellules,
Présence d’un fort caractère immunogénique expliqué par leur importante
charge mutationnelle et la subséquente production de néo-antigènes (antigènes
propres d’une tumeur qui surviennent suite à une mutation). La reconnaissance
de ces néo-antigènes par le système immunitaire a été clairement démontrée et
explique le rationnel de l’ACT-TIL.
CHIMERIC ANTIGEN RECEPTORT-CELL : CAR-T
Principe :
Dans ce type de traitement, des cellules immunitaires, les lymphocytes T, sont
prélevées dans le sang du patient puis génétiquement modifiées en laboratoire
pour exprimer des récepteurs spécifiques à leur surface.
On parle de récepteur antigénique chimérique, CAR en anglais. Ces récepteurs
permettront aux cellules modifiées, alors appelées CAR-T, de repérer des
antigènes présents sur les cellules tumorales.
Ces cellules, une fois modifiées, sont cultivées en laboratoire jusqu’à ce qu’elles
prolifèrent par millions puis sont réinjectées dans le corps du patient où elles
continuent de se multiplier. Grâce à leurs récepteurs, elles vont alors pouvoir
reconnaître et détruire spécifiquement les cellules cancéreuses.
Les cellules T sont génétiquement modifiées afin de produire des récepteurs de
membrane spécifiques des cellules tumorales
Indication :
Axicabtagene ciloleucel (Yescarta®) pour les adultes avec lymphomes diffus à
grandes cellules B (LDGCB) récidivants ou réfractaires.
Tisagenlecleucel (Kymriah®) approuvé en 2017 par le FDA leucémies de cellules
B aigues réfractaires
Produits de lymphocytes T autologues dirigés contre les antigènes CD19,
exprimés à la surface des lymphocytes B et surexprimés dans les lymphocytes B
cancéreux.
Effets indésirables :
Syndrome de libération des cytokines(SLC)
une toxicité courante, potentiellement mortelle, qui correspond à la lyse
massive de cellules tumorales, relargage massif de cytokines conduisant à un
syndrome inflammatoire systémique.
apparait dans les quelques jours suivant le traitement.
forte fièvre et d'autres symptômes possibles, dont la tachycardie, les
myalgies et la fatigue.
le dysfonctionnement des organes est une conséquence clinique possible.
la prise en charge comprend des soins de soutien et l'administration
d’anticorps monoclonaux, anti-cytokines (IL-6) ou de corticoïdes.
Syndrome neurologique
Liée au SLC.
maux de tête, confusion, délire, troubles du langage, convulsions et,
rarement, œdème cérébral aigu.
perturbation de la barrière hémato-encéphalique, associée à des taux élevés
de cytokines dans le sang et le liquide céphalorachidien.