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Généralités :
a- Définition
Les antibiotiques sont des substances naturelles ou synthétiques capables
d'inhiber la multiplication (action bactériostatique) ou de tuer (action
bactéricide) des bactéries.
b- Antibiothérapie
Elle n'est utilisée que dans les circonstances où l'on est en droit d'attendre un
bénéfice c'est-à-dire dans le cas d'une infection bactérienne déclarée et
identifiée.
L'antibiotique est défini par son spectre qui correspond à l'ensemble des
bactéries sensibles à l'antibiotique. Le choix relève parfois d'un raisonnement
probabiliste lorsque la situation clinique permet de présumer du diagnostic et
exige une antibiothérapie immédiate en raison du risque évolutif. Ce choix
repose alors sur la notion de la fréquence des germes les plus souvent
responsables du tableau clinique observé et de leur sensibilité usuelle aux
différents agents antibactériens.
Lorsque l'isolement de la bactérie est réalisable, le choix de l'antibiotique se
basera alors sur les données fournies par l'antibiogramme.
f- L'élimination
Les voies principales sont: urinaires et biliaires
g- L'antibio-résistance
Depuis l'introduction des ATB en thérapeutique, on assiste à l'émergence très
rapide de nombreuses souches bactériennes devenues insensibles à un ou
plusieurs ATB. Cette résistance est l'un des problèmes rencontrés les plus aigus
de la thérapeutique en ville et surtout à l'hôpital. Le nombre d'ATB efficaces se
restreint : c'est un PROBLÈME DE SANTE PUBLIQUE.
La résistance naturelle : elle existe d'emblée si le germe n'appartient pas au
spectre de l'ATB.
La résistance acquise : elle est due à l'emploi abusif d'ATB (ceux-ci n'exercent
plus d'effet sur des germes antérieurement sensibles). Cette résistance est
due à l'apparition de germes mutants dus au traitement ATB lui-même. Elle
est notamment le résultat d'une prise de trop courte durée de l'ATB ou d'une
automédication répétitive.
La résistance est croisée dans une même famille (ex: résistance à toutes les
pénicillines).
Pour conclure, il est important de
pratiquer un antibiogramme avant tout traitement (quand cela est possible)
respecter la durée de l'antibiothérapie;
éviter l'automédication.
h- Les différentes formes d'administration
La voie orale : comprimés, gélules, sachets, sirops
La voie injectable : intraveineuse (IVD, IVL, perfusion) et intramusculaire
La voie locale: pommades
Les grandes familles d'antibiotiques
a- Les BETALACTAMINES (action bactéricide)
Elles comprennent :
Les pénicillines G. ex: PENICILLINE G, ORACILiNE, EXTENCILLINE
Les pénicillines M. ex: BRISTOPEN, ORBENINE
Les aminopénicillines ex : TOTAPEN, PENGLOBE, CLAMOXYL, AUGMENTIN
Les carboxypénicillines ex : TICARPEN c
Les aciluréidopénicillines ex : BAYPEN, PIPERILLINE
Les carbapénèmes ex : TIENAM
Les monobactams ex : AZACTAM- Les céphalosporines:
o de 1ère génération ex : CEFACIDAL, KEFORAL, FORTUM
Définitions :
.a-Un antiseptique est un médicament qui a pour but de détruire les germes
pathogènes ou d’empêcher leur multiplication sur la peau et les muqueuses.
c- antisepsie : ensemble des moyens utilisées pour détruire les bactéries, les
champignons ou les virus, ou arrêter leur multiplication, sur les surfaces
internes ou externes du corps, afin du prévenir ou de traiter les infections.
Mode d’action :
• Antiseptiques:
Préparations ayant la propriété d’éliminer ou de tuer les micro-organismes ou
d’inactiver les virus sur les tissus vivants: peau saine, muqueuses,plaies.
• Désinfectants:
Produits ayant la propriété d’éliminer ou de tuer les micro-organismes ou
d’inactiver les virus portés par des milieux inertes
Classification :
1. Spectre d’activité
2. Indications d’AMM
– ATS majeurs
– ATS intermédiaires/ATS mineurs
– ATS à déconseiller
– « faux ATS »
3. Familles chimiques
1. Spectres d’activité
• Bactéries
– Gram +
– Gram –
– Mycobactéries (résistance+++)
• Champignons
• Spores
• Virus
– Enveloppés (VIH, VHC…)
– Nus (VHB, entérovirus, rotavirus…) résistance+++
2. Indications
• ATS majeurs
Bactéricides rapides à large spectre
- Dérivés iodés: alcool iodé, polyvidone ou polyvidone iodée (gamme
Bétadine®)
- Dérivés chlorés: hypochorite de sodium(Dakin®, Amukine®)
- Biguanides: chlorhexidine (Hibitane®)
- Alcools: éthanol 70°, 70° modifié
• ATS intermédiaires et mineurs
Bactéricides ou bactériostatiques et à spectre étroit
- Ammoniums quaternaires (IV): Sterlane®,Cetavlon®
- Triclocarban: Septivon®
- Hexamidine: Hexomedine®
- Acides: borique, salicylique, lactique
- Dérivés métalliques: nitrate d’argent, sulfate de cuivre
- Peroxydes: permanganate de potassium
• ATS à déconseiller
Organomercurés toxicité et effets indésirables importants Dermachrome®
! Organomercuriel + dérivé iodé = risque de nécrose cutanée
• « Faux ATS »
- Eau oxygénée (peroxyde d’hydrogène) – conservation 8 j après ouverture
Effet hémostatique et nettoyant
- Colorants ex : Éosine (Effet desséchant, tannant)
Eosine en solution aqueuse: produit très sensible à la contamination
3. Familles chimiques -
Dérivés iodés (1)
• Alcool iodé
– Antisepsie de la peau saine avant acte chirurgical ou médical
– Irritant: pas d’utilisation sur les muqueuses ou les plaies
• Polyvidone iodée: BETADINE®
- Indications: lavage chirurgical des mains, antisepsie de la peau saine
(pure), nettoyage des muqueuses et plaies souillées (dilué), préparation
du champ opératoire…
- Contre-indications: allergie à la PVI, nouveau-nés < 1 mois
- Précautions:
- Enfant < 30 mois (rincer après application)
- Si applications répétées et prolongées: risque de dysfonctionnement
thyroïdien, risque de passage transplacentaire chez la femme
enceinte
- ATTENTION: c’est l’allergie à la polyvidone qui contre-indique l’utilisation de
la Bétadine!
Gamme Bétadine®
• Bétadine® scrub 4% (rouge) : solution moussante
– détersion et antisepsie de la peau et des muqueuses saines ou lésées
– lavage antiseptique et chirurgical des mains
– douche pré-opératoire
– détersion du champ opératoire
• Bétadine® dermique 10%, solution aqueuse (jaune) :
– antisepsie de la peau lésée et des muqueuses
• Bétadine® solution alcoolique (PVPI : 5%, alcool : 70%)
(Orange)
– antisepsie de la peau saine avant acte de chirurgie et pose cathéter
Gamme Bétadine®
• Bétadine® pommade 10% (jaune)
• Bétadine® solution gynécologique 10%
(bleu)
• Bétadine® gargarisme 10% (vert /menthe)
• Bétadine® compresse / Bétadine* tulle
• Bétadine® ovule / comprimé gynécologique
• Bétadine® 5% ophtalmique (rose)
Dérivés chlorés (2)
• Hypochlorite de sodium
- DAKIN®: 0,5g de chlore actif pour 100ml,(stabilité de 30 mois, conservation
après ouverture 12 mois)
- AMUKINE® solution à 0,06g de chlore actif pour 100ml (stabilité de 36 mois)
• Antisepsie de la peau saine, muqueuses et plaies
• Très bonne tolérance
• Pas de contre-indications
Biguanides (3)
• Solutions moussantes, aqueuses, alcooliques
• Spécialités à base de chlorhexidine (CHX)
• Indications:
– Antisepsie des plaies (forme aqueuse)
– Antisepsie de la peau saine avant acte chirurgical
– Antisepsie du champ opératoire
• Contre-indications
– Hypersensibilité
– Contact avec l’oreille moyenne en cas de perforation (risque de
surdité neurosensorielle), contact avec les méninges ou l’œil (opacification
irréversible de la cornée )
– Contact avec les muqueuses
Solution aqueuse de chlorhexidine 0,05%: conservation 8 jours maxi
1- Patient
• Hypersensibilité et intolérance
– Allergie à la PVI
– Phénomène de sensibilisation: eczéma de contact allergique avec la
chlorhexidine
• Age
– Bétadine:
• CI: prématurés, nourrissons < 1mois
• PE: enfant < 30 mois: sur prescription médicale
• Grossesse
– Bétadine® : CI relative au 3ème trimestre de grossesse et allaitement
2- Site d’application
1. Peau saine
2. Peau lésée
3. Muqueuses
4. Plaies chroniques
1. Peau saine (1)
• Hygiène des mains
- Lavage simple: savon doux
- Désinfection des mains: gel hydroalcoolique
- Lavage « antiseptique »: lavage simple + friction gel hydro-alcoolique
- Lavage chirurgical: double lavage (2 min+ 3 min) avec solution moussante ATS
(Bétadine® scrub, Hibiscrub ®)
Gels hydro-alcooliques
• Association ATS + alcool
• + rapide et + efficace qu’un lavage simple
des mains
• Meilleure tolérance cutanée
• Uniquement sur des mains macroscopiquement propres et sèches
• Ne dispense pas du port des gants
1. Peau saine (2)
• Prélèvements sanguins- injections IM, SC,IV:
– Antisepsie en 1 temps (pas de nettoyage)
– Alcool 70° modifié
– Alcool bleu 70° chez l’enfant < 30 mois
– Dakin® ou Bétadine® dermique pour dosages d’alcoolémie
1. Peau saine (3)
• Gestes invasifs
Ponctions (articulaire, pleurale, péritonéale, lombaire),
cathéter périphérique, cathéter central, sonde urinaire…
Antisepsie en 5 temps:
1. Nettoyage ou détersion avec un savon ATS* (Bétadine ® scrub ou Hibiscrub
®)
2. Rinçage à l’eau stérile
3. Séchage soigneux (pour éviter la dilution de l’ATS)
4. Application de l’ATS* (Bétadine ® alcoolique,chlorhexidine alcoolique)
5. Séchage (temps d’action de l’ATS)
2. Peau lésée
• Sur prescription médicale (ou protocole écrit)
• Surveillance +++
• Choisir un antiseptique aqueux
• Alcool contre-indiqué car irritations, douleurs
• Si plaie souillée:
– Nettoyage: Betadine scrub®, Hibiscrub®
– Rinçage (eau stérile)
– Antisepsie: Betadine® dermique, Dakin®, Hibitane® 5%
3. Muqueuses (1)
• ORL-stomatologie
– Gargarismes, bains de bouche, badigeons:
– Bétadine® bain de bouche (verte) diluée,Eludril® (dilué)
• Gynécologie
– Toilette: Bétadine® scrub, Cytéal®
– Antisepsie si muqueuse lésée: Bétadine® gynéco (bleue), Dakin®
3. Muqueuses (2)
• Ophtalmologie
– Collyres ATS: ammoniums IV (Biocidan®) ou hexamidine (Désomédine®)
– Champ opératoire: Bétadine® solution pour irrigation oculaire
4. Plaies chroniques
• Utilisation d’ATS sur des plaies chroniques (ulcères, escarres…)…
– Peu efficace
– Potentiel d’effets indésirables: retard de cicatrisation, intolérance, allergies…
L’ATS idéal
• 8 critères
1. Large spectre antibactérien (Gram +, Gram -, mycobactéries) + action sur
virus et champignons
2. Bactéricide (pas seulement bactériostatique)
3. Solubilité dans l’eau et les liquides organiques
4. Action localisée
5. Action rapide et prolongée (rémanence)
6. Faiblement inhibé par les matières organiques
7. Ni irritant ni toxique pour les tissus et l’environnement
8. Stable
Recommandations de Bon usage
• Importance du nettoyage avant l’antisepsie
• Même famille d’ATS pour nettoyage et antisepsie
• Ne pas mélanger 2 ATS différents(inactivation/ toxicité)
• Respecter la concentration et le temps de contact
• Surveiller la tolérance locale (irritation, érythème, dessèchement…)
• Conservation
– Dans le flacon d’origine (ne pas transvaser ni déconditionner)
– Ne pas compléter un flacon ouvert
– Si dilution nécessaire: extemporanée, avec de l’eau ou du sérum
physiologique stérile, dans un contenant stérile et ne doit pas être
conservée
En pratique
• Date de péremption/date d’ouverture sur le flacon
• Respecter le délai d’utilisation après ouverture
• En général 1 mois pour solution alcoolique (ex: Alcool modifié), 15 jours pour
solution aqueuse (ex: Cytéal®)
• Manipuler avec précautions (bouchon à l’ envers, ne pas toucher l’ouverture
du flacon avec les doigts ou objets souillés)
• Fermer le flacon après chaque utilisation
• Conservation à l’abri de la lumière et de la chaleur
• Préférer les petits conditionnements ou doses unitaires
Les ATS
• Ne sont pas stérilisants
• Ne sont pas désinfectants
• Ont des effets toxiques
• Ne doivent jamais être mélangés
• Peuvent se contaminer (respecter les conditions d’utilisation et conservation)
Cours N° 3 les sulfamides
Définition :
Les sulfamides sont des antimicrobiens bactériostatiques synthétiques qui inhibent
fortement la conversion de l'acide p-aminobenzoïque en dihydroptéroate, dont les
bactéries ont besoin pour la synthèse de l'acide folique et, finalement, pour la synthèse
des purines et de l'ADN.
L'homme ne synthétise pas d'acide folique, mais l'absorbe dans la nourriture, donc la
synthèse de l'ADN est moins affectée.
Les sulfamides comprennent les suivants:
Mafénide
Sulfacétamide
Sulfadiazine
Sulfadoxine
Sulfaméthizole
Sulfaméthoxazole
Sulfanilamide
Sulfasalazine
Sulfisoxazole
Trois sulfamides, le sulfisoxazole, le sulfaméthizole et la sulfasalazine sont disponibles par
voie orale.
Le sulfaméthoxazole est associé au triméthoprime (sous la forme de TMP
[triméthoprime]/SMX [sulfaméthoxazole]).
La sulfadoxine associée à la pyriméthamine est disponible pour un usage oral.
Les sulfamides à usage local comprennent la sulfadiazine argent et la crème mafénide pour
brûlures, la crème vaginale au sulfanilamide et les suppositoires et le sulfacétamide
ophtalmique.
Résistance
La résistance aux sulfamides est fréquente et la résistance à un sulfamide implique une
résistance à tous les sulfamides.
Pharmacocinétique
La plupart des sulfamides sont rapidement absorbés par voie orale, et par voie
transcutanée en cas de brûlures. Les sulfamides diffusent dans tout l'organisme. Ils sont
principalement métabolisés par le foie et excrétés par les reins. Les sulfamides sont en
compétition avec la bilirubine pour la liaison à l'albumine.
Indications des sulfamides
Les sulfamides sont actifs contre
De nombreuses bactéries Gram positives et négatives ainsi que contre de
nombreuses bactéries Gram négatives
Plasmodium et Toxoplasma
La sulfasalazine peut être administrée par voie orale pour traiter une maladie intestinale
inflammatoire.
Les sulfamides sont le plus souvent utilisés avec d'autres médicaments (p. ex., dans
les nocardioses, les infections urinaires et le paludisme à Falciparum résistant à
la chloroquine).
Les sulfamides en utilisation locale peuvent être utilisés dans les cas suivants:
Brûlures: sulfadiazine argentique et acétate de mafénide
Vaginites: crème vaginale et ovules à la sulfanilamide
Infections oculaires superficielles: sulfacétamide ophtalmique
Contre-indications des sulfamides
Les sulfamides sont contre-indiqués chez les patients qui y sont allergiques, ainsi que chez
les patients porphyriques.
Les sulfamides ne sont pas efficaces sur les streptocoques du groupe A et ne doivent donc
pas être utilisés dans les pharyngites streptococciques.
Utilisation pendant la grossesse et l'allaitement
Les preuves concernant une association entre les sulfamides et les anomalies congénitales
sont mitigées. Les études animales sur les sulfamides démontrent un certain risque et
aucune étude adéquate n'a été réalisée chez la femme enceinte.
L'utilisation au voisinage du terme et au cours de l'allaitement maternel est contre-
indiquée, ainsi que l'utilisation chez l'enfant de < 2 mois (sauf en thérapie adjuvante à la
pyriméthamine pour traiter la toxoplasmose congénitale). En cas d'utilisation près du
terme pendant la grossesse ou chez le nouveau-né, ces médicaments augmentent les taux
sanguins de bilirubine non conjuguée et augmentent le risque d’ictère nucléaire chez le
fœtus ou le nouveau-né.
Les sulfamides passent dans le lait maternel.
Effets indésirables des sulfamides
Des effets indésirables des sulfamides peuvent résulter d'une administration orale et
parfois locale de sulfamides; les effets comprennent
Réactions d'hypersensibilité, telles que des éruptions, vascularités, maladies
sériques, fièvres d'origine médicamenteuse, réactions anaphylactiques et angio-
œdème (œdème de Quincke)
Cristallurie, oligurie et anurie
Réactions hématologiques, telles qu'agranulocytose, thrombopénie, et, en cas
de déficit en G6PD (glucose-6-phosphate déshydrogénase), anémie hémolytique
Ictère nucléaire chez le nouveau-né
Photosensibilité
Troubles neurologiques, tels qu'insomnie et céphalées
Une hypothyroïdie, une hépatite et l'activation d'un lupus érythémateux disséminé
quiescent peuvent être observées chez les patients qui prennent des sulfamides. Ces
médicaments peuvent aggraver les porphyries.
L'incidence des effets indésirables est différente selon les types de sulfamides, mais une
sensibilité croisée est fréquente.
La sulfasalazine peut réduire l'absorption intestinale du folate (acide folique). Ainsi,
l'utilisation de ce médicament peut déclencher une carence en folates chez des patients
présentant une maladie intestinale inflammatoire, qui réduit également l'absorption, en
particulier si l'apport alimentaire est également insuffisant.
Le mafénide peut entraîner une acidose métabolique par inhibition de l'anhydrase
carbonique.
Considérations posologiques pour les sulfamides
Pour éviter une cristallurie, les patients doivent être bien hydratés (p. ex., pour produire
un débit urinaire de 1200 à 1500 mL/jour). Les sulfamides peuvent être utilisés en cas
d'insuffisance rénale, mais les pics plasmatiques doivent être mesurés et les taux de
sulfaméthoxazole ne doivent pas dépasser 120 mcg/mL.
Les sulfamides peuvent potentialiser les sulfonylurées (cause d'hypoglycémie), la
phénylhydantoïne (avec une augmentation des effets indésirables) et les anticoagulants
coumariniques.
les sulfamidés hypoglycémiants stimulant la sécrétion d’insuline, ont toujours occupé une
place importante dans le traitement du diabète de type 2. Cela étant, les sulfamidés
hypoglycémiants (SH) de « première » génération (par exemple les carbutamide,
tolbutamide ou chlorpropamide) ont définitivement cédé leur place aux SH plus performants
de « seconde » génération.
Les sulfamidés hypoglycémiants sont une option thérapeutique en bithérapie après échec
de la metformine ou en trithérapie dans le diabète de type 2.
Les sulfamidés hypoglycémiants sont une classe bien connue de médicaments du diabète de
type 2 en particulier la place du gliclazide dans l’approche thérapeutique moderne du
diabétique de type 2.
Les SH se fixent sur les récepteurs SUR1 des cellules B des îlots de Langerhans et stimulent
ainsi la sécrétion d’insuline par l’intermédiaire d’une fermeture des canaux potassiques (ATP
sensibles) . Il en résulte une accumulation intracellulaire de potassium et une dépolarisation
membranaire qui activent les canaux calciques voltage-dépendants. L’influx subséquent de
calcium dans les cellules B amène l’exocytose des granules d’insuline, de manière « non
gluco-dépendante ». Cela étant, plus spécifiquement pour le gliclazide, la liaison aux
récepteurs SUR1 est très réversible, contrairement à celles d’autres SH, ce qui amène la
sécrétion d’une quantité d’insuline adaptée à l’apport exogène de glucose. Il existe
également des canaux potassiques (KIR 6.2) sur d’autres cellules que les cellules B, en
particulier les cardiomyocytes. Ils sont activés par la stimulation de récepteurs variants de
SUR1 (SUR2A ou SUR2B). Les SH se distinguent par leur différence d’affinité et de spécificité
pour ces récepteurs SUR. Certains, comme le gliclazide et le glipizide sont très spécifiques de
SUR1 (vs. SUR2), ce qui pourrait rendre compte de leur sécurité cardiovasculaire .
Quelques auteurs, comme Proks et al. (8), proposent ainsi une classification des SH en
« SUR1 spécifiques » ou « non spécifiques ». Enfin, les SH se caractérisent par des effets
extrapancréatiques comme une réduction de la clairance hépatique de l’insuline ou une
inhibition (paracrine) de la sécrétion de glucagon par les cellules A des îlots, contribuant
indirectement à leur effet hypoglycémiant chronique.
Glibenclamide (Daonil®/Euglucon®)
Glipizide (Glibenese®/Minidiab®)
Gliquidone (Glurenorm®)
Glimepiride (Amarel®)
Gliclazide (Diamicron)
gliclazide** à libération modifiée (Uni Diamicron®) *disponible en Belgique en 2018 ;
RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE
Les AINS sont tous des inhibiteurs de la cyclo-oxygénase (COX).
Il existe plusieurs isoformes de la COX :
-La COX1 constitutive (reins, estomac, vaisseaux, etc.) a un rôle physiologique. Elle permet la
synthèse des prostaglandines (PG) intervenant dans l’estomac (cytoprotection), les reins
(maintien du flux sanguin rénal) et la synthèse du thromboxane A2 plaquettaire
(vasoconstriction et agrégation plaquettaire). Son inhibition est donc responsable des effets
indésirables des AINS (toxicité gastrique, diminution du flux sanguin rénal et effet
antiagrégant plaquettaire).
-La COX2 inductible par des autacoïdes (IL1, TNFα) en cas d’inflammation permet la synthèse
des PG intervenant dans ces réactions. Son inhibition est responsable des effets
pharmacodynamiques des AINS (effet anti-inflammatoire ainsi que les effets analgésiques et
antipyrétiques).
MÉDICAMENTS EXISTANTS
La famille des AINS comporte de nombreuses substances appartenant à plusieurs familles
chimiques, dont le point commun est d’être des acides faibles.
Molécules Indications
AINS utilisés comme antalgiques-antipyrétiques : Traitement symptomatique des affections douloureuses et/ou fébriles
Classe des arylcarboxyliques (diclofénac, Traitement symptomatique au long cours des rhumatismes inflammatoires chroniques et de certaines arthroses douloureuses
kétoprofène…) et invalidantes.
Classe des fénamates (acide niflumique) Traitement symptomatique de courte durée de poussées aiguës des rhumatismes abarticulaires, arthroses, arthrite, lombalgies.
Classe des oxicams (piroxicam, meloxicam, Douleurs post-opératoires, crises de coliques néphrétiques, traumatologie, traitement adjuvant des manifestations
ténoxicam) inflammatoires en stomatologie ou chirurgie dentaire ou ORL.
Traitement de courte durée (moins de 7 jours) des poussées aiguës de rhumatismes abarticulaires, goutte et radiculalgie
sévère.
Les Coxibs sont des inhibiteurs dits "sélectifs" de la COX2 aux doses usuelles. Ils ont été
présentés comme une nouvelle classe d’AINS agissant préférentiellement sur la synthèse des
prostaglandines lors des phénomènes inflammatoires, et donc sans effet indésirable
gastrique. Or, ils n’ont pas montré d'avantages sur ce plan par rapport aux autres AINS et
leur efficacité n’est pas supérieure à celle des AINS classiques. En revanche, ils exposent à
des effets indésirables cardiovasculaires pouvant être graves (risque d’infarctus du
myocarde). L’augmentation de la fréquence d’infarctus du myocarde et d’AVC a d’ailleurs
conduit au retrait mondial en 2004 du rofécoxib.
Enfin, en inhibant préférentiellement la COX2, les Coxibs ne diminuent pas la production de
thromboxane. Ils n’ont donc pas d’effet anti-agrégant plaquettaire.
POSOLOGIE
Les AINS doivent toujours être prescrits et utilisés à dose minimale efficace (pour l’indication
concernée) et pendant la durée la plus courte possible.
La poursuite du traitement ne se justifie pas en dehors des manifestations symptomatiques
d’arthrose ou de maladie inflammatoire chronique.
Le choix d’un AINS doit tenir compte de son profil de sécurité par rapport aux facteurs de
risques individuels du patient. Le risque digestif (ulcère, perforation, hémorragie) augmente
avec la dose, au cours de la première semaine de traitement, en cas d’antécédent
d’hémorragie/perforation et en cas d’association à un autre AINS, à une corticothérapie, aux
anticoagulants ou aux ISRS. Il varie également selon le type d’AINS. A la dose utilisée dans les
maladies inflammatoires, le risque le plus faible est observé avec l’ibuprofène puis le
diclofénac, l’indométacine, le naproxène et le piroxicam. La prise des AINS se fera au cours
des repas pour limiter leur toxicité digestive.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Arrêt immédiat en cas de réaction allergique (crise d’asthme) ou autres troubles graves.
Utiliser avec prudence les AINS en cas de déshydratation, HTA, antécédents d’ulcère, hernie
hiatale ou hémorragie digestive, insuffisance cardiaque, hépatique ou rénale, chez le sujet
âgé et chez les conducteurs et utilisateurs de machines.
La prescription d’un antisécrétoire (Inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP) en association
aux AINS se justifie dans des situations de risque clairement identifiées :
-sujets > 65 ans ;
-antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal compliqué ou non compliqué ;
-association à un antiagrégant plaquettaire, notamment l’aspirine à faible dose et le
clopidogrel, et/ou les corticoïdes et/ou un anticoagulant (tout en rappelant que ces
associations doivent de principe être évitées) ;
Les IPP seront utilisés à demi-dose (sauf oméprazole pleine dose), il n’y a pas de bénéfice
clinique supplémentaire à prescrire une pleine dose.
Ne pas utiliser les AINS dans un contexte d'infection courante comme une angine, une
rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une lésion cutanée ou la
varicelle, en particulier en automédication.
EFFETS INDÉSIRABLES
-Aux doses thérapeutiques :
Les effets indésirables des AINS sont nombreux, très fréquents parfois graves voire mortels.
Etant donné leur très grande utilisation, notamment en France, les AINS font partie des
médicaments les plus dangereux. Il convient de mettre en garde le patient contre les risques
d’automédication.
Molécules Nature de l’effet indésirable gravité Estimation de la
fréquence
Propriétés thérapeutiques :
Classification :
- Cortisone
- Hydrocortisone
- Prednisone
- Prednisolone
- Methylprednisolone
- Triamcinolone
- Betaméthasone
- Dexaméthasone
Voies d’administration :
2- dermocorticoïdes
3- aérosols : asthme
4- collyre : conjonctivites
Indications :
Effets indésirables :
Précautions d’emploi :
Contre-indications :
Systématiquement utilisé, surtout dans les pays occidentaux, elles ont permet de
contrôler la plupart des maladies infectieuses infantiles et des épidémies graves.
Ex : l’éradication de la variole
Définitions : la vaccination est une approche préventive fondée sur la faculté de faire
acquérir à l’organisme des moyens de défense immunitaires spécifiques afin d’éviter
la maladie, c’est une immunité active qui est installée et pour une durée importante.
C’est là une immunité acquise de façon passive et très limitée dans le temps.
Historique :
Louis pasteur a fait des travaux sur le choléra des poules et montra au xixe siècle
qu’une immunisation était possible en utilisant le microbe vivant mais atténué.
C’est une préparation issue d’un agent responsable d’une maladie et dont le
traitement permet son utilisation dans la formulation d’un vaccin ayant pour but
d’induire ou d’augmenter l’immunité contre cet agent pathogène.
Lors de la vaccination, le premier contact avec l’antigène est suivi d’une réponse
primaire caractérisé par une ascension différé et lente des anticorps (une forte
proportion d’IgM) maximale entre la 2e et la 4e semaine à un niveau faible, pour
décroitre ensuite rapidement.
Un contact ultérieur, même très lointain, avec le même antigène induira une réponse
secondaire dite mémoire caractérisé par une ascension rapide en quelques jours
importante et durable des anticorps protecteurs (essentiellement IgG).
La vaccination a pour but d’établir chez un sujet non immunisé un état de protection
comparable à celui que procure la maladie naturelle apparente ou inapparente.
Classification des vaccins : ils sont constitués d’une suspension de particules virales
ayant perdues leur pouvoir pathogène pour l’homme, mais ayant conservés leur
pouvoir immunogène.
2 types de vaccins sont actuellement utilisés et ils sont obtenus par 2 procédés
distincts :
Définition : ce sont des suspensions de virus entier dont le pouvoir infectieux a été
détruit grâce à un traitement dénaturant par des agents physiques (chaleur-rayons)
ou agents chimiques (formol-béta propiolactone).
Ex : vaccin antipolio-antigrippal……
Avantage :
L’absence de virus vivants permet leur utilisation chez la femme enceinte, les
immunodéprimés et les immunosuppressifs et leurs familles.
Définition : ils sont préparés à partir de mutants apathogènes sélectionnés après des
passages successifs de la souche sauvage sur le système cellulaire utilisé pour sa
multiplication.
Ils induisent une protection immunitaire proche de celle qui succède à une infection
naturelle, rapidement obtenue (10 à 14 j après vaccination) et généralement durable.
Inconvénients : les virus vaccinaux peuvent mutés et dans de rares cas de viennent
paralytiques pour les vaccinés et leurs proches contact ex : poliovirus
Contre indiqué chez la femme enceinte, les immunodéprimés, et ceux qui sont sous
une thérapie d’immunodépression.
Le virus réassortant : font partie de la gamme des nouveaux vaccins pour les virus à
génome fragmenté (grippe)
Calendrier vaccinal :
Charles Robert Richet injecta le sérum d’un chien inoculé avec des staphylocoques,
il réussit à immuniser les lapins.
Le Dr Roux, disciple de pasteur constate que ,si l’on vaccine un cheval en lui
injectant des doses croissantes de toxine diphtérique , on provoque chez lui
l’apparition de grandes quantités d’anticorps antidiphtériques.
Roux a donc l’idée de transférer le sérum de ce cheval ainsi « hyperimmunisé »à des
malades atteints de la diphtérie.
La protection dans ce cas est immédiate, mais l’organisme receveur n’élabore lui-
même aucun système de défense, c’est une immunisation passive.
La protection est limitée dans le temps (quelque semaines), cependant elle permet
de juguler efficacement une infection contre laquelle le sujet n’aurait pas été
préalablement vacciné.
Indications :
Pour éviter une immunisation Rhésus chez le nouveau né : injecter, à la mère, des
immunoglobulines anti-RhD.
Inconvénients : risque de réaction allergique : ces risques peuvent être évités par des
injections fractionnées (méthode de Besredka : 1/10 de la dose nécessaire, attente
de 15mn puis si tout va bien ; injection du ¼ de dose et attendre encore 15mn avant
d’injecter le reste)
Généralités :
Les médicaments cytostatiques peuvent être actifs à des doses non toxiques. Leur
activité n’aboutit souvent pas à une réduction tumorale mais à un retard de
croissance tumorale et peuvent avoir un effet synergique avec les produits
cytotoxiques.
Rappel physiopathologique
Un être humain est constitué par environ 1014 (cent trillions) cellules. Le génome de
chaque cellule humaine est formé par environ 3 milliards de paires de bases (pour
environ 25 000 gènes), avec un taux de mutation estimé de 1 à 2 x 10 7 par gène par
division cellulaire. En même temps, chaque seconde, presque un million de cellules
‘se suicident’ (mécanisme d’apoptose) dans le corps d’un être humain adulte. Ainsi
en un jour nous produisons (et en parallèle supprimons) 60 x 10 9 cellules dans les
tissus constitués de cellules à renouvellement rapide : peau, intestin, moelle et
organes sexuels (ce qui représente une masse des cellules équivalentes à un poids
corporel entier sur une base annuelle).
Ainsi, si l'on se base sur le modèle de l’origine clonale des cancers où seulement une
des cellules de l’organisme devient maligne à un moment de la vie (chez des
individus ayant une espérance de vie d’environ 70 ans. On peut alors conclure que
bien que le cancer soit une maladie fréquente en population générale (elle tue une
personne sur six dans les pays « développés »), la transformation maligne d'une
cellule et son évolution jusqu’au cancer est en revanche un évènement très rare.
Alors que les cancers dérivent de tissus différents, avec des étiologies multiples et
que la progression tumorale implique une combinaison de changements génétiques
et épigénétiques multiples (aboutissant à des pathologies très différentes), la
prolifération cellulaire incontrôlée et l’inhibition de la mort cellulaire fournissent la
plateforme nécessaire et indispensable à la progression tumorale.
Au sein d’une même tumeur, la population cellulaire est très hétérogène et comporte
des cellules au repos ou engagées dans différentes phases du cycle cellulaire.
Certains médicaments anticancéreux ne sont actifs que sur une phase donnée
(médicaments phase-dépendants) tandis que d’autres atteignent les cellules pendant
toute la durée du cycle cellulaire (médicaments cycle-dépendants) ou parfois même
au repos (médicaments non cycle-dépendants).
Dans le traitement des cancers, la polychimiothérapie vise à agir sur des cibles
différentes (séquentielles ou convergentes) pour obtenir une synergie d’effet et à
combiner des médicaments actifs sur des phases différentes du cycle ou permettant
de synchroniser les cellules dans une même phase.
Médicaments existants
3) L'hormonothérapie
4) Immunothérapie
Les protéines cellulaires sont détruites par deux mécanismes différents : le système
lysosomial (10-20% des protéines essentiellement membranaires) et le système du
protéasome (près de 80% des protéines intracellulaires). Certaines protéines
notamment pro apoptotiques sont anormalement dégradées au cours du cancer,
aboutissant à une résistance à l’apoptose. Les inhibiteurs du protéasome inhibent
alors la dégradation de ces protéines pro apoptotiques et restaurent une apoptose
efficace des cellules tumorales. Les inhibiteurs dérivés de l’acide boronique bloquent
l'activité thréonine protéase par inhibition de l'activité chymotrypsine, aboutissant à
une diminution de la dégradation des protéines régulant le cycle cellulaire : IκBα,
cycline E, p53 ou p27. Ceci aboutit à la diminution de la multiplication cellulaire
tumorale et à l'induction de l'apoptose.
Figure 3 : Cible des anticancéreux. GF : Growth Factor = Facteur de croissance,
GFR : Growth Factor Receptor = Récepteur au Facteur de croissance, PK : Protéine
Kinase
La réponse tumorale doit être classée selon des critères internationaux (réponse
complète, réponse partielle, stabilité, progression), basée sur l'examen clinique, les
résultats d'imagerie médicale et des examens biologiques (marqueurs tumoraux)
habituellement effectués pour apprécier le bénéfice thérapeutique apporté au patient.
L'ensemble de ces résultats permet d'évaluer ou de réévaluer l'attitude
thérapeutique.
Lorsque la tumeur n’est plus détectable, le patient est considéré en « rémission ».
Celle-ci peut prendre plusieurs degrés : « rémission clinique » pour une tumeur
cliniquement évaluable, « rémission radiologique » selon les données d’imagerie,
« rémission moléculaire » lorsqu’il existait un marqueur tumoral mesurable qui n’est
plus détectable ou revenu à des valeurs normales, etc. La rémission complète est
donc établie quand toutes les anomalies liées à la tumeur qui étaient présente au
diagnostic ont totalement disparu.
Le terme de « guérison » n’est utilisé qu’au terme d’une période d’une durée variable
selon les cancers. En effet, la définition de la rémission dépend de la sensibilité des
tests utilisés : un marqueur tumoral redevenu normal peut indiquer que la tumeur a
totalement disparu ou qu’elle a atteint une masse inférieure au seuil de détection.
Dans ce dernier cas, la réévolution de ces cellules résiduelles conduira à une
rechute.
Dans leur grande majorité, les cytotoxiques sont administrés par voie parentérale et
en règle générale par l’intermédiaire d’un cathéter veineux central afin d’en limiter la
toxicité veineuse (risque de nécrose en cas d'extravasation).
Résistance tumorale
Polymorphismes génétiques
Une variabilité génétique peut être à l’origine d’un risque accru de toxicité ou d’un
risque de moindre efficacité.
Cette variabilité peut être constitutive (ADN génomique), elle affecte alors certaines
voies du devenir des médicaments anticancéreux (pharmacocinétique). Les
principales enzymes concernées, et les médicaments correspondants, sont :
Des mutations peuvent également affecter les cibles des médicaments anticancéreux
(ADN tumoral). On peut citer pour exemple les mutations de la thymidylate synthase
ou de la méthylène tétrahydrofolate réductase, responsables d'une résistance au 5-
fluoro-uracile et au méthotrexate respectivement.
Enfin, des mutations sur des oncogènes peuvent à l'origine d'un échec
thérapeutique. Par exemple, la présence d’une mutation du gène KRAS
s’accompagne d’une activation constitutive de la voie de signalisation EGFR, avec
pour conséquence une absence de bénéfice clinique aux traitements par anti-EGFR
(anticorps ou petites molécules). La présence ou l’absence de mutation du gène
KRAS sur la tumeur constitue donc un critère important pour identifier les patients
éligibles à de tels traitements. Seuls les patients ayant une tumeur avec un gène
KRAS de type non-muté (« sauvage ») peuvent ainsi bénéficier d’un traitement anti-
EGFR.
Interactions médicamenteuses
Comme pour tous les médicaments, il existe un risque de diminution des effets
thérapeutiques ou d’augmentation des effets indésirables en lien avec d'éventuelles
interactions médicamenteuses pharmacocinétiques ou pharmacodynamiques.
Compte tenu de la diversité des médicaments anticancéreux, le risque doit être
évalué au cas par cas mais quelques exemples sont donnés dans le tableau 2 ci-
dessous :
Médicament Médicament Mécanisme de Risque Niveau de
anticancéreux impliqué dans l’interaction associé à l'interaction
l'interaction l’interaction médicamenteuse
médicamenteuse
Insuffisance cardiaque
o L'insuffisance cardiaque sévère constitue une contre-indication à
l'administration d'anthracyclines. En effet, les anthracyclines présentent
une toxicité cardiaque tardive, fonction de la dose cumulée
d'anthracyclines reçue. Lorsque la dose cumulée maximale (définie
pour chaque anthracycline) est atteinte, toute nouvelle administration
d'anthracyclines est contre-indiquée.
o En outre, l’hyperhydratation nécessaire avant ou décours de
l'administration de certains cytotoxiques (cisplatine par exemple)
nécessite une surveillance particulière chez les patients insuffisants
cardiaques.
Insuffisance rénale évaluée par la clairance de la créatinine (et non par la
créatininémie)
o Contre-indication à l’utilisation du cisplatine et du méthotrexate en cas
de clairance à la créatinine <60mL/min
o Attention particulière chez les patients insuffisants rénaux pour les
cytotoxiques nécessitant une hyperhydratation salée (cisplatine) ou
alcaline (methotrexate)
Précautions d’emploi
La chimiothérapie doit être administrée dans des structures spécialisées, par des
équipes soignantes formées. Elle est administrée après évaluation des situations à
risque et déconseillées.
Effets indésirables
Une adaptation des doses est souvent proposée chez le patient âgé.
Thérapeutique en pneumo-phtisiologie
A-broncho-dilatateurs :
Définition : Les bronchodilatateurs sont des médicaments qui luttent contre la contraction
anormale des muscles de la paroi des bronches. Egalement utilisés dans l'asthme, ils
permettent de soulager les symptômes de la BPCO (broncho-pneumopathie chronique
obstructive) notamment la gêne respiratoire. Ils sont administrés selon les cas par voie
inhalée ou par voie orale.
Les bronchodilatateurs sont des médicaments visant à ouvrir les bronches et aider le
malade à mieux respirer. Ils provoquent une augmentation du diamètre des bronches et
atténuent la gêne respiratoire durant une crise d'asthme, ou en cas de bronchite chronique.
Bronchodilatateurs anticholinergiques
Mécanisme d’action
Les bronchodilatateurs anticholinergiques, administrés par voie inhalée, exercent une action
compétitive et préférentielle au niveau des récepteurs cholinergiques des muscles lisses
bronchiques. Ils exercent par cet effet anticholinergique ou parasympaticolytique, une
relaxation des muscles lisses bronchiques, et donc une broncho dilatation. Ces produits sont
dépourvus d’effets systémiques et restent donc ciblés.
La quantité absorbée par voie inhalée est minime, et les taux sériques faibles retrouvés,
correspondraient à l’absorption intestinale partielle de la partie déglutie.
B-LES ANTITUSSIFS :
A/ Généralités
La toux est un réflexe de défense des voies aériennes supérieures, qui permet d’évacuer les
obstacles respiratoires (corps étrangers, sécrétions), quand le système muco-ciliaire est
débordé.
2 types de toux - aiguë (ex : coqueluche)
- chronique (ex : cancer bronchique) → ± productives
B/ Indications - traitement symptomatique - toux aiguë non productive
C/ 2 groupes d’antitussifs = traitement symptomatique de la toux non productive, aiguë ou
chronique
- opiacés * ES : dépression respiratoire modérée (codéine), somnolence, nausées,
vomissements, vertige, effets anticholinergiques, réactions cutanées allergiques
* CI : toux productive, IRC, asthme, âge (nourrisson : 0 à 18 mois ; sujet âgé : à partir de 65
ans), glaucome, adénome prostatique, boisson alcoolisée, insuffisance hépatique
(dextrométhorphane), ATCD convulsifs
--analgésiques : codéine (ex : Neo-Codion®), codéthyline (ex : Humex®), éthylmorphine
--non analgésiques : pholcodine (ex : Codotussyl®), noscapine, dextrométhorphane (ex :
Drill®)
- non opiacés
- antihistaminiques : * ES : somnolence, bouche sèche, leucopénie, tachycardie
* CI : toux productive, toux de l’asthmatique, insuffisance respiratoire ex : Théralène®,
Hexapneumine®
- non antihistaminiques : prescription surtout personnes âgées et enfants
* ES : nausées, vomissements, insomnie, agitation, rash cutané ou urticaire
* CI : id. antihistaminiques, épilepsie, ATCD convulsifs, allergie à l’un des composants ex :
Paxeladine®, Silomat® (également injectable)
D/ Soins infirmiers - administration, surveillance : * respecter la posologie prescrite : ne pas
augmenter ni dépasser la durée du traitement (maxi 5j, voire 10j/sinon : ↑ ES)
* prévenir le médecin si ES transitoires persistent.
- conseils au patient : * en cas de glaucome à angle fermé, ou troubles de la prostate : en
informe le médecin avant début traitement
* être prudent en cas de conduite ou d’utilisation de machine dangereuse (somnolence)
* ne pas consommer d’alcool en cours de traitement Antitussifs.
C LES ANTI-ASTHMATIQUES :
A/ Généralités : L’asthme est un désordre inflammatoire des voies aériennes, qui
s’accompagne le plus souvent d’une hyperréactivité bronchique accentuant le
bronchospasme, dans des conditions diverses : infections, polluants, allergènes, exercice
physique, stress.
B/ Classification
- anti-inflammatoires - corticoïdes en inhalation : action directe au niveau local
* ES : gène pharyngée (en début de traitement), raucité voix (réversible), toux (réversible),
candidose oro-pharyngée (rincer la bouche à l’eau après la prise)
* CI : ulcère gastro-duodénal évolutif (non traité ou non surveillé), infection mycosique
pulmonaire, tuberculose pulmonaire évolutive, hypersensibilité à l’1 des composants ex :
Auxisone® (dexaméthasone), Bécotide®
- cromones : uniquement prophylaxie crises imminentes (peu usités) - bronchodilatateurs -
β2-stimulants (ou β2-mimétiques)
* ES : tremblement des extrémités, vertiges, céphalées, palpitations et tachycardie sinusale,
hypokaliémie
* CI : hypersensibilité à l’1 des composants, infarctus du myocarde au stade aigu, angor
instable, insuffisance coronarienne sévère Inhalés, à action brève : → salbutamol (ex :
Ventoline®) → fénotérol (ex : Berotec®) → pirbuthérol (ex : Maxair®) Inhalés, à action
prolongée : → formotérol (ex : Foradil®) → salmétérol (ex : Serevent®) Formes orales et
injectables : → salbutamol (ex : Salbumol® -injectable, Bricanyl®, Ventoline®)
- anticholinergiques * ES : irritation pharyngée, sècheresse buccale
* CI : hypersensibilité à l’1 des composants → oxitropium bromure (ex : Tergisat®) →
ipratropium bromure (ex : Atrovent®)
- association anticholinergiques et β2 mimétiques * ES et CI : id. β2-stimulants et
anticholinergiques → fénotérol + ipratropium (ex : Combivent®, Bronchodual®)
- dérivés xanthiques * ES : douleurs épigastriques, nausées, vomissements, céphalées,
insomnie, tachycardie
* CI : enfant de moins de 30 mois, association aux fluoroquinolones (enoxacine),
hypersensibilité à la théophylline → théophylline (ex : Theolair®, Dilatrane®) →
aminophylline (ex : Planphylline® -injectable)
- anti-allergiques - antihistaminiques = traitement de l’asthme allergique * ES : somnolence,
sècheresse buccale, nausées, vomissements, constipation
* CI : nourrisson de moins de 6 mois, association avec alcool, 1er trimestre de grossesse,
allaitement → kétotifène (ex : Zaditen® -forme LP, seulement le soir
C/ Soins infirmiers
- administration, surveillance : * surveiller les signes précoces de toxicité, surtout chez
l’enfant
* si infection bronchique, traiter avant de débuter aérosols (optimisation action locale)
* interactions médicamenteuses : → β2-stimulants + antidiabétique (halothane) →
théophylline + Enoxor® (enoxine) → kétotifène + alcool
* bamifylline : l’injection IV doit surtout être pratiquée lentement (3 à 4mn) pour éviter
hypotension
* corticoïdes en inhalation : boire 1 grand verre d’eau après chaque inhalation buccale
(prévention candidoses oropharyngées)
- conseils au patient :
* expliquer précisément technique d’utilisation : aérosol, et système d’inhalation de poudre
sèche
* en traitement à la théophylline, recommander de : ne pas fumer, ni boire trop de thé ou
café
D- LES MUCOREGULATEURS ou FLUIDIFIANTS BRONCHIQUES
A/ Généralités Les sécrétions bronchiques sont mobilisées dans les voies aériennes
supérieures par les cils vibratiles des cellules épithéliales. En pathologie, - la ↓ de l’activité
ciliaire (due au tabac) entraîne l’↑ de la viscosité du mucus - l’↑ de volume des sécrétions
ralentit leur transport, du fait d’une surcharge imposée au tapis roulant ciliaire - à l’inverse,
un mucus trop fluide (bronchite chronique avancée) ne peut être mobilisé par le tapis ciliaire
B/ Classification - mucorégulateurs par voie orale * ES : gastralgies, nausées, vomissements,
diarrhée (à fortes doses)
* CI : hypersensibilité à l’1 des composants → acétylcystéine (ex : Exomuc®, Mucomyst®) -
mucorégulateurs par voie injectable → ambroxol (ex : Surbronc®) → bromhexine (ex :
Bisolvon®)
- mucorégulateurs par inhalation * ES : inflammation de la gorge, ↑ sécrétions bronchiques
(en début de traitement)
* CI : id. voie orale → acétylcystéine (ex : Mucomyst®) → bromhexine (ex : Bisolvon®) →
dornase alpha (ex : Pulmozine®)
C/ Soins infirmiers - administration, surveillance :
* respecter poso. * arrêter traitement dès que production des mucosités normalisée
* prévenir le médecin si persistance ES transitoires : ↑ production mucosités, nausées,
vomissements, diarrhée
- conseils au patient : * s’il souffre d’ulcère digestif, en informer impérativement son
médecin avant toute médication de mucorégulateurs.
E-analeptiques respiratoires :
Médicament stimulant l'activité respiratoire ou cardiaque.
Les analeptiques respiratoires, représentés surtout par l'almitrine, sont prescrits par
voie orale ou intraveineuse pour combattre les insuffisances respiratoires chroniques
(par exemple la bronchite chronique), au besoin en urgence.
Thérapeutique en cardiovasculaire
LES ANTIHYPERTENSEURS
Définition : Les antihypertenseurs sont des médicaments qui font baisser la tension artérielle sans
toucher à la cause de la maladie. Ces médicaments doivent être administrés au long cours et à doses
suffisantes pour ramener les chiffres tensionnels à la normale. On a souvent recours à l’association
de plusieurs antihypertenseurs.
- les diurétiques
- les bêtabloquants
Et en 3 familles secondaires :
1) Les diurétiques : Traitement de première intention. HTA associée à une insuffisance cardiaque.
3) Les ICA : Traitement de première intention. HTA du sujet âgé. HTA associée à une insuffisance
coronaire.
4) Les IEC : Traitement de première intention. HTA associée à une insuffisance cardiaque.
5) Les alpha bloquants : Traitement de l’HTA lorsque tous les autres antihypertenseurs sont contre-
indiqués ou inefficaces.
6) Les antihypertenseurs à action centrale : Peu utilisés actuellement. Traitement de l’HTA lorsque
tous les autres hypertenseurs sont inefficaces.
1) Les diurétiques : Augmentation modérée de la natriurèse (quantité de sodium dans l’urine). Baisse
modérée du débit cardiaque. Vasodilatation artériolaire.
2) Les bêtabloquants : Effet sur le système nerveux sympathique (un des 2 éléments du système
nerveux autonome). Diminution de la sécrétion de rénine (qui est une enzyme à action
hypertensive). Diminution du débit cardiaque. Vasodilatation. Effet anxiolytique (qui apaise l’anxiété)
3) Les ICA : Blocage de l’entrée du calcium dans les cellules musculaires lisses artériolaires entraînant
une vasodilatation.
4) Les IEC : Inhibition de la formation de l’angiotensine II circulante et tissulaire (car elle est
vasoconstrictrice et donc hypertensive).
6) Les antihypertenseurs à action centrale : Effet alpha2 sympathomimétique sur les centres
bulbaires entraînant une baisse du tonus sympathique périphérique avec diminution de la tension
artériolaire.
7) Les vasodilatateurs à action directe : Effet direct de relaxation du muscle lisse vasculaire diminuant
la postérieur-charge entraînant une baisse tensionnelle avec tachycardie réflexe (accélération du
cœur) et une augmentation du flux sanguin rénal.
IV. La surveillance : La surveillance intervient dans 6 domaines auxquels il faudra faire attention :
- la perte de poids.
- l’arrêt du tabagisme.
V. Effets indésirables :
4) Les IEC : Asthénie, toux sèche, bouffées vasomotrices, altération de la fonction rénale.
5) Les alpha bloquants : Risque d’hypotension après la première dose, vertiges, asthénie.
Les digitaliques :
La digitaline: cardio-protectrice
En cas de problèmes cardiaques, la digitoxine provoque un accroissement de l'amplitude des
battements du cœur et un ralentissement du rythme cardiaque. On constate également une
amélioration de la circulation.
Votre médecin vous a prescrit de la digoxine si vous êtes atteint d'un trouble du rythme
cardiaque, d'insuffisance cardiaque ou d'un affaiblissement du muscle cardiaque. Renforce
l'action de pompage du cœur. Ralentit la fréquence cardiaque. Vous aide à vous sentir moins
fatigué.
Effet des digitaliques : Elles contiennent des substances qui stimulent le muscle cardiaque.
Le médicament est utilisé depuis plus de deux siècles pour traiter l'insuffisance cardiaque —
un état résultant de l'incapacité du cœur lésé à pomper convenablement le sang.
Effets indésirables :
L'intoxication digitalique est une intoxication médicamenteuse peu fréquente, mais grave.
Il peut s'agir d'une intoxication aiguë ou, le plus communément, d'un surdosage au cours
d'un traitement chronique. Elle concerne donc, essentiellement une population de sujets
âgés, porteuse de comorbidité.
Anticoagulants
Anticoagulants injectables
CALCIPARINE
ÉNOXAPARINE LOVENOX
FRAGMINE 2 500 UI anti-Xa/0,2 ml
FRAGMINE 5 000 UI anti-Xa/0,2 ml
FRAGMINE 7 500 UI anti-Xa/0,75 ml et 10 000 UI anti-Xa/ml
FRAXIPARINE
FRAXODI
HÉPARINE CHOAY
INHIXA
INNOHEP tinzaparine
Antithrombotiques
ARIXTRA
Légende
Médicament référent
Médicament biosimilaire
Les anticoagulants par voie orale les plus courants et les plus anciens sont les antivitamines
K ou AVK. Ces médicaments agissent en bloquant partiellement l’activité de la vitamine K,
une vitamine indispensable à la coagulation du sang. Ils sont utilisés dans le traitement ou la
prévention d’un accident thromboembolique (l’obstruction d’une veine par un caillot),
lorsqu’un traitement anticoagulant est nécessaire pour une longue durée, voire pour toute
la vie.
COUMADINE
MINI-SINTROM
PRÉVISCAN
SINTROM
Nouveaux anticoagulants oraux
ELIQUIS
PRADAXA
XARELTO 10 mg
XARELTO 15 mg et 20 mg
Médicaments
des troubles de
l’hémostase