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Bacillus anthracis

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Domaine des "Bacteria" ou des "Eubacteria",
phylum des "Firmicutes",
classe des Bacilli,
ordre des Bacillales,
famille des Bacillaceae,
genre Bacillus.

Bacille Gram positif sporulé, appartenant au groupe de Bacillus cereus (espèce très
proche), responsable de l’anthrax (du grec antrakis) ou charbon. Les espèces du
genre Bacillus sont des bacilles rectilignes à extrémités carrées ou arrondies, de taille
variable (de 0,5 x 1,2 µm jusqu'à 2,5 x 10 µm), mobiles par une ciliature péritriche
(Bacillus anthracis est immobile), parfois capsulés (Bacillus anthracis), aérobies ou
aéro-anaérobies, le plus souvent catalase positive, oxydase variable. Bacillus
anthracis et Bacillus cereus cultivent facilement, le diamètre des colonies varie de 2 à
7 mm. Appartiennent au groupe I (spore centrale ou terminale, sphérique ou ovoïde
non déformante).

Lors de l'infection, les spores germent et produisent des facteurs de virulence, elles
peuvent survivre des dizaines d’années dans le sol, elles résistent à la sécheresse , à
la chaleur et à de nombreuses substances désinfectantes .

Maladie professionnelle affectant surtout les personnes manipulant des produits


d'origine animale: peaux (tanneurs), laine et poils de chèvres et chameaux (tissages,
fabriques de brosses)….– Pas de contamination inter-humaine. 3
Anthrax et Bio-terrorisme

Bactéries présentant un niveau risque 3.

• Culture et aérosolisation de spores faciles.

• Méthode de diffusion – Par voie aérienne

• Poudre contaminée (contamination de surface, enveloppe)

• Potentiel épidémique
– Nul (pas de contamination inter-humaine)

C’est cette voie qui est utilisée dans le cadre du bioterrorisme


(attaque d’anthrax en 2001 aux USA via des lettres contenant
des spores). La DL50 (dose létale capable de tuer 50% des
individus exposés) est estimé à 5000-8000 spores.
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Pouvoir pathogène de Bacillus anthracis

Maladie atteignant les animaux particulièrement les herbivores. Les formes aiguës ou
septicémiques sont classiques chez les équidés et les bovidés. On note une dyspnée,
une accélération du rythme cardiaque, des hémorragies vésicales. La mort intervient en
1 à 3 jours chez les bovins et en 3 à 6 jours chez les équins.

Infection transmissible à l'homme, se présente en 3 formes susceptibles de se


compliquer en méningite ou septicémie.

. La forme cutanée est la plus fréquente, après 2 à 5 jours d'incubation il y a apparition


d'une papule rouge puis d'une vésicule prurigineuse avec un œdème envahissant les
tissus voisins puis laissant place à une escarre noirâtre.

. Le charbon pulmonaire résulte de l'inhalation de spores (chez les travailleur de laine).


Les spores sont phagocytées par les macrophages alvéolaires et transportées dans les
nœuds lymphatiques donnant naissance à des formes végétatives qui se multiplient
rapidement. La forme clinique associe des signes respiratoires, une dyspnée sévère
avec stridor et cyanose s’installe. Sans traitement, le décès survient dans 95% des cas.

. Le charbon d'ingestion ou gastro-intestinal, se traduit par des troubles généraux (fièvre,


état de choc) ensuite des lésions ulcératives sur le tube digestif qui deviennent
hémorragiques (douleurs abdominales, vomissements, diarrhée sanglante) qui
apparaissent après une incubation de 2 à 7 jours. Le taux de mortalité est élevé. 5
Virulence
Bacillus anthracis possède deux facteurs de virulence:
- La capsule, composée uniquement d'acides poly D-glutamique, qui lui permet d’échapper à
la phagocytose.
-La production de deux toxines, composées de trois protéines distinctes : l’antigène protecteur AP,
le facteur œdématogène EF et le facteur létal LF. Ces dernières agissent en synergie avec la
capsule sur la virulence de la bactérie.

B. anthracis héberge 2 plasmides de virulence pXO1 et pXO2.


- Le plasmide pXO1 code 2 toxines LF (lethal Factor) et EF (Edema Factor) et leur transporteur PA
(Protective Antigen).

- Le plasmide pXO2 code pour une capsule qui permet à B. anthracis de résister à la phagocytose
et au complément ce qui va faciliter sa dissémination sanguine des formes végétatives.

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MAPK: protéine kinase
activée par un mitogène

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Après fixation sur le récepteur "tumor endothelium marker 8" (TEM8)/ATR (en violet) de la
membrane cellulaire (en jaune), la molécule native PA (en vert) subit une protéolyse limitée par la
furine, au site consensus R164KKR, en deux polypeptides de 20 kDa (PA20) et 63 kDa (PA63). Les
fragments PA63 peuvent alors s'associer spontanément pour former un heptamère et interagir
avec EF ou LF (en orange). Trois molécules de LF et/ou EF peuvent se fixer par heptamère de
PA63. L'internalisation de ces complexes, permettant de délivrer le facteur létal LF et le facteur
oedématogène EF au sein du cytosol des macrophages à partir des vésicules de l'endosome
précoce, est réalisée via un processus "clathrin-dependent". LF et EF adoptent des stratégies
différentes afin d'exposer leur site catalytique au sein du cytosol : LF est totalement libéré dans le
cytosol; EF reste associé à la membrane endosomiale.Les flèches numérotées avec les bulles de I
à VI indiquent les étapes moléculaires correspondant à une cible thérapeutique potentielle 9
(explications dans la suite du document).
Les toxines jouent un rôle central dans la pathogénie de la maladie du charbon et dans la
dérégulation des fonctions des cellules du système immunitaire

EF est une adénylate cyclase, calcium et calmoduline dépendante, produisant une élévation
de la concentration en AMPc intracellulaire d'où une activation incontrôlée des kinases
AMPc-dépendantes cellulaires. Le cytosquelette d'actine participe activement aux fonctions
de phagocytose et de migration des macrophages et des cellules, induit une
dépolymérisation de l'actine et d'une perte des points d'ancrage des cellules dendritiques.
Inhibition de phagocytose et libération de cytokines

LF est une métalloprotéase à zinc clivant les protéines kinases Mitogen Activated Protein Kinase
Kinases MAPKK responsable du transfert d'informations de l’extérieures à la cellule, ce qui
conduit une dérégulation de la dynamique de l'actine provoquant des regroupements anormaux
d'actine filament.
LT inhibe les capacités phagocytaires des cellules conduisant à la surexpression de cytokines,
augmentation vasculaire, insuffisance respiratoire et insuffisance cardiaque, suivie par le décès.

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Resistance et Vaccination

Sensibilité aux pénicillines mais certaines souches productrices de


pénicillinases, aux carbapénèmes, fluoroquinolones, cyclines, aminosides,
macrolides, rifampicine et vancomycine.

Résistance habituelle aux céphalosporines, triméthoprime et sulfamides.

In vivo traitement curatif : 1ère intention ciprofloxacine, 2ème intention


doxycycline, 3ème intention amoxicilline.

Vaccination : usage vétérinaire essentiellement, utilisation d’une souche


vivante atténuée. vaccins humains à usage restreint.

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Bacillus cereus

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Bactérie tellurique, sporulée, G+ isolée des aliments.

-Responsable de TIAC/toxi infection alimentaire collective

Merci
via la production de 2 toxines majeures
Une toxine diarrhéogène
Une toxine émétisante
-Bactérie pathogène opportuniste ou BPO

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Test d’hémolyse

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B. cereus est pathogène opportuniste et responsable de toxi-infections
alimentaires.

-Infections: introduite dans l’organisme par voie iatrogènes ou d’un


traumatisme.
On note des infections : oculaires (lentilles de contact contaminées),
respiratoires, du système nerveux central (encéphalites et méningites), des
septicémies, des endocardites, des ostéomyélites, des surinfections des plaies,
des infections des prothèses articulaires, des infections locales chez le brûlé.

Des complications gravissimes peuvent survenir : fasciite nécrosante et


gangrène nécrotiques entraînant parfois l'amputation.

-Toxi-infection : Sous estimées car elles sont généralement peu graves. Les
aliments incriminés sont très divers : potages, riz cuisinés, nouilles, légumes,
purées de pomme de terre, aliments déshydratés (poivre, poudre d'œufs, curry
en poudre...), produits laitiers, pain, cookies, viandes, œufs, crevettes,
homards...

Chez l'animal, ce sont les avortements et les mammites qui dominent.


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Facteurs de virulence
Le syndrome émétique a pour agent étiologique une toxine unique, le
syndrome diarrhéique est causé par la combinaison et l’action synergique
de plusieurs toxines et enzymes de dégradation.

* La toxine responsable du syndrome émétique (le céréulide) agit en


provoquant la formation d'un canal ionophore au travers de la membrane.
Le céréulide stimule le nerf vague ou pneumogastrique, cette toxine n’est
détruite ni par la cuisson ni par les enzymes digestives.

•La toxine NHE (Non-Haemolytic Enterotoxin) se présente sous la forme


d’un complexe protéique tripartite comprenant NheA, NheB et NheC,
codées par l’opéron nheABC
* L'entérotoxine HBL (Hémolysine, Binding component et Lytic
component). L'hémolysine BL (ou Hbl ou céréolysine ou Haemolysin I) est
constituée d'une partie B responsable de l'attachement et de deux
composés lytiques, L1 et L2. Elle est hémolytique, dermonécrotique,
augmente la perméabilité des capillaires (diarrhées).

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Le céreulide est extrêmement stable et résiste à une large gamme de pH ainsi qu’à
des hautes températures (121°C pendant 15 min), ce qui lui permet de ne pas être
détruit par l’acide gastrique, par les enzymes protéolytiques du tractus intestinal ainsi
que par la cuisson des aliments.
Le céreulide est un cyclododecadepsipeptide cyclique (12 acides aminés et esters) . Le
céreulide est le produit d’une synthèse peptidique non-ribosomale nrps.

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Le mécanisme par lequel le céreulide cause une nausée est mal déterminé.
Chez la souris, une fois dans le duodénum, le céreulide se fixe au récepteur 5-HT3,
présent notamment au niveau des terminaisons vagales du tube digestif. Cette fixation
entraîne une stimulation du nerf vague afférent et provoque le vomissement. Le
céreulide cause des dommages cellulaires et inhibe l’activité des Natural Killers qui sont
des cellules impliquées dans la réponse immunitaire.

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Entérotoxine Nhe (Non-Hemolytic Enterotoxin)

Se présente sous la forme d’un complexe protéique tripartite comprenant


NheA, NheB et NheC, codées par l’opéron nheABC. Cet opéron est
systématiquement retrouvé chez les souches de B. cereus isolées de TIAC
(Guinebretiere, et al., 2008).

Nhe est capable de former des pores et de perturber l'intégrité de la


membrane plasmique de cellules épithéliales entrainant ainsi une lyse
cellulaire (Haug, et al., 2010). Les trois composants sont indispensables pour
l'activité biologique.

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Nhe entraîne une augmentation de l'afflux d'ions extracellulaires de Ca2 + et du
stress oxydatif, accompagné d'une activation accrue de la kinase 1 régulatrice
du signal d'apoptose (ASK1).
Nhe induit l'expression du domaine de mort associé à Fas (FADD) favorise la
phosphorylation de la protéine kinase activée par un mitogène p38 (p38 MAPK )
et l'activation de la caspase 8.
Les voies dépendantes de la caspase-8 à médiation par ASK1 et Fas-p38 MAPK
sont impliquées dans la mort des cellules provoquée par l'entérotoxine poreuse
Nhe.

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Hémolysine Hbl (céréolysine O ou Haemolysin I) (heat-labile), codée par le gène clo.
Cette famille regroupe les cytolysines se liant au cholestérol des cellules cibles et
causant ainsi la formation de larges pores transmembranaires.

C’est une toxine hémolytique, cytotoxique, dermonécrotique et elle entraine une


augmentation de la perméabilité vasculaire avec établissement du syndrome
diarrhéique.

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Autres facteurs de virulence

* B. cereus sécrète d’autres facteurs qui lui permettent par exemple de contourner le
système immunitaire de l’hôte telle que la métalloprotéase InhA1 impliquée dans
l’échappement aux macrophages ( Guillemet, et al., 2010).

* D’autres facteurs permettent d’adhérer aux tissus ou d’acquérir des nutriments,


comme une protéine de surface permettant l’acquisition du fer (Andersson, et al.,
1998).

* Une protéine remarquable dont le rôle est mal compris dans la pathogenèse est
l’ADP-ribosyltransférase. Elle cible les Rho GTPases des cellules cibles et perturbe le
cytosquelette d’actine (Wilde, et al., 2002, Wilde, et al., 2003).

* B. cereus produit de nombreuses phospholipases, dont la plus importante est la


phospholipase C. Les souches qui produisent cette toxine sont capables de provoquer
in vitro le relargage des enzymes lysosomiales des polynucléaires neutrophiphiles.
Cette activité joue un rôle très important dans la pathogénicité des lésions oculaires.

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Sensibilité aux antibiotiques

La pénicillinothérapie est souvent considérée comme le traitement de choix.

Les souches de Bacillus cereus peuvent produire des bêta-lactamases à large


spectre. Elles présentent une résistantes naturelle au triméthoprime.

Antibiotiques actifs : gentamicine, chloramphénicol, ciprofloxacine, doxycycline,


clindamycine, rifampicine, vancomycine, clarithromycine, l'érythromycine.

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FIN

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