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MCA Adam Ben Nasr

FACULTE DE PHARMACIE DE MONASTIR


2021-2022
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 Homme : contact étroit permanent avec les bactéries
 Homme : 1013 cellules et 1014 bactéries
 Bactéries pathogènes Homme : centaines d’espèces
 Nouveau-né :

 Stérile à la naissance

 Se contamine par les microorganismes de sa mère

 Implantation dans tous les sites accessibles : Peau, sphère ORL,

intestin, urètre et vagin  Persistance toute la vie


 HOMME : fait partie d’un écosystème naturel / lui-même
écosystème pour microorganismes.
 Relations microorganisme et hôte :
- Loin d’être toujours néfastes
- Infections: rare

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1) Symbiose :
Etres vivent en étroite collaboration dans une association
bénéfique aux 2 parties (équilibres flores intestinales/vaginales).
2 partenaires tirent un bénéfice substantiel.
Exp : Certaines bactéries du tube digestif synthétisent in situ Vit K.

2) Parasitisme :
Mode de relation déséquilibré au cours duquel l’un des partenaires
tire un profit certain tandis que l’autre n’en a aucun bénéfice et
peut au contraire, en souffrir.
3) Saprophytisme :
Organisme se nourrit de matières organiques ou végétales en

décomposition dans le milieu extérieur.

Bactérie saprophyte = bactéries de l’environnement bactérie

qui vit et se nourrit dans l’environnement (sol, eaux, surfaces) :

* strictement indépendantes de l’homme

* peuvent être retrouvées transitoirement sur la peau et les

muqueuses
4) Commensalisme :
Organisme se nourrit de matières organiques sur un être vivant
(buccal, intestin…) sans entraîner de troubles chez son hôte.
 Microbiote cutané : 102-105 /cm2 de peau (staphylocoques,
corynébactéries…)
 Colon :1011 germes /g de selles (anaérobies…)
 Buccal :105-106 germes /ml de salive (streptocoques…)

 Effet barrière : s’oppose à l’implantation bactéries pathogènes

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Bactéries pathogènes : provoquent un ensemble de troubles (=
maladie) chez l’Homme infecté . On distingue :
Bactéries pathogènes spécifiques : B.P.S
 Responsables maladies infectieuses cliniquement définie et
physiopathologiquement spécifique chez sujet sain
(déséquilibre relations hôte-bactérie ).
 Traitement approprié :  guérison définitive
Exp : Fièvre typhoïde, diphtérie, tuberculose, syphilis.

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 La bactérie est essentielle mais d’autres facteurs sont
déterminants pour déclencher l’infection :

 Rapports sexuels : syphilis

 Blessure profonde : tétanos

 Ingestion d’eau contaminée: fièvre typhoïde

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 BPS obligatoires : incapables de se multiplier en
dehors d’un foyer infectieux
Exp : gonocoque, syphilis
 BPS facultatives : peuvent se développer dans nature,
sur peau et muqueuses de l’homme et animaux chez
porteurs sains

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Bactéries pathogènes opportunistes : B.P.O.
 Bactéries exprimant un pouvoir pathogène lors de la
déficience de l’hôte : sujets fragilisés, immunodéficients
 Nombreuses espèces de bactéries commensales
deviennent pathogènes chez des malades à terrain fragilisé :
 Malade de réanimation

 Intervention chirurgicale
 Chimiothérapie anticancéreuse …

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 Ces espèces peuvent appartenir au microbiote
commensal ou être des saprophytes → Infections
associées aux soins
◦ Cocci à Gram + : Staphylococcus epidermidis et
infection des prothèses

◦ Bacille à Gram - : Pseudomonas aeruginosa et patient


intubé

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Porteurs sains
Lorsque ces bactéries sont présentes chez un individu en
dehors de tout processus infectieux on parle de porteur
sain.
 Exp:
- 30% des gens: porteurs sains permanents de Staphylococcus
aureus
- 30% des gens: porteurs sains transitoires de Staphylococcus.
aureus

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1.Pouvoir pathogène
- Notion qualitative de la pathogénicité : être capable d’induire ou
non maladie.
- Propriété que possèdent certains germes de provoquer une maladie
résultante de l’action d’un microorganisme sur l’hôte.
- Conditionne le type de maladie,
- Dépend de espèce bactérienne responsable de l'infection
Exp : choléra (agent = Vibrio cholerae) : maladie complètement ≠
méningite à méningocoque.

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2. Virulence :
- Notion quantitative de la Pathogénicité : exemple: fort inoculum
bactérien qui induit simple fièvre ≠ faible inoculum létal.
- Virulence ou pouvoir invasif : capacité de bactérie de se multiplier
rapidement dans l’organisme
- Pour un même pouvoir pathogène, on peut avoir des souches de
virulences différentes
Exp: Shigella dysenteriae et Shigella flexneri → infection =
dysenterie bacillaire, mais pas avec les mêmes doses.
⇒ S. flexneri moins virulente que S.dysenteriae.

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1/ Etapes du processus infectieux

 1ère étape : colonisation = implantation bactéries au


niveau porte d’entrée : adhésion
- Adhésion aux cellules épithéliales muqueuses
(respiratoire, digestive, …) : pili, Fimbriae, adhésines.
Exp : E. coli et infection urinaire haute : fimbriae de type P
- Adhésion au matériel étranger (cathéter, prothèse…)

 2ème étape : invasion → infection localisée (infection


urinaire, pneumonie…)

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 3ème étape possible : dissémination par voie sanguine
(bactériémie) ou lymphatique → localisations IIaires =
métastases septiques (endocardites, ostéites…).
Facteurs de pathogénicité permettant la multiplication
bactérienne :
* Sécrétion de toxines (agissant à distance)
* Production d'enzymes facilite la diffusion des
bactéries :
- collagénases (Clostridium perfringens…)
- hyaluronidase (staphylocoques, streptocoques…)  dissociation
tissu conjonctif
- coagulase (Staphylococcus aureus) → thrombophlébite
- fibrinolysines (Staphylocoques, streptocoques…) → embols
septiques

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Physiopathologie d’une infection à Staphylococcus aureus
2/ Moyens d’échappement aux défenses de l’hôte
 Capsule: enveloppe polysaccharidique externe
 Inhibe l’activation du complément

 Ressemblance avec antigènes du soi  pas synthèse d’Ac


 Exp : acide sialique qui cumule les 2 propriétés
 Présent à la surface des cellules eucaryotes

 Constituant capsule du méningocoque sérotype B

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 Variation antigénique

 Certaines structures antigéniques exposées aux Ac présentent une


grande variabilité

◦ LPS: plusieurs centaines de polysaccharides différents

◦ Protéine M (SGA) > 70 sérotypes différents.

◦ Capsule du pneumocoque: 92 sérotypes différents…

 Pathogènes intracellulaires :

Pour vivre heureux… Vivons cachés… au sein même de l’ennemi !

 Bactéries types: Chlamydia, Rickettsia

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1. Définition des Toxines bactériennes

Toxines : « Poisons » Létaux ou toxiques pour l’organisme

 Action à distance de la bactérie (secrétées) altérant fonction cellulaire

 Peut être responsable à elle seule de «toute» la pathogénicité de la


bactérie

 Pénètre parfois seule dans l’organisme (ingestion alimentaire)

 Effet toxique parfois majeur : létal +++

 Pouvoir toxique ou toxinogène : capacité qu’ont certaines bactéries


de synthétiser des poisons toxiques pour l’homme : les toxines.

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On distingue :
 Toxines protéiques = Exotoxines :protéines extra-cellulaires,
sécrétées ou injectées
 Endotoxines = glucido-lipido-polypeptidiques :
 Liées à la paroi bactérienne des bactéries à Gram négatif.
 Libérées par les bactéries en cours de division ou lysées
(lysozymes).
La production d'une toxine est spécifique d'une espèce bactérienne
qui produit une pathologie qui lui est associée. Exemples :
- Clostridium tetani  toxine tétanique
- Corynebacterium diphteriae  toxine diphtérique

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 Exotoxines: toxines protéiques, thermolabiles, sensibles
aux agents dénaturants physico-chimiques, détruites pour
la plupart par le suc gastrique.
Pouvoir toxique : Toxicité extraordinaire
Dose Minimale Mortelle : µg de protéines /souris :
Toxine diphtérique: 6,25x10-2 ;
Toxine tétanique: 2,2-5 x10-5
Effets biologiques : activité spécifique
Exp : toxine tétanique : Migration vers le SNC.
Relation entre toxine et bactérie
 Diffusent dans le milieu de culture: la filtration
permet la séparation  Exotoxines.
 Libérées en phase exponentielle de croissance. Exp :
toxine diphtérique

 Ou demeurent liées au corps bactérien et ne sont


jamais libérées dans milieu de culture. Exp : toxine
dysentérique

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Toxinogénèse
 La composition du milieu de culture influence la
production de toxine
 Facteurs croissance ≠ Facteurs toxinogénèse

 Nature physicochimique très variée : AA, Fe2+, Zn2+,


pH
 Déterminisme génétique :
◦ Chromosomique : entérotoxine Vibrio cholerae
◦ Plasmidique : entérotoxine E.coli

Les exotoxines jouent un rôle majeur dans l’expression


clinique de certaines maladies infectieuses

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Les toxines A-B
Deux composants:
 Sous-unité B : responsable de l'interaction avec les
cellules de l'hôte
 Sous-unité A :activité enzymatique (toxique).

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 Prototype de toxine à deux composants:
Tétanospasmine de Clostridium tetani
Site de reconnaissance et
1er composant de fixation au neurone
moteur
« chaîne lourde »
S Site impliqué dans la
translocation de la toxine
S
2ème composant
Activité protéolytique
« chaîne légére »

Relié par un pont


disulfure
Inhibition de la fusion des vésicules synaptiques
avec la membrane plasmique  hyperexcatibilité
des neurones moteurs
 Tétanospasmine de Clostridium tetani
◦ Paralysie généralisée : opisthotonos.

◦ Le pouvoir pathogène se résume à cette seule toxine!


→ Développement de moyen efficace de prévention
 Sérum antitétanique

 Vaccination : Anatoxine = protéine immunogène non toxique


 Autres pathogènes secrétant des toxines à 2 composants

◦ Vibrio cholerae (sous unité A dimère et sous unité B


pentamère)
 Sous unité A internalisée dans les cellules épithéliales conduit à
une augmentation d’AMPc qui induit via une protéine kinase une
phosphorylation des canaux ioniques modifiant leur activité 
excrétion massive d’eau déshydratation mort

◦ Corynebacterium diphteriae (diphtérie)


 Toxines formant des pores : Cytolysines ou Hémolysines
Formation de pores conduisant à la lyse cellulaire
Exp : Hémolysine d'Escherichia coli,
Streptolysine O du streptocoque du groupe A : lyse des GR.
 Toxines à activité super antigénique

Toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1)  Libération


massive de cytokines  Choc toxinique fatal en qq heures

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Pouvoir antigénique et toxique – Applications

* Pouvoir immunogène +++


Injectées à un organisme vivant  Ac neutralisants : antitoxine
Complexe Ac-Ag : antitoxine-toxine : précipité : il n’est plus toxique

Sous l’action de la chaleur et du formol: perte du pouvoir toxique tout


en conservant le pouvoir antigénique immunisant  ANATOXINE
( VACCIN )

Exp d’anatoxine : antidiphtérique, antitétanique


Sérothérapie : * Préparation de sérums thérapeutiques par
immunisation du cheval pendant 5 semaines avec l’anatoxine.
* action courte et transitoire

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 Endotoxines : Toxines glucido-lipido-polypeptidiques

Nature Lipolysaccharide (LPS)


Polysaccharide
LPS : lipopolysaccharide (Antigène O)

+ lipide A : Toxicité
Core
+ Polysaccharide : spécificité AgO
Lipide A
(Endotoxine)

Chaînes latérales : sucres de nature et de séquence propres à la bactérie


(Antigènes O); fixées à un noyau central (le noyau ou "core").
Lipide A : support de la toxicité : il ne peut se détacher de la bactérie qu'au
moment de la lyse (endotoxine)

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Propriétés physico-chimiques
Thermostables (100°C, 2h) et alcoolo-stables

Propriétés biologiques
 Fraction protéique : responsable de l’immunogénicité
 Fraction polysacharidique : spécificité antigénique (AgO).
 Fraction lipidique : (lipide A) : support des principales
propriétés pharmacologiques et toxiques
- Effet leucopéniant : à faible dose IV, en qq minutes, 60%
leucocytes disparaissent
- Effet pyrogène : indirect suite à l’action leucopéniante 
libération substances pyrogènes  action centre

hypothalamique thermorégulateur.

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- Effets toxiques :

 Troubles hémodynamiques : hypotension, tachycardie 


collapsus cardiovasculaire  état de choc (choc
endotoxinique)

 Lipide A = activation du macrophage cytokines de


l'inflammation : TNF, IL1 et IL6  activation du
complément, du système de coagulation → Choc septique
 Diarrhée accompagnée d’hémorragie intestinale

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Exotoxines Endotoxines
Relations cellule- Libérées hors cellule Font partie du corps
toxine cellulaire
Origine Gram + BGN
Nature Protéines solubles Complexes glucido-lipido-
polypeptidique (insolubles)
Action de la T°C Thermolabiles Thermostables
Pouvoir toxique Très élevé modéré
Pouvoir antigénique Très élevé Faible
Pouvoir vaccinant Très élevé Faible
Transformation en Oui Non
anatoxines

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 Mieux connaître la pathogénicité des bactéries, pourquoi?
◦ Optimiser diagnostic: virulence peut dépendre de la présence ou
absence d’un seul facteur de pathogénicité au sein d’une même
espèce (exp: recherche du gène codant la shigatoxine dans le
cadre d’un Syndrome Hémolytique et Urémique)
◦ Développer des vaccins: le + svt vis à vis de facteurs de
pathogénicité
◦ Nouvelles cibles/stratégies thérapeutiques: Ttt «anti-
pathogénicité» versus «anti-biotique» = Minimiser les
«dommages collatéraux»= respecter les microbiotes
◦ Progrès en biologie cellulaire et immunologie

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