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Dans le conflit hôte bactérie, il y a deux adversaires : la bactérie caractérisée par son
pouvoir pathogène et l’hôte caractérisé par sa réceptivité ou son pouvoir de défense ;
la bactérie tend à envahir les tissus tandis que l’organisme de l’hôte grâce à un
système complexe de défense réagit pour éliminer ou détruire la bactérie. La maladie
infectieuse résulte donc de la rupture de l’équilibre en faveur de la bactérie.
Dans un même élevage, le microbiote peut être très différent d’un individu à un
autre... Et pour un même animal la composition du microbiote évolue aussi en
fonction de l’âge et de l'alimentation.
Lorsque tout va bien, un état d’équilibre se créé au sein du microbiote, et il va
fonctionner en synergie avec son hôte : c'est l'eubiose.
Lorsqu'il y a un déséquilibre qualitatif et/ou quantitatif du microbiote, cela peut
conduire à divers désordres métaboliques et/ou des pathologies : c'est la dysbiose.
Des animaux élevés sans microbiote sont dits axéniques..
Les bactéries peuvent entretenir des associations complexes avec d’autres organismes.
Ces associations peuvent être répertoriées en :
• Saprophytisme : Forme de nutrition permettant à un organisme d’utiliser des
matières organiques en décomposition.
• Mutualisme : Mode de relation dans lequel la bactérie et l’hôte profitent tous deux
de leur association, exemple : Des bactéries colonisant le rumen des herbivores
permettent la digestion de la cellulose par ces animaux.
• Pathogénicité ou parasitisme :
La pathogénicité est la capacité d’une bactérie de produire une maladie.
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Le parasitisme est une forme de vie d’un organisme aux dépend d’un autre être
vivant.
Une bactérie pathogène est une bactérie qui est nuisible à son hôte et peut provoquer
chez lui une maladie. On distingue 02 types de bactéries pathogènes :
Bactéries pathogènes spécifiques: Bactéries qui entraînent une maladie
cliniquement définie et physio pathologiquement spécifique. Exemples : Salmonella
typhi et fièvre typhoïde, Mycobacterium tuberculosis et tuberculose.
Bactéries pathogènes opportunistes :
Bactéries peuvent devenir pathogènes lorsque les défenses de l’hôte sont affaiblies
(diabète, immunodépression, cancer, ...), mais ne donnent habituellement pas de
maladie chez le sujet sain. Ces bactéries sont souvent des bactéries commensales
(exemple : Enterocoque, Staphylococcus epidermidis) parfois des bactéries
saprophytes de l’environnement (exemple : Pseudomonas).
*Postulats de Koch
Robert Koch a édité des postulats qui sont des critères destinés à établir la relation de
cause à effet liant un microorganisme et une maladie infectieuse.
Le postulat de Koch dit que :
- Le pathogène en question est impliqué dans chaque cas de maladies et absent des
organismes sains.
- La pathogène est isolé de l’organisme malade, identifié et cultivé in vitro.
- L’isolat provoque la même maladie chez un sujet sain.
- Chez ce 2ème sujet, on peut ré-isolé le même pathogène.
Pour déclencher une maladie, les bactéries infectieuses doivent d’abord pénétrer dans
l’organisme et adhérer à un tissu. Des facteurs d’adhésion permettent la fixation des
bactéries à une cellule. Le pouvoir invasif est la capacité de la bactérie à se répandre
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et à se multiplier dans les tissus de l’hôte. Les bactéries peuvent produire des
substances lytiques lui permettant de se disséminer dans les tissus.
Certaines bactéries présentent aussi un pouvoir toxinogène qui est la capacité de
produire des toxines, substances chimiques portant préjudice à l’hôte.
2.1. Définitions:
Pouvoir pathogène : Capacité d’un microbe à transmettre la maladie (Notion
qualitative). Toutes les bactéries sont potentiellement pathogènes. Quand un hôte voit
ses défenses immunitaires affectées, même leurs bactéries commensales peuvent
provoquer des troubles. Ce pouvoir pathogène est déterminé par :
- La capacité du germe à proliférer dans l’organisme de l’hôte : c’est son pouvoir
d’invasion.
- La capacité à produire des toxines qui perturbent des fonctions physiologique
essentielles de l’hôte : c’est son pouvoir toxique.
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La plupart des bactéries utilisent un système de communication, le quorum sensing,
fondé sur la sécrétion et la perception de petites molécules appelées auto-inducteurs
qui leur permettent d’adapter leur comportement en fonction de la taille de la
population. Les bactéries mutualisent ainsi leurs efforts de survie en synchronisant
entre elles la régulation de gènes impliqués notamment dans la virulence, la résistance
aux antimicrobiens ou la formation du biofilm.
Des inhibiteurs chimiques, des anticorps ou encore des enzymes capables d’interférer
avec les auto-inducteurs ont été développés et se sont montrés efficaces pour diminuer
la virulence des bactéries à la fois in vitro et in vivo. Cette stratégie, appelée quorum
quenching, a montré des effets synergiques avec des traitements antibactériens
classiques.
Les biofilms bactériens sont des amas structurés de cellules bactériennes enrobés
d’une matrice polymérique et attachés à une surface. Le biofilm protège les bactéries
et leur permet de survivre dans des conditions environnementales hostiles.
Les bactéries peuvent tout aussi bien adhérer à une surface biotique (cellules de la
muqueuse..) qu’à une surface abiotique (équipement à la ferme, à l’abattoir ou à
l’usine de transformation..)
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Un premier mécanisme de défense des organismes supérieurs contre l’invasion
bactérienne est une limitation drastique du fer libre dans le sang et les tissus. Ce
blocage du fer s’effectue majoritairement par sa fixation sur des protéines qui ont
pour lui une forte affinité, la lactoferrine et la transferrine
3. Envahissement tissulaire
Certaines bactéries peuvent élaborer des enzymes engendrant des lésions tissulaires.
Ainsi les bactéries sont disséminées dans l’organisme infecté.
4. Invasion cellulaire
Étape non obligatoire du processus infectieux : Parmi les bactéries invasives, il existe
des bactéries à multiplication extracellulaire et des bactéries à multiplication
intracellulaire. Certaines bactéries mobiles peuvent évoluer au sein du mucus (qui est
la première ligne de défense) et le traverser.
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cellulaire. A titre d'exemple, il s'agit de l'hémolysine d'Escherichia coli, de la
listériolysine (hémolysine) de Listeria monocytogenes.
c) Toxines bactériennes
Substances biochimiques particulières, élaborées par un micro-organisme.
Une toxine (à très faible dose) exerce, dans l’organisme, des effets toxiques
importants et une action immunogène.
Une intoxination est une infection due à des germes exerçant un pouvoir toxique.
Elle est provoquée par l'ingestion de la toxine, sans qu'il y ait besoin de la présence du
germe.
Une toxi-infection est liée à la diffusion d'une toxine produite par des micro-
organismes se développant dans l'organisme.
L'exotoxine est pathogène et très immunogène pour des doses plus faibles (de l'ordre
du µg/L) qu'une endotoxine (de l'ordre du mg/L).
Pouvoir toxique très élevé, les symptômes des maladies dues à ces exotoxines sont
caractéristiques pour chaque maladie.
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- Toxines pantropes: Donnent des atteintes variées et multiples. Exemple : bacille
diphtérique, toxine diphtérique.
c2) Endotoxines:
Les endotoxines sont des toxines situées dans la membrane externe de certaines
bactéries Gram négatif, de nature lipopolysaccharidique (LPS) et thermostables et qui
ne pourront pas donner d’anatoxines.
Elles ne sont libérées que lors de la lyse de ces bactéries, et peuvent occasionner une
réponse inflammatoire générale démesurée, pouvant entraîner la mort. Si l'endotoxine
parvient à atteindre la circulation sanguine on parle d'une septicémie qui peut
entraîner un choc septique. L’action toxique est due au lipide A.
Leur pouvoir toxique est faible, les symptômes des maladies dues aux endotoxines
sont les diarrhées, fébrilité et vomissements.
Faiblement immunogènes.