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UniversitéBlida 1

Institut des Sciences Vétérinaires


Microbiologie Générale (2e année) 2020 / 2021
Dr AKLOUL K.

IMMUNOLOGIE LES CYTOKINES

La réponse immunitaire est la résultante d'interactions complexes entre plusieurs


types cellulaires qui communiquent entre eux via :
• des molécules de surface via un système ligand-récepteur
• des médiateurs solubles : les cytokines qui représentent un groupe diversifié de
protéines qui agissent en tant que médiateurs entre cellules.

Les molécules de la grande famille des cytokines (= molécules issues des cellules et
agissant sur des cellules) ont portés des noms divers en fonction des cellules
sécrétrices, au cours de l'histoire : Les interleukines sont secrétées par les leucocytes ;
Les lymphokines secrétées par des lymphocytes ; Les monokines produites par des
monocytes ; Les chimiokines qui stimulent le mouvement des leucocytes.

Le domaine d'activitédes cytokines sont


• action sur le Système Immunitaire
• action sur l'hématopoïèse
• action sur la réponse inflammatoire, notamment en pathologie (IL6, IL1, TNF …).
Elles sont alors produites par les macrophages. Ce sont elles qui déclenchent la fièvre,
l'augmentation de la perméabilitévasculaire …

Toutefois, de nombreuses cytokines sont maintenant connues pour être produites par
des cellules autres que les cellules immunitaires et peuvent avoir des effets sur des
cellules hors système immunitaire.
Les cytokines n'appartiennent pas aux molécules spécifiques puisque ce sont toujours
les mêmes qui sont produites quelle que soit la cause.
Elles sont actuellement utilisées en clinique pour moduler la réponse biologique dans
le cadre du traitement de divers troubles.

1. Propriétés générales des cytokines


Les cytokines correspondent àdes glycoprotéines de faible poids moléculaire (entre
8000 et 70000 daltons), comparables aux hormones, qui peuvent être membranaires,
ou sécrétées suite à une stimulation. Elles sont classées suivant l’homologie de
structures. Les cytokines ne sont généralement pas stockées sous forme de protéines
préformées. Elles sont produites selon les besoins des réponses immunitaires. Une
fois synthétisées elles sont rapidement sécrétées.

1. Caractéristiques : Il faut souligner :


 la pluralité d’origine : une cytokine a plusieurs sources (lymphocytes, cellules
épithéliales, macrophages...) ;
 la pléiotropie : une cytokine a plusieurs cibles (ex : IL1 agit sur toute cellule !)
 la redondance : plusieurs cytokines ont mêmes effets ;
 la synergie : une molécule n'agit généralement pas seule ;
 l'antagonisme : certaines molécules s'opposent par leurs effets.

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 les cytokines se régulent entre elles au niveau de la production et de l'action:
Ceci conduit àdes cascades d'évènements avec des régulations positives et
négatives possibles des réactions immunitaires et inflammatoires.

2. Modes de fonctionnement
Les cytokines produites par une cellule véhiculent des messages vers d'autres cellules:
ce sont des molécules "confidentielles" qui occupent un environnement confiné, les
rendant peu intéressantes àdoser dans le sérum.
Elles peuvent avoir une action :
 autocrine : la même cellule produit son interleukine et le récepteur de celle-ci,
la cellule s'autostimule (ex : IL2) ;
 paracrine (ou juxtacrine) : diffusion sur des cellules différentes, voisines;
 endocrine : l'IL-1 peut atteindre l'hypothalamus par cette voie (les cytokines
agissent àdistance).

Les cytokines se lient à des récepteurs spécifiques sur les cellules cibles avec une
haute affinité.

2. Rôles des cytokines les plus courantes


Les cytokines peuvent être regroupées en différentes catégories selon leurs fonctions
ou leur origine mais il est important de se souvenir que comme elles peuvent être
produites par et agir sur de nombreuses cellules, toute tentative de classification se
heurte àdes limitations. Les cytokines sont classées en fonction de leurs principaux
effets biologiques, et non en fonction de leur source ou de leurs cibles.

2.1. Chimiokines
Les chimiokines sont des cytokines chimiotactiques produites par de nombreux types
de leucocytes ainsi que par d'autres types de cellules.
Elles représentent une grande famille de molécules qui agissent pour recruter des
leucocytes sur les sites infectieux et pour jouer un rôle dans la recirculation des
lymphocytes en déterminant quelles cellules vont traverser l'épithélium et où elles
vont être dirigées. Parmi elles, on compte IL-8 qui recrute les polynucléaires
neutrophiles.

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2.2. Tumor Necrosis Factors (TNF)
Les facteurs de nécrose des tumeurs (TNFα ou cachectine, TNFβ ou lymphotoxine)
ont étédécouverts àpartir de leur propriétés cytotoxiques, capables de provoquer la
régression des tumeurs expérimentales
Les TNF sont aussi des facteurs de croissance pour les lymphocytes ou les
fibroblastes, mais ils n’activent pas l’hématopoïèse.

Les TNF sont produits par les macrophages au cours de la réaction inflammatoire.

Le TNF-α est la plus importante des cytokines pro-inflammatoires. Elle agit au niveau
du foie lors d’une infection en induisant la synthèse de molécules de la phase aigue de
l’inflammation, et agit également au niveau de l’endothélium vasculaire en induisant
la synthèse de protéines membranaires qui seront indispensable à la diapédèse des
cellules immunitaires.

Le TNF α ou cachectine est capable de provoquer la nécrose des tissus cancéreux.


Le TNF-α agit également sur l'hypothalamus pour déclencher la fièvre et favorise
également la production des protéines de la phase aiguë.

2.3. Interleukines (IL)


Les interleukines sont des cytokines qui transmettent des signaux entre les différentes
lignées de globules blancs (leucocytes).
Ce sont des glycopeptides homologues d’une masse moléculaire de 17500 Da,
sécrétées par de nombreux types cellulaires au cours de l’initiation du processus
inflammatoire : macrophages, monocytes, lymphocytes, polynucléaires, endothélium,
fibroblastes, kératinocytes, etc...

Certaines interleukines (IL-1α, IL-1β, IL-6, IL-11) ont pour effet de permettre la
synthèse par le foie et les lymphocytes des protéines plasmatiques spécifiques de la
phase aigüe de la réaction inflammatoire (α1-antiprotéase, haptoglobine, protéine C
réactive, sérum amyloïde A) et l’expression de protéines d’adhésion sur la paroi des
capillaires.
D’autres interleukines (IL-3, IL-7) sont des facteurs de croissance pour les lignées de
leucocytes. L’interleukine 2 favorise spécifiquement la multiplication des
lymphocytes T cytotoxiques. L’interleukine 4 au contraire favorise la multiplication
des lymphocytes B et des mastocytes, producteurs d’immunoglobulines
principalement de type IgE. Toutes ces fractions interviennent dans la régulation des
phénomènes d’immunité.
Des interleukines (IL-10, IL-13) ont un effet anti-inflammatoire en inhibant les
activations précédentes.
L’interleukine 8 active la sensibilité chimiotactique des polynucléaires pour induire
les mouvements de phagocytose.

2.4. Facteurs de croissance


Parmi les cytokines, certaines sont des facteurs de croissance intervenant dans la
multiplication des globules rouges (érythropoï étine) ou des plaquettes
(thrombopoïétine).
D’autres interviennent dans la croissance des lignées de globules blancs : colony
stimulating factors. Le CSF-1 est impliquédans le développement des cancers.

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Le LIF (leukemia inhibitory factor) est produit par les leucocytes et exerce un effet
inhibiteur sur le développement des leucémies.

Le SCF (stem cell factor) est un facteur de croissance qui intervient au niveau de la
multiplication des cellules souches de la moelle osseuse.

2.5. Interférons
Les interférons sont des cytokines dont la production est induite suite àune infection
virale, une infection bactérienne, une infection parasitaire ou àla présence de cellule
tumorales, et ceci en réponse à la présence d’acide nucléique étranger à l’organisme.
Ce sont des protéines fabriquées par une cellule infestée par un virus et qui protègent
cette lignée cellulaire contre une pénétration virale par le même virus ou un autre
virus ("signal de détresse")

Ils ont pour action principale d’interférer avec la réplication virale, mais ils ont
également une action antibactérienne, antiproliférative et d’activation d’autres cellules
immunitaire telles que les cellules NK, les macrophages et les lymphocytes.

On distingue deux groupes d’interférons suivant les récepteurs qu’ils activent :

 Les interférons de type 1 prennent en compte les interférons α et


interférons β et jouent un rôle dans la réponse immunitaire innée.
Les interférons de type I (IFN-α et IFN-β) sont produits par de nombreux
types cellulaires et agissent en inhibant la réplication virale dans les cellules
infectées. Ils augmentent également l'expression des molécules du CMH de
classe I sur les cellules ce qui les rend plus sensibles àla destruction par les
CTL. Les interférons de type I activent également les cellules NK.
 Les interférons de type 2 prennent en compte les interférons γ qui sont
produit uniquement par les cellules immunitaires (LB, LT, cellules NKT) lors
de la réaction immunitaire adaptative. Ils ont différents rôles plus ou moins
direct au sein de l’organisme : protection contre les infections virales,
stimulation de l’activité phagocytaire des macrophages, stimulation de la
maturation des LT et LB, augmentation de l’expression des molécules des
complexes majeurs d’histocompatibilités I et II par les macrophages,
activation des polynucléaires neutrophiles et des cellules NK…

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