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Thème 3-B : L’immunité innée

Comment expliquer l’apparition des symptômes suite à une infection?

L’immunité innée regroupe l’ensemble des mécanismes, des cellules et des molécules qui participent à la première
ligne de réponse de l’organisme face à l’infection d’un tissu par un agent pathogène.

1-Les caractéristiques de la réaction inflammatoire aigue

Lors de situations variées telles que contamination par un agent infectieux, lésion tissulaire, cancérisation cellulaire,
traumatisme, des mécanismes intervenant en moins de 24 heures se mettent en place: c’est la réaction
inflammatoire aiguë.
Quelle que soit l’origine de son déclenchement, cette réaction innée se manifeste toujours par quatre signes
cliniques au niveau du site de l’inflammation: rougeur, chaleur, gonflement et douleur
-Une vasodilatation des vaisseaux ainsi qu’un afflux sanguin expliquent la rougeur ainsi que la sensation de chaleur.
-Le gonflement traduit une sortie de plasma sanguin dans les tissus.
- La stimulation de nocicepteurs, des récepteurs sensoriels, est responsable de la douleur.

Dès la naissance, sans apprentissage préalable apparaissent localement ces symptômes stéréotypés de la réaction
inflammatoire.
L’observation de tissus présentant une réaction inflammatoire indique une augmentation de certains types de
leucocytes. Une augmentation de la concentration sanguine de monocytes et de granulocytes est observée, ainsi que
leur migration vers le tissu lésé. Sur le site tissulaire, on note une accumulation cellules sentinelles (cellules,
dendritiques, granulocytes, de mastocytes et macrophages). Granulocytes et macrophages sont des cellules
phagocytaires.

2-L’initiation de la réaction inflammatoire aigue

Les cellules sentinelles modifient leur comportement quand elles rencontrent des agents infectieux. Elles possèdent
des récepteurs : PRR (Pattern Recognition Receptors), capables de reconnaître des motifs moléculaires communs à
de nombreux organismes. Ces mécanismes de reconnaissance des agents infectieux sont non spécifiques.
Les éléments étrangers possèdent également des motifs (PAMP) qui peuvent être des éléments de la membrane
plasmique ou de la paroi de champignons et de bactéries mais aussi des éléments du génome (ARN) de virus. À la
suite de cette reconnaissance, les cellules dendritiques et les autres cellules sentinelles sécrètent dans les tissus des
médiateurs chimiques de l’inflammation.
Les cellules sentinelles possèdent aussi des récepteurs aux signaux de danger émis lorsque nos tissus subissent un
stress (dommage cellulaire, présence de cellules tumorales).

Les récepteurs de l’immunité innée s’observent chez de nombreux animaux. La comparaison des séquences d’acides
aminés des récepteurs de phagocytes de ces organismes met en évidence des similitudes. Ces similitudes traduisent
une forte conservation de ces récepteurs et des mécanismes associés au cours de l’évolution

3-Organisation de la réponse immunitaire par les médiateurs de l’inflammation

Les cellules sentinelles activées par un signal de danger (activation des récepteurs) sécrètent des médiateurs
chimiques de l’inflammation à l’origine des manifestations de la réaction inflammatoire.

La libération de différents médiateurs chimiques (histamine, cytokines, chimiokines, prostaglandines) par les cellules
sentinelles conduit à
*provoquer une vasodilatation des vaisseaux sanguins de la zone lésée qui se traduit par une rougeur,
chaleur
*accroître la perméabilité des vaisseaux sanguins et déterminer la sortie du plasma conduisant à un œdème
(histamine)
*recruter les cellules immunitaires du sang. Ces dernières quittent les vaisseaux sanguins pour se rendre sur
le lieu de l’infection. Le mécanisme de sortie s’appelle la diapédèse. Cytokines, interleukines
*activer les nocicepteurs, récepteurs générant un message nerveux provoquant une sensation douloureuse.
Les prostaglandines Impliqués dans la vasodilatation, augmentent la sensibilité aux stimuli douloureux.
Ces molécules inflammatoires activent les cellules de l’immunité innée et leur migration est orientée vers la zone
d’émission des signaux de danger où elles finissent par s’accumuler.
4-L’élimination des agents infectieux

Les granulocytes et les macrophages qui ont reconnu l’agent infectieux ou antigène s’opposent à sa multiplication
grâce à la phagocytose. Il s’agit d’un mécanisme qui permet d’éliminer la particule reconnue, en quatre étapes:
-l’adhésion de la cellule phagocytaire au pathogène,
-l’ingestion par endocytose dans une vésicule cytoplasmique nommée le phagosome
-la digestion par des enzymes lytiques contenus dans des vésicules appelées lysosomes
-l’élimination des déchets par exocytose
Ce mécanisme de phagocytose a été très conservé au cours de l’évolution.

Si l’infection persiste malgré les divers mécanismes mis en place, des traitements anti-inflammatoires peuvent être
appliqués afin d’aider l’organisme à contrôler l’inflammation.
Deux catégories de médicaments anti-inflammatoires sont fréquemment utilisées :
les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’aspirine ou l’ibuprofène,
les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) tels que les corticoïdes.
Ces molécules agissent sur les enzymes nécessaires au fonctionnement de la chaîne de synthèse des
prostaglandines: vasodilatation, douleurs, fièvre sont contrôlées sans empêcher le déroulement de la réaction
inflammatoire.

Si les mécanismes innés ne suffisent pas à l’élimination complète de l’agent infectieux, les cellules dendritiques
migrent vers le ganglion lymphatique le plus proche du lieu de l’inflammation.
À l’issue de la phagocytose, un fragment peptique, ou antigène, du microorganisme est associé aux molécules du
CMH (Complexe Majeur d’Histocompatibilité) à la surface de la cellule dendritique devenue une cellule présentatrice
d’antigène (CPA). Dans le ganglion lymphatique, les lymphocytes T entrent en contact avec les cellules dendritiques
par association avec le complexe CMH/Antigène: une nouvelle phase de la réponse immunitaire peut débuter : la
réponse adaptative.

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