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THEME IMMUNOLOGIE I/ La résistance des bactéries aux antibiotiques

Les micro-organismes sont des êtres vivants de taille microscopique. Il en existe des milliers
d’espèces différentes dans notre environnement. Si certains ont un fort pouvoir pathogène pour
l’homme, la plupart d’entre eux sont indispensables à sa survie ainsi qu’au bon fonctionnement de
la planète (équilibre atmosphérique, purification des eaux, fertilisation des sols…).
Si la plupart des espèces sont inoffensives pour l’homme, certaines sont plus ou moins
pathogènes, on parle alors d’agents infectieux.
En 1848, Semmelweis,
confronté aux décès
fréquents des femmes suite à
l’accouchement, tente de
mettre en place les
premières règles d’hygiène
au sein de son hôpital.

Critiqué et désavoué par ses


pairs, il finira interné, rendu
fou par la persistance des
morts malgré l’efficacité
prouvée de ses
recommandations

Un organisme est dit pathogène strict lorsqu’il provoque une maladie chez un hôte dont les
défenses immunitaires sont normales :
• Bactéries
• Virus
• Champignons
• Parasites (protozoaires, vers…)

Certains pathogènes sont dits opportunistes car ils ne vont se révéler néfastes qu’en cas de faiblesse
immunitaire
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1. Les bactéries

a) Les bactéries sont des


procaryotes, constituées d’une seule
cellule, elles sont dépourvues de
noyau et d’organites.

L’ADN est libre dans le cytoplasme (un


chromosome circulaire + plasmide) et
transcription et traduction sont
assurées dans le cytoplasme.

Pour la plupart d'entre elles entre 0,5 et


5 micromètres. Les bactéries ne sont
donc visibles qu'avec un microscope.

Elles peuvent présenter des formes très


différentes :
• Sphériques, isolées : les
coques, en chainette, les
streptocoques ; en amas :
les staphylocoques.

• D’autres en bâtonnets : ce
sont les bacilles

• En forme de spirale : ce
sont les spirilles (si elles
sont rigides) ou les
spirochètes (si elles sont
souples).

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b) Les bactéries se reproduisent par division cellulaire conforme (mitose) qui conserve donc
le patrimoine génétique

Cependant une diversité génétique peut apparaître (doc. f, g page 357)


• Par mutation spontanée (ou induite ß agents mutagènes)
• Par recombinaison génétique : transfert de gènes entre bactéries (a)
• Par transfert de gènes présents dans l’environnement (b)
• Suite à une infection par un virus des bactéries ©

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c) Le pouvoir pathogène des bactéries

Une fois installé dans l'organisme, le microbe va pouvoir exercer son action pathogène et
provoquer une infection. Le pouvoir pathogène d'une bactérie est son pouvoir à créer des troubles
dans l'organisme qui l'abrite.
Chez les bactéries, on distingue deux grands modes d'action :
- Les bactéries (streptocoques par exemple) se multiplient et envahissent l'organisme : c'est une
septicémie ou infection généralisée, souvent mortelle ;
- Cette multiplication peut se faire à l'intérieur d'une cellule (multiplication intracellulaire)
- À l'extérieur d'une cellule (multiplication extracellulaire). Ce sont en général des bactéries
à multiplication extracellulaire qui sont à l'origine des inflammations. Celles-ci constituent
en fait une défense du corps contre les bactéries
- Les bactéries (bacilles tétaniques par exemple) restent localisées près du point d'entrée dans
l'organisme et sécrètent des toxines (« poison ») responsables des symptômes de la maladie : c'est
une toxémie.

Mais c'est principalement à la libération de toxines qu'est dû le pouvoir pathogène. Les toxines
peuvent avoir des effets à une certaine distance de la muqueuse de la porte d'entrée. Notons qu'il
existe des cas où seule la toxine est pathogène, indépendamment de la multiplication bactérienne.

2. Lutter contre les bactéries : les antibiotiques

Les antibiotiques sont des molécules d'origine naturelle ou de synthèse à action spécifiquement
antibactérienne et qui agissent à faible dose. Ils sont sans effet sur les virus ou les champignons.

• Un médecin français, Ernest Duchesne, a publié en 1897 une thèse de médecine intitulée
Contribution à l’étude de la concurrence vitale chez les micro-organismes : antagonisme entre les
moisissures et les microbes où il étudie en particulier l'interaction entre Escherichia coli et Penicillium
glaucum. Bien qu'il soit le précurseur de la thérapie au moyen des antibiotiques, et, en particulier,
de la pénicilline, ses travaux sombrent dans l'oubli.
• Le premier antibiotique, la pénicilline, a été découvert en 1928 par Alexander Fleming chez
le champignon Penicillium notatum. (page 353)

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La pénicilline a été ensuite produite industriellement à partir de 1944 et a rapidement permis de
vaincre de graves infections.
Les antibiotiques ont ainsi fait progresser l'espérance de vie de plus de 10 ans, soit plus qu'aucun
autre médicament à tel point qu'ils ont rapidement été considérés comme des "médicaments
miracles». L'efficacité des antibiotiques a conduit à développer leur usage non thérapeutique (en
médecine vétérinaire, comme additifs dans l'alimentation animale ou dans le traitement des
maladies bactériennes des plantes).
a) Chaque famille d'antibiotiques se fixe sur une cible spécifique et bloque une étape
essentielle du développement de la bactérie :

• Synthèse de la paroi 1 :
(pénicillines, céphalosporine),
• Synthèse de la membrane 2 :
(polymixines),
• Synthèse des protéines par les
ribosomes 3 : (streptomycine,
chloramphénicol, tétracyclines).
• Synthèse de l'ADN 4 :
(quinolones),
• Autres mécanismes 5

ß Avant et après un traitement à la pénicilline

La pénicilline appartient à la famille des ß


lactamines qui inhibent la mise en place de la
paroi bactérienne au cours de la division
cellulaire.
La mauvaise mise en place de la paroi entraîne la
destruction de la cellule (doc. 2c, d page 357)

Cependant les différents antibiotiques agissent de façon spécifique sur des bactéries données on
peut le déterminer grâce à des antibiogrammes

• Antibiogramme, le principe : On utilise une boîte de Pétri dans laquelle on coule de la


gélose nutritive. On fait ensuite un étalement bactérien. On dépose sur la gélose des pastilles
contenant chacune un antibiotique à une concentration précise.
L’antibiotique va diffuser dans toutes les directions. S’il est efficace il va empêcher, inhiber, le
développement bactérien à auréole autour de la pastille (page 356)
Résultats

Les zones d’inhibitions témoignent de l’efficacité de


l’antibiotique : plus le diamètre de l’auréole est grand plus il est
efficace
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Si, naturellement les antibiotiques agissent de façon ciblée sur certaines bactéries, dès l’utilisation
de ceux-ci dans les années 50, on observe des phénomènes de résistance : certaines bactéries
perdent leur sensibilité à un antibiotique qui n’a plus aucun effet sur elles !
3. La résistance aux antibiotiques
Les bactéries résistantes provoquent chez l’homme ou l’animal des infections plus difficiles à
traiter que celles dues à des bactéries non résistantes (aussi dites bactéries « sensibles »).
Des bactéries peuvent être résistantes à un ou à plusieurs antibiotiques on parle alors de
bactéries multirésistantes ou BMR.
Dans des cas extrêmes, heureusement encore très rares, une bactérie peut être résistante à tous les
antibiotiques utilisables chez l'homme. Elle est dite alors pan-résistante et peut entrainer un échec
thérapeutique.

a) Les bactéries acquièrent de nouvelles propriétés

On voit bien une augmentation constante de la


capacité de ces bactéries des bactéries à produire de
nouvelles protéines qui dégradent les antibiotiques,
et ce d’autant plus que les personnes ont voyagé à
l’étranger.
Les protéines étant codées par des gènes on ne peut
que faire l’hypothèse d’une origine génétique.

De nombreuses protéines peuvent être responsables


de l’antibiorésistance, contrecarrant l’action de ceux-
ci, détruisant, expulsant ou inactivant l’antibiotique.

On parle de résistance quand une bactérie est


capable de se multiplier malgré la présence d’un
antibiotique.
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b) Une sélection naturelle de mutations de résistance
Nous savons que les bactéries peuvent muter de façon spontanée mais l'acquisition de la
résistance par mutation est un phénomène rare, de l'ordre d'une bactérie sur un milliard par
contre elles ont la capacité à s'échanger des gènes. Ces échanges sont particulièrement
problématiques dans le cas de la résistance aux antibiotiques. En effet si les gènes de résistance
peuvent s'échanger à très haute fréquence, jusqu'à une bactérie sur 100.

Donc la présence d’antibiotique dans l’environnement sélectionne les bactéries résistances qui
vont se multiplier et transmettre leurs gènes de résistance par les mécanismes de transfert
génétique. (doc. page 358)

c) On peut corréler l’augmentation des


antibiotiques dans l’environnement et la
résistance (doc. page 359)
L’usage généralisé d’antibiotiques, prescription,
élevage, agriculture… provoque la génération de
gradients de concentration chez l’homme, le bétail et
l’environnement. Les gènes sont facilement
transférés entre les différentes espèces, dans les
différents compartiments ;
En conséquence, les bactéries sont fréquemment
exposées à des concentrations non-létales et des
preuves récentes suggèrent que cette situation a un
rôle important dans l’évolution de résistance aux
antibiotiques.
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L’apparition de bactéries résistantes ou multirésistantes constitue un important problème de santé
publique car le nombre de familles d’antibiotiques disponibles est limité. (Et leur effet est
spécifique des variétés bactériennes)

d) Un problème de santé majeur

L’antibiorésistance est identifiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l'une des
menaces les plus sérieuses pour la santé publique.
Deux principales stratégies doivent être associées pour lutter contre l’antibiorésistance : d’une
part,
• Prévenir les infections et limiter la transmission des bactéries et des gènes de résistance
et, d'autre part,
• Utiliser les antibiotiques à bon escient (ceux qu’il faut, quand il faut).

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Comment noter organisme lutte-t-il, naturellement contre les pathogènes ?

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