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UAA 5 : L’organisme se protège !!!

(Système immunitaire)
Les mots en gras sont à connaître et à utiliser au contrôle pour expliquer un
phénomène.
Les « INFO » sont facultatives, elles ne sont pas à connaître.

Module 1 : À la découverte des agresseurs de l’organisme


1. Les microorganismes pathogènes
Les organismes pathogènes sont des organismes qui provoque des maladies.

2. Comparaison de deux microorganismes pathogènes


 Les virus

A : La structure des virus


Tous les virus possèdent la même structure de base : une molécule d'ADN ou d'ARN (contenant les
informations génétiques du virus) protégée par une structure composée de protéines appelée
capside.

Certains virus possèdent en plus une enveloppe (bicouche de lipides) contenant des protéines de
surface spécifiques. On parle alors de virus enveloppé.

Il existe de nombreux virus différents. Chaque virus particulier ne peut infecter qu’un nombre limité
d'espèces hôtes. Par exemple, un virus qui infecte les bactéries ne peut à priori pas infecter une
cellule humaine ou végétale. Quand ils attaquent un organisme pluricellulaire(multicellulaire), les
virus vont également cibler un type de cellules. Certains virus peuvent également rester dormants
pendant des années jusqu'à un signal ou un événement qui déclenche leur multiplication.

INFO : Le virus de la rage va, par exemple, se développer dans les neurones et celui de l'hépatite B se
multiplier dans les cellules du foie.

Un virus ne peut infecter qu’un nombre restreint de cellules hôtes car il y a un système de
reconnaissance entre les protéines de surfaces du virus et les récepteurs membranaires de la cellule
hôtes.

B : La multiplication des virus


Bien qu'il existe différents types de virus et donc différentes méthodes d'infection d'une cellule hôte,
le schéma ci-dessous décrit de manière générale la multiplication d'un virus enveloppé.

Les différentes étapes dans l'infection :

1. Attachement du virus grâce à ses protéines de surface sur les récepteurs membranaires
spécifiques de la cellule hôte (système « clé-serrure »)

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2. Pénétration soit sous forme d'endocytose (la membrane de la cellule entoure complétement
le virus et le fait rentrer à l'intérieur) soit sous une autre forme de pénétration (fusion de
l'enveloppe du virus avec celle de la cellule libérant la capside)

3. Décapsidation : le matériel génétique du virus est libéré de la capside et pénètre dans le


noyau (si cellule eucaryote).

4. Réplication ou copie du matériel génétique viral : intégration du matériel génétique viral à


l'ADN de la cellule hôte. De cette manière, la cellule exécute les ordres contenus dans le
matériel génétique viral et produit de nombreuses copies des molécules d'ADN ou d'ARN.

5. Fabrication des protéines virales et assemblage avec le matériel génétique du virus afin de
former de nouveaux virus.

6. Libération des virus par bourgeonnement à partir de l'enveloppe plasmique. Les virus vont
aller infecter de nouvelles cellules hôtes.

C : Le mode d’action des virus


Les virus représentent un danger pour la santé car la sortie des nouveaux virus va entraîner la
lyse(mort) de la cellule. La cellule ne fait plus son travail car elle se concentre sur la production de
nouveaux virus.

 Les bactéries
A : La structure des bacteries
Les bactéries sont des organismes unicellulaires.
Ayant peu d'organites, elles possèdent néanmoins des ribosomes qui leur permettent de synthétiser
des protéines. Entourant leur cytoplasme, elle possède une paroi cellulaire dont dépend la forme de
la bactérie. Leur mode de déplacement est très divers. Certaines bactéries sont mobiles car elles
possèdent un ou plusieurs flagelles.
D'autres peuvent également présenter une capsule, sorte de gaine très épaisse qui entoure leur paroi
cellulaire. Certaines bactéries peuvent posséder un plasmide qui est une molécule d'ADN circulaire
différente de l'ADN de la bactérie.

Bien que ce soit trop simplifié, il est


utile de diviser les bactéries en fonction
de leurs formes : en
bâtonnets(bacilles), en coques et en
spirales(spirille)

B : La multiplication des bacteries


Les bactéries se multiplient par division cellulaire. Ce processus de division est appelé la scissiparité.

En se divisant en deux, les bactéries forment de véritables colonies de clones qui se reproduisent et
s'accrochent au niveau de la racine de nos cheveux, à la commissure de nos lèvres et de nos yeux...
En fait, notre corps abrite beaucoup plus de bactéries qu'il ne possède de cellules. Le temps entre
deux divisions est propre à chaque espèce. INFO : Dans les conditions optimales, la bactérie

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Escherichia coli, hôte de notre intestin, peut se diviser toutes les 20 minutes en moyenne. Une
bactérie peut ainsi engendrer un milliard de descendants en une dizaine d'heures.

Heureusement, l'immense majorité des bactéries sont inoffensives, voire même bénéfiques pour le
corps humain.

Les différentes étapes de la scissiparité.

1. Élongation de la cellule et dédoublement du matériel génétique de la bactérie

2. Formation du sceptum : cloison constituée d’une nouvelle membrane et une nouvelle paroi
pour chaque future bactérie

3. Séparation et croissance des bactéries

C : Mode d’action des bactéries pathogène


Chez les bactéries pathogènes on distingue 2 grands modes d’action : la bactériémie et la toxémie.

La bactériémie
La bactériémie indique la présence de bactéries dans le sang.
Une bactériémie peut avoir comme conséquence une septicémie où des bactéries vont atteindre
d'autres organes dans lesquels elles vont se multiplier et produire des toxines entrainant leur
dysfonctionnement. Cela peut amener à une infection généralisée, souvent mortelle.
Ex : les streptocoques

Étape de la bactériémie :
1. Entrée des bactéries dans le corps
2. Circulation des bactéries dans le sang
3. Sorties des bactéries des vaisseaux sanguins dans les organes ciblés
4. Multiplication des bactéries dans les organes infectés

La toxémie
La toxémie est une infection où des toxines circulent dans le sang vont cibler certains organes
entraînant les symptômes de la maladie mais sans présence de bactéries dans le sang.

La sceptiscemie
La sceptiscemie est une infection, dues à la bactériémie où les bactéries se retrouvent dans la
circulation sanguine et se multiplient dans différents organes libérant des toxines provoquant ainsi
une infection généralisée.

Organismes Organisation Taille Méthode Mode d’action Localisation

3
unicellulaire cellulaire de dans
s/ multiplicati l’organisme
pluricellulair on
es
Virus Pas un -Matériel + 100 Nécessite Le virus tue la cellule Dans la cellule
organisme génétique nm= une cellule hôte lors de la sortie hôte, dans les
car pas de (ADN, ARN) 100. hôte de nouveaux virus. fluides corporels
−9
reproduction -Capside 10 m et dans le sang.
-Membrane

Bactérie Organisme - De 0,5 Par la -Le virus libère des Dans les fluides
unicellulaire Chromosome μm a scissiparité toxines corporels entre
-Ribosome 5 μm -Dysfonctionnement les cellules
-Procaryote μm = des organes par (dans le liquide
−6
-Paroi 10 m production de interstitiel)
bactérienne toxines
Les bactéries ne
rentrent
généralement
pas dans les
cellules
Tableau de synthèse : virus vs bactéries

3. Les organismes non pathogènes


A : Le microbiote intestinal
Le microbiote intestinal est l’ensemble des bactéries présentes dans les tubes digestifs. Il dépend de
ce que l’on mange et de la mère à l’accouchement. Il évite que les microorganismes pathogènes ne
contaminent notre intestin et il permet la décomposition des fibres alimentaires et les glucides. Il a
un rôle dans l’activation du système immunitaire. Les facteurs suivants peuvent diminuer la diversité
de notre microbiote intestinal : les antibiotiques, le stress, la fatigue et la mauvaise alimentation.

B : La phagothérapie
La phagothérapie c’est injecter au patient des virus, présent naturellement dans la nature, qui vont
cibler certaines bactéries pathogènes.
Les avantages de la phagothérapie sont un traitement court, moins onéreux que les antibiotiques
ainsi qu’avec moins d’effets secondaires.
Ils n’utilisent pas ce traitement en Belgique car il n’est pas possible de breveter, donc d’avoir le
monopole, un virus présent dans la nature.

Module 2 : Les acteurs du système immunitaire


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Introduction
Pour les microorganismes pathogènes comme les virus, les bactéries, ..., le milieu interne d'un animal
est un habitat presque idéal : il offre une source de nourriture abondante et des conditions propices
à la croissance et à la reproduction. Du point de vue d'un virus, comme celui du rhume ou de la
grippe, nous sommes donc des hôtes rêvés !
Heureusement, notre système immunitaire veille, et la plupart du temps, élimine les envahisseurs
pathogènes. Le système immunitaire se compose des globules blancs, cellules patrouillant sans
relâche dans le corps et d'organes responsables de leur formation et leur stockage.

1. Les cellules du système immunitaire


A : Réactivation des acquis
Le sang est composé de plasma, globules blanc (leucocytes), plaquettes (thrombocytes), globules
rouges (hématies)

B : Gros plan sur les globules blancs, nos cellules immunitaires !


Le rôle général des leucocytes est de combattre les organismes pathogènes qui pénètre dans notre
corps donc quand dans le sang il y a un taux trop élevé de leucocytes cela signifie que le corps
combat une infection.

Les globules blancs (ou leucocytes) sont les cellules qui vont défendre le corps contre les organismes
pathogènes. En voici 3 grandes familles :

Les lymphocytes (7 à 15 μm) se caractérisent par un noyau rond qui occupe pratiquement tout le
cytoplasme. Elles permettent une défense ciblée contre un agresseur en particulier. Il en existe deux
types principaux : les lymphocytes B et les lymphocytes T.

Les granulocytes (10 à 15 μm) possèdent un cytoplasme avec des granulations, d'où leur nom. Ces
cellules présentent un noyau de forme irrégulière, formé de plusieurs lobes. Les granulocytes
interviennent de manière identique quel que soit l'agresseur. Ils patrouillent dans le sang et sont
capables de quitter les vaisseaux sanguins afin de gagner les tissus infectés.

Les monocytes (15 à 30 μm) sont les plus grandes cellules du sang. Leur noyau est volumineux et en
forme de fer à cheval. Ils interviennent également de manière identique quel que soit l'agresseur et
peuvent quitter les vaisseaux sanguins afin de gagner les tissus cibles. Une fois sortis des vaisseaux
sanguins, les monocytes se transforment en macrophages (qui digèrent les pathogènes).

C : Synthèse sur les cellules du sang Fonctions principales

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Coagulation
Plaquettes Thrombocyte sanguine
s
Transport du CO2
Globules rouges Hématies
et O2

Cellules du sang
Granulocytes Défense non ciblée
contre tous les
envahisseurs
Leucocytes Monocytes

Défense ciblée
Lymphocytes contre un
envahisseur
spécifique

2. Tissus et organes du système immunitaire


A : Liquide interstitiel, lymphe et système lymphatique
Plasma (dans les vaisseaux sanguin) = Liquide interstitiel (entre les cellules du corps) =
Lymphe/Liquide lymphatique (dans les vaisseaux lymphatique)

Composition du Composition de la
sang lymphe
Eau Eau
Substances Substances
nutritives et vitales nutritives et vitales
Hématies Aucune
(Lymphocytes), Lymphocytes,
monocytes et monocytes et
granulocytes granulocytes
Anticorps Anticorps

Les cellules constituant nos tissus et organes ne sont pas « collées » les unes aux autres mais
baignent dans un liquide appelé le liquide interstitiel. Ce liquide est formé à partir de plasma qui sort
continuellement des vaisseaux sanguins. Tout le liquide interstitiel ne retourne pas dans les vaisseaux
sanguins. L'excès de liquide interstitiel est recueilli par un autre système de vaisseaux appelés
vaisseaux lymphatiques. Ils évitent ainsi que les tissus ne gonflent à cause d’un surplus de fluide. Dès
qu'il entre dans les vaisseaux lymphatiques, le liquide interstitiel prend le nom de lymphe. Le
système lymphatique est ainsi constitué d'un vaste réseau de vaisseaux lymphatiques qui parcourt
tout le corps afin de récupérer partout le liquide interstitiel.
Dans les vaisseaux lymphatiques, la lymphe circule dans une seule direction en passant par des
renflements, les ganglions lymphatiques.

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Ces ganglions lymphatiques renferment des leucocytes qui vont éliminer les éventuels
microorganismes présents et ainsi nettoyer la lymphe. Une fois nettoyée, la lymphe est ramenée dans
la circulation sanguine via la veine sous-clavière gauche (près des épaules).
INFO : Tous les jours, le système lymphatique draine et nettoie ainsi 3 litres de lymphe.

La lymphe est un liquide incolore car elle est constituée de plasma et non pas d’hématies qui ne
peuvent pas passer les vaisseaux sanguins.
La lymphe est plus pauvre en nutriments mais plus riche en déchet car le liquide interstitiel apporte
les nutriments et l’oxygène nécessaire à la vie des cellules et ils récupèrent leurs déchets. Une fois
dans les vaisseaux lymphatiques il est donc plus pauvre en nutriments.
Le liquide interstitiel garde une composition quasi constante car le plasma sort en permanence des
vaisseaux sanguins et liquide interstitiel retourne constamment dans les vaisseaux sanguins ou les
vaisseaux lymphatiques, il est donc tout le temps renouvelé.
La lymphe transporte des globules blancs qui pourront ainsi atteindre rapidement les lieux de
l’infection.

B : Les organes et tissus lymphatiques

Ganglions lymphatiques
-Lieu de stockage et activation des Thymus
globules blancs -Lieu de maturation
des lymphocytes T
Vaisseau lymphatique
-Vehiculer les globules blancs
-Drainer et renvoyer l’excès de Rate
liquide interstitiel -Lieu de stockage et activation
des globules blanc

Moelle osseuse
-Lieu de formation des cellules
sanguines
-Lieu de maturation des
lymphocytes B

En jaune les organes lymphoïde primaire = lieux de production et de maturation des leucocytes
En bleu les organes lymphoïde secondaire = lieux de stockage de certains globules blanc (LB et LT), de
leur activation et de leurs multiplications en cas d’infection

Les lymphocytes B et T naissent tous deux dans la moelle osseuse, mais seuls les lymphocytes B y
achèvent leur maturation (« B » comme « bone marrow », moelle osseuse en anglais) tandis que les

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lymphocytes T migrent vers le thymus pour y être maturés (« T » comme « thymus »). Cette
maturation consiste à devenir immunocompétents c'est à dire capables de défendre l'organisme.
Une fois leur maturation terminée, les lymphocytes B et T migrent dans les organes lymphoïdes
secondaires (les ganglions lymphatiques, les amygdales, ...) où la réponse immunitaire adaptative
sera engagée.

3. Reconnaissance du « soi » par le système immunitaire


Les globules blancs doivent être capables de faire la différence entre les cellules de l'organisme, c'est-
à-dire le « SOl » et les éléments qui lui sont étrangers, le «NON-SOI» (microorganismes pathogenes,
cellules infectées,...). Le système immunitaire assure ainsi les mécanismes de défense de l'organisme
contre les différents agresseurs, afin de protéger les cellules du « soi ».

A : Le complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH)


Toutes les cellules de l'organisme proviennent d'une seule et même cellule, le zygote (toute première
cellule du corps). Même si les cellules d'un organisme semblent parfois très différentes par leur
structure ou leur fonction, elles possèdent une signature de leur origine commune, un peu comme
une « carte d'identité biologique ».
Cette carte d'identité est, en réalité, une combinaison de protéines qui se trouvent à la surface des
cellules nucléées (avec noyau). Ces molécules, appelées également « marqueurs membranaires »,
forment ce qu'on appelle le CMH (Complexe Majeur d'Histocompatibilité) ou HLA chez l'humain
(pour Human leucocyte Antigen). Comme chaque individu possède sa propre combinaison de
molécules de CMH, les globules blancs peuvent reconnaitre, grâce à cette « carte d'identité », les
cellules du « SOI », c'est-à-dire les cellules faisant partie de l'organisme.

Le « NON SOI » est constitué par l'ensemble des molécules étrangères capables de déclencher une
réaction du système immunitaire, c'est-à-dire, d'entrainer une destruction par les globules blancs.
Ces molécules sont appelées antigènes.
Les antigènes peuvent être :
1. Des molécules qui se trouvent à la surface de bactérie, de cellule infectée par un virus, de
cellule cancéreuse, ...
2. Des molécules circulant librement dans les liquides de l'organisme comme des toxines (=
molécules toxiques produites par des bactéries).

B : Le rejet de greffes

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L'extrême diversité du CMH (=HLA) en fait également le déterminant principal de la réussite
(histocompatibilité) ou du rejet des greffes entre donneur et receveur différents. En effet, le succès à
court, moyen et long terme d'une greffe dépend du taux de compatibilité entre donneur et receveur.
Le receveur va être traité avec des médicaments, appelés immunosuppresseurs, afin de réduire les
risques de destruction du greffon.
Les molécules de CMH du donneur sont différentes de celles du receveur, les globules blancs vont
donc attaquer les cellules du greffon.

C : Le groupes ABO, des marqueurs membranaires différents du CMH


Les globules rouges ne possèdent pas de CMH mais d'autres systèmes de reconnaissance. Le système
de reconnaissance du groupe sanguin ABO est basé sur deux autres types de marqueurs
membranaires, les marqueurs A et B (deux molécules différentes) disposés sur la membrane
cytoplasmique des hématies.
Leur absence caractérise le groupe sanguin O. Le plasma sanguin contient quant à lui deux types
d'anticorps Anti-A et Anti-B. Chaque personne possède des anticorps incompatibles avec ses propres
marqueurs.

Comme le système immunitaire reconnaît le non-soi, une réaction potentiellement mortelle de rejet
apparaît lorsqu'une transfusion sanguine apporte chez le receveur des marqueurs qui lui sont
étrangers.

En effet, lors d'une transfusion entre deux personnes de groupes incompatibles, les anticorps du
receveur agglutinent les globules rouges du donneur, ce qui peut conduire à de graves problèmes
d'obstruction des capillaires sanguins.

Les possibilités de transfusions d’hématies sont dès lors limitées selon ce schéma :
Receveur
O A B AB
Globules rouges groupe O Ok Ok Ok Ok
Globules rouges groupe A Agglutination Ok Agglutination Ok
Globules rouges groupe B Agglutination Agglutination Ok Ok
Globules rouges groupe AB Agglutination Agglutination Agglutination Ok

Module 3 : Les moyens de défense de l’organisme


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L'organisme peut se défendre contre des microorganismes lors d'une contamination bactérienne,
virale ou autre : on parle de réaction immunitaire. Il existe deux types de réactions immunitaires :

 La réaction immunitaire innée. Première à intervenir, elle joue un rôle essentiel dans les
primo-infections car elle est rapide. Néanmoins, ses armes sont généralistes et donc non
spécifiques à un pathogène en particulier. Elle comprend les barrières naturelles du corps
(peau, mucus, ...) et des défenses internes comme la réaction inflammatoire et la fièvre.

 La réaction immunitaire adaptative. Si l'immunité innée n'a pas été suffisante pour arrêter le
pathogène, l'immunité adaptative débute. Bien que plus lent, c'est un système de défense
élaboré contre un agresseur particulier, et donc parfaitement ciblé et efficace. Cette réponse
fait intervenir des cellules immunitaires spécialisées comme des lymphocytes B et T.

La réaction immunitaire innée – Première à intervenir


1. Les barrières naturelles de l’organisme
La première ligne défensive est constituée d'un ensemble de barrières naturelles qui vont empêcher
l'entrée de microorganismes pathogènes.

Il existe trois types de barrières :

 Les barrières physiques qui empêchent les pathogènes de rentrer par des moyens physiques.
Exemple : la peau, le mucus, les cils et les larmes.
 Les barrières chimiques qui sont des substances antimicrobiennes attaquant la paroi des
bactéries. Exemple : les larmes, la salive, le mucus, la sueur, le suc gastrique, le
sperme/secretion vaginal et l’urine.
 Les barrières biologiques qui sont des bactéries éliminant des organismes pathogènes.
Exemple : les bactéries symbiotiques (symbiose avec un autre organisme) et la flore
bactérienne de la peau

2. La réaction inflammatoire
La réaction inflammatoire constitue la deuxième ligne de défense contre les pathogènes qui ont
réussi à traverser les barrières naturelles (cutanéomuqueuses). Ils vont déclencher une réaction
inflammatoire locale et brève, mais qui peut se généraliser.

A : Symptômes de la réaction inflammatoire


Les 4 symptômes de la réaction inflammatoire sont :
 Gonflements (dues à l’échappement et l’accumulation de plasma)
 Chaleur (due à l’afflux sanguin lors de la dilatation des vaisseaux sanguins)
 Rougeurs (dues à l’afflux sanguin lors de la dilatation des vaisseaux sanguins)
 Douleurs (dues à la compression des terminaisons nerveuses à cause de l’accumulation de
plasma)

B : Gros plan sur les cellules sentinelles

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Dans les tissus de la peau ou des muqueuses, des cellules immunitaires patrouillent constamment et
jouent un rôle de cellules "sentinelles" premières à donner l'alarme lors de l'intrusion de
microorganismes pathogènes. Ces globules blancs sont des macrophages, des cellules dendritiques,
des mastocytes et des granulocytes.

Macrophage Les Cellule dendritique

Mastocyte Granulocyte

cellules sentinelles vont reconnaitre l'agresseur grâce à leurs récepteurs membranaires PRR
(Pattern Recognition Receptor) qui peuvent se lier à des molécules, appelées PAMP, présentes à la
surface de l'agent étranger. Les PAMP sont des motifs moléculaires communs à des groupes de
microorganismes (bactéries, champignons, virus) et aux cellules cancéreuses.

La fixation PRR/PAMP d'une cellule sentinelle avec un agent pathogène modifie le comportement du
globule blanc qui libère alors les médiateurs chimiques de l'inflammation.

Les médiateurs chimiques sont des molécules libérées par les cellules sentinelles qui vont permettre
le développement de la réponse innée. Ils sont responsables des symptômes de la réaction
inflammatoire.

Dans le cadre de ce cours, nous allons voir deux types de médiateurs chimiques de l'inflammation,
l'histamine et les cytokines pro-inflammatoires (ensembles de différentes molécules chimiques)

 L’histamine
Ce sont les granules cytoplasmiques du plasmocyte qui contiennent les molécules d’histamine.

L'histamine va entrainer la vasodilatation des vaisseaux sanguins à proximité. La vasodilatation


augmente la circulation sanguine et la perméabilité vasculaire.
La perméabilité vasculaire est la capacité d'une paroi de vaisseau sanguin à permettre l'écoulement
de petites molécules ou même de cellules entières hors du vaisseau. Cela facilite la sortie du plasma
et des globules blancs.

 Les cytokines
Les cytokines, (cyto : cellule; kino : mouvement) : interleukines, TNF... sont produites par les
différentes cellules sentinelles. Le rôle des molécules de cytokines est de recruter les globules blancs
qui vont participer à la réaction inflammatoire.

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C : Les étapes de la réaction inflammatoire
1. Des microorganismes pathogènes traversent une barrière du corps (ex : la peau, les
muqueuses). C'est la contamination.

2. Des cellules sentinelles (cellules dendritiques, mastocytes, macrophages) présentes dans les
zones frontières (tissus de la peau et muqueuses) détectent l'envahisseur grâce à leur
récepteur PRR qui se lient aux molécules de surface PAMP de l'agent pathogène.

3. Cette reconnaissance PRR/PAMP entraine la libération de médiateurs chimiques (molécules


responsables de la réaction inflammatoire = histamine + cytokines) par les cellules
sentinelles.

4. Les mastocytes vont libérer de l'histamine qui va augmenter la vasodilatation et la


perméabilité des vaisseaux sanguins à proximité du lieu de l'infection. Cette vasodilatation
entraine un afflux sanguin permettant une arrivée massive des cellules de défense
(monocytes et granulocytes).

5. Les cellules sentinelles vont également produire des cytokines, molécules qui dirigeront des
globules blancs (les renforts) sur le lieu de l'infection.

6. La vasodilatation des vaisseaux (histamine) et le recrutement des globules blancs (cytokines),


vont permettre aux monocytes et granulocytes de sortir des vaisseaux sanguins par
diapédèse. Une fois dans les tissus, les monocytes se transforment en macrophages.

7. Les nombreux globules blancs sont maintenant présents sur le lieu de l'infection et vont
éliminer les microorganismes pathogènes par phagocytose (digestion cellulaire).

La réponse innée n’est pas spécifique car, grâce à son récepteur PRR, le globule blanc peut
reconnaître et attaquer plusieurs types de microorganismes pathogènes différents. Il n’est donc pas
spécifique à un microorganisme spécifique.

La contamination : entrée de microorganismes pathogène dans le corps.

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L’infection : prolifération et multiplication du microorganismes pathogène dans le corps.

Gros plan sur la diapédèse


Les étapes de la diapédèse

1. Adhésion du leucocyte sur la paroi du capillaire.

2. Déformation de la membrane cytoplasmique du leucocyte afin qu'il puisse passer entre deux
cellules de la paroi du capillaire sanguin.

3. Passage du leucocyte dans le liquide interstitiel du tissu voisin.

Gros plan sur la phagocytose


La phagocytose désigne le processus d'ingestion et de destruction des microbes ou de toute
particule étrangère par des cellules (macrophages, granulocytes, ...) appelées phagocytes (du grec
phagein « manger » et cytos « cellule »). Elle est aussi utilisée pour faire disparaître les débris de
cellules du tissu abimé et les cellules immunitaires mortes.

Antigènes (PAMP)

Récepteur membranaire (PRR)


1. A
Lysosomes d
h
Phagosome é
si
Phagolysosomes o
n
Noyaux :

le phagocyte possèdant une collection de récepteurs qui lui permet de reconnaître de


nombreux types de pathogène
2. Ingestion : le leucocyte se déforme et envoie des prolongements cytoplasmiques pour
englober le pathogène dans une vésicule appelée phagosome

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3. Digestion : le phagosome fusionne avec un lysosome (petite vésicule riche en enzyme
digestive) qui dégrade le pathogène
4. Rejet/expulsion : les restes de cette digestion sont rejetés à l’extérieur de la cellule par
exocytose

Info : Les granulocytes (neutrophiles) représentent jusqu'à 70% des cellules immunitaires
patrouillant dans le sang. Ils contiennent des granules remplis de toutes sortes de sucs digestifs
permettant de détruire le microorganisme avale.
Tout comme les macrophages, ils phagocytent donc les microbes mais ils ont moins d'appétit : ils
meurent apres avoir digéré une bactérie alors que les macrophages peuvent en gober des dizaines !
Mais comme ils sont très nombreux, ils ont pour avantage de se mobiliser très vite et très
massivement.

3. La fièvre
Lors d'une réaction inflammatoire importante, les macrophages libèrent des substances chimiques
qui vont atteindre le cerveau. Lorsque celui-ci en reçoit beaucoup cela signifie que l'infection a pris
une ampleur inquiétante. Le cerveau déclenche alors l'état d'urgence en augmentant la température
corporelle. Si la température est supérieure à 38°C, on parle de fièvre. Une fièvre modérée permet
l'élimination d'une certaine quantité d'agents pathogènes peu résistants. En outre, le métabolisme
favorisant la guérison est accéléré, il y a augmentation de la fréquence cardiaque et du rythme de la
circulation sanguine. Les globules blancs peuvent ainsi rejoindre plus vite le lieu de l'infection.

Cependant, toutes les fièvres ne sont bénéfiques à l'organisme. En général, les fièvres élevées (41°C)
ou prolongées sont nocives pour l'organisme : cette chaleur excessive désactive certaines enzymes
(molécules) utiles au bon fonctionnement du corps.

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La réaction immunitaire adaptative – Les secours
spécialisées
Parallèlement à la réponse immunitaire innée, les vertébrés ont développé une deuxième stratégie
de défense : la réponse immunitaire adaptative !

Les trois étapes de l’infection


Dans le cas d'une infection, cela commence toujours avec l'entrée de microorganismes pathogènes
(appelés également microbes) dans l'organisme. Ils profitent des nombreuses ressources de notre
corps pour se multiplier.
Comme nous l'avons vu précédemment, un premier rempart défensif se met en place : c'est la
réponse immunitaire innée. Son avantage est d'être rapide. Mais dans certains cas, elle peut ne pas
être assez efficace.
C'est pourquoi, une fois que la quantité de microbes dépasse un certain seuil, s'active la réponse
immunitaire adaptative (1). Celle-ci est très lente à se mettre en place, si bien que dans un premier
temps, l'infection va progresser comme si de rien n'était (2). Mais au bout d'environ une semaine, la
réponse immunitaire adaptative devient efficace et commence à éliminer les microorganismes
pathogènes (3).

1. Prèrequis pour bien comprendre la réaction adaptative


A : Les deux types de réaction adaptative
La réponse immunitaire adaptative fait intervenir des globules blancs spécialisés, les lymphocytes B
et les lymphocytes T. Les lymphocytes T sont séparés en 2 groupes aux rôles différents, les LT4 et les
LT8. En fonction du type d'antigène, on va avoir deux réponses adaptatives différentes :

 Si l'antigène circule librement dans les fluides corporels (sang, liquide interstitiel, lymphe) le
corps met en place la RÉACTION ADAPTATIVE HUMORALE* qui fait intervenir les
lymphocytes B (LB). Les lymphocytes B vont donc attaquer :

-Soit une bactérie, un virus ou un autre microorganisme pathogène, qui circule dans le corps
car les LB vont reconnaitre les antigènes exposés à sa surface.

- Soit une toxine (une molécule toxique produite par une bactérie) se trouvant dans les
fluides corporels.

Info* : Auparavant, les fluides corporels étaient appelés « humeurs » d'où le nom réaction adaptative
humorale

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 Si l'antigène est exposé à la surface d'une cellule du SOl (de l'organisme lui-même), le corps
met en place la RÉACTION ADAPTATIVE CELLULAIRE qui fait intervenir les lymphocytes T8.
Les lymphocytes T8 vont donc attaquer :

- Soit une cellule de l'organisme infectée par un virus. Quand un virus pénètre dans
une cellule pour s'y multiplier, certains de ses antigènes vont venir s'exposer à la
surface de la cellule. Les LT vont reconnaitre les antigènes viraux et considérer que la
cellule ne fait plus partie du SOl mais du NON SOI.

- Soit une cellule cancéreuse dont certaines molécules de surface sont modifiées
(carte d'identité de la cellule) et donc reconnue par les LT comme faisant partie du
NON-SOI.

B : Récepteur d’antigènes et antigènes : quelle différence ?


Un récepteur d'antigène est une protéine exposée à la surface d'un globule blanc dont le seul but est
de se lier à un antigène. Un antigène est toute substance étrangère à l'organisme qui suscite une
réaction immunitaire, c'est-à-dire une réponse de la part d'un globule blanc.

Le récepteur d'antigène des lymphocytes B et des lymphocytes ne peut se lier qu'avec un seul type
d'antigène. C'est une liaison extrêmement spécifique.

Le système immunitaire fabrique donc des millions de récepteurs d'antigène pour faire face à tous les
antigènes possibles et imaginables. Et cela avant même de les avoir rencontrés ! Par quel prodige ?
Comme tu le sais, la moelle osseuse produit les lymphocytes qui sont à l'origine immatures et tous
semblables. Ils vont alors subir une maturation (dans la moelle osseuse pour les LB et dans le thymus
pour les LT), c'est-à-dire un remaniement génétique où les gènes responsables de la formation du
récepteur d'antigène sont mélangés et découpés au hasard ce qui donne un lymphocyte avec à
chaque fois un récepteur d'antigène différent. Pour éviter que ces récepteurs d'antigène
correspondent par erreur à des molécules de l'organisme, chaque lymphocyte passe un test : on lui
présente toutes sortes de molécules produites par le corps (marqueurs du SOl) et s'il en reconnait
une, il est éliminé.
Cette sélection se passe dans les mêmes organes que la maturation.
Seuls ceux qui ignorent le « Soi » sont alors dit immunocompétents et rejoignent les ganglions
lymphatiques.

C : La cellule présentatrice de l’antigène (CPA)


Dans le cas où la réponse innée ne suffit pas à éliminer l'agent étranger, le phagocyte, le plus souvent
une cellule dendritique, va exposer à sa surface un antigène provenant de la phagocytose du
pathogene.Cet antigène est associé à des molécules du CMH (de classe II) de la cellule ce qui la
différencie d'une cellule infectée. La cellule devient alors une cellule présentatrice de l'antigène
(CPA) et migre via les vaisseaux lymphatiques, vers le ganglion lymphatique le plus proche. Des
antigènes libres (résidus des pathogènes rejetés à la fin de la phagocytose) vont également être
transportés par la lymphe et être amenés au niveau des ganglions lymphatiques.

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Les différentes étapes amenant à une CPA sont :
1. Digestion de l’agent pathogène par le phagocyte
(cellules dendritiques, …)
2. Association du CMH avec l’antigène = complexe
CMH/Antigène
3. Incorporation de ce complexe à la surface de la
membrane de la cellule présentant l’antigène

Les ganglions lymphatiques sont le lieu de stockage des lymphocytes. On y retrouve donc des
centaines de LB, LT4 et LT8 différents par leur récepteur d'antigène. Une fois dans le ganglion
lymphatique, la CPA va présenter l'antigène aux LT4 et LT8 jusqu'à ce qu'elle trouve les lymphocyte T
possédant le récepteur d'antigène correspondant (système « clé-serrure »).

Les lymphocytes B, eux, ne peuvent reconnaitre un antigène que s'il circule librement, c-à-d qui n'est
pas exposé à la surface d'une cellule de l'organisme. Le lymphocyte B qui possède le bon récepteur
d'antigène va donc être sélectionné par un antigène libre provenant de la phagocytose du même
microorganisme pathogène que celui exposé par la CPA ou par un contact direct avec ce pathogène.

Une fois les bons lymphocytes trouvés, la réponse immunitaire adaptative commence. Les
lymphocytes spécifiques à l'antigène du microorganisme envahisseur ont été sélectionnés et sont
maintenant actives.

Néanmoins, trouver les bons lymphocytes spécifiques dans les millions de lymphocytes présents va
prendre du temps. C'est pour cela que la réaction immunitaire adaptative est assez longue à se
mettre en place (cela va prendre plusieurs jours).

D : Le rôle particulier des LT4


Après que les CPA ont sélectionné le LT4 spécifique à l'antigène, le lymphocyte est activé. Il
commence donc à se multiplier et ces clones se transforment en lymphocytes T auxiliaires. Ces LT
auxiliaires vont produire des interleukines 2 (IL2) (médiateurs chimiques).

Les interleukines vont emplifier la multiplication des LB et des LT8 spécifiques activer préalablement
par une CPA ou un antigène.

Les lymphocytes T4 interviennent dans les deux réactions immunitaires adaptatives. Sans eux, la
multiplication des LB et des LT8 serait insuffisante pour arrêter la prolifération du microorganisme
pathogène.

Ces lymphocytes B et T8 vont par après sortir des ganglions lymphatiques pour se rendre sur le lieu
de l'infection via la lymphe ou le sang et combattre l'envahisseur.

Il faut donc systématiquement une coopération entre plusieurs catégories de lymphocytes pour
aboutir à l'élimination d'un agent pathogène.

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