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Immunologie fondamentale et

immunopathologie 2nd Edition Collège


Des Enseignants D'Immunologie
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Immunologie fondamentale et immunopathologie
Enseignements thématique et intégré
Tissu lymphoïde et sanguin
Immunopathologie et immuno-intervention
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Atlas d'anatomie humaine, par F. Netter. 2018, 6e édition


Dictionnaire médical, par I. Marroun, T. Sené, J. Quevauvilliers, A. Fingerhut. 2017, 7e édition
Gray's Anatomie pour les étudiants, par R.L. Drake et coll. 2017, 3e édition
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Pathologie générale, par le Collège Français des Pathologistes (CoPath). 2013, 2e édition
Les cours de DFGSM 2-3 Médecine

Immunologie fondamentale
et immunopathologie
Enseignements thématique et intégré
Tissu lymphoïde et sanguin
Immunopathologie et immuno-intervention
ASSIM : Collège des Enseignants d'Immunologie

Coordonné par :
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Hôpital Robert Debré APHP & Faculté de Médecine
Université Denis Diderot, Paris

Alain Chevailler
CHU d'Angers & Département de Médecine de la Faculté de Santé
Université d'Angers

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Faculté des Sciences de la vie
Université de Strasbourg

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CHU Amiens-Picardie
Faculté de Médecine d'Amiens

Jean-Daniel Lelièvre
Hôpital Henri Mondor APHP Créteil & Faculté de Médecine
Université Paris-Est Créteil

Estelle Seillès
CHU de Besançon & Faculté de Médecine et de Pharmacie
Université de Franche-Comté

Joana Vitte
CHU de Marseille IHU Méditerranée Infection & Faculté de Médecine
Université Aix-Marseille

2e édition
Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex, France

Immunologie fondamentale et immunopathologie, 2e édition, de l'ASSIM : Collège des Enseignants d'Immunologie


© 2018, Elsevier Masson SAS
ISBN : 978-2-294-75658-0
e-ISBN : 978-2-294-75775-4
Tous droits réservés.
L'ensemble des dessins a été coordonné par Brigitte Gubler, CHU Amiens-Picardie et Faculté de Médecine d'Amiens
L'ensemble des dessins a été réalisé par :
Gwladys Bourdenet, CHU Amiens-Picardie et Faculté de Médecine d'Amiens
Claude Capron, Hôpital Ambroise Paré APHP et Faculté de Médecine Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Sylvain Dubucquoi, CHU de Lille et Faculté de Médecine Université Lille
Valérie Molinier-Frenkel, Hôpital Henri Mondor APHP, Créteil et Faculté de Médecine Université Paris-Est-Créteil
Michelle Rosenzwajg, Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière APHP et Faculté de Médecine Sorbonne Université, Paris
Jonathan Visentin, CHU de Bordeaux et Faculté de Médecine Université de Bordeaux

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Table des matières

Liste des collaborateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX V. L'interaction des fragments du complément


Abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIII avec les récepteurs membranaires : modulation
de la réponse immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
VI. Le complément et l'inflammation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Chapitre 6
Partie 1 Les lymphocytes NK (Natural Killer) . . . . . . . . . . . . . . . . 37
DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin . . . . . . . . . 1 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
II. Les caractéristiques générales des cellules NK . . . . . . . . . . . 38
Chapitre 1
Introduction générale au système immunitaire . . . . . . . 3 III. L'origine et maturation des cellules NK . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
IV. Les fonctions des cellules NK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Chapitre 2 V. La reconnaissance des cellules cibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
La structure et l'organisation générale du système VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Chapitre 7
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Le Complexe majeur d'histocompatibilité humain
II. Les cellules et autres acteurs du système (HLA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
III. Les organes du système immunitaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 II. Le complexe génique HLA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
IV. Le système immunitaire en action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 III. Les deux classes de gènes HLA classiques . . . . . . . . . . . . . . . 44
IV. La formation des complexes CMH-peptides . . . . . . . . . . 47
Chapitre 3
Les structures moléculaires reconnues V. La reconnaissance des molécules CMH
par le système immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 à la surface de la cellule par les lymphocytes T . . . . . . . . . . . . 49
VI. Les autres molécules HLA
I. Les structures moléculaires et molécules apparentées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
reconnues par le système
immunitaire inné. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Chapitre 8
II. Les structures moléculaires reconnues Les cellules dendritiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
par le système immunitaire adaptatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
II. L'origine et les sous-types des cellules dendritiques . . . . . 52
Chapitre 4
L'immunité innée et la réaction inflammatoire . . . . . . . 23 III. Le recrutement des cellules dendritiques . . . . . . . . . . . . . . . 53
IV. La reconnaissance et capture de l'antigène . . . . . . . . . . . . . 53
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
V. La maturation des cellules dendritiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
II. Les acteurs de la réponse immunitaire innée . . . . . . . . . . . . 24
VI. La migration des cellules dendritiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
III. Les mécanismes d'action de l'immunité innée. . . . . . . . . . 26
VII. L'activation des lymphocytes par les cellules
dendritiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Chapitre 5
Le système du complément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Chapitre 9
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Origine, différenciation et répertoire lymphocytaire T . . . 57
II. Les voies d'activation du complément . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
III. Les voies effectrices du système du complément . . . . . . 33 II. Le récepteur T pour l'antigène (T-Cell Receptor ou TCR). . . . . 58
IV. La régulation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 III. Le thymus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

V
Table des matières

IV. Le développement lymphocytaire T. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Chapitre 16


V. Les lymphocytes T non conventionnels. . . . . . . . . . . . . . . . . 66 L'immunité adaptative : la mémoire immunitaire . . . . . 119
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Chapitre 10 II. Les caractéristiques générales
Les lymphocytes B : diversité et ontogenèse . . . . . . . . . 69 d'une réponse mémoire ou secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 III. La mémoire T. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
II. Le récepteur pour l'antigène IV. La mémoire B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
des lymphocytes B (BCR). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
III. L'ontogénèse des lymphocytes B. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Chapitre 17
L'immunité muqueuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Chapitre 11
L'immunité adaptative : activation et polarisation I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
des lymphocytes T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 II. L'organisation du tissu muqueux MALT (Mucosae
Associated Lymphoid Tissue). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
III. Les cellules immunes innées intestinales . . . . . . . . . . . . . . . . 130
II. L'activation des lymphocytes T naïfs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
IV. L'immunité adaptative intestinale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
III. Les facteurs impliqués dans la différenciation
des profils de lymphocytes T CD4+ . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 V. Le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
IV. La régulation de l'activation lymphocytaire T . . . . . . . . . . 85
Chapitre 18
Chapitre 12 Les réponses immunes contre les pathogènes :
L'immunité adaptative : lymphocytes T régulateurs l'immunité anti-infectieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
et notion de tolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
I. Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 II. Les réponses immunes dirigées contre les bactéries
II. La tolérance périphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 à multiplication extra-cellulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
III. Les lymphocytes T régulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 III. Les réponses immunes dirigées contre les bactéries
à développement intra-cellulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
IV. La rupture de tolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
IV. Les réponses immunes antivirales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Chapitre 13 V. Les réponses immunes dirigées contre les parasites . . . . 142
L'immunité adaptative : réponse T CD8+ cytotoxique . . . 93 VI. L'immunité antifongique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 VII. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
II. Les différentes étapes
de la réponse T CD8+ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Chapitre 19
III. Le rôle des lymphocytes T CD8+ en pathologie . . . . . . . 97 Les cytokines et les chimiokines : fiches synthétiques . . . 145
VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Chapitre 20
Chapitre 14 Entraînement DFGSM 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Les lymphocytes B : différenciation et activation . . . . . . 99
QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Corrigés des QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
II. La rencontre avec l'antigène et activation
thymo-dépendante des lymphocytes B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
III. Le centre germinatif, lieu
de l'hypermutation somatique
et de la commutation isotypique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Partie 2
IV. La réponse thymo-indépendante DFGSM 3 – Immunopathologie
des lymphocytes B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
et immuno-intervention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
V. La sélection du répertoire des lymphocytes B . . . . . . . . . . 109
Chapitre 15 Chapitre 21
Les immunoglobulines : structure et fonctions . . . . . . . . 111 Les mécanismes physiopathologiques
de l'auto-immunité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
II. La structure générale d'une molécule I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
d'immunoglobuline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 II. Les intervenants de la réponse auto-immune . . . . . . . . . . . 162
III. Les interactions antigène-anticorps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 III. Les facteurs génétiques, la prédisposition génétique . . . 163
IV. Les fonctions effectrices des anticorps . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 IV. Les facteurs déclenchants environnementaux . . . . . . . . . 164

VI
Table des matières

V. Les mécanismes hypothétiques Chapitre 26


de déclenchement de l'auto-immunité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 Les mécanismes des anomalies acquises
VI. Les mécanismes lésionnels des effecteurs du développement de l'immunité : immunopathologie
auto-immuns. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 de l'infection par le VIH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
VII. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
II. Épidémiologie et clinique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
Chapitre 22 III. Les acteurs en présence : le virus VIH
La physiopathologie de l'hypersensibilité allergique et le système immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
immédiate (HSI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
IV. L'infection par le VIH : physiopathologie
I. Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 et immunopathologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
II. La classification des hypersensibilités
immunologiques allergiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
III. Généralités sur les allergènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Chapitre 27
IV. Les mécanismes immunologiques Les mécanismes de l'alloréactivité, des rejets de greffe
de l'hypersensibilité allergique immédiate. . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 et de la réaction du greffon contre l'hôte . . . . . . . . . . . . 221
V. Les facteurs intervenant I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
dans la physiopathologie de l'allergie . . . . . . . . . . . . . . . . . 180 II. L'allo-antigènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
III. Les mécanismes d'alloréactivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Chapitre 23
Les mécanismes physiopathologiques des anomalies IV. Les réactions de rejet
de la prolifération lymphocytaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 en transplantation d'organes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
V. La réaction du greffon contre l'hôte (GvH)
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 dans la transplantation de Cellules souches
II. Les maladies lymphoprolifératives : notion de clonalité . . . . 184 hématopoïétiques allogéniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
III. Les mécanismes physiopathologiques
des maladies lymphoprolifératives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 Chapitre 28
IV. Quelques données sur trois prototypes L'immunologie de la grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
de maladies lymphoprolifératives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
V. La physiopathologie des symptômes associés II. Les interfaces materno-fœtales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
aux proliférations lymphoïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 III. La réponse immunitaire maternelle
et les étapes de la grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
Chapitre 24
Les mécanismes de l'immunosurveillance IV. Les mécanismes de protection du fœtus
antitumorale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 vis-à-vis du système immunitaire maternel . . . . . . . . . . . . . . . . 233
VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
II. La reconnaissance des cellules tumorales Chapitre 29
par le système immunitaire : bases moléculaires Le développement du système immunitaire
de l'immunosurveillance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 à la naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
III. Les effecteurs immunologiques impliqués I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
dans l'immunosurveillance et la réponse antitumorale . . . 195
II. Les caractéristiques du système immunitaire
IV. L'échappement de la tumeur à l'attaque des phases précoces de la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
immunologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
III. L'initiation des réponses allergiques
VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 dans le jeune âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
Chapitre 25 IV. Du système immunitaire
Les mécanismes généraux des anomalies génétiques du nouveau-né à celui de l'adulte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
du développement du système immunitaire . . . . . . . . . 201 Chapitre 30
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 Le vieillissement du système immunitaire . . . . . . . . . . . 245
II. Les déficits immunitaires cellulaires et combinés. . . . . . . . 202 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
III. Les déficits immunitaires humoraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 II. Les capacités de renouvellement des cellules
IV. Les déficits des cellules phagocytaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 immunocompétentes au cours du vieillissement . . . . . . . . . 246
V. Les déficits immunitaires du complément . . . . . . . . . . . . . . 207 III. Les mécanismes en jeu dans l'immunosenescence . . . . . 247
VI. Les autres déficits immunitaires innés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 IV. Immunité innée et vieillissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
VII. Les déficits de l'homéostasie du système immunitaire . . . 207 V. Immunité adaptative et vieillissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
VIII. En pratique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252

VII
Table des matières

Chapitre 31 Chapitre 36
Le mécanisme d'action des vaccins, le rôle Les cibles et mécanismes d'action
des adjuvants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255 des immunosuppresseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
II. L'histoire de la vaccination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 II. L'implication des immunosuppresseurs
III. La réponse immunitaire post-vaccinale classique : dans la réponse immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
les anticorps neutralisants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 III. La classification des immunosuppresseurs . . . . . . . . . . . . . 295
IV. Les types de vaccins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 IV. Les stratégies thérapeutiques
V. Les voies d'administration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 en transplantation d'organe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299
VI. La notion d'adjuvants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 Chapitre 37
VII. Les protections individuelle et collective . . . . . . . . . . . . . . . 261 Les mécanismes d'action et cibles immunologiques
VIII. Les challenges actuels de la vaccination . . . . . . . . . . . . . . . 261 des glucocorticoïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301
Chapitre 32 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302
Les mécanismes d'action des immunoglobulines II. Le mécanisme d'action principal :
polyvalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263 l'action génomique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264 III. Les modes d'action non génomiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305
II. Les mécanismes immunorégulateurs IV. Les cibles thérapeutiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305
des Ig polyvalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264 V. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306

Chapitre 33 Chapitre 38
Les mécanismes d'action de l'immunothérapie Les cibles et mécanismes d'action des approches
spécifique de l'allergène ou la désensibilisation d'immunothérapie cellulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307
allergénique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 II. L'immunothérapie cellulaire adoptive associée
II. Les principes et modalités à la greffe allogénique hématopoïétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308
de l'immunothérapie spécifique de l'allergène. . . . . . . . . . . . . 270 III. L'immunothérapie
III. Les mécanismes de l'immunothérapie spécifique cellulaire adoptive autologue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310
de l'allergène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271 IV. L'immunothérapie cellulaire adoptive
des pathologies auto-immunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
Chapitre 34 V. L'immunothérapie cellulaire active : les cellules
Les cibles et mécanismes d'action des anticorps dendritiques comme vaccin cellulaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
thérapeutiques et protéines de fusion à portion Fc . . . . 275
VI. Résumé : la thérapie cellulaire en clinique
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276 vs la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
II. L'imunogénicité des anticorps thérapeutiques . . . . . . . . . . 276
Chapitre 39
III. Les anticorps thérapeutiques neutralisant
des cibles solubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 Les aspects immunologiques
de la thérapie génique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317
IV. Les anticorps thérapeutiques antagonistes . . . . . . . . . . . . . 278
V. Les anticorps thérapeutiques cytolytiques . . . . . . . . . . . . . . 282 I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
VI. Les anticorps et PFFc à propriété substitutive II. La thérapie génique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
ou agoniste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283 III. Les réponses immunitaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
VII. Les biomédicaments anti-TNF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283 Chapitre 40
VIII. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 Entraînement DFGSM 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
Chapitre 35 QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322
Les cibles et mécanismes d'action des traitements Corrigés des QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
par cytokines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325
II. Les Interférons (IFN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
III. Les interleukines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288

VIII
Liste des collaborateurs

Ce livre a été rédigé sous l'égide de l'ASSIM, Association des Olivier Boyer, CHU de Rouen et Faculté de Médecine et
Collèges des Enseignants d'Immunologie. Chaque cha- de Pharmacie Université de Rouen
pitre a été rédigé par un ou plusieurs auteurs et un ou Sophie Caillat-Zucman, Hôpital Saint Louis APHP et
deux coordonnateurs (signalé par un astérisque en début Faculté de Médecine Université Denis Diderot, Paris
de chaque chapitre).
Claude Capron, Hôpital Ambroise Paré APHP
et Faculté de Médecine Université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines
Liste des auteurs Raphaël Carapito, CHU de Strasbourg et Faculté de
Médecine Université de Strasbourg
Olivier Adotévi, CHU de Besançon et Faculté de Méde-
Guislaine Carcelain, Hôpital Robert Debré APHP et
cine et de Pharmacie Université de Franche-Comté
Faculté de Médecine Université Denis Diderot, Paris
Patricia Amé-Thomas, CHU de Rennes Pontchaillou et
Jean-Yves Cesbron, CHU Grenoble Alpes et Faculté de
Faculté de Médecine Université de Rennes 1
Médecine Université Grenoble Alpes
Bertrand Arnulf, Hôpital Saint Louis APHP et Faculté de
Alain Chevailler, CHU d'Angers et Département de Méde-
Médecine Université Denis Diderot, Paris
cine de la Faculté de Santé Université d'Angers
Pierre Aucouturier, Hôpital Saint-Antoine APHP et
Sylvie Chollet-Martin, Hôpital Bichat APHP, Paris et
Faculté de Médecine Sorbonne Université, Paris
Faculté de Pharmacie Université Paris Sud
Christophe Baron, CHU Bretonneau et Faculté de Méde-
Bruno Colombo, UFR des Sciences Fondamentales Appli-
cine Université de Tours
quées, Université d'Évry Val d'Essonne (UEVE), Évry
Frédéric Batteux, Hôpital Cochin APHP et Faculté de
Cécile Contin-Bordes, CHU de Bordeaux et Faculté de
Médecine Université Paris Descartes, Paris
Médecine Université Bordeaux
Céline Beauvillain, CHU d'Angers et Département de
Jacques Dantal, CHU de Nantes et Faculté de Médecine
Médecine de la Faculté de Santé Université d'Angers
Université de Nantes
Dominique Bellet, Institut Curie et Faculté de Pharmacie
Marcelo de Carvalho Bittencourt, CHU de Nancy et
de Paris, Université Paris Descartes
Faculté de Médecine Université de Lorraine
Frédéric Bérard, Hospices Civils de Lyon et Faculté de
Luc de Chaisemartin, Hôpital Bichat APHP, Paris et Faculté
Médecine Université Claude Bernard
de Pharmacie Université Paris Sud
Gilles Blancho, CHU de Nantes et Faculté de Médecine
Marie-Hélène Delfau-Larue, Hôpital Henri Mondor
Université de Nantes
APHP, Créteil et Faculté de Médecine UPEC
Bernard Bonnotte, CHU François Mitterrand, Dijon et
Sophie Desplat-Jégo, CHU de Marseille Hôpital de la
Faculté de Médecine, Université de Bourgogne-Franche
Conception et Faculté de Médecine Université Aix-Marseille
Comté
Marie-Agnès Dragon-Durey, Hôpital européen Georges
Gwladys Bourdenet, CHU Amiens-Picardie et Faculté de
Pompidou APHP et Faculté de Médecine Université Paris
Médecine d'Amiens
Descartes, Paris

IX
Liste des collaborateurs

Sylvain Dubucquoi, CHU de Lille et Faculté de Médecine François Lemoine, Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière
Université Lille APHP et Faculté de Médecine Sorbonne Université,
Chantal Dumestre-Perard, CHU Grenoble Alpes et Paris
Faculté de Médecine Université Grenoble Alpes Samuel Liégeois, Faculté des Sciences de la vie, Université
Jean-Paul Fermand, Hôpital Saint Louis APHP et Faculté de Strasbourg
de Médecine Université Denis Diderot, Paris Jérémie Martinet, CHU de Rouen et Faculté de Médecine
Sylvain Fisson, UFR des Sciences Fondamentales et de Pharmacie Université de Rouen
Appliquées, Université d'Évry Val d'Essonne (UEVE), Évry Makoto Miyara, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière
Sylvie Fournel, Faculté des Sciences de la vie, Université de APHP et Faculté de Médecine Sorbonne Université, Paris
Strasbourg Hélène Moins-Teisserenc, Hôpital Saint Louis APHP et
Olivier Garraud, Institut National de la Transfusion Faculté de Médecine Université Denis Diderot, Paris
Sanguine, Paris et Faculté de Médecine Université Jean Valérie Molinier-Frenkel, Hôpital Henri Mondor APHP,
Monnet de Saint-Étienne Créteil et Faculté de Médecine Université Paris-Est-Créteil
Yann Godet, Faculté de Médecine et de Pharmacie Jean-François Moreau, CHU de Bordeaux et Faculté de
Université de Franche-Comté Médecine Université Bordeaux
Guy Gorochov, Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière APHP Franck Pagès, Hôpital européen Georges Pompidou APHP
et Faculté de Médecine Sorbonne Université, Paris et Faculté de Médecine Université Paris Descartes, Paris
Frédéric Gros, Faculté des Sciences de la vie, Université de Stéphane Paul, CHU de Saint Étienne et Faculté de
Strasbourg Médecine Université Jean Monnet, Saint Étienne
Brigitte Gubler, CHU Amiens-Picardie et Faculté de Capucine Picard, Hôpital Necker APHP et Faculté de
Médecine d'Amiens Médecine Université Paris Descartes, Paris
Salima Hacein-Bey-Abina, CHU Kremlin-Bicêtre APHP et Mirjana Radosavljevic, CHU de Strasbourg et Faculté de
Faculté de Pharmacie de Paris, Université Paris Descartes Médecine Université de Strasbourg
Cyrille Hoarau, CHU de Tours et Faculté de Médecine Yves Renaudineau, CHU de Brest et Faculté de Médecine
Université de Tours Université de Bretagne occidentale
Sophie Hüe, Hôpital Henri Mondor APHP, Créteil et Jérémie Rosain, Hôpital Necker APHP et Faculté de
Faculté de Médecine Université Paris-Est Créteil Médecine Université Paris Descartes, Paris
Gilles Kaplanski, CHU de Marseille Hôpital de la Michelle Rosenzwajg, Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière
Conception et Faculté de Médecine Université APHP et Faculté de Médecine Sorbonne Université, Paris
Aix-Marseille Estelle Seillès, CHU de Besançon et Faculté de Médecine
Marie-Nathalie Kolopp Sarda, Hospices Civils de Lyon et de Pharmacie Université de Franche-Comté
et Faculté de Médecine Lyon EST, Université Claude Pauline Soulas-Sprauel, CHU de Strasbourg et Faculté de
Bernard Lyon 1 pharmacie, Université de Strasbourg
Myriam Labalette, CHU de Lille et Faculté de Médecine Ghislaine Sterkers, Hôpital Robert Debré APHP et Faculté
Université Lille de Médecine Université Denis Diderot, Paris
Olivier Lambotte, CHU Kremlin-Bicêtre APHP et Faculté Éric Tartour, Hôpital européen Georges Pompidou APHP
de Médecine Université Paris Sud et Faculté de Médecine Université Paris Descartes, Paris
Sabine Le Gouvello, Hôpital Henri Mondor APHP, Créteil Jean-Luc Taupin, Hôpital Saint Louis APHP et Faculté de
et Faculté de Médecine Université Paris-Est Créteil Médecine Université Denis Diderot, Paris
Richard Le Naour, Faculté de Pharmacie Université de Gilles Thibault, CHU de Tours et Faculté de Pharmacie
Reims Université de Tours
Jean-Daniel Lelièvre, Hôpital Henri Mondor APHP, Créteil Pierre Tiberghien, CHU de Besançon et Faculté de
et Faculté de Médecine Université Paris-Est Créteil Médecine et de Pharmacie Université de Franche-Comté

X
Liste des collaborateurs

Antoine Toubert, Hôpital Saint Louis APHP et Faculté de Hervé Watier, CHU de Tours et Faculté de Médecine
Médecine Université Denis Diderot, Paris Université de Tours
Béatrice Uring-Lambert, CHU de Strasbourg et Faculté Laurence Weiss, Hôpital européen Georges Pompidou APHP
de Médecine Université de Strasbourg et Faculté de Médecine Université Paris Descartes, Paris
Laurent Vallat, CHU de Strasbourg et Faculté de Médecine
Université de Strasbourg
Relecture
Jonathan Visentin, CHU de Bordeaux et Faculté de
Médecine Université de Bordeaux Jean-Daniel Lelièvre
Joana Vitte, CHU de Marseille IHU Méditerranée Infection Guislaine Carcelain
et Faculté de Médecine Université Aix-Marseille
Éric Vivier, CHU de Marseille, Hôpital de la Timone et
Faculté de Médecine Université Aix-Marseille

XI
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Abréviations

ACT Adoptive Cell Transfer DAG DiAcylGlycérol


ADA Anti-Drug Antibodies DAMPs Danger-Associated Molecular Patterns
ADCC Antibody Dependent Cell-mediated Cytotoxicity DC cellule dendritique
(Cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps) DCP common-Dendritic Cell Progenitor
AICD Activation Induced Cell Death DC-SIGN Dendritic Cell-Specific Intercellular Adhesion
AID Activation Induced cytidine Deaminase Molecule-3-Grabbing Non-Integrin
AIRE AutoImmune REgulator DHFR DiHydroFolate Reductase
ALK Anaplastic Lymphoma Kinase DHODH DiHydro-Orotique Acid DesHydrogenase
APECED Autoimmune PolyEndocrinopathy with Can- DICS Déficit immunitaire combiné sévère
didiasis and Ectodermal Dystrophy DICV Déficit immunitaire commun variable
APRIL A PRoliferation-Inducing Ligand DLI Donor Lymphocyte Infusion
APS Autoimmune Polyendocrine Syndrome DMLA Dégénérescence maculaire liée à l'âge
ATG Anti-Thymocyte Globulins EAE Encéphalomyélite allergique expérimentale
ATL Adult T-cell Leukemia EBV Epstein-Barr Virus
ATM Ataxia Telangiectasia Mutated ECP Eosinophil Cationic Protein
BAFF B-cell Activating Factor belonging to the TNF EDN Eosinophil Derived Neurotoxin
Family EGF Epidermal Growth Factor
BALT Bronchus Associated Lymphoid Tissue EPO Eosinophil PerOxidase
BCR B-Cell Receptor Fab Fragment antibody
BLNK B-cell LiNKer protein Fc Fragment cristallisable
BPCO Broncho-pneumopathie chronique obstruc- FGF Fibroblast Growth Factor
tive FR Framework Regions
BTK Bruton Tyrosine Kinase GAD Glutamic Acid Decarboxylase
CAR Chimeric Antigen Receptor GALT Gut Associated Lymphoid Tissue
CDR Complementary Determining Regions G-CSF Granulocyte-Colony Stimulating Factor
CLRs C-type Lectin Receptors GM-CSF Granulocyte Monocyte-Colony Stimulating
CMH Complexe majeur d'histocompatibilité Factor
CMIS Common Mucosal Immune System GPI glycosylphosphatidylinositol
CMV Cytomégalovirus GRE Glucocorticoid Response Element
CPA Cellule présentatrice d'antigènes HEV High Endothelial Venule
CR Complement Receptor HIgM syndrome d'Hyper-IgM
CRF Corticotropin-Releasing Factor HLA Human Leukocyte Antigen
CSH Cellules souches hématopoïétiques HMGB1 High-Mobility Group Box 1 protein
CSL Cellules souches lymphoïdes HSC Hematopoietic Stem Cells
CSM Cellules souches myéloïdes HSI Hypersensibilité immédiate
CSP Cellules souches périphériques HSP Heat Shock Protein
CTL Cytotoxic T Lymphocytes ICAM InterCellular Adhesion Molecules
CTLA Cytotoxic T Lymphocyte Antigen ICOS Inducible T-cell COStimulator
DAF Decay Accelerating Factor IEL Intra-Epithelial Lymphocytes
XIII
Abréviations

IFN InterFéroN PAF Platelet Activating Factor


ILT Immunoglobulin-Like Transcript PALS Periarterial Lymphoid Sheath
IMPDH Inosine Monophosphate DeHydrogenase PAMPs Pathogen Associated Molecular Patterns
IPEX Immune dysregulation, Polyendocrinopathy, PD Programmed Cell Death
Enteropathy, X-Linked pDC plasmacytoid Dendritic Cells
ITAM Immunoreceptor Tyrosine Activating Motif PECAM Platelet-Endothelial Cell Adhesion Molecule
KIR Killer Immunoglobulin-like Receptor PKR Proteine Kinase R
LAI Lymphadénopathie angio-immunoblastique PLGF PLacental Growth Factor
LAL Leucémie aiguë lymphoblastique PRR Pathogen Recognition Receptor
LAT Linker for Activation of T-cells PTL Peripheral T-Cell Lymphoma
LDGCB Lymphome diffus à grandes cellules B RAG Recombination Activating Gene
LF Lymphome folliculaire RE Réticulum endoplasmique
LIF Leukemia Inhibitory Factor RLR RIG-Like Receptor
LLC Leucémie lymphoïde chronique RSS Recombination Signal Sequence (Séquence
LNH Lymphome non hodgkinien signal de recombinaison)
LPS LipoPolySaccharide SAM Syndrome d'activation macrophagique
MAG Myelin Associated Glycoprotein SDBS Shwachman-Diamond-Bodian Syndrome
MALT Mucosae Associated Lymphoid Tissue SHU Syndrome hémolytique et urémique
MASP Mannan-Associated Serine Protease SR Scavenger Receptors
MBL Mannan Binding Lectin STAT Signal Transducer and Activator of Transcription
MBP Major Basic Protein ou Protéine basique majeure TACI Transmembrane Activator and CAML Interactor
MCP Membrane Cofactor Protein TAP Transporter associated with Antigen Processing
M-CSF Monocyte-Colony Stimulating Factor TCR T-Cell Receptor
mDC myeloid Dendritic Cells TdT Terminal Deoxynucleotidyl Transferase
MGG May-Grünwald Giemsa TGF Tumor Growth Factor
MIP-3α Macrophage Inflammatory Protein-3α TIL Tumor Infiltrating Lymphocytes
MM Myélome multiple TLR Toll-Like Receptor
MMF Mycophénolate mofétyl TNFα Tumor Necrosis Factorα
MOG Myelin Oligo-Dendrocyte Glycoprotein TRAIL TNF-Related Apoptosis-Inducing Ligand
MPO Myéloperoxydase TREC T-cell Receptor Excision Circle
mTOR mammalian Target of Rapamycin Treg Lymphocytes T régulateurs
MUD Matched Unrelated Donor TSH Thyroid Stimulating Hormone
MW Macroglobulinémie de Waldenström TSLP Thymic Stromal LymphoPoietin
NET Neutrophil Extracellular Traps UNG Uracyl DNA Glycosylase
NFAT Nuclear Factor of Activated T Cells VEGF Vascular Endothelial Growth Factor
NGF Nerve Growth Factor WASP Wiskott-Aldrich Syndrome Protein
NK Natural Killer XIAP X-Linked Inhibitor of Apoptosis Protein
NLRs NOD-Like Receptors XLP syndrome Lymphoprolifératif lié à l'X ou syn-
OAS Oligoadenylate Synthase drome de Purtilo

XIV
Partie 1
DFGSM 2 – Tissu lymphoïde
et sanguin
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Chapitre 1
Introduction générale
au système immunitaire
Marie-Christine Béné, Guislaine Carcelain, Jean-Daniel Lelièvre,
François Lemoine

Immunologie fondamentale et immunopathologie


© 2018, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

L'immunité fait référence aux mécanismes de défense cellule des molécules ou antigènes identifiés comme étant
d'un organisme vivant contre des agents étrangers, notam- étrangers à notre organisme, dits antigènes du non-soi.
ment infectieux, ou contre des agressions internes, notam- L'immunité innée fournit une réponse immédiate-
ment transformation tumorale, susceptibles de menacer ment recrutable en attendant que l'immunité acquise
son bon fonctionnement ou sa survie. devienne opérationnelle. Elle repose sur des mécanismes
L'ensemble des organes et tissus, cellules et molécules humoraux (complément, cytokines, protéines de la phase
qui concourent à opposer une résistance aux infections est aiguë de l'inflammation…) et cellulaires (cellules à fonc-
appelé système immunitaire. tion phagocytaire ou lytique, telles que les polynucléaires,
Les organes et tissus lymphoïdes sont disséminés dans les cellules tueuses naturelles, ou NK pour Natural Killer,
l'organisme, les cellules circulent dans ces organes et entre macrophages…). Son activation constitue la réponse
ces organes via le sang et la lymphe. inflammatoire.
Les cellules communiquent entre elles soit par contact L'immunité adaptative, de mise en œuvre plus lente
direct (notion de récepteur-ligand) soit à distance par le biais apparaît plus tardivement. Les cellules de l'immunité adap-
de molécules sécrétées (notion de récepteur-médiateur). tative sont les lymphocytes B et T. Ils participent à l'immu-
Ces molécules sécrétées, solubles, sont appelées les nité humorale et cellulaire. Les lymphocytes B peuvent
cytokines. Ce terme générique regroupe des lymphokines, reconnaître les épitopes dans leur forme native, alors que
des monokines, des chimiokines. On parle aussi pour cer- les lymphocytes T reconnaissent les épitopes sous forme
taines d'interleukine pour lesquelles il existe une nomen- de peptides et à condition qu'ils soient présentés par des
clature internationale. molécules du complexe majeur d'histocompatibilité
La réaction coordonnée de ces cellules et molécules (CMH).
porte le nom de réponse immunitaire. La réponse immunitaire adaptative, qui se déroule
Sur le plan physiologique, le système immunitaire joue dans les organes lymphoïdes secondaires, est le résul-
un rôle important pour prévenir les infections, éradiquer les tat de la première rencontre entre les lymphocytes naïfs
infections déclarées et empêcher la prolifération tumorale. et l'antigène. Une réponse secondaire se produit lors
L'organisme dispose de deux systèmes de défense : l'im- d'expositions ultérieures avec le même antigène. Cette
munité innée et l'immunité adaptative. réponse est plus rapide, plus ample et plus durable, donc
L'immunité innée, encore appelée naturelle, corres- plus importante et plus efficace pour éliminer l'antigène.
pond à une réponse constitutive d'action immédiate, non La réponse secondaire résulte de l'activation des lympho-
adaptative. Elle repose sur une distinction globale du soi et cytes mémoires. Ces cellules qui ont une longue durée de
du non-soi. L'immunité adaptative ou acquise est appa- vie ont été induites lors de la réponse primaire. La mémoire
rue il y a environ 500 millions d'années chez les premiers permet d'optimiser la capacité du système immunitaire
vertébrés. Cette réponse est spécifique de l'antigène du fait à combattre les infections persistantes et récurrentes. La
que les cellules de l'immunité adaptative, les lymphocytes, mémoire concerne aussi bien les lymphocytes B que
portent un seul type de récepteur capable de reconnaître les lymphocytes T.
un déterminant antigénique (encore appelé épitope). La Le principe des vaccins repose sur le concept de la
réponse adaptative est limitée dans le temps à l'éradication mémoire. Les objectifs sont d'induire une protection
de l'agresseur dont elle garde la mémoire. Sa reconnais- durable contre l'agent pathogène, de rendre notamment
sance du soi est limitée, en particulier parce qu'au cours de par les rappels vaccinaux cette réponse la plus adaptée pos-
leur fabrication dans les organes lymphoïdes primaires, la sible aux antigènes du pathogène.
majeure partie des cellules de l'immunité adaptative recon- Ainsi schématiquement, la réponse immunitaire, notam-
naissant des antigènes du soi est éliminée. ment au cours d'une infection, se déroule en 3 phases :
La réponse immunitaire se déclenche parce que le sys- ●
une réponse précoce entre 0 et 4 heures par l'intermé-
tème immunitaire reçoit des signaux de «danger», et diaire de l'immunité innée ;
que certaines cellules sont capables de reconnaître par un ●
une réponse intermédiaire entre 4 et 96 heures met-
ensemble de récepteurs (Pathogen Recognition Receptor tant en jeu également la réponse immunitaire innée ;
ou PRRs) des motifs moléculaires associés aux pathogènes ●
une réponse plus tardive après 96 heures mettant
(Microbe Associated Molecular Patterns ou MAMPs) ou des en jeu l'immunité adaptative qui aboutit à l'expansion
signaux de danger (Danger Associated Molecular Patterns ou clonale de lymphocytes B et T spécifiques d'antigènes
DAMPS) tandis que d'autres cellules de l'immunité adapta- de l'agent pathogène. Cela permet, dans la grande majo-
tives reconnaissent par un récepteur spécifique à chaque rité des cas, l'élimination de l'agent infectieux et surtout
4
1. Introduction générale au système immunitaire

à l'éducation du système immunitaire avec génération de Bien connaître le système immunitaire en situation
lymphocytes mémoires. Après élimination de l'antigène, la physiologique (objet de la première partie de cet ouvrage)
réponse immunitaire décline. permet de mieux aborder les grands enjeux actuels de
Au cours de la réponse immunitaire, il existe bien sûr une l'Immunologie médicale, à savoir :
interaction étroite entre l'immunité innée et adaptative, ●
mieux comprendre les dysfonctionnements du système
cellulaire ou soluble. Les Cellules présentatrices d'antigènes immunitaire et de nombreuses pathologies ;
(CPA) qui participent à la réponse innée vont également ●
utiliser de façon adaptée des armes thérapeutiques cura-
après activation et maturation présenter les antigènes après tives et préventives (vaccins par exemple, mais aussi anti-
dégradation en peptides aux lymphocytes T. Par ailleurs, de corps thérapeutiques, thérapies géniques…) ;
nombreuses coopérations cellulaires sont mises en place ●
développer les transplantations d'organes et de tissus
entre les lymphocytes B et T pour aboutir à une réponse (objets de la seconde partie de cet ouvrage).
humorale efficace et entre les lymphocytes T CD4 et CD8
pour aboutir à une réponse cellulaire efficace.

5
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Chapitre 2
La structure et l'organisation
générale du système
immunitaire
Jonathan Visentin1, Guislaine Carcelain, Michelle Rosenzwajg

PL AN D U CHAPIT R E
I. Introduction 8
II. Les cellules et autres acteurs
du système immunitaire 8
III. Les organes du système immunitaire 11

1
IV. Le système immunitaire en action 14
Coordinateur de ce chapitre.

Immunologie fondamentale et immunopathologie


© 2018, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

I. Introduction II. Les cellules et autres acteurs


Le système immunitaire est constitué d'un ensemble com­
du système immunitaire
plexe d'organes individualisés et de tissus entre lesquels (figures 2.1 et 2.2)
circulent en permanence des cellules de l'immunité innée
et de l'immunité adaptative. Cette organisation en réseau Certaines cellules immunocompétentes ont été recon­
de communication confère au système immunitaire trois nues comme telles depuis longtemps : les lymphocytes, les
propriétés essentielles : granulocytes, les monocytes/macrophages et les cellules

une importante capacité d'échange d'informations, dendritiques. Ces cellules sont issues d'un précurseur com­
par contacts membranaires intercellulaires ou par libération mun, la cellule souche hématopoïétique pluripotente, située
de médiateurs solubles. Ces échanges ont lieu entre des dans la moelle osseuse, capable d'auto­renouvellement et
acteurs du système immunitaire (par exemple des inter­ de différenciation en cellules souches à plus haut niveau
actions entre les cellules de l'immunité innée et celles de l'im­ de différenciation puis en progéniteurs. Classiquement, les
munité adaptative), mais également avec d'autres systèmes progéniteurs sont classés en deux familles :
(par exemple des échanges neuro­immuno­endocriniens) ; ●
ceux qui proviennent d'une cellule souche myéloïde

un bras effecteur performant capable de protéger l'inté­ et donnent naissance aux granulocytes, aux monocytes/
grité de l'organisme ; macrophages, aux cellules dendritiques ;

une forte régulation qui est cruciale pour préserver, ●
ceux qui proviennent d'une cellule souche lymphoïde et
à tout moment et à tout endroit, l'équilibre du système donnent naissance aux lymphocytes T, B et NK (Natural
immunitaire ou homéostasie et garantir une réponse Killers), aux ILCs (Innate Lymphoid Cells), aux NKT (Natural
immunitaire adaptée. Killer T cells) et aux MAIT (Mucosal associated invariant T
La perturbation de l'un de ces systèmes est à l'ori­ cells).
gine de dérèglements pathologiques comme les déficits Plus récemment, un rôle dans l'immunité a été reconnu
immunitaires, les maladies auto­immunes ou les états à des cellules telles que les cellules épithéliales, les cellules
d'hypersensibilité. endothéliales ou même les plaquettes.

Ante-immunité Immunité innée Immunité adaptative


Facteurs solubles:
Lymphocyte B
complément, CRP,
Peptides, enzymes chimiokines, cytokines…
Plaquettes

Lymphocyte T αβ
NKT
Mucus, ILC
fluides Cellule Anticorps
Lymphocyte T γδ
dendritique
Macrophage

Basophile MAIT
Cils CD4+ CD8+
Cellule NK
Eosinophile
Flore
commensale Granulocytes Facteurs solubles:
Epithélium Neutrophile
cytokines…

Figure 2.1
Organisation générale du système immunitaire.
Ce schéma illustre l'ensemble des acteurs du système immunitaire, qu'ils fassent partie de l'ante-immunité, de l'immunité innée et/ou
adaptative, qu'ils soient de type moléculaire, microbien ou cellulaire.

8
2. La structure et l'organisation générale du système immunitaire

Granulocyte
neutrophile
Progéniteur
myéloïde

Granulocyte
éosinophile

CSM
Granulocyte
basophile

LB
Cellule
CSH
dendritique

LT CD4
CSL

Monocyte
LT CD8 Macrophage

Cellules NK

Figure 2.2
Leucopoïèse.
À partir d'une cellule souche hématopoïétique (CSH) totipotente (qui peut également donner naissance aux globules rouges ou aux
plaquettes) sont générées des Cellules souches lymphoïdes (CSL) et des Cellules souches myéloïdes (CSM). Les premières donnent naissance
aux lymphocytes B, aux lymphocytes T CD4 ou CD8 et aux cellules NK. Les secondes sont à l'origine des trois types de granulocytes :
neutrophiles, éosinophiles et basophiles, ainsi qu'aux cellules dendritiques et aux monocytes qui se différencient par la suite en macrophages.

On classe habituellement les cellules immunitaires en microbes. En parallèle, les cytokines constituent un extra­
cellules de l'immunité innée et en cellules de l'immunité ordinaire système de communication entre les cellules,
adaptative. Les cellules de l'immunité innée sont capables qu'elles soient immunitaires ou non. Enfin les chimiokines,
de s'activer rapidement, mais ne mettent pas en place de qui sont des cytokines particulières, orchestrent la migra­
réponse mémoire. Au contraire, les cellules de l'immunité tion et le recrutement des cellules dans des sites spécifiques
adaptative s'activent avec un délai plus long, suite à la de l'organisme.
reconnaissance de leurs antigènes spécifiques, mais sont
capables de mettre en place une réponse mémoire. A. Les acteurs de l'ante-immunité
En plus des acteurs de type cellulaire, le système immu­
nitaire comprend de nombreuses molécules solubles pré­ Les cellules­barrière en contact direct avec l'environnement
sentes dans la circulation, dans les espaces extra­cellulaires extérieur où les circulations sanguine et lymphatique sont,
ou associées aux membranes. Parmi elles, les protéines de contrairement à ce que l'on pourrait penser, très actives du
la phase aiguë de l'inflammation et le système du complé­ point de vue immunitaire. Par exemple, les cellules épi-
ment jouent un rôle primordial dans la défense contre les théliales, en plus de leur rôle de protection mécanique,

9
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

participent à la réponse immunitaire innée car elles sont noyau polylobé. Ils jouent un rôle majeur dans la défense
capables de sécréter des peptides antimicrobiens. Ce sont antimicrobienne et dans l'inflammation aiguë par leur
également des cellules sentinelles susceptibles de produire fonction de cellules phagocytaires et le contenu de leurs
des cytokines et des chimiokines en présence de signaux granules cytoplasmiques (plus de 100 enzymes différentes).
de danger. Elles sont de plus impliquées dans la sécrétion Sous l'effet de facteurs chimiotactiques, les granulocytes
des immunoglobulines (IgA sécrétoires notamment) ou neutrophiles sont les premières cellules de l'immunité
dans leur absorption (IgG via les FcRn). Les cellules endo- innée à être recrutées dans les tissus en cas d'infection bac­
théliales sont également des cellules sentinelles capables térienne, où elles y auront une durée de vie très brève.
de produire des cytokines et chimiokines en présence de ●
Les granulocytes éosinophiles ont un noyau bilobé
signaux de danger afin d'initier une réponse inflammatoire. et des granulations colorées spécifiquement en rouge
Ces cellules adhésives interviennent de plus activement dans orangé par les techniques habituellement utilisées. Ceci est
la diapédèse, l'une des premières phases de l'inflammation dû au caractère basique des composants cytotoxiques et
correspondant à la migration des cellules immunitaires de pro­inflammatoires qu'elles contiennent. Ces cellules sont
la circulation sanguine vers les tissus. Dans les HEV (veinules retrouvées principalement dans les tissus et possèdent un
à haut endothélium), elles ont une morphologie distincte rôle capital dans les défenses antiparasitaires et certaines
sous forme de cellules cuboïdes assurant le passage des cel­ réactions d'hypersensibilité.
lules lymphoïdes dans les organes lymphoïdes secondaires. ●
Les granulocytes basophiles ont un noyau bilobé peu
Enfin les plaquettes, éléments anucléés dérivant des visible du fait de l'abondance de leurs granulations méta­
mégacaryocytes de la moelle osseuse, présentent des simi­ chromatiques contenant de l'histamine ainsi que des élé­
litudes avec les cellules endothéliales car elles contiennent ments très acides, cytotoxiques et pro­inflammatoires. Leur
des granules de stockage de cytokines, chimiokines et autres équivalent tissulaire est le mastocytes, présent en abon­
médiateurs solubles. Elles peuvent ainsi avoir une action dance dans les muqueuses, et ils ont un rôle anti­infectieux.
pro­inflammatoire et jouer un autre rôle qu'hémostatique. Les basophiles et les mastocytes ont aussi un rôle impor­
Au­delà des cellules, un grand nombre de facteurs méca­ tant dans les hypersensibilités immédiates.
niques sont importants pour la protection de l'organisme,
tels que la sécrétion de mucus ou de divers fluides qui 2. Les monocytes/macrophages
peuvent être mis en mouvement par des épithéliums ciliés.
La flore commensale joue également un rôle important Les monocytes ont également un cytoplasme granuleux
afin de limiter la prolifération des agents pathogènes. contenant de nombreuses enzymes. Moins nombreux que
les granulocytes, ils circulent dans le sang et adhèrent aux
parois vasculaires avant de migrer dans les tissus en réponse
B. Les acteurs de l'immunité innée à certains facteurs chimiotactiques, où ils s'y différencieront
Parmi les cellules de l'immunité innée, les granulocytes neu­ en macrophages. Historiquement, les macrophages tissu­
trophiles, monocytes/macrophages et cellules dendritiques laires ont été désignés sous de nombreux noms en fonction
phagocytent et détruisent des éléments étrangers sur les­ des organes où ils étaient observés : cellules de Küpffer dans
quels elles reconnaissent des molécules représentatives des le foie, microglie dans le cerveau, cellules mésangiales dans
grandes familles d'agents microbiens, les PAMPs (Pathogen le rein, ostéoclastes dans l'os. Ce sont des cellules essentiel­
Associated Recognition Pattern), mais aussi des molécules lement phagocytaires, capables de capter des éléments de
associées au stress cellulaire, les DAMPs (Danger Associated tailles diverses (antigènes particulaires, macromolécules,
Molecular Pattern), grâce à leurs immunorécepteurs appelés agents microbiens, cellules ou débris cellulaires) avant de
PRRs (Pattern Recognition Receptors). Les lymphocytes NK les détruire puis de les présenter aux cellules de l'immunité
font également partie de l'immunité innée et détruisent les adaptative. Ils produisent également de nombreuses cyto­
cellules infectées par des virus ou les cellules tumorales. kines importantes à toutes les étapes de la réponse immu­
nitaire, y compris dans la phase de réparation tissulaire.
1. Les granulocytes
Les granulocytes se divisent en trois lignées distinctes : neu­
3. Les cellules dendritiques
trophiles, éosinophiles et basophiles. Les cellules dendritiques sont localisées dans de nom­

Les granulocytes neutrophiles sont les plus nombreux breux tissus et organes dans un état immature ayant une
dans la circulation sanguine et sont reconnaissables par leur importante capacité de capture d'antigènes. À l'inverse,
10
2. La structure et l'organisation générale du système immunitaire

lorsqu'elles quittent les tissus et migrent vers les tissus de type BCR ou TCR. Le BCR se lie à l'antigène natif alors
lymphoïdes, elles subissent un processus de maturation que le TCR se lie à des antigènes apprêtés et présentés sous
qui leur fait perdre cette capacité au profit de l'acquisition forme de peptide associé aux molécules du CMH. Il existe
d'une propriété de présentation des antigènes aux lym­ des sous­populations fonctionnelles de lymphocytes T et
phocytes T. Ce sont les Cellules présentatrices d'antigènes B définies par leur phénotype, c'est­à­dire un ensemble de
(CPA) les plus importantes car elles sont capables d'activer caractéristiques moléculaires membranaires, et des proprié­
des lymphocytes T naïfs, et jouent ainsi un rôle majeur dans tés fonctionnelles différentes.
l'initiation de la réponse immunitaire adaptative. Il existe Par exemple, parmi les lymphocytes T, on distingue
plusieurs types de cellules dendritiques qui possèdent des deux sous­populations majeures : les lymphocytes T auxi­
propriétés différentes. liaires ou helpers (Th) et les lymphocytes T cytotoxiques.
Les lymphocytes T auxiliaires sécrètent des cytokines et
4. Les cellules NK sont responsables de l'organisation des réponses immu­
nitaires innées et adaptatives. Les lymphocytes T cyto­
Les lymphocytes NK ou cellules Natural Killer sont des
toxiques provoquent la mort des cellules présentant
cellules cytotoxiques localisées dans le sang et les organes
desantigènes étrangers (dans le cas d'une infection virale
lymphoïdes périphériques. Ils reconnaissent et détruisent
ou d'autres pathogènes intra­cellulaires) ou des antigènes
les cellules infectées, endommagées ou ciblées par des anti­
du soi anormaux en termes qualitatif et/ou quantitatif
corps de type IgG. Ils ont également une grande capacité
(dans le cas d'une cellule tumorale). Il existe également des
de sécrétion de cytokines comme l'IFN­γ.
lymphocytes T régulateurs exerçant des fonctions de régu­
lation et d'inhibition des réponses immunitaires.
5. Les cellules lymphoïdes non Au­delà de leur rôle de précurseur des plasmocytes,
conventionnelles cellules principalement présentes dans la moelle osseuse
Ces cellules appartiennent à l'immunité innée ou sont à ayant pour fonction la production des anticorps en grande
l'interface entre immunité innée et adaptative. Les lym- quantité et pendant une longue durée, les lymphocytes B
phocytes T γ/δ sont très proches des cellules NK, mais ont également un rôle de CPA aux lymphocytes T. Cette
possèdent la particularité d'exprimer un TCR reconnaissant propriété est à la base de la coopération cellulaire entre les
des ligands variés différents du CMH. Les cellules NK- T lymphocytes T et B afin de réguler l'activation de ces der­
présentes dans les épithéliums et les tissus lymphoïdes niers et ainsi la production des anticorps. Au décours des
reconnaissent des lipides microbiens associés à la molé­ réponses immunitaires, les lymphocytes B comme les lym­
cule CD1 via leur TCR semi­invariant. Les MAIT (Mucosal- phocytes T donnent naissance à des cellules mémoires à
Associated Invariant T cells) sont une sous­population durée de vie longue dont le rôle est de répondre plus effi­
de lymphocytes T à TCR semi­invariant localisés dans les cacement à une nouvelle exposition à un antigène donné
muqueuses et possédant des propriétés antimicrobiennes. (réponse secondaire).
Les cellules lymphoïdes innées (ILC) sont des effecteurs
tissulaires jouant un rôle important dans la défense contre
les micro­organismes ainsi que dans l'homéostasie tissulaire III. Les organes du système
et les phénomènes inflammatoires.
immunitaire
C. Les acteurs de l'immunité Le système immunitaire est composé d'organes et de tissus
dits lymphoïdes dévolus à la production de lymphocytes
adaptative et aux fonctions immunitaires. Ils sont connectés par les
Il s'agit principalement des lymphocytes B et T, les lym­ vaisseaux sanguins et lymphatiques (figure 2.3).
phocytes B étant responsables de la réponse immunitaire Le foie fœtal est le premier organe de différenciation des
humorale (production d'anticorps) et les lymphocytes T des cellules immunitaires, relayé à la naissance par la moelle
réponses cellulaires (auxiliaire, cytotoxique ou régulatrice). osseuse. Les Cellules souches lymphoïdes poursuivent leur
Les lymphocytes B et les lymphocytes T ont une mor­ maturation en lymphocytes B ou T au sein des organes
phologie similaire, avec un rapport nucléo­cytoplasmique lymphoïdes primaires (ou centraux) où ils acquièrent,
élevé sans granulation. Ils sont capables de reconnaître entre autres, un récepteur propre à chaque cellule :
spécifiquement des antigènes via leurs immunorécepteurs c'est la constitution des répertoires T et B. Les organes
11
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

Le thymus est le site de maturation et d'éducation (pro­


Organes lymphoïdes Organes lymphoïdes
primaires secondaires
cessus de sélection) des lymphocytes T. C'est un organe
médian, bilobé, situé dans le médiastin antérieur. Sur le
Amygdales
plan histologique, chaque lobe thymique est organisé en
unités fonctionnelles, les lobules séparés entre eux par des
Vaisseau
Thymus lymphatique invaginations de la capsule appelées trabécules. Au sein de
ces lobules se distinguent une zone externe, la corticale, et
BALT une zone plus centrale, la médullaire. Les précurseurs lym­
phoïdes provenant de la moelle osseuse pénètrent dans le
Ganglions thymus par des veinules post­capillaires situées au niveau
de la jonction cortico­médullaire. Ils migrent ensuite vers
le cortex pour se diriger vers la médullaire. Ces différentes
Rate
régions ont des compositions cellulaires variées, permet­
GALT
tant différents processus de maturation dont le but est de
Moelle osseuse
conserver les thymocytes ayant un TCR fonctionnel avec
une capacité de reconnaissance du soi limitée. En plus
des thymocytes à différents stades de développement, le
thymus se compose des cellules épithéliales et des fibro­
Figure 2.3 blastes dans le cortex et dans la médullaire, cette dernière
Localisation des organes lymphoïdes primaires et secondaires. contenant également des macrophages et des cellules
Ce schéma précise la position anatomique à gauche des organes dendritiques.
lymphoïdes primaires, et à droite des organes lymphoïdes
secondaires, y compris le tissu lymphoïde associé aux muqueuses. Après leur étape de maturation initiale, les lympho­
Ceux-ci sont connectés grâce à un réseau de vaisseaux cytes B et T quittent les organes lymphoïdes primaires sous
lymphatiques. forme de lymphocytes B naïfs ou T naïfs. Ils circulent alors
BALT : Bronchus Associated Lymphoid Tissue. GALT : Gut Associated
Lymphoid Tissue. en continu dans les circulations sanguine et lymphatique, à
travers les organes lymphoïdes secondaires de tout l'orga­
nisme. C'est à cet endroit qu'ils pourront rencontrer leur
lymphoïdes secondaires (ou périphériques) sont peu­
antigène, s'activer et se différencier en cellules effectrices.
plés des cellules issues des organes lymphoïdes primaires
et sont le lieu des coopérations cellulaires aboutissant à la
réponse immunitaire adaptative, c'est­à­dire la présentation B. Les organes lymphoïdes
et la reconnaissance des antigènes, l'activation, l'expansion
clonale et la différenciation des lymphocytes en cellules secondaires
effectrices. Ils sont schématiquement classés en organes systémiques
et organes muqueux, présentant des caractéristiques
A. Les organes lymphoïdes primaires communes :

leur développement dépend des cellules provenant des
Les organes lymphoïdes primaires sont la moelle osseuse, organes lymphoïdes primaires ;
dans laquelle sont par exemple générés les lymphocytes B ●
leur développement prend lieu essentiellement après la
et les cellules NK, et le thymus, dans lequel sont générés les naissance au contact des antigènes de l'environnement ;
lymphocytes T. ●
ils contiennent des zones où se localiseront de manière
En effet, en plus d'être le siège de l'hématopoïèse, la privilégiée les lymphocytes T (zone paracorticale des gan­
moelle osseuse est le lieu de la maturation des lympho­ glions lymphatiques, par exemple), et les lymphocytes B
cytes B, allant de l'acquisition du BCR jusqu'aux processus (centres germinatifs appelés aussi follicules lymphoïdes) ;
de sélection négative des lymphocytes B autoréactifs géné­ ●
dans ces structures, les HEV permettent l'entrée contrô­
rés. Cette maturation a lieu au niveau du stroma médullaire, lée des lymphocytes.
de la surface externe de la cavité médullaire vers le centre Ces organes sont le lieu de drainage et de concentration
où sont concentrées les cellules les plus matures. Elle se d'antigènes présents dans les tissus, la lymphe (ganglions
fait grâce à des contacts et des signaux avec les cellules lymphatiques), le sang (rate), ou les muqueuses (tissu
stromales. lymphoïde associé aux muqueuses, MALT). En parallèle,
12
2. La structure et l'organisation générale du système immunitaire

la vascularisation des organes lymphoïdes secondaires y lymphatiques ou PALS (pour Periarteriolar Lymphoid
permet une circulation permanente des lymphocytes naïfs. Sheaths) composées essentiellement de lymphocytes
Ils constituent ainsi le lieu de rencontre privilégié entre les avec une zone centrale riche en lymphocytes T (zone T)
antigènes et les différentes cellules participant à réponse et une zone périphérique riche en lymphocytes B
immunitaire adaptative. Enfin, c'est à partir des organes (zone B). La zone B est constituée d'une part de follicules
lymphoïdes secondaires que les effecteurs de l'immunité lymphoïdes primaires ou secondaires et d'autre part de la
adaptative, une fois activés, sont distribués vers les tissus zone marginale.
périphériques, via le canal lymphatique efférent, le canal Les ganglions sont capsulés, ont un aspect arrondi ou
thoracique puis le sang. réniforme de 1 à 15 mm de diamètre et sont au nombre
Deux types d'organes lymphoïdes secondaires systé­ de 500 à 1 000 chez l'homme. Des vaisseaux lympha­
miques sont individualisés : la pulpe blanche de la rate et tiques les relient pour former des chaînes ganglionnaires.
les ganglions lymphatiques (figure 2.4). Chaque ganglion possède un système lymphatique affé­
La rate est l'organe lymphoïde secondaire le plus volu­ rent développé et un seul vaisseau lymphatique effé­
mineux (environ 150 à 200 grammes), elle est de forme rent. Dispersés dans tout l'organisme afin de surveiller
ovale et située dans l'hypocondre gauche. Elle est uni­ de nombreux territoires, ils drainent la lymphe émanant
quement en relation avec la circulation sanguine, qu'elle du liquide interstitiel qui baigne tous les tissus par leurs
filtre grâce à une forte vascularisation qui lui permet lymphatiques afférents. Ils jouent un rôle de filtres per­
également d'assurer l'immunosurveillance des antigènes mettant la concentration des antigènes solubles ou pris
présents dans le sang. Au cours de la vie embryonnaire, la en charge par les CPA. De plus, leur position au carrefour
rate est d'abord hématopoïétique, comme le foie fœtal. de la circulation hémo­lymphatique permet d'optimiser
Après la naissance, elle comprend une pulpe rouge (99 % la détection des antigènes par les cellules immunitaires
de son volume) riche en macrophages servant surtout à qui circulent à travers eux, et donc le déclenchement des
la dégradation des hématies, et une pulpe blanche (1 % réponses immunitaires adaptatives.
de la masse splénique) localisée autour des artérioles et Les ganglions sont constitués de trois régions princi­
correspondant au lieu de mise en place des réponses pales. La zone corticale (zone B) contient des follicules lym­
immunitaires. La pulpe blanche est constituée de gaines phoïdes, riches en lymphocytes B. La zone paracorticale

Ganglion Rate Amygdale

Epithélium Nodule Crypte


Follicule primaire pharyngien lymphoïde
Capsule

Follicule secondaire
Sinus

Artère
Veine
Vaisseau
lymphatique Vaisseau
afférent lymphatique
efférent

HEV

Paracortex Tissu
Centre germinatif conjonctif Chorion
Veine
efférente
Pulpe
Artère Zone T Zone rouge
afférente Artériole (PALS) marginale
centrale
Follicule

Figure 2.4
Exemples de structures d'organes lymphoïdes secondaires.
Ce schéma reprend l'organisation globale de trois organes lymphoïdes secondaires : les ganglions lymphatiques, la rate et les amygdales. Ils ont
pour point commun l'existence de follicules lymphoïdes et de centres germinatifs qui constituent la zone de prolifération des lymphocytes B.
Ils ont également leurs particularités, la rate contenant par exemple la pulpe rouge qui est le lieu d'élimination des hématies sénescentes ou
anormales, et les amygdales étant en contact direct avec l'extérieur et ayant une structure constituée de cryptes.

13
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

(zone T) contient essentiellement des lymphocytes T IV. Le système immunitaire


interagissant avec des cellules dendritiques qui leur pré­
sentent des antigènes. Enfin, au centre, les sinus ou cor­ en action (figure 2.5)
dons médullaires riches en macrophages sont le site de
capture des antigènes particulaires amenés par la lymphe. Au cours de cette partie, nous prendrons l'exemple
La lymphe et les cellules qu'elle contient sortent des d'une réponse immunitaire à une infection bactérienne
ganglions par un canal efférent. L'ensemble du réseau extra­cellulaire avec une porte d'entrée cutanée. À l'état
lymphatique est collecté par le canal thoracique qui se basal, l'épiderme joue une barrière physique naturelle
déverse dans la veine sous­clavière. Cette organisation sin­ empêchant la pénétration de la bactérie pathogène.
gulière avec une circulation hémolymphatique facilite les Cette protection est renforcée par une compétition
échanges entre tous les partenaires cellulaires impliqués pour les nutriments avec la flore commensale cutanée
dans la réponse immunitaire. ainsi que la présence de peptides et enzymes antibacté­
Les organes lymphoïdes muqueux regroupent, sous riens. Une rupture de cette barrière (coupure, piqûre…)
le nom de tissu lymphoïde associé aux muqueuses ou est donc nécessaire afin que la bactérie pénètre dans
MALT (Mucosae Associated Lymphoid Tissue), des entités l'organisme. À ce moment­là, les cellules immunitaires
organiques nombreuses et variées représentant 80 % de la innées résidentes du tissu sous­cutané, macrophages et
masse du tissu lymphoïde présent dans l'organisme. C'est cellules dendritiques immatures, vont pouvoir recon­
donc un élément d'une extrême importance pour assu­ naître comme anormale (PAMPs et signal « danger ») la
rer la protection contre les antigènes pénétrant au niveau présence de ces bactéries via leurs immunorécepteurs
des épithéliums muqueux qui représentent une surface de (PRRs), les internaliser par phagocytose puis initier une
plus de 400 m2 (muqueuses respiratoire, digestive, urogéni­ réponse inflammatoire. La principale conséquence est
tale…). Le MALT est constitué de tissus lymphoïdes diffus une modification de la perméabilité vasculaire permet­
ou de structures individualisées comme, par exemple, dans tant aux cellules et aux protéines sanguines de traverser
le tractus digestif, les Plaques de Peyer, l'appendice ou les l'endothélium, en particulier les granulocytes neutro­
amygdales. philes jouant un rôle crucial dans l'élimination des bac­

Lésion 8 Plaquettes
cutanée Cellule
dendritique
immature
1 2
4
Macrophage
2 7
Cellule
dendritique
mature

5
Lymphocyte B
Neutrophile

Terminaisons
Lymphocyte T
nerveuses 3 CD4+
Anticorps

1 - Effraction de la barrière
2 - Phagocytose macrophagique + système nerveux
3 - Vasodilatation, attraction des cellules immunitaires
4 - Prise en charge par les cellules dendritiques
5 - Interaction CDs, lymphocytes B et T Plasmocyte
6 - Plasmocytes et anticorps
7 - Anticorps : opsonisation et complément 6
8 - Réparation tissulaire

Figure 2.5
Le système immunitaire en action.

14
2. La structure et l'organisation générale du système immunitaire

téries, les immunoglobulines et le complément. En À retenir


parallèle, les cellules dendritiques immatures, suite aux
signaux dangers reçus, entament un processus de matu­ ■
La majorité des cellules de l'immunité sont d'ori-
ration et migrent vers les organes lymphoïdes secon­ gine hématopoïétique.
daires. C'est ici qu'elles interagiront avec les cellules du ■
Les granulocytes, les monocytes/macrophages,
système immunitaire adaptatif, les lymphocytes B et les les cellules dendritiques et les lymphocytes NK
lymphocytes T CD4+, capables de reconnaître les anti­ sont les principales cellules de l'immunité innée.
gènes bactériens via leur immunorécepteur de surface. ■
Les lymphocytes T et B sont les cellules de l'im-
Cette interaction tripartite est indispensable afin d'en­ munité adaptative.
gendrer une activation efficace du lymphocyte B et du ■
Les cellules dendritiques, les monocytes/macro-
lymphocyte T qui vont alors proliférer de manière clo­ phages et les lymphocytes B sont des cellules pré-
nale et donner naissance à des lymphocytes mémoires sentatrices d'antigène aux lymphocytes T.
qui joueront un rôle crucial dans le cas d'une deuxième ■
Les cellules épithéliales, les cellules endothé-
infection. Les lymphocytes B activés générés pour­ liales et les plaquettes constituent d'autres cellules
suivent également leur maturation afin de devenir des immunocompétentes.
plasmocytes, cellules productrices d'anticorps dirigés ■
D'autres acteurs non cellulaires ont une grande
contre les protéines bactériennes qui diffuseront dans importance dans la protection de l'intégrité de
l'ensemble de l'organisme via la circulation sanguine. l'organisme.
Au niveau du site de l'infection, ces anticorps auront la ■
La moelle osseuse et le thymus sont les organes
capacité de détruire directement les bactéries par acti­ lymphoïdes primaires.
vation du complément ou bien de favoriser leur phago­ ■
La rate et les ganglions lymphatiques sont des
cytose par les macrophages. Une fois que l'ensemble des organes lymphoïdes secondaires systémiques.
bactéries est éliminé, un certain nombre de processus ■
Le tissu lymphoïde associé aux muqueuses com-
permettent la réparation tissulaire, étape importante prend les organes lymphoïdes secondaires muqueux.
afin que l'intégrité de l'épithélium soit retrouvée et sa ■
Les organes lymphoïdes secondaires sont le site
protection restaurée. des réactions immunitaires.

15
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Chapitre 3
Les structures moléculaires
reconnues par le système
immunitaire
Sylvie Fournel2, Frédéric Gros, Samuel Liégeois, Pauline Soulas-Sprauel

PL AN D U CHAPIT R E
I. Les structures moléculaires
reconnues par le système
immunitaire inné 18
II. Les structures moléculaires reconnues
2
par le système immunitaire adaptatif 20
Coordinatrice de ce chapitre.

Immunologie fondamentale et immunopathologie


© 2018, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

Ce chapitre a pour but d'expliquer par quels moyens le sys- naître une quasi-infinité de motifs moléculaires. Ils sont
tème immunitaire perçoit les éléments de son environne- d'ailleurs devenus des outils expérimentaux ou théra-
ment (tels que des micro-organismes, pathogènes ou non) peutiques incontournables. Dans certaines circonstances,
et reconnaît les éléments qui perturbent son homéostasie les anticorps peuvent reconnaître des éléments du soi,
et doivent donc être détruits. Les modalités de cette recon- soulevant la question de la régulation de l'immunité
naissance sont différentes lors de l'activation de l'immunité adaptative. En 1949, Frank Burnet a introduit le concept
innée et de l'immunité adaptative, mais il apparaîtra très de « soi contre non-soi » dans lequel il a proposé que
rapidement que les deux systèmes de reconnaissance sont des éléments étrangers, constituant le « non-soi », pou-
très largement intriqués. vaient initier une réaction immunitaire adaptative, alors
que les éléments endogènes, du « soi », seraient tolérés,
c'est à dire n'engendreraient pas de réponse immunitaire.
Plusieurs mécanismes de tolérance sont nécessaires, dont
I. Les structures moléculaires certains reposant sur l'interaction avec l'immunité innée.
reconnues par le système En 1989, Charles Janeway a émis l'hypothèse que la dis-
immunitaire inné crimination entre soi et non-soi pourrait être largement
opérée par le système immunitaire inné, distinguant
le « non-soi infectieux » grâce à des récepteurs qu'il a
A. La naissance du concept appelés PRR (Pattern Recognition Receptors). Janeway a
de motifs moléculaires reconnus proposé que ces PRRs reconnaissent des molécules expri-
par l'immunité innée mées par des micro-organismes, qu'il a appelées PAMP
(Pathogen Associated Molecular Patterns). Ces motifs
Les récepteurs de l'immunité innée et les structures recon- moléculaires, caractérisés par la suite, n'étant pas exclu-
nues par ces récepteurs ont été identifiés beaucoup plus sivement exprimés par des pathogènes, mais par tous les
tardivement que les récepteurs de l'immunité adaptative, micro-organismes, le terme MAMP (Microbe Associated
comme par exemple les anticorps qui ont été décrits dès Molecular Patterns) est donc aujourd'hui plus approprié
le début du xxe siècle. Les anticorps permettent de recon- que le terme PAMP (figure 3.1).

Infection Inflammation
Virus Bactéries Gram- Bactéries Gram+ Lésions de la matrice extracellulaire

Fragments d’acide
hyaluronique
Sulfate d’héparine

ADN flagelline ac. lipoteïchoique


ARN lipopolysacharide lipoprotéines
ADN ADN Cellule stressée/nécrotique

Levures et Autres eucaryotes


moisissures unicellulaires ATP
HSPs
HMGB1
S100
K+
acide urique
b-glucane Ancre GPI
zymosan zymosan
ADN ADN

MAMP DAMP

Récepteurs de type PRR

Activation du système immunitaire


Figure 3.1
Les structures reconnues par l'immunité innée sont des MAMP ou des DAMP.

18
3. Les structures moléculaires reconnues par le système immunitaire

En 1994, Polly Matzinger a quant à elle introduit le C. Les motifs moléculaires


concept de « signal de danger », qui propose que le sys-
tème immunitaire ne reconnaisse pas uniquement des associés aux dommages
produits issus de micro-organismes, mais également des (DAMP ou alarmines)
produits issus de l'hôte en situation de stress. Ces derniers
Des molécules normalement intra-cellulaires peuvent être
composés ont été appelés DAMP (Damage Associated
libérées dans le milieu extra-cellulaire, passivement à partir
Molecular Patterns) ou « alarmines » (figure 3.1). Cette
de cellules mortes, ou activement en réponse à un stress
« hypothèse de danger » a permis d'expliquer pourquoi
cellulaire. Lorsque ces molécules, comme les HSP (protéines
la réponse immunitaire observée suite à une infection
de choc thermique), HMGB1 (High-Mobility Group Box 1 :
pouvait être similaire à celle qui apparaît suite à des
une molécule associée à la chromatine), les protéines S100,
lésions tissulaires stériles. En effet, il a été montré que
les acides nucléiques, l'ATP ou l'acide urique se retrouvent
la reconnaissance des MAMP ou des DAMP par les
dans le milieu extra-cellulaire, elles deviennent alors des
PRR peuvent entraîner l'activation des mêmes voies de
DAMP détectables par des PRR.
signalisation.
Des molécules dérivées de la matrice extra-cellulaire
Il est important de noter que la détection des MAMP
peuvent également être générées suite à une lésion tis-
et des DAMP est la première étape de l'activation de toute
sulaire, comme des fragments d'acide hyaluronique ou
réponse immunitaire, qu'elle soit innée ou adaptative.
le sulfate d'héparine, qui représentent d'autres formes de
DAMP.
B. Les motifs moléculaires associés Lorsque l'intégrité de la membrane plasmique est affec-
tée, comme par exemple suite à l'action de certaines toxines
aux micro-organismes (MAMP) bactériennes, certains ions normalement concentrés dans
De nombreux MAMPs correspondent à des élé- la cellule peuvent s'échapper. Ainsi, l'efflux de potassium
ments retrouvés à la surface des micro-organismes. Les représente une autre forme de DAMP, détectée par un PRR
Lipopolysaccharides bactériens (LPS), anciennement intra-cellulaire.
appelés endotoxines, sont retrouvés à la surface des bac-
téries à Gram négatif. D'autres MAMP sont retrouvés à la
surface : D. Les PRRs : les « immunorécepteurs »

des bactéries : flagelline bactérienne, acide lipo- de l'immunité innée
téichoïque, peptidoglycanes ;

des mycètes unicellulaires (levures et moisissures) : Dans sa théorie formulée en 1989, Charles Janeway a
β-glucanes, α-mannanes ; postulé que la reconnaissance des micro-organismes est

d'autres eucaryotes unicellulaires : protéines ancrées assurée par les PRRs, avant que ne soient découverts les
au GPI (glycosylphosphatidylinositol). premiers d'entre eux. En 1996, l'équipe de Jules Hoffmann
Lorsque les micro-organismes sont dégradés, par a montré que la voie de signalisation Toll (du nom du
exemple lors de la phagocytose, ils peuvent aussi expo- récepteur transmembranaire en amont de la voie),
ser des molécules internes. Ainsi, leurs acides nucléiques impliquée dans le développement embryonnaire de la
peuvent être détectés comme MAMP. Par exemple, Drosophile, intervenait également dans la détection des
l'ADN des eucaryotes unicellulaires, des bactéries et de agents infectieux d'origine fongique. À la suite de cette
certains virus contient des résidus de cytosine situés au découverte, Ruslan Medzhitov et Charles Janeway ont
niveau de dinucléotides CpG de l'ADN qui sont beau- démontré qu'un homologue humain de Toll était impli-
coup moins souvent méthylés que chez les mammifères. qué dans l'initiation de la réponse adaptative. Une décou-
Les CpG non méthylés représentent un MAMP impor- verte similaire a ensuite été effectuée par l'équipe de Paul
tant, permettant au système immunitaire de détecter Godowsky, puis par celle de Bruce Beutler, qui a montré
la présence d'ADN étranger. Cette reconnaissance ainsi que les homologues humains de Toll étaient capables
que celle de l'ARN simple brin endosomal est capitale de reconnaître des produits de micro-organismes. Ainsi,
pour la détection des virus circulants. Par ailleurs, les grâce à la Drosophile, une importante famille de PRRs
virus peuvent également être détectés lors de leur cycle a été identifiée chez les mammifères, les TLR (Toll-Like
réplicatif par la présence d'ARN double brin ou d'ADN Receptors). Depuis cette découverte, d'autres familles ont
cytosolique. été décrites.
19
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

Les PRR sont largement conservés au cours de l'évolution, la reconnaissance de motifs moléculaires conservés au sein des
puisqu'on les retrouve chez presque tous les eucaryotes. micro-organismes. Les récepteurs de l'immunité adaptative,
Chez les vertébrés, les PRR participent au déclenchement c'est-à-dire les récepteurs des lymphocytes B et T, ne sont pas
de l'inflammation, et jouent également un rôle clé dans l'ini- encore déterminés à reconnaître un signal donné lors de leur
tiation de la réponse adaptative, en participant à la matura- génération (au début de la différenciation lymphocytaire).
tion des cellules dendritiques (voir chapitre 8). La partie dite constante de ces récepteurs est conservée entre
On retrouve des PRRs membranaires (situés à la surface de les espèces et très similaire entre individus, alors que la partie
la cellule ou au niveau de la membrane des endosomes), des dite variable est générée aléatoirement, ce qui confère aux lym-
PRRs cytosoliques, et des PRRs extra-cellulaires. Les récep- phocytes, dans leur ensemble, la capacité à reconnaître une
teurs de type Scavenger Receptors (SR) sont des PRR qui infinité de structures moléculaires, appelées antigènes.
permettent la phagocytose des cellules apoptotiques ou des
micro-organismes. La signalisation en aval de ces récepteurs
est essentiellement liée à des modifications du cytosquelette A. Qu'est-ce qu'un antigène ?
d'actine qui favorisent l'internalisation de la cible reconnue. Un antigène est une molécule de toute nature (organique
Tous les autres PRRs sont des PRRs dits «de signalisation», ou non) pouvant être reconnue par un récepteur à l'anti-
car ils vont permettre d'envoyer des signaux à d'autres cel- gène de l'immunité adaptative. Ces récepteurs sont de
lules, parfois très distantes. Certains TLR sont localisés à la deux types : le récepteur à l'antigène des lymphocytes B
membrane plasmique, permettant de reconnaître plutôt (BCR, pour B-Cell Receptor) devenant anticorps lorsqu'il
des motifs de micro-organismes intacts, tandis que d'autres, est sécrété, et le récepteur à l'antigène des lymphocytes T
situés à la membrane des vésicules d'endocytose (endo- (TCR, pour T-Cell Receptor). Nous produisons en réalité plu-
somes), reconnaissent plutôt des motifs issus de la dégrada- sieurs millions de molécules différentes de chacun de ces
tion des micro-organismes après leur internalisation, comme deux types. La propriété de liaison de l'antigène aux diffé-
les acides nucléiques. Les récepteurs lectine de type C (CLR rents récepteurs lui confère son antigénicité. Alors que les
pour C-type Lectin Receptors) reconnaissent des sucres sur- BCR reconnaissent toutes formes d'antigènes, à l'état natif,
tout présents à la surface des mycètes. les TCR ne reconnaissent que des antigènes protéiques sous
La détection de certaines bactéries intra-cellulaires et des forme peptidique, et lorsqu'ils sont associés aux molécules
virus est assurée par des PRRs cytosoliques. Les NLRs (Nod- du Complexe majeur d'histocompatibilité (CMH). Seuls les
like receptors) reconnaissent des MAMP bactériens et des antigènes qui provoquent une réponse immunitaire adap-
DAMP. Quatre types de récepteurs cytosoliques détectent tative sont qualifiés d'immunogènes.
les acides nucléiques viraux : la PKR (Proteine Kinase R), l'OAS Certains antigènes sont caractérisés par des variations
(Oligoadenylate Synthase), les RLRs (RIG-Like Receptors) et polymorphiques intra-espèces, on parle alors d'allo-antigène.
les senseurs d'ADN cytosoliques (cGAS, IFI16, AIM2…). Ces allo-antigènes jouent un rôle très important lors des
Enfin, dans le milieu extra-cellulaire, on trouve des greffes. Les antigènes peuvent également être produits par
PRR solubles, également capables de détecter les micro- l'individu lui-même, on parle alors d'auto-antigène.
organismes. Ces PRRs font partie des protéines de phase
aiguë de l'inflammation, comme par exemple la CRP
(C-reactive protein) et la MBP (Mannose-Binding Protein) B. Qu'est-ce qu'un épitope ?
(voir chapitre 4). Cette dernière est impliquée dans l'acti-
vation du système du complément par la voie des lectines. Les anticorps, les BCR et les TCR ne reconnaissent pas
les antigènes dans leur globalité. Ils reconnaissent une
petite région de l'antigène qualifiée de site antigénique,
II. Les structures moléculaires déterminant antigénique ou encore épitope. La région
de l'anticorps, du BCR ou du TCR reconnaissant l'épitope
reconnues par le système est appelée le paratope. Les antigènes portent générale-
immunitaire adaptatif ment plusieurs épitopes différents. Le nombre d'épitopes
identiques dans un antigène détermine la valence de cet
Les récepteurs de l'immunité innée sont conservés au fil antigène (figure 3.2). Si le même épitope est représenté
de l'évolution, invariants au sein d'un même individu, et peu plusieurs fois, l'antigène est dit multivalent. On appelle
variables d'un individu à l'autre au sein d'une même espèce. «épitopes B» les épitopes reconnus par les anticorps ou
Ces récepteurs ont été sélectionnés au cours de l'évolution sur les BCR, et «épitopes T» les épitopes reconnus par les TCR.
20
3. Les structures moléculaires reconnues par le système immunitaire

Anticorps 2
Anticorps 1

Paratope Epitope Epitope conformationnel Epitope séquentiel


(discontinu) (continu)
Anticorps 3

Figure 3.2
Les structures reconnues par l'immunité adaptative sont appelées «antigènes».
La partie de l'antigène sur laquelle se fixent les récepteurs de l'immunité adaptative (TCR, BCR, anticorps) s'appelle un épitope. Il est dit
«séquentiel» lorsqu'il correspond à une partie d'antigène suivant la séquence de la molécule ou «conformationel» lorsqu'il ne suit pas la
séquence de la molécule, mais sa conformation 3 D. Un antigène qui induit une réponse immunitaire est dit «immunogène». De nombreux
paramètres peuvent contrôler l'immunogénicité. Ils sont résumés dans le tableau.

On distingue deux types d'épitopes (figure 3.2) : et qui peuvent provoquer une réponse des lymphocytes T

les épitopes linéaires ou séquentiels, qui correspondent en plus de l'activation des lymphocytes B, sont souvent
à un enchaînement continu de monomères (acides aminés immunogènes. Les polyosides sont assez immunogènes du
ou oses) adjacents. Dans ce cas, pour les protéines, c'est fait de leur taille et de leurs structures également variées.
la seule séquence de la molécule qui est impliquée dans Cependant, contrairement aux protéines, les épitopes
la reconnaissance ; retrouvés sur les polyosides sont séquentiels, répétitifs et

les épitopes conformationnels ou discontinus qui sont composés chacun de la même séquence de cinq à six oses.
formés par un groupe de sites éloignés dans la séquence, Les lipides, comme les acides nucléiques, sont faiblement
mais rapprochés les uns des autres suite au repliement spa- immunogènes.
tial de la molécule.
Les épitopes B peuvent être linéaires ou conformation-
2. Des facteurs extrinsèques à l'antigène
nels. En revanche, les épitopes T, restreints à des peptides de
8 à 18 acides aminés présentés par les molécules du CMH, Le site anatomique de rencontre avec l'antigène et sa
sont de fait des épitopes linéaires. quantité sont également importants. Ainsi, dans le cas
d'une immunisation artificielle, la dose d'antigène, la voie
d'injection utilisée, ou encore la fréquence d'administra-
C. Quels sont les facteurs influençant
tion peuvent augmenter l'immunogénicité. La présence
l'immunogénicité ? de signaux de danger détectés par l'immunité innée va
également favoriser l'immunogénicité. Dans de nombreux
1. La nature chimique des molécules vaccins, l'addition de molécules exogènes, appelées adju-
Les biomolécules d'une masse moléculaire supérieure à vants, est primordiale pour augmenter l'immunogénicité
1 kDa sont généralement immunogènes. Les antigènes d'un antigène. Les adjuvants agissent sur le mode de dif-
protéiques et peptidiques qui sont nombreux et variés, fusion de l'antigène ou sur l'immunité innée, en favorisant
21
1. DFGSM 2 – Tissu lymphoïde et sanguin

respectivement la capture de l'antigène par les cellules den- F. Les TCR et BCR :
dritiques ou la maturation de ces cellules (par l'apport de
MAMPs ou de DAMPs). les « immunorécepteurs »
de l'immunité adaptative
3. Les haptènes sont des antigènes Les TCR et BCR sont composés de chaînes protéiques
non immunogènes permettant la reconnaissance de l'antigène et de chaînes
protéiques permettant la transduction du signal d'activation.
Les haptènes sont des sels de métaux lourds (nickel,
La reconnaissance de l'antigène par le TCR est assurée par les
chrome, mercure), des quinones végétales, des molécules
chaînes α et β dont une partie de la séquence est constante
de synthèse (médicaments, colorants, etc.), ou encore
(la plus proche de la membrane) et une partie est variable
des molécules naturelles (hormones peptidiques ou sté-
d'un lymphocyte à l'autre (voir chapitre 9). La partie extra-
roïdes). Ces substances, d'un poids moléculaire inférieur à
cellulaire du BCR, qui reconnaît l'antigène, présente la même
1 kDa, ont des propriétés antigéniques, mais ne sont pas
structure que les immunoglobulines sécrétées, à savoir
immunogènes. Elles deviennent immunogènes lorsqu'elles
4 chaînes protéiques identiques 2 à 2 et dont la partie qui
sont couplées de manière stable à une molécule porteuse
reconnaît l'antigène est variable d'un lymphocyte à l'autre
(carrier) qui est immunogène. Le développement d'allergies
(voir chapitre 10). Les parties variables des TCR et des BCR
aux haptènes nécessite un tel couplage.
sont produites suite à une recombinaison génétique soma-
tique aléatoire durant le développement lymphocytaire
D. Les super-antigènes appelée recombinaison VDJ. La transduction du signal a lieu
grâce aux chaînes du complexe moléculaire appelé CD3 pour
sont des mitogènes le TCR et Igα/Igβ pour le BCR. Ces chaînes de transduction
Les super-antigènes sont des molécules mitogènes d'ori- du signal portent toutes des motifs moléculaires particuliers,
gine virale (protéine du virus de la rage) ou microbienne les ITAM (Immunoreceptor Tyrosine-based Activation Motif)
(exotoxines des bactéries à Gram positif), capables d'activer qui sont phosphorylées par des kinases suite à la reconnais-
de nombreux clones de lymphocytes T via le TCR, indé- sance de l'antigène et permettent ainsi la transmission d'un
pendamment de la spécificité antigénique de ce dernier, signal activateur au lymphocyte (voir chapitres 11 et 14).
et sans être présentés par une molécule du CMH. Cette
activation est ainsi indépendante de la liaison épitope/
paratope. Les super-antigènes peuvent activer un grand À retenir
nombre de lymphocytes T.

Des motifs moléculaires associés aux micro-
organismes (MAMP) et à des dommages (DAMP)
E. Les antigènes T-indépendants sont reconnus par les récepteurs de l'immunité
ou T-dépendants innée (PRR).

Les MAMP correspondent à des molécules rela-
Pour générer une réponse immunitaire, les antigènes tivement conservées chez les micro-organismes,
peuvent mettre en jeu ou non l'ensemble des types lym- et les DAMP à des molécules endogènes qui sont
phocytaires. Ainsi, on parle d'antigènes T-indépendants détectées en situation de stress cellulaire.
lorsque les lymphocytes B produisent des anticorps sans ■
Les antigènes sont des structures moléculaires
l'aide de lymphocytes T. C'est le cas pour des antigènes tels reconnues par les récepteurs du système immuni-
que certains polysaccharides ou polymères répétitifs, ou taire adaptatif (TCR, BCR, anticorps).
des antigènes résistant à la dégradation. ■
Les immunogènes sont des antigènes capables
La plupart des antigènes sont T-dépendants : les lym- d'induire une réponse immunitaire.
phocytes B ont besoin de l'aide des cellules T pour pro- ■
Les lymphocytes B et les anticorps reconnaissent
duire des anticorps, et ces antigènes induisent également directement les antigènes alors que les lympho-
une réponse cellulaire. C'est le cas des protéines, dont les cytes T ne reconnaissent que des antigènes pep-
épitopes peptidiques doivent être présentés aux lympho- tidiques associés aux molécules du Complexe
cytes T. (voir chapitre 14). majeur d'histocompatibilité (CMH).

22
Chapitre 4
L'immunité innée et la réaction
inflammatoire
Sylvie Chollet-Martin3, Céline Beauvillain, Luc de Chaisemartin

PL AN D U CHAPIT R E
I. Introduction 24
II. Les acteurs de la réponse
immunitaire innée 24
III. Les mécanismes d'action
3
de l'immunité innée 26
Coordinatrice de ce chapitre.

Immunologie fondamentale et immunopathologie


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1. DFGSM 2 Tissu lymphoïde et sanguin

I. Introduction tissulaire. Les polynucléaires neutrophiles activés par un


agent pathogène sont le plus souvent bénéfiques à l'orga-
La réponse immunitaire innée est la première réponse nisme en participant à son élimination. Cependant, leur
mise en place par l'organisme suite à une agression (inva- activation excessive, prolongée ou se déroulant dans un site
sion microbienne, lésion tissulaire, brûlure physique ou inapproprié, peut conduire à des lésions tissulaires sévères,
chimique…). Elle permet une réponse rapide et efficace sur impliquées dans la physiopathologie de nombreuses mala-
un grand nombre de pathogènes. De plus, elle joue un rôle dies inflammatoires aiguës ou chroniques.
majeur dans la mise en place des réponses immunitaires Les polynucléaires neutrophiles sont produits dans
adaptatives et les processus de réparation tissulaire/cicatri- la moelle osseuse sous l'influence de l'environnement
sation. Cette réponse innée prend place immédiatement au stromal et de facteurs de croissance comme le GM-CSF
lieu de l'agression aussi bien dans les tissus que dans le sang (Granulocyte Monocyte-Colony Stimulating Factor) et du
pour une efficacité optimale. Contrairement à l'immunité G-CSF (Granulocyte-Colony Stimulating Factor). Les poly-
adaptative, la réponse innée n'est pas spécifique d'un anti- nucléaires aux différents stades de maturation présents dans
gène précis, et n'est pas douée de mémoire. la moelle osseuse constituent une réserve rapidement mobi-
La majorité des cellules de l'immunité innée sont d'ori- lisable en cas d'infection. Après leur maturation médullaire,
gine myéloïde. Il s'agit des polynucléaires ou granulocytes et les polynucléaires quittent la moelle osseuse et passent dans
des phagocytes mononucléés (monocytes, macrophages, la circulation sanguine. Chez l'adulte sain, les polynucléaires
et cellules dendritiques). Il existe également des cellules neutrophiles représentent la majorité des globules blancs
d'origine lymphoïde comme les cellules Natural Killer (NK), circulants. Une diminution du nombre de polynucléaires
les Innate Lymphoid Cells (ILC) ou les cellules dendritiques neutrophiles circulants (neutropénie) expose à un risque
plasmacytoïdes. Toutes ces cellules sont décrites en détail infectieux. Leur demi-vie dans le sang est généralement
dans le chapitre 2. Dans le présent chapitre, après une brève brève (quelques heures à quelques jours). Une migration
présentation des acteurs cellulaires et moléculaires qui rapide et massive des polynucléaires neutrophiles du sang
vont intervenir, nous décrirons en détail les étapes et méca- circulant vers un tissu peut survenir en cas d'apparition d'un
nismes de la réponse immunitaire innée, de la détection foyer inflammatoire où ces cellules exercent leur rôle puis
d'une menace à la résolution de l'inflammation. meurent. De plus, en l'absence de stimulus inflammatoire, ils
meurent spontanément par apoptose en moins de 3 jours
et peuvent être phagocytés par les macrophages, évitant
ainsi la libération de leur contenu toxique.
II. Les acteurs de la réponse Les polynucléaires ésosinophiles et les polynucléaires
basophiles sont beaucoup moins nombreux dans le sang
immunitaire innée et représentent respectivement 2 %, et 1 % des globules
blancs. Ils peuvent également migrer du sang vers les tissus
A. Les cellules de l'immunité innée pour y exercer leurs fonctions.
Les polynucléaires éosinophiles sont essentiellement
1. Les polynucléaires des cellules pro-inflammatoires qui peuvent libérer leurs
Parmi les polynucléaires (ou granulocytes), les polynu- granulations spécifiques cytotoxiques à bas bruit ou en
cléaires neutrophiles humains sont les premières cellules réponse à un stimulant. Ils sont recrutés sur les lieux de
recrutées lors de l'introduction d'un agent pathogène dans l'inflammation en particulier par l'éotaxine-1 (CCL11) et
l'organisme. Ils sont un des pivots de l'immunité innée en l'IL-5. Ils jouent un rôle important dans la réponse antipa-
constituant un puissant système de défense contre les agents rasitaire, mais contribuent également à des pathologies
pathogènes, principalement les bactéries et les champi- allergiques chroniques comme l'asthme ou l'œsophagite à
gnons, mais aussi contre des cellules ou des molécules endo- éosinophiles.
gènes altérées. Les activités microbicides et cytotoxiques des Les polynucléaires basophiles ont un noyau bilobé
polynucléaires neutrophiles dépendent de mécanismes et un cytoplasme riche en granulations. Ils deviennent
très intriqués comprenant la libération d'enzymes protéo- matures dans la moelle osseuse puis migrent dans le sang.
lytiques, la production rapide de formes réactives de l'oxy- Ils migrent vers les tissus dans certaines conditions patholo-
gène, la phagocytose et la nétose. En plus de leurs fonctions giques comme les allergies et les parasitoses où, malgré leur
antimicrobiennes, ils participent à la régulation des réponses très faible nombre, ils jouent un rôle central en conjonction
immunitaires innées et adaptatives ainsi qu'à l'homéostasie avec les mastocytes tissulaires.
24
4. L'immunité innée et la réaction inflammatoire

2. Les phagocytes mononucléés réponse à de nombreux stimulants. Elles ont un rôle cru-
(monocytes, macrophages, cellules cial dans le déclenchement, l'entretien, et la régulation des
réponses immunitaires innées, mais participent également
dendritiques)
à la réponse immunitaire adaptative. Elles sont au centre des
Les monocytes, comme les polynucléaires neutrophiles, mécanismes de l'hypersensibilité immédiate et des réponses
sont des cellules sanguines circulantes qui seront recrutées antiparasitaires (voir la deuxième partie de cet ouvrage,
au site d'infection où ils pourront reconnaître et phagocy- «L3 – Immunopathologie et immuno-intervention»).
ter les agents pathogènes.
Dans les tissus, les monocytes recrutés se différencient 4. Les cellules lymphoïdes
en macrophages avec une durée de vie beaucoup plus
longue que les polynucléaires neutrophiles. Ces macro- Les lymphocytes Natural Killer (NK) reconnaissent les
phages peuvent également se différencier en cellules spé- cellules infectées (en particulier par les virus) ou les cel-
cialisées résidant dans le tissu conjonctif de nombreux lules modifiées (par exemple les cellules tumorales). Ces
organes (cellules de Kupffer pour le foie, microglie pour lymphocytes font partie de l'immunité innée car ils n'expri-
le SNC, macrophages alvéolaires pour les poumons). Les ment pas de récepteur à l'antigène comme le TCR ou le
macrophages font partie des «cellules sentinelles» tissu- BCR. Ils expriment cependant des récepteurs activateurs ou
laires et expriment des centaines de molécules leur per- inhibiteurs qui leur sont propres et libèrent des cytokines
mettant de scruter leur environnement, l'état des tissus comme l'IFNγ ou des protéines cytotoxiques contenues
adjacents (normal, apoptotique, altéré, nécrotique…), les dans leurs granulations. Ces cellules sont détaillées dans le
métabolites (oxygène, glucose, pH…), les lipoprotéines chapitre 6.
(LDL, HDL…), les immunoglobulines, les molécules du Les cellules lymphoïdes innées (ILC), de découverte
complément, les cytokines (récepteur IFN-γ) et les micro- récente, ont des propriétés de sécrétion cytokinique
organismes infectieux. proches des lymphocytes T, mais n'expriment pas de
La principale fonction des monocytes et macrophages récepteur de type TCR. Elles sont réparties en trois groupes
est la phagocytose et la sécrétion de cytokines qui peuvent selon les cytokines produites, les ILC1, IL2 et ILC3. Leur rôle
activer ou diminuer l'inflammation selon le sous-type et est probablement précoce et important lors des réponses
l'état d'activation de la cellule. Ils participent également tissulaires.
par leur fonction de «nettoyage» des débris et des cellules
mortes aux mécanismes de résolution de l'inflammation et B. Les médiateurs solubles
à l'homéostasie tissulaire.
En conditions inflammatoires les monocytes peuvent de l'immunité innée
également se différencier en cellules dendritiques. De très nombreux médiateurs circulants issus des cellules
Les cellules dendritiques sont un autre type de «cel- immunitaires et des cellules tissulaires environnantes parti-
lules sentinelles» des tissus qui constituent un pont cipent à l'initiation, la pérennisation puis la régulation de la
essentiel entre l'immunité innée et l'immunité adaptative. réponse inflammatoire et de l'immunité innée. Les princi-
En effet, ce sont les principales CPA aux lymphocytes T. paux sont les suivants.
Elles produisent de très nombreuses cytokines de la réponse
inflammatoire. Leurs fonctions sont décrites en détail dans
le chapitre 8. 1. Le système du complément
C'est un ensemble de protéines majoritairement circu-
lantes. Elles représentent environ 5 % de l'ensemble des
3. Les mastocytes protéines plasmatiques. Le système du complément peut
Les mastocytes sont des cellules exclusivement tissulaires être activé par trois voies d'activation complémentaires
très riches en granulations. Elles sont issues de la moelle convergeant vers la formation d'un complexe d'attaque
osseuse et terminent leur maturation dans les tissus où membranaire responsable de la lyse des micro-organismes
elles peuvent se multiplier et séjourner plusieurs mois. infectieux. De plus, de nombreux produits de clivage des
Elles sont particulièrement nombreuses dans la peau et protéines du complément sont actifs dans l'immunité
les muqueuses. Elles ont la particularité de pouvoir libérer innée (l'opsonine C3b, les anaphylatoxines C3a et C5a,
par dégranulation très rapidement de grandes quantités de cf. paragraphe III.D. Le fonctionnement du complément est
médiateurs inflammatoires (en particulier l'histamine) en détaillé dans le chapitre 5.
25
1. DFGSM 2 Tissu lymphoïde et sanguin

2. Les cytokines L'histamine est libérée lors de la dégranulation des


mastocytes et des polynucléaires basophiles. Elle provoque
Les cytokines sont des médiateurs solubles ou membra-
entre autres une vasodilatation et une augmentation de la
naires assurant la communication entre les cellules (voir
perméabilité capillaire facilitant le recrutement de cellules
chapitre 19). Au cours de la réponse innée, toutes les cel-
circulantes.
lules immunitaires ainsi que les cellules épithéliales et endo-
La substance P est un neuropeptide produit entre
théliales peuvent produire des cytokines. On distingue
autres par les mastocytes et un des médiateurs respon-
principalement :
sables du signal de douleur.

les cytokines pro-inflammatoires comme le TNF,
l'IL-1, l'IL-6, l'IL-12, les IFNα, β et γ, l'IL-15 ;

les cytokines chimio-attractantes (chimiokines) comme
CXCL8 (IL-8) ; III. Les mécanismes d'action

les cytokines régulatrices de l'inflammation comme l'IL- de l'immunité innée
10 ou le TGFβ.
Il est important de noter que même si la production de
cytokines par les polynucléaires neutrophiles est inférieure
A. L'initiation de la réaction
à celle des monocytes ou des macrophages, ce sont les inflammatoire
premières cellules infiltrant massivement le foyer inflam- Les épithéliums continus de la peau et des tractus digestif,
matoire, et leur production locale de cytokines peut être respiratoire et urogénital constituent des barrières phy-
déterminante à ce stade précoce de la réponse immunitaire siques et chimiques (pH, enzymes, protéines antimicro-
innée. biennes) contre les infections. Quand ces barrières sont
Les cibles de ces cytokines de l'immunité innée sont les compromises, les tissus lésés et/ou les micro-organismes
cellules de l'immunité innée elles-mêmes (auto-entretien vont activer la réponse inflammatoire via des signaux de
et régulation de l'inflammation), mais aussi des organes danger (cf. III.C et chapitre 3). Les signaux de danger (micro-
comme le foie (synthèse des protéines de la phase aiguë organismes, produits de dégradation tissulaire, cytokines
comme la CRP), l'hypothalamus (induction de la fièvre) ou pro-inflammatoires…) vont activer les cellules résidentes
les cellules endothéliales (activation de la coagulation). des tissus, notamment les mastocytes et les macrophages.
Ceux-ci vont sécréter des substances (histamine, TNFα…)
3. Les enzymes et peptides antimicrobiens qui vont activer les cellules endothéliales (expression de
molécules d'adhérence), augmenter la perméabilité vas-
Les polynucléaires et les mastocytes peuvent libérer rapi- culaire et provoquer une vasodilatation. Ce processus
dement par exocytose granulaire des protéines aux pro- permet de faciliter le recrutement des cellules immuni-
priétés antimicrobiennes et inflammatoires. Ces protéines taires circulantes depuis le sang vers les tissus (diapédèse).
peuvent être directement antimicrobiennes (protéases, Cliniquement, cette activation va se traduire par les 4 signes
myéloperoxidase...), agir indirectement en séquestrant des cardinaux de l'inflammation : rougeur, chaleur, douleur,
nutriments essentiels aux microbes (lactoferrine) et parti- tuméfaction (œdème).
ciper à la réponse inflammatoire en dégradant la matrice
extra-cellulaire (élastase, métalloprotéases).
B. Le recrutement et migration
4. Les autres médiateurs solubles des phagocytes (figure 4.1)
Les médiateurs lipidiques de l'inflammation sont pro- Les polynucléaires neutrophiles et les monocytes/macro-
duits de novo à partir des phospholipides des membranes phages sont des cellules mobiles capables de migrer très
cellulaires par les cellules de l'immunité innée en réponse rapidement de façon orientée vers un site infectieux ou
à leur activation. Ils comprennent en particulier des leuco- inflammatoire. Cette migration se fait sous l'influence
triènes, des prostaglandines, et le Platelet Activating Factor d'un gradient de concentration de molécules chimio-
(PAF). Leurs effets sont très divers et s'exercent sur un grand attractantes émises par l'agent pathogène ou induites
nombre de types cellulaires. Ils contribuent entre autres à par celui-ci. Des récepteurs pour ces molécules, présents
l'activation de l'endothélium, au recrutement des cellules à la surface des polynucléaires neutrophiles ou des mono-
(chimiotactisme) et à la nociception. cytes/macrophages, induisent une migration orientée
26
4. L'immunité innée et la réaction inflammatoire

Intégrine Sélectine

Roulement (sélectine) Adhérence (intégrine) Transmigration

Chimiokines

C3

C3b

Netose Phagocytose
IgG Dégranulation

Figure 4.1
Propriétés fonctionnelles des polynucléaires neutrophiles.
Principaux mécanismes fonctionnels successifs des polynucléaires neutrophiles conduisant à leur adhérence aux cellules endothéliales,
leur transmigration vers la cible puis la destruction de celle-ci par des mécanismes variés et complémentaires incluant l'opsonisation,
la phagocytose, la dégranulation de médiateurs pré-formés, l'explosion oxydative et la nétose.

dans le sens du gradient (chimiotactisme). Les principaux endothéliales activées et la L-sélectine à la surface des
facteurs chimio-attractants sont des dérivés des protéines polynucléaires neutrophiles. Ceci induit un ralentissement
bactériennes (comme les N-formyl peptides), des facteurs du flux des polynucléaires neutrophiles et initie la phase
lipidiques (comme le PAF ou le leucotriène B4 [LTB4]), les dite de roulement à la surface de l'endothélium activé.
anaphylatoxines issues du complément (voir chapitre 5) et, Les liaisons avec les protéines d'adhérence ainsi que le
enfin, des chimiokines (comme CXCL8). contact avec les chimiokines fixées à l'endothélium vont
Sous l'influence de ces différents stimuli provenant permettre l'activation des intégrines de surface du poly-
de foyers inflammatoires, les cellules circulantes peuvent nucléaire, en particulier la β2-intégrine CD11b/CD18. Les
adhérer aux cellules endothéliales des vaisseaux, se glisser β2-intégrines se lient aux molécules d'adhérence ICAM
entre celles-ci par diapédèse et se diriger de façon orientée (Inter-Cellular Adhesion Molecules) exprimées à la surface
vers leur cible tissulaire. Cette migration dépend de molé- des cellules endothéliales. Cette liaison est irréversible et
cules d'adhérence exprimées d'une part par les cellules provoque l'arrêt des cellules et leur immobilisation sur
circulantes, et d'autre part par les cellules endothéliales. l'endothélium inflammatoire. Les cellules immobilisées
Les premières cellules à migrer vers les foyers infectieux peuvent ensuite traverser la paroi vasculaire vers le foyer
sont les polynucléaires neutrophiles. La première étape de inflammatoire (diapédèse). Cette diapédèse est active et
cette migration fait intervenir une adhérence réversible fait intervenir en particulier la contraction réversible des
aux cellules endothéliales par l'intermédiaire de molé- cellules endothéliales et un grand nombre de molécules
cules de la famille des sélectines, principalement les E- et d'adhérence, comme les PECAMs (Platelet-Endothelial Cell
P-sélectines (CD62E et CD62P) à la surface des cellules Adhesion Molecules).
27
1. DFGSM 2 Tissu lymphoïde et sanguin

Les monocytes gagnent les tissus quelques heures après D. Les mécanismes effecteurs
les polynucléaires neutrophiles par des mécanismes très
similaires. de l'immunité innée (figure 4.3)
Le recrutement de cellules circulantes est crucial pour 1. L'opsonisation
la réponse immunitaire, et les patients présentant un syn-
drome de déficit de migration des leucocytes (Leukocyte La fixation des polynucléaires neutrophiles et des mono-
Adhesion Deficiency, LAD) ont un risque infectieux élevé. cytes/macrophages à leur cible est facilitée si cette der-
nière est opsonisée (litt. « rendue appétissante ») par
des immunoglobulines (particulièrement IgG1 et IgG3)
C. La reconnaissance des signaux ou des protéines du complément (principalement C3b).
de danger (figure 4.2) Les molécules douées de cette propriété sont appelées
Arrivés au contact de l'agent pathogène, les polynucléaires opsonines.
neutrophiles et les monocytes reconnaissent leur cible grâce Les immunoglobulines se fixent de façon spécifique sur
à des récepteurs de reconnaissance de motifs, les PRRs, qui se les épitopes de l'agent pathogène par leurs fragments Fab
lient à des motifs moléculaires conservés au cours de l'évolu- et sur les récepteurs cellulaires aux immunoglobulines par
tion des micro-organismes, les PAMPs. Les PRRs peuvent aussi leur fragment Fc. Les polynucléaires neutrophiles expri-
reconnaître des molécules libérées par les cellules endomma- ment constitutivement deux récepteurs Fcγ de faible affi-
gées ou nécrotiques en dehors de toute infection, les DAMPs. nité, CD32a (FcγRIIa) et CD16b (FcγRIIIb), tandis que les
Il existe plusieurs familles de PRRs : certains sont membra- monocytes expriment CD64 (FcγRI, forte affinité), CD32a
naires (membranes plasmique et endosomale) comme les et CD16a (FcγRIIIa, faible affinité).
TLRs (Toll-like Receptors), d'autres cytoplasmiques comme Les protéines provenant de l'activation du complément,
les NLRs (NOD-Like Receptors). Les PRRs reconnaissent des notamment C3b et C3bi, se déposent à la surface de l'agent
motifs différents selon leur type. Par exemple, TLR4 reconnaît pathogène et se lient aux récepteurs CR1 (CD35), CR2
les LipoPolySaccharides (LPS) des bactéries Gram négatives, (CD21), CR3 (CD11b/CD18) et CR4 (CD11c/CD18) des
TLR2 reconnaît les peptidoglycans des bactéries Gram posi- cellules immunitaires.
tives et TLR7 reconnaît les ARN viraux. Leur engagement
active de multiples mécanismes aboutissant à l'amplification 2. La phagocytose
de la réponse inflammatoire, à la stimulation de la bactéricidie,
La reconnaissance et l'adhérence à la cible sont le plus sou-
à la régulation de la migration et à l'apoptose.
vent suivies par l'ingestion de la particule lorsque sa taille
le permet (phagocytose). L'ingestion du pathogène se fait
grâce à la formation du phagosome, vacuole contenant la
particule ingérée. Un phagolysosome est ensuite constitué
Bactéries lorsque les diverses granulations contenues dans le phago-
Virus
Signaux de danger … cyte ont fusionné avec le phagosome. Tous ces événements
permettent une destruction optimale de l'agent pathogène
dans l'espace protégé du phagolysosome. Les débris du
micro-organisme digéré sont ensuite éjectés à l'extérieur.

TLR1 TLR2 TLR2 TLR6 TLR5 TLR4 TLR4


3. La dégranulation
Le mécanisme de dégranulation est effectué principa-
TLR7/8 lement par les polynucléaires et permet le déversement
Activation de NF-kB TLR3 TLR9
rapide (quelques secondes) de substances bactéricides à
l'extérieur de la cellule, mais également dans le phagosome.
Activation
des IRFs
On peut noter que la centaine d'enzymes différentes pré-
sentes dans les polynucléaires permettent la destruction de
Figure 4.2 pratiquement toutes les structures biologiques. Les mieux
Principaux Toll-Like receptors (TLR) chez l'homme, membranaires connues sont la myéloperoxidase qui fabrique des compo-
ou intra-cellulaires. sés bactéricides (cf. paragraphe 4, et les protéases comme
28
4. L'immunité innée et la réaction inflammatoire

Bactérie
opsonisée
(C3b)

CR1 H+
H+

Liaison à la surface du Des expansions cellulaires Production de formes


phagocyte entourent le microbe réactives de l’oxygène et
acidification du phagosome

Expulsion des débris Destruction de la bactérie par Fusion des lysosomes pour
les enzymes lysosomales et former le phagolysosome
les formes réactives de l’O2

Figure 4.3
Représentation schématique des mécanismes effecteurs utilisés par les polynucléaires neutrophiles.

l'élastase qui dégrade les structures bactériennes. En plus des en un des composants de la NOX-2 et se manifeste par des
enzymes, les granulations contiennent des molécules bacté- infections sévères à répétition, attestant l'extrême impor-
ricides, des médiateurs de l'inflammation et des cytokines. tance de cette enzyme dans la réponse anti-infectieuse.
De plus, la NO-synthase inductible, autre enzyme des
4. L'explosion oxydative cellules de l'immunité innée, permet la production de
monoxyde d'azote qui combiné avec les FRO forme du
L'explosion oxydative, correspondant à la production
peroxynitrite microbicide.
de formes réactives de l'oxygène (FRO) par activation du
système enzymatique de la NADPH oxydase de type 2
ou NOX-2. Les principaux producteurs de FRO sont les
5. La nétose
polynucléaires neutrophiles et les monocytes. Ces FRO La production de Neutrophil Extracellular Traps (NETs)
altèrent la structure des protéines, des lipides et des acides est un mécanisme appelé nétose, correspondant à la libéra-
nucléiques, participant ainsi à la destruction des micro- tion de filaments d'ADN issus du noyau ou des mitochon-
organismes infectieux. La NOX-2 est une enzyme complexe dries, recouverts de nombreux composants microbicides
formée de composants cytosoliques et membranaires qui provenant des granulations ou du cytoplasme. Ces NETs
vont se regrouper au moment de l'activation cellulaire afin constituent des pièges physiques pour capter, en particu-
de permettre le transfert d'un électron sur l'oxygène et lier, les micro-organismes de grande taille comme les cham-
former l'anion superoxyde (O2-•). Ce composé instable va pignons. Ce mécanisme semble principalement le fait des
ensuite permettre la production de plusieurs FRO micro- polynucléaires neutrophiles, mais il a pu être observé dans
bicides comme le peroxyde d'hydrogène (eau oxygénée) ou d'autres cellules myéloïdes.
l'acide hypochloreux (principe actif de l'eau de Javel) grâce Il est important de noter que produits de façon exces-
à la MPO. Un déficit héréditaire nommé granulomatose sive ou inappropriée dans le milieu extra-cellulaire, tous
septique familiale (ou chronique) correspond à un déficit les composants microbicides décrits ci-dessus peuvent
29
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“The best thing in the world for you, mamma,” said Dick, “and jolly for
us, once in a way, to have you all to ourselves.”
What could mortal woman, being the boys’ mother, say more? I am
afraid she would have considered favourably the idea of going to Nova
Zembla, wherever that may be, under such conditions. And Winks, though
he yawned as he listened, thought well of it too; he liked driving, on the
whole, though too much of it bored him, and he had not at all approved
when his mistress “put down” her carriage. They set off next morning in the
brightness of noon, through the country which had not yet lost any of its
beauty, though here and there the trees had yellow patches on them, and the
parks were all burnt brown with the heat of summer. They were a very
merry party, notwithstanding that the final examination was hanging over
Dick’s head, and the parting which must follow. Winks, for his part, after
two or three hours of it, got bored with the levity of the conversation, and
rustled about so, that he was put out of the carriage to run for the good of
his health. He went along for a mile or two, pleased enough, gathering dust
in clouds about him. But when he intimated a desire to be taken in, the
boys, hard-hearted beings, laughed in the face of Winks.
“A run will do you good, old fellow,” said Dick, with cruel satisfaction.
A short time afterwards, I am sorry to say, a dreadful accident, nature
unknown, happened to Winks. He uttered a heart-rending shriek, and
appeared immediately after making his way towards the carriage, holding
up one feathery paw in demonstrative suffering. The anxious party stopped
immediately, and Winks made his way to them, laboriously limping and
uttering plaintive cries. But when, all a-dust as he was, this hypocrite was
lifted into the carriage, holding up the injured member—and was softly laid
upon the softest cushion to have it examined, words fail me to express the
sardonic grin with which he showed his milk-white teeth. There was no
more the matter with the little villain’s paw, my gentle reader, than with
yours or mine.
Never was there a pleasanter two days’ journey than this which Mrs.
Eastwood made with her boys through the sunshiny autumn country, along
the road, where gold-coloured leaves dropped in her lap as they drove her
along, now one on the box, now another, in their turn; till the High Lodge at
last appeared in sight all covered with white downy clusters of clematis
done flowering, with late roses, and matted network of interlacing leaves.
Innocent rushed to the door, slim and pale in her black dress, her eyes
shining with sudden delight, her soft face inspired.
“You have come to take me home. I am Nelly now!” she cried, throwing
her arms about the common mother. Jenny, whom she had not noticed, leant
back upon the carriage, looking at her with eyes that glowed under his dark
brows. He had always stood by Innocent since the day when he had read
Greek to her in the Lady’s Walk; he had always been sure that “something
would come of her.” “We don’t know half what Innocent will come to!” he
repeated now to himself.

GILBERT AND RIVINGTON, PRINTERS, ST. JOHN’S SQUARE, LONDON.


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Section 2. Information about the Mission of


Project Gutenberg™
Project Gutenberg™ is synonymous with the free distribution of
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It exists because of the efforts of hundreds of volunteers and
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Volunteers and financial support to provide volunteers with the


assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg™’s
goals and ensuring that the Project Gutenberg™ collection will
remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a
secure and permanent future for Project Gutenberg™ and future
generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary
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see Sections 3 and 4 and the Foundation information page at
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Section 3. Information about the Project


Gutenberg Literary Archive Foundation
The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non-profit
501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
Revenue Service. The Foundation’s EIN or federal tax identification
number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
permitted by U.S. federal laws and your state’s laws.

The Foundation’s business office is located at 809 North 1500 West,


Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up
to date contact information can be found at the Foundation’s website
and official page at www.gutenberg.org/contact

Section 4. Information about Donations to


the Project Gutenberg Literary Archive
Foundation
Project Gutenberg™ depends upon and cannot survive without
widespread public support and donations to carry out its mission of
increasing the number of public domain and licensed works that can
be freely distributed in machine-readable form accessible by the
widest array of equipment including outdated equipment. Many small
donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax
exempt status with the IRS.

The Foundation is committed to complying with the laws regulating


charities and charitable donations in all 50 states of the United
States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
considerable effort, much paperwork and many fees to meet and
keep up with these requirements. We do not solicit donations in
locations where we have not received written confirmation of
compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of
compliance for any particular state visit www.gutenberg.org/donate.

While we cannot and do not solicit contributions from states where


we have not met the solicitation requirements, we know of no
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such states who approach us with offers to donate.

International donations are gratefully accepted, but we cannot make


any statements concerning tax treatment of donations received from
outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.

Please check the Project Gutenberg web pages for current donation
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Section 5. General Information About Project


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