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Embryologie et histologie humaines

Gérard Tachdjian
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Embryologie et histologie humaines
Chez le même éditeur

Atlas d'anatomie humaine, par F. Netter. 2015, 6e édition.


Gray's Anatomie pour les étudiants, par R.L. Drake et coll., 2015, 3e édition.
Guide de thérapeutique 2015, par L. Perlemuter, G. Perlemuter, 2014, 8e édition.
Dictionnaire médical, par J. Quevauvilliers. 2009, 6e édition.
Lexique médical anglais-français/français-anglais, par D. Duizabo, 2015, 9e édition.
Sémiologie clinique, par J. Bariéty, L. Capron, G. Grateau, 2009, 8e édition.

Dans la même collection


Embryologie et histologie humaines, par G. Tachdjian, S. Brisset, A.-M. Courtot, D. Schoëvaërt, L. Tosca, 2016.
Génétique médicale, par le Collège National des Enseignants et Praticiens de Génétique Médicale (CNEPGM), 2016.
Immunologie fondamentale et immunopathologie, par le Collège des Enseignants d'Immunologie (ASSIM), 2013.
Le revêtement cutané, par Collège des Enseignants en Dermatologie de France, 2015.
Les fondamentaux de la pathologie cardiovasculaire, par le Collège National des Enseignants de Cardiologie de la Société Française
de Cardiologie (CNEC), 2014.
Les fondamentaux de la pathologie digestive, par la Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie (CDU-HGE), 2014.
Nutrition, par le Collège des Enseignants de Nutrition (CEN), 2014.
Pathologie générale, par le Collège Français des Pathologistes (CoPath), 2013, 2e édition.
Rein et voies urinaires. Appareil génital masculin, par le Collège Français des Urologues (CFU), 2016.
DFGSM 2-3 Médecine

Embryologie et histologie
humaines
Gérard Tachdjian

Sophie Brisset

Anne-Marie Courtot

Damien Schoëvaërt

Lucie Tosca
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© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés


ISBN : 978-2-294-73779-4
e-ISBN : 978-2-294-73780-0

Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux CEDEX


www.elsevier-masson.fr
Les auteurs

Sophie Brisset, maître de conférences des universités- Anne-Marie Courtot, maître de conférences des universi-
praticien hospitalier, service d'histologie-embryologie- tés, faculté de médecine université Paris-Sud.
cytogénétique, Hôpitaux universitaires Paris-Sud AP-HP Damien Schoëvaërt-Brossault, maître de conférences des
et faculté de médecine université Paris-Sud. universités-praticien hospitalier, faculté de médecine uni-
Lucie Tosca, maître de conférences des universités- versité Paris-Sud.
praticien hospitalier, service d'histologie-embryologie- Gérard Tachdjian, professeur des universités-praticien
cytogénétique, Hôpitaux universitaires Paris-Sud AP-HP hospitalier, service d'histologie-embryologie-cytogéné-
et faculté de médecine université Paris-Sud. tique, Hôpitaux universitaires Paris-Sud AP-HP et faculté
de médecine université Paris-Sud.

V
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Table des matières

Les auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V Chapitre 4


Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XI Reins et voies urinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIII Développement de l'appareil urinaire . . . . . . . . . . . . . . . 68
Les reins (68). Ascension et rotation des reins (73).
Formation des voies excrétrices basses (74).
Chapitre 1
Développement embryonnaire humain . . . . . . . . . . . . . . 1 Histologie des reins et des voies urinaires . . . . . . . . . . . . 76
Organisation générale du rein (76). Le néphron (78).
Développement embryonnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Les voies urinaires (82).
Placentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Arbre ontogénique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Chapitre 5
Système endocrinien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Chapitre 2
Le complexe neuroendocrine hypothalamo-
Appareil respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
hypophysaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Développement des voies aériennes supérieures . . . . . 21 Embryologie du complexe hypothalamo-
Développement des fosses nasales (21). Développement hypophysaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
du pharynx (24). Développement du larynx (25). Développement de l'hypothalamus (89).
Développement des voies aériennes profondes . . . . . . 25 Développement de l'hypophyse (90).
Histologie des voies aériennes supérieures . . . . . . . . . . . 30 Histologie du complexe hypothalamo-
Fosses nasales (30). Pharynx (31). Larynx (32). hypophysaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Histologie des voies aériennes profondes . . . . . . . . . . . . 33 Hypothalamus (91). Hypophyse (92).
Trachée (33). Arbre bronchique (34). Alvéoles (35). Régulations hormonales du complexe hypothalamo-
Barrière alvéolo-capillaire (36). Plèvre (37). hypophysaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Les rétrocontrôles (98). La glande pinéale,
ou épiphyse (99).
La glande thyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Chapitre 3
Cœur et vaisseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Embryologie de la thyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Histologie de la thyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Embryologie du cœur et des gros vaisseaux . . . . . . . . . . 42
Structure et fonction de la thyroïde (105). Régulation
Tube cardiaque primitif (42). Boucle cardiaque (43). de la thyroïde (107).
Développement cardiaque (44). Développement des
gros vaisseaux (48). Les glandes parathyroïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Histologie du cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Développement des parathyroïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Les trois tuniques de la paroi du cœur (49). Squelette Structure et fonction des parathyroïdes . . . . . . . . . . . . . 108
fibreux du cœur (55). Valves cardiaques, cordages Les cellules principales (108). Les cellules oxyphiles (108).
tendineux et muscles papillaires (55). Système conducteur Les glandes surrénales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
du cœur et innervation extrinsèque du cœur (56). Développement des glandes surrénales . . . . . . . . . . . . . 110
Système vasculaire sanguin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Développement de la corticosurrénale (110).
Artères (58). Artérioles (59). Capillaires (59). Réseaux Développement de la médullosurrénale (110).
vasculaires (60). Veines (63). Mécanismes moléculaires et génétiques (112).

VII
Table des matières

Histologie des glandes surrénales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Histologie de l'œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179


Histologie de la corticosurrénale (113). Histologie Sclérotique (179). Choroïde (179). Rétine (179).
de la médullosurrénale (115). Cornée (182). Cristallin (183). Corps ciliaires (183).
Vascularisation des glandes surrénales . . . . . . . . . . . . . . . 115 Corps vitré (183). Iris (183). Paupières (184). Glandes
Innervation des glandes surrénales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 lacrymales (184).
Embryologie de l'oreille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
Oreille interne (184). Oreille moyenne (186). Oreille
Chapitre 6 externe (186).
Peau et annexes cutanées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Histologie de l'oreille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Embryologie et histologie de l'épiderme . . . . . . . . . . . . . 122 Oreille interne (186). Oreille moyenne (188). Oreille
Les kératinocytes (122). Les mélanocytes (125). Les cellules externe (189).
de Langerhans (127). Les cellules de Merkel (127). Embryologie de l'appareil olfactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Embryologie et histologie du derme . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Placodes olfactives (189). Plaque cribriforme de
Le derme (128). La zone de jonction l'ethmoïde (189).
dermoépidermique (128). Histologie de l'appareil olfactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Embryologie et histologie de l'hypoderme . . . . . . . . . . . 129
Vascularisation et innervation de la peau . . . . . . . . . . . . 130
Vascularisation (130). Innervation (131). Chapitre 8
Annexes cutanées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Appareil reproducteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
Poils et follicules pilo-sébacés (134). Les glandes sébacées Embryologie de l'appareil reproducteur . . . . . . . . . . . . . 196
(136). Les glandes sudoripares (137). Les ongles (138). Formation des crêtes génitales (196 ). Cellules
germinales primordiales (196 ). Stade indifférencié
des gonades (196 ). Différenciation des
ovaires (197 ). Différenciation des testicules (198 ).
Chapitre 7
Origine des voies génitales (198 ). Développement
Système neurosensoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
des voies génitales féminines (199 ). Développement
Système nerveux central . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 des voies génitales masculines (199 ). Organes
Développement du système nerveux central . . . . . . . . 145 génitaux externes (199 ). Étapes du développement
Neurulation primaire (145). Neurulation secondaire (147). sexuel (201 ).
Crêtes neurales (147). Régionalisation antéro- Développement des glandes mammaires . . . . . . . . . . . . 201
postérieure du tube neural (149). Histogenèse (149). Période embryo-fœtale (201). Après la naissance (202).
Régionalisation dorso-ventrale du tube neural (153). Régulations hormonales chez la femme adulte (202).
Histologie du système nerveux central . . . . . . . . . . . . . . 161 Histologie de l'appareil génital féminin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
Le neurone (161). Les cellules gliales (161). Substance Ovaires (204). Trompe utérine (207). Utérus (207).
grise et substance blanche (163). Cortex cérébral (163). Col utérin (209). Vagin (209). Organes génitaux
Cortex cérébelleux (165). Moelle épinière (165). externes féminins (209).
Cavités du système nerveux (165). Les méninges (165). Histologie des glandes mammaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
Système nerveux périphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168 Période prépubertaire (210). Période pubertaire (210).
Développement du système nerveux périphérique . . . . . 168 Grossesse (212). Lactation (212). Involutions des
Ganglions rachidiens (168). Ganglions du système nerveux glandes mammaires (213).
autonome (168). Nerfs crâniens (168). Nerfs rachidiens Histologie de l'appareil génital masculin . . . . . . . . . . . . . 213
(170). Myélinisation des fibres nerveuses (170). Testicules (213). Voies génitales masculines (218).
Histologie du système nerveux périphérique . . . . . . . . . 170 Glandes annexes de l'appareil reproducteur masculin
Ganglions rachidiens (170). Ganglions du système (218). Pénis (219). Scrotum (219).
nerveux autonome (170). Fibres nerveuses (171).
Nerf périphérique (171). Terminaisons nerveuses (171).
Face, œil, oreille, appareil olfactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 Chapitre 9
Appareil locomoteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Développement de la face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
Bourgeons faciaux (174). Sillon lacrymal (175). Tissu osseux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
Embryologie de l'œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 Développement du tissu osseux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
Vésicules optiques (176). Rétine (177). Nerf optique (178). Développement du squelette axial (224).
Cristallin (178). Corps vitré (178). Choroïde, sclérotique, Développement des membres (225).
cornée (178). Chambre aqueuse et iris (178). Ossification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
Structures annexes de l'œil (178). Orbites (179). Ossification primaire (229). Ossification secondaire (233).

VIII
Table des matières

Histologie d'un os long . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235 Hématopoïèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296


Structure macroscopique (235). Os dense (236). Compartiments fonctionnels (296). Lignée myéloïde
Os spongieux (237). Remodelage osseux (237). (297). Lignée lymphocytaire (299).
Articulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237 Tissu hématopoïétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299
Développement de l'articulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237 Structure histologique (299). Involution (300).
Histologie de l'articulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238 Histologie du tissu sanguin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
La membrane synoviale (238). Le ménisque (239). Fonctions (300). Composition du tissu sanguin (300).
Le cartilage articulaire (239). Ligament et Les cellules du sang (300).
tendon (241).
Muscles squelettiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
Développement des cellules musculaires striées Chapitre 12
squelettiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 Système immunitaire et organes lymphoïdes . . . . . . . . 307
Des somites à la formation du myotome (243). Migration Développement du système immunitaire . . . . . . . . . . . 308
des cellules du myotome (243). Formation des cellules Développement du réseau lymphatique (308).
musculaires (244). Régulation (245). Développement des ganglions lymphatiques (308).
La cellule musculaire squelettique chez l'adulte . . . . . . 246 Développement du thymus (308). Développement
La cellule musculaire (246). La cellule satellite (252). de la rate (311).
Le muscle strié squelettique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254 Agents de la défense immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
Organisation (254). Enveloppes (254). Attaches Les antigènes (311). Les anticorps (312).
musculaires (254). Innervation et vascularisation (254). Le complexe majeur d'histocompatibilité (CHM) (312).
Le récepteur TCR (312). Les cellules de l'immunité (312).
Histologie du système immunitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
Le réseau lymphatique (316). Les organes lymphoïdes
Chapitre 10 centraux (317). Les organes lymphoïdes périphériques (320).
Appareil digestif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
Embryologie de l'appareil digestif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
Corrigé des entraînements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331
Mise en place de l'intestin primitif (260).
Développement de l'intestin antérieur (260). Entraînement 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
Développement de l'intestin moyen (268). Entraînement 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
Développement de l'intestin postérieur (268). Entraînement 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
Histologie de l'appareil digestif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271 Entraînement 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
Cavité buccale (271). Pharynx (276). Tube digestif Entraînement 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
proprement dit (276). Foie (287). Pancréas (291). Entraînement 6. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
Entraînement 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
Entraînement 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335
Chapitre 11 Entraînement 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335
Tissu sanguin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295 Entraînement 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
Sites de l'hématopoïèse au cours Entraînement 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296 Entraînement 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
Vésicule ombilicale (296). Foie et rate (296). Moelle
osseuse (296). Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339

IX
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Avant-propos

Embryologie et histologie humaines pement humain et la structure tissulaire des organes


humains. Des exemples d'anomalies du développement
Le livre développe les notions essentielles en embryologie et de pathologies tissulaires sont présentés dans les dif-
et histologie humaines. L'embryologie humaine étudie les férents chapitres. Cet ouvrage sera ainsi utile à tous les
aspects morphologiques du développement de l'embryon étudiants en médecine, en pharmacie, en maïeutique,
et du fœtus humain ainsi que les mécanismes moléculaires en soins infirmiers, en odontologie, en kinésithérapie
impliqués dans le développement des organes humains. qui pourront acquérir les connaissances essentielles
L'histologie humaine décrit les tissus humains et étudie la et nécessaires pour la préparation des examens et des
relation entre la structure et la fonction des tissus et des concours.
cellules. L'originalité de cet ouvrage est d'analyser le déve- La recherche sur la différenciation cellulaire à partir des
loppement et la structure des tissus de chaque organe. cellules souches embryonnaires ou de la reprogrammation
Les chapitres, illustrés par une importante iconographie cellulaire suppose de maitriser les bases de l'embryologie
en couleurs, permettent une meilleure compréhension du humaine et de l'histologie humaine. Cet ouvrage qui sait
texte et une bonne mémorisation du développement des le lien entre les mécanismes du développement humain
organes humains et des différentes structures tissulaires. À et des structures cellulaires deviendra indispensable pour
la fin de chaque chapitre, des QCM sont proposées pour les chercheurs en biologie et les étudiants en sciences
permettre une auto-évaluation. biologiques.
Pour comprendre les pathologies humaines, toutes
les disciplines médicales doivent connaître le dévelop- Les auteurs

XI
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Abréviations

ACTH Adrenocorticotrophic Hormone, hormone ITAM Immuno-Tyrosine-based Activation Motif


adréno-corticotrope K Kératine
ADH Antidiuretic Hormone, hormone antidiurétique KNDy Kisspeptin/Neurokinin B/Dynorphin
ADN Acide désoxyribonucléique LAL Liver-Associated Lymphocytes
ADP Adénosine diphosphate LH Luteinizing Hormone, hormone lutéinisante
AMH Hormone antimüllérienne MALT Mucosa-Associated Lymphoid Tissue
APUD Amine Precursor Uptake and Decarboxylation MAPK Mitogen-Activated Protein Kinases
ARN Acide ribonucléique MC1R Melanocortin 1 Receptor
ATP Adénosine triphosphate M-CSF Macrophage Colony-Stimulating Factor
BALT Bronchus-Associated Lymphoid Tissue MITF Microphtalmia-associated Factor
CFU Colony Forming Unit miRNA Micro-ARN
CMH Complexe majeur d'histocompatibilité MRF Myogenic Regulating Factor
CPA Cellule présentatrice d'antigène MSH Melanocyte Stimulating Hormone
CRH Corticotrophin Releasing Hormone Myf Myogenic factor
CSH Cellules souches hématopoïétiques MyoD Myogenic Differentiation
DHEA Déhydroépiandrostérone NK Natural Killer
DMD Dystrophie musculaire progressive de Duchenne PIF Prolactin Inhibiting Factor
FGF Fibroblast Growth Factor POMC Pro-opiomélanocortine
FGFR Fibroblast Growth Factor Receptor PRF Prolactin Releasing Factors
FSH Follicle Stimulating Hormone, hormone PRL Prolactine
folliculo-stimulante SCF Stem Cell Factor
GAG Glycosaminoglycanes SED Système endocrine diffus
GALT Gut-Associated Lymphoid Tissue SRIH Somatostatin Release Inhibiting Hormone
GH Growth Hormone, hormone de croissance SRY Sex-determining Region Y chromosome
GHRH Growth Hormone Releasing Hormone TBG Thyroxine Binding Globulin
GM-CSF Granulocyte-Macrophage Colony-Stimulating TGF Transforming Growth Factor
Factor TRAK Anticorps anti-récepteurs de la TSH
GnRH Gonadotrophin Releasing Hormone TRH Thyrotropin Releasing Hormone, hormone
hCG Hormone chorionique gonadotrope humaine de libération de la TSH
HMG High Mobility Group TSH Thyroid Stimulating Hormone, hormone
hTA Hypotension artérielle thyréotrope
HTA Hypertension artérielle VEGF Vascular Endothelial Growth Factor
IGF-1 Insulin-like Growth Factor 1 VEH Veinules à endothélium haut
IHH Indian Hedgehog VIP Vasoactive Intestinal Peptide

XIII
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Chapitre 1
Développement embryonnaire
humain

PLAN DU CHAPITRE
Développement embryonnaire 2
Placentation 8
Arbre ontogénique 10

Embryologie et histologie humaines


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Embryologie et histologie humaines

Le développement embryonnaire humain est associé pement, l'embryon est formé de quatre cellules. Au 3e jour
à des processus cellulaires et moléculaires complexes du développement, l'embryon comprend huit blastomères.
et à des migrations cellulaires survenant de façon Au 4e jour du développement, l'embryon se présente sous
très rapide au cours du 1er mois du développement. la forme d'une masse cellulaire pleine dénommée morula.
Le développement de l'embryon est associé à des
Au 5e jour du développement, du liquide commence à s'ac-
interactions très étroites avec les tissus maternels
entraînant la formation du placenta.
cumuler à l'intérieur de la morula pour former une cavité
dénommée blastocèle. À ce moment, l'embryon est au
stade de blastocyste toujours entouré de la zone pellucide
(figure 1.4). Le blastocyste comporte une masse de cellules
Développement embryonnaire excentrée et des cellules en périphérie. Les cellules situées

La fécondation marque le début de la période embryon-


naire caractérisée, avant que ne se réalise l'implantation,
par une succession de divisions mitotiques et l'apparition
des premières différenciations cellulaires. La segmentation Zone pellucide
correspond au développement embryonnaire à partir
du zygote au cours de la 1re semaine du développement
embryonnaire et à la migration de l'embryon dans la
trompe utérine vers la cavité utérine (figure 1.1).
Pronoyaux
Le zygote résulte de la fusion d'un ovocyte et d'un
spermatozoïde. Le zygote correspond à la première cel-
lule embryonnaire entourée de la zone pellucide et com-
porte les pronoyaux mâle et femelle à l'origine du génome Globules polaires
embryonnaire (figure 1.2). Au 1er jour du développement
Figure 1.2
embryonnaire, la première division cellulaire divise le zygote
Zygote.
en deux blastomères (figure 1.3). Au 2e jour du dévelop- (Illustration par Gérard Tachdjian.)

Embryon
8 blastomères
Utérus
Embryon
Morula
4 blastomères

Trompe

Cavité
Embryon utérine
2 blastomères
Blastocyste
Zone pellucide
Globules
Pronoyaux
polaires
Zygote

Éclosion
du blastocyste

Endomètre

Figure 1.1
Segmentation et migration de l'embryon dans la trompe et éclosion de l'embryon dans la cavité utérine.
(Illustration par Gérard Tachdjian.)

2
1. Développement embryonnaire humain

en périphérie de l'embryon seront à l'origine des cellules rine. Au stade blastocyste, les cellules de la masse cellulaire
trophoblastiques et la masse de cellules excentrée sera à interne en contact avec le blastocèle forment l'entoblaste,
l'origine de la masse cellulaire interne. Durant les premières les autres cellules constituent l'ectoblaste. Au cours de
divisions de segmentation embryonnaire, les cellules de cette migration dans la trompe, l'embryon reste entouré de
l'embryon sont dites totipotentes. Quand le blastocyste est la zone pellucide jusqu'à son arrivée dans la cavité utérine
formé, les cellules de la masse cellulaire interne deviennent (figure 1.1). Ce sont les cellules du trophoblaste qui éta-
pluripotentes et seront à l'origine de la formation des trois blissent le contact avec l'épithélium utérin lors de la phase
feuillets embryonnaires, entoblaste, ectoblaste et méso- initiale de l'implantation de l'embryon. L'implantation est
blaste (figure 1.4). une étape essentielle pour que l'embryon puisse continuer
L'embryon va progressivement migrer du tiers externe son développement (figure 1.5). L'implantation permet à
de la trompe où a eu lieu la fécondation vers la cavité uté- l'embryon d'être relié à l'organisme maternel, lui assurant
ainsi d'avoir des échanges nutritionnels pour poursuivre
son développement. La liaison de l'embryon avec la mère
est réalisée par les interactions des cellules trophoblastiques
et de l'endomètre, aboutissant à la formation du placenta.
Zone pellucide L'implantation normale se fait au niveau du tiers supérieur
ou du tiers moyen de l'utérus. L'implantation du blasto-
cyste débute entre le 20e et le 23e jour du cycle menstruel.
Au 7e jour du développement embryonnaire se déve-
Blastomères loppe la cavité amniotique au niveau de l'ectoblaste. Le
blastocèle est progressivement comblé par des cellules du
mésenchyme extra-embryonnaire. Ces cellules mésenchy-
mateuses forment un tissu lâche creusé de cavités appelé
Figure 1.3 magma réticulé. À partir du 8e jour du développement
Embryon au 1er jour du développement formé de deux embryonnaire, le blastocèle est réduit à une nouvelle
blastomères.
(Illustration par Gérard Tachdjian.) cavité, le lécithocèle primaire. Cette cavité est limitée par

Blastocyste

Blastocèle
Trophoblaste

Masse cellulaire interne

Placenta Ectoblaste Mésoblaste Entoblaste

Figure 1.4
Blastocyste et ses dérivés.
(Illustration par Gérard Tachdjian.)

3
Embryologie et histologie humaines

Cavité utérine

Trophoblaste

Blastocèle

Masse
cellulaire interne

Épithélium utérin

Cavité utérine
Épithélium utérin
Cœlome
Lécithocèle
Splanchnopleure
Cytotrophoblaste
Entoblaste
Ectoblaste
Somatopleure

Cavité amniotique
Syncytiotrophoblaste

Lacunes

Figure 1.5
Implantation de l'embryon dans l'endomètre.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

l'entoblaste en continuité avec une couche de cellules À la fin de l'implantation, au 14e jour du développement,
mésenchymateuses appelée membrane de Heuser. l'embryon didermique, formé de deux feuillets (entoblaste
Vers le 12e jour du développement, l'embryon a entière- et ectoblaste), est associé à trois cavités : la cavité amnio-
ment pénétré dans l'endomètre (figure 1.5). Le lécithocèle tique, le lécithocèle secondaire et le cœlome externe
secondaire va se former par le recouvrement de la mem- (figure 1.5). L'embryon est relié au trophoblaste par le pédi-
brane de Heuser par les cellules de l'entoblaste. Les lacunes cule embryonnaire. Le pédicule embryonnaire bascule au
du magma réticulé confluent pour former le cœlome niveau de la position ventrale de l'embryon. Une partie du
externe. Le cœlome externe va être tapissé par les cellules lécithocèle va s'invaginer dans le pédicule embryonnaire
du mésenchyme extra-embryonnaire qui vont former la pour former le diverticule allantoïdien.
lame choriale sur la partie interne du cytotrophoblaste, la La 3e semaine du développement embryonnaire corres-
splanchnopleure autour de l'entoblaste du lécithocèle et pond au processus de gastrulation. La gastrulation corres-
la somatopleure sur la face externe de la cavité amniotique. pond à la mise en place du troisième feuillet embryonnaire
L'association du mésenchyme de la lame choriale, du cyto- dénommé mésoblaste. La gastrulation commence par la
trophoblaste et du syncytiotrophoblaste forme le chorion. mise en place d'une structure médiane, la ligne primitive, au
Le disque embryonnaire est rattaché au chorion par des niveau de l'embryon didermique formé de l'ectoblaste et de
cellules mésenchymateuses formant le pédicule embryon- l'entoblaste (figure 1.6). À partir du 15e jour du développement
naire qui sera à l'origine du cordon ombilical. embryonnaire, la ligne primitive se forme le long de la partie

4
1. Développement embryonnaire humain

Avant

Membrane
pharyngienne
Cavité amniotique
Ectoblaste Ligne primitive

Nœud
de Hensen Entoblaste Mésoblaste
Lécithocèle
Ligne primitive

Coupe transversale de l’embryon


Membrane
cloacale au niveau de la ligne primitive

Arrière
Figure 1.6
Gastrulation au niveau de la ligne primitive et migration du mésoblaste dans l'embryon.
(Illustration par Damien Schoëvaërt et Gérard Tachdjian.)

Dorsal sal, droite/gauche (figure 1.7). Au 16e jour du développement


embryonnaire, les cellules de l'ectoblaste au niveau de la ligne
Antérieur primitive prolifèrent, migrent et s'invaginent au niveau de la
ligne primitive entre l'ectoblaste et l'entoblaste pour former le
troisième feuillet embryonnaire, le mésoblaste (figure 1.6). Cette
Gauche
invagination des cellules s'étend au niveau de l'embryon en
direction latérale et crâniale. Deux régions restent didermique,
l'une dans la partie crâniale de l'embryon au niveau de la mem-
brane pharyngienne, l'autre dans la partie caudale de l'embryon
Droite au niveau de la membrane cloacale. Au 16e jour du développe-
ment, à partir du nœud de Hensen, des cellules mésoblastiques
migrent sur la ligne médiane en direction crâniale pour former
le mésoblaste axial à l'origine de la chorde (figure 1.8). La chorde
Ligne induit ensuite la formation de la plaque neurale au niveau de
primitive l'ectoblaste. À côté du mésoblaste axial, le mésoblaste conti-
Postérieur nue de proliférer dans l'ensemble de l'embryon pour former le
mésoblaste para-axial, le mésoblaste intermédiaire et le méso-
Ventral blaste latéral (figure 1.8). De part et d'autre de la ligne médiane,
Figure 1.7 il forme le mésoblaste para-axial. Ce mésoblaste para-axial se
Détermination des axes de l'embryon. prolonge latéralement par le mésoblaste intermédiaire puis
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)
le mésoblaste latéral. Le mésoblaste latéral se dédouble pour
caudale de la ligne médiane du disque embryonnaire dider- limiter le cœlome interne, ébauche des cavités de l'organisme
mique. L'extrémité crâniale de la ligne primitive, appelée nœud (péritoine, plèvre et péricarde). À la fin de la 3e semaine, le méso-
de Hensen, est formée d'une légère surélévation entourant blaste para-axial se segmente pour former les somites. Cette
une petite dépression. La mise en place de la ligne primitive métamérisation du mésoblaste para-axial débute dans la région
établit les axes de l'embryon, antérieur/postérieur, ventral/dor- occipitale vers la région caudale. Il se forme 42 paires de somites.
5
Embryologie et histologie humaines

Mésoblaste axial Mésoblaste para-axial

Mésoblaste intermédiaire Mésoblaste latéral


Figure 1.8
Développement du mésoblaste.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

Les somites seront à l'origine de la formation du sclérotome, du diens (ou spinaux), ganglions sympathiques et parasym-
myotome et du dermatome. Le sclérotome dérive des cellules pathiques, cellules de Schwann, méninges, mélanocytes,
les plus proches du tube neural et forme le squelette axial. Le médullosurrénales et la plus grande partie des structures
myotome dérive des bords libres des somites qui se rejoignent. mésenchymateuses de la face. La fermeture de la gout-
Les myoblastes migrent et fusionnent pour former les muscles tière neurale débute à sa partie moyenne et s'étend vers
pariétaux et les muscles des membres. Le dermatome dérive les extrémités crâniale et caudale. La fermeture se finit
des cellules de la paroi dorsale des somites qui migrent pour for- au niveau des deux neuropores, antérieur et postérieur
mer le derme. Le mésoblaste intermédiaire va être à l'origine de (figure 1.10). La fermeture du neuropore antérieur se fait
l'appareil urogénital. Le mésoblaste intermédiaire va former les au 26e jour du développement ; la fermeture du neuropore
trois structures rénales observées au cours du développement : postérieur se fait au 28e jour du développement. Le tube
pronéphros, mésonéphros et métanéphros. Le métanéphros neural sera à l'origine de la formation du cerveau dans sa
sera à l'origine du rein définitif. Le pronéphros et le mésoné- partie crâniale élargie et de la moelle épinière (ou spinale)
phros sont des structures transitoires qui vont involuer. Les dans sa partie caudale effilée.
canaux excréteurs du mésonéphros correspondent aux canaux
de Wolff (ou canaux mésonéphrotiques), qui involueront chez Anomalies du développement
l'embryon féminin et persisteront chez l'embryon masculin
pour donner les voies génitales masculines. L'absence de fermeture du neuropore antérieur est respon-
La neurulation se produit à la fin de la 3e semaine du sable d'une anencéphalie.
L'absence de fermeture du neuropore postérieur est respon-
développement embryonnaire et aboutit à la formation
sable d'un spina bifida.
du tube neural à partir de la plaque neurale (figure 1.9).
Au 18e jour du développement embryonnaire, la chorde
induit la différenciation de l'ectoblaste sus-jacent en La délimitation de l'embryon correspond à l'acquisition
plaque neurale. Cette plaque neurale s'étend du nœud de de formes de l'embryon. La délimitation résulte du déve-
Hensen à la membrane pharyngienne. La plaque neurale loppement important de l'ectoblaste et de l'augmenta-
s'invagine ensuite pour former la gouttière neurale. Les tion plus rapide de la cavité amniotique par rapport au
berges de cette gouttière constituent les crêtes neurales. lécithocèle et au cœlome externe. Trois plicatures au
En même temps que débute la fermeture de la gouttière niveau de l'embryon permettent cette délimitation. Une
neurale, les cellules issues des crêtes neurales migrent plicature se fait dans un plan transversal (plicature trans-
dans l'embryon. Ces cellules des crêtes neurales donnent versale) et deux plicatures se font dans un plan longitudi-
naissance à de nombreuses structures : ganglions rachi- nal (plicature crâniale et plicature caudale) (figure 1.11).

6
1. Développement embryonnaire humain

Cavité amniotique Invagination


de la plaque neurale
Plaque neurale

Chorde

Lécithocèle

Cellules des Cellules des


Gouttière crêtes neurales crêtes neurales
Tube
neurale neural

Figure 1.9
Neurulation.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

La plicature transversale se traduit par l'enroulement des


bords latéraux du disque embryonnaire entraînant l'incor-
Neuropore poration d'une partie du lécithocèle dans l'embryon. Le
antérieur lécithocèle intra-embryonnaire est à l'origine de l'intestin
Ébauche
cardiaque primitif et le lécithocèle extra-embryonnaire forme la
vésicule ombilicale qui est reliée à l'intestin primitif par le
canal vitellin. La plicature crâniale due à la croissance du
Cordon tube neural dans la partie antérieure de l'embryon amène
ombilical
la membrane pharyngienne et l'ébauche cardiaque en
position ventrale. La plicature caudale entraîne l'incor-
Somites poration d'une partie du diverticule allantoïdien dans
l'embryon, qui sera à l'origine de la formation de la vessie.
La délimitation va permettre, grâce aux mécanismes
Neuropore moléculaires et cellulaires qui se sont succédé à partir
postérieur
d'une cellule, le zygote, la formation à la fin du 1er mois du
Figure 1.10
développement d'un embryon avec une morphologie
Fermeture du tube neural au niveau des neuropores.
complexe ayant commencé la mise en place des organes
(Illustration par Damien Schoëvaërt.) (figure 1.12).

7
Embryologie et histologie humaines

Cavité amniotique

Lécithocèle

Plicature transversale
Plicature Plicature
crâniale caudale

Lécithocèle
intra-embryonnaire

Canal
vitellin

Lécithocèle
extra-embryonnaire

Coupe longitudinale Coupe transversale


Figure 1.11
Délimitation de l'embryon.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

Placentation Le placenta est une structure qui se développe au cours


de la grossesse, à l'interface entre la mère et le fœtus (inter-
Le placenta est un organe : face materno-fœtale), indispensable pour le développe-
● hémochorial : le trophoblaste est au contact du sang ment embryo-fœtal (unité fœto-placentaire).
maternel ; Le placenta a une double origine : fœtale, constituée par le
● chorio-allantoïdien : il est relié à l'embryon par les vais- trophoblaste, et maternelle, dérivée de l'endomètre. Le placenta
seaux qui se développent autour de l'allantoïde ; a une structure complexe, comportant plusieurs comparti-
● villeux : la structure de base à l'origine des échanges est la ments cellulaires à l'origine de fonctions diverses (figure 1.13).
villosité choriale. Il a une structure vasculaire double (circulation maternelle,

8
1. Développement embryonnaire humain

Jours

0 7 15 21 30
Figure 1.12
Développement embryonnaire du stade zygote à la fin du 1er mois.
(Illustration par Gérard Tachdjian.)

Artère ombilicale Veine ombilicale

Vaisseaux tronculaires Cordon ombilical

Vaisseaux allanto-choriaux Plaque choriale


Amnios

Villosités choriales

Chambre
intervilleuse

Septum

Caduque basilaire

Myomètre

Sinus veineux Artère utéro-placentaire


Figure 1.13
Structure du placenta.
(Illustration par Gérard Tachdjian.)

9
Embryologie et histologie humaines

circulation fœtale) à l'origine des échanges gazeux et métabo-


liques entre le sang de la mère et le sang du fœtus. Au niveau du
placenta, le sang fœtal contenu dans les villosités choriales n'est
pas en contact direct avec le sang maternel qui circule dans la
chambre intervilleuse. Les échanges fœto-maternels sont réali- Vaisseaux
allanto-choriaux
sés entre la circulation sanguine fœtale et la circulation sanguine
maternelle à travers la membrane placentaire. La structure du
placenta évolue au cours de la grossesse pour optimiser les
échanges fœto-maternels à travers la membrane d'échange et
Vaisseaux ombilicaux
permettre la croissance et la maturation fœtale. dans le cordon
Au cours de l'implantation de l'embryon, le tropho- ombilical

blaste se différencie en deux couches, une couche interne


Figure 1.14
ou cytotrophoblaste, et une couche externe ou syncytio-
Division des vaisseaux ombilicaux du cordon ombilical
trophoblaste, directement au contact de l'endomètre. À la en vaisseaux allanto-choriaux au niveau du placenta.
fin de l'implantation, le cytotrophoblaste forme des travées (Illustration par Gérard Tachdjian.)

radiaires au pourtour de l'embryon, avec des colonnes cel-


lulaires pleines entourées de syncytiotrophoblaste. Puis le Ces artères allanto-choriales se divisent ensuite en artères
mésenchyme extra-embryonnaire pénètre dans l'axe de tronculaires perpendiculairement à l'axe de la plaque choriale
ces travées radiaires et des îlots vasculaires y apparaissent, pour chaque tronc villositaire. Leur ramification suit celle des
formant un réseau raccordé au réseau vasculaire intra- troncs villositaires : il y a une artère et une veine par tronc vil-
embryonnaire par l'intermédiaire des vaisseaux allantoïdiens. lositaire. Dans les villosités terminales, les artères se résolvent
Les villosités choriales ont donc leur structure définitive en un réseau capillaire de plus en plus développé au fur et à
à la fin de la 3e semaine du développement embryonnaire. mesure de la gestation. Le cordon ombilical renferme deux
Autour des villosités choriales, les lacunes formées dans artères et une veine dans un tissu conjonctif particulier, peu
le syncytiotrophoblaste confluent pour créer la chambre cellulaire, de consistance visqueuse, la gelée de Wharton.
intervilleuse. Le sang fœtal est séparé du sang maternel par un
L'implantation de l'embryon déclenche la déciduali- ensemble de couches tissulaires qui constituent la mem-
sation de l'endomètre, le transformant en caduque. Trois brane placentaire à travers laquelle se font les échanges
types de caduque sont présents en fonction de la situation fœto-maternels. La membrane placentaire d'échanges va
de l'endomètre par rapport à l'implantation de l'embryon. s'amincir au cours de la maturation des villosités pour opti-
La caduque basilaire est située à la face profonde de l'em- miser les échanges au cours de la grossesse. Au début du
bryon. La caduque réfléchie est soulevée par l'embryon et développement embryonnaire, la membrane placentaire
a un aspect mince, pratiquement dépourvue de glandes et est épaisse (25 μm), comportant, du sang maternel au
de vaisseaux. La caduque pariétale tapisse tout le reste de sang fœtal, quatre couches cellulaires : le syncytiotropho-
la cavité utérine et représente la caduque la plus épaisse. blaste, le cytotrophoblaste, le mésenchyme villositaire, et
Les artères spiralées au niveau de la caduque basilaire vont l'endothélium vasculaire des capillaires villositaires.
donner les artères utéro-placentaires qui amèneront le sang Le placenta a par ailleurs des fonctions endocrines et immu-
maternel dans la chambre intervilleuse. Les sinus veineux nitaires indispensables au déroulement de la grossesse. Le
assurent la circulation de retour vers les veines utéro-pla- développement de l'embryon dans la cavité utérine est indis-
centaires. Le volume de la chambre intervilleuse est estimé sociable de celui du placenta jusqu'à la naissance (figure 1.15).
à 150–200 ml en fin de grossesse. Le sang y est renouvelé Ainsi, toute anomalie du développement placentaire pourra
3 à 4 fois par minute, soit un débit de 600 ml par minute. avoir des effets délétères sur le développement fœtal.
La circulation intra-embryonnaire est raccordée au réseau
vasculaire qui s'est constitué au niveau des villosités choriales
par les vaisseaux allanto-choriaux. Le sang de l'embryon Arbre ontogénique
arrive au placenta par les deux artères ombilicales, dérivées
des artères iliaques, et le sang repart par la veine ombilicale Dans un organisme pluricellulaire, les cellules somatiques ont
gauche vers le cœur embryonnaire après avoir circulé dans toutes le même génome hérité de l'union des gamètes mater-
les villosités choriales. Les artères ombilicales se divisent en nel et paternel, mais elles se différencient en deux cents phé-
artères allanto-choriales au niveau du placenta (figure 1.14). notypes environ, adaptés à différentes fonctions spécifiques.
10
1. Développement embryonnaire humain

Syncytiotrophoblaste

Cytotrophoblaste
Caduque basilaire

Mésenchyme
extra-embryonnaire

Somatopleure
Cavité amniotique
Cœlome

Caduque réfléchie
Caduque pariétale Cavité utérine

Myomètre

Col utérin

Vagin

Figure 1.15
Développement embryonnaire dans la cavité utérine.
(Illustration par Gérard Tachdjian.)

Quelques définitions La cellule souche pluripotente est capable de donner tous


les types de cellules de l'organisme issus des trois feuillets
Différenciation cellulaire embryonnaire (ectoblaste, mésoblaste, entoblaste).
La différenciation cellulaire correspond au processus de
formation de cellules spécialisées à partir d'une cellule La cellule souche multipotente
indifférenciée. La spécialisation est caractérisée par la La cellule souche multipotente est à l'origine d'un
mise en place d'une structure et d'une fonction défini­ nombre plus restreint de types cellulaires.
tives. En phase ultime de différenciation, généralement La cellule souche unipotente
la cellule ne se divise plus, mais certaines d'entre elles La cellule souche unipotente est à l'origine d'un seul type
peuvent encore changer de forme et se déplacer. cellulaire.
Cellules souches
Clone cellulaire
Les cellules souches sont des cellules indifférenciées
Un clone cellulaire est un ensemble de cellules issues
capables de régénérer un tissu endommagé par une
d'une même cellule souche. Les cellules d'un même
lésion. Plusieurs types de cellules souches peuvent être
clone ont une parenté commune et ont toutes le même
distingués selon leurs potentialités.
génome. Elles présentent les mêmes caractéristiques
La cellule souche totipotente structurelles et fonctionnelles. Les phénotypes des cel­
Une cellule souche totipotente est capable de s'autore­ lules d'un clone sont histologiquement identiques.
nouveler et de donner tous les types de cellules de l'orga­
Lignée cellulaire
nisme et des annexes embryonnaires. Elle est la seule à
Une lignée cellulaire correspond à un ensemble de
pouvoir former un organisme complet et structuré. Chez
cellules dérivant toutes d'une même cellule mais pré­
l'Homme, seuls les blastomères avant le stade blastocyste
sentant les caractéristiques des différentes étapes de la
sont totipotents.
différenciation.
La cellule souche pluripotente
La pluripotence est une propriété de la cellule embryon­
naire de la masse cellulaire interne au stade blastocyste.

11
Embryologie et histologie humaines

Les cellules d'un même organisme présentent des rameaux à une cinquantaine de types cellulaires sur les
relations de parenté qui peuvent être représentées dans deux cents types existants.
un diagramme que nous appelons « arbre ontogénique » En parcourant l'arbre de sa racine jusqu'aux rameaux
— en référence à l'« arbre phylogénique » décrivant les rela- terminaux, toutes les étapes de la différenciation d'un type
tions évolutives entre les espèces. Cet arbre permet de faire cellulaire sont présentées. Les nœuds correspondent à des
le lien entre les feuillets non différenciés qui se mettent en cellules ou des structures communes à plusieurs types
place lors de l'embryogenèse et les cellules différenciées cellulaires différenciés ou en cours de différenciation. En
des tissus. parcourant l'arbre des rameaux terminaux à la racine, il est
L'arbre ontogénique est enraciné sur les cellules possible d'apprécier le degré de parenté des différents types
souches totipotentes de l'embryon. Son tronc se divise cellulaires. Les branches colorées permettent de repérer
en quatre branches correspondant au trophoblaste et aux l'origine embryonnaire des structures.
trois feuillets embryonnaires : l'ectoblaste, le mésoblaste Les branches des premiers ordres de l'arbre ontogénique
et l'entoblaste. Les rameaux terminaux de l'arbre corres- correspondent aux trois feuillets embryonnaires et au tropho-
pondent aux cellules différenciées de l'organisme. Pour blaste (figure 1.16). Les trois feuillets embryonnaires : l'ectoblaste
des raisons de lisibilité, nous avons réduit le nombre de (jaune), le mésoblaste (bleu) et l'entoblaste (rouge) dérivent des

Épiblaste

Ectoblaste
Neurectoblaste

Mésoblaste
Masse cellulaire
interne

Entoblaste

Trophoblaste

Figure 1.16
Branches des premiers ordres de l'arbre ontogénique.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

12
1. Développement embryonnaire humain

Épiderme Kératinocytes

Placode auditive Oreille interne

Placode olfactive Épithélium olfactif

Placode optique Cristallin

Épiblaste
Poils

Ongles

Dents
Annexes cutanées

Glandes sébacées

Glandes sudoripares

Figure 1.17 Glandes mammaires


Devenir du feuillet épiblastique.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

cellules souches de la masse cellulaire interne du blastocyste. La L'entoblaste (rouge) se divise en trois formations, une for-
neurulation divise le feuillet ectoblastique en épiblaste (jaune) mation intra-embryonnaire à l'origine de l'intestin primitif, et
et en neurectoblaste (gris). Le trophoblaste (vert) se forme à deux formations extra-embryonnaires, la vésicule ombilicale
partir de l'enveloppe extra-embryonnaire du blastocyste. et l'allantoïde (figure 1.20). L'intestin primitif se divise en trois
L'épiblaste (jaune) donne l'épiderme (jaune), qui est consti- zones, l'intestin primitif antérieur, l'intestin primitif moyen
tué des kératinocytes, des placodes sensorielles (vert jaune) et et l'intestin primitif postérieur. L'allantoïde se divise en deux
des annexes cutanées avec les glandes exocrines (figure 1.17). formations, l'allantoïde intra-embryonnaire à l'origine de la
Le neurectoblaste donne le tube neural (gris) d'où vessie et l'allantoïde extra-embryonnaire à l'origine des cel-
dérivent les neurones et les gliocytes, et les crêtes neurales lules germinales primordiales.
dont les cellules migrent pour donner différents types cel- Le trophoblaste (vert) est à l'origine du mésenchyme
lulaires (figure 1.18). extra-embryonnaire, en particulier de la splanchnopleure
Le mésoblaste (bleu) mis en place lors de la gastrulation extra-embryonnaire, premier site de l'hématopoïèse
se divise en mésoblaste axial (à l'origine de la chorde), en (figure 1.21). Le trophoblaste donne les structures embryon-
mésoblaste para-axial, en mésoblaste intermédiaire et en naires du placenta, les villosités choriales et participe à la
les lames latérales (figure 1.19). formation de la chambre intervilleuse.

13
Embryologie et histologie humaines

Neurones

Tube neural Épendymocytes

Gliocytes Astrocytes

Oligodendrocytes

Mélanocytes

Neurectoblaste

Cellules de Schwann

Neurones des ganglions sensitifs

Crêtes neurales

Cellules de la pie-mère

Cellules neuroendocriniennes
APUD

Ectomésenchyme de la face

Médullo-surrénale

Figure 1.18
Devenir du feuillet neuroblastique.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

L'essentiel à retenir ■
À la 3e semaine du développement, le proces­
sus de gastrulation est réalisé et correspond à la

La fécondation marque le début de la période mise en place du troisième feuillet embryonnaire
embryonnaire. dénommé mésoblaste.

La segmentation correspond au développement ■
La neurulation se produit à la fin de la 3e semaine
embryonnaire à partir du zygote jusqu'au stade du développement embryonnaire et aboutit à la for­
blastocyste au cours de la première semaine du mation du tube neural à partir de la plaque neurale.
développement embryonnaire et à la migration ■
La délimitation de l'embryon correspond à l'acqui­
de l'embryon dans la trompe utérine vers la cavité sition de formes de l'embryon suite à des plicatures
utérine. transversale et longitudinale au niveau de l'embryon.

L'implantation permet à l'embryon d'être relié à ■
Le placenta est un organe hémochorial, chorio­
l'organisme maternel et est réalisée par les inter­ allantoïdien et villeux qui se développe au cours
actions des cellules trophoblastiques et de l'endo­ de la grossesse à l'interface entre la mère et le
mètre, aboutissant à la formation du placenta. fœtus pour le développement embryo­fœtal.

À la fin de l'implantation, l'embryon est formé ■
Le placenta a une double origine : fœtale, consti­
de deux feuillets (entoblaste et ectoblaste), et est tuée par le trophoblaste, et maternelle, dérivée de
associé à trois cavités : la cavité amniotique, le léci­ l'endomètre.
thocèle secondaire et le cœlome externe.

14
1. Développement embryonnaire humain


Au niveau du placenta, le sang fœtal ■
L'arbre ontogénique permet de faire le lien entre
contenu dans les villosités choriales n'est les feuillets non différenciés qui se mettent en place
pas en contact direct avec le sang maternel lors de l'embryogenèse et les cellules différenciées
qui circule dans la chambre intervilleuse. Les des tissus. Il est enraciné sur les cellules souches
échanges fœto­maternels sont réalisés entre totipotentes de l'embryon. Son tronc se divise en
la circulation sanguine fœtale et la circulation quatre branches correspondant à l'ectoblaste, au
sanguine maternelle à travers la membrane mésoblaste, à l'entoblaste et au trophoblaste. Les
placentaire. rameaux terminaux de l'arbre correspondent aux
cellules différenciées de l'organisme.

Mésoblaste axial Chorde Nucleus pulposus Fibrocytes

Derme Fibres musculaires


striées squelettiques
Dermatome
Myoblastes
Chondrocytes

Myotome Squelette axial


Mésoblaste para-axial
Ostéocytes

Sclérotome
Canaux de Wolff

Pronéphros Cellules de Leidig

Néphrotome Mésonéphros
Cellules de la thèque

Mésoblaste Métanéphros
Rein
Mésoblaste intermédiaire

Urothélium
Crêtes urogénitales
Cellules de Sertoli
Épithélium cœlomique

Conjonctif Fibrocytes
Somatopleure intra-
embryonnaire Cellules de la
granulosa
Lames latérales

Squelette appendiculaire Chondrocytes

Ostéocytes

Vaisseaux sanguins
Endothélium
Somatopleure extra-
embryonnaire
Cardiomyocytes

Léiomocytes

Figure 1.19
Devenir du feuillet mésoblastique.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

15
Embryologie et histologie humaines

Trompes auditives Thyroïde

Parathyroïde
Poches
Pharynx entobranchiales Thymus

Trachée Poumons Amygdale

Œsophage
Épithélium respiratoire

Intestin antérieur Estomac


Épithélium œsophagien

Vésicule biliaire Épithélium gastrique


Duodénum proximal
Pancréas
Intestin primitif
Duodénum distal Cellules glandulaires
Foie
Jejunum
Intestin moyen Hépatocytes
Iléon

Cæcum Épithélium digestif


Entoblaste
Côlon ascendant
Côlon transverse 2/3
Entérocytes

Côlon transverse 1/3


Côlon descendant
Intestin postérieur
Sigmoïde
Rectum
Vésicule Canal anal proximal Urothélium
ombilicale

Vessie
Allantoïde intra- Ligament
embryonnaire Canal de l’ouraque
Ovocytes
Allantoïde
Allantoïde extra- Cellules germinales Gonocytes
embryonnaire primordiales Spermatozoïdes

Figure 1.20
Devenir du feuillet entoblastique.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

16
1. Développement embryonnaire humain

Microgliocytes

Splanchnopleure extra- Érythrocytes


embryonnaire

Îlots de Wolff et Pander Thrombocytes

Hématopoïèse extra-
embryonnaire
PN neutrophiles

Mésenchyme extra-
embryonnaire
Hématopoïèse PN éosinophiles
embryonnaire

Cell. de Langerhans
PN basophiles
Somatopleure extra-
embryonnaire Histiocytes

Macrophages
Trophoblaste Monocytes
Cell. dendritiques

Lymphocytes Cell. de Kupffer

Ostéoclastes
Plasmocytes

Cytotrophoblaste Villosités choriales

Chambre
Syncitiotrophoblaste intervilleuse

Figure 1.21
Devenir du trophoblaste.
PN : polynucléaires
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

17
Embryologie et histologie humaines

ENTRAÎNEMENT 1 QCM
QCM 1 D Les artères allanto-choriales.
Le blastocyste comporte : E La veine ombilicale.
A Une masse cellulaire interne. QCM 8
B Le lécithocèle. Voici le schéma de la coupe d'un embryon au 19e jour du
C La cavité amniotique. développement.
D Des cellules du trophoblaste.
1
E Des cellules folliculeuses. 5

QCM 2
Le mésoblaste axial est à l'origine de la formation :
A Du pronéphros.
B Du myotome.
C Du dermatome.
D Du mésonéphros.
E De la chorde.
QCM 3
Le mésoblaste para-axial est à l'origine de la formation :
A Du sclérotome.
2
B Du myotome. 3
C Du dermatome. 4
D Du mésonéphros.
E De la chorde. Indiquez la (les) proposition(s) vraie(s) :
A «1» correspond au mésoblaste para-axial.
QCM 4
B «2» correspond à la gouttière neurale.
La ligne primitive :
C «3» correspond à l'aorte.
A Se forme au 15e jour du développement embryonnaire.
D «4» correspond à l'entoblaste.
B Se forme à partir du mésoblaste.
E «5» correspond à l'ectoblaste.
C Est située en arrière du nœud de Hensen.
D Induit la formation de la plaque neurale. QCM 9
E Est reliée au cœlome. Voici le schéma de la coupe d'un embryon au 14e jour du
développement.
QCM 5
La neurulation :
1
A Débute à la fin de la 3e semaine du développement
embryonnaire.
B Est induite par la chorde.
C Se développe à partir de l'entoblaste. 5
D Entraîne la formation du sclérotome. 2
E Se termine par la fermeture du neuropore antérieur.
QCM 6
L'ectoblaste est à l'origine de la formation :
A De l'intestin primitif. 4
B Du tube neural. 3
C De la chorde.
D Des somites.
E De l'allantoïde.
Indiquez la (les) proposition(s) vraie(s) :
QCM 7 A «1» correspond à la cavité amniotique.
Le sang fœtal circule dans : B «2» correspond au pédicule embryonnaire.
A Les artères ombilicales. C «3» correspond au syncytiotrophoblaste.
B Les artères spiralées. D «4» correspond à l'ectoblaste.
C Les artères utéro-placentaires. E «5» correspond au cœlome.

18
Chapitre 2
Appareil respiratoire

PL AN D U CHAPIT R E
Développement des voies aériennes
supérieures 21
Développement des voies aériennes
profondes 25
Histologie des voies aériennes supérieures 30
Histologie des voies aériennes profondes 33

Embryologie et histologie humaines


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Embryologie et histologie humaines

La fonction principale de l'appareil respiratoire est pour les échanges gazeux entre l'air et le sang. Les voies
d'assurer les échanges gazeux entre le sang et l'air. aériennes supérieures et l'arbre trachéobronchique ont
D'un point de vue anatomique, l'appareil respiratoire pour fonction de conduire l'air inspiré des narines aux
comprend deux parties (figure 2.1) : les voies aériennes bronchioles — ce sont donc les voies de conduction
supérieures (fosses nasales, pharynx et larynx) et de l'air — mais aussi de le purifier, de le débarrasser
les voies aériennes profondes (trachée, bronches, de ses poussières, de l'humidifier et de le réchauffer.
bronchioles et alvéoles pulmonaires). D'un point de vue Enfin, c'est au niveau des alvéoles pulmonaires que se
fonctionnel, il existe deux types de structures en rapport réalisent les échanges gazeux entre l'air inspiré et le
avec deux fonctions importantes : les voies aériennes de sang (diffusion de l'oxygène vers le sang, diffusion du
conduction pour le transport et le conditionnement de dioxyde de carbone vers les alvéoles).
l'air inspiré, et les alvéoles du parenchyme pulmonaire

Fosses nasales

Rhinopharynx

Pharynx
Voies aériennes
Oropharynx
supérieures
Hypopharynx

Larynx
Épiglotte
Œsophage

Trachée

Bronches

Voies aériennes
profondes

Alvéoles
Figure 2.1
Schéma de l'organisation de l'appareil respiratoire chez l'adulte.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

20
2. Appareil respiratoire

Développement des voies qui circonscrivent une cavité, le stomodaeum (bouche


primitive) (figure 2.2). Le stomodaeum est délimité par
aériennes supérieures le bourgeon frontal au-dessus, les bourgeons maxillaires
latéralement et les bourgeons mandibulaires en dessous.
Développement des fosses nasales Ces derniers fusionneront à la fin de la 5e semaine en un
seul bourgeon mandibulaire. La fusion des différents bour-
Les voies aériennes supérieures se développent à partir de geons faciaux sera à l'origine de la morphologie de la face
l'extrémité céphalique de l'embryon. Le développement (cf. «Développement de la face» au chapitre 7).
des fosses nasales est associé au développement de la face.
L'extrémité céphalique est initialement arrondie et, peu
Mise en place des fosses nasales
à peu, les structures faciales vont s'individualiser du reste
de l'embryon. À la fin du premier mois, suite à la neuru- Des épaississements se forment au niveau du revêtement
lation, la migration des cellules des crêtes neurales selon ectoblastique des bourgeons pour former les placodes. À
deux courants (antérieur et latéro-postérieur) aboutit la 4e semaine, les placodes olfactives apparaissent sur la
à la constitution de renflements, les bourgeons faciaux, face antérieure de l'embryon (figure 2.2A). À la 5e semaine,

Placode Ectoblaste
4e semaine olfactive

Bourgeon
frontal

Bourgeon Prosencéphale
maxillaire
Stomodaeum
Bourgeon
mandibulaire

5e semaine

Bourgeon
Bourgeon nasal interne
nasal interne

Bourgeon
nasal externe
Gouttière
Bourgeon olfactive
maxillaire

B
Figure 2.2
Développement des fosses nasales.
A. Coupe horizontale de l'extrémité céphalique d'un embryon à la 4e semaine montrant l'apparition des placodes olfactives. B. Coupe oblique
de l'extrémité céphalique d'un embryon à la 5e semaine montrant l'invagination des placodes olfactives pour former les gouttières olfactives.
(Illustrations par Damien Schoëvaërt.)

21
Embryologie et histologie humaines

ces placodes s'invaginent pour former une dépression cor- antérieure et le palais secondaire dans sa partie la plus pos-
respondant aux gouttières olfactives (aussi dénommées térieure. La participation du palais primaire dans la consti-
cupules nasales) qui donneront des cavités, les fosses tution du palais définitif est réduite. Le palais secondaire
nasales (figure 2.2B). Les fosses nasales se prolongent vers est lui-même subdivisé en palais dur et palais mou (ou
la face postérieure pour finalement communiquer avec voile du palais). Sur le bord postérieur du palais mou se
l'intestin antérieur émergeant de l'entoblaste au niveau de trouve la luette.
l'orifice nasopharyngé (figure 2.3).
Le cloisonnement de la cavité bucco-nasale aboutira à
la séparation de la cavité buccale définitive et des fosses
Mise en place du palais primaire
nasales. Ce cloisonnement se fait en plusieurs étapes, avec Durant les 5e et 6e semaines, lors de la mise en place des
mise en place d'une cloison verticale (le septum nasal) et fosses nasales, la surélévation des bords de la placode olfac-
d'une cloison horizontale (le palais) (figure 2.4). Le septum tive a pour conséquence la constitution des bourgeons
nasal descend du plafond des fosses nasales délimitant nasaux interne et externe (ou médial et latéral) (figure 2.2B).
les fosses nasales droite et gauche. Le palais constituera le Les bourgeons maxillaires augmentent de taille et vont
toit de la cavité buccale et le plancher des cavités nasales. fusionner entre eux sur la ligne médiane et avec les bour-
Le palais se forme en plusieurs étapes : le palais définitif geons nasaux internes pour former la lèvre supérieure et le
résulte de la fusion entre le palais primaire dans sa partie palais primaire.

A
6e semaine

Épithélium olfactif

Fosse
Processus intermaxillaire nasale

Palais primaire

Stomodaeum
Palais secondaire

B
7e semaine

Fosse
nasale Orifice
nasopharyngé

Palais primaire Intestin


antérieur

Palais secondaire
Figure 2.3
Mise en place du palais primaire.
A. Coupe parasagittale de l'extrémité céphalique d'un embryon à la 6e semaine. B. Coupe parasagittale de l'extrémité céphalique d'un embryon
à la 7e semaine.
(Illustrations par Damien Schoëvaërt.)

22
2. Appareil respiratoire

Cloison nasale Processus palatins Palais secondaire

B
A
Palais
secondaire
A
Processus intermaxillaire

Futur palais Palais primaire


primaire

Palais secondaire

Cloison nasale
B Processus palatins Luette
Figure 2.4
Mise en place du palais secondaire.
A. Cloisonnement des fosses nasales sur une coupe frontale de l'extrémité céphalique. B. Fusion des processus palatins et du palais primaire
sur une vue inférieure.
(Illustrations par Damien Schoëvaërt.)

Au cours des 6e et 7e semaines, les bourgeons nasaux secondaire (figure 2.4). Les processus palatins s'unissent l'un
internes s'unissent sur la ligne médiane et s'étendent vers à l'autre et avec le bord inférieur de la cloison nasale. La
le bas et les côtés pour former le processus intermaxillaire fusion est réalisée d'avant en arrière, sur la ligne médiane,
(figure 2.3). Le processus intermaxillaire fusionnera avec jusqu'à la luette. Le palais secondaire fusionne ainsi avec le
les bourgeons maxillaires. Le processus intermaxillaire sera palais primaire, permettant la séparation entre les fosses
ainsi à l'origine de la partie moyenne du nez, de la partie nasales et la cavité buccale. Un processus d'ossification
médiane de la lèvre supérieure (le philtrum) et, en pro- intervient au niveau du palais primaire puis au niveau des
fondeur, du palais primaire (figure 2.4). Le palais primaire processus palatins, déterminant la formation de la voûte du
contribuera ultérieurement à la formation de la portion de palais (palais osseux). La partie dorsale du palais secondaire
l'arcade dentaire supérieure correspondant aux quatre inci- (palais mou) est uniquement constituée de tissus mous.
sives supérieures.

Mise en place du palais secondaire Anomalies du développement


Le palais secondaire se développe en arrière du palais
primaire. L'ébauche du palais secondaire apparaît dès la
Malformations de la face et du palais
5e semaine et la constitution définitive se réalise entre la Le défaut de fusion du bourgeon maxillaire avec le bourgeon
7e et la 12e semaine. La mise en place du palais secondaire nasal interne sera responsable d'une malformation dénom-
débute lorsque les bourgeons maxillaires émettent latérale- mée fente labiale. Le défaut de fusion des processus palatins
ment et en dedans deux prolongements longitudinaux : les sera responsable d'une autre malformation dénommée fente
palatine. Ces fentes palatines et/ou labiales peuvent être diag-
processus palatins. Les processus palatins prolifèrent sur le
nostiquées in utero ou à la naissance.
plan horizontal puis se rejoignent pour constituer le palais
23
Embryologie et histologie humaines

Développement du pharynx Le pharynx embryonnaire se développe à partir de


l'extrémité crâniale de l'intestin antérieur. Le pharynx
Le pharynx définitif est un conduit membraneux et mus- embryonnaire est situé au-dessus du diverticule trachéal. Il
culaire orienté dans le sens cranio-caudal, le long de la est entouré latéralement et ventralement par les arcs bran-
colonne vertébrale. Il communique en avant avec la cavité chiaux (figure 2.5).
buccale et les fosses nasales puis en arrière avec l'œsophage
et le larynx. Le pharynx définitif sera composé de trois por-
tions (figure 2.1) :
Arcs branchiaux
● le rhinopharynx (exclusivement aérien) constituera la À la 5e semaine, cinq paires d'arcs branchiaux sont en place,
partie supérieure du pharynx et communiquera vers l'avant bien reconnaissables extérieurement. Ils sont numérotés 1,
avec les cavités nasales ; 2, 3, 4 et 6 — dans l'espèce humaine le 5e arc n'existe pas.
● l'oropharynx, carrefour entre les voies respiratoire et Chaque arc est constitué d'un bourrelet mésenchymateux
digestive, constituera la partie médiane du pharynx ; recouvert d'ectoblaste en dehors et d'entoblaste en dedans.
● l'hypopharynx, étage inférieur du pharynx, communiquera Le mésenchyme des arcs branchiaux dérive du mésoblaste
avec l'orifice supérieur du larynx et le début de l'œsophage. para-axial et des crêtes neurales. Des cellules des crêtes

Pharynx embryonnaire
entouré par les arcs branchiaux

2 3
1 4
6 Diverticule trachéal issu du
bourgeon pulmonaire

Cordon hépatique

Vésicule ombilicale
Allantoïde

Intestin postérieur

Poche branchiale entoblastique


1

Trompe auditive (d’Eustache)


1
Conduit
auditif
2
Amygdale palatine
2 3
Poche branchiale ectoblastique
3 Parathyroïdes inférieures et thymus
Sinus 4
4 cervical Parathyroïdes supérieures et
thyroïde (en partie)
6 6

Figure 2.5
Embryon vu de profil à la 5e semaine et coupe des arcs branchiaux.
(Illustrations par Damien Schoëvaërt.)

24
2. Appareil respiratoire

neurales dans la région céphalique voisine ont migré en de pièces cartilagineuses articulées entre elles, de muscles et
direction ventrale pour investir localement les arcs bran- d'une muqueuse formant différents replis. L'épithélium du
chiaux. Le mésoblaste para-axial des sept premiers somito- larynx dérive de l'entoblaste de l'intestin antérieur, tandis que
mères crâniaux sera à l'origine des muscles de la tête et du les 4e et 6e arcs branchiaux contribuent à la formation des car-
cou. Entre les arcs sont situés des sillons plus ou moins mar- tilages laryngés hyalins (cartilages thyroïde, cricoïde et aryté-
qués dénommés poches branchiales. Les arcs branchiaux noïde) et de la musculature intrinsèque du larynx.
sont séparés extérieurement par les poches branchiales
ectoblastiques et intérieurement par les poches branchiales
entoblastiques. Seule la première poche ectoblastique per- Développement des voies
sistera et donnera le conduit auditif externe. Les deuxième,
troisième et quatrième poches ectoblastiques s'unissent aériennes profondes
temporairement pour former une cavité recouverte d'ecto-
blaste, le sinus cervical, qui ensuite disparaîtra. Les poches Le développement des voies aériennes profondes est un
branchiales entoblastiques se creuseront ou se combleront, processus complexe qui commence pendant la vie intra-
donnant des organes annexes parmi lesquels l'amygdale (ou utérine et se poursuit après la naissance. Pendant le stade
tonsille) palatine dérivée de la deuxième poche. Le mésen- embryonnaire, à la 4e semaine, un bourgeon pulmonaire
chyme des arcs branchiaux sera à l'origine d'éléments carti- apparaît à partir de la paroi antérieure du tube digestif primi-
lagineux et osseux, d'arcs artériels (arcs aortiques reliés aux tif (figures 2.5 et 2.6). Ce bourgeon se développe et devient
aortes ventrales et dorsales) et de nerfs. le diverticule trachéal qui, tout en s'allongeant, va se ramifier
par une succession régulière de divisions dichotomiques.
La succession des divisions dichotomiques aboutira à des
Arcs branchiaux et développement conduits aériens de calibre de plus en plus petit (figures 2.6 et
du pharynx 2.7). Le diverticule trachéal, à l'origine de la trachée, s'isolera
Les premier, deuxième, troisième et quatrième arcs bran- ensuite de l'intestin antérieur par un septum longitudinal, le
chiaux entrent dans la constitution du pharynx. Le premier septum trachéo-œsophagien. La trachée sera ainsi séparée
arc (arc mandibulaire) donne, par le cartilage de Meckel, une de l'œsophage en position dorsale. Le diverticule trachéal se
partie de la mandibule et des cartilages de l'oreille moyenne divise tout d'abord en deux bourgeons bronchiques, futures
(marteau et enclume). Au sein de son mésenchyme s'indi- bronches souches droite et gauche, puis intervient une deu-
vidualisent les muscles masticateurs et le muscle tenseur du xième division (division de 2e ordre), seule division asymé-
voile du palais. Le deuxième arc (arc hyoïdien) donne l'étrier trique, à l'origine des trois bronches lobaires droites et deux
de l'oreille moyenne, la petite corne de l'os hyoïde et la par- bronches lobaires gauches. Chaque bronche lobaire dessert
tie crâniale du corps de l'os hyoïde ainsi que les muscles de un territoire pulmonaire anatomique bien défini, le lobe pul-
la mimique. L'ébauche de l'oreille moyenne garde une liaison monaire. Chez l'Homme, le poumon gauche est bilobé et le
avec le rhinopharynx par la trompe auditive (d'Eustache), poumon droit est trilobé. La division suivante (division de
étroit conduit dérivé de la première poche branchiale ento- 3e ordre) aboutit à la formation des bronches segmentaires.
blastique. Le troisième arc donne le reste du corps de l'os Les bronches segmentaires déterminent des segments
hyoïde et le muscle stylopharyngien qui soulève le pharynx pulmonaires. Les divisions se poursuivent, émettant des
lors de la phonation et de la déglutition. Les éléments du bronches de plus en plus petites (division de 4e ordre, de
sixième arc s'associent au quatrième arc pour donner les 5e ordre et ainsi jusqu'au 23e ordre) (figure 2.8). Les bronches
muscles constricteurs du pharynx. segmentaires se divisent en bronches sous-segmentaires
qui elles-mêmes se divisent de plus en plus pour donner les
bronches lobulaires. Les bronches lobulaires desservent un
territoire pulmonaire bien défini, le lobule pulmonaire.
Développement du larynx
Le lobule pulmonaire sera l'unité histologique, morpho-
Le larynx fait partie des voies respiratoires et relie le pharynx fonctionnelle du poumon. À l'intérieur du lobule pulmonaire,
à la trachée (figure 2.1). Il joue également un rôle essentiel le conduit bronchique devient une bronchiole intra-lobulaire.
dans la phonation. C'est dans le larynx que se trouvent les Cette bronchiole se divise plusieurs fois de suite pour abou-
cordes vocales (ou plis vocaux). Le larynx a des rapports avec tir aux bronchioles terminales (division de 16e ordre). Au
l'œsophage cervical en arrière, la glande thyroïde en avant, l'os 6e mois du développement, la division de 17e ordre aboutit à
hyoïde au-dessus et la trachée en bas. Le larynx est constitué la mise en place des bronchioles respiratoires. Des divisions
25
Embryologie et histologie humaines

Œsophage

Trachée

Bourgeon
pulmonaire

Diverticule
trachéal
Bronches souches
Figure 2.6
Développement des voies aériennes profondes.
(Illustration par Damien Schoëvaërt.)

supplémentaires de l'arbre bronchique continuent et les À l'intérieur du lobule pulmonaire, l'artériole intra-lobulaire
bronchioles respiratoires se prolongent par les canaux alvéo- suit les divisions des bronchioles et donne naissance au
laires auxquels font suite les sacs alvéolaires (alvéoles primi- réseau des capillaires pulmonaires responsables de l'héma-
tives) au 8e mois du développement. Les alvéoles définitives, tose (échanges gazeux alvéolo-capillaires). Le sang oxygéné
petites structures sphériques, se mettent en place peu avant la est repris par le système veineux pulmonaire et est trans-
naissance mais leur développement s'effectue principalement porté jusqu'à l'oreillette gauche. Les veines pulmonaires
après la naissance — les alvéoles augmenteront en nombre cheminent indépendamment des artères et des bronches.
et en taille. À la naissance, les ramifications bronchiques sont Les artères et veines bronchiques constituent la circu-
au stade de division de 18e ordre et les divisions de l'arbre lation nourricière (vascularisation nutritive). Les branches
bronchique se poursuivent après la naissance. Il y aura au total des artères bronchiques accompagnent les bronches seule-
vingt-trois générations de divisions bronchiques au terme du ment jusqu'aux bronchioles respiratoires.
développement pulmonaire. Jusqu'à l'âge de deux ans, il y a
une multiplication active du nombre des alvéoles. Le déve- Stades du développement pulmonaire
loppement pulmonaire complet (ramifications bronchiques
et alvéoles matures) sera atteint vers l'âge de huit ans. Le développement pulmonaire normal est marqué par
Le développement des vaisseaux se fait parallèlement une succession de cinq stades histologiquement diffé-
renciables : embryonnaire, pseudo-glandulaire, canalicu-
à la mise en place des voies aériennes. Les vaisseaux (vais-
laire, sacculaire et alvéolaire (tableau 2.1).
seaux sanguins et vaisseaux lymphatiques) accompagnent
les bronches dans leurs divisions successives (figure 2.8). Stade embryonnaire
Le développement pulmonaire débute à la période
Le poumon présente une vascularisation sanguine particu-
embryonnaire précoce (4e semaine) avec l'apparition du
lière avec deux circulations aux fonctions différentes. bourgeon pulmonaire issu du tube digestif embryon-
Les artères et veines pulmonaires correspondent à la cir- naire. Les premières ramifications vont mettre en place
culation fonctionnelle : elles transportent le sang jusqu'aux les structures proximales de l'arbre trachéobronchique
capillaires alvéolaires où il se rechargera en oxygène. Le (trachée, bronches souches, bronches lobaires).
système artériel pulmonaire est issu du ventricule droit.

26
2. Appareil respiratoire

Stade pseudo-glandulaire très importante. Les canaux et sacs alvéolaires (alvéoles


Le stade pseudo-glandulaire est appelé ainsi car l'aspect his- primitives) se mettent en place. Les sacs alvéolaires sont
tologique du poumon est alors proche de celui d'une glande séparés par des cloisons (aussi dénommées septums)
exocrine. Ce stade est marqué par les ramifications dichoto- encore épaisses, mais l'expansion des espaces aériens
miques successives des bronches. À la fin de la 17e semaine, entraîne une compression de l'épaisseur de ces septums.
l'arbre bronchique de conduction aérienne est complet C'est au cours de ce stade que les pneumocytes de type II
jusqu'aux bronchioles terminales. L'épithélium est indifféren- commencent à sécréter le surfactant.
cié, monostratifié, entouré de mésoblaste splanchnique qui
se différenciera en plèvre viscérale. Stade alvéolaire
Le dernier stade du développement pulmonaire, le stade
Stade canaliculaire alvéolaire, débute autour de la 36e semaine et est marqué par
Entre 17 et 24 semaines, au cours du stade canaliculaire du la formation des alvéoles définitives. Des dépôts de fibres élas-
développement pulmonaire, les futures régions d'échanges tiques dans les septums primaires sont responsables de la for-
gazeux se mettent en place. Les bronchioles respiratoires mation des septums secondaires qui subdivisent les espaces
apparaissent. Les premiers signes de différenciation des cel- aériens en alvéoles. Un remodelage des capillaires permet
lules épithéliales (futurs pneumocytes) sont visibles. la mise en place de la barrière alvéolo-capillaire définitive.
Stade sacculaire Ce processus d'alvéolisation débute in utero ; cependant, la
À partir de 24 semaines, le stade sacculaire succède au majorité des alvéoles sont formées après la naissance. Les
stade canaliculaire. L'épithélium continue à se différencier alvéoles continuent leur maturation dans l'enfance. Le pou-
(différenciation des pneumocytes de type I et de type II). mon d'un nouveau-né contient au plus 50 millions d'alvéoles
Les espaces aériens périphériques s'élargissent de manière pour aboutir à 300 millions d'alvéoles à l'âge adulte.

Bronche
Trachée lobaire
Bronche
segmentaire Bronche
sous-segmentaire

Bronches souche
droite et gauche

Trachée
Poumon Poumon
droit gauche

2 lobes
3 lobes à gauche
à droite

Figure 2.7
Divisions bronchiques.
(Illustrations par Damien Schoëvaërt.)

27
Embryologie et histologie humaines

Artère Artère
bronchique pulmonaire
Veine
Veine
Bronche souche
(division de 1er ordre)

Bronche lobaire (2e)


Bronche segmentaire (3e)

Bronche sous-segmentaire (4e)

Bronche lobulaire
(5e–15e ordre)

Bronchiole terminale (16e)


Bronchiole respiratoire (17e)

Sac alvéolaire
(19e–23e ordre)

Circulation Circulation
bronchique pulmonaire
Figure 2.8
Divisions de l'arbre bronchique et circulations sanguines (circulation bronchique et circulation pulmonaire).
(Illustrations par Damien Schoëvaërt.)

28
2. Appareil respiratoire

Tableau 2.1. Les stades du développement pulmonaire et les événements caractéristiques associés
Semaines de développement Stade Événements caractéristiques
4 à 6 semaines Embryonnaire Apparition du bourgeon pulmonaire à partir de la
paroi antérieure de l'intestin
Allongement du bourgeon et transformation en
diverticule trachéal
Ramification du diverticule et apparition des
premières bronches (bronches souches, bronches
lobaires, bronches segmentaires)

Diverticule trachéal
6 à 17 semaines Pseudo- Poursuite des divisions dichotomiques des bronches
glandulaire jusqu'à la formation des bronchioles terminales

Bronchiole terminale
17 à 24 semaines Canaliculaire Début de différenciation des régions d'échanges
gazeux
Apparition des bronchioles respiratoires
Premiers signes de différenciation des pneumocytes
de type I et de type II

Bronchiole respiratoire
24 à 36 semaines Sacculaire Apparition des canaux et sacs alvéolaires (alvéoles
primitives)
Début de production du surfactant
Développement de la vascularisation (capillaires au
contact de l'épithélium alvéolaire)

Canal alvéolaire, sac alvéolaire


36 semaines jusqu'à l'enfance Alvéolaire Formation des alvéoles définitives par cloisonnement
(ou septation secondaire) des sacs alvéolaires primitifs
Septation maximale après la naissance, jusque vers
2 ans
Croissance par expansion des structures existantes
jusqu'à la fin du développement thoracique
Sac alvéolaire
(Source : Sophie Brisset ; Damien Schoëvaërt pour les illustrations.)
29
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The Project Gutenberg eBook of Tattle-tales
of Cupid
This ebook is for the use of anyone anywhere in the United
States and most other parts of the world at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away
or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License
included with this ebook or online at www.gutenberg.org. If you
are not located in the United States, you will have to check the
laws of the country where you are located before using this
eBook.

Title: Tattle-tales of Cupid

Author: Paul Leicester Ford

Release date: September 9, 2023 [eBook #71597]

Language: English

Original publication: New York: Dodd, Mead and Company, 1896

Credits: Richard Tonsing, Charlene Taylor, and the Online


Distributed Proofreading Team at https://www.pgdp.net
(This file was produced from images generously made
available by The Internet Archive/American Libraries.)

*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK TATTLE-


TALES OF CUPID ***
Transcriber’s Note:
New original cover art included with this eBook is
granted to the public domain.
TATTLE-TALES OF CUPID

Books by Paul Leicester Ford

THE HONORABLE PETER STERLING


THE GREAT K. & A. TRAIN ROBBERY
THE STORY OF AN UNTOLD LOVE
THE TRUE GEORGE WASHINGTON
TATTLE-TALES
OF
CUPID

TOLD BY

PAUL LEICESTER FORD


NEW YORK
DODD, MEAD AND COMPANY
1898
Copyright, 1896,
By Harper and Brothers.

Copyright, 1898,
By The Century Co.

Copyright, 1898,
By Paul Leicester Ford.

University Press:
John Wilson and Son, Cambridge, U.S.A.
TO MY PLAYMATE

My dear Doña:

Once upon a time two children read aloud together more or less
of Darwin, Spencer, Lyell, Goethe, Carlyle, Taine, and other writers
of equal note. Though the books were somewhat above their
comprehension, and certainly not so well suited to their years as
fairy-tales and romances, both the choice and the rejection were
deliberately made and consistently maintained. The discrimination
originated neither in excessive fondness of fact, nor in the slightest
dislike of fiction; being solely due to a greater preference for the
stories they themselves created than for those they found in books.
Presently, one of these two, having found a new playfellow, stopped
inventing and acting and living their joint imaginings, and the
other one had to go on playing by himself. But he has never
forgotten the original impulse, and so, in collecting the offspring of
some of his earliest and some of his latest play-hours, his thoughts
recur to the years of the old partnership, and he cannot please
himself better than by putting his playmate, where she truly
belongs, at the beginning of his “imaginary” playthings.
NOTE

“His Version of It” is reprinted in this form by permission of the


Century Company.
“The Cortelyou Feud” is reprinted by permission of Messrs. Harper
and Brothers.
Contents

Stories PAGE

His Version of It 3
A Warning to Lovers 49
“Sauce for the Goose” 87
The Cortelyou Feud 103

Plays
“The Best Laid Plans” 133
“Man Proposes” 197
Tattle-Tales of Cupid

HIS VERSION OF IT

“She’s a darling!” exclaimed the bay mare, between munches of the


big red apple.
“That’s just what she is!” responded the off carriage-horse; and
then, as part of his apple fell to the floor, he added fretfully: “I do
wish, Lassie, that you girls wouldn’t talk to a fellow when he’s doing
something! You’ve made me lose half my apple!”
Old Reveille, with the prudence of twenty-eight years of
experience, carefully deposited the unmasticated fraction of his apple
beside an uneaten one in his manger before remarking reflectively:
“She’s a thoroughbred; but she’s not the beauty her mother was at
the same age.”
“Fie!” reproved one of the cobs: “how can you be so ungallant,
when she always gives you an extra apple or piece of sugar?”
“I call it shameful unfairness,” growled the nigh horse of the pair.
“She doesn’t keep you up till two or three in the morning at balls and
cotillions. She doesn’t so much as ride you in the park, as she does
Lassie or Bubbles. When you haven’t done a step of work in six years,
and spend your summers out in the pasture and your winters in a
box-stall eating your head off, why should you get a double portion?”
“Yes,” whinnied Bubbles, plaintively; “and, what’s more, she
always kisses you.”
Reveille, who meantime had swallowed his first apple, looked up
with a lofty smile of superiority. Then he slowly winked his off eye,
remarked, “Naturally, you don’t understand it,” and fell to lipping his
second apple caressingly, previous to the decisive crunch. “See if that
doesn’t drive the women wild,” he cogitated, with a grin.
“Now isn’t that just like a man!” complained Lassie. “As if it wasn’t
enough to get more than his share, but he must go and have a secret
along with it.”
“Huh!” grunted the polo pony, who was, of necessity, the brains-
carrier of the stable; “if it’s family property, it can’t be much of a
secret; for I never heard of anything to which six humans were privy
that didn’t at once become town gossip. And they must be aware of it,
for, from the Major to the Minor, they discriminate in favor of
Reveille in a manner most reprehensible.” The polo pony was famous
for the choiceness of his language and the neatness of his wit; but he
was slightly vain, as was shown by his adding: “Pretty good, that, eh?
Major—that’s the man we take out riding or driving. Minor—that’s
the three-year-old. Do you hitch up to that post?”
“Do they all know your secret, Reveille?” asked Lassie,
ingratiatingly.
“They think they do,” replied the veteran. “They don’t, though,” he
added; and then, heaving a sigh, he continued: “But the roan filly
did, and Mr. Lewis’s big grey, and dear old Sagitta—that was the
Russian wolf-hound, who died before any of you youngsters joined
our set.”
“Then I fail to perceive,” remarked the polo pony, “why they
should treat you differently, if they are ignorant of the circumstances
to which you refer.”
“My dear colt,” retorted Reveille, “when you are grown to
horsehood you will learn that we are all governed by our
imaginations, and not by our knowledge. Why do you shy at a scrap
of white paper? Superficially because you are nearly related to an ass,
actually because your fancy makes it into a white elephant.”
“And how about your putting your head and tail up, and careering
all over the home lot, last summer, just because our Major fired his
revolver at a hawk? Were you an ass, too?” saucily questioned one of
the cobs.
“Probably,” assented the oldster, genially; “for that very incident
proves my point. What that shot reminded me of was the last time I
heard my Major fire his revolver. I saw a long, gentle slope, up which
a brigade of ‘secesh’ were charging to a railroad embankment
protected by a battery of twelve-pounders firing six rounds of case-
shot to the minute. And I was right among the guns again, seeing and
hearing it all; and my Major—only he was a captain then—was saying
as coolly and quietly as he orders the carriage now: ‘Steady, men,
steady! There’s a hundred yards yet, and they can’t stand it to the
finish. Double charge with canister! Three more rounds will settle
them.’ Which was just what it did. We horses, with the aid of the men
and guns, held the Weldon railroad, and Lee and his mules stopped
holding Richmond.”
“Doesn’t he tell a story beautifully?” remarked Bubbles, in a
distinctly audible aside to Lassie.
“I’ve never known a better raconteur,” answered Lassie, in a stage
whisper of equal volume.
“Lay you a peck of oats to a quart that the girls get that secret out
of him,” whispered the Majors saddle-horse, who, as a Kentuckian of
thoroughbred stock, had sporting and race-track proclivities.
“Not with me!” denied the second cob. “Besides, no gentleman
ever bets on a certainty. Gaze at the self-satisfied look on the old
fool’s phiz. Lord! how a pretty face and figure, combined with
flattery, can come it round the old ones!”
There could be no doubt about it. Reveille was smirking, though
trying not to desperately; and to aid his attempt, he went on, with a
pretence of unconscious musing, as if he were still in the past: “Yes;
we are ruled by our imaginations, and, consequently, though I have
reached the honourable but usually neglected period in life which
retires an officer and a horse from active service, I get a box-stall and
extra rations and perquisites.”
“How rarely is the story-telling faculty united with the
philosophical mind!” soliloquised Bubbles to the rafters.
“And how rarely,” rejoined Lassie, “are those two qualities
combined with a finished, yet graphic, style!”
“I would gladly tell you that story,” said the old war-horse, “but it
isn’t one to be repeated. Every horse who isn’t a cow—to make an
Irish bull, which, by the bye, is a very donkeyish form of joke—has
done certain things that he has keenly regretted, even though he
believes that he acted for the good—just as brave soldiers will act as
spies, honourable lawyers defend a scoundrel, and good women give
‘at homes.’”
“What a decadence there has been in true wit!” remarked Lassie,
apropos of nothing. “It is such a pleasure to be put next a horse at
dinner whose idea of humour was formed before youthful pertness
was allowed to masquerade as wit.”
“It is a mortification to me to this day,” went on Reveille, “even
though the outcome has justified me. You know what our equine
code of honour is—how we won’t lie or trick or steal or kill, as the
humans do. Well, for nearly two months I was as false and tricky as a
man.”
“I don’t believe it,” dissented Bubbles.
“The truly great always depreciate themselves,” asserted one of the
mares.
“No, ladies, I speak the truth,” reiterated the warrior; “even now
the memory galls me worse than a spur.”
“It would ease your conscience, I am sure,” suggested Bubbles, “to
confess the wrong, if wrong there was. A highly sensitive and
chivalric nature so often takes a morbidly extreme view of what is at
most but a peccadillo.”
“This, alas! was no peccadillo,” sighed Reveille, “as you will
acknowledge after hearing it.”
“I may be a colt, but I’m not a dolt,” sneered the polo pony to
himself. “As if we weren’t all aware that the garrulous old fool has
been itching to inflict his long tail upon us for the last ten minutes.”
“My one consolation,” continued Reveille, “is that the roan filly
was in the traces with me and an equal culprit in—”
“I thought that one of the sex of Adam would saddle it on a woman
before he got through,” interjected the cob.
“Cherchez la femme!” laughed the polo pony, delighted to trot out
his French.
“All I meant to suggest, ladies and gentlemen,” affirmed Reveille,
reflectively, “is that a woman is an excuse for anything. If this world
is a fine world, it is because she pulls the reins more often for good
than for bad.”
“‘Those who always praise woman know her but little; those who
always blame her know her not at all,’” quoted the worldly-wise
Kentuckian.
Reveille swallowed the last fragment of his second apple, cleared
his throat, and began:—
“It was after Five Forks, where my Captain got a major’s oak-leaf
added to his shoulder-straps, and a Minié ball in his arm, that the
thing began. When he came out of the hospital—long before he
should have, for the bone had been shattered, and took its own time
to knit—we hung about Washington, swearing at our bad luck, my
Major suffering worse than a docked horse in fly-time from the little
splinters of bone that kept working out, and I eating my head off in
—”
“History does repeat itself,” murmured the envious carriage-horse.
“Well, one day, after nearly three months of idleness, when I was
about dead with stalldom, I permitted the orderly to saddle me, and
after a little dispute with him as to my preferences, I let him take me
round to Scott Square. There for the first time I met the roan filly and
the big grey. She was a dear!” he added, with a sigh, and paused a
moment.
“Ah, don’t stop there!” begged one of the ladies.
“Get a gait on you,” exhorted the cob.
Reveille sighed again softly, shook his head, and then came back to
the present.
“‘May you never lack for oats and grass,’ said I, greeting them in
my most affable style.
“‘May you die in clover,’ responded the grey, nodding politely.
“‘May you have all the sugar you desire,’ added the filly, sweetly,
and greeting me with a graceful toss of the head. That told me that a
woman belonged to her, for men never give sugar. Sometimes, on a
forced march, my Major used to divide his ration of hardtack with
me; but I never tasted sugar until—well, we mustn’t get ahead too
fast.”
“No danger, while he is doing the lipping,” grumbled the
disagreeable cob.
“‘I see by your saddle that you are in the service,’ remarked the big
grey. ‘I am not so fortunate. Between ourselves, I think the fellow I
let ride me would do anything sooner than fight—though, now it’s all
over, he says if he’d returned from Europe in time he should have
gone into the army.’
“I shook my head dejectedly. ‘I’m very much off my feed,’ I told
them. ‘My Major is not able to ride, and won’t be for a long time, so
I’m horribly afraid I’ve been sold. I really wouldn’t have believed it of
him!’
“‘What things man is capable of doing!’ sighed the filly, with tears
of sympathy in her eyes.
“‘Cheer up, comrade,’ cried the grey, consolingly. ‘Even if you are
sold, you might be worse off. You are still a saddle-horse, and as Miss
Gaiety and I both have good stables, you probably will have the same
luck, since you are in our set. The fellow I carry spurred my
predecessor, when he was leg weary, at an impossible jump in
Leicestershire, and because he fell short and spoiled his knees the
brute ordered him sold, and he was put to dragging a huckster’s cart,
besides being half starved. You’re not so bad off as that yet.’
“Just then three people came out of the house before which we
were standing, and I can’t tell you how my heart jumped with joy,
and how my ears went forward, when I saw that one of them was my
Major. For the instant I was so happy that I felt like kicking up; but
the next moment I was ready to die with mortification at the thought
of how I had cheapened him to strangers. Think of my saying such
things to them of the best man that ever lived!
“‘That’s my Major,’ I told them, arching my neck and flicking my
tail with pride. ‘He held the Weldon railroad without—’”
“But you told us a little while ago,” protested Lassie, “that—”
“Yes, yes,” hastily broke in the story-teller with a note of
deprecation in his voice. “Don’t you see, girls, that having just
belittled him, I had to give him the credit of it, though really we
horses—But there, I won’t go into that now.”
“That much is saved!” muttered the cob.
“Walpole,” said the polo pony, “well described a certain period of
life when he denied that a man was in his dotage, but suggested that
he was in his ‘anecdotage.’”
“It was far from my intention—” Reveille began, with dignity.
“I do wish you would bridle your tongues, the two of you,” snapped
Bubbles. “It’s just what I should expect of a colt that has never seen
anything better than a poplar ball and a wooden mallet, and so
dislikes to hear of real battles. Please pay no heed to him, Mr.
Reveille.”
“We don’t notice either of them one curb or snaffle bit,” declared
Lassie, “so why should you? Forgive me for interrupting you, and do
tell us what you told the steeds about our Major?”
Reveille hesitated, and then resumed his tale: “‘His battery held
the Weldon railroad without any infantry supports,’ I told them,
adding, ‘Sheridan’s right-hand man. Perfect devil at fighting, and the
kindest human in the world.’
“The roan filly, being a woman, answered: ‘He looks both;’ but the
grey, being something more stupid, remarked: ‘Then what made you
think he had sold you?’
“‘Dear Mr. Solitaire,’ cried the mare, ‘you must know that we all
say things in society, not because we think them, but to make
conversation. I knew Mr.—thank you, Mr. Reveille—was joking the
moment he spoke.’ I tell you, gentlemen, women can put the blinders
on facts when they really try!
“‘What do you think of my Felicia?’ asked Miss Gaiety.
“I had been so taken up with my dear that I hadn’t so much as
looked at hers. But, oh, fellows, she was a beauty! Filly built, right
through—just made to be shown off by a habit; hair as smooth as a
mare’s coat, and as long and thick as an undocked tail; eyes—oh,
well, halter it! there is no use trying to describe her eyes, or her nose,
or her mouth, or her smile. She was just the dearest, loveliest darling
that I ever did see!
“Mr. Lewis was putting her up, while my poor dear stood watching
them, with a look in his face I had never seen. Now, when there was
anything to be done, my Major was always the man who did it, and it
puzzled me why he had let Mr. Lewis get the better of him. The next
instant I saw that his right arm was still in a sling, and that his
sword-sash was used to tie it to his body. Then I knew why he had an
up-and-down line in his forehead, and why he bit his mustache.
“‘Can I give you any help, Major Moran?’ asked Mr. Lewis, when
he had helped Miss Fairley mount.
“‘Thanks, no,’ answered my pal, rather curtly, I thought; and
putting his left hand on me, into the saddle he vaulted. But he was
foolish to do it, as he said ‘Ouch!’ below his breath; and he must have
turned pale, for Miss Fairley cried out, ‘Mr. Lewis, quick! He’s going
to faint!’
“‘Nothing of the kind,’ denied my backer, giving a good imitation
laugh, even while his hand gripped my neck and I felt him swerve in
the saddle. ‘Miss Fairley, I will not let even you keep me an
interesting invalid. If there was any fighting left, I should long since
have been ordered to the front by the surgeons; but now they wink
their eyes at shirking.’
“‘I told you you ought not to go, and now I’m sure of it,’ urged Miss
Fairley. ‘You’ll never be able to control such a superb and spirited
horse with only your left arm.’”
“Bet that’s a subsequent piece of embroidery,” whispered the polo
pony to his nearest neighbor.
“Now, I have to confess that I had come out of the stable feeling
full of friskiness, and I hadn’t by any means worked it off on the
orderly, much of a dance as I’d given him. But the way I put a check-
strap on my spirits and dropped my tail and ears and head was a
circumstance, I tell you.
“‘There’s not the slightest cause for alarm,’ my confrère answered
her. ‘The old scamp has an inclination to lose his head in battle, but
he’s steady enough as a roadster.’
“‘I really wish, though, that you wouldn’t insist on coming,’
persisted Miss Fairley, anxiously. ‘You know—’
“‘Of course, Miss Fairley,’ interrupted my Major, with a nasty little
laugh, ‘if you prefer to have your ride a solitude à deux, and I am in
—’
“‘Shall we start?’ interrupted Miss Fairley, her cheeks very red, and
her eyes blazing. She didn’t wait for an answer, but touched up the
filly into a trot, and for the first mile or two not a word would she say
to my colleague; and even when he finally got her to answer him, she
showed that she wasn’t going to forget that speech.
“Well, what began like this went from bad to worse. He wasn’t
even aware that he had been shockingly rude, and never so much as
apologised for his speech. When Miss Fairley didn’t ask him to ride
with them the next day, he ordered me saddled, and joined them on
the road; and this he did again and again, though she was dreadfully
cool to him. My dear seemed unable to behave. He couldn’t be
himself. He was rude to Mr. Lewis, sulky to Miss Fairley, and kept a
dreadful rein on me. That week was the only time in my life when he
rode me steadily on the curb. My grief! how my jaw did ache!”
“I wish it would now,” interrupted the cob, sulkily. Let it be said
here that horses are remarkably sweet-natured but this particular
one was developing a splint, and was inevitably cross.
“Don’t be a nag,” requested one of the mares.
“The roan filly always blamed my Major for making such a mess of
the whole thing; but even though I recognised how foolish he was to
kick over the traces, I saw there were reasons enough to excuse him.
In the first place, he enlisted when he was only nineteen, and having
served straight through, he had had almost no experience of women.
Then for six months he had been suffering terribly with his arm, with
the result that what was left of his nerves were all on edge. He began
to ride before he ought, and though I did my best to be easy, I
suppose that every moment in the saddle must have caused him
intense pain. Finally, he had entered himself for the running only
after Mr. Lewis had turned the first mile-post and had secured the
inside track. I really think, if ever a man was justified in fretting on
the bit my chum was.
“At the end of the week Miss Gaiety bade me good-bye. ‘I heard
Mr. Fairley say that we could now go back to Yantic; that’s where we
live, you know,’ she told me. ‘It’s been a long job getting our claim for
uniforms and blankets allowed, but the controller signed a warrant
yesterday. I’m really sorry that we are to be separated. If your

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