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3ème Année de Pharmacie

TRAVAUX PRATIQUES DE PHARMACOLOGIE

2ème Semestre

Année universitaire
2019-2020

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AVANT PROPOS

Ce guide des manipulations a été réalisé par l’ensemble des enseignants pharmacologues du laboratoire
de pharmacologie, il tient compte des remarques faites par les responsables successifs des travaux pratiques.

Certaines manipulations pouvant changer d’une année à l’autre et leur rédaction peut subir des
modifications, il est recommandé de n’utiliser en travaux pratiques que l’édition la plus récente.

Ce guide exposera toutes les règles de la manipulation des animaux de laboratoire selon les bonnes
pratiques de l’expérimentation animal. Il serve d’illustration concrète et d’application aux enseignements des
cours magistraux. Et il permettra à l’étudiant :

- De transposer les notions théoriques exposées en cours à un effet donné, sur un modèle donné.
- D’analyser les effets de divers agents pharmacologiques ainsi de caractériser les paramètres biologiques
impliqués dans une réponse donnée.
- De quantifier les effets à l’aide des paramètres pharmacologiques appropriés.
- D’interpréter les résultats expérimentaux obtenus en fonction des connaissances acquises.
- De présenter les expériences réalisées sous forme de compte rendu écrit.
Les études pharmacologiques sur modèles intégrés ex-vivo ou in-vivo (rat ou souris) constituent une
étape indispensable dans l’évaluation des médicaments, et une originalité de la recherche en pharmacologie
orientés vers le médicament.

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Bonnes pratiques de l’expérimentation animale :

Considérant que les animaux sont des êtres sensibles, capables de souffrir, dotés de capacités cognitives
et émotionnelles et ayant des besoins physiologiques et comportementaux propres à chaque espèce ;
considérant qu’il n’existe pas toujours de méthode substitutive qui puisse éviter de recourir à l’usage d’animaux
pour la recherche, l’enseignement et la mise en œuvre des tests réglementaires ; considérant que dans toute
démarche expérimentale les hommes se doivent d’aller au-delà de la seule application de la réglementation sur
la protection des animaux utilisés à des fins expérimentales ou à d’autres fins scientifiques ; pour répondre à
ces attentes, L’association Marocaine des sciences des Animaux de Laboratoire a été créé à l’initiative des
professeurs de pharmacologie, dont la mission principale est de sensibiliser les expérimentateurs aux bonnes
pratiques de l’expérimentation animale et veiller au bien être animale.

Principes généraux :

Une réflexion sur le bien-fondé scientifique, éthique et sociétal du recours aux animaux doit précéder
toute démarche expérimentale. Le recours aux méthodes et techniques visant à supprimer ou à réduire au strict
minimum les atteintes aux animaux doit être systématiquement recherché. Leur développement et leur
promotion doivent être largement favorisés. Le souci d’optimiser les conditions de vie, d’hébergement et de
soins des animaux utilisés doit être permanent et s’exprimer tout au long de leur vie. Le recours à l’avis d’un
comité d’éthique doit précéder toute expérimentation impliquant des animaux.

Respect de l’animal :

L’éthique de l’expérimentation animale est fondée sur le devoir qu’a l’Homme de respecter les animaux
en tant qu’êtres vivants et sensibles.

Responsabilité individuelle et Responsabilité de la faculté :

Tout recours à des animaux en vue d'une expérimentation engage la responsabilité morale de chaque
personne impliquée. La faculté de médecine est moralement responsable des expérimentations pratiquées sur
les animaux de laboratoires, dans ses locaux.

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La démarche éthique

Toute expérimentation impliquant des animaux doit être précédée d’une réflexion sur :

• l’utilité de l’expérimentation envisagée par rapport à des travaux conduits par ailleurs.
• la pertinence des méthodes choisies et le niveau de probabilité d’aboutissement à des résultats.
Tangibles.

• l'absence de méthodes substitutives adéquates pour poursuivre une finalité identique.


• l’adéquation entre les modèles animaux envisagés et les objectifs scientifiques poursuivis.
• l'importance des atteintes aux animaux comparée à l'intérêt des résultats attendus.
• la prise en compte des caractéristiques biologiques et cognitives des espèces concernées.
• la nécessité de garantir que le choix des espèces, lorsqu’il s’agit d’espèces non domestiques, ne menace pas
la biodiversité. La limitation du nombre d’animaux utilisés au minimum est nécessaire.
• le choix des conditions de vie, d’hébergement, de soins et d’utilisation des animaux, de sorte que soient
respectés le mieux possible leurs besoins physiologiques et comportementaux.

Principes de l’éthique en expérimentation animale :

Dans ces principes, les points suivants sont définis :

• Expérimentateur : moralement responsable de ses actes.


• Les conditions d’entretien doivent être définies et contrôlées par un vétérinaire ou un scientifique compétent.
• Les méthodes alternatives doivent être privilégiées quand elles permettent de réduire le nombre d’animaux
utilisés.
• Les protocoles doivent être examinés et l’espèce animale la plus adaptée doit être utilisée.
• Les animaux doivent provenir d’élevages spécialisés.
• L’expérimentateur doit veiller aux soins pré et post opératoires.
• L’expérimentateur doit tout mettre en œuvre pour épargner à l’animal toute souffrance physique ou
psychique.

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Règle des 3R :

Enoncée pour la première fois en 1959 par Russell-Burch, L’obligation morale de s’assurer que la santé
et le bien-être des animaux utilisés en recherche ne sont pas inutilement menacés, il se doit de respecter :

• Raffinement : Les protocoles doivent être étudiés afin de minimiser la souffrance des animaux avant, pendant
et après l’expérience.
• Réduction : Les expériences doivent être conçues de façon à utiliser le moins d’animaux possible.
• Remplacement : Chaque fois que c’est possible, on doit éviter d’avoir recours aux animaux.
S’il faut utiliser des animaux :

• ceux-ci doivent être gardés dans des conditions qui leur assurent le confort physique et le bien-être
psychologique.
• Il faut éviter de soumettre les animaux à des souffrances ou des angoisses inutiles.
• La technique d’expérimentation doit leur assurer toute la protection possible.
• Les coûts et la convenance ne doivent pas interférer avec le bien être physique et mental de l’animal.
• Il faut obtenir l’avis d’experts témoignant de la valeur scientifique de certaines études sur les animaux.
• « Si ce n’est pas de la bonne science, ce n’est pas éthique ».
• Si des souffrances ou des angoisses sont nécessairement liées à l’étude, elles doivent être réduites au
minimum sous les rapports de l’intensité et de la durée.
• Si souffrance, disposer d’une méthode d’euthanasie rapide et «humanitaire».

(Sensibilisation Sous l’égide de l’Association Marocaine des sciences des Animaux de Laboratoire)

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RECOMMANDATIONS AUX ETUDIANTS :

Il est impératif,

1. Le port d’une tenue vestimentaire respectable et cheveux attachés pour les filles.

2. Révision de la manipulation et préparation du compte rendu et du contrôle continu.

3. Le port de la blouse blanche est obligatoire pendant les séances de TP, téléphone éteint ou en mode silence.

4. Le respect de la répartition des groupes de TP.

5. Le port de gants est souhaitable

6. Vous travaillez sur un matériel vivant dont les réponses sont parfois fonction du milieu environnant, vous

êtes priés de ne pas faire du bruit, et d’éviter les déplacements inutiles dans la salle de TP.

7. Chaque étudiant avant de quitter la salle doit laver et appliquer l’antiseptique.

8. Veiller à remettre les animaux dans leur cage d’origine.

9. L’étudiant doit nettoyer sa paillasse ainsi que le matériel utilisé.

10. Il est impératif de déclarer tout incident au cours des séances de TP.

La formation par les enseignants pharmacologues à la contention, l’administration de produits est


préalable à la pratique de l’expérimentation.

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CONTROLE DES CONNAISSANCES :

1 Contrôle continu : le Compte rendu de la manipulation, doit être remis à la fin de chaque séance.Voir
plan de rédaction du compte rendu.
2 Interrogations écrites:
Des interrogations écrites peuvent être posées au début de la séance pour contrôler si l’étudiant à préparer
la manipulation du jour.

Noter:

- Tout étudiant retardataire, ne pourra pas prendre part à l’interrogation écrite, laquelle sera sanctionnée
par une note de 0/20.
- Tout étudiant qui quittera la salle de TP avant la fin de la séance expérimentale notamment en laissant
son binôme terminer la manipulation sera sanctionné par une note de 0/20.
3 Examen final :
Les étudiants répondront à une interrogation écrite au TP, puis effectueront leur expérimentation à la fin
de laquelle ils remettront leur compte rendu.

Note finale des TP :

Contrôle continu (colle) 25 % Interrogation écrite

Compte rendu 25 % Manipulation

Examen final 50 % Manipulation + Interrogation écrite

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PREPARATION ET CONTENTION DES ANIMAUX :

1- Détermination du modèle animal:


En recherche médicale, un modèle animal est un modèle permettant l’étude des données de référence sur
la biologie, la physiologie, et le comportement. Ou chez lequel on peut étudier un processus pathologiq ue
spontané ou induit, celui-ci ayant un/ou plusieurs aspects communs avec un phénomène équivalent chez
l’humain.

Choisis de préférence en raison de la facilité de leur manipulation, de leur durée de vie relativement courte,
de leur utilisation fréquente dans les études pharmacologiques et toxicologiques, et de leur sensibilité à
l’induction de pathologies. Ce qui garantit l’obtention d’une grande quantité d’information.

Ils convient d’employer des animaux adultes sains nullipares, de souches consanguines exemple
d’organismes à pathologie spécifique (EOPS), communément utilisées dans les laboratoires (souris swiss ; rats
wistar).

2- Conditions d’hébergement :
Les animaux expérimentaux sont nourris à volonté avec de la nourriture standard et de l'eau, sauf lorsque
le jeûne a été requis dans le cadre de l'étude. Ils sont gardés dans un environnement à température et humid ité
contrôlées (23 ± 2 ° C et 70 ± 5% HR) avec un cycle lumière-obscurité de 12 h, dans une ventilation adéquate
auprès de l'animalerie de la Faculté de médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V Souissi, Rabat.

Les soins des souris sont en conformité avec les directives du guide sur les soins et l'utilis ation des animaux de
laboratoire. (Commission des sciences de la vie, Conseil national de recherches 1996).

3- Constitution des lots d’animaux :


Il est préférable d’utiliser des animaux des deux sexes, avec un nombre suffisant (≥3) pour une évaluatio n
biologique et statistique complète. Et les répartir dans les cages prévues pour l’expérimentation, suivant les
lots auxquels ils appartiennent :

• Lot témoin : recevant l’eau distillée (E.D) ou l’eau physiologique (E.P) ou le véhicule.
• Lot référence : recevant le médicament de référence qui traite la pathologie.
• Lot essai : recevant la molécule, le produit ou le médicament à tester

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4- Marquage des animaux :
On repère les animaux par marquage de la queue à l’aide d’un marqueur. Chaque animal doit être repéré à
un niveau différent de l’autre en respectant l’ordre adopté suivant :

Lot 1 Substance X Queue marquée en noire


Lot 2 Témoin Queue marquée en vert
Lot 3 référence Queue marquée en bleu
Lot 4 essai Queue marquée en rouge
5- Pesée :
Prendre l’animal par l’extrémité de la queue et le peser sur la petite balance (pèse-souris) pour les souris,
sur la grande balance pour les rats, lire et noter le poids sur la feuille des résultats.Durant nos travaux pratiques
on va utiliser des souris albinos suisses (20 - 30g) et rats Wistar (150 - 250g).

6- Contention des animaux:


Mettre l’animal sur une plaquegrillagée (couvercle de la cage), le saisir d’une main par la queue (figure 1)
et de l’autre main entre le pouce et l’index au niveau de la peau du cou le plus haut derrière les oreilles.

7- Administration des médicaments :


a- Voie intra-péritonéale (I.P) :
- saisir l’animal comme (voir mode de contention).
- Faire retourner l’animale en maintenant son ventre face à l’opérateur
- Avec l’autre main faire pénétrer l’aiguille perpendiculairement dans la partie basse du flan gauche de
l’animal. L’aiguille doit traverser le péritoine, sinon on aura fait une injection sous cutanée si l’aiguille
a été trop inclinée vers le plan de l’abdomen.
- Éviter les cadrans supérieurs et la ligne médiane au bas de l’abdomen où se situe la vessie.

b- Voie sous-cutanée (S.C):


- Plaquer l’animal sur la surface grillagée (couvercle de la cage en le saisissant par le pouce et l’index au
niveau des oreilles).
- Par l’autre main faire pénétrer l’aiguille au niveau du pli formé entre le pouce et l’index parallèle me nt
à la colonne vertébrale.
- Après injection, il faut retirer l’aiguille avant de lâcher la peau pour permettre à l’orifice d’injection de
se refermer.

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PLAN DES TP

Séance I : Méthodes d’étude de l’activité analgésique

 Méthodes d’étude d’une activité analgésique centrale et Présentation sur la méthode d’organe isolé.
 Méthodes d’étude d’une activité analgésique périphérique et présentation sur la méthode d’ussing

Séance II : Méthodes d’étude de l’activité anti-inflammatoire

Séance III : Méthodes d’étude de l’activité parasympatholytique

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Séance I
ETUDES DES ANALGESIQUES

Introduction :
Les analgésiques sont des médicaments destinés à diminuer ou à supprimer la douleur, sans abolir la
conscience. Ils se devisent en deux grands groupes : les analgésiques majeurs et les analgésiques mineurs.
A- Les analgésiques majeurs (Morphiniques) :
Sont des produits qui atténuent et évitent les sensations douloureuses, de façon élective, en respectant les
modes de sensibilités, d’où la différence avec :
 Les dépresseurs des fonctions nerveuses générales.
 Les analgésiques mineurs.
 Les neuroleptiques.
 Les anxiolytiques.
Ces produits sont encore dénommés des analgésiques centraux.
On y distingue :
a) Morphine et dérivés :
Chlorhydrate de morphine : MORPHINE*
Sulfate de morphine : MOSCONTIN*

b) Dérivé du Morphinane :
Levorphanol : LEVORPHAN*
c) Dérivé du Benzomorphine :
Pentazocine : FORTAL*
d) Dérivé de la Phenylpipéridine :
Phénopérine : R 1406*
Péthidine : DOLOSAL*
Fentanyl : FENTANYL*
e) Dérivé du phénylpropylamine :
Amidone : METHADONE*
Dextromoramide : PALFIUM*
Dextroproxyphène : DIANTALVIC*

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B- Les analgésiques mineurs (périphériques) :
Sont des produits qui apportent un soulagement appréciable dans un grand nombre de syndrome douloureux,
de caractère modéré et surtout fugace (céphalés, névralgies, courbatures…)
Ces produits échouent vis-à-vis des douleurs profondes, diminuées uniquement par les analgésiq ues
majeurs.
Ils se classent en trois catégories selon qu’ils possèdent ou non des propriétés antipyrétiques et anti-
inflammatoires.
Les analgésiques mineurs (ou périphériques), à la différence des analgésiques majeurs, n’engendrent pas de
phénomène de pharmacodépendance.
a) Les analgésiques purs :
Flocafénine : IDARAC*
Néfepam : ACUPAN*
b) Les analgésiques antipyrétiques :
Paracétamol : EFFERALGAN*, DOLIPRANE*, ANALGAN*
Phénacétine : VIGASPIR*
Dérivé de la pyrazolone :
Noramidopyrine : NOVALCINE*
Noramidopyrine + :AVAFORTAN*,BARALGINE*,
antispasmodiques associés ALGOBUSCOPAN*, VISCERALCINE FORTE.
c) Les analgésiques antipyrétiques anti-inflammatoires :
Acides acétyl : ASPIRINE*, ASPEGIC*, CATALGINE*,
salicylique et dérivés RHONAL*, ASPIRINE UPSA*, AINS (Ibuprotène,
acide méfénamique,….).

C- Méthodes d’études des analgésiques :


1/ Méthodes chimiques :
a) Méthode d’acide acétique (Voir la manipulation III du T.P)
b) Méthode à la paraphényl benzoquinone PBQ, (Méthode de SIGMUND)
Principe : Par voie IP chez la souris, la PBQ à 0,02% induit un syndrome douloureux du type crampe
abdominale, qui peut être réduit o aboli par les substances analgésiques, la technique est comparable à celle de
l’acide acétique.
c) Méthode de la Belle et Tislou :
Principe : Certaines substances analgésiques sont capables de réduire une douleur d’origine « arthritique »,
provoque chez le rat par injection intra articulaire de AgNO3 à 1%.

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Méthode : AgNO3 à 1% introduit dans l’articulation tibiotarsienne du rat provoque une inflammation aigue
de 18h après. Seuls les animaux qui réagissent par un cri à chaque flexion brusque de l’articulation enflammé.
Répétée 3 fois à des intervalles de 10 secondes, sont retenus pour l’expérience. Et ils reçoivent alors la
substance d’étude par voie orale. 30 minutes, 1 heure, 4 heures et 6 heures après l’administration du produit on
pratique la flexion forcée de l’articulation et on considère comme étant analgésié tout animal qui ne crie pas
lors des 3 flexions.

2/ Méthodes thermiques :
a) Méthode d’Amour et Smith (Voir la manipulation II du T.P).
b) Méthode de la plaque chauffante (Méthode de Woolf Donald).
Principe : Elle utilise le reflexe de lèchement des pattes chez la souris. Lorsque cet animal est en contact
d’une plaque portée à 55°, le temps de réaction est prolongé alors de l’administration préalable d’un
analgésique.

3/ Méthodes électriques :
a- Méthode de Nilsen :
Principe : C’est la mesure d’un effet analgésique par stimulation électrique de la queue de la souris grâce à
des électrodes en aiguilles introduites dans la queue.
Méthode : On détermine au début de la manipulation pour chaque souris, le voltage seuil de la douleur (cri)
en augmentant le voltage de stimulation de 2 à 64 volts suivant une progression géométrique.
Après l’injection du produit d’étude les animaux sont resoumis au même voltage seuil douloureux et
l’animal est analgésié s’il ne crie pas lors de 4 stimulations consécutives à ce voltage
b- Méthode de la pulpe dentaire (Méthode de Radouco-Thomas) :
Principe : C’est la mesure d’un effet analgésique par stimulation électrique de la pulpe dentaire du cobaye
ou du lapin après détermination d’un voltage seuil de douleur.La réponse douloureuse est matérialisée par le
mâchement de l’animal

4/ Méthodes mécanique :
a) Méthode de Creen et Young :
Principe : La douleur provoquée par la compression mécanique de la queue du rat peut être réduite par
certaines substances analgésiques.
Méthode :On détermine pour chaque animal un seuil de sensibilité à la douleur par rapport au poids appliqué
sur la queue.On considère comme étant analgésié, tout animal dont le seuil de douleur est au moins doublé par
rapport au seuil contrôle.

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Séance I : Partie 1
METHODE D’ETUDE D’UNE ACTIVITE ANALGESIQUE CENTRALE

1) Principe :

La queue de l’animal est soumise à une source de chaleur rayonnante. Lorsque l’animal ressent un
inconfort, il réagit par un mouvement brusque de la queue « Tail Flick » qui stoppe automatiquement la
stimulation et le chronomètre mesurant le temps de latence de la réaction.

Ce test est particulièrement adapté à l’étude des propriétés analgésiques de substance pharmacologiques. Il
peut également être utilisé pour évaluer la sensibilité de la base à la douleur ou pour la détermination des
différences génétiques putatives entre animaux non drogués.

2) Matériels et Méthodes :
 Appareillage :

L’appareil utilisé est un Tail-flick meter LE 7106 PANLAB (part of the Harvard Bioscience Family
Spain), il se compose d’une unité de stimulation (contenant une lampe halogène pour la relance de la chaleur)
et une unité de contrôle électronique . Le système peut servir pour les rats et les souris de différentes tailles et
de poids compris entre 20 g et 400 g. Les animaux peuvent être mis dans des cages de contention pour les
stabiliser et placés sur la plate-forme de l'unité de stimulation. Une télécommande- interrupteur à pédale pour
contrôler start/stop. L’appareil donne une précision de 0,01 seconde pour les mesures de temps de réaction et
une résolution de 0,1 seconde. Un temps de coupure du stimulus est définit par défaut à 20 secondes pour éviter
les lésions tissulaires. Le plan de relance est fourni par une lampe halogène (100W-12V) définie sur un support
pivotant. La lampe a 10 intensités de chaleur afin de couvrir un gradient de température de 40°C à 220ºC.

 Réactifs
- Sulfate de morphine dilué dans du NaCl 9‰ : à quatre doses 0,1 mg/kg ; 1 mg/kg ; 2 mg/kg et 4 mg/kg
injectées par voie S.C.
- Eau distillée.

Figure 1 : Analgésimètre caudal

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 Animaux

Les animaux utilisés pour ce test sont des rats mâles, exempt d’organismes pathogènes spécifiques d’un poids
compris entre 150 à 250 g. ils sont mis à jeun 24h avant le test.

 Méthodes :
 Lot témoin : reçoit le liquide physiologique (solution isotonique de NaCl à 9%o) par voie orale 1 h
avant l’irradiation de la queue au focus 70.
 Lot de référence : reçoit la morphine à la dose de 0.1mg/kg par voie S.C 30 min avant l’irradiation de
la queue au focus 70.
 Lot d’essaie : reçoit par voie orale la substance à essayer à la dose de 50 mg/kg, 1h avant l’irradia tio n
de la queue au focus 70.
Après l’administration des produits, le test est réalisé pendant 2 h. les rats sont immobilisés dans la cage
de contention, la queue positionnée sur le trajet du faisceau lumineux de telle sorte que ce soit la partie
inférieure de la queue (Tr) et l’émission de la chaleur irradiante sont simultanément déclenchés.
L’émission de la chaleur et le chronomètre sont automatiquement arrêtés dès que la queue subit une déflexio n
pour se mettre hors du trajet lumineux calorifique.
Les mesures sont effectuées en 5temps : T0 , T30min, T 1h , T 1h30min et T2h .
Le temps maximum d’irradiation de la queue est de 20 secondes pour éviter toute brulure et lésion de la peau
des animaux.

3) Résultats et conclusion : Les résultats sont représentés en courbes et montrent la cinétique des produits
testés durant les 2h de test.

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Séance I : Partie 2
METHODE D’ETUDE D’UNE ACTIVITE ANALGESIQUE PERIPHERIQUE
1) Principe : test de writhing

Le test du writhing permet de mettre en évidence l’activité des analgésiques majeurs de type morphine et
mineurs de type aspirine.
Les substances testées sont administrées par Voie orale, une heure avant l’agent algique.
Le produit de référence testé est l’acide acétylsalicylique, à la dose de 150 mg/Kg.
Le témoin reçoit le véhicule, dans les mêmes conditions. Une heure après l’administration des substances
testées, l’agent algique (acide acétique à 1,2%) est injecté par voie I.P à 0,15 ml/20g de poids corporel PC.
Les animaux sont aussitôt placés en cage individuelle (24x11x10cm), pour être observés durant dix minute s.
Le paramètre pris en compte est le nombre total de contorsions et / ou étirements des pattes postérieures,
permettent de calculer, pour chaque lot traité, le % de protection par rapport au lot témoin, selon le rapport.
2) Matériels et Méthodes :
 Matériels :
- Acide acétique 1,2%.
- Médicament analgésique en suspension dans du NaCl à 9‰ à 2 doses 1, et 100mg/kg.
- Aspirine : à 150mg/kg.
- Solution isotonique de NaCl à 9‰.
- Souris Swiss.

 Méthode :
 Lot témoin : reçoit la solution physiologique par V.O, 1 heure avant l’injection de l’acide acétique à
1,2%.
 Lot de référence : reçoit l’aspirine à 150 mg/Kg par voie orale, avant de subir l’injection de l’acide
acétique à 1,2%.
 Lot d’essaie : reçoit par voie orale la substance à essayer à la dose de 50 mg/kg, 1h avant de subir
l’injection de l’acide acétique à 1,2%.

Une heure après le gavage, l’acide acétique est injecté par voie I.P à raison de 0.15 ml / 20g de P.C . on attend
5 minutes, puis on place les souris dans des cages individuelles pour comptabiliser le nombre de crampes
pendant 10 min.
3) Résultats et conclusion : Les résultats sont représentés en graphes ( nombre de crampes par 10 min en
fonction du traitement) et montrent l’effet de chaque produit testé durant les 10 minutes de test.

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Séance II :

METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTI-INFLAMMATOIRE

1-INTRODUCTION :

L'inflammation est une réaction de défense de l'organisme à diverses agressions qui peuvent être d'origine
physique, chimique, biologique (réponse immunitaire) ou infectieuse. Le traitement actuel de l'inflamma tio n
fait appel aux anti-inflammatoires stéroïdiens (glucocorticoïdes) et non stéroïdiens comme l'aspirine. Ces
molécules bien qu'étant efficaces présentent le plus souvent des effets indésirables qui peuvent gêner leur
utilisation au long cours

2 -PRINCIPE

L’injection de carragénine sous l’aponévrose plantaire de la patte postérieure du rat provoque un œdème qui
peut être réduit par une substance douée de propriétés anti-inflammatoires. L'œdème à la carragénine est une
des méthodes les plus utilisées pour l'étude des potentialités anti-inflammatoires des substances supposées
actives. Cette technique a été sélectionnée en raison de sa simplicité d'exécution, de sa rapidité d'apparition des
effets (développement de l’œdème dans les 30 minutes qui suivent l'injection, avec un effet maximal au bout
de 3 ou 4 heures) et aussi en raison de sa reproductibilité.

3-MATERIEL :

- Suspension de carragénine à 1% dans le NaCl à 0,9%, à raison de 0,05ml/rat.


- Indométacine a dose de 25mg/10ml.
- Modèle animale : 12 rats (3 par lots).
- Suspension de carragénine à 1% dans le NaCl à 0,9%, à raison de 0,05ml/rat.
- Indométacine a dose de 25mg/10ml.
- Seringues.
- Sondes de gavage pour les rats.
- Coton ou compresses.
- Marqueurs vert, bleu, et rouge.
- Tige d’acier de 10 mm de diamètre pesant environ 50 g.
- Tube en plexiglas de 12 mm de diamètre intérieur et de 50 cm de longueur.
- Plethysmomètre mesurant les variations de volume de la patte de rat (Annexe VI).

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4-METHODES :

Faire 3 lots de rats, mis à jeun de nourriture la veille du test.

Lot 1 : lot témoin qui reçoit 5 ml d’eau distillée par voie orale 30 min avant 0,05 ml de carragénine
dans le coussinet de la patte gauche.
Lot 2 : lot à traiter, 30 min avant la même injection de carragénine, par la substance à l’étude
administrée par voie IP à 0,5 ml/100g.

Lot 3 : les rats sont légèrement anesthésiés à l’éther et on laisse tomber librement la tige d’acier
dans le tube placé au-dessus de la patte arrière gauche.
Lot 4 : 30 min avant le même traumatisme, les rats reçoivent la substance à l’étude 0,5ml/100g.

Les lots 2, 3 et 4 recevront de même 5 ml d’eau distillée par voie orale de façon à assurer
une hydratation uniforme chez tous les rats et à minimiser les variations de réponse à l’œdème des
pattes.

- Mesurer les volumes des pattes droite (PD) et gauche (PG) de chaque rat avant l’administration de
carragénine et après 30 min, 1 h et 1 h 30 min. après l’administration de carragénine.

5- RESULTATS :

- Calculer le pourcentage d’augmentation du volume de la patte gauche par rapport au volume de


la patte droite témoin sachant que :

Les variations individuelles du volume de la patte après injection de la carragénine sont calculées
suivant la formule: [Vn – V0].

L’importance et l’évolution de l’œdème peuvent être estimées par détermination des pourcentages

moyens de variations calculées suivant la formule: % d’œdème = [ ] x 100.

L’activité anti-inflammatoire des produits testés et leurs évolutions peuvent être estimées par détermina tio n
des pourcentages moyens d’inhibition de l’œdème, calculés suivant la formule :

% d’inhibition = [ ] x100.

Reflétant le pourcentage de réduction de l’œdème chez les rats traités par rapport aux rats témoins, en traçant
la courbe dose-effet : réduction de l’œdème = f (dose)
- Tracer la courbe : % d’augmentation du volume = f (temps).
- Commenter l’évolution de l’œdème en fonction du temps, comparer et discute

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Séance III
METHODE D’ETUDE D’UNE ACTIVITE PARASYMPATHOLYTIQUE

1) Introduction :
Les méthodes d’étude des parasympatholytiques sont très nombreuses et très variées, dans ce chapitre nous
développerons uniquement le test de salivation.

2) Principe :
Un parasympathomimétique accroît la sécrétion salivaire, produisant l’apparition de salive filante, peu
épaisse et pauvre en éléments. La suppression de cette hyper salivation est obtenue avec les
parasympatholytiques administrés préventivement. Nous utiliserons comme substance
parasympathomimétique l’atropine et la pilocarpine qui ont un effet essentiellement muscarinique, d’une durée
plus importante que l’acétylcholine.

3) Matériel et produits :
- Modèle animal : Souris
- Plan incliné de 10° (40 cm x 32 cm).
- Papier filtre quadrillé.
- Seringue de 1 ml.
- Séchoir.
- Les produits sont administrés à raison de 10 ml/kg. (0,20 ml/20 g).
 Nesdonal: 60 mg/kg, par voie I.P.
 Atropine: 2 mg/kg, par voie I.P
 Pilocarpine : 2 mg/kg, par voie S.C.
 Eau physiologique.
 Eau distillée.

4) Mode opératoire :
a- Constituer deux lots de souris.
b- Anesthésier les souris au Nesdonal par voir IP.
c- Juste après l’injection de l’anesthésique, administrer aux animaux du lot essai la substance à étudier.
d- 15 min après, administrer à chaque animal (lot témoin et lot essai) la pilocarpine en S.C ou l’atropine
par I.P.

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e- Mettre les souris sur le plan incliné dans les cases inférieures, les museaux au milieu des cases, remonter
les souris d’une case toutes les 5 minutes pendant 25 minutes. Chaque spot de salive est entouré d’un
trait au stylo avant le séchage de salive et les spots sont découpés en fin de manipulation et pesés un à
un.

5) Résultats et conclusion :
- Reporter vos résultats sur un tableau.
- Remarque : pour compléter les tableaux, vous devez vous procurer chez un autre binôme les valeurs des 2
autres témoins.
- Calculer le % d’inhibition de la solution à étudier par rapport au témoin de ce par tranche de 5 min. %
d’inhibition = (Mt – Me / Mt)* 100

- Tracer la courbe % d’inhibition en fonction du temps.


- Discuter l’éventuelle activité observée.

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Annexe I

Comment rédiger le compte rendu ?

Plan :

Tous les comptes rendus d’expérimentation sont à peu près basés sur le même plan.

a- Titre :

Qui doit en lui-même délimiter le sujet de la manipulation.

b- Introduction :

Où est exposé le but de la manipulation.

c- Résultats :

C’est la présentation des valeurs expérimentales obtenues : ceci doit être fait de façon claire et
marquante, ce qui impose quelques fois de regrouper les résultats d’une façon logique. Les résultats
doivent être présentés sur la feuille fournit par l’enseignant.

Noter que :

- tout enregistrement doit être présenté dans le format de la page (donc nécessite de faire un
montage pour ne montrer que les parties intéressantes de l’enregistrement).

- Tout tableau ou figure doit être accompagné d’une légende facilitant sa compréhension.

d- Discussion :

Discuter vos résultats en faisant ressortir :

- La variabilité au sein d’un même lot.

- La variabilité entre les lots.

- L’importance du nombre d’animaux utilisés au cours de l’expérience.

- Quels sont à votre avis les facteurs qui peuvent modifier les résultats obtenus.

- Hypothèse.

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e- Conclusion :

Ce paragraphe reprend en quelque ligne les points essentiels de l’expérience, le ou les problème(s)
posé(s) au départ. Ont il été résolu(s) ? En particulier, quel est l’effet pharmacologique produit par
la drogue et à quelle dose ?

Noter : Quand on manipule, il ne faut pas perdre de vu que l’on doit présenter les résultats, il faut
donc :

- Tout noter (paramètres de l’injection, dose, moment, … durée de l’effet).


- Effectuer des enregistrements corrects : travailler proprement (en particulier avec une vitesse
de déroulement adéquate).

- Ne pas oublier qu’une mesure d’activité sous drogue doit être précédée et suivie d’une mesure
d’activité témoin, en particulier il faut un retour à l’activité initiale.

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Annexe II

Contention de l’animal

Figure 2 : Contention de l’animal

Figure 3: mesure des variations du volume de la patte de rat par Plethysmomètre

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Annexe III

Description du pléthysmomètre

Le pléthysmomètre électriqu est un dispositif expérimental qui permet de mesurer le volume de la


patte du rat, lorsque celle-ci est plongée dans une cellule en plexiglas de l8 mm de diamètre, contenant
une solution d'eau distillée additionnée de NaCl (0,4 g/l) et d'un agent mouillant (Imbibente B BC97)
à raison de 5 ml/l. Cette cellule est elle-même en communication avec un tube en plexiglas, contenant
un transducteur qui permet de déterminer la conductance entre deux électrodes "platine- iridium", dites
électrodes de niveau, logées dans la partie supérieure du tube. La conductance est linéaire me nt
proportionnelle au niveau de l'eau, mais elle est également influencée par sa conductivité, aussi, deux
électrodes dites de compensation sensibles uniquement à ce dernier paramètre, sont en permanence
immergées dans la solution mouillante. Un circuit électronique génère un signal proportionnel au
niveau de la solution et donc au volume déplacé par la patte du rat. La technique utilisée est inspirée
de la méthode décrite par VINTER et coll. (1962) et Adaptée par LANHERS (1988). Avant le test
proprement dit, le volume de la patte postérieure droite de chaque animal est mesuré par immers io n
dans la cellule contenant la solution mouillante jusqu'à un niveau de la malléole latérale. Chaque
mesure est répliquée 3 ou 4 fois au minimum, de façon à obtenir 3 ou 4 valeurs ne différant pas de
plus de 4% (précision de l'appareillage) et permettant ainsi de calculer un volume moyen pour
chaque animal (Vo : volume moyen mesuré avant l’injection de la carragénine).

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