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1.2. Pénétration
On peut considérer qu'il existe 3 voies possibles de pénétration du virus dans la
cellule hôte:
-Pénétration par translocation (consiste au passage direct de l'acide nucléique dans
le cytoplasme et ceci à travers un pore créé par une protéine virale dans la membrane
cytoplasmique). Concerne le plus souvent les virus nus.
-Pénétration par fusion/lyse (le virus fusionne sa membrane avec celle de la cellule
hôte et expulse à l'intérieur du cytoplasme cellulaire sa capside). Ce mécanisme
requiert l’intervention d’une glycoprotéine virale, appelée la protéine de fusion.
C’est la voie de pénétration majoritaire chez les virus enveloppés.
1.3. Décapsidation
La capside du virion est dégradée par l’intermédiaire d’enzymes (décapsidases). La
décapsidation libère alors l’acide nucléique viral (ainsi que les enzymes virales) dans
le cytoplasme. Il est nécessaire que la capside soit détruite pour que le génome,
décortiqué, puisse fonctionner, livrer son information génétique à la machinerie
cellulaire.
Elle peut avoir lieu dès l'entrée dans la cellule ou plus tardivement, elle peut être
totale ou partielle...
Une fois décapsidé, le virus cesse d’exister en tant que particule virale, il devient juste
un matériel génétique qui fait partie de la cellule. On ne voit plus de virus, il s’est
éclipsé. La phase d’éclipse correspond alors à la réplication du génome et à la
formation des protéines nécessaires à la construction de la capside de l’enveloppe.
1.4. Réplication
Le génome viral libéré prend la direction des synthèses, dans la cellule. Il se substitue
en totalité ou en partie au génome cellulaire qui jusqu’alors organisait les synthèses
cellulaires. Désormais, la cellule va produire des virus.
Plus précisément, elle va faire des copies (répliques) du génome viral, des répliques
de protéines virales, protéines de capside et glycoprotéines de péplos pour les virus à
enveloppés.
Le mécanisme de cette réplication virale varie selon que le génome est à ARN ou à
ADN. Mais dans tous les cas, c’est par des ARN messagers viraux que les génomes
viraux transmettent leur information, donnent leurs ordres à la machinerie cellulaire.
Dès que des ARN messagers viraux apparaissent dans la cellule, celle-ci lit sur les
ribosomes ces messagers viraux comme si c’était des messagers cellulaires et elle les
traduit en protéines virales.
Virus à ADN
Il faut nécessairement une transcription de l'ADN viral en ARN messager pour être
traduit en protéines virales. L'ADN viral sert d'autre part de matrice pour la synthèse
de nouvelles copies d'ADN. L'assemblage des nouvelles copies d'ADN et des
protéines virales néoformées aboutit à la production de nouveaux virus matures.
La réplication des virus à ADN est en général intra-nucléaire.
Virus à ARN
Leur réplication se déroule pour la plupart d'entre eux dans le cytoplasme cellulaire.
On distingue 3 types de virus à ARN :
Les Rétrovirus
Ce sont des virus à ARN qui doivent retrotranscrire leur génome en une copie d'ADN
qui sera intégrée dans l'ADN cellulaire (Provirus) et ceci par une transcriptase virale
dite inverse ou rétrotranscriptase.
*Principales polymérases
L'ADN polymérase ADN dépendante assure le maintien de l'information génétique,
en « recopiant » la molécule d'ADN matrice en une nouvelle, identique (ou presque à
cause des erreurs de réplication) qui pourra être transmise à la cellule fille.
L'ARN polymérase ADN dépendante synthétise une molécule d’ARN à partir de la
molécule matrice d'ADN.
L'ARN polymérase ARN dépendante synthétise une molécule d’ARN à partir d'une
autre molécule d’ARN (utile pour les virus à ARN).
La transcriptase inverse (ou rétrotranscriptase) est une ADN polymérase ARN
dépendante : elle synthétise une molécule d'ADN à partir d'une molécule matrice
d’ARN. C'est une enzyme utilisée par les rétrovirus. .
1.5. Assemblage
Les nouveaux génomes fabriqués par la cellule s’entourent de nouvelles protéines
virales fabriquées par la cellule. Cet emballage est l’encapsidation (l’inverse de la
décapsidation) des génomes qui aboutit à la formation de nouveaux virus.
Globalement, l'assemblage des protéines de la capside se fait dans le noyau pour les
virus à ADN (sauf les poxvirus) et dans le cytoplasme pour les virus à ARN
(sauf les orthomyxovirus ).
Les protéines de l'enveloppe, quant à elles, empruntent une partie de la membrane
d'un organite (souvent le réticulum endoplasmique) ou de la cellule.
1.6. Libération
Etape finale de la multiplication au cours de laquelle les virions complets ainsi formés
sont libérés dans le milieu extérieur soit par lyse de la cellule-hôte, soit par
bourgeonnement (ou exocytose) à la surface cellulaire.
C’est lors du bourgeonnement que les virus à enveloppe reçoivent leur enveloppe qui
est une bicouche lipidique cellulaire hérissée de spicules glycoprotéiques. Une cellule
produit de l’ordre de 100 à 1000 virus.
Pour les virus nus, la sortie du virion se fait simplement par la lyse de la membrane
cytoplasmique. Chez les virus enveloppés, la nucléocapside sort de la cellule par
bourgeonnement cytoplasmique (ou nucléaire chez les Herpesvirus).
Les cellules-cibles doivent être permissives et les virus virulents. Le virus déclenche
des effets cytopathogènes (ECP) tels que :
- Inhibition de la synthèse cellulaire
- Fragmentation de la chromatine
- Accumulation de macromolécules virales
- Changement de structures : ballonnement, aspect réfringent, aspect "en dentelle
- Inclusions virales…
Un cycle abortif peut survenir suite à un problème dans le cycle du virus : pas
d'adsorption (ex : cellule masquée), de pénétration (ex : mauvaise décapsidation), de
multiplication (ex : échec de réplication du génome), de morphogenèse (ex : échec
lors de l'assemblage des protéines virales) …
5.4.2.1. Interférence
C’est une résistance procurée par une infection virale à une surinfection par un second
virus (au niveau adsorption ou dans les autres étapes de multiplication).
5.4.2.2. Stimulation
L’entrée d’un virus permet la multiplication d’un autre virus (Herpesviridae – HIV)
On pense que le virus facilitant va abolir la production de la défense cellulaire,
(l’autre pourra se multiplier).