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Objectifs du module
Les virus sont des “parasites obligés” de la cellule hôte. Ils se répliquent dans un espace
compartimenté du point de vue fonctionnel.
L’organisme réagit à l’infection virale à différentes niveaux: au niveau de la cellule infec-
tée, au niveau local d’un tissu, et au niveau systémique. Enfin, les virus ont évolué pour
se répliquer et se propager en présence des mécanismes de défense de l’hôte.
L’objectif de ce chapitre est de présenter les différents niveaux d’interaction entre le virus et
l’hôte et d’illustrer les conséquences de ces interactions.
1. Interaction virus-cellule
2. Evolution d’une infection virale
3. Mécanismes physiopathologiques
4. Spécificité d’organe
5. Quiz et tests
6. Bibliographie
Expliquer brièvement les différentes évolutions et issues de l’infection virale, au niveau cellulaire
et au niveau d’un organisme
Expliquer les moyens de protection antivirale (réponse innée) mis en place par l’organisme hôte,
à l’échelle d’une cellule et à l’échelle d’un organisme
Expliquer comment certains facteurs de l’hôte déterminent le tropisme d’un virus.
Prérequis
Avoir lu et compris le chapitre I : généralités sur les virus et plus particulièrement le point 5 de ce
chapitre (cycle viral).
Questions et réflexions
Réfléchir aux limites au delà desquelles les mécanismes de défense mis en place par l’organisme lui
sont potentiellement dommageables
Réfléchir à l’impact de la compartimentalisation d’une cellule sur les différents aspects du cycle viral
et sur les moyens de défense mis en oeuvre par les virus
A la lumière de ce qui donne aux virus leur caractère pathogène, réfléchir à l’existence de nombreux
virus apparemment non-pathogènes
Réalisation : www.afd.be
II. Interaction virus-cellule
1. Interaction virus-cellule
Infection abortive
Infection
Interaction
récepteur Infection persistante
Infection lytique
II.1.1. Issues de l’infection d’une cellule.
1. Infection abortive: se solde par l’éli-
mination du virus. - 2. Infection persis-
tante: la cellule reste en vie mais le virus
s’y réplique et peut éventuellement être
transmis. - 3. Infection lytique: la cellule
est détruite, ce qui libère les particules
virales.
u e
iq
m
s
Peroxysomes
la
e
ep
m
n
las
Mitochondries
bra
op
Respiration - Energie
Mem
Cyt
Apoptose
Régulation expression IFN
Enzymes (Métabolisme)
Trafic nucléo-cytoplasmique
Granules de stress et P-bodies - ARN
- protéines
yau
No
Synthèse Cytosquelette
protéique Réplication
Ribosomes Transcription
(Traduction) Epissage
Réticulum
endoplasmique
Autophagie
Voie d'exportation
Golgi
Dégradation
Lysosome
Protéasome
Recyclage
(Dégradation des protéines)
Endocytose
Picornavirus
- Poliovirus inhibe la voie de sécrétion: blocage du passage
protéine 3A dans le Golgi
- Rhinovirus protéase qui clive certaines nucléoporines et
- Poliovirus entrave le trafic nucléo-cytoplasmique.
protéine 2A
- Cardiovirus interfère avec la GTPase RAN et avec la
protéine L phophorylation des nucléoporines : perturbe le
trafic nucléo-cytoplasmique
Rhabdovirus
-Virus de la perturbe le trafic nucléo-cytoplasmique
stomatite
vésiculeuse (VSV)
protéine M
Herpesvirus
- Cytomégalovirus protéine qui séquestre les chaînes naissantes du II.1.4. Perturbation de la localisation de
(CMV) complexe HLA de classe I dans le réticulum la protéine PTB par le virus de Theiler
protéine US3 endoplasmique, les empêchant ainsi d'atteindre (TMEV)
la surface cellulaire.
Marquage de la protéine nucléaire PTB
dans une cellule non-infectée ou dans
Lentivirus une cellule infectée par le virus de Theiler
(picornavirus). La protéine est confinée
- Virus du Sida séquestre la molécule CD4 dans les au noyau (exclue des nucléoles) dans
(HIV) endosomes... et entraîne ensuite sa dégradation. les cellules non-infectées et redistribuée
dans l’ensemble de la cellule infectée, par
protéine Nef
l’action de la protéine non-structurale “L”
de ce virus.
Réponse systémique
cellules NK
cellules dendritiques
macrophages
éosinophiles
Pas d'infection
Lymphocyte T
Récepteur Rhesus
CD4
Expression de
Trim5
Infection
II.1.6. Résistance intrinsèque
Marquage, en immunofluorescence, du
facteur de traduction eIF3, localisé de
manière diffuse dans le cytoplasme de cel-
lules non-infectées (gauche) et accumulé
dans les granules de stress dans des cel-
lules infectées par certains virus (droite).
Gène codant un
ARN m classique
Maturation (épissage)
DROSHA
Noyau
AAAAA
EXPORTINE 5
Cytoplasme
DICER
ARNm (Synthèse protéique)
AAAAA
RISC
AGO
AAAAA
1. Transcription (généralement par l’ARN pol II) d’un pri-miRNA (primary miRNA): ARN comportant une séquence d’en-
viron 60-70 nt formant une structure tige boucle. Ce pri-miRNA peut contenir une ou plusieurs de ces séquences “tiges
boucles” destinées à devenir des miRNA. Il peut aussi s’agir d’un ARNm classique comportant le futur miRNA dans un
intron.
2. Clivage de la structure tige-boucle pour former un “pré-miRNA” par un complexe nucléaire impliquant une endonu-
cléase de la famille Drosha.
3. Exportation du pré-miRNA du noyau vers le cytoplasme, par l’exportine 5.
4. Clivage du pré-miRNA par un complexe impliquant la nucléase DICER. Ce clivage libère un miRNA: ARN double brin
(“brin passager” et “brin guide”) d’environ 21 pb, comportant des extrémités 3’-OH en extension, de 2 nucléotides.
5. Enfin, un complexe nommé RISC, comportant des enzymes de la famille “argonaute” (Ago), dégrade le brin “passa-
ger” de l’ARN double brin, en maintenant le brin “guide”.
6. Le brin guide maintenu dans le complexe RISC est alors hybridé par complémentarité de séquence, à un ARNm cible.
La séquence ciblée par le miRNA est le plus souvent une séquence présente dans la partie 3’ non-codante de l’ARNm.
7. L’appariement du brin guide du miRNA à l’ARNm cible entraîne l’acheminement de ces ARNm vers des stuctures
cellulaires de types “P-Bodies” où ils seront dégradés ou vers les “granules de stress” où ils subissent l’inhibition de
la traduction. En cas de complémentarité totale du miRNA et de l’ARNm cible, il y aura plutôt dégradation. En cas de
complémentarité partielle, on assistera plutôt à l’inhibition de la traduction.
NECROSE
Rupture de la membrane et libération du contenu cellulaire
Corps apoptotiques
La nécrose est considérée comme une mort passive, qui se termine par la lyse cellulaire et la dispersion du contenu de
la cellule dans le milieu extracellulaire. Certains composants de la cellule comme la protéine HMGB1 ou l’ATP recrutent
alors les cellules inflammatoires.
L’apoptose est un processus de mort cellulaire actif et rapide. Le noyau cellulaire, puis le cytoplasme, sont segmen-
tés. Il y a production de fragments cellulaires, temporairement entrourés de la membrane plasmique, appelés “corps
apoptotiques”.
L’autophagie est un processus activé par certains stress cellulaires, notamment par une carence en nutriments. L’au-
tophagie consiste en la dégradation d’une partie du contenu cytoplasmique en vue d’un recyclage de certains éléments
de base (acides aminés etc.). Dans les cas sévères, l’autophagie peut évoluer vers l’apoptose.
plasm ique
brane
VOIE EXTRINSEQUE Mem
lasme
Cytop
VOIE INTRINSEQUE
Ligands TNF
Fas
Stress : infection
Récepteur entrée Ca++
UVs
ADN endommagé
...
Adaptateur PROTEINES PRO-APOPTOTIQUES
(Bax, Bak)
t-Bid
PROTEINES ANTI-APOPTOTIQUES
Bid embrane
e la m (Bcl-2, Bcl-xL , ...)
Caspases 8/10 io nd
at
is
bil
Désta
pro-caspase
Caspase 9
Caspase 3
Bax Nucléases (endo G)
Apaf 1 Cytochrome C
Dégradation des protéines
(cytoplasme + noyau) Dégradation des acides nucléiques
(fragmentation de l’ADN)
Cytoplasme Noyau
II.1.10. Apoptose: cascade de réactions impliquées dans le déclenchement de l’apoptose.Il existe deux voies principales
du déclenchement de l’apoptose:
1) la voie “extrinsèque” qui passe par la détection de ligands (TNFa, FAS-ligand, etc) par les récepteurs correspondants
(TNFR, FAS, etc), qui activent à leur tour, via des molécules adaptatrices, certaines protéases de la famille des cas-
pases. La caspase 8 clive la protéine Bid pour fournir le fragment “T-bid”, qui interagit avec la mitochondrie et induit
la libération du cytochrome c. Celui-ci, via la protéine APAF-1, active d’autres caspases (“caspases effectrices” – p. Ex.
caspases 3 et 9) qui conduisent à la segmentation du contenu cellulaire et à la dégradation d’une série de protéines.
L’ADN est dégradé par une nucléase, au niveau des nucléosomes. Le noyau est segmenté, puis la cellule elle-même
est segmentée en “corps apoptotiques”, temporairement délimités par des segments de membrane plasmique. La
membrane plasmique des cellules apoptotiques subit des réarrangements qui mènent à l’exposition extracellulaires de
certains phospholipides comme la phosphatidyl-sérine (détectable par l’annexine V), qui sont habituellement confinés
du côté intracellulaire.
2) la voie “intrinsèque” est activée par un stress cellulaire comme l’altération du génome ou une infection virale. Cette
voie passe également par la mitochondrie et la libération de cytochrome C. Les étapes suivantes sont semblables à
celles de la voie extrinsèque.
L’apoptose est régulée par l’équilibre existant entre protéines “pro-apoptotiques” (comme Bax, Bak, ...) et protéines
“anti-apoptotiques” (comme Bcl-2, Bcl-XL,...), qui agissent au niveau de la mitochondrie.
NB. Dans certains cas, il existe des voies variantes n’impliquant pas la mitochondrie.
ACTIVATION INHIBITION
Stress - présence d'acides aminés
- absence de nutriments - insuline = récepteur
- infection virale - voie PI3 Kinase
Vps 34 m Tor
Beclin - 1
p150
Protéines Atg LC 3
(= Atg 8)
L
II.1.11. Autophagie
L’autophagie est enclenchée par l’activation de protéines comme Beclin-1 par un stress (notamment une infection
virale, une carence en nutriments, un stress...). Le processus est assuré et contrôlé par un ensemble de protéines co-
dées par les gènes atg. Il y a formation d’une double membrane qui emprisonne une partie du contenu cytoplasmique
–y compris certains organites et/ou des virus. Les vésicules formées fusionnent avec des lysosomes ce qui entraîne la
dégradation du contenu de la vésicule, et le recyclage de certains éléments.
Notamment, ce processus peut permettre la présentation sur les molécules du complexe d’histocompatibilité, d’anti-
gènes qui ont été inclus dans les vésicules d’autophagie.
Sécrétion d'IFN
RÉPONSE
Récepteur (IFNAR)
Transduction du signal
4. Contre-mesures virales
Globales:
Spécifiques:
Voie axonale
Axone 2. Site de réplication primaire
fulminante
aigüe cont
rô
l
ée
persistante
inoculum
latente avec réactivation
abor réactivation
tive
Grippe
infection aiguë
contrôle rapide du virus par le système immunitaire
transmission très efficace par la toux et les éternuements (aérosols)
-> contagion importante et transmission du virus avant son élimi-
nation par le système immunitaire.
3. Mécanismes physiopathologiques
Virus Cellule
Déclenchement de
l'apoptose par la cellule Apoptose
Cytokines
Destruction "bystander"
Cellule non-infectée
5. Immunopathologie
anticorps
Protéine virale
Epitope de Epitope de
la protéine virale la protéine cellulaire
ressemblant à celui de
la protéine virale
4. Spécificité d’organe
1. Interaction virus-récepteur
Type de génome
Virus Famille (présence d'une enveloppe)
Hépatite A Picornaviridae ARN+ (non-enveloppé)
5. Quiz et tests
- Jeux
- Questions ouvertes
6. Bibliographie