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CHAPITRE 4
LES VIRUS
Le terme « virus » dérive du latin et signifie « poison ». Cette entité a été signalée pour la
première fois par Adolf Mayer en 1886 sur des plants de tabac. Les virus sont considérés
comme des agents méso-biotiques c'est-à-dire ayant des caractères d’êtres vivants et des
caractères de molécules non vivantes. Les virus ne peuvent être considérés ni comme des
animaux ni comme des végétaux mais peuvent être considérés comme des organismes
vivants parce qu’ils se reproduisent et subissent des variations génétiques . Cependant, en
dehors d’un organisme vivant, le virus cristallise et est incapable de croître.
Les virus sont des édifices moléculaires complexes qui, dans certaines circonstances,
entrent dans le cycle de la vie, tout en étant incapables de croître et de se multiplier de façon
autonome.
Les virus sont des agents de petite taille, invisibles au microscope optique . Leur taille est
inférieure à celle des bactéries et peut être exprimée en mµm alors que celle des bactéries
est de l’ordre de quelques µm.
Un virus ne possède qu’un seul type d’acide nucléique, jamais les 2 (virus à ADN et virus à
ARN).
Les virus sont des parasites intra cellulaires obligatoires possédant une structure spécifique
définie par son type de symétrie : cubique, hélicoïdale ou mixte.
2. Pathogènicité
Le parasitisme des virus provoque des maladies contagieuses ou viroses. Celles-ci
affectent :
- les plantes : exemple la mosaïque du tabac…
- l’homme : la grippe, la fièvre jaune, le VIH, la poliomyélite, les oreillons, la rage etc.
- les animaux : la peste bovine, la fière aphteuse, etc.
- Les bactéries : la lyse bactérienne provoquée par les bactériophages
Les maladies virales sont souvent très difficiles à éradiquer car les antibiotiques sont
inefficaces contre les virus.
Le virus de la grippe encore appelé influenzavirus ou Myxovirus influenzae est un virus ARN simple-
brin de polarité négative de la famille des Orthomyxoviridae. Le virus influenza se transmet par voie
aérienne via des gouttelettes riches en virus provenant de la toux et des éternuements des sujets
infectés.
Le virus de la mosaïque du tabac (TMV, sigle pour Tobacco mosaic virus) est un virus à ARN qui infecte les
plantes, en particulier le tabac et les autres membres de la famille des Solanaceae. Ce virus, le premier à avoir été
découvert, est l'espèce-type du genre Tobamovirus, rattaché à la famille des Virgaviridae.
L’étude du virus de la mosaïque du tabac présente un grand intérêt en biologie fondamentale, dans la
compréhension de la biologie des virus, l’étude des interactions hôtes-pathogènes, la biologie cellulaire.
En 1883, Adolf Mayer décrit la maladie et montre qu’elle est transmissible entre les plantes, de façon similaire aux
infections bactériennes. Dimitri Ivanovski montra, entre 1887 et 1892, que la sève des plants de tabac malades
contenait un agent infectieux infiltrable. C’est le chimiste néerlandais Martinus Beijerinck qui approfondit ces
travaux et dénomma le phénomène Contagium vivum fluidum. Rosalind Elsie Franklin en 1953 montra que ce
virus ne possède qu'un brin, elle en détermina aussi l'emplacement.
Bactériophage T
Les bactériophages (bactéries, -phagos =manger) sont des virus très spécifiques qui
parasitent et tuent des bactéries.
De nombreux types de phages (virus qui s’attaquent à des bactéries) sont actuellement
connus. Les études fondamentales qui ont été faites sur les parasites du colibacille appelés
Coliphages montrent qu’il existe plusieurs types de phages T1, T2, T3, T4, T5, T6 et T7. Les
bactériophages sont utilisés pour lutter contre certaines maladies bactériennes de plantes.
Tous les phages de la série T possèdent un ADN linéaire bicaténaire et possèdent une
structure avec «tête et queue».
- La décapsidation
C’est la dernière des étapes précoces. Pour pouvoir libérer le génome viral dans la cellule, il
est nécessaire que la capside soit altérée. Dans la majorité des cas, la décapsidation a lieu
dans le cytoplasme de la cellule car la capside est trop grosse pour passer par les pores
nucléaires et entrer dans le noyau.
La phase d’adsorption
Le phage se fixe sur la bactérie par l’extrémité de sa queue sur des récepteurs spécifiques,
situés dans la membrane bactérienne. Les couches superficielles de la membrane
renferment une lipoprotéine qui retient les phages T2 et T6 et un lipopolysaccharide capable
de fixer les phages T3, T4 et T7. Au début, l’adsorption des phages sur les bactéries est
réversible mais devient rapidement irréversible dès l’altération de l’enveloppe bactérienne
par le lysozyme.
L’injection de l’ADN
L’ADN enfermé dans la tête du virus est injecté dans le cytoplasme bactérien à travers la
queue du phage. À partir de ce moment deux voies sont possibles :
- L’infection lysogène
L’ADN du virus est incorporé dans le chromosome de la Bactérie. C’est à ce moment que le
virus est à proprement parlé appelé phage. Les phages capables d’exister sous cette forme
sont appelés phages tempérés (interaction intégrative). Les phages tempérés ne détruisent
pas les cellules hôtes tant que le matériel chromatique du virus n’est pas libéré du
chromosome de l’hôte.
– L’infection lytique
L’élaboration des phages ou infection lytique commence par une phase végétative encore
appelée phase d’éclipse ou de latence pendant laquelle le bactériophage semble avoir
disparu. Dès le début, le fonctionnement de la cellule bactérienne se trouve modifié.
Dans les 2 ou 3 minutes qui suivent l’attaque par un phage T2, l’appareil nucléaire de la
bactérie est désorganisé en plusieurs amas chromatiques se dispersant vers la périphérie de
la cellule. La plus grande partie de l’ADN bactérien est scindée en substances de faible
poids moléculaire qui serviront à reconstituer des polynucléotides phagiques. C’est une
La reproduction du Virus est donc déclenchée par son seul acide nucléique. Celui-ci se
duplique dans la bactérie, en utilisant à son profit les mécanismes de synthèse de l’hôte. Il
provoque l’élaboration de protéines virales à partir de l’information qu’il apporte mais en
faisant fonctionner les appareils métaboliques bactériens. La coordination qui s’établit donne
l’exemple d’un parasitisme profondément intégré, poussé à l’échelle moléculaire.
Dans le noyau, une enzyme intégrase, va intégrer le génome viral au génome cellulaire. La
différence avec le phage est qu’il y a toujours intégration du génome viral au génome
cellulaire. Il y a réplication et transcription d’ADN viral pour fabriquer de l’ARNm et l’ARN de
support génétique.
Dans le cytoplasme, il y a synthèse d’intégrases, de transcriptases-inverses…
La libération des nouveaux virus se fait par bourgeonnement. Quand il n’y a pas d’activité
virale, on dit que le virus est éteint.
Virus de procaryotes
Il existe deux catégories de virus de procaryotes selon le type d’hôte qu’ils parasitent. La
première catégorie regroupe ceux qui infectent les bactéries et sont appelés bactériophages.
La deuxième catégorie regroupe ceux qui infectent les acariens.
Virus d’insectes
Les virus d’insectes sont appelés baculovirus. Ils infectent principalement les lépidoptères.
La larve de l’insecte s’infecte en ingérant de la nourriture. À partir du tube digestif, l’infection
peut se transmettre aux autres tissus.
L'utilisation de virus pathogènes d'invertébrés dans la lutte contre les insectes ravageurs des
cultures et des forêts pourrait être l'un des moyens pour limiter ou remplacer les insecticides
chimiques.
Par ailleurs, certains virus de végétaux sont transmis par des invertébrés mais ne se
multiplient pas chez ces vecteurs.
Virus de champignons
Les champignons filamenteux comme Penicillium ou le champignon de Paris Agaricus
bisporus peuvent également être infectés par des virus. Ce qui peut entraîner des problèmes
lors de la production.
3 - LA SYMETRIE
1 - LE GENOME 2 - L'ENVELOPPE
DE LA CAPSIDE
1° - la nature du matériel - symétrie hélicoïdale
génétique (H)
- virus nus (N)
- ADN
- ARN
2° - la structure de
l'acide nucléique - symétrie icosaédrale
- monocaténaire (I)
- bicaténaire
3° - la forme de l'acide
nucléique
- virus enveloppés (E)
- linéaire - symétrie inconnue
- circulaire (?)
- non segmenté
- segmenté
Virus à ADN
Groupe I - Virus à ADN à double hélice (bicaténaire)
Capside icosaédrique à symétrie cubique:
Virus nus. Exemple, les virus de la famille des Papovaviridae à laquelle appartient le
Polyomavirus;
Virus enveloppés - Exemple, les virus de la famille des Hepadnaviridae à laquelle appartient
le virus de l'hépatite B;
Virus à ARN
Groupe III - Virus à ARN à double hélice (bicaténaire)
Prévention et traitement
Les virus utilisent la machinerie cellulaire de l’hôte pour se reproduire à l’intérieur même de
la cellule, il est donc difficile de les éliminer sans tuer la cellule hôte. Des médicaments
antiviraux permettent cependant de perturber la réplication du virus.
Une autre approche est la vaccination qui permet de résister à l’infection.
Les antibiotiques sont cependant sans effet sur les virus.
Les antirétroviraux
Les antirétroviraux (ARV) sont une classe de médicaments utilisés pour le traitement des
infections liées aux rétrovirus.
Les molécules antirétrovirales sont dirigées contre :
- les enzymes ou d’autres molécules spécifiques du virus, comme la transcriptase
inverse (inhibiteurs de la transcriptase inverse),
- les protéases (inhibiteurs des protéases) procédant à la création des nouveaux
virions,
- ou pour les médicaments les plus récents, les mécanismes de fusion virale avec la
cellule saine (Inhibiteurs de fusion) ou ceux réalisant la liaison préalable avec cette
dernière (Inhibiteurs d'entrée).