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de Virologie générale
Dr. Abdoulaye K. TRAORE
2019-2020
Introduction
Conclusion
Introduction: Historique
Dmiti Ivanovski
1864-1920
Iwanowski découvre qu'une maladie du tabac (la mosaïque du tabac) peut être
transmise par la sève d'un plant malade passée sur filtre Chamberland et inoculée
à une plante saine. Pour lui, l'effet est imputable à une toxine.
Introduction: Historique
Mosaique du tabac
Ainsi, toute cellule vivante peut être la cible de virus spécifiques et il est possible de
distinguer 3 classes de virus, dont les propriétés sont globalement identiques :
virus des végétaux, virus des animaux, virus des bactéries.
La virologie a bénéficié des techniques d’ultracentrifugation (pour
l’étude chimique) et de la diffraction des rayons X (étude
morphologiques). Elle sert aussi à la biologie moléculaire : le SV4O
(Simian Virus n° 40), virus du singe, induit chez le hamster des
tumeurs cancéreuses et représente un modèle moléculaire de
transformation cellulaire.
CHAPITRE I : DEFINITION, ORGANISATION ET COMPOSITION BIOCHIMIQUE DES VIRUS
Le virus tel décrit par les travaux suscités sont de petites particules
nucléocapsidiques. Cette structure leur impose une définition permettant de
leur différencier des autres microorganismes. Leur structure simple permet
de mieux comprendre leur composition biochimique et moléculaire.
Les virus:
• Un seul type d’acide nucléique (ADN ou ARN)
• Multiplication à partir de leur génome par réplication
• Parasites intra-cellulaires obligattoires
• Structure spécifique
• Absence de croissance
CHAPITRE I : DEFINITION, ORGANISATION ET COMPOSITION BIOCHIMIQUE DES VIRUS
Le virus tel décrit par les travaux suscités sont de petites particules
nucléocapsidiques. Cette structure leur impose une définition permettant de
leur différencier des autres microorganismes. Leur structure simple permet
de mieux comprendre leur composition biochimique et moléculaire.
I. LES CRITERES DE DEFINITION
• Le virion ne se reproduit qu’à partir de son seul type d’acide nucléique même si c’est
un ARN ;
• Le virion est un parasite absolu. Il possède sur son génome toutes les informations
nécessaires à la synthèse de ses constituants (acides nucléiques, protéines). Ils ne
possèdent pas de gènes responsables de métabolisme des éléments intermédiaires
(synthèse de nucléotides, des acides aminés etc..). Pour ce fait, le virion détourne
toute la machinerie cellulaire pour prendre les éléments nécessaires sa production
(multiplication du virus) ;
• Un virion ne possède ni noyau, ni cytoplasme il n’a pas la structure cellulaire. Il a une
structure de particule composée essentiellement de protéine et d’acide nucléique.
2. Définition actualisée
Virion = génome protégé par une boîte protéique qui doit être transmis à (doit
infecter) une cellule vivante pour permettre l'expression des gènes et la réplication du
génome viral par la cellule infectée.
Capside : C’est la coque protéique qui entoure et protège l’acide nucléique. Elle est
souvent constituée de sous unité protéique. On parlera de monomère pour les sous
unité identiques et de capsomère lorsque les sous unités différentes se regroupent.
Provirus : Certains virus une fois à l’intérieur de la cellule intègre leur acide nucléique
directement ou après retrotranscription dans le chromosome de la cellule hôte. Ce
fragment intégré est appelé provirus.
Génomes à ADN
• Taille : 5 kb à 280 kb
2. Particularité des ARN viraux
Génomes à ARN
Pendant longtemps il était admis que les virus sont constitués d’une seule
espèce de protéine protégeant l’acide nucléique et que les protéines
capsidiales étaient dépourvues de toute action enzymatique. On sait
maintenant que les virions sont constitués de plusieurs espèces protéiques.
Les virus sont constitués de sous unités protéiques associées entre elles
selon des règles qui dérivent de certaines lois fondamentales de la
cristallographie. La masse moléculaire de ces sous unités s’échelonne de
12 000 jusqu’à 110 000 daltons.
1. Les transcriptases
Ce sont les transcriptases de certains virus à ARN. Elles sont présentes dans les virions des
Myxovirus, Paramyxovirus, Réovirus et Retrovirus. Leurs caractéristiques varient selon le
type de virus, mais elles ont en commun certains caractères : - elles sont codées par le
génome viral, - elles forment l’une des protéines associées à la capside, - elles copient le
brin négatif en brin positif (chez les retrovirus ARN en ADN), - elles sont incapable
d’utiliser la matrice exogène elles utilisent exclusivement la matrice endogène,
- la transcription nécessite quelques ribonucleotides triphosphatés et la présence d’ion
Mg++, l’activation de l’enzyme peut se faire par action de protéase, - l’activité n’est pas
sensible à l’actinomycine D sauf chez les Myxovirus.
3.3. 2. Autres types d’enzymes
Chez les Myxovirus la neuraminidase est une enzyme présente sur les spicules
de l’enveloppe virale. Elle est codée par le génome viral. Elle provoque le
relargage des résidus d’acide neuramique (acide sialique) des membranes
(enveloppe) virale et cellulaire et induit le détachement des virions fixés sur les
globules rouges par leur hémagglutinine. Son rôle biologique exact n’est pas
bien défini elle est impliquée dans d’autres activités au cours de la multiplication
du virus.
Chez les poxvirus on note la présence de plusieurs enzymes ayant des taches
spécifiques comme les méthyltransférases, des désoxyribonucléases, des
phosphokinases.
4. Les membranes
INTRODUCTION
Tous les virus sont bâtis sur deux systèmes géométriques de l’architecture. Le
système icosaèdral et le système hélicoïdal. Cependant, lorsqu’on observe une
suspension virale au microscope électronique, les particules virales se
présentent sous différentes formes (selon le virus) ; sphérique, allongée,
bacilliforme, cubique. Mais l’étude de la structure fine de toutes ces formes
montre qu’elles appartiennent aux deux systèmes géométriques.
I. LES SYSTEMES GEOMETRIQUES ET ARCHICTECTURE
1. Le système hélicoïdal
Dans le système géométrique hélicoïdal (symétrie hélicoïdale) les sous unités
protéiques du virus s’associent pour former des spirales. Le cas typique de
virus à symétrie hélicoïdale est celui du VMT. La particule du VMT est une
capsule rigide de 300 nm de long sur 18 nm de large. Il s’agit d’un cylindre
creux délimitant un canal de 4 nm de diamètre. L’ARN viral est enroulé en spiral
de 8 nm de diamètre, il n’est donc pas dans le canal. L’ARN est en contact avec
chacune des sous unité protéique.
2. Le système cubique ou icosaèdral
Dans ce système cubique les virus apparaissent sphériques au microscope
électronique mais ont en fait une structure de polyèdre. On s’est aperçu que
quelque soit ce polyèdre il se ramène à un polyèdre de base qui est l’icosaèdre.
C’est un polyèdre à 20 faces qui sont des triangles équilatéraux. Il possède 12
sommets et 30 arrêtes. Une face peut être composé de plusieurs autres petits
triangles équilatéraux, cette possibilité de division est appelé la triangulation.
II. L’ASSEMBLAGE DES VIRUS
La reconstitution du VMT présente une très grande spécificité vis à vis de l’ARN
du VMT. In vitro la vitesse de reconstitution est faible, il faut 6 heures
d’incubation pour obtenir des particules virales. Cette situation est
difficilement concevable à l’échelle cellulaire, car l’ARN à le temps d’être exposé
à des nucléases. Les travaux de recherche sur les mécanismes de l’auto
assemblage des virus ont mis en évidence la capacité de la protéine virale à
s’agréger dans différents états selon le pH et la force ionique
Lorsqu’on place les protéines virales capsidiales (du VMT) purifiée dans des
conditions où le pH et la force ionique varient on constate que les protéines
adoptent des états d’agrégations dont certaines rappellent la particule virale :
Le double disque vient coiffer la boucle de l’ARN. Les interactions entre les
sous unités protéiques du double disque et les nucléotides situés sur la
boucle entraînent le désappariant de la structure en épingle et l’ouverture de
la boucle. Le double disque se transforme en rondelle de verrouillage et une
portion de l’ARN est piégée dans la mâchoire formée par la rondelle. Il en
résulte un étirement du brin et la formation d’une nouvelle boucle. Un
deuxième double disque peut venir se coiffer cette boucle et le même
phénomène d’étirement se produit et ainsi de suite. L’interaction entre le
premier double disque et l’ARN s’appelle l’initiation à la nucléation et
l’addition des doubles disques successifs s’appelle l’élongation.
Ce mécanisme proposé est juste car les particules obtenues sur la base de
cette hypothèse sont effectivement identiques à celles qu’on observe au
microscope électronique. Le brin situé dans le canal est l’extrémité 3’ et celui
collé a la paroi est l’extrémité 5’. Lorsque la particule est complètement
formée cette queue 3’ n’est plus visible.
2.1 Comment les sous unités protéiques se disposent-elles pour aboutir à ce polyèdre
Dans un plan hexagonal il est possible de disposer des sous unités équivalentes
dans les différents triangles. Ces sous unités forment alors à la jonction de plusieurs
sommets des triangles.
Les groupements sont qualifiés d’hexon lorsqu’il s’agit de 6 sous unités ou de
peton lorsqu’il s’agit de 5 sous unités. Le cas typique est celui du virus de la
poliomyélite (le poliovirus). Ce virus possède des sous unités regroupées par 5 et qui
constituent des unités morphologiques. Le poliovirus est constitué de 4 protéines
différentes notées VP1, VP2, VP3 et VP4 organisées de la façon suivante : A chaque
sommet de l’icosaèdre correspond une pyramide ou unité morphologique construite
comme suit : Le sommet de la pyramide est formé par 5 molécule de la protéine VP1 ;
Chaque face de la pyramide est constituée des protéines VP2 et VP3 ; la base de la
pyramide est formée par 5 molécule de VP4.
2.2 La morphogenèse des virus isométriques cas desPicornavirus
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4. Chez les virus enveloppés
Les mécanismes d’assemblages des virus quelque soit leur symétrie respectent les
principes biochimiques des protéines et des acides nucléiques. Ils sont sous facteurs
enzymatiques et physico-chimiques.
CHAPITRE III : LACLASSIFICATION ET TAXONOMIE DES VIRUS
INTRODUCTION
Il y a eu depuis très longtemps des tentatives de classification des virus et chaque type
de classification avait des points forts et des points faibles.
Certains auteurs classaient les virus en fonction des hôtes qu’ils infectaient, mais en
réalité on a découvert qu’un même virus ou groupe de virus pouvait infecter plusieurs
hôtes.
Des tentatives de classification en fonction des symptômes ont été entreprises.
Mais un même virus peut causer différents symptômes sur des hôtes différents ou deux
virus différents peuvent provoquer les mêmes symptômes sur un hôte. Alors compte
tenu de toutes ces incohérences il fallait définir des critères stable et large de
classification des virus.
Les virus ne font partie d'aucun règne. Le nombre d'espèces de virus, hormis
celles dont sont hôtes les hommes, les animaux domestiques et les plantes cultivées,
fait objet de spéculations. Il n'existe pas de répertoire des virus du monde, cependant,
les compilations ont permis de distinguer 5000 espèces recensées d'après le rapport du
Comité International de Taxonomie des virus (CITV). Le nombre d'espèces non
décrites est estimé à environ 500 000.
I. CRITERES DE CLASSIFICATION
On classe les virus selon le type de cellules qu’ils infectent. La relation entre le
virus et la cellule hôte est spécifique, Un virus donné n’infecte qu’un certain type de
cellule. On retrouve donc des virus de bactérie (bactériophages), des virus de plantes
(Phytovirus), des virus d’animaux et d’humains.
Herpes simplex
Simplexhvirus Virus type I Icosaédrique 162 (+) 150
(HSV-1) à
Herpesviridae ADNdb 200
Roseolovirius Human
Herpersvirus 6
(HHV-6)
La dénomination des virus dépend du règne de leur hôte. Les virus sont classés
en ordre, famille sous famille genre et espèce. Le nom de l’ordre commence se
termine par un suffixe « virales ». Le nom de la famille commence par un préfixe
latin ou anglais se referant a certaines caractéristiques du virus suivi du suffixe
« viridae », et la sous famille par « virinae » le nom du genre est suivi du suffixe
« virus ». Le même préfixe peut désigner une famille et un genre mais de suffixes
différents. Le nom de l’espèce n’est pas celui de la nomenclature binomiale. Il se
réfère a plusieurs critères : soit le nom de l’hôte, soit : les symptômes, soit la forme
des particules etc.
2. Taxonomie des virus
Le taxum le plus élevé est l’ordre. Les virus sont donc un ordre d’organisme qui
n’appartient à aucun phylum ou règne.
Ordre (-virales) – plus élevé des taxa. Un seul ordre n’a encore été approuvé par le
CITV : Mononegavirales
Famille– Les familles se distinguent par la morphologie des virions, la structure du
génome, la stratégie de réplication. Pour définir la famille , on rajoute le suffixe (-viridae)
ex: Poxviridae, Herpesviridae, Parvoviridae, Paramyxoviridae.
Sous-famille: le suffixe (-virinae) est utilisé pour definir les sous-familles:
Betaherpesvirinae
Genre: le suffixe (-virus) est réservé aux genres. Exemple cytomégalovirus
Les critères de détermination du genre différencient de familles en familles.
Espèce (nom commun du virus) – Ce niveau de taxonomie est le plus
difficile à identifier chez les virus.
Par exemple, le virus Ebola du Kikwit est classifié comme ceci
Exemple :
Ordre : Mononegavirales
Famille : Filoviridae
Genre : Filovirus
Espèce : Zaire Ebola virus [ZEBOV], (virus Ebola);
Cote d’Ivoire Ebola virus [CIEBOV],
Reston Ebola virus [REBOV],
Sudan Ebola virus [SEBOV],
Exemple
Famille : Picornaviridae
. Genre : Hepatovirus
Espèces : Hepatitis virus A [HAV], (virus de l'hépatite A) (1 sérotype),
Avian encephalomyelitis virus [AEV].
Famille : Astroviridae
. Genre : Astrovirus
Espèces : Human astrovirus [HAstV], (8 sérotypes)
Virus à ARN simple brin de polarité négative
INTRODUCTION
Les virus, par leur parasitisme, ont besoin d’une cellule hôte permissive pour accomplir
leur pérennité. L’essentiel de la multiplication virale se déroule dans la cellule hôte.
Lorsqu’un virus entre en contact avec une cellule hôte il y a reconnaissance entre des
structures externes. Lorsque le virus (la nucléocapside ou nucléoïde chez les virus à
ADN) pénètre à l’intérieur de la cellule, (excepté les bactériophages), il utilise la
machinerie et les métabolites de la cellule hôte pour sa multiplication. Les principales
étapes de la multiplication virale sont :
- l’adsorption ;
- la pénétration (ou injection d’acide nucléique génomique );
- la décapsidation ;
- la phase d’éclipse : transformation traduction multiplication des génomes ;
- la phase de maturation : assemblage de constituants du virus
(morphogenèse) ;
- et la libération.
La durée du cycle est variable d’un virus à l’autre. Elle est de quelques minutes à
quelques jours.
I. ADSORPTION
1. Définition et mécanisme
Les récepteurs utilisés par les virus sont souvent des molécules d'adhésion cellulaires, les
CAM (Cell Adhesion Molecule) qui interagissent avec des molécules portées par la
membrane plasmique d'autres cellules.
2. Nature des récepteurs
Les molécules relativement petites comme les glucides, lipides et certaines protéines
(hormones) diffusent assez aisément à travers la membrane cellulaire. Il n’est pas de même
pour les macromolécules comme les acides nucléiques et les particules. Le passage du
virus (ADN ou ARN) à l’intérieur de la cellule dépend du groupe de virus.
le procédé est peu courant. Il est utilisé par les Picornavirus : la fixation au
récepteur cellulaire déstabilise la capside fermement attachée à la membrane
plasmique. le génome s'en échappe et pénètre directement dans le cytoplasme.
2.2 La pénétration par la pinocytose
Dans le premier cas, la membrane cellulaire s’invagine pour former autour du virion
une micro vacuole de phagocytose dans laquelle il est entraîné dans la cellule. La micro
vacuole donnera une grande vacuole puis un lysosome qui contient des enzymes. Dans
certains cas l’acidité du lysosome favorisera la fusion des membranes du lysosome et
celle de l’enveloppe virale. Il en résulte la libération de la nucléocapside dans le
cytoplasme de la cellule.
2.3 La pénétration par fusion
Ce mécanisme est également propre aux virus enveloppés. La fixation du virus aux
récepteurs cellulaires déclenche l'endocytose et le virus se retrouve captif dans la
vésicule d'endocytose : l'acidification du contenu de la vésicule d'endocytose révèle les
régions hydrophobes des spicules virales qui, en s'implantant dans la membrane
vésiculaire, permettent la fusion de l'enveloppe et de la membrane : la nucléocapside
est libérée dans le cytoplasme.
3. Cas des virus végétaux
Chez la plupart des virus infectant les végétaux la pénétration est favoriser par les
dispositifs anatomique présent entre les cellules végétales, il s’agit des plasmodesmes. Le
virus véhiculé par la sève infecte une cellule et sont passage d’une cellule à l’autre est du à
cette structure.
Pour la plupart des virus à ADN des animaux c’est la cellule qui semble entièrement
responsable des processus de décapsidation. Cependant, chez les Pox virus, le virus joue
un rôle actif dans la libération de l’ADN. On constate en effet, qu’il faut au moins 1 heure
à 37 °C pour que les nucléoïdes libèrent leur ADN dans le cytoplasme de la cellule ou ils
ont pénétré. L’interprétation la plus vraisemblable de ces résultats est que la décapsidation
des nucléoïdes requiert la synthèse d’un ARN messager viral dont le produit de traduction
est un facteur protéique indispensable à la décapsidation.
Dans tous les cas, la décapsidation du génome vise à le libérer des complexes de
protéines structurales et le rendre accessible aux enzymes (transcriptases polymerases).
3. Fonctionnement du matériel génétique viral
ADN + ADN+/-
(Begomovirus) (Adenovirus)
Quelle que soit la structure du génome viral la multiplication passe par un stade
obligé qui est la fabrication d’un ARN messager. Ce messager est indispensable à la
production des protéines de structures, internes et enzymatiques.
3.1. Cas des différents virus àARN
La réplication des virus à ARN (mis à part les Rétrovirus) se fait selon deux grandes
stratégies.
Le génome viral n’est ici pas directement messager ; une transcription de l’ARN
(-) en ARN (+) est nécessaire ; ceci se fait grâce à une enzyme constitutive du virus, une
ARN polymérase ARN dépendante, qui portera dans ce cas le nom de transcriptase. L’ARN
(+) synthétisé servira alors d’ARNm pour la traduction protéique
Cas des virus à RNA+/- (Réovirus).
1. L’interaction abortive.
Elle conduit à l’association intime et stable des génomes viral et cellulaire. Cette
interaction se distingue de l’interaction de type abortif par le fait que le génome viral
persiste longtemps dans la cellule et est transmis de génération en génération (cas des
virus oncogènes, du HIV et des bactériophages tempérés). Le génome viral intégré dans le
chromosome de la cellule hôte est appelé provirus. Chez les virus à ADN capable
d’intégrer leur ADN dans le chromosome, seule une partie des gènes du provirus est
exprimée dans la cellule. Le reste du génome demeure silencieux. Son activation conduit à
la mise en route du programme de développement du virus.
3. Interaction de type productif
V. LA LIBERATION DES VIRIONS
Les nucléocapsides des virions constitués soit dans le noyau cellulaire ou dans le
cytoplasme cellulaire se libèrent en poussant sur la membrane nucléaire ou
cytoplasmique (ces membranes sont auparavant modifiées par des protéines d’origine
virale) en formant une boule. Cette boule devient un bourgeon sur la membrane. Les
bourgeons (nucléocapside + membrane) se détachent donnant ainsi un virion libre.
VI. LE CYCLE DE MULTIPLICATIONVIRALE
INTRODUCTION
Les virus on fait l’objet de plusieurs études avec des outils et des techniques de
microbiologie. Ils sont de nos jours de plus en plus étudiés en tant que assemblage de
macromolécules par des techniques biochimiques, immunologiques et moléculaires.
Grâce à ces techniques beaucoup d’information sont connus sur les virus et cela permet
de mieux les caractériser.
I. ISOLEMENT
Le diagnostic d’une maladie virale associe, dans l’idéal, l’isolement du virus responsable
(ou la détection directe de ses composants structuraux) et la mise en évidence d’une
ascension des anticorps spécifiques.
1. Isolement du virus
L’isolement viral est une technique de base, souvent longue. Les virus sont des parasites
intracellulaires obligatoires et il va falloir leur « offrir » des cellules vivantes pour leur
permettre de se multiplier et de révéler ainsi leur présence. Le premier problème à
résoudre est celui du prélèvement chez le malade.
2. Inoculation à la cellule animale
HSV (herpès virus) déposé dans le cul de sac inférieur d’un œil de lapin entraîne une
kératite. Le virus rabique injecté au lapin par voie intracérébrale induit une encéphalite. Ce
mode d’isolement est maintenant abandonné pour la plupart des virus à l’exception, par
exemple, des Arbovirus. On peut être parfois amené à effectuer un passage sur moustique
hôte et vecteur non piqueur par voie intrathoracique. On peut faire l’inoculation pour la
culture à différents organismes (Inoculation à l’œuf de poule embryonné, Cultures
cellulaires : a) Les cellules de primo-explantation, b) Les cellules diploïdes, c) Les cellules
en lignées continues)
Les cellules sont cultivées stérilement à 37 °C dans des milieux synthétiques
contenant des sels minéraux, des acides aminés, des vitamines, du glucose, un tampon, un
indicateur coloré (rouge de phénol) des antibiotiques et supplémentés en sérum de veau
fœtal ou nouveau-né.
3. Inoculation aux végétaux
L’inoculation est faite aux végétaux soit par frottement mécanique d’organes du végétal
avec de l’extrait brut ou de suspension de virus ou par utilisation d’insectes vecteurs
virulifères.
Les virus sont des particules extrêmement petites seulement mieux observables au
microscope électronique. Il existe plusieurs techniques d’étude de la morphologie virale
les plus utilisées sont : La plus utilisée est la ME à contraste négatif Elle consiste à
utiliser la technique des métaux lourds. La technique est basée sur le fait que les sels de
métaux lourds sont opaques aux électrons aussi les sels de ces métaux ne réagissent pas
du tout avec les virus. Les faisceaux d’électron traversent la grille et sensibilisent un écran
situé en dessous de la grille en fixant la forme de la particule (contours). Dans le champ
de l’écran apparaîtront des virus de plusieurs dimensions. On mesurera dans ce cas la
taille moyenne des particules.
III. ETUDE ET DETECTION DES COMPOSANTS DU VIRUS ET DU VIRUSENTIER
1. Etudes des propriétés biophysiques
1. L’ultracentrifugation
C’est une technique très utilisée en virologie. Son principe est basé sur les propriétés
des particules soumises à un mouvement circulaire uniforme à sédimenter en fonction
de leur taille et densité dans un milieu homogène ou hétérogène. L’équation de la vitesse
de sédimentation est : V = S.m².r (S = coefficient de sédimentation, m = vitesse angulaire
= 2n.n / 60 ; r = distance entre la particule et l’axe du rotor).
2. La spectrophotométrie
Le prélèvement est fonction de l’organisme infecté et des organes cibles du virus. Chez
les végétaux on prélève généralement les jeunes feuilles mais tous les organes (racines,
écorce, fruits, fleur tissu interne embryon etc..) peuvent être prélevés. Le choix du
prélèvement, sa qualité et son acheminement au laboratoire de virologie vont
conditionner le diagnostic.
On n’isolera un virus grippal que dans un prélèvement de gorge ou de sécrétions
bronchiques dans les 48 premières heures de la maladie clinique. Le CMV sera isolé de
la salive, des urines mais surtout de la fraction leucocytaire du sang et le prélèvement
adressé au laboratoire devra donc être un tube de sang sur héparine. Devant une
méningite lymphocytaire aiguë en été et donc une suspicion d’entérovirus, ce sont des
prélèvements de gorge et de selles (outre le liquide céphalorachidien) qui sont réalisés
et maintenus à 4°C afin de maintenir intacte la structure et le pouvoir infectieux des
virus lorsqu’ils ont en dehors d’un système cellulaire vivant. Ainsi donc en fonction des
symptômes les voies de prélèvement sont diverses.
2. 2. Détection sérologique des composants structuraux et du virus
Les techniques utilisées pour mettre directement en évidence les composants antigéniques
et/ou structuraux des virus sont généralement plus rapides que l’isolement viral et peuvent
concerner des virus que l’on ne sait pas cultiver.
Technique très largement utilisée pour le diagnostic sérologique des infections par des virus
hémagglutinants comme le virus de la rubéole, de la grippe, de la rougeole, les adénovirus,
de nombreux arbovirus
Principe : La réaction est basée sur la propriété du virus de se fixer à la surface de certaines
hématies par l’intermédiaire d’hémagglutinines, et de former des ponts entre les hématies
(hémagglutination virale). Les anticorps spécifiques du virus se fixent sur le virus. Lorsque
le virus est ainsi entouré d’anticorps, il n’a plus accès à la surface de l’hématie : il y a
inhibition de l’hémagglutination. Chaque virus agglutine des hématies d’espèces animales
déterminées (Rougeole : hématies de singe ; Grippe : hématies de cobaye).
2.2.2.2 La réaction ELISA (Enzyme-linked Immunosorbent Assay)
Cette méthode met à profit la propriété des protéines de se fixer en tampon alcalin sur un
support tel que papier, verre ou plastique. Il existe plusieurs variantes de ce test.
Méthode
Fixation de l’antigène sur le support : L’Ag est distribué dans toutes les cupules de la
plaque. Après une nuit à température ambiante, les plaques sont lavées, séchées (étape n°1) et
peuvent être conservées au congélateur.
- Réaction proprement dite : Les sérums à tester sont distribués sans les cupules à raison de
deux cupules par sérum (étape n°2). Après une incubation d’une heure à 37 °C, les plaques
sont lavées et le conjugué (anti-G ou anti-M) distribué dans toutes les cupules (étape n°3).
Après une incubation d’une heure à 37 °C, les plaques sont à nouveau lavées et le substrat-
chromogène distribué dans toutes les cupules (étape n° 4). Après une incubation d’une demi-
heure à température ambiante, la coloration est alors apprécier soit à l’œil nu soit avec un
spectrocolorimètre par rapport à la coloration des témoins sérums positif et négatif que l’on a
pris soin d’introduire dans la réaction.
2. 2. 2. 4 Autres techniques
Le Western Blot (ou Immunoblot) : Cette technique s’est développée avec la recherche
sur le VIH et elle est maintenant largement répandue dans les laboratoires de virologie.
2. 3 Techniques moléculaires
Elles se développent à l’heure actuelle de façon accélérée et vont prendre une part de
plus en plus importante dans le diagnostic virologique.
Les sondes, constituées d’acides nucléiques marqués (généralement par des éléments
radioactifs) sont complémentaires du génome (ou d’un ARNm) d’un virus que l’on veut
mette en évidence même s’il ne s’exprime pas. Le principe va être de révéler une
hybridation entre la soude radioactive et son complément (si celui-ci est présent).
Plusieurs méthodes existent que nous allons décrire rapidement.
Dot blot. Les acides nucléiques d’une cellule (dans laquelle on recherche un acide
nucléique x1) sont extraits et hybridés avec la sonde anti-x1 rapidementradioactive
Southern blot. Cette méthode concerne les ADN ; ceux-ci sont extraits d’une cellule, traités
par des enzymes de restriction et soumis à une électrophorèse en gel d’agarose, donc
séparés selon leur poids moléculaire. Ils sont colorés par le bromure d’éthidium ce qui
permet l’observation de bandes d’ADN sous illumination ultraviolette ; on transfère alors
le gel sur un filtre de nylon puis le filtre, portant donc les bandes d’ADN correspondant à
celles observées dans le gel, est hybridé avec une sonde radioactive et autoradiographié.
On utilise chez les végétaux des plantes test qu’on infecte par inoculation artificielle.
Chez les animaux on utilise généralement des souris, des lapins ou des cobayes. Ces
méthodes ont basée sur l’observations des symptômes caractéristiques et spécifiques.
CHAPITRE VI : L’INFECTION VIRALE
INTRODUCTION
Les virus sont des parasites intracellulaires obligatoires. Ils doivent donc infecter
une cellule vivante pour pouvoir se multiplier. La première étape de cette infection est
la mise en contact du virus avec son hôte cible. Cette étape est liée au mode de
transmission du virus. Le virus une fois dans l’hôte se développera dans les organes
cibles pour induire une manifestation visible. Au cours d'une infection virale, le virus se
multiplie tandis que l'organisme résiste.
Cette situation conflictuelle génère chez l'hôte des réactions, des lésions et des
dysfonctionnements cellulaires responsables de la maladie. S’extériorisant par les
symptômes qui peuvent évoluer vers la mort. L'analyse physiopathologique de ces états
implique donc la connaissance des deux acteurs : l'agent infectieux avec ses effets
pathogènes et l'hôte avec ses réactions.
I. LES RESERVOIRS DE VIRUS
Parasites cellulaires obligatoires, les virus ne peuvent provenir que d'un organisme vivant,
végétal, homme ou animal.
Il y a des virus partout où il y a des cellules. On pense qu’il existe des virus chez tous les
organismes vivants. Le nombre de ceux qui infectent l’homme s’élève à quelques centaines.
Mais tous ne sont pas susceptibles de déclencher une maladie. Et il est probable que la faune
et la flore hébergent des dizaines de milliers d’espèces virales différentes. La source
principale de virus pathogènes pour l’homme est essentiellement l’homme mais pas
uniquement.
Dans les laboratoires les chercheurs étudient surtout ceux qui nuisent à notre santé ou à celle
de notre environnement direct, à savoir les plantes cultivées et les animaux domestiques.
Nous en avons par exemple en permanence sur les muqueuses respiratoires (nez, bronches,
poumons) et digestives (bouche, intestin). Ceux-ci sont généralement bien supportés.
II. LES VOIES TRANSMISSION DES VIRUS
La transmission des virus est fonction du règne de l’hôte.
-La voie orale : Il s’agit des contaminations passant par la voie digestive intervenant au cours
de l’ingestion d’aliments souillés. C’est le cas des entérovirus (virus de poliomyélite, virus
Ebola, les hépatites A et B, Les Rotavirus les Calicivirus, les Astrovirus.
-La voie aérienne : Par l’intermédiaire de l’air qui transporte les petites gouttelettes de liquide
d’origine buccale ou nasale (postillons) des contaminations virales peuvent se faire par les
voies respiratoires (Virus de la grippe).
- Transmission placentaire : Il s’agit d’une contamination du fœtus par le placenta. Cela a été
observé dans le cas du VIH et du Herpes simplex virus.
- La transmission par les insectes : Certains insectes comme les Arthropodes, les moustiques
et les tiques sont des vecteurs de virus infectant les animaux. C’est le cas desArbovirus
- Transmission par morsures d’animaux : Des animaux comme le chiens atteint de la rage du
à un Rhabdovirus au cours d’une morsure sur un autre animal ou sur l’homme peuvent
transmettre ce virus.
-Utilisation d’objets souillés
-La transmission par voie sexuelle : Au cours des rapports sexuels sans protection entre un
individu malade et un autre sain, ce dernier peut être contaminé par certains virus c’est le
cas des Retrovirus (VIH) et du virus de l’Hépatite B.
-La transmission par les liquides physiologiques : Le virus Ebola se transmet par contact
direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou le sperme de sujets infectés. La
transmission par le sperme peut se produire jusqu'à sept semaines après la guérison clinique,
comme dans le cas de la fièvre hémorragique de Marburg. Il en est de même pour le VIH.
Cas des virus infectant les végétaux
Les voies de transmission ou porte d’entrer des virus chez les végétaux sont également
nombreuses. On a :
-La transmission par contact : Le contact entre deux plants un malade un autre sain par les
branches, les feuilles la tige et les racines peut occasionner le passage de certains virus.
Les virus peuvent se transmettre par les débris culturaux, les objets souillés utilisés en
agriculture les eaux d’irrigation, le greffage.
-Par les graines : Les graine provenant de plant malades infecté par certains virus peuvent
transmettrent le virus aux plantules. Cas du PCV (Virus du rabougrissement de l’arachide)
du CabMV (virus de la mosaïque du niébé).
Ainsi donc, pour nous contaminer un virus doit pénétrer dans l’une de nos cellules. Celle-ci
se présente un peu comme une petite bulle de savon dont la membrane est faite de graisse.
Le virus commence par s’y coller, pour ensuite pénétrer dans la cellule de manière
différente suivant les cas. Soit il fait un trou, soit il fusionne avec la membrane, soit il se fait
gober par la cellule elle-même. Dans tous les cas, il libère ses constituants à l’intérieur de la
cellule.
1. la multiplication
Pour se répliquer, les virus doivent pénétrer dans une cellule qui les accepte et qui pour cela
porte en surface des récepteurs s'accordant aux structures virales superficielles. Ceci
explique l'apparente préférence des virus pour un type cellulaire (cette préférence est
appelée "tropisme cellulaire") ainsi que leur cheminement parfois curieux jusqu'aux cellules
cibles. Ainsi le virus de la poliomyélite pénètre par voie digestive, dissémine par voie
lymphatique et sanguine jusqu'aux corps cellulaires des neurones moteurs périphériques de
la corne antérieure de la moelle épinière.
2. La propagation dans l’organisme
Une fois qu’un virus a pénétré dans l’une de nos cellules, comment se répand-il dans notre
organisme ? Il se multiplie dans la première cellule à très grande vitesse pour aboutir à la
production de milliers de virus.
Ceux-ci vont à leur tour attaquer les cellules voisines puis d’autres, plus distantes, en
voyageant à l’intérieur de l’organisme par la voie sanguine, la voie digestive, la voie
nerveuse, etc. Dans le cas du virus de la grippe, une fois qu’il s’est multiplié au sein de la
première cellule, celle-ci meurt tout en sécrétant d’autres particules virales qui gagnent de
nouvelles cellules des voies respiratoires. Les virus de la grippe se répandent alors dans tout
l’organisme. Ils peuvent ensuite attaquer les poumons et les muscles, d’où souvent, des
sensations de courbatures.
Les virus qui se propagent dans l'organisme des animaux le font de différentes manières :
de proche en proche (impliquant un contact intercellulaire), par les voies lymphatiques,
dans la circulation sanguine occasionnant une virémie (présence de virus dans le sang)
souvent transitoire ou encore le long des trajets nerveux. Cette phase de dissémination se
traduit cliniquement par l'apparition des symptômes généraux correspondant à la "phase
d'invasion" de la maladie.
Chez les végétaux c’est la sève qui véhicule les particules dans tout l’organisme du végétal.
Le mécanisme de proche en proche est également à l’origine de l’invasion.
* La diffusion du virus dans * La diffusion lymphatique.
l'organisme Le virus passe au travers des cellules
-Diffusion locale dans les surfaces épithéliales et est ensuite drainé par
épithéliales? Le virus ne traverse pas les le système lymphatique (ce qui
cellules épithéliales: c'est une diffusion provoque une virémie) à travers tout
locale. le corps jusqu'à ses cellules cibles.
La capacité à être transmis d’une personne à l’autre dépend du nombre de virus produits
dans le premier organisme, et de leur localisation. Par exemple, un virus présent en
abondance dans la muqueuse nasale sera transmis beaucoup plus facilement, à la faveur d’un
éternuement (cas du virus de la grippe) qu’un virus présent en faible quantité dans les
ganglions, le sang et les sécrétions (cas du virus du SIDA), qui nécessite un contact sexuel.
tout dépend du virus. Certains peuvent très bien infecter l'homme. C'est le cas de la grippe
des oiseaux par exemple. Si certains virus animaux n'infectent pas l'homme, c’est parce
qu’ils sont adaptés à l'environnement spécifique d’un organisme animal et ne peuvent en
changer.
Chez l’organisme les cellules, les tissus ou les organes de l'hôte infecté par un virus
subissent des dommages d'importance et de retentissement variables.
Les caractères des infections virales sont très divers : infections aiguës, subaiguës,
chroniques, lentes, récurrentes, récidivantes, latentes ou inapparentes et dépendent à la fois
du virus et de l'hôte contaminé.
1-Réactions des cellules animales
Les cellules sont altérées dans leur structure et leur fonctionnement. La multiplication
des virus y occasionne des lésions parfois perceptibles en microscopie optique.
La présence, dans les cellules, de ces altérations décrites sous des noms divers (corps
de Negri pour le virus rabique, corps de Guarnieri pour le virus de la vaccine) ont
longtemps constitué un élément diagnostique d'importance avant que l'utilisation
d'anticorps monoclonaux marqués au fluorochrome ne donne des résultats plus
spécifiques. Certains virus ne provoquent pas d'effets cytopathogènes décelables (virus
rubéoleux).
Les cellules infectées sont parfois détruites en libérant de nombreux néovirus : c'est
l'infection lytique ; parfois elles résistent à l'infection mais gardent, soit des particules
virales dans leur cytoplasme, soit des informations virales intégrées dans leur génome :
c'est l'infection tempérée ; parfois encore, elles survivent avec un fonctionnement
physiologique modifié : c'est l'infection transformante.
2. Réactions des tissus de l’animal
Il n'y a pas de relations entre l'importance des effets cytopathogènes et la gravité des
manifestations pathologiques qui dépendent surtout de la localisation tissulaire de
l'infection. Le virus de la rage n'occasionne que peu de lésions cellulaires alors que la
maladie dont il est l'agent responsable est toujours mortelle.
Les rotavirus se multiplient dans les cellules de l'intestin grêle sans y créer de lésions mais
en altérant gravement le fonctionnement au point de provoquer diarrhée et vomissements.
Comme dans tous les cas d'intrusion étrangère, l'organisme oppose des réactions de défense
contre les infections virales.
On distingue les IFN de type 1 comprenant l'IFNa produit par les leucocytes et I'IFNb produit
par les fibroblastes. L'IFN de type II ou immun est une cytokine produite par les lymphocytes
T activés au cours de la réaction immunitaire. Les IFN de type I agissent sur le cycle de
réplication virale : ils se fixent sur la membrane cellulaire et induisent dans la cellule la
synthèse de protéines antivirales qui bloquent la traduction des ARN messagers en protéines
virales. L'effet protecteur de l'IFN concerne tous les virus mais est limité aux cellules de
l'espèce qui l'a produit. L'action de l'IFN constitue un moyen de défense naturelle efficace et
rapide contre l'infection virale.
La réplication de la plupart des virus est impossible dans les macrophages qui au contraire
phagocytent et détruisent 'les particules virales par l'action des enzymes lysosomiales. Cet
effet est stimulé par les cytokines, Interleukine2 (IL2), IFNg ou Tumor Necrosis Factor
(TNF) produites lors de la réaction immunitaire induite par l'infection. Ces macrophages
activés produisent de I'IFNa qui protège les cellules environnantes.
Défenses spécifiques
Les virus portent des déterminants antigéniques qui leur sont propres et induisent aussi
l'expression de néo-antigènes à la surface des cellules qui les hébergent. Les organismes
infectés leur opposent donc des réactions immunitaires spécifiques.
- les anticorps
Les antigènes de surface des virus, ceux du péplos (enveloppe) pour les virus enveloppés ou
ceux de la capside pour les virus nus suscitent la formation d'anticorps antiviraux
neutralisants qui, en se fixant sur le virus, empêchent leur attachement aux cellules et par
conséquent leur pénétration mais sont sans effet sur les virus en situation intracellulaire. Ils
apparaissent trop tard pour jouer un rôle protecteur dans les infections primaires mais ont
néanmoins un effet immunisant. Les anticorps sériques sont, au début de l'infection, des
IgM qui cèdent la place à des IgG tandis que les IgA protègent très efficacement les
muqueuses.
Les anticorps dirigés contre les néo-antigènes viraux exprimés à la surface des cellules
détruisent ces cellules grâce à l'action lytique du complément ou par l'effet cytotoxique
"anticorps dépendant" (ADCC) des cellules Killer. Ces destructions cellulaires limitent la
production des virus mais créent de graves lésions lytiques dans l'organe atteint (hépatite
chronique).
Signalons enfin un effet paradoxal des anticorps antiviraux qui est le rôle "bloquant" qu'ils
jouent en empêchant l'action cytotoxique des lymphocytes T.
- les lymphocytes T
Le rôle de l'immunité à médiation cellulaire paraît primordial dans les mécanismes de défense
antivirale. L’évolution des maladies virales est en effet plus sévère en cas de déficit
immunitaire atteignant les lymphocytes T et, inversement, elle est normale quand le déficit ne
porte que sur la production des anticorps.
Face à la pénétration d'un virus, l'organisme tente de l'éliminer mais, ce faisant, suscite des
réactions qui génèrent les dégradations et dysfonctionnements responsables de la maladie.
L'expression clinique d'une infection virale dépend donc autant de l'hôte que de l'agent
pathogène.
Chez ces virus, la dissémination se fait par les insectes, les semences, les débris
végétaux, les eaux d’irrigation et de ruissellement les multiplications végétatives
CHAPITRE VII : QUELQUES MALADIES CAUSEES PAR LES VIRUS
INTRODUCTION
1. Les symptômes
Le réservoir de ces virus est strictement humain ; l’homme infecté émet le virus
dans ses selles et la transmission sera soit directe interhumaine (voie aérienne, mains sales)
soit indirecte par l’intermédiaire de l’eau souillée, de fruits ou légumes arrosés d’une eau
souillée, de coquillages ayant concentré des particules virales
Le virus, introduit par voie orale, va se multiplier dans les amygdales ainsi que
dans le tissu lymphoïde (plaques de Peyer) du tractus digestif ; la traversée du tractus digestif
est explicable par le fait que le virus non enveloppé, est résistant aux solvants des graisses
(éther mais plus particulièrement desoxycholate de sodium et ferment digestifs). Au cours
d’une virémie secondaire, le virus peut gagner les neurones des cornes antérieures de la
moelle épinière ; l’inflammation locale et la destruction de ces neurones vont entraîner
l’apparition d’une paralysie brutale.
L’incubation de la maladie est de 10 à 14 jours ; elle débute alors par une fièvre associée à
des douleurs musculaires ; certains sujets vont présenter une forme fruste limitée aux signes
d’invasion, d’autres enfin des paralysie flasques, asymétriques, d’installation brutale
intéressant le plus souvent les membres inférieurs. Lorsque le syndrome paralytique est
ascendant et qu’il intéresse alors les muscles respiratoires ou les centres bulbaires, le
pronostic vital est mis en jeu.
2. Les Gastroentérites (Réovirus) : Les Rotavirus
Très résistants dans le milieu extérieur, les rotavirus sont transmis par voie oro-
fécale. Ils sont ubiquitaires et évoluent, en France, sous forme d’épidémies hivernales.
L’infection va concerner les enfants avant l’âge de 3 ans. Le virus se multiplie dans les
entérocytes des villosités de l’intestin grêle entraînant une perturbation de l’activité
électrolytique de ces cellules avec une perte d’eau et d’électrolytes. L’excrétion virale, très
abondante au début, va cesser avec la guérison ; l’épithélium intestinal est régénéré
cependant que des anticorps spécifiques, IgM, IgC et IgA sont synthétisés ; les IgA locales
ont le rôle le plus important dans l’établissement et le maintien de l’immunité. Des
réinfections sont possibles avec d’autres sérotypes.
2. Manifestation extrahépatiques
On les rencontre avec HBV ; elles sont liées à des complexes immuns circulants et
peuvent être les suivantes : périartérite noueuse, polyarthrite, glomérulonéphrite,
polyradiculonévrite.
Limitées jadis à quelques arbovirose (fièvre jaune, dengue), les fièvres hémorragiques ont
connu un regain d’intérêt à la suite de l’isolement de nouveaux agents viraux comme
Marburg, Ebola, Lassa et Hantaan. Les fièvres hémorragiques sont surtout présentées dans
les zones tropicales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique ; l’une d’entre elles (la fièvre
hémorragique avec syndrome rénal liée au virus Hantaan) connaît une très large
répartition et intéresse les pays tempérés.
Les virus concernés appartiennent à des familles différentes (togaviridae,
Flaviviridae, Arenaviridae, Bunyaviridae, Filoviridae) ainsi qu’à un cadre écologique
variable (tous ne sont pas desArbovirus).
Nous présenterons successivement un tableau récapitulatif de ces agents viraux
avant de rappeler, pour chacun d’entre eux, les principaux signes pathologiques associés
(sans évoquer à chaque fois le syndrome hémorragique qui est implicite) ainsi que les
grandes lignes de leur épidémiologie.
Le virus Marburg a été isolé pour la première fois en 1967 à Marburg et Francfort
(Allemagne) ainsi qu’à Belgrade (Yougoslavie) chez des personnes de laboratoires ayant
manipulé des organes de singes en provenance d’Ouganda. 31 cas primaires ont été décris
avec 7 décès enregistrés. Depuis 1967, de très rares cas humains d’infection à virus Marburg
ont été observés : en 1975, chez un jeune Australien en provenance de Zambie hospitalisé en
Afrique du Sud ; en 1980, chez un européen qui décéda à Nairobi au Kenya ; enfin, en 1982,
chez un jeune africain au Zimbabwe. Des études séro-épidémiologiques chez l’homme ont
indiqué la présence du virus Marburg en République démocratique du Congo (RCD), au
Soudan, en République centrafricaine, au Kenya et au Gabon. Cependant, réservoir et mode
de transmission primaire restent inconnus.
5. Les Retrovirus de l’immunodéficience
Il s’agit, comme nous l’avons indiqué dans le chapitre 3, d’une vaste famille de virus à ARN
équipés d’une enzyme structurale appelée transcriptase inverse ou reverse transcriptase (Rt).
Cette enzyme synthétise, à partir de l’ARN viral, un ADN bicaténaire qui va ensuite être
intégré dans le génome cellulaire et porter alors le nom de provirus ; à partir du provirus, il y
a transcription d’ARNm et assemblage de la nucléocapside virale (elle porte ici la
dénomination de core) puis d’un bourgeonnement du core à travers la membrane
cytoplasmique cellulaire.
Sur le plan physiopathologique, les Lentivirus détruisent les cellules qu’ils infectent
cependant que les Oncovirus les transforment et entraînent une multiplication non régulée ;
deux mécanismes peuvent être à la base de cette transformation : soit le virus porte un gène
onc qui va alors s’exprimer dans le cadre du provirus ; soit le virus est dépourvu de gène onc
mais vient intégrer son information génétique à proximité d’un gène onc cellulaire et
augmenter ainsi sa transcription.
Sur le plan historique, le premier rétrovirus isolé chez l’homme fut, en 1980, le HTLV-1
(Human T Lenkemia Virus), virus responsable de la leucémie à cellules T de l’adulte (ATL,
Adult T cell Leukemia) et lié à la paraparésie spastique tropicale (TSP, Tropical Spastic
Pararesis) ou myélopathie associé au HTLV-1 a été proche, isolé d’une leucémie à
tricholeucocytes et portant le nom d’HTLV-II a été décrit. Le virus du sida, le HIV-1 (Human
Immunodéficiency Virus 1) ou VIH-1 (virus de l’immunodéficience humaine 1), a été isolé
en 1983 cependant, qu’en 1986, fut décrit un deuxième virus associé à l’immunodépression
chez l’homme : VIH-2 ; VIH-1 ET VIH-2 sont classés dans les Lentivirus.
5.1 HTLV-I
Ce virus infecte des lymphocytes T CD4 mais aussi T CD8 ; les cellules infectées
vont proliférer en synthétisant des lympholines (IFN, GM-CSF, IL-3), en exprimant le
récepteur cellulaire pour l’IL-2 et en modifiant certains antigènes de surface comme le HLA.
Transmission et épidémiologie : La transmission du HTLV-1 se fait par voie sexuelle, plus
facilement dans le sens homme-femme. La mère infectée peut contaminer son enfant par
l’allaitement ; la transmission transplacentaire est encore discutée. La contamination
sanguine est liée au sang total, aux dérivés cellulaires ainsi qu’à la toxicomanie
intraveineuse.
-des lymphocytes CD8 cytotoxiques pourraient éliminer des cellules T CD4 recouvertes de
gp120 ;
- des signaux (cytokines ?) pourraient précipiter l’apoptose (mort programmée de la cellule
avec lyse de l’ADN génomique cellulaire).
5.2 HTLV-II
Il s’agit d’un virus proche du HTLV-1 (présentant, selon les gènes entre 58 et 84 %
d’homologie). Ses caractéristiques de transmission sont les mêmes que celle décrites par le
HTLV-1. Malgré son isolement d’un cas de leucémie) tricholeucocytes, son éventuel rôle
pathologique demeure inconnu.
Les tests de dépistage sont généralement des tests ELISA qui mettent en évidence
les anticorps dirigés contre HTLV-1 et HTLV-II sans pouvoir les différencier.
La confirmation doit être obtenue parle western blot (WB) ou le RIPA. Pour être
considéré positif en HTLV-1, le WB doit présenter au moins une bande Gag (p19 ou p24) et
une bande Env (gp46). Plus récemment, des protéines recombinantes, l’une spécifique de
HTLV-1 (rgp46) et d’autre commune à HTLV-1 et HTLV-II (rgp21), ont été ajoutées aux
protéines préparatives des WB et ont augmenté la sensibilité du test ainsi que dans une
certaine mesure, la possibilité de différencier les anticorps dirigés contre HTLV-1 (p19 ou
p24(+), rgp21 (+), rgp46 (+) et contre HTLV-II (p24(+), rgp21 (+)).
Prévention : Elle repose sur l’utilisation des préservatifs pour éviter la transmission sexuelle,
la contre-indication formelle de l’allaitement chez une femme HTLV+ , la lutte contre la
toxicomanie et le dépistage systématique (obligatoire en France) des anticorps anti-HTLV
lors des dons de sang et des prélèvements d’organes.
5.3. Les VIH-1 et VIH-2
Ces virus sont responsables du syndrome d’immunodéficience acquise (sida).
VIH-1 a une répartition mondiale cependant que VIH-2 est encore, à l’heure actuelle,
limité à l’Afrique de l’Ouest. Les circonstances de la découverte de VIH-1 méritent d’être
rappelées.
5.3.1 Les variants
La RT est une enzyme qui commet beaucoup d’erreurs lors de la synthèse de
l’ADN bicaténaire ; aussi au fur et à mesure des cycles de réplication, des variants
génétiques du virus apparaissent-ils chez le sujet infecté ; les mutations portent plus
particulièrement sur le gène env et plus précisément sur la région qui code le segment de
gp120 appelée boucle V3 ; c’est contre cette région V3 qui sont dirigés les principaux
anticorps neutralisants élaborés par le malade ; avec le temps, les variants échappent à la
neutralisation et participent à l’augmentation de la charge virale chez le patient.
La première cellule cible est le lymphocyte T CD4 ; le virus va se fixer sur le récepteur CD4
puis infecter le lymphocyte. Avec le temps, on assiste à une diminution inexorable des
lymphocytes T CD4 alors qu’une minorité d’entre eux est infectée et exprime le virus. La
déplétion lymphocytaire est probablement la conséquence de plusieurs phénomènes :
-l’effet cytolytique du VIH-1 avec pour certains isolats, l’apparition (du moins in vitro) de
syncytia ;
-un lymphocyte infecté, recouvert de gp120, peut provoquer la fixation, la fusion puis
l’involution de lymphocytes non infectés ;
-des lymphocytes CD8 cytotoxiques pourraient éliminer des cellules T CD4 recouvertes de
gp120 ;
-des signaux (cytokines ?) pourraient précipiter l’apoptose (mort programmée de la cellule
avec lyse de l’ADN génomique cellulaire).
5.33 Transmission etépidémiologie
Ce sont le sperme et les sécrétions vaginales qui sont contaminant par
l’intermédiaire de cellules infectées (et dans une moindre mesure de virus libre en position
extracellulaire). Eu égard au volume plus important du sperme, la contamination est plus
facile, chez les hétérosexuels, dans le sens homme-femme.
Le VIH-1 est transmissible par le sang.
La définition officielle du sida correspond aux stades IVA (complet), IVC1 et IVD.
- angiomatose bacillaire ;
- candidose oropharingée ;
- candidose vaginale, persistante, fréquente ou qui répond mal au traitement ;
- dysplasie du col (modérée ou grave), carcinome in situ ;
- syndrome constitutionnel : fièvre (38,5°C) ou diarrhée supérieure à 1 mois.
- leucoplasie chevelue de la langue ;
- zona récurrent ou envahissant plus d’un dermatome ;
- purpura trombocytopénique idiopathique ;
- lymphome cérébral primaire ;
-infection à Mycobacterium avium ou kansasii, disséminée ou extrapulmonaire ;
-infection à Mycobacterium tuberculosis ; quel que soit le site (pulmonaire (*) ou
extrapulmonaire) ;
- infection à mycoabactérie, identifiée ou non, disséminée ou extrapulmonaire ;
- pneumonie à Pneumocystis carinii ;
- pneumonie récurrente (*)
- leucoencéphalopathie multifocale progressive ;
- septicémie à salmonelle récurrente ;
- toxoplasmose cérébral ;
- syndrome cachectique dû au VIH ; (*) nouvelle pathologies ajoutées en 1993.
Classification pédiatrique
Il existe pour les enfants de moins de 13 ans, une classification pédiatrique qui
émane également du CDC. Nous en donnons brièvement les principaux aspects :
Cette classification est hiérarchique, c’est-à-dire qu’un sujet classé dans la catégorie B ne
peut passer dans la catégorie A lorsque les signes cliniques ont disparu.
Catégorie C :
Cette catégorie correspond à la définition du sida. Lorsqu’un sujet a présenté une
des pathologies de cette liste, il est classé définitivement dans la catégorie C :
- candidose bronchique, trachéale ou pulmonaire ;
- candidose de l’œsophage ;
- cancer du col invasif (*)
- coccidiomycose, disséminée ou extrapulmonaire ;
- crytococcose extrapulmonaire ;
- crytococcose intestinale supérieur à 1 mois ;
- infection à CMV (autre que foie, rate ou ganglions) ;
- rétinite à CMV (avec perte de la vision) ;
- encéphalopathie due au VIH ;
- infection herpétique, ulcères chronique supérieurs à 1 mois ; ou bronchique, pulmonaire ou
oesophagienne ;
- histoplasmose disséminée ou extrapulmonaire ;
- isosporidiose intestinale chronique (supérieure à 1 mois) ;
- sarcome de kaposi ;
- lymphome de Burkitt ;
- lymphome immunoblastique ;
III. QUELQUES MALDIES CHEZ LES VEGETAUX
1. L’enroulement du Gombo :
Causé par un Begomovirus. Les feuilles s’épaississent et s’enroulent sur elles-mêmes. Le plant
devient nain avec une baisse de la production de biomasse.
3. Autres maladies.
La mosaïque de la pomme de terre
L’enroulement du poivron
La mosaïque du gombo
1. La striure du maïs
Sur les feuilles on observe des stries chlorotiques
2. La panachure jaune du riz
Le plant malade devient nain et jaune
CONCLUSION