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Module : Microbiologie Dr.

Iles FZ
4éme année Pharmacie 2017/2018

Staphylococcaceae

I- Taxonomie:

• Famille: Staphylococcaceae
• Genre: Staphylococcus

Comprend 35 espèces (44 espèces et sous espèces)


Certains sont des hôtes de l’Homme, d’autres des animaux et d’autres sont
rencontrés à la fois chez l’Homme et les animaux.
En pratique médicale courante, l’espèce la plus couramment isolée est :
• Staphylococcus aureus : le plus pathogène

Staphylococcus aureus:

II- Caractères bactériologiques :


a- Caractères morphologiques:
Après coloration de Gram, les staphylocoques apparaissent comme des cocci à
Gram positif. Ils peuvent être isolés, en diplocoques ou en amas. Les amas : en
grappe de raisin sont les plus caractéristiques du genre staphylocoque.

b. Caractères culturaux :
Les staphylocoques se développent rapidement à 37°C sur les milieux usuels.
Les staphylocoques n’ont pas d'exigences particulières. Si les conditions idéales
de croissance sont une température de 37° C et un pH de 7,5, de grandes
variations sont tolérées.il se multiplie dans des milieux contenant une forte
concentration de NaCl.
La plupart des souches de S. aureus élaborent un pigment qui donne une couleur
jaune-orangé aux colonies.

c- Substances élaborées:
Staphylococcus aureus élabore des protéines diffusibles douées soit d’activité
toxique, soit d’activité enzymatique ou alors ce sont seulement des substances
antigéniques.

 Toxines :
 Hémolysines : action cytotoxique sur la mb des cellules eucaryotes (en
particulier GB-GR-plaquettes) (α, β, γ, δ )
 TSST-1 : toxine responsable du choc septique staphylococcique
Protéine antigénique = super antigène : entraîne l’activation
simultanée de plusieurs sous populations lymphocytaires : libération
de plusieurs médiateurs (IL, IFNγ, TNFα et β)

 Leucocidine de Panton et Valentine : PVL


Formée de 2 facteurs (codés par 2 gènes distincts) agissant en synergie.
Elle agit sur PN + macrophages : perte de mobilité (immobilisation),
destruction du noyau et lyse cellulaire. Elle joue un rôle important
dans la formation du pus, existe chez les souches provoquant des
furoncles et pneumonies nécrosantes.

 Exfoliatine : Epidermolysine
• Rôle : elle dissocie la couche de l’épithélium (décollement intra-épidermique)
elle serait responsable de lésions bulleuses.

 Entérotoxines :
Il existe 8 sérotypes : A, B, C1, C2, C3, D, E, H (protéines thermostables)
• Rôle : responsables de l’intoxication alimentaire
30 à 60% des souches de S.aureus produisent une entérotoxine.

 Coagulase libre : protéine extracellulaire, thermostable. Elle a la


propriété de former un complexe avec la prothrombine entrainant la
Coagulation du plasma humain ou de lapin.
• Rôle : elle est à l’origine des thrombophlébites suppurées, et elle inhibe la
phagocytose.

 Enzymes :
Fibrinolysine ,Hyaluronidase , DNase , Lipase, gélatinase, phosphatase,….

d- Antigènes :
• il existe des antigènes capsulaires, de nature polysaccharidique et des antigènes
pariétaux constitués par le peptidoglycane et les acides teichoïques. La plupart
de ces antigènes permettent le sérotypage des souches.
• Une protéine de paroi, la protéine A, a la propriété de fixer les
immunoglobulines de classe G par leur fragment Fc. Cette propriété est mise à
profit, au laboratoire, dans des réactions de "co-agglutination".
• il existe des antigènes capsulaires, de nature polysaccharidique et des antigènes
pariétaux constitués par le peptidoglycane et les acides teichoïques. La plupart
de ces antigènes permettent le sérotypage des souches.
• Une protéine de paroi, la protéine A, a la propriété de fixer les
immunoglobulines de classe G par leur fragment Fc. Cette propriété est mise à
profit, au laboratoire, dans des réactions de "co-agglutination".
III- Habitat:
• Le réservoir naturel des staphylocoques est la peau et les muqueuses de
l’homme et des animaux, cependant, ils sont souvent retrouvés dans
l’environnement car très résistants.
• Le site de colonisation préférentiel chez l’homme est la muqueuse nasale (15 à
30%), mais aussi les territoires cutanés en particulier les zones humides
(aisselles, périnée) et les mains.

IV- Pouvoir pathogène:


• S.aureus possède un potentiel pathogène très important et est responsable aussi
bien d’infections communautaires que d’infections nosocomiales.

1. infections suppuratives superficielles et profondes:


Une infection suppurative implique la prolifération bactérienne, l’invasion puis
la destruction des tissus de l’hôte.
Les infections à S.aureus les plus fréquentes sont les infections
cutanéomuqueuses:
• Atteinte du follicule pilo-sébacé : folliculite, furoncle, furonculose, anthrax.
• Atteinte péri-unguéale : onyxis
• Atteinte sous cutanée : panaris
• Impétigo : forme superficielle qui peut se compliquer de lésions bulleuses
graves (production d’exfoliatine).
• Ces infections se compliquent parfois de septicémies, d’endocardites
(foudroyantes), de pneumopathies, d’osteomyélites, d’arthrites…….
• Ces infections profondes sont extrêmement graves, et conduisent sans traitement
antibiotique adéquat au décès rapide du malade.

2. Infections non suppuratives d’origine toxiniques:


Infections non suppuratives= il n’ya pas de multiplication locale du germe, la
maladie est causée par l’action des toxines staphylococciques.

a. Syndromes cutanés staphylococciques:


• Syndrome de la peau ébouillantée SSSS (StaphylococcalScalded Skin
Syndrome) ce syndrome est appelé syndrome de Ritter chez les nouveaux-nés.
Le foyer inititial peut être ORL, conjonctival ou cutané. Ce syndrome se
rencontre dans la grande majorité chez le jeune enfant mais peut aussi se
rencontrer chez l’adulte immunodéprimé : c’est une exfoliation généralisée de la
peau (due à une toxine: l’exfoliatine), le staphylocoque n’est pas présent au
niveau des bulles, l’évolution est bénigne, après traitement antibiotique, mais il
y’a un risque d’évolution mortelle.
• Par opposition au SSSS, l’impétigo bulleux est induit par la production
d’exfoliatines au sein même des lésions cutanées. Il est constitué d’un nombre
variable de bulles prédominantes aux extrémités à contenu trouble contenant le
staphylocoque et la toxine (exfoliatine). Les bulles évoluent vers l’ouverture et
la formation d’ulcérations puis de croûtes. La cicatrisation se fait en une
semaine environ.

b. La scarlatine staphylococcique:
• Forme mineure, caractérisée par une fièvre et un érythème scarlatiniforme, suivi
d’une fine desquamation, sans choc ni défaillance multi viscérale.

c. Choc toxiques staphylococciques:


• Est provoqué par la dissémination dans tous l’organisme de la toxine TSST-1.
• La forme clinique associe une fièvre, une hypotension artérielle, une
érythrodermie scarlatiniforme généralisée et d’une atteinte multi viscérale:
hypotension, atteintes gastro-intestinale, musculaire, rénale, neurologique.
Mortalité dans 10% des cas.
• Cette pathologie a été initialement décrite en pédiatrie, puis chez des femmes en
période menstruelle lors de l’utilisation de tampons vaginaux

3. Intoxications alimentaires:
• Elles sont provoquées par l’ingestion d’entérotoxines présentes dans des
aliments contaminés.
• Les aliments le plus souvent incriminés sont les produits laitiers et la viande.
• L’intoxication est caractérisée par une incubation courte (1à 6h après
l’ingestion): crampes douloureuses, diarrhées vomissement, et absence de fièvre.
• L’évolution est le plus souvent favorable.

4. Pathologie associée à la leucocidine de Panton Valentine (LPV)


Elle est produite par moins de 3% des souches de S. aureus. Elle est
classiquement associée aux infections cutanées staphylococciques primitives,
notamment la furonculose chronique, et dans la survenue de pneumonie
nécrosante.
• La pneumonie nécrosante touche principalement le grand enfant et le jeune
adulte. Elle est précédée d’un syndrome infectieux d’allure virale durant
quelques jours puis la survenue d’une détresse respiratoire aiguë avec
hémoptysies. La gravité de la pneumonie nécrosante est attestée par le très haut
taux de mortalité (75% avec une médiane de survie de 4 jours).

• V- Diagnostic:
1/ prélèvements: peuvent être très divers: pus, sang, LCR, liquide
d’aspiration bronchique……..
2/ Examen direct
• L’examen direct du prélèvement s’il est possible donne une orientation
diagnostique importante. En effet, l’association de cocci Gram positif et de
polynucléaires dans un prélèvement évoque fortement une infection à
staphylocoque. Cependant, le diagnostic définitif du genre et de l’espèce ne sera
obtenu qu’après la culture et l’identification des souches.
3- Caractères culturaux
• Les staphylocoques se développent rapidement à 37°C sur les milieux usuels.
• La plupart des souches de S. aureus élaborent un pigment qui donne une couleur
jaune-orangé aux colonies (à gauche).

4- Diagnostic de genre et d’espèce


Catalase
La catalase est un caractère quasi-constant chez les staphylocoques. La mise en
évidence de la catalase permet de distinguer parmi les cocci à Gram positif les
staphylocoques et les streptocoques.

Coagulase
• Le test mettant en évidence l’aptitude des bactéries à coaguler le plasma est le
principal test caractérisant S. aureus.
• Le test de détection consiste à incuber pendant 2 heures à 37°C un mélange de
plasma de lapin et de la souche à tester. L’apparition d’un caillot est observée en
inclinant le tube à 90°C. Le test de la coagulase permet l’identification de 99%
des souches de S. aureus.

Tests d’agglutination
• Plusieurs tests d’agglutination détectant un ou plusieurs antigènes ou
récepteurs de surface (récepteur pour le fibrinogène, protéineA, antigènes
capsulaires) sont commercialisés.
• En pratique, il est recommandé d’utiliser deux tests pour l’identification de S.
aureus : la détection de la coagulase et un test d’agglutination. Toute
discordance entre les deux devra conduire à une identification biochimique

Identification biochimique
• La détermination de l’espèce peut être réalisée à l’aide de galeries biochimiques
d’identification. Ces systèmes utilisent des tests d’acidification ou d’assimilation
des sucres et des tests enzymatiques .

• Interprétation
Les staphylocoques et en particulier les staphylocoques à coagulase négative
font partie de la flore naturelle de l’organisme. Ainsi, l’interprétation devra
toujours tenir compte du site d’isolement de la bactérie, des signes cliniques et
cytologiques d’infection (présence de polynucléaires). Il sera généralement
nécessaire de répéter les prélèvements ; l’isolement répété de la même souche
étant un argument en faveur d’une infection.

5- Résistance aux antibiotiques:


• Actuellement, environ 95% des souches sont résistantes à la pénicilline G, aux
aminopénicillines, aux carboxypénicillines et aux uréidopénicillines.
• D’autres sont résistantes à la methicilline, celles ci élaborent une "P.L.P. 2a"
pour laquelle les bêtalactamines n'ont pas d'affinité ou une affinité réduite.
• Les souches possédant ce type de résistance, sont dites "méti-R" et désignées
par le sigle "SAMR" (pour Staphylococcus aureus méticillino-résistant -
appellation qui n'est pas très indiquée puisque la méticilline n'est plus
commercialisée). Les souches méti-R sont résistantes à toutes les bêtalactamines
et généralement résistantes aux autres familles d'antibiotiques (souches
polyrésistantes). Toutes ces souches produisent la pénicillinase
staphylococcique.

6- Antibiogramme : méthode de diffusion sur gélose MH


1- recherche de la pénicillinase++
2- recherche de la méthicillino-résistance (résistance à l’oxacilline)++
Les antibiotiques testés pour le Staphylocoque sont :
• Péni G: 99,9% de résistance
• Oxacilline: active sur les MSSA
• Aminosides: Gentamycine++, amikacine, tobramycine
• MLS: Erythromycine, spiramycine, lincomycine,
Clindamycine, pristinamycine.
• Tétracycline, vancomycine, Rifampicine
• Prévention:
• La prévention repose sur l’application des mesures d’antisepsie et d’hygiène
individuelle (traitement des lésions pouvant représenter une porte d’entrée à des
infections plus graves) et collectives (lutte contre les infections dans les
hôpitaux, surveillance des cuisines).
• Le portage manuel est la base de la transmission directe interhumaine des
souches, notamment en milieux hospitalier.
STAPHYLOCOQUES coagulase-négatifs
• Longtemps opposés aux "staphylocoques dorés" réputés dangereux, les
"staphylocoques blancs" étaient considérés comme de simples commensaux de
la peau et des muqueuses car ils sont omniprésents. D'indéniables infections
nosocomiales causées par ces staphylocoques "non pathogènes" ont suscité des
travaux visant à les identifier et à les classer.
• On les désigne sous le nom de "staphylocoques coagulase-négatifs" (SCN) car,
contrairement aux Staphylococcus aureus, la plupart d'entre eux sont dépourvus
de cette enzyme.
• Staphylococcus epidermidis : souvent considéré comme opportuniste.
• Staphylococcus saprophyticus : responsable d’I.U chez la femme jeune.
• S.haemolyticus,S.hominis, S.capitis, S.warneri.

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