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I CARACTERES BACTERIOLOGIQUES
1.-Classification
-Ordre : Spirochaetales
-Famille : Spirochaetaceae
-Genre : Treponema
-Espèce : Treponema pallidum
-3 Sous-espèces : T. pallidum pallidum, T. pallidum endemicum et T. pallidum pertenue
2 -Morphologie et structure
• Au microscope à fond noir, T. pallidum a l’aspect d’une bactérie fine, de 8-14µm de long et de
0,15-0,2µm de large, hélicoïdale avec 6 à 12 spires régulières et serrées et ses extrémités sont
effilées. La bactérie est faiblement réfringente et sa couleur pâle contraste avec le fond noir au
microscope à fond noir. T. pallidum est mobile
• 3-Structure Antigénique
2-Transmission
-Directe, lors des rapports sexuels (syphilis vénérienne ou vérole) à travers les lésions primaires ou
secondaires.
-Par transfusion sanguine : très réduite de nos jours grâce au dépistage sérologique de la syphilis dans les
banques de sang et la conservation des poches à +4°C; toutefois, T. pallidum pourrait survivre dans les
produits sanguins à +4°C pendant 5 jours
-Par voie transplacentaire, de la mère au fœtus, à partir du 4ème mois de la grossesse (syphilis congénitale).
-Dans la syphilis endémique, la transmission n’est pas vénérienne; elle se fait par contacts avec les lésions
ulcérées siégeant au niveau de la peau. La bactérie pénètre par effraction au niveau de la peau.
-T. pallidum est fragile et sa vitalité hors de l’organisme est extrêmement faible.
-Il est sensible à la dessiccation, à l’air, à la chaleur (4-5 jours à 25°C ; 2 jours à 35°C ; 30mn à 42°C), à l’eau,
savon et aux désinfectants
3-Répartition géographique
Cosmopolite. Les facteurs de risque d’infection sont ceux des IST: migration, explosion démographique,
tourisme exotique, dégradation des mœurs, homosexualité, guerres, pauvreté
En Afrique au Burkina Faso , des données concordantes font penser à une régression notable de la syphilis
vénérienne, probablement du fait du dépistage systématique et gratuit lors des consultations prénatales.
La recrudescence de la syphilis est d’actualité avec la pandémie de l’infection à VIH, surtout dans les
communautés homosexuelles en Occident.
III-POUVOIR PATHOGENE
-Pouvoir pathogène naturel
-Syphilis vénérienne ou vérole a une évolution cyclique qui comporte plusieurs phases : primaire, secondaire et
tertiaire (neurosyphilis)
-Syphilis congénitale
Septicémie chez le fœtus suite au passage transplacentaire de T. pallidum.Mort fœtale ou syphilis semblable à ce
de l’adulte.
-Syphilis endémique, non vénérienne et non congénitale
IV-DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
A DIAGNOSTIC DIRECT
1-Prélèvements
Proviennent des lésions primaires (chancres, ganglions) ou secondaires (plaques muqueuses, syphilides
cutanées).
-Chancres : Si ulcération propre et non traitée par une pommade ou par une lotion, nettoyer la lésion
avec une gaze sèche ou imprégnée d’eau physiologique stérile et recueillir la sérosité qui sourd à l’aide d’u
vaccinostyle ou d’une pipette effilée stérile.
-Ganglions satellites : ponction du suc ganglionnaire à la seringue.
-Autres prélèvements : sang, LCR, sperme, urines, biopsies
2-Examens microscopiques
A l’Etat frais au microscope à fond noir (ultramicroscope) ; Déposer une goutte de sérosité entre lame et lamelle
et l’examiner immédiatement au microscope à fond noir. Bactéries fines, mobiles, hélicoïdales à spires régulières
Les Ag sont mis à réagir avec les anticorps (réagines) sur des plaques de verre ou sur des lames. L’échantillon à tes
est le sérum surtout ou le plasma non chauffé. Les agglutinats (Ag/Ac) formés peuvent être mieux observés au
microscope. Mais la fixation des cardiolipides sur des supports comme les particules de charbon, de billes ou
de latex facilite l’observation des agglutinats à l’œil nu.
-Les tests d’agglutination comprennent :
VDRL (Venereal Diseases Research Laboratories) normal (agglutination sur lame), VDRL charbon, VDRL latex.
RPR Card test (Rapid Plasma Reagin) : la réaction est réalisée sur une carde plastifiée.
Pas d’agglutination visible dans les tests négatifs; mais faire attention aux résultats « faussement négatifs »
dus à un excès d’anticorps qui produit un phénomène de « prozône ».
Pour le test qualitatif réalisés sur sérum non dilué, les résultats sont exprimés en croix, de 0 à +, ++, +++
ou ++++.
Inconvénients : non spécifiques car réactions faussement positives nombreuses et décrites dans viroses,
collagénoses, paludisme, grossesse, dysglobulinémies, borréliose de Lyme ; mais rares.
Basé sur l’agglutination de particules de gélatine sensibilisées par des antigènes de la souche Nichols. Performance
comparables au TPHA.
-Tests is rapides immunochromatographiques
Réagines (VDRL, RPR) : 45 jours après le contage, soit 8 jours après le chancre.
Ac anti-tréponèmes par TPHA : 45 jours après le contage, soit 10–12 jours après le chancre.
Ac anti-tréponèmes par FTA–Abs : 1 mois après le contage, soit 2–3 jours après le chancre.
Ac anti-tréponèmes par TIT : 2 mois après le contage, soit 15 jours après le chancre.
Spontanément, après 6–12 mois d’évolution : les taux d’Ac diminuent progressivement pour se maintenir à des
taux bas. La réagine peut disparaître totalement.
Après traitement, il y ‘a baisse du taux des Ac, voire disparition totale dans l’ordre inverse de leur apparition.
En cas de traitement précoce, la sérologie peut rester négative.
Si la syphilis a évolué pendant moins de 6 mois avant le traitement, tous les tests peuvent se négativer plus ou
moins tardivement.
Si la syphilis a évolué pendant plus de 6 mois avant le traitement, les réactions cardiolipidiques peuvent se
négativer, mais les réactions tréponémiques restent positives à vie.
– – -Pas de syphilis
-Syphilis guérie
-Contamination récente (syphilis primaire)
-Syphilis active décapitée en incubation
-Syphilis chez immunodéprimé ou chez PvVIH
– + -Syphilis latente
-Syphilis débutante
-Syphilis traitée
-Réaction prozône (excès d’Ac chez 1-2% des patients atteints de syphilis seconda
ire)
-Autres tréponématoses
-TPHA faussement positif
RPR TPHA INTERPRETATION
Les IgM ne franchissent pas le placenta : celles qui sont retrouvées chez le nouveau-né sont la preuve d’une
infection.
Les IgG retrouvées chez un nouveau-né peuvent venir de la mère infectée ou du nouveau- né lui-même : si l’enfa
n’est pas contaminé, les Ac qui lui sont transmis passivement disparaissent au bout de 4 – 6 mois.
-Syphilis et grossesse
Dépistage de la syphilis obligatoire avant la fin du 3ème mois de la grossesse (RPR test et TPHA). Un deuxième
dépistage sérologique est recommandé pour les femmes à haut risque.
Les tests cardiolipidiques peuvent être faussement positifs pendant la grossesse : ils n’ont aucun risque pour le
fœtus.
L’augmentation du titre des réagines peut être non spécifique et être confondue avec une réinfection.
Lors d’une affection materno-fœtale aiguë, la sérologie syphilitique se négative très souvent lors de
l’accouchement, mais elle se positive quelques semaines plus tard : d’où l’importance de surveiller la mère et
l’enfant.
-Neurosyphilis et sérologie
Le diagnostic de neuro-syphilis est basé sur la clinique et la recherche des anticorps dans le sérum et dans LCR.
LCR anormal :
La recherche de réagine peut être soit négative, soit fortement positive en cas de stimulation polyclonale.
Le TPHA peut devenir progressivement négatif, parallèlement à la progression de l’infection à VIH vers le SIDA
-Syphilis décapitée
Le traitement précoce de la syphilis entraîne une diminution rapide des anticorps et les réagines influencées les
premières.
Si la syphilis évolue depuis plus de 6 mois, les tests tréponémiques peuvent être difficiles à négativer.
La persistance d’une cicatrice sérologique ne protège pas contre une nouvelle contamination qui entraîne une
élévation des titres des anticorps.
VI-ELEMENTS DE PREVENTION ET DE TRAITEMENT
1-Prévention
-Il n’existe pas de vaccin. La prévention repose sur
le dépistage/diagnostic sérologique précoce et le traitement de l’infection et de leur partenaires sexuels,
notamment les femmes enceintes et leur époux. éducation et information du public, surtout les sujets exposés au
risques d’infection. L’amélioration de l’accès aux soins.
2-Traitement curatif
-Pénicilline G toujours active sur le tréponème pâle : la benzathine–pénicilline G ou la procaïne
pénicilline G. Posologies variables selon les formes de syphilis.
-Chez les malades allergiques à la pénicilline G, utiliser les tétracyclines ou l’érythromycine
VII-AUTRES TREPONEMES NON VENERIENS
1-Treponema pallidum sous-espèce pertenue
Responsable du pian, maladie rencontrées dans les populations rurales de pays tropicaux. La transmission est dire
surtout, par les mains, et favorisée une mauvaise hygiène ; elle n’est ni vénérienne, ni congénitale. Les lésions
primaires ou pians sont cutanées tuméfiantes, végétantes et ulcéreuses. Les lésions tardives sont généralement
limitées à la peau et aux muqueuses ; les complications viscérales sont rares, mais elles peuvent atteindre les os.
2-Treponema carateum
Agent de la pinta ou caraté ou mal de Pinto observé en Amérique centrale et du Sud. Tréponématose non
vénérienne, mais transmise directement. Se caractérise par des lésions cutanées érythémato – squameuses qui
atteignent les mains, les pieds et le cuir chevelu. Lésions viscérales sont exceptionnelles.
Les examens microscopiques directs et les analyses sérologiques ne permettent pas de distinguer les espèces
pathogènes de Treponema.
CONCLUSION
La syphilis est une maladie vénérienne très ancienne qui est en recrudescence actuellement, du fait de la pandém
du SIDA. Les tests utilisés pour son dépistage et son diagnostic sont simples, mais peuvent être d’interprétation
délicates selon les stades d’évolution de l’infection. Les autres tréponématoses sont essentiellement cutanées et e
n’ont pas de complications viscérales habituellement.