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Les Streptocoques/Enterocoques

Dr BOUCEHLA Rahil
Assistante en Microbiologie médicale
2022/2023
Plan
Introduction
I- Streptococcus spp
1- classification
2- Streptococcus pyogenes
3- Streptococcus agalactiae
4- Streptocoques des groupes C et G
5- Streptocoques du groupe D
6- Streptocoques non groupables
7- Streptococcus pneumoniae
II- Enterococcus spp
III- Streptocoques/ Enterocoques et antibiotiques
1- Introduction

Les streptocoques sont responsable d’une part d’infections courantes généralement bénignes et d’autre part
d’affections pouvant être graves.
Streptococcus spp
1- Classification des streptocoques
A- Classification d'après leur pouvoir hémolytique

Streptocoques bêta hémolytique Streptocoques alpha hémolytique Streptocoque non hémolytique


hémolyse complète hémolyse incomplète. pas d'hémolyse
1- Classification des streptocoques
A- Classification d'après leur pouvoir hémolytique
1- Classification des streptocoques
B-Présence ou non d’un antigène de paroi:

Classification de LANCEFIELD

o Cette classification est basée sur l’équipement antigénique : un antigène de paroi, le polyoside C.
o La composition chimique diffère d’un groupe à un autre.
o 18 groupes sérologiques ont été défini (de A à H et de K à T).
o Les streptocoques dépourvus de polyoside C, sont dits "non groupables".
1- Classification des streptocoques
C- Par l’étude des caractères biochimiques

o Cette étude permet d’individualiser des espèces dans le genre (67 espèces).
o Actuellement on classe les streptocoques en ensembles et sous ensembles.
Exp:
- Ensemble des streptocoques pyogènes: Streptococcus pyogenes: Streptocoques du groupe A,
Streptococcus agalactiae: streptocoque du groupe B.
- Ensemble des streptocoques du groupe D: S. bovis.
- Ensemble des streptocoques oraux : S. pneumoniae
- Ensemble des streptocoques non classés
2- Streptocoque du groupe A
Streptococcus pyogenes
2.1- Caractères bactériologiques

Caractères morphologiques Caractères culturaux Caractères biochimiques

o CG+ en chainettes o Anaérobie aérotolérant o Catalase –


o Immobiles o T°= 35/37°C o Oxydase –
o Non sporulés o Exigeants (milieux enrichi au o Pyr test +
sang)
o Parfois capsulés o Sensible à la
o Colonies β-hémolytique bacitracine
franche de 0,5mm de diamètre,
petites, transparentes,
grisâtres..
o En bouillon : flocons et dépôt
au fon de tube , évoquant
l’aspect de la mie de pain
2.1- Caractères bactériologiques

Facteurs de virulence

o Protéine M : définit plus de 200 sérotypes, caractérisée par la présence d’une


région hypervariable impliquée dans les réactions croisées avec les épitopes
humains
- Le type M1 est le plus fréquent et il est souvent isolé au cours du syndrome de
choc toxique
o Capsule : protège contre la phagocytose.
o Toxines erythrogènes (A,B,C) : responsable de choc toxique streptococcique
Activité super-antigénique inflammation
o Streptolysine O = hémolysine O (antigénique): lyse les GR, leucocytes et
plaquettes.
o Streptokinase (fibrinolyse): Active la transformation de plasminogène en
plasmine et qui s’opposent à la formation des barrières fibrineuses autour des
lésions tissulaires.
o Autres : Streptodornase (Dnase), Hyaluronidase, Streptolysine S (non
antigénique)……..
2.2- Epidémiologie

1– Habitat 2 – Transmission

o Bactérie strictement humaine.


o Localisation préférentielle : oropharynx, on peut la trouver o Par voie aérienne ++++ (gouttelettes).
également sur la peau. o Par contact direct+ (lésions cutanées+++).
o Fragile ne survit pas longtemps dans le milieu extérieur.

NB : La transmission est favorisée par la promiscuité et le surpeuplement (collectivités d’enfants).


2.3- Pouvoir pathogène

* ORL * Scarlatine
Angine érythémateuse ou érythématopultacée Angine avec éruption cutanée (toxine)
+++, Pharyngite, Amygdalite, Otite
2.3- Pouvoir pathogène
*Infections cutanées

Impétigo Erysipèle Fasciite nécrosante


(Vésicule-pustule- (Couche dermo- (Dermo-hypodermique)
croûte). Enfant +++ hypodermique) Extensive, F°, AEG
Adulte +++
2.3- Pouvoir pathogène

* Surinfection de * Syndrome de choc * Septicémie


brûlures toxique
streptococcique
(Toxine)
Son pronostic est
sévère
2.3- Pouvoir pathogène

*Complications post-streptococciques
Souvent chez l’enfant et l’adulte jeune; après 4 semaines environ.

Rhumatisme
Glomérulonéphrite aiguë
articulaire aigue
Atteinte articulaire, cutanée et cardiaque Cause d'une insuffisance rénale chronique
Chez certains sujets prédisposés génétiquement Survient après une angine ou une scarlatine
Après une angine non traité

Autres : Erythème noueux, Chorée de Sydenham


2.4- Diagnostic bactériologique (Direct)

Prélèvements Examen microscopique Isolement et


identification

En fonction du type
d’infections, il peut être Coloration de Gram, et BM. o Isolement : Gélose au sang
mono ou polymicrobien CG+ en diplocoque, en frais 5 à 10% de CO2
(gorge, pus, sérosité, chainette + présence de colonies β -hémolytiques
Hémocultures) polynucléaire o Identification : Galerie
biochimique: catalase; (API
strept) + serogroupage

Etude de la sensibilité aux


ATB (sur MH au sang)
2.4- Diagnostic bactériologique (indirect)

AC recherchés dans le sérum du malade :


- Antistreptolysine O (ASLO) > 200 UI/ml
- Antistreptodornase : apparaissent après les ASLO
- Antistreptokinase
3- Streptocoque du groupe B
Streptococcus agalactiae
3.1- Caractères bactériologiques

Caractères morphologiques Caractères culturaux Caractères biochimiques

o CG+ en longues o Anaérobie aérotolérant o Catalase –


chainettes
o T°= 35/37°C o Oxydase –
o Immobiles
o Non exigeants (mais culture o hippurate +
o Non sporulés améliorée sur milieux enrichi
o Camp test +
au sang)
o Parfois capsulés
o Colonies β-hémolytique
discrètes, de 1-2mm de
diamètre, petites, grisâtres..
o En bouillon : trouble
homogène sans dépôt
3.1- Caractères bactériologiques

Facteurs de virulence

o Capsule polysaccaridique : protège contre la phagocytose,


définit 10 sérovars.
o Hémolysine β : rôle dans l’invasion cellulaire (exp; barrière
hématoencéphalique).
o Camp facteur: c’est une hémolysine qui lyse cellulaire et
inhibe les Ac. (Action synergique avec l’hemolysine de
S.aureus)
o Autres : C5 peptidase, nucléase, hyluronidase, protéine de
liaison au fibrinogène….
3.2- Epidémiologie

1- Habitat 2 – Transmission

o Tube digestive de l’Homme et l’animal. o Transmission materno-fœtale ++++ :


o Colonisation vaginale dans 10-30% des cas. - In utéro : par voie ascendante+++
- Lors de l’accouchement : moins fréquente
- Post natal : rare
3.3 – Pouvoir pathogène

* Infections néonatales * Infection maternelle * Infections opportunistes


o Méningites o Endométrite chez l’adulte
o Pneumonies o Bactériémie ID, patients fragilisés
o Méningites
o Septicémie o Suppuration de la plaie de la o Pneumonies
o Autres: Endocardites, arthrites…. césarienne….. o Infections urinaires……
3.4- Diagnostic bactériologique

Prélèvements Examen microscopique Isolement et


identification
Urgence
o Examen bactériologique du liquide amniotique Coloration de Gram, et BM. o Isolement : Gélose
o Liquide gastrique du NN CG+ en chainette + présence nutritive ou au sang frais
o Hémocultures de polynucléaire 5 à 10% de CO2 colonies
o LCR du nouveau-né β -hémolytiques
o Prélèvement vaginal : détection du portage
vaginal en fin de grossesse o Identification : galerie
biochimique: catalase;
o ECBU: 1*/mois à partir de 4ème mois de
grossesse (API strept) +
serogroupage
Etude de la sensibilité aux
ATB (milieu MH)
3.5- Prophylaxie

Dépistage anténatal : chez la femme enceinte


Si portage vaginal maternel : la prophylaxie par pénicilline ou ampicilline au moment de
l’accouchement permet de diminuer la colonisation néonatale
4- Streptocoques des groupes C et G
o Responsables d'infections aiguës de la peau, de la gorge et des voies respiratoires, d'endocardites ou
d'infections néonatales.
o Le groupe C est aussi impliqué dans la GNA.
o Ils sont rarement responsables d’infections graves.

NB : Les streptocoques des groupes C et G partagent des caractères pathogéniques avec ceux du groupe A =
Erysipèle, voire GNA.
5- Streptocoques du groupe D
o Caractérisé par la présence de l’antigène de groupe D.
o Le S.bovis est l’espèce la plus fréquemment isolée chez l’homme et des animaux. elle est responsable
d’infection localisées, septicémie et d’endocardite.

NB : Les streptocoques du groupe D cultivent sur gélose nutritive ordinaire.


6- Streptocoques non groupables
6.1- Classification en espèce

o Basée sur les caractères biochimiques S.salivarius, S.sanguis, S.mitis, S.mutans


o Appelés aussi Streptocoques oraux ou viridans
6.2- Epidémiologie

1- Habitat 2- Transmission

o Cavité buccal et tube digestive de l’Homme et l’animal. o Transmission endogène ++++ :


- Bactériémie: geste invasif +++
- Infection de la sphère ORL : sinusite
- Digestif…
6.3 – Pouvoir pathogène

* Endocardites * Genèse de caries dentaires


prophylaxie lors des risques de bactériémie : (S.mutans) plaque dentaire

- Soins dentaires (détartrage)


- Gynécologie (stérilet)
- Urologie (sondage)
7- Streptococcus pneumoniae
(PNEUMOCOQUE)
7.1- Caractères bactériologiques

Caractères morphologiques Caractères culturaux Caractères biochimiques

o Diplocoques Gram+ o Anaérobie aérotolérant o Catalase –


lancéolés, en flamme de
o T°= 35/37°C o Oxydase –
bougie ou en 8
o Exigeants (milieux enrichi au o Lyse par la bile
o Immobiles
sang)
o Sensible à l’optochine
o Non sporulés
o Colonies α-hémolytique,
o Capsulés bombées en dôme …..
o Colonies s’autolyse
rapidement ombiliquées
o (action accélérée par la
présence d'agents tensioactifs
comme les sels biliaires)
7.1- Caractères bactériologiques

Facteurs de virulence

o Capsule polysaccaridique : protège contre la phagocytose.


o Protéines de surface : rôle dans l’invasion cellulaire.
o Pneumolysine : toxine porogène et inflammatoire.
o Autolysine : lyse bactérienne par le clivage de peptidoglycane.
o Autres : IgA protéase, hyluronidase….

NB : La capsule permet de définir les sérotypes (98) et les serogroupes (45), en fonction de sa taille et
de sa composition.
7.2- Epidémiologie


1- Habitat 2 – Transmission

o Bactérie strictement humaine. o Transmission par voie aérienne ++++


o Localisation préférentielle : rhinopharynx. (gouttelettes).
o Fragile ne survit pas longtemps dans le milieu extérieur.
7.3- Pouvoir pathogène
A- Infections invasives

* Pneumonies * Méningites * Bactériémies


ID, patients fragilisés
o Extrêmes âge o 1ère cause chez l’enfant < 2ans et
l’adulte ˃ 65ans. o Mortalité élevée
o AEC, F°, expectorations……
o Portes d’entrée : ORL, trauma
o Complications : pleurésie….
crânien…
o F°, raideur de la nuque,
vomissements en jet.

B- Infections non invasives : Otites, sinusites….


7.4- Diagnostic bactériologique

Prélèvements Examen microscopique Isolement et


identification

Porteront sur le site de


l’infection Diplocoques à Gram positif o Isolement : Gélose au sang
(expectoration, liquide = élément d’orientation frais 5 à 10% de CO2
pleural, LCR, ou autres colonies α-hémolytiques
suppurations …) et
seront complétés par o Identification :
des hémocultures en o Tests d’orientation : catalase,
cas de syndrome oxydase
infectieux sévère o Tests de confirmaion
(pneumonie, Recherche d’antigènes solubles
méningite). :sensibilité à l‘optochine, lyse
(polyoside C) dans le LCR par par la bille et sérotypage par
technique d’agglutination ou agglutination.
chromatographique o Galerie biochimique: (API
strept)
7.4- Diagnostic bactériologique

Etude de la sensibilité aux


ATB (MH au sang)

NB : il existe des souches de pneumocoque de sensibilité diminuée aux pénicillines.


7.5- Prophylaxie

Il existe un vaccin anti pneumococcique polyvalent préparé à partir des polyosides capsulaires des sérotypes les
plus fréquemment rencontrés (il existe des vaccins 13, 23 valences….).
Ce vaccin est obligatoire dans le calendrier vaccinal algérien chez le nouveau né/nourisson de 4/6 et 12 mois
chez :
.
Enterococcaceae

8- Enterococcus spp (E.faecalis et E.faecium)


NB : Famille : Enterococcaceae
Genre : Enterococcus
8.1- Caractères bactériologiques

Caractères morphologiques Caractères culturaux Caractères biochimiques

o CG+, en diplocoques ou o Aéroanaérobie facultatif. o Catalase –


courtes chainettes.
o T°= 30/35°C. o Oxydase –
o Immobiles
o Non exigeants. o Esculine, pyr test +
o Non sporulés
o Colonies non, α ou β o Tellutite + (E. faecalis)
o Acapsulés hémolytique.
o Croissance en présence de
6,5% de Na Cl et de 40% de
bile esculine.
8.1- Caractères bactériologiques

Facteurs de virulence

o Protéines de surface : rôle dans l’adhésion.


o Hémolysine : toxine porogène.
o Gélatinase : hydrolyse la gélatine le collagène….
o Autres : hyluronidase….
8.2- Epidémiologie

1- Habitat
2 – Transmission

o Bactérie ubiquitaire (eau, sol, plantes). o Transmission par contact direct++++ (via
o Localisation préférentielle : l’intestin de l’homme et l’animal. matériel et le personnel soignant).
8.3- Pouvoir pathogène

o Infections urinaires o Suppurations intra abdominales, Infections nosocomiales ++


o Endocardites associés à d’autres bactéries.
o Bactériemie o Les infections localisées peuvent
être à l’origine de bactériémies.
o Infections néonatales
8.4- Diagnostic bactériologique

Prélèvements Examen microscopique Isolement et


identification

CG+ (diplo ou chainettes) o Isolement : Gélose nutritive


Dépend du site de
l’infection (urine, o colonies non,α ou β-
hémoculture, pus…). hémolytiques
o Identification : Galerie
biochimique: catalase; (API
Etude de la sensibilité aux strept) + serotypage par
ATB agglutination (80% des
souches ont l’AgD).
9- Streptocoques/enterocoques et antibiotiques

Résistance naturelle des streptocoques aux aminosides "résistance de bas niveau".

o Streptocoque A: Pénicilline ATB de choix pour le traitement et la prophylaxie (Extencilline).


En cas d’allergie on a recours aux macrolides.

o Streptocoque B :
- Infections néonatales : Pénicilline ou Ampicilline + Aminosides.
- Prophylaxie : Ampicilline chez la mère, pendant l’accouchement en cas de portage.

o Pneumocoque :
- Méningite : céphalosporine de 3ème génération (ceftriaxone)
- Pneumonie : amoxicilline
9- Streptocoques/ enterocoques et antibiotiques
o Streptocoque D et Entérocoque :
Ampicilline + aminosides ou Glycopeptides + aminosides.
NB : Les cephalosporines de 3ème génération et les fluoroquinolones sont inefficaces

La vancomycine est un antibiotique de réserve en cas d'allergie aux bêtalactamines ou en cas de résistance de
la souche aux autres antibiotiques.
Souches hospitalières d’enterocoque VANCO R

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