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MORPHOLOGIE ET STRUCTURE

BACTERIENNE

DEPARTEMENT DE PHARMACIE
DR.S.ZOUAGUI
2021-2022
Objectifs du cours:

- Qu'est-ce qu'une bactérie ?


- Comment la voir ou la mettre en évidence ?
- Quelles sont ses principales caractéristiques
morphologiques et structurales ?
- Intérêt médical de connaître la morphologie et
la structure bactérienne.
• Définition :
• Bactéries :

• Organismes unicellulaires, dimensions variables de


l’ordre du micron
• Les plus longues : 12µ de long
• Les plus petites : même taille que les plus gros virus
• Règne des protistes, groupe des procaryotes
• Ne possèdent ni :
• Réticulum endoplasmique
• Mitochondrie
• Membrane nucléaire.
• MORPHOLOGIE BACTERIENNE

• Définition : Formes, dimensions, arrangements


spatiaux,

• Existe 3 formes principales :

– Sphérique : coccus, cocci.

– Cylindrique : bâtonnet

– Hélicoïdales: Spirille
1. Forme sphérique :
• Elle caractérise les cocci
• Leur mode de division, selon un ou plusieurs plans, donne des
groupements typiques, qui orientent leur identification (donc le
diagnostic).
• Exemple :
• Cocci disposés en amas ou « grappe » : évoquent la famille des
Staphylocoques.
• Cocci disposés en «chainettes » (Streptocoques)
• Cocci disposés par paires en « flamme de bougie » :
( Pneumocoque)
• Cocci disposés par paire en « grain de café »
( Gonocoque et Méningocoque)
2. Forme cylindrique :
• Il existe de très nombreuses, on en distingue
deux essentiellement.
➢Les bacilles droits ou bâtonnets :
• Entérobactéries: E. coli
• Corynébactéries: Bacille diphtérique
• Bactérie Fusiformes (anaérobie)
➢Les bacilles incurves « en virgule »
EX:
• Vibrion cholérique
3 . Forme hélicoïdale ou spiralée :

• Concerne un petit groupe bactérien, les spirilles

• Spirochètes
Tréponème pale (syphilis)
Borrelia
Leptospires
Méthodes d’étude
• Technique de l’examen à l’état frais
Observation microscope optique X 40
nous renseigne sur la:
➢ mobilité de la bactérie
➢ sa forme
➢ la présence d’une capsule
(préparation avec l’encre de chine)
➢ la présence de spores

• L’examen des préparations fixées et


colorées
Observation microscope optique X 100 (huile de
cèdre) (Immersion).
nous renseigne sur:
➢ l’affinité tinctoriale de la bactérie
➢ sa forme
➢ l’ agencement spatial des bactéries
les unes par rapport aux autres
Mise en évidence de la morphologie
bactérienne au laboratoire
✓Etat frais
une goutte de suspension bactérienne est déposée
entre lame et lamelle, l’ensemble étant scellé à la
paraffine pour éviter la contamination du
microscope et les doigts du manipulateur

✓ Techniques de coloration
➢ la coloration de Gram, très utilisée en pratique courante

➢ La coloration d’Albert au bleu de toluidine pour les corynébactéries

➢ l'imprégnation argentique de Fontana-Tribondeau pour révéler les


spirochètes (microscope à fond noir)

➢ La coloration de Ziehl-Neelsen basée sur caractère acido-alcoolo-résistant


de certains bacilles (BAAR / mycobactéries).
• STRUCTURE BACTERIENNE :

Comporte les éléments suivants:


c
• Paroi
• Membrane cytoplasmique
Les éléments obligatoires
• Cytoplasme
• ADN nucléaire

Eléments inconstants ou facultatifs


• Capsule Les éléments facultatifs
• Flagelles, pili
• Plasmides
• Spore
I.1 Eléments constants :
I.1.1. La paroi :
• Enveloppe rigide assurant la forme de la
bactérie.
• Elle n’existe pas chez les Mycoplasmes et les
formes « L » des bactéries.
Une bactérie ayant perdu sa paroi prend une forme
sphérique dite :
« protoplaste » s'il s'agit d'une bactérie à Gram positif ;
« sphéroplaste » s'il s'agit d'une bactérie à Gram
négatif.
Ces bactéries ont été isolées dès 1935 par Emmy
Klieneberger-Nobel .
Elle les a nommées « L-form bacteria » d’après le Lister
Institute de Londres, où elle travaillait.
• Propriétés de la paroi :

• Rigide et élastique
• Plus épaisse chez les bactéries à GRAM (+)
• Représente 20% du poids sec des bactéries.
• Résistante en milieu hypertonique.
• Résistance relative :
aux agents chimiques, physiques et
à de nombreux enzymes sauf le Lysozyme
(formes L)
(Les lysosomes sont des vésicules sphériques dont le diamètre varie entre 0,1 et 1
micromètre. Ils contiennent près de cinquante enzymes pour la plupart hydrolysables
en solution acide ( fonctionnement optimal ).
• Constitution chimique :

• Le PEPTIDOGLYCANE ou MUCOPETIDE PARIETAL OU


MUREINE est présent chez les GRAM (+) et les GRAM (-).
• C’est une macromolécule constituée de chaines
polysaccharidiques reliées entre elles par des
tétrapeptides.
• Pour assurer une structure RIGIDE et RETICULEE, les
tétrapeptides sont eux-mêmes reliés entre eux par des
ponts pentapeptides (penta – glycine)
• Les chaines polysaccaridiques sont constituées par
l’alternance régulière de :
• N – ACETYL-GLUCOSAMINE (NAG)
Et
• De L’ACIDE N – ACETYL-MURAMIQUE (NAM)
• En règle générale, la composition du tétra peptide en
acides aminés est la suivante :
– L – alanine
– D – glutamine
– L – lysine ou acide diaminopimélique
– D – alanine
• Ces tétra peptides sont branchés seulement sur les
résidus – NAM
• Les ponts (gly)5 relient le dernier AA d’un tétra peptide
à l’avant-dernier AA du tétra peptide suivant.
• La pénicilline (ATB) empêche la formation des ponts
penta glycine.
• Le lysozyme rompt les chaines polysaccarides (NAM –
NAG – NAM…)
Structure de la paroi (PG)
Les différences entre GRAM + et GRAM -
• Chez les GRAM ( + ) : en plus de la muréine, on trouve :
• Des acides teichoïques (polyribitol-phosphate et polyglycérol
– phosphate), branchés sur les résidus –NAG seulement et
positionnés vers l’extérieur de la paroi.
• Des oses, spécifiques à chaque groupe bactérien.
Ex :Le rhamnose, caractéristique chez les streptocoques A,
confère une spécificité antigène.
• Les lipides sont inexistants ou alors présents en très faible
quantité (0 à 1%)
• Chez les GRAM ( - ) : paroi beaucoup plus fine,
associée à deux couches disposées
extérieurement.
– Une couche moyenne lipopolysaccharidique.
– Une couche externe lipoprotéique.
• Ces deux feuillets : complexes antigéniques O ou
antigéne somatique
• Rôle antigénique dans l’identification
• Présence importante de LIPIDE: (22%)
Composé GRAM (+) GRAM (-)

NAM, NAG +++ +

Acide +++ +
diaminopimélique

Acides teïchoiques +++ -

Lipides 0à1% 22 %

Oses 20 – 60 % 20 – 60 %

22
• La coloration de GRAM :
• La structure chimique de la paroi des
bactéries est à la base d’une coloration
universelle (GRAM).
Hans Christian Joachim Gram, né à
• Elle permet de déterminer le type Copenhague le 13 septembre 1853
morpho-tinctorial d’une bactérie. et mort le 14 novembre 1938, est
un bactériologiste danois. Il étudia
la botanique avant d'entamer des
• Pour les bactéries qui prennent mal, ou ne études médicales en 1878. Il a
prennent pas cette coloration, il existe des voyagé à travers l'Europe entre
1878 et 1885.
colorations spéciales.
Exemple :
– Coloration de ZIEHL – NEELSEN
(Mycobactéries : tuberculose, lèpre)
– Coloration d’ALBERT au bleu de toluidine
(Corynebactéries)
– Imprégnation argentique de FONTANA
TRIBONDEAU (Tréponèmes).
• La coloration de GRAM
• En 1884, un médecin danois, Christian GRAM a fait la distinction entre
deux types de
• bactéries: Gram+ et Gram-. Ceci a été possible après avoir coloré un frottis
bactérien
comme suit:

Technique:
• Double coloration
• Se réalise sur un frottis bactérien séché puis fixé sur la lame.
• Se réalise en 4 temps :
➢ Violet de gentiane : 1min
➢ Rincer à l’eau
➢ Lugol : 30 sec
➢ Alcool : jusqu'à décoloration
➢ Rincer à l’eau
➢ Fuschine phéniquée de Ziehl Dilué : 1min
➢ Rincer à l’eau
➢ Laisser sécher
➢ Mettre une goutte d’huile de cèdre
➢ Observer X 100
La coloration de GRAM : Lecture
• I.1.2. La membrane
cytoplasmique :
Structure :
• Située immédiatement sous
la paroi
• Aspect tri lamellaire au
microscope électronique
• Constituée de 70% de
protéines et de 30% de
lipides

• Mésosomes : Les mésosomes


sont des invaginations de la
membrane plasmique en forme
de vésicule , de tube ou de
lamelle. Ils sont le plus souvent
observés chez les bactéries Gram
positif.
–Fonctions :

• Respiration :
– Equivalent structural et fonctionnel des
mitochondries des eucaryotes,
– Fabrication et stockage de l’énergie (ATP)
– Contient toutes les enzymes et coenzymes,
respiratoires (NAD, FAD, cytochromes,
phosphatases,…)
– Perméation :
• Barrière osmotique : pas d’entrée ni de sortie
anarchique de composés.
• Perméable à l’eau et molécules dont elle sélectionne
le passage.
• Existe deux types de perméation :
– Diffusion simple, comme une membrane inerte ;
du plus concentré vers le moins concentré.
– Transport actif, impliquant une dépense d’énergie,
concerne les ions, les sucres, les acides aminés,
met parfois en jeu des perméases.

• Exemple :
La lactose ne pénètre la membrane que si une lactose
perméase est synthétisée par la bactérie et qu’une β-
galactosidase scinde le lactose en glucose + galactose.
• L’espace compris entre la
Membrane cytoplasmique et la paroi
bactérienne est appelé PÉRIPLASME

• Cet espace contient un certain


nombre d’enzymes qu’on nomme
enzymes périplasmiques qui
participent à la nutrition (hydrolases)
et des protéines qui sont impliquées
dans le transport de molécules à
l’intérieur de la cellule.
• I.1.3 Le cytoplasme :
est une substance vivante et organisée,
cantonnée à l'intérieur de la cellule et
délimitée par la membrane cytoplasmique.
–Ribosomes, ARNm, ARNt, ADN.
–Vacuoles de réserves
–PH # 7
I.1.4 L’ADN nucléaire :

– Bicaténaire, circulaire, pas de


membrane.
– Visible en microscopie optique
après coloration spéciale et en
microscopie électronique.
– Taille du chromosome déroulé
est 1000 fois supérieur à celle
de bactérie ,on dit qu’il est
pelotonné.
– Réplication selon le mode
semi-conservatif.
1. GLYCOCALYX :
C’est un composé renfermant des polysaccharides et qui se
situe :
➢à la surface de la paroi des bactéries à Gram +
➢à la surface de la membrane externe des bactéries à Gram -

❖ Les glycocalyx sont subdivisés en deux catégories :


➢Les capsules
➢Les slimes

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• La capsule :
– Substance organique visqueuse entourant la paroi
bactérienne (toute bactérie capsulée est IMMOBILE)

– Nature souvent polyholosidique


Ex : acide aldobionique chez les Pneumocoques.

– Composition chimique permet une classification


antigénique
Ex : Méningocoque
Haemophilus
- Support de propriétés physiopathologiques :
Exemple : la capsule du pneumocoque lui confère sa
virulence et lui permet d’échapper à la phagocytose par
les polynucléaires.

–Support de propriétés immunologiques :


• Synthèse d’AC protecteurs
• Elaboration de vaccins.
–Exemples de bactéries capsulées :
Pneumocoque, Méningocoques, Haemophilus, Bacillus,
Klebsiella pneumoniae,…
Mise en évidence :
Technique à l’encre de chine :

Autre exemple de mise en évidence


Méningite à Cryptococcus chez un
(par coloration) .
patient atteint de HIV.
Le slime
❖ Chez certaines espèces bactériennes des quantités
importantes de glycocalyx sont synthétisées (cas
de Pseudomonas aeruginosa ou de Streptococcus
mutans) et engluent les cellules bactériennes.
❖ Le glycocalyx est alors appelé « slime ».

❖ La production de « slime »favorise l'adhésion de la


bactérie, par exemple aux matériaux étrangers
(prothèse...). BIOFILM

❖ Celui qui est produit par Streptococcus mutans est


responsable de la formation de la plaque dentaire,
indirectement responsable des caries.
BIOFILM
• 2. Les flagelles :

– Organes locomoteurs, visibles au microscope


optique après colorations spéciales.
– Filamenteux, longs, sinueux, longueur dépassant
la taille de la bactérie.
– Point d’insertion :cytoplasmique.
– Disposition par rapport au corps bactérien diffère
d’une famille à une autre.
– Constitués d’une protéine = Flagelline.
Ex:Vibrion cholérique

Ex: E. coli
• En pratique, c’est la recherche de la mobilité
qui permet de dire si une bactérie possède
des flagelles.
✓Examen a l’état frais
• Zigzag.
• Flèche.
• Vol de moucheron.
✓Sur le mannitol-mobilité
• 3. Les Pili (ou fimbriae)
(Fimbriae = « filament » ou « fibre » en latin ;
pili = « cheveu » ou « structure chevelue » en
latin)
• Nature protéique : pilline
• Plus fréquemment retrouvés chez les G (-)
1- Pili communs (de type I)
• Plus nombreux
• Ils sont impliqués dans les propriétés
d’adhésion des bactéries aux tissus. Ils
constituent donc un facteur de virulence pour
les bactéries pathogènes.
2- Pili sexuels F ( de type II)
• plus long
• présent chez les bactéries mâles
• Rôle important dans la conjugaison
bactérienne (fertilité)
• codés par des plasmides F
• 4 .les plasmides
• ADN extrachromosomique, intra cytoplasmique
• Confèrent des propriétés particulières aux bactéries
qui les hébergent.
• Capables d’autoréplication et d’autotransfert
(infectieux)
• Codent pour des caractères métaboliques ou pour la
résistance aux antibiotiques .

chromosome
plasmides
• Exemples :
• Plasmides F pili F
• Plasmide RTF résistance aux antibiotiques
RTF: (Resistance Transfert Factor)
• 5. Les spores (unités ovales ou rondes) :

• Seules quelques familles bactériennes sont


capables de sporuler.
• Ce sont des formes de survie lorsque le milieu
s’appauvrit en nutriment.
• La sporulation est endocellulaire et se déroule
en 6 étapes.
• Propriétés des spores

• Très résistantes à la chaleur (stérilisation 120°pdt


5’ 1atm)
• Résistant aux : UV, rayons X, antiseptiques,
anti biotiques
• Très riche en ca2+ et acide dipicolinique, peuvent
résister plusieurs années dans l’air , la poussière,
les sols……..
• Principaux groupes bactériens qui sporulent

• Bacilles à G+ anaérobies : Clostridium


(botulium, tetani…)

• Bacilles à G(+) aérobies : Bacillus


• Sporosarcina : Cocci saprophytes.
Schéma de la structure d’une bactérie

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