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Bactériologie Systématique - Les Streptococcacea

Les Streptococcacea
I- Historique :
- En 1879, PASTEUR décrit dans le pus d'un abcès chaud des micro-organismes en chapelet
de grains. ROSENBACH leur donne, en 1884, le nom de streptocoques.
- En 1924, DICK démontre que la scarlatine est due au streptocoque.
- En 1928, LANCEFIELD propose la classification antigénique qui porte son nom et qui
remplace les classifications précédentes basées uniquement sur les propriétés
hémolytiques. Avec la méthode de LANCEFIELD on peut classer les streptocoques en
sérogroupes de A à T. Certains streptocoques qui ne possèdent pas d'antigène permettant
de les classer selon la méthode de LANCEFIELD sont dits « non groupables ».
- En 1936, l'avènement des sulfamides entraîne une baisse de la mortalité par fièvre
puerpérale, complication post partum souvent causée par les streptocoques.

II- Classification :
- Famille des streptococcaceae, genre Streptococcus, nombreuses espèces classées : par leur
pouvoir antigénique (classification de LANCEFIELD) :
- Streptocoques groupables (19 sérogroupes A à H et K à V)
- Streptocoques non groupables (dont le pneumocoque : Streptococcus pneumoniae) par
leur pouvoir hémolytique :
- Streptocoques b-hémolytiques (provoquent une hémolyse totale)
- Streptocoques a-hémolytiques (provoquent une hémolyse partielle)
- Streptocoques g-hémolytiques (ne provoquent qu'une hémolyse très faible).

II- Habitat :
- Germe ubiquitaire, commensal des téguments et des muqueuses, et pathogène 
Streptocoques A : nasopharynx et peau.
 Streptocoques B : portage génital.
 Streptocoques D : tube digestif.
 Streptocoques C, streptocoque G : pharynx.

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 Streptocoques non groupable : cavité buccale et voies respiratoires  Streptococcus


pneumoniae : voies respiratoires supérieures.

II- Pouvoir pathogène :

1- Streptocoque A : Streptococcus pyogènes


- Streptococcies cutanées spécifiques du germe (érysipèle) ou non spécifiques du
germe (impétigo).
- Streptococcies muqueuses non spécifiques (angine) ou spécifiques du germe
(scarlatine). - Streptococcies systémiques (septicémie à streptocoques), suite à une
intervention chirurgicale.
- Complications secondaires (glomérulonéphrite post-streptococcique, rhumatisme
articulaire aigu (RAA), chorée de SYDDENHAM ou danse de Saint-Guy).

2- Streptocoque B :
- Infections urinaires et génitales.
- Infections néonatales.

3- Streptocoque C et G :
- Infections des voies
aériennes
supérieures.

- Infections cutanées.
- Endocardites.

4- Streptocoque D :
- Infections nosocomiales (suite à une opération) : endocardites graves car le germe est
résistant aux antibiotiques.
- Infections cutanéo-muqueuses chez les immunodéprimés ou amoindries.

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5- Streptocoques non groupables :


Idem
- Streptococcus mutans : Responsable de la carie dentaire.
- Streptococcus pneumoniae ou pneumocoque : Responsable de pneumonies,
pneumopathies, méningites, otites, sinusites, conjonctivites.

V- Etude bactériologique

1- Etude microscopique :

Les streptocoques sont des coccis de taille et de forme irrégulières, à Gram positif, groupés
en chaînettes plus ou moins longues et flexueuses, immobiles, acapsulés, asporulés.

2- Caractères culturaux :

- Les streptocoques sont des germes exigeants qui ne poussent donc pas sur les milieux de
culture ordinaires. Ceux-ci doivent être additionnés de sérum ou de sang frais.

- En bouillon : les streptocoques poussent en donnant des flocons et un dépôt au fond du


tube dû aux longues chainettes et évoquant de la mie de pain.

- Sur gélose au sang : ils donnent de petites colonies grisâtres, translucides, en grain de
semoule, entourées d'une zone d'hémolyse totale (hémolyse bêta) pour les streptocoques
des groupes A, C, G, tandis que les autres streptocoques donnent une hémolyse partielle
(hémolyse alpha) ou pas d'hémolyse du tout.

1- Caractères biochimiques :

- Les streptocoques sont des bactéries à métabolisme anaérobie mais aérobie tolérants. Ils
n'ont pas de catalase (enzyme respiratoire), à l'inverse des staphylocoques.

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1- Structure antigénique :

- La présence, dans la paroi des streptocoques, d'un polyoside C spécifique a permis à


LANCEFIELD la classification en groupes antigéniques. Chez le streptocoque du groupe A de
Lancefield, la protéine M est le principal antigène de la paroi. C'est le facteur majeur de la
virulence, par résistance à la phagocytose. Les anticorps anti-M confèrent une immunité
durable et protectrice. Il existe plus de 60 types différents d'antigène M ; le type M12 serait
plus souvent rencontré dans les néphrites.

L'adjonction de tensio-actifs (bile, sels biliaires) à une culture de pneumocoque en bouillon


entraîne la lyse des capsules du pneumocoque et l'éclaircissement immédiat du bouillon
(phénomène de NEUFELD).

1- Substances élaborées par Streptococcus pyogènes :

- La toxine érythrogène : responsable de la scarlatine, est une exo-enzyme. Elle n'est


sécrétée que par les streptocoques des groupes A, C ou G.

- De nombreuses enzymes non toxiques sont sécrétées par les streptocoques :

a- Les hémolysines O et S : sont appelées streptolysines. Elles sont antigéniques et donnent


lieu à la formation par l'hôte infecté d'antistreptolysines. L'anti - streptolysines O, ou ASLO,
se dose au cours des affections chroniques à streptocoques, notamment le R.A.A. Un taux
élevé d'ASLO témoigne d'une infection évolutive à streptocoque (normal = 200 UI/ml).

b-La streptokinase : (fibrinolysine) (normale = 80 U/ml), la streptodornase (qui lyse les acides
nucléiques) sont également antigéniques. Elles peuvent être dosées au cours des infections à
streptocoques. La streptokinase est utilisée dans le traitement médical des embolies.

c-La hyaluronidase : Est comme celle du staphylocoque un facteur de diffusion du germe et


de ses enzymes dans l'organisme humain (infections cutanées).
d-Une protéase : Contribuant à l'échappement à la phagocytose.

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VI-Diagnostic bactériologique :

- Le diagnostic de l'infection streptococcique peut se faire par la méthode directe (mise en


évidence du germe) et par la méthode indirecte (dosage des anticorps).

1- Diagnostic direct :

- Après prélèvement aseptique fait avant le début du traitement antibiotique, l'examen


microscopique recherche la présence de coccis à Gram positif, de taille irrégulière, groupés
en chaînettes. La culture est faite sur des milieux enrichis type gélose au sang. L'origine du
prélèvement et la nature de l'hémolyse sur gélose au sang orientent le diagnostic.

- Si le prélèvement provient d'une cavité close (pus d'abcès, liquides d'épanchement,


L.C.R., urines) ou s'il s'agit d'une hémoculture, tous les streptocoques isolés peuvent être
pathogènes même s'ils ne sont pas bêta-hémolytiques.

- S'il s'agit au contraire d'un prélèvement de gorge (angine), seuls les streptocoques
bêtahémolytiques doivent être pris en considération. En plus il faut vérifier qu'ils
appartiennent bien au groupes A, C ou G car certains streptocoques commensaux (B ou D)
peuvent être bêta-hémolytiques.

- En cas de méningite néonatale, la contre-immunoélectrophorèse ou l'agglutination


de particules de latex portant des anticorps anti streptocoques B permet parfois d'identifier
la présence d'antigène dans le LCR.

- L'antibiogramme, notamment l'étude de la sensibilité à la pénicilline et à


l'érythromycine, viendra toujours compléter le diagnostic direct.

Caractères différentiels d’identification :

- Morphologie du type streptocoque : Gram positif en chainettes plus ou moins


longues, aspect ovoïde (D), rond (A) ou de diplocoque encapsulé pneumocoque.
Observation de l'hémolyse sur la gélose au sang : béta-hémolytiques (A, B, C et G),
alphahémolytiques (D et pneumocoques) ou gamma-hémolytiques (D).

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- Caractères biochimiques : catalase et oxydase négatives, sensibilité à la bacitracine et


l’optochine, Camp Factor Test (facteur qui augmente l'hémolyse de la gélose au sang par les
streptocoques), fermentation de l'esculine, hydrolyse de l'hyppurate de sodium et
croissance à 45 C. L'adjonction de tensio-actifs (bile, sels biliaires) à une culture de
pneumocoque en bouillon entraîne la lyse des capsules du pneumocoque et
l'éclaircissement immédiat du bouillon (phénomène de NEUFELD).

- Les entérocoques sont des coccis à Gram positif, disposés en diplocoques,


commensaux du tube digestif. Ils sont responsables d'infections urinaires et d'endocardites.
Les plus fréquemment isolés sont Enterococcus faecalis et à un moindre degré Enterococcus
faecium. Les entérocoques poussent sur milieu ordinaire, sur milieu hostile (NaCl 6,5 %, bile)
et appartiennent au groupe D de Lancefield.

LE CAMP TEST

Le Camp-test contribue à l'identification des Streptococcus agalactiae (B) et des Listeria.


Il doit son nom aux initiales des chercheurs qui ont mis au point la technique:
Christie-Atkins-Munch-Pertersen.

Principe : Les streptocoques B (agalactiae) donnent habituellement, sur gélose au sang,


des colonies entourées d'une zone étroite d'hémolyse à bords flous. Cette hémolyse est,
seulement pour les hématies de mouton, exaltée par la présence d'une toxine
staphylococcique.

Technique :
- Faire une strie de Staphylococcus aureus productrice de toxine staphylococcique sur
une gélose au sang de mouton,

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- Faire une strie de la souche à tester s’arrêtant à 5 mm de la strie. - Incuber 24h en


aérobiose, - Observer.
- L'autre avec la souche de streptocoques à identifier. Un disque imprégné de toxine
staphylococcique peut aussi être utilisé: il est alors placé dans le prolongement de la strie du
streptocoque, à quelques millimètres de celle-ci.
I- Lecture :

Un Camp-test positif se traduit par l'observation d'un croissant d'hémolyse franche à bords
nets entre le disque et la strie du streptocoque ou dans la zone d'intersection des deux
stries.

2- Diagnostic indirect :

- Il repose sur le dosage dans le sérum (sérodiagnostic) des anticorps contre les
enzymes du streptocoque. L'anticorps le plus souvent recherché est l'antistreptolysine O
(ASLO) dont le taux normal est inférieur ou égal à 200 unités/ml.

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VII- Traitement :

1- Traitement curatif :

- Les streptocoques des groupes A, C et G sont extrêmement sensibles à la pénicilline


et à l'érythromycine qui sont donc les antibiotiques à choisir pour le traitement des
infections qu'ils provoquent. Les autres streptocoques, notamment les streptocoques non
groupables et Streptococcus bovis, sont de sensibilité intermédiaire ou résistance à la
pénicilline. Ils posent par conséquent des problèmes thérapeutiques et obligent souvent à
associer de fortes doses de pénicilline ou d'amoxicilline à un aminoside (par exemple la
gentamicine).

2- Traitement préventif :

- Rôle historique d'Ignace Semmelweis qui, à la maternité de Vienne entre 1847 et


1849, puis à celle de Pest (Budapest), a démontré le rôle de l'hygiène des mains des
médecins dans la prévention de la fièvre puerpérale.

LES ENTEROCOQUES

I- Classification:
-Famille: Enterococcaceae
-Genre: Enterococcus
-Espèces: Enterococcus faecalis
Enterococcus faecium

II- Caractères généraux :


Ce sont des cocci Gram+ en diplococoques ou courtes chaînettes.

III- Habitat:
Ils font partie de la flore commensale et se retrouvent notamment dans le tractus digestif et
génito-urinaire (dont urètre).

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IV- Pouvoir pathogène:


 Ce sont des bactéries pathogènes opportunistes.
 Les affections les plus courantes sont :

- les infections urinaires et les abcès abdominaux.

- les endocardites..

V- Diagnostic bactériologique :
 Il repose uniquement sur la mise en évidence de la bactérie.
 Les prélèvements sont variés : pus, urines, selles ou sang par hémoculture.
 On ensemence sur des milieux ordinaires et sélectifs (Bile-Esculine)
 Les entérocoques peuvent pousser sur des milieux à forte concentration en NaCl
(6,5%) = bactéries halophiles
VI- Antibiothérapie :
 Les entérocoques sont résistants aux céphalosporines et tolèrent la pénicilline.
 En général, l'amoxicilline demeure très active sur les entérocoques.

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