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Université d’Alger 1

Faculté de Pharmacie
Laboratoire d’Immunologie

BASES IMMUNOLOGIQUES
DE LA VACCINATION

Cours d’Immunologie
4ème Année Pharmacie
Année universitaire 2021-2022
PLAN:
 Défintion
 Historique

 Vaccins: Pourquoi?

 Réponse immunitaire induite par les vaccins

 Protection induite par les vaccins

 Facteurs influençant la RI vaccinale


 Hôte (âge)
 Ag vaccinal ( Immunogénicité/types de vaccins)

 Adjuvants

 Challenges actuels de vaccination


I. DÉFINITION:

 La vaccination consiste à introduire, chez un individu,


une préparation antigénique dérivée ou proche d’un
agent infectieux, ou autre Ag (Ag tumoral..) déterminé,
de manière à créer une réponse immunitaire
spécifique capable de le protéger contre la survenue
d’une maladie liée à cet agent infectieux (vaccination
prophylactique) ou de lutter contre une maladie en
cours (cancer, infection VIH..) (vaccination
thérapeutique).
I. DÉFINITION:
Immunothérapie active
(stimuler le SI)

Spécifique

Prophylactique/Thérapeutique
Mémoire immunologique+++
II. HISTORIQUE:
o Variolisation depuis 15
ème siècle et même avant
(Extrême Orient, Chine)

o E. Jenner 1796:
Variolisation par la vaccine
(enfant 8 ans)

o Variolisation Lady Mary Wortley


Montagu en 1722
II. HISTORIQUE:

o Louis Pasteur 1885:


vaccination antirabique
II. HISTORIQUE: 1980
M.Takahshi: OMS
vaccin virus Eradication
vivant variole
1967Oreillons
1954 1973 Varicelle
1932/1937 J.SALK Vx
Vaccin Polio
Fièvre 1957
1921 A.Sabin Polio 1981/1986 Hépatite B
Jaune
A.Calmette oral 1985 Hib…..
1975
C.Guerin
Vx
BCG
1936 1963 méningocoque
1885 1er vaccin Début (A et C)
L.Pasteur anti- Vx Rougeole
Vaccin grippal
1923/1927
Rage 2ème guerre
G.Ramon
1er mondiale
Vaccin
jj

veritable
Diphtérie
vaccin 1890
1796 /Tétatnos
E.Jenner E.Von
Variole Behring
Rôle des AC
1882
Variolisation (Chine) R.Koch
Aphtisation (Europe) BK
Envenimation M.tuberculosis
(Afrique)
III. VACCINS: POURQUOI?
 Selon l’OMS: la dénutrition et les maladies infectieuses sont les 2
causes majeures de mort infantile→ 2-3 millions de vies sont sauvées
/année grâce à la vaccination.

Risque:
IV. RÉPONSE IMMUNITAIRE INDUITE PAR LES VACCINS:

Spécifique
Mémoire
immunitaire

I.innée

I.adaptative
La réponse immunitaire contre le vaccin doit mimer celle contre
l’infection naturelle
Mémoire/ Réponse immunitaire secondaire

Plasmocytes
A longue
durée de vie
(durée???)
IgG Rappels/rythme ?
Mémoire Immunologique/ Durée/ entretien (Doses de Rappels)

o Protection (taux protecteur d’anticorps)

o Durée?: variable:
o Age (plus courte chez les enfants)
o La nature de l’antigène:
particules virus-like HPV et vaccin vivant atténué
rougeole induisent une protection pendant
Des 10aines d’années alors que le vaccin
Inactivé rougeole et vaccin coqueluche
induisent des réponses plus courtes

o Le nombre de doses de rappels


o Les associations de vaccins
o Effets non spécifiques des vaccinations
Ultérieures (BCG, Rougeole)
PROTECTION INDUITE PAR LES VACCINS:

Réponse
Évaluation
Immunitaire
clinique
induite
•Prévention
•Rôle des Acs++ de l’infection
(help des TCD4)
dans la prévention • Réduction de la
de l’infection Sévérité, de
l’hospitalisation ou
• Rôle des TCD8 dans de la mortalité
le contrôle de la (COVID19).
maladie établie

• Acs Neutralisants +++


•Opsonisation
•Activation du complément
• ADCC
Immunité de groupe
Immunité de groupe

• Le seuil de l’immunité de groupe dépend de la


transmissibilité
De l’infection (estimée par le ratio R0):
Pour la rougeole, Coqueluche≈95%
Pour la polio, oreillons, Diphtérie≈86%
Pour la grippe saisonnière ≈ 30-40% (variable
selon souches)
V. FACTEURS INFLUENÇANT LA RÉPONSE VACCINALE:

Vaccin:
Bonne
b. Types de
immunogénécité
vaccins
innocuité vecteur

c. Voie
d’administration

d. Dose a. Statut de
l’hote

e. Adjuvants

Éffecteurs
= Protection
 L’HOTE: AGE

 Les incidences et mortalités/maladies infectieuses sont les


plus élevées < 5ans: enfants cible de la vaccination,

 Réponse immunitaire faible chez cette population:


 interférence des Acs maternels (calendrier vaccinal),
 Peu de niches plasmocytes au niveau M.O,
 Réponse aux Ag-T-indépendants (exp: pneulmocoque) >18mois

 Faibles réponses immunitaires chez le sujet âgé >75ans


(Immunosenescence): grippe chez >65 ans.
 Personnes exposés (personnel médical: Hépatite,
Tétanos)
 Personnes à risque (asplénie congénitale, TRT IS°, VIH→
vaccin anti-pneumocoque)
ACS MATERNELS
RÉPONSE AU VACCIN POLYSACCHARIDIQUE:

Ex:
Vaccin
anti-pneumocoque
Prevenar13
Pneumovax
 ANTIGÈNE VACCINAL :

Immunogénicité
Acs Neutralisants Innocuité
Doses/ Rappels
Adjuvants
Ex: Protéine S SARS-COV2 Associations
 ANTIGÈNE VACCINAL (TYPES DE VACCINS):

• Microorganismes entiers
• Vaccins utilisant des germes vivants atténués (BCG, ROR)
• Vaccins utilisant des germes tués (inactivés) (grippe, polio inj, rage)
• Vaccins sous unitaires
• Antigènes purifiés
• Toxines bactériennes
• Ag polysaccharidiques
• Fractions antigéniques peu immunogènes + carrier
• Antigènes de surface recombinants

• Vaccins utilisant un vecteur

• Vaccins recombinant utilisant un vecteur viral


• Vaccins utilisant un acide nucléique (ADN/ARN)
1.Vaccins utilisant des germes vivants atténués:

Caractéristiques:
Atténuation :
 Obtenue en faisant croitre l’agent pathogène (bactérie ou virus) pendant des
périodes prolongées dans des conditions de culture non favorables; ou par génie
génétique (grippe)
 Perte de pathogénicité;
 Conservation de la capacité de croissance du pathogène après inoculation à l’hôte.
 Vaccins utilisés contre les germes nécessitant une réponse de type cellulaire (bactéries
et parasites à multiplication intra-cellulaire et virus),
Exemples : rougeole, rubéole, poliomyélite par voie orale (vaccin Sabin), fièvre jaune,
oreillons, varicelle, BCG (bacille de Calmette et Guerin contre la tuberculose),etc.
Cas particulier : vaccine.

AVANTAGES : INCONVENIENTS :
 Très bonne immunogénicité, du fait de la  Risque de réversion de la souche
persistance plus ou moins prolongée du germe vaccinale atténuée vers son état de
atténué dans l’organisme  Ne nécessitent virulence;
donc pas d’adjuvants;  risque de neutralisation (dans le
 Induisent de fortes réponses aussi bien cas des virus) si taux élevés d’Acs
humorales que cellulaires ainsi qu’une préformés;
mémoire immunologique;  Risque de virulence chez les
 Ne nécessitent généralement qu’une seule femmes enceintes et les sujets
immunisation  rappels superflus. immunodéprimés
(exception VPO) ( contre- indication).
2.Vaccins utilisant des germes inactivés (tués):

Caractéristiques:
 Inactivation :
 Obtenue par méthode physique (chaleur) ou chimique (formaldéhyde, agents
alkylants) → perte de capacité de multiplication chez l’hôte;
 Conservation de l’immunogénicité ( éviter la dénaturation en maintenant la
structure des épitopes des antigènes de surface).
 Vaccins utilisés contre les germes nécessitant une réponse de type humorale (bactéries à
multiplication extra-cellulaire et virus avec une phase de virémie).
Exemples : coqueluche, typhoïde, choléra, poliomyélite par voie injectable (vaccin Salk),
Hépatite A, Influenza (grippe), rage…..

AVANTAGES :
 Bon pouvoir immunogène  Ne INCONVENIENTS :
nécessitent donc pas d’adjuvants.  Nécessité de multiples rappels pour
 faible toxicité , stables obtenir une protection optimale.
Induisent de fortes réponses humorales,  Risque de virulence, si le micro-
de très faibles réponses cellulaires , et organisme n’est pas totalement inactivé.
une mémoire immunologique
3.Vaccins sous-unitaires:

1. POLYSACCHARIDES CAPSULAIRES BACTERIENS

 La virulence de certaines bactéries pathogènes à multiplication extracellulaire dépend


surtout des propriétés anti-phagocytaires des polysaccharides de leur capsule. Le
recouvrement de leur capsule par des anticorps et/ou des composants du complément
augmente la capacité des macrophages et neutrophiles à phagocyter de telles bactéries.
 Les vaccins de type polysaccharidique sont utilisés afin d’induire une réponse en
anticorps dirigés contre les polysaccharides capsulaires des germes à multiplication extra-
cellulaire ( S.pneumoniae, N. meningitidis, Haemophilus influenzae, Salmonella typhi ) :
 Ils induisent une réponse humorale, sans réponse cellulaire.
 Du fait que ces antigènes sont thymo-indépendants, ils induisent une réponse
humorale de type IgM seulement, sans génération de mémoire.
 L’adjonction d’un Carrier favorise la production des IgG anti-polysaccharides, ainsi que la
génération de mémoire.
Exemple : vaccin anti-Haemophilus influenzae qui est constitué de polysaccharide
capsulaire de type B uni par covalence à l’anatoxine tétanique (protéine porteuse).
3.Vaccins sous-unitaires:

2. ANATOXINES

La virulence de certaines bactéries pathogènes à multiplication extra-cellulaire dépend


essentiellement des exotoxines de nature protéique qu’elles libèrent.

 Il s’agit de puissants immunogènes qui peuvent être détoxifiés par action conjuguée de
la chaleur
et le formol → anatoxines : substances non toxiques mais immunogéniques.
Exemples : anatoxines tétanique, diphtérique et botulique.

 Caractéristiques :
 Ils induisent une réponse humorale sans réponse cellulaire.
 La réponse est faible d’où la nécessité d’adjonction d’adjuvants :
- minéraux,
- corps bactériens ( DTCoq)
3.Vaccins sous-unitaires:

3. ANTIGENES DE SURFACE RECOMBINANTS

Un des problèmes posés par les vaccins à base d’Ag purifiés est la difficulté d’obtenir des
quantités importantes de matériel antigénique, d’où → vaccins recombinants.
 Théoriquement, le gène codant pour une protéine immunogène peut être cloné et exprimé dans
des bactéries, des levures et des cellules de mammifères, permettant d’obtenir de grandes quantités
d’Ag libres pouvant être utilisés pour la production de vaccins.
 Le premier vaccin utilisant un antigène recombinant, et approuvé pour son utilisation chez
l’Homme, est le vaccin contre l’hépatite B, utilisant l’antigène de surface du virus (HBs Ag).
 Caractéristiques :
 Ces vaccins, comme les vaccins à base d’Antigènes purifiés , induisent une réponse
humorale.
 La réponse n’est pas importante, d’où nécessité d’adjuvants.
 Les réponses cellulaires ne sont pas induites.
 Avantages :
 Antigénicité bien définie.
 Bonne immunogénicité.
 Très grande innocuité (pas de risque de toxicité).
 Inconvénient :
 Coût de production élevé.

NB : Ce type de vaccins, ne s’applique que pour des antigènes protéiques, les


polysaccharides ne pouvant pas être exprimés dans les systèmes de clonage.
4.Vaccins utilisant un vecteur:

Deux inconvénients majeurs dans l’utilisation des vaccins à base


d’antigènes purifiés :
 Induction d’une faible réponse.
 Incapacité d’induire des réponse cellulaires, surtout dans le cas
des Ag viraux. Site de
restriction

plasmide DNA codant le l’Ag du


pathogène

Clivage et Virus de la vaccine


Vaccins à ligation atténué

ADN
ADN plasmidique transfection
Plasmide
Injecté en IM recombinant
Intégré à l’ADN chrs ou
Persistance sous forme
épisomale

Vaccins à ARN
Vaccins à vecteurs
recombinants
Virus (vaccine, canarypox, adenovirus,polio…)/
Bactéries (Salmonella, BCG..) atténuées
A.Vaccins utilisant des vecteurs
recombinants:
Avantages :
-Induction d’une forte réponse humorale et cellulaire contre
le vecteur et l’Ag vaccinal: activité adjuvante du vecteur.

-Le carnarypox (vecteur) non virulent même chez le sujet


immunodéprimé.

-Possibilité d’obtenir une réponse IgA en utilisant des


vecteurs tels que Salmonelle thyphi murium: intérêt dans
le choléra, gonococcie…

-Inconvénients:
-Risque de réversion (très faible/ vaccins atténués)
- Risque réponse préexistante ou induite contre vecteur:
→Prime-boost
Ex: vaccin russe Gam-COVID-V
(Sputnik V)
Vaccins à ADN
Avantages :
-Expression de la protéine codée sous forme naturelle (pas de
dénaturation ou modification)

- induction d’une Ité humorale et cellulaire

- expression prolongée de l’Ag d’où induction d’une mémoire


immunitaire

-Réfrigération non nécessaire des vaccins à ADN.

-Possibilité d’avoir une action adjuvante en ajoutant une séquence


immunostimulante à l’ADN, exp: CpG DNA (stimule TLR9)
-Inconvénients:
-Risque potentiel d’intégration génomique/faible immunogénicité
Vaccins à ARN

Il existe deux types de vaccin ARN en cours de développement :


◗ des petites molécules d’ARNm non amplificatrices qui
codent pour l’antigène d’intérêt ;
◗ de plus grandes molécules d’ARNm auto-amplificatrices
qui codent pour un réplicon viral d’un alphavirus en
plus de l’antigène d’intérêt.

Avantages:
• Synthèse facile et rapide
• effet de sensing de la cellule Inconvénients:
hôte (inconvénient aussi: methyl • instabilité et sensibilité aux
pseudouridine dans vaccin pfizer Rnase (enrobage dans
SARSCOV2) nanoparticules lipidiques:
• pas de risque d’intégration pfizer SARSCOV2)
génomique
• sécurité optimale
 ADJUVANTS:
oLes adjuvants: du latin adjuvare=aider, substances qui mélangés ou
combinés à un antigène sont Capables de potentialiser la réponse spécifique
à cet antigène. Ils permettent de:
.
• Augmenter l’immunogénicité du vaccin (stimuler Ité innée)
• Moduler/Orienter la réponse immunitaire (Th1/Th2)
• Assurer une immunité plus durable.
• Utiliser une quantité plus faible d’antigènes.
• Administrer un plus petit nombre de doses.

o Le plus fréquemment utilisé est le sel d’aluminium (phosphate ou


d’hydroxyde d’aluminium).
o Autres adjuvants utilisés :
Émulsion huile-eau MF59.
AS01B (Fraction de Quillaja saponaria Molina et 3-O-désacyl-4’
monophosphoryl lipide A).
Adjuvant AS03 (Polysorbate 80, tocophérol et squalène).
Adjuvant AS04 (hydroxyde d’aluminium et 3-O-désacyl-4’—
monophosphoryl lipide A).
VI. CHALLENGES DE LA VACCINATION:
 Meilleure connaissance des mécanismes
immunologiques des vaccins (jusque la ampiriques),
 vaccins contre germes antigeniquement variables
(VIH),
 vaccins contre des Ag pathogènes difficiles à cibler
(Plasmodium falciparum)
 vaccin anti-tuberculeux plus efficace

 contrôle pandémies (COVID19, Ebola)

 protéger les sujets âgés contre les maladies


infectieuses

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