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Dr Djafer-Khodja Vaccination Octobre 2020

Vaccination

I. Introduction :
1. Définition :
- La vaccination consiste à introduire chez un individu un dérivé non pathogène d’un agent infectieux
déterminé, de manière à créer une réponse immunitaire capable de le protéger contre la survenue
d’une maladie liée à cet agent infectieux sans créer de réactions graves.

2. Intérêt :
- Il coute plus cher de traiter une maladie que de la prévenir.

II. Buts de la vaccination :


- Elle constitue un déterminant essentiel en santé publique.
- C’est le meilleur des moyens de prévention primaire individuelle et collective :
 La protection individuelle des vaccinés.
 La diminution franche de la fréquence de la maladie et donc du risque de contage.
 Possibilité d’éradiquer la maladie (si couverture sup à 80 %).

III. Etat immunitaire :


A. Rappel :
- L’immunité repose sur 2 grands systèmes de défense :
 L’immunité non spécifique :
o Les barrières naturelles : peau, muqueuses.
o La phagocytose
o L’inflammation.
 L’immunité spécifique : immunité humorale et cellulaire.

1. Cellules impliquées dans la réponse immunitaire :


 Cellules présentent l’antigène :
- Monocytes – macrophages.
- Lymphocytes B et T.

 Production des immunoglobulines :


- En général lors la première infection ou primo-vaccination apparaissent des IgM (qui disparaissent
rapidement) puis des IgG qui persistent.
- Lors des réinfections ultérieures ce sont plutôt les Ig G qui sont produites.
- Au niveau des muqueuses Les IgA sécrétoires qui prédominent.

2. Mémoire immunologique :
- Ce sont les lymphocytes T et B porteurs de l’information antigénique qui conservent la mémoire.
- Les lymphocytes mémoires recirculent sans cesse dans le sang, les organes lymphoides, les vaisseaux
lymphatiques, capable de guetter toute nouvelle intrusion de l’Ag étranger.
Dr Djafer-Khodja Vaccination Octobre 2020

B. Développement de l’immunité chez le N-Né et Nss :


1. Immunité cellulaire :
- Apte à se développer chez le N-né.
2. Immunité humorale :
- Au cours d’une infection néonatale, la production la production des IgM peut se faire avant la 20eme
semaine de gestation, celle des IgG est plus tardive vers la 25 SA.
- Les IgM et les IgA ne traversent jamais la barrière placentaire mais se trouvent surtout les IgA en
grande quantité dans le lait maternelle).
- A partir du 6 eme mois de grossesse il y a un passage trans-placentaire des IgG qui vont protéger le
nourrisson durant les 6 premiers mois de vie mais qui peuvent dans certains cas inhiber le processus
immunitaire de la vaccination.
- Par ailleur, la réponse AC contre les AG protéiques utilisées en vaccination (anatoxine tétanique,
diphtérie, polio…) n’est que très médiocre avant 3 mois de vie.

IV. Réponse immunitaire à la vaccination :


1. La primo-vaccination :
- Période de latence : la première injection de vaccin entraine une réponse primaire après un temps de
latence variable (24 hr à 2 semaines).
- Période de croissance des AC : le taux des AC atteint le maximum en 4 jrs à 4 semaines (2 semaines
pour les vaccins microbiens, 3 semaines pour les anatoxines,), il y a d’abord production des IgM puis
des IgG.
- Période de décroissance : rapide pour les IgM, lente pour les IgG (d’où l’intérêt des rappel).

2. Réponse secondaire :
- Une deuxième injection de vaccin entraine une réponse secondaire rapide (sans phase de latence) plus
importante avec production d’emblée des IgG = mémoire immunologique.
- La mémoire immunologique dépend de :
 La quantité et de la qualité de l’antigène vaccinal inoculé et.
 Le rythme de stimulation : pour que l’immunité soit efficace il faut répéter les vaccinations.

V. Facteurs intervenants dans la réponse vaccinale :


- Les AC transmis par la mère :
 Ces AC disparaissent vers l’âge de 5 – 6 mois.
 Ils peuvent persister à un taux faible jusqu’à l’âge de 9 mois.
 L’âge de vaccination doit tenir compte de la présence des AC spécifiques passifs d’origine maternelle
(de type IgG) en particuliers en ce qui concerne certains vaccins vivants atténués (ROR) : ces AC
maternels inhibent donc certains vaccin exp : anti-rougeole.
- La dose de l’antigène.
- Les adjuvants : ont une activité immunostimulante.
- Les conservateurs : maintiennent la stabilité de vaccin et le protègent.
- L’état nutritionnel : dans les malnutritions protéino-caloriques, l’immunité humorale existe alors
que l’immunité cellulaire n’est diminuée que pour la BCG.
Dr Djafer-Khodja Vaccination Octobre 2020

VI. Présentation des vaccins :


A. Les vaccins vivants atténués :
 Bactérien : BCG
 Viral : Poliomyélite oral (SABIN), rougeole, rubéole, oreillon, fièvre jaune. (RORPJ)
- Ils créent une infection inapparente avec apparition après une période d’incubation et d’invasion des
AC neutralisants.
- Le germe infectieux doit se multiplier dans l’organisme pour produire l’immunité : d’où la nécessite
dune bonne conservation du vaccin (respect de la chaine froide).

1. Le BCG :
 Nature : Bacille de Koch Bovin

 Présentation :
- S/F lyophilisée, l’adjonction de solvant dit se faire juste avant l’emploi.
- Chaque flacon contient 10, 20 ,50 doses.

 Conservation :
- Entre : – 20°, + 2°C S/F lyophilisée pendant plusieurs mois.
- Une fois reconstitué il doit être maintenu au froid et à l’abri de la lumière, et il doit être utilisé au
maximum dans les 4 heures qui suivent sa préparation.

 Population cible :
- A la naissance quel que soit le poids de l’enfant.
- Et chez tous les enfants non porteurs de cicatrice BCG avant leur entrée scolaire.

 Technique vaccinale :
- On utilise une seringue à 1 cc.
- Nettoyage de la peau avec de Ether ou sans nettoyer (jamais de l’alcool).
- On injecte 0.1 cc en ID (jamais en S/C).
- La partie moyenne de la face antérieure de l’avant droit.

 Incidents :
- Une adénite axillaire qui peut disparaitre sans séquelles ou elle suppure, se calcifie et elle laisse une
cicatrice.
- Bécégéite étendue mortelle en cas de déficit immunitaire cellulaire sévère.

 Protection par la BCG :


- Il ne protège que 80 % des sujets vaccinés.
- Il protège contre les formes graves de la tuberculose (méningite, tuberculose généralisée, et la
tuberculose osseuse).
Dr Djafer-Khodja Vaccination Octobre 2020
2. Vaccin anti-poliomyélitique :
 Nature : 3types
- Vivant atténué : orale
- Vaccin Inactivé
- Vaccin tué : injectable

 Présentation :
- Vaccin vivant atténué : oral
- Vaccin inactivé et tué sont contenus dans la même seringue que la DT, DT coq

 Conservation :
- Vaccin vivant atténué : est sensible à la chaleur ; conservé à +4 °C, une fois ouvert il doit être utilisé
dans les 3 heures
- Le vaccin tué obéit aux mêmes règles de conservation de DT Coq

 Population cible:
- Le vaccin inactivé est plus efficace avec des risques moindres, il est le seul recommandé dans les pays
ou il n y a plus de poliomyélite.

 Technique vaccinale :
- Vaccin vivant atténué : 2 gouttes sur la langue, si l’enfant crache on ajoute une goutte.
- Vaccin inactivé et tué sont injectés avec DT, DTcoq
- Le vaccin vivant atténue et tué nécessitent 4 prises avec rappel.

 Incidents :
- Authentique paralysies peuvent se voir à la suite de la vaccination.

3. Vaccin anti-rougeole :
 Présentation :
- S/F lyophilisée, l’adjonction de solvant dit se faire juste avant l’emploi.
- Chaque flacon contient 10, 20 ,50 doses.

 Conservation :
- Entre : – 20 °C S/F lyophilisée pendant plusieurs mois ou à + 4°C à + 8 °C pendant 1 à 4 mois.
- Une fois reconstitué il doit être maintenu au froid et à l’abri de la lumière, et il doit être utilisé au bout
d’une heure.

 Population cible :
- Nss 11 mois et 18 mois, même si les parents disent que l’enfant a fait sa rougeole.

 Technique vaccinale :
- Injection S/C.
 Suites vaccinales :
- Entre 6 – 10 jours : fièvre, éruption cutanée, +/- convulsion fébrile.
Dr Djafer-Khodja Vaccination Octobre 2020
4. Vaccin anti-rubéole et anti-oreillon :
Vaccin anti-rubéole : Vaccin anti-oreillon :
- S/F liyophilisée - S/F liyophilisée
- ROR - ROR
- injection IM ou S/C - Une seule injection suffit
- Une seule injection suffit
- Incidents :
 J 6 – J 12 : fievre.
 J 15 – J 21 : arthralgies +/- ADP

B. Vaccin tué, inactivé :


 Bactéries tués : Coqueluche, Typhoïde, Choléra (2CT).
 Virus : Polio injectable, grippe, rage, hépatite (HRPG).
- Ils sont plus stables que les vaccins vivants atténués.
- Ils ne comportent pas de risque pour les sujets immunodéprimés.
- Ils nécessitent des rappels pour maintenir leur efficacité.

1. Le vaccin anti-coqueluche :
 Nature :
- Le vaccin entier à éviter car bcp d’effet secondaire.
- Le vaccin acellulaire est meilleur.
 Présentation :
- C’est un vaccin liquide utilisé combiné au DT.
 Incidents :
- Le vaccin à germe entiers est très réactogène :
 Formation de nodule.
 fièvre très élevé +/ convulsion fébrile.
 Plus rarement un choc anaphylactique avec décès.
- Le vaccin acellulaire est bcp plus tolérée.

C. Anatoxine : Diphtérie, tétanos.


- Anatoxine : toxine qui sous l’action de formol et de chaleur ont perdu leur toxicité tout en gardant leur
pouvoir antigénique.
1. Vaccin anti-diphtérique :
- Vaccin liquide mélangé avec DT ou DTcoq.
- Il ne doit jamais être congelé.
- Incidents rares : type réactions locales.

2. Vaccin antitétanique :
- Vaccin associé à la diphtérie : DT, DTcoq.
- Vaccin isolé : réservé aux femmes enceintes pour prévenir e tétanos néonatal.
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3. Le vaccin double DT ou triple DTcoq
- Conservation : +4 -4 °C , jamais congelé
- Injection IM ou SC profonde
- Il nécessite 3 injections à 1 mois d’intervalle plus 2 injections de rappel 1 an et 5 ans après.

D. Vaccin par géni-génétique :


- Il utilise comme antigène un fragment protéique immunisant d’une paroi du germe et dont le génome
est isolé puis cultivé.
1. Nouveau vaccin contre l’hépatite B:
- C’est le vaccin actuellement utilisés.
- Il est conserve : +2 à +8 °C, il ne doit jamais être congelé.
- Injection IM.
- Incidents :
 Pas de relation cause-effet entre ce vaccin et la SEP

E. Vaccin polysaccharidique :
- Vaccins poly-osidique capsulaire, Méningocoque, pneumocoque, Hémophilus influenzae.
1. Vaccin anti - Hémophilus influenzae :
- le vaccin anti-Hib est recommandée pour tous les enfants de plus de 6 semaines et jusqu’à 2 ans
- On administre aux nourrissons une première série de trois doses,
- tandis qu’une dose suffit pour les enfants non vaccinés de 12 mois et plus.

2. Vaccin anti-pneumocoque : il existe 2vaccins différents :


- Le vaccin polysaccharidique est constitué d'un mélange des 23 antigènes les plus importants du
pneumocoque (vaccin 23-valent) :
 La protection véritable offerte par le vaccin est une source de controverse.
 Chez des adultes sains et des personnes âgées, la protection dure jusqu'à 5 ans après
l'administration du vaccin.
- Le vaccin conjugué contre le pneumocoque est constitué d'un mélange de 13 antigènes importants du
pneumocoque (vaccin 13-valent).
 Il est déjà utilisé pour la vaccination contre le pneumocoque des enfants.
 Il a une immunité de meilleure qualité et de plus longue durée.
- La vaccination contre le pneumocoque repose sur l'administration du vaccin conjugué 13- valent et/ou
du vaccin polysaccharidique 23-valent (2 doses à 8 semaines ou 1 an d'intervalle, selon les cas).

VII. Calendrier vaccinal algérien : (voir la feuille)


- Une dernière mise au point a été publiée dans le journal officiel Juillet 2018 ; elle comporte les
modifications par rapport à celle de 2016 :
 Supprimer le vaccin anti polio oral de la naissance
 Remplacer le vaccin anti polio oral de 2 mois par l’injectable
 Supprimer le vaccin anti polio injectable de 3 mois
 Rajouter le vaccin anti polio injectable dans ceux de 4 mois et 12 mois.
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VIII. Le rattrapage vaccinal :


- Les notions à retenir :
 Lors d’un retard vaccinal, il n’est pas nécessaire de recommencer tous le calendrier vaccinal, il
suffit de reprendre celui-ci au stade ou il a été interrompu et de compléter la vaccination
 On peut donner plusieurs vaccins au cours de la 1ere séance de rattrapage vaccinal.
 Il faut tjrs ensuite poursuivre les vaccinations, selon un calendrier vaccinal.
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IX. Contre indications des vaccinations :


- En vérité il n’ya pas de véritables contre indications à la vaccination sinon elles sont rares.
- Néanmoins il existe des situations particulières auxquelles il est impératif de prendre des mesures de
différer l’acte vaccinal :
1. Vaccination de l'enfant allergique :
- Un enfant qui présente une allergie respiratoire ou une dermatite atopique :
 doit être normalement vacciné sans aucune précaution particulière.
 Il faut surseoir à la vaccination en cas d'exacerbation des symptômes d'allergie : crise d'asthme,
dermatite atopique en poussée.
- Pour l’allergie à l’œuf : le ROR n’est pas contre indiqué puisque le vaccin est cultivé sur fibroblastes
d’embryon de poulet.

2. La prématurité (et le petit poids de naissance) :


- Ils ne constituent donc ni une contre-indication ni un motif de report de la vaccination.
- Le prématuré doit être vacciné conformément au calendrier vaccinal et selon son âge chronologique,
avec des doses de vaccin qui ne doivent pas être réduites.
- il existe quelques particularité concernant le prématuré < 28 sem < 1500 g encore hospitalisé à 60 j de
vie pour le vaccin avec valence coqueluche qui nécessite un monitoring cardio-respiratoire pendant 48
heures (risque : apnées, désaturations, bradycardies) ; si apnée, bradycardie et/ou désaturation à la
1ère dose, ré-hospitaliser pour la 2 ème injection.
- Il est aussi recommander de vacciner contre la grippe les mères pendant leur grossesse, l'entourage
proche d'un nourrisson prématuré de moins de 6 mois et le nourrisson prématuré ou PPN à partir de 6
mois.

3. Les vaccins vivants atténués(VVA)


- sont contre indiqués en cas de :
 Un déficit immunitaire héréditaire.
 Le déficit immunitaire cellulaire.
 Le déficit immunitaire humoral
 Patients infectés par le VIH si le taux de lymphocytes CD4 + < 200 / mm3

- Patients sous immunosuppression à long terme


 il est plus prudent de vacciner au moins 2 semaines au mieux 3 à 4 semaines avant le début du
traitement
 si non il faut attendre 3 mois après la fin du traitement pour administrer les VVA
- Corticothérapie systémiques
 Cas 1 :
 administrés quotidiennement ou de manière intermittente avec
 dose ≥ 2 mg / kg/ jour de prednisone ou ≥ 20 mg / jour si poids supérieur à 10 kg
 pendant moins de 14 jours : administrer le vaccin 2 semaines après l'arrêt des corticoïdes
 Cas 2 :
 Corticostéroïdes systémiques administrés quotidiennement
 ≥2 mg / kg par jour de prednisone ou ≥20 mg / jour si poids supérieur à 10 kg,
 pendant 14 jours ou plus : pas de vaccins vivants jusqu'à 4 semaines après l'arrêt
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 Cas 3 :
 Bolus de corticoïdes : vaccination au moins 3 mois après arrêt

4. Fausses contre-indications:
- Les épisodes infectieux mineurs, l’asthme en dehors des exacerbations, l’eczéma, les dermatoses
chroniques, les affections chroniques cardiaques, respiratoires, rénales, hépatiques, les séquelles
neurologiques, le diabète, la malnutrition, la prématurité ne sont pas des contre-indications aux
vaccinations.

X. Problèmes d’organisation et stratégie vaccinale :


1. Chaine froide :
- Série d’actions qui garantie la conservation efficace des vaccins depuis leur fabrication jusqu’à leur
utilisation : seul vaccin actif peut protéger.
a. Les éléments de la chaine du froid :
- Un centre de stockage national.
- Un centre de stockage régional.
- Un centre de stockage au niveau de l’unité de vaccination.
b. Les moyens utilisés :
- Les chambres froides.
- Les réfrigérateurs.
- Les glacières pour le transport de vaccin.

2. Les 5 règles à retenir :


- Rangement correct de vaccin.
- Utilisation du réfrigérateur uniquement pour les vaccins.
- Ouvrir une fois le réfrigérateur, le matin pour transvaser les vaccins dans les glacières.
- Apprécier la couleur du vaccin et la date de péremption avant l’injection.
- Protéger le vaccin (BCG et anti-rougeoleux) contre la lumière au moment de l’utilisation.

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