Vous êtes sur la page 1sur 6

Les antalgiques : Toxicité

La toxicité des opioïdes est due à leur action sur les récepteurs u, et les centres
INTRODUCTION
bulbaires respiratoires.
Définition «une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion
tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans des termes évoquant une telle lésion,
En aigu : Myosis (Contraction de la pupille) + Dépression respiratoire (risque d’overdose)
Provoque des réactions motrices et végétatives protectrices, conduisant à la modification du En chronique : Dépendance (circuit de la récompense)
comportement de l’individu. » Paracétamol
Types de douleurs : Douleurs organiques 1. Historique : ………………………
Douleurs nociceptives : Lésions périphériques (les plus répandues) 2. Structure :
Douleurs neurogènes (neuropathiques) : lésions du SNP ou central ; soit initialement neurologiques ⮚ Dérivé de l’aniline : Acétaminophène
= douleurs diabétiques/ cancéreuses ; soit des douleurs neurologiques compliquant des douleurs
⮚ Produit de dégradation de l’acétanilide et la phénacétine
nociceptives.
Douleurs non organiques (psychogènes) : Manifestation somatique d’un trouble émotionnel, ⮚ Activité pharmacologique liée à la aminobenzène
exemple des migraines et des maux d’estomac résultant d’une anxiété. ⮚ OH en para + acétylation du NH2 🡪 ↓ Effets toxiques
Transmission douloureuse : trois étapes :
*Élaboration de l’influx et sa transmission à la fibre afférente périphérique : soupe inflammatoire 3. Propriétés physico-chimiques
(prostaglandines, thromboxanes, histamine, sérotonine, bradykinine …) Poudre cristalline blanche, Inodore, de goût amer
*Relais et modulation dans la corne dorsale de la ME par les neurones nociceptifs spécifiques ou Solubilité dans l’eau 1,2 g/100mL à 20° - Liposolubilité faible -pKa= 9,38
non : homéostasie régie par les opioïdes endogènes et leurs antagonistes. 4. Cinétique
*Intégration au niveau du cerveau : Grâce aux faisceaux ascendants thalamiques, les messages A Rapide au niveau de l’intestin grêle/ estomac 🡪 Biodisponibilité de 60 à 98%
nociceptifs atteignent le cortex cérébral. Plusieurs neurotransmetteurs sont impliqués dans les Tmax : 15 minutes
contrôles inhibiteurs descendants : 5HT, NA et opioïdes.
↑ temps de vidange 🡪 retarde l’absorption Cmax ↓ bol alimentaire
a) Antalgiques : D - rapide dans la plupart des tissus - Liaison aux protéines plas 10-25%
Classification : - périphériques, réduisant la douleur, et centraux abolissant la douleur - Vd= 1-2 L/Kg - ½ vie plasmatique : 2h-2h30
- Classification de l’OMS en 3 paliers : 1 non opioïde, 2 opioïdes faibles, 3 opioïdes forts - Traverse la BHE et BFP - Passage dans le lait maternel (2%)
- Classification mécanistique de Lussier et Beaulieu : M Voir planche
E Glucuronoconjugué (50-60%), sulfoconjugué (30%), Paracétamol cysteinate et
paracétamol mercapturate (10%), et <5% sous forme inchangée.
e) Mécanisme d’action pharmacologique
• Inhibiteur des COX (cyclo-oxygénase).
• Hypothèse : n’inhibe pas en milieu riche en radicaux peroxydes (inflammation) 🡪 effet
antiplaquettaire???
• Inhibition d’un autre type de COX (COX 3): non prouvée chez l’homme
• Action cérébrale : p-aminophénol inhibe la synthèse des prostaglandines
• Au niveau du SNC : potentialisation des neurones sérotoninergiques
f) Intoxication au paracétamol
*Etiologies : Accidentelles : Chez l’adulte = surdosage Chez l’enfant +++
Volontaires : Tentatives de suicide (disponibilité et large utilisation)
- Bilan du CHU BEO du 01/01 au 30/09/2019 : 200 intoxications ; 106 volontaires dont
15 chez des adolescents(4 garçons et 11 filles) et 94 accidentels dont 3 chez des adultes.
*Toxicocinétique :
↑de la fraction liée aux pr plasmatiques à 20-50% - Le t ½ ↑ : 4H
*Mécanisme d’action toxique : La voie du NAPQI ↑, et si épuisement des réserves en glutathion 🡪 Le NAPQI s’accumule
- Le NAPQI qui s’accumule au niveau hépatique, forme des adduits avec les protéines, 🡪 TOXICITÉ
modifiant leurs structures et leurs fonctions. Mécanisme :
- Perturbation de l’homéostasie calcique - Perte d’ATP - Peroxydation lipidique : ERO NAC 🡪 cystéine 🡪 suppléent au glutathion
- ↗ perméabilité mitochondriale 🡪 mort cellulaire (nécrose centrolobulaire). Liaison au RL dans les hépatocytes (hépatite installée)
** Le même mécanisme d’action intervient au niveau rénal. Dose > 125 mg/kg ou 8 gr 🡪 administration immédiate
*Symptomatologie de l’intoxication : Dose < 8gr 🡪 NAC (paracétamolémie)
TOXICITÉ AIGUË

*Toxicologie analytique :
TOXICITÉ CHRONIQUE INTÉRÊT DU DOSAGE : Diagnostique Pronostique Thérapeutique Médico-légal
Il est maintenant établi que la prise chronique de paracétamol est à l’origine PRÉLÈVEMENT : Sang +++ ou sérum / Urines/ Autres: LLG, viscères, …etc
d’hépatotoxicité, même chez le non alcoolique. DÉPISTAGE
La néphropathie dite par abus des analgésiques est due à la prise au long cours de paracétamol Après hydrolyse par l'HCL et à chaud, on identifie le 4-aminophénol transformé en
Critères de gravité : indophénol: coloration bleu.
Ph<7,3 (acidose lactique) Lactates > 3,5 mM INR > 6,5 DOSAGE
Créa> 300 uM Insuffisance hépatique aiguë *Colorimétrique : Défécation par l’acide trichloracétique et transformation du
*Traitement de l’intoxication : paracétamol en dérivé nitré jaune (430 nm)
*Immunologique : immunofluorescence, immunoenzymologie
ÉVACUATEUR SYMPTOMATIQUE EPURATEUR
IDENTIFICATION/ DOSAGE
-Lavage gastrique Traiter les manifestations En cas d'IR l’hémofiltration
Après isolement : Extraction par un solvant organique (acétate d’éthyle, chloroforme)
-Charbon activé: digestives et les déséq peut être une mesure de
en milieu acide ou neutre
50 g chez l’adulte hydro électrolytiques correction de l’atteinte en
1g/kg chez l’enfant Utilisation des méthodes chromatographiques : • CCM, • HPTLC (CAMAG), • CPG/SM
- Sérum glucosé en cas 4 semaines.
• HPLC avec détecteur électrochimique ou UV.
d’IH
INTERPRÉTATION DES PARACÉTAMOL AMIES : voir nomogramme p6
Nomogramme de Prescott : Gravité corrélée aux paracétamolémies selon les délais
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE (ANTIDOTAL)
après ingestion (en prenant en compte les facteurs de risque : alcoolisme, dénutrition,
La N-acétylcystéine (NAC)
jeûne prolongé,)
Permet de guérir une hépatotoxicité due au paracétamol ; l’issue de l’intoxication est
NB : Le nomogramme n’est pas applicable avant 4H et après 16H ; devant une ingestion
tributaire du délai et de l’administration de l’antidote (protection complète dans les 8H),
fractionnée, la prise de formes à libération prolongée, une intoxication chronique ou
de la dose ingérée et de la paracétamolémie.
l’association avec une substance modifiant la cinétique du paracétamol.
Les salicylés : 4. Mécanisme d’action pharmacologique : Par inhibition de la COX 1 et 2 :
• Action analgésique : ↓ PG hyperalgiques (0,5 à 3 g)
INTRODUCTION
• Action antipyrétique : Dim PGE2 (0,5 à 3g)
400 ans avant JC, Hippocrate a vanté les vertus des feuilles et de l’écorce de saule contre
• Action anti-inflammatoire : inh synthèse PG (> 3 g)
douleurs et fièvre. L'aspirine a traversé les siècles, pour faire naître l’acide
• Action antiagrégant plaquettaire : inh TX2 (300 à 500 mg)
acétylsalicylique de synthèse chimique qu’on connaît aujourd’hui.
• Action sur l’acide urique :
De par sa large utilisation, elle est incriminée dans bon nombre d'intoxications, imposant
Faible dose (1 à 2g): dim de l’élimination de l’ac urique (effet hyperuricémiant)
des restrictions et des recommandations d’administration.
Forte dose (4 à 6 g): favorise l’élimination de l’ac urique (effet uricosurique)
1. Historique :
1829 : Salicine extraite du saule 5. Intoxication au paracétamol
1897 : Hoffmann, chimiste allemand, synthétise l’acide acétylsalicylique Accidentelles : Chez l’adulte 🡪 surdosage /Chez l’enfant +++
1899 : Le 1er février, mise sur le marché Volontaires : Tentatives de suicide (disponibilité et large utilisation)
2. Propriétés physico-chimiques *Intoxication possible par voie cutanée, par application répétée
• Poudre cristalline blanche, d’odeur caractéristique • Inodore, de goût amer *Toxicocinétique :
• Faible solubilité dans l’eau • Complètement soluble dans l’alcool • pKa= 3,5 Absorption : Vidange gastrique ralentie, et il se forme des conglomérats dans le tube
3. Cinétique digestif 🡪 aug la durée d’absorption - pic plasmatique de 8 à 24 H
A Par Voie orale : Distribution : Fixation aux protéines plasma de 50 % si salicylémie > 400 mg/l
• Résorption rapide et complète 2-4 h dans l’estomac + duodénum ↗ de la forme libre
• Tmax : 20 minutes-1H Métabolisme/ Elimination : T ½ 36h
• Hydrolyse rapide en acide salicylique Saturation des voies métaboliques de conjugaison + déplétion en glycine
• ↑ temps de vidange et retarde l’absorption Acide Salicylique augmente et son élimination s/f forme inchangée augmente
- Il existe une réabsorption qui ↗la durée de l’intoxication (Alcalinisation 🡪 élimination)
Voie Cutanée : n’est pas à négliger (surface importante ou application répétée)
Voie Parentérale : effet antalgique plus rapide *Mécanisme d’action toxique :
Voie Rectale : lente et incomplète, peut irriter la muqueuse ACTION SUR LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
D Forte fixation aux prot plasma (jusqu’à 80%) 1-Centres cochléo-vestibulaires : inhibiteur compétitif des anions Cl- au niveau de leur
Distribution rapide dans la plupart des tissus (richement vascularisés) Vd= 0,7 L/Kg site de fixation sur la prestine ( protéine mb des cellules ciliées externes (CCE) de la
vie plasmatique : 2h-4h Traverse la BHE et BFP lait maternel (2%) et salive cochlée, qui sert au trt des informations auditives) => inhibition des fct d'électromobilité
de la prestine de manière dose-dépendante, et réversible
🡪 Ototoxicité : Hypoacousie, bourdonnement, acouphènes
2-Centre du réflexe nauséeux : vomissements 🡪 élimine une partie du toxique
3-Centres respiratoires :
3.1- Stimulation des centres respiratoires (stade1) :
M
et
E

AUTRES EFFETS

3.2- Dépression des centres respiratoires (stade 2) :

GROSSESSE ET ALLAITEMENT
**L’ASPIRINE ET LES AINS SONT CI CHEZ LA FEMME ENCEINTE A PARTIR DU DEBUT DU
6EME MOIS DE LA GROSSESSE, Y COMPRIS PAR VOIE CUTANEE.
- Inhibition de la synthèse des prostaglandines foetales, et fermeture prématurée du
canal artériel 🡪 toxicité foetale et néonatale grave :
- Dysfonctionnement rénal pouvant aller évoluer vers IR associe une oligohydramnios
- Toxicité cardio-pulmonaires néonatales (HTA pulmonaire)
EFFETS MÉTABOLIQUES **L’ac acétylsalicylique passant dans le lait maternel 🡺 déconseillé pendant l’allaitement
Diminution de l’ATP 🡪 mobilisation d’autres voies énergétiques ** Le même mécanisme d’action intervient au niveau rénal.
↑ Glycolyse anaérobie moins énergétique, avec production d’ac lactique et pyruvique *Symptomatologie de l’intoxication :
↑ métabolisme lipidique : énergétique, mais : ↗ AG dans le foie TOXICITÉ AIGUË
↗ corps cétoniques - Acidocétose • discrétion et le délai d’apparition des troubles initiaux qui rendent difficile le diagnostic
- L’excès d’énergie ne peut pas être stocké en ATP et est donc dispersée sous forme de • polymorphisme clinique et biologique
chaleur 🡪 HYPERTHERMIE majeure. • gravité du fait des anomalies métaboliques induites, surtout si elle concerne un enfant,
- Inhibition du cycle de Krebs 🡪 ↑ Acétyl CoA, qui suivra la voie des ac pyruvique et lactique un sujet âgé ou une femme enceinte
- Inhibition des déshydrogénases du cycle de Krebs 🡪 ac cétoglutarique + ac oxaloacétique
Conséquence : Accumulation des acides organiques
- Inhibition de l’incorporation des A-A dans les protéines 🡪 Amino-acidurie
- Lipolyse 🡪 ↗ corps cétoniques
TOXICITÉ CHRONIQUE
Hépatique Hépatotoxicité potentielle, nécrose hépato cell + infiltrat inflam périportale +
dégénérescence graisseuse de l’hépatocyte
Rénal Néphrites interstitielles
digestif Érosions gastriques, ulcères gastriques avec hémorragies digestive.
TRAITEMENT ÉVACUATEUR : - Lavage gastrique
- Charbon activé: L’administration du charbon activé est arrêtée lorsque la salicylémie est
revenue au taux thérapeutiques ou s’il survient une complication due au charbon activé
TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
⮚ Convulsions : administration de diazépam Valium® ou Rivotril®.
⮚ Hyperthermique : bains de températures décroissantes de 1°C.
⮚ Lésions gastriques : pansements gastriques.
⮚ Ventilation artificielle : devant des trb de la conscience ou une hypoxémie ;
⮚ Correction des : o Troubles hydro électrolytiques : Réhydratation.

o Troubles glycémiques : apport glucose


o Acidose métabolique : bicarbonate de Na ou solution tampon de Tham (tris
Deux formes selon l’âge :
hydroxymethyl aminomethane) en perfusion,.
Chez l’adulte : Chez l’enfant :
o Troubles de la coagulation (vitamine K)
- Conscience longtemps conservée - Conscience rapidement altérée TRAITEMENT ÉPURATEUR
- Encéphalopathie plutôt que coma - Phase alcalose souvent inaperçue La diurèse alcaline : L’alcalinisation des urines (7,5 < pH urinaire < 8,5) :
- Manifestations sensorielles intenses : - Déshydratation intense - Par perfusion de soluté bicarbonaté à 1,4%
Céphalées, vertiges, hypoacousies, - Convulsions → coma
acouphènes
- Doit être faite sous surveillance stricte et régulière du tableau clinique, du volume
Syndrome de Raye
urinaire, des électrolytes sanguins et du pH sanguin
Maladie aiguë très rare. Touchant +++ l'enfant (8 cas pour 10.000.000 enfants)
- Administration de KCl pour prévenir l’hypokaliémie
Potentiellement fatale (30 % Mortalité)
- L'épuration extra-rénale : est à discuter dans les cas suivants :
Facteurs déclenchants :
est efficace mais ses indications sont exceptionnelles (intoxication grave, I rénale, OAP)
- Facteurs viraux : grippe ou varicelle - Facteurs mdt : : prise d’AAS ; acide valproïque ,
syndrome de détresse respiratoire de l'adulte ARDS, acidose réfractaire et s’il existe une
- Touche surtout le cerveau (inflammation) et le foie (cytolyse hépatique)
atteinte grave du SNC .
Séquelles fréquentes
*Toxicologie analytique :
Symptômes : évoluent en plusieurs stades :
PRÉLÈVEMENT : Sang +++ ou sérum /Urines /Autres: LLG, viscères, …etc
⮚ Vomissement, déshydratation
DÉPISTAGE : L'acide salicylique peut être identifiée dans les urines par le réactif de
⮚ Somnolence, Hyperactivité, irritabilité, convulsions, Coma
TRINDER 🡪 coloration violette
⮚ Hépatomégalie, stéatose, cytolyse Interférence phénothiazines : En milieu chlorhydrique et en présence de chlorure
⮚ ammoniémie, mercurique, l'acide salicylique va réagir par son hydroxyle phénolique sur les ions
⮚ ALAT et ASAT +/- hypoglycémie ferriques en développant une coloration violette.
⮚ Tachycardie, hyperventilation, mydriase. DOSAGE *Colorimétrique : Par le réactif de Trinder (430 nm)
⮚ Paralysie, arrêt respiratoire. *Immunologique : Polarisation de fluorescence
IDENTIFICATION/ DOSAGE
Pas de salicylés chez l’enfant en cas de maladie virale sans avis médical. Après isolement : Extraction par un solvant organique (éther diéthylique) en milieu acide
Si trouble de conscience, comportement ou vomissements / enfant sous aspirine ET Utilisation des méthodes chromatographiques : • CCM, • CPG/SM • HPLC.
médecin. INTERPRÉTATION DES SALICYLÉES : Nomogramme de Done : Gravité de l’intoxication en
fonction du dosage de la salicylémie, en prenant en compte l’heure de l’ingestion.

Vous aimerez peut-être aussi