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En dehors des traumatismes, l’arthrose est la cause la plus fréquente de douleurs au(x)
genou(x), notamment après 40-50 ans. Toutefois, d’autres pathologies peuvent être en
cause : d’origine rhumatismale (rhumatisme inflammatoire ou microcristallin), infectieuse,
tumorale ou microtraumatique (fractures sous-chondrales), mais aussi les douleurs
projetées (hanche, rachis lombaire). Un lien avec une pathologie neurologique ou vasculaire
est également possible.
Pour déterminer la cause et orienter la prise en charge, des examens d’imagerie peuvent
être prescrits, en fonction des hypothèses formulées à l’issue de l’examen
clinique. Souvent, la radiographie suffit ; l’IRM est rarement nécessaire. Toutefois, cette
dernière est de plus en plus prescrite : la réalisation d’une IRM des membres inférieurs est
ainsi en augmentation depuis quelques années (+ 6 % par an environ). Dans près de deux
tiers des cas, cet examen n’est pourtant pas justifié. C’est pourquoi la HAS vient de publier
des recommandations de bonne pratique pour orienter les médecins généralistes vers une
prescription plus raisonnée. En complément, un document d’information pour les patients a
également été mis à disposition (quand consulter en urgence ? que faire pour soulager la
douleur ? etc.).
L’arthrite septique est à évoquer devant des signes tels que : douleur unilatérale le plus
souvent, non soulagée par le repos, insomniante, permanente ; érythème et augmentation
de la chaleur locale ; épanchement intra-articulaire ; limitation des amplitudes articulaires ;
fièvre/frissons, altération de l’état général ; contextes de toxicomanie intraveineuse,
immunosuppression, corticothérapie, bactériémie récente, diabète, VIH, antécédent de
chirurgie du genou ou de geste invasif ou autre porte d’entrée potentiellement infectieuse ;
syndrome inflammatoire biologique avec notamment une CRP augmentée. Une ponction
articulaire diagnostique (et hémocultures) doit être réalisée en urgence, avant toute
antibiothérapie. La prise en charge se fait en milieu spécialisé ; elle ne doit pas être retardée
par la biologie et l’imagerie.
Quant aux gonalgies liées à un traumatisme, une urgence absolue est la luxation fémoro-
tibiale survenant après un choc violent ; elle comporte un risque de lésion nerveuse et/ou
artérielle. Une hospitalisation est d’emblée nécessaire pour avis chirurgical et réalisation
d’un angioscanner.
Par ailleurs, en cas de suspicion de fracture, il est préconisé de recourir à la règle d’Ottawa
pour évaluer la nécessité de réaliser des radiographies (présence d’au moins un des critères
suivants : âge ≥ 55 ans ; douleur isolée de la rotule ; douleur à la tête du péroné ; incapacité
de fléchir le genou à 90° ; incapacité de faire quatre pas complets, soit deux transferts de
poids, immédiatement après le traumatisme ou lors de l’évaluation).
Lors d’un premier épisode de gonalgie, ou un épisode inhabituel – une fois les urgences
éliminées –, si la clinique oriente vers une atteinte articulaire du genou, les radiographies
sont indiquées en première intention, quelle que soit la cause suspectée de la douleur :
Des clichés bilatéraux sont recommandés pour le premier bilan. L’IRM n’a pas de place en
première intention.
S’il s’agit d’un nouvel épisode de gonalgie chez un patient ayant une pathologie connue
avec symptomatologie habituelle, la répétition de l’imagerie n’est pas recommandée.
Si les radiographies initiales montrent une image d’allure tumorale agressive, atypique ou
indéterminée, il faut adresser le patient dans les meilleurs délais en centre spécialisé.
Signes d’arthrose
Lorsque des signes d’arthrose sont décelés dans les premières radiographies (pincement de
l’interligne articulaire, ostéophytes, condensation osseuse sous-chondrale, géodes),
plusieurs cas de figure existent, en fonction de la clinique :
Aucune imagerie complémentaire n’est nécessaire s’il s’agit d’un patient de plus de
40 ans, avec un tableau clinique et une évolution typiques (douleurs articulaires liées
aux mouvements, raideur matinale absente ou < 30 minutes, résolution de l’épisode
douloureux en moins de 10 jours sous traitement symptomatique).
Une IRM est recommandée pour rechercher une lésion associée (ou scanner ou
scintigraphie osseuse en cas de contre-indication à l’IRM) lorsque le tableau clinique
est atypique ou les symptômes progressent rapidement de manière
inattendue (faisant suspecter une fracture par insuffisance osseuse ou une arthrose
destructrice rapide) ou s’il y a un changement des caractéristiques cliniques.
En cas d’échec du traitement symptomatique : orienter vers une prise en charge médico-
chirurgicale spécialisée.
Une IRM est recommandée (ou arthroscanner en cas de contre-indication à l’IRM), après
réévaluation clinique et éventuellement avis spécialisé, lorsque les radiographies et/ou
l’échographie sont normales ou n’expliquent pas les symptômes, mais les douleurs
persistent.
Il faut également évoquer une douleur projetée (hanche, rachis lombaire) et réaliser si
besoin une imagerie appropriée.
Autres situations
L’interrogatoire précise :
L’examen clinique se fait debout, puis à la marche, puis couché, de manière comparative
sur les deux genoux :
D’après