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L2 Psychologie
Année 2023-2024
Dr Bruno Truchet
Laboratoire de Neurosciences Cognitives (LNC)
CNRS/Université Aix-Marseille
Campus Centre
bruno.truchet@univ-amu.fr
04 13 55 08 56
PLAN PLAN
Introduction
I. Rappels : communication chimique dans le SNC et neuroanatomie
a. Synapse chimique
b. Structures cérébrales concernées : localisations et fonctions
II. Notions communes aux drogues d’addiction
a. Définitions
b. Généralités
c. Le Système de Récompense
d. Stress et Addiction
Passage de
l’information ?
La synapse : lieu de jonction
entre deux neurones Influx
nerveux
Molécule de
neuromédiateur
Recapture du (signal chimique)
neuromédiateur
Fixation du
neuromédiateur sur
le récepteur
Libération du
neuromédiateur Récepteur du
neuromédiateur
I. Rappels : communication chimique dans le SNC et neuroanatomie
b. Structures cérébrales concernées : Localisation
I. Rappels : communication chimique dans le SNC et neuroanatomie
b. Structures cérébrales concernées : Fonctions
Dans le cas des drogues, le terme dépendance tend à être remplacé par
Addiction, la substance considérée étant alors toxique.
II. Notions communes aux drogues d’addiction
a. Définitions (suite)
Distinction usage/abus/addiction.
Usage : consommation occasionnelle
(source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK565474/table/nycgsubuse.tab9/)
II. Notions communes aux drogues d’addiction
b. Généralités
Diagnostiquer l’addiction → quelques exemples de test : Alcohol Use Disorder Test (AUDIT)
Test DETA (Diminution, Entourage, Trop, Alcool)
2. Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre
consommation de boissons alcoolisées ?
ATV
Cortex Noyau
Préfrontal Accumbens
Amygdale
Hypothalamus
Hippocampe
Tous égaux devant l’addiction ?
D’après ce protocole, seul 17% des rats développent tous les symptômes
d’une véritable addiction, définie dans ce modèle suivant 3 critères :
- Persistance à rechercher la drogue, même si elle est inaccessible
- Résistance à la punition, c’est-à-dire aux conséquences néfastes de la
drogue (choc électrique ici).
-Très haut niveau d’effort pour obtenir le produit (« progressive ratio »).
II. Notions communes aux drogues d’addiction
d. STRESS et ADDICTION
II. Notions communes aux drogues d’addiction
d. STRESS et ADDICTION
Cette théorie qui relie état de stress et addiction, est appelée théorie allostatique
(Koob et le Moal, 2008)
Un état allostatique peut être défini comme un état de modification chronique
du système de régulation par rapport à son niveau opérationnel normal
(homéostatique).
Cette théorie n’est pas forcément opposée à la théorie de « piratage » de la
mémoire évoquée précédemment, mais peut être complémentaire.
Après apprentissage :
Maintien
récompense attendue d’activité des
neurones DA
Notion de base : les drogues psychoactives ont un effet car leurs structures
moléculaires ressemblent à des substances naturellement présentes dans le
système nerveux, et/ou agissent sur les mécanismes d’action de ces
substances dites endogènes.
a. Neuroleptiques
b. Stimulants
c. Opiacés
d. Drogues dites « récréatives »
e. Antidépresseurs
f. Anxiolytiques
g. Alcool
L’addiction dépend du type de drogue et de l’âge de l’individu lors de la première
prise.
• Historique :
Henri Laborit, 1952 : chlorpromazine. Test sur malades mentaux par Deniker et Delay.
- 1884 : utilisée comme anesthésique local pour les chirurgies oculaires. Freud recommande
son usage pour traiter diverses pathologies, notamment l’addiction à l’alcool et à la
morphine.
- 1885 : Pemberton : Coca-Cola.
- 1910 : interdiction.
- 1970 : reprise de la consommation suite à l’interdiction des amphétamines.
- 2000 : développement de la consommation du crack, forme purifiée et fumable de
cocaïne sous forme de cristaux vendus à bas prix.
1.2. Amphétamines
Historique :
- Ma-houang ou Ephedra, utilisé depuis au moins 5000 ans en médecine chinoise.
- 1887 : 1ere synthèse d’amphétamine.
- 1932 : commercialisation de la benzédrine comme traitement de l’asthme, puis utilisé
pour ses effets secondaires stimulants par travailleurs, étudiants, personnes souhaitant
perdre du poids…
++
Neurone
de l’ATV Neurone du
Noyau
Accumbens
Recapture de la
Dopamine
Récepteur à
Dopamine
AVEC Amphétamines/Cocaïne
Dopamine
++
Neurone ++
de l’ATV
++
Neurone du Noyau
Accumbens
Recapture de la
Dopamine
Système Nerveux Central : Ces drogues augmentent massivement la quantité de
dopamine dans le noyau accumbens, ce qui provoque notamment une sensation
de plaisir intense. Elles jouent également un rôle modéré sur l’humeur générale en
augmentant la quantité de sérotonine (5HT) dans la synapse.
Elles peuvent entraîner une addiction très puissante, avec de fréquentes rechutes.
Les effets du manque sont multiples : dysphorie (dépression, anxiété, anhédonie…),
insomnie, baisse d’énergie chronique…
III. Les grands types de drogues
b. Stimulants
2. Nicotine/Tabac
Historique :
- Tabac utilisé depuis au moins 3000 ans en Amérique.
- 15e siècle : Rapporté suite à expédition de Christophe Colomb.
- 16e siècle : Jean Nicot : introduction du tabac, comme plante médicinale, à la cour de Catherine
de Médicis
- 17e siècle : de nombreux pays (pas la France) le considèrent comme néfaste et châtient les
fumeurs.
- 1828 : identification du principal principe actif, la nicotine, par Posselt et Reimann.
- 2004 : 5500 milliards de cigarettes produites. 1.2 milliards de consommateurs dans le monde, 15
millions en France. Considéré comme responsable de 5 millions de morts/an dans le monde, dont
60 000 en France.
Pharmacologie/Neurobiologie :
La Nicotine se fixe sur les récepteurs à Acetylcholine (ACh), un neurotransmetteur très répandu
dans le système nerveux. On dit qu’elle est un agoniste cholinergique.
L’ACh est aussi le neurotransmetteur de la jonction neuro-musculaire, mais les effets psychoactifs
de la nicotine sont essentiellement dus à la présence de Récepteurs à ACh sur les neurones
dopaminergiques de l’ATV.
La prise de nicotine active l’ATV ce qui entraîne une augmentation de la libération de
dopamine dans le noyau accumbens.
Récepteur à
Dopamine
SANS Nicotine
Dopamine
Neurone
++
de l’ATV
++
++ Neurone du
Noyau
Accumbens
Récepteur à
Acétylcholine (Ach)
ACh
Pharmacologie/Neurobiologie :
La Nicotine se fixe sur les récepteurs à Acetylcholine (ACh), un neurotransmetteur très répandu
dans le système nerveux. On dit qu’elle est un agoniste cholinergique.
L’ACh est aussi le neurotransmetteur de la jonction neuro-musculaire, mais les effets psychoactifs
de la nicotine sont essentiellement dus à la présence de Récepteurs à ACh sur les neurones
dopaminergiques de l’ATV.
La prise de nicotine active l’ATV ce qui entraîne une augmentation de la libération de
dopamine dans le noyau accumbens.
Récepteur à
Dopamine
AVEC Nicotine
Dopamine
Neurone
de l’ATV ++
+ + du
Neurone
Noyau
++ ++ + +
Accumbens
Neurone du Noyau
Récepteur à Accumbens
Acétylcholine (Ach)
ACh
Nicotine
La désensibilisation à long terme des récepteurs ACh, induite par la fixation de la
nicotine, entraîne une baisse de l’effet de la prise répétée de tabac au cours de la
journée.
Le retour à un état « normal » durant la nuit explique l’effet maximal de la première
cigarette du matin.
Au niveau du système nerveux périphérique, la nicotine augmente le rythme cardiaque et
la pression artérielle via une action sur les neurones à noradrénaline et adrénaline.
L’addiction au tabac : un paradoxe ?
- Drogue potentiellement très addictive mais propriétés psychoactives modérées :
augmentation de l’éveil et donc de la concentration, euphorie légère, diminution du
stress et de l’anxiété, réduction de l’appétit. Pas de changement de l’état de
conscience, contrairement à alcool, cocaïne ou héroïne.
- raison de ce paradoxe inconnu : addiction au rituel ou effets d’autres substances
contenues dans le tabac ?
III. Les grands types de drogues
c. Opiacés
Historique :
- 3500 av JC : utilisation de l’opium en Mésopotamie (Irak) : suc de la plante Papaver
Somniferum.
- 1000 : traités médicaux européens, arabes, indiens, chinois : vertus très nombreuses.
- 16e siècle : invention du laudanum par l’alchimiste Paracelse.
- 1804 : Principe actif, la morphine, isolé par Serturner.
- 1832 : découverte de la codéine, dérivé de l’opium, par Robiquet.
- 1898 : Découverte par la société pharmaceutique Bayer de l’héroïne.
III. Les grands types de drogues
c. Opiacés
Pharmacologie/Neurobiologie :
- Les opiacés se fixent sur des récepteurs à endorphines, qui sont les
substances analgésiantes naturelles du système nerveux. On les appelle aussi
peptides opioïdes endogènes.
- On trouve ces récepteurs au niveau de la moelle épinière, où ils permettent
d’inhiber les messages douloureux transmis au cerveau.
- Dans le cerveau, on trouve ces récepteurs sur les interneurones qui inhibent
les neurones à dopamine de l’ATV.
- La fixation d’opioïdes sur ces récepteurs inhibe ces interneurones, ce qui en
cascade augmente l’activation des neurones de l’ATV et donc la quantité de
dopamine dans le noyau accumbens.
Récepteur à
Dopamine
SANS Opiacés
Dopamine
Neurone
++
de l’ATV
-- Neurone du
Noyau
Accumbens
Récepteur GABA
Récepteur à
GABA Endorphines
Interneurone
Récepteur à
Dopamine
AVEC Opiacés
Dopamine
Neurone
++
de l’ATV
++
-- Neurone du
Noyau
Accumbens
Récepteur GABA
Récepteur à
GABA Endorphines
---
Interneurone
---
Marquage des récepteurs à endorphines dans un cerveau de rat. Ces
Récepteurs ont été mis en évidence pour la première fois par Snyder en 1973.
III. Les grands types de drogues
d. Drogues dites « récréatives »
Historique :
Historique :
- 1898 : découverte par Anton Köllisch
- 1912 : brevetage (laboratoire Merck), sans étude approfondie
- Années 50-60 : études menées par armée US.
- 1976 : « redécouverte » par Alexander (« Sasha ») Shulgin. Description détaillée de
ses effets.
- 1986 : mis sur la liste des stupéfiants en France
- Depuis 1990 : fort développement de son utilisation dans contextes festifs.
Pharmacologie/Neurobiologie :
-Le MDMA est un composé proche des amphétamines, dont il est dérivé.
-Par rapport à ces dernières, il agit beaucoup plus sur la 5-HT : c’est un puissant
inhibiteur de recapture de la sérotonine.
-Il produit donc des effets plus importants sur l’humeur, et reste globalement moins
addictif et moins toxique que les amphétamines.
Historique :
Une seule espèce : Cannabis Sativa
-Originaire d’asie centrale, premières traces (fibres et cordes) en Chine 4000 ans av. JC
-Première description des effets : Inde (Ganja), 1500 av JC
-Chine 500 av JC : recommandé contre divers maux (constipation, douleurs, fièvre…)
-Usage psychotrope se développe d’abord en Inde (bhang), associé au culte de Shiva et
Kali.
-Implantation progressive au Moyen Orient. Invention du Haschisch (résine compressée) et
du kif (pollen).
-1090 ap JC : Hassan Ibn Sabbah : Hashishin (vient peut être de Haschich).
-Implantation en Europe pour usage médicinal.
-Retour des campagnes Napoleoniennes : usage psychotrope.
-1915 : début de l’interdiction aux Etats-Unis.
-1960 : explosion de la consommation dans les pays occidentaux
-Fin des années 80 : identification des récepteurs aux cannabinoïdes.
-Aujourd’hui : estimation à 170 milllions de fumeurs de cannabis dans le monde, drogue
illicite la plus répandue.
Pharmacologie/Neurobiologie :
Historique :
Jusqu’à années 50 : traitement de la dépression par électrochocs, cocaïne ou
amphétamines.
Début années 50 : effets secondaires de médicament contre la tuberculose
(Iproniazide)
50-60 : IMAO (dérivé iproniazide) et Tricycliques (dérivé du neuroleptique
chlorpromazine)
Années 70 : ISRS
En 2003, 66 millions de boites vendues en France.
Pharmacologie/Neurobiologie
IMAO : inhibiteur de la Monoamine Oxydase
Tricycliques : inhibiteur de recapture des monoamines
ISRS : Inhibiteur sélectif de recapture de la sérotonine
Peut-on développer une addiction aux antidépresseurs ?
Historique :
19e siècle : Bromure, hydrate de chloral.
Début 20e siècle : Barbituriques
Années 60 : benzodiazépines
Actuellement : mise au point de molécules plus spécifiques, ciblant des sous-types de
récepteurs GABA
Pharmacologie/Neurobiologie :
Barbituriques et benzodiazépines se fixent sur les récepteurs aux GABA (acide
gamma aminobutirique), et augmentent la durée ou la probabilité d’ouverture du
canal Chlore associé à ce type de récepteur.
III. Les grands types de drogues
g. Alcool
Historique :
Phénomène naturel : fermentation des fruits donne de l’alcool (éthanol).
Consommation régulière par l’homme depuis environ 10 000 ans : fermentation spontanée
(hydromel notamment).
Développement de l’agriculture : apparition de la bière et du vin (il y a environ 8000 ans).
Occident : Rareté de l’eau potable → consommation d’alcool plus saine car propriétés
antiseptiques.
Orient : utilisation moins répandue au bénéfice du thé notamment. Enzyme nécessaire au
métabolisme de l’alcool moins présente dans les populations asiatiques.
Consommation également pour apport en calories et minéraux
Utilisation comme antalgique.
700 après JC : invention de la distillation par alchimistes arabes → premiers alcools forts.
1100 après JC : la pratique de la distillation du vin se répand.
1500 après JC : alcool distillé considéré comme aliment, médicament et substance dangereuse.
18e siècle : début de la lutte de l’église contre la consommation d’alcool
19e siècle : Trotter et Rush : description scientifique des dégâts physiologiques causés par l’alcool
Quelques données sur la consommation d’alcool :
Estimation du nombre de consommateurs d’alcool en France
métropolitaine (12-75 ans)
Définition :
Pratique d’un jeu de façon persistante et incontrôlable amenant à des
conséquences psychosociales délétères.
Source : L’aide-mémoire d’addictologie, sous la direction d’A.Morel, Ed. Dunod, 2010
Source : L’aide-mémoire d’addictologie, sous la direction d’A.Morel, Ed. Dunod, 2010
TEST SOGS : South Oaks Gambling Screen
(Lesieur et Blume, 1987, traduction française : Lejoyeux, 1999)
Exemples de questions :
1. Indiquez s’il vous plaît auquel(s) des jeux suivants vous avez déjà joué
dans votre vie.
Pour chaque type de jeu, choisissez l’une des réponses proposées :
Jamais / Moins d’une fois par mois / Une fois ou plus par mois / Une fois par
semaine / Plus d’une fois par semaine
2. Quelle est la somme la plus importante que vous avez déjà jouée en une
seule journée ?
3. Certains membres de votre famille ont-ils eu des problèmes de jeu ?
5. Avez-vous déjà annoncé à tort que vous aviez gagné de l’argent, alors
qu’en réalité vous n’aviez pas gagné ?
10. Avez-vous déjà ressenti l’envie d’arrêter de jouer et avez-vous pensé
que vous n’y arriveriez pas ?
Un exemple de classification des joueurs pathologiques
(Iancu et al., 2008)
- Il existerait deux phases dans cette addiction : une où le sujet pense réussir
à reprendre seul le contrôle et une où il a conscience qu’il ne peut y arriver
et qui caractérise l’addiction. (Valleur, Matysiak, 2003).
Traitement pharmacologique :
• Produit de substitution (ex : méthadone)
• Antidépresseurs et/ou anxiolytiques (Baclofène pour addiction à l’alcool
et à la cocaïne),
• Action sur les symptômes (acamprosate pour alcoolisme)
• Action sur circuit de la récompense : naltrexone
RO 15-4513 (imidazobenzodiazépine)
Anxiogène et proconvulsant
Diminue les comportements agressif liés a l’alcool chez les rats et les
singes
Acamprosate :
traitement récent
Pour mémoriser de façon optimale, il faut être dans une démarche active
d’appropriation des connaissances. Cela commence évidemment par essayer de répondre
aux nombreuses questions que je pose pendant les séances, mais pour celles et ceux qui n’ont
pas fait cet effort, il est trop tard pour cela. Il n’est en revanche pas trop tard pour appliquer
une bonne méthode pour vos révisions :
• Une fois que vous avez revu suffisamment le cours, partez d’une feuille blanche et rédigez
tout ce que vous savez ou pensez savoir sans vos notes. Si le résultat n’est pas satisfaisant, que
ce soit en termes de connaissances ou de structure, rev enez à vos notes, en essayant cette
fois de mémoriser en fonction de vos lacunes.
• Une fois que vous arrivez à rédiger un contenu suffisamment complet et structuré, travaillez
en groupe, interrogez-vous les uns les autres. La personne qui répond doit être
capable d’expliquer la notion demandée de façon compréhensible à quelqu’un qui n’a
pas suivi le cours. Evidemment, cela n’est utile que si la personne qui écoute votre réponse
n’est pas trop indulgente. Si vous êtes capable de cela, tout devrait très bien se passer le jour
de l’examen.
• Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me solliciter par email (bruno.truchet@univ-
amu.fr), en faisant en sorte de poser des questions précises, et de me laisser un délai
raisonnable pour répondre.
Conseils généraux pour l’examen écrit :
• Avant toute chose, lisez de multiples fois le sujet, en vous assurant d’avoir saisi l’intégralité des points
essentiels
• L’élaboration d’un brouillon est impérativ e. Il ne faut jamais commencer à rédiger directement sur la copie
d’examen. Ce brouillon sera en particulier essentiel pour définir la structure de votre copie. Il s’agit donc de
s’assurer non seulement d’avoir couvert l’intégralité des points à développer, mais aussi que les idées et les
différentes parties s’enchaînent logiquement (voir un exemple dans la correction d’un ancien sujet ci-après).
Une copie présentant tous les points essentiels, mais rédigée de façon désordonnée, sans logique
apparente, sera nettement sanctionnée au niveau de la note.
• Les connaissances exposées dans votre copie doivent être clairement mises en relation avec le sujet.
Autrement dit, décrire vos connaissances du cours sans montrer en quoi elles répondent au sujet n’est
évidemment pas satisfaisant. Par exemple, dans l’exemple de sujet ci-après, commencer immédiatement
votre copie en décriv ant le système (ou circuit) de récompense, sans même expliquer pourquoi vous
décrivez ce système, sera également sanctionné au niveau de la note.
• Vous pouvez utiliser des acronymes, mais à condition de donner le nom complet et l’acronyme entre
parenthèses lors du premier emploi du terme considéré. Par exemple : « Aire Tegmentale Ventrale
(ATV)». Vous pouvez alors employer cet acronyme pour le reste de la copie sans remettre le nom complet.
• La copie doit être véritablement rédigée, sans emploi de style télégraphique, à l’exception de liste d’items,
par exemple une liste de structures cérébrales.
• La qualité de la rédaction, de l’orthographe et de la grammaire, sera prise en compte (sauf pour les
étudiant.e.s justifiant d’un handicap, tel que la dysorthographie, et qui bénéficient donc d’un tiers-temps).
• Il est fortement conseillé de faire des phrases relativement courtes, pour des raisons évidentes de clarté.
• Gardez un temps en fin d’examen pour relire attentiv ement votre copie, notamment pour s’assurer
que vos phrases sont complètes, compréhensibles et lisibles.
Correction (succincte) d’un ancien sujet d’examen :
Sujet :
« …un américain qui avait vécu plusieurs années à Paris y était devenu
héroïnomane. Rentré à New York, il arrête l’héroïne. Deux ans plus tard, retour à
Paris. Soudain, en passant devant une bouche de métro, il éprouve une
profonde sensation de manque. Il avait l’habitude de s’injecter son héroïne
dans les bouches de métro… »
Quelle théorie des addictions explique que, longtemps après sa dernière prise de
drogue, cet écrivain ait ressenti le besoin d’en reprendre ? Expliquez cette
théorie, en détaillant les structures cérébrales impliquées.
Points essentiels de la correction (en italique les points de cours à décrire).
Dans la mesure où cette personne a arrêté sa consommation de drogue depuis deux ans, on
peut d’emblée écarter un phénomène à court terme pour expliquer la sensation ressentie.
Même dans le cas de l’héroïne, les symptômes les plus évidents d’un manque de
drogue s’estompent quelques jours après l’arrêt des prises. Nous sommes donc bien ici
en présence des conséquences de modifications à long terme du fonctionnement cérébral
engendrées par des prises de drogue fréquentes et répétées, dans un contexte d’addiction.
Une addiction se définit, suivant Goodman (1990), comme suit (ici, donnez la définition de
Goodm an donnée en cours).
Une addiction se met en place, au niveau cérébral, du fait de l’action des drogues sur le
système de récompense. Le rôle de ce système de récompense est de (ici, décrire le rôle
donné en cours).
Ce système repose sur un circuit mettant en jeu plusieurs structures cérébrales, qui
fonctionnent en synergie de la façon suivante : ici, décrivez les structures cérébrales du
systèm e de récom pense, ainsi que leurs rôles respectifs.
Or, suivant la théorie d’Hyman (2005), les drogues addictives « piratent » ce système de
récompense, entraînant une mémorisation « hors besoin vitaux » du contexte de prise de
drogues. Du fait de son addiction, cet américain a mémorisé à long terme le contexte de prise
de drogue, en l’occurrence les bouches de métro parisien. Ainsi, même longtemps après avoir
cessé de consommer de l’héroïne, la mise en présence du contexte mémorisé deux
ans auparavant réactive le souvenir de la prise de drogue, et déclenche une sensation de
manque et d’envie de reprendre de l’héroïne.
ATTENTION :
1. Si vous évoquez un système ou une théorie, il ne suffit pas de citer son nom. Vous devez
donner tous les détails nécessaires pour comprendre ce que ce système ou cette théorie
recouvre.
Par exemple, dans le cas du système de récompense, il ne faut pas se contenter de le
nommer et même de décrire son rôle : il faut aussi détailler les structures cérébrales impliquées
et leurs fonctions.
3. Ne perdez pas de vue que les addictions sont des phénomènes complexes, dont le
fonctionnement varie beaucoup d’un individu à l’autre. Il s’agit donc de ne pas avoir
une approche de fonctionnement « automatique », mais une vision plus subtile. Par exemple,
dans le cas du sujet décrit ici, il sera bon de préciser que ce n’est pas parce que la personne a
ressenti ce manque qu’elle va pour autant recommencer à consommer de l’héroïne. Cela
dépendra de la façon dont elle a réussi à se désintoxiquer et à arrêter à prendre de la
drogue, de son équilibre psychique et des outils cognitifs qu’elle a mis en place pour éviter les
rechutes etc..
De même, la théorie allostatique peut être plus adaptée pour expliquer certains phénomènes
liés aux addictions, ou venir en complément de la théorie du « piratage » de la mémoire
d’Hyman.
Le mot de la fin à Keith Richards…