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Affections de l’oesophage

Pr. Ammari
Reflux gastro-oesophagien
• DEFINITION
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) désigne le passage intermittent d’une
partie du contenu gastrique dans l’œsophage.

• Il faut distinguer

- Le RGO physiologique qui existe chez tous les sujets.

- Les RGO pathologique qui se manifeste par des symptômes et/ou des
lésions œsophagiennes secondaires à ce reflux.
Reflux gastro-oesophagien
• Intérêt de la question:

• Le RGO est une affection :

- Fréquente : la prévalence des pyrosis est évaluée à 5 à 45% de la


population occidentale adulte.

- Chronique

- Aux complications parfois sévères, conséquences de l’œsophagite


peptique.
PHYSIO PATHOLOGIE du RGO :

1. Le RGO est dû à la défaillance des systèmes de barrière anatomique et fonctionnelle de la jonction


œsogastrique,

2. Ces barrières s’opposent au gradient de pression qui s’exerce entre l’abdomen (pression positive) et qui
favorise le reflux.

3. La barrière fonctionnelle joue un rôle essentiel par le tonus du sphincter inferieur de l’œsophage (SIO)

4. La barrière anatomique est représentée par :

- Le pilier droit du diaphragme situé autour de la jonction œsogastrique

- L’œsophage abdominal : extrémité distale de l’œsophage à la pression positive abdominale.

- L’angle de His.

- L’agression de la muqueuse œsophagienne par la sécrétion acide gastrique et la pepsine est responsable

des symptômes et des lésions du RGO.


Reflux gastro-œsophagien
VII. DIAGNOSTIC POSITIF du RGO
• C. EXAMEN CLINIQUE :

• Le RGO est un syndrome fonctionnel qui peut se manifester par des symptômes typique,
des symptômes atypiques, ou par ses complications.

• En dehors des complications, l’examen clinique est normal.

• 1/ symptômes typiques :

• - Le pyrosis : c’est une sensation de brûlure sternale ascendante qui augmente en période
postprandiale, en décubitus dorsal, et lors de l’antéflexion du tronc - Les régurgitations
acides

• - Les brulures épigastriques sans trajet ascendant.


VII. DIAGNOSTIC POSITIF du RGO
• 2/ Symptômes atypiques

• Ils imposent avant d’être attribues a un RGO l’élimination des diagnostics


différentiels, donc de recours à des examens complémentaires.

• a-Manifestations atypiques digestives : la dyspepsie

 Douleurs épigastriques rétroxyphoïdiennes.

 Eructations

 Hoquet

 Nausées
VII. DIAGNOSTIC POSITIF du RGO
• b-Manifestations atypiques extradigestives :

• ORL: laryngite chronique postérieure,

enrouement,

dysesthésies bucco-pharyngées.

• Cardiaques: les douleurs thoraciques pseudo-coronariennes.

• Respiratoires, souvent nocturnes :

• - Toux chronique,

• - Asthme,

• - Pneumopathies d’inhalation à répétition.

• Stomatologiques : gingivites, caries dentaires.


VII. DIAGNOSTIC POSITIF du RGO
• 3/ Complications

- Dysphagie

- Odynophagie

- Anémie ferriprive

- Hémorragie digestive

- Altération de l’état général, amaigrissement

• La présence de signes d’alarme impose le recours à une endoscopie digestive


haute.
VII. DIAGNOSTIC POSITIF du RGO
• D. EXAMENS PARACLINIQUES

• Le diagnostic de RGO est clinique

• Les examens complémentaires sont justifiés dans 2 cas de figure :

- Age ≥ 50 ans et / ou présence de signes d’alarme

- Symptomatologie atypique.
D. EXAMENS PARACLINIQUES du RGO
• 1- La fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD)

- Symptomatologie atypique

- Age ≥50 ans et /ou signe d’alarme

- Résistance a un traitement médical bien conduit

- Contrôle d’une œsophagite sévère

- Elle recherche une œsophagite peptique qui se manifeste par des érosions et / ou des ulcérations de la
muqueuse du tiers inférieur de l’œsophage.

- Classification : - œsophagite non sévère : ulcérations non circonférentielles

- œsophagite sévère : ulcérations circonférentielles

- œsophagite compliquée : ulcère, sténose, EBO.

- *Normale, elle n’élimine pas le diagnostique


D. EXAMENS PARACLINIQUES du RGO

• 2-La pH-métrie des 24 h :

• La pH–métrie des 24 h n’est indiquée qu’en cas de symptomatologieatypique

• Un reflux acide est défini par une chute de PH œsophagien <4

• pendant plus de 5% du temps d’enregistrement.

• 3- La manométrie œsophagienne

•  Indications :

- Suspicion de trouble moteur de l’œsophage associé

- Systématique avant traitement chirurgical a la recherche d’un trouble moteur de


l’œsophage qui contre –indiquerait la chirurgie.
D. EXAMENS PARACLINIQUES du RGO

• 4- Devant une symptomatologie atypique:

• Le diagnostique de RGO ne sera envisagé qu’après élimination des étiologies


organiques propres a chaque manifestation.

• L’endoscopie digestive haute est indiquée en première intention .Elle permet le


diagnostic lorsqu’elle découvre une œsophagite
D. EXAMENS PARACLINIQUES du RGO
• Le RGO est idiopathique dans l’immense majorité des cas.

 Cependant il existe des formes secondaires :

- Hernie hiatale par glissement : 20% des hernies hiatales s’accompagnent de


RGO

- Intubation nasogastrique (IPP pendant toute la durée du sondage gastrique

- Grossesse : l’hyperpression abdominale et progestatifs

- - Sclérodermie : l’atteinte œsophagienne est fréquente le RGO est souvent


sévère et compliqué d’œsophagite peptique.
VIII. COMPLICATIONS du RGO

• E- L’œsophagite peptique

C’est secondaire à l’agression chimique de l’acidité et de la pepsine gastrique.

• F- L’ulcère de l’œsophage:

Il peut se compliquer d’hémorragie digestive et de sténose peptique

• G- Les hémorragies digestives :

Elles peuvent être extériorisées sous forme d’hématémèse ou de méléna.

Ou occultes: anémie ferriprive.


VIII. COMPLICATIONS du RGO
• H- La sténose peptique de l’œsophage :

Une dysphagie prédominant pour les solides avec retentissement sur l’état général
(amaigrissement)

Les biopsies sont systématiques (pour éliminer une sténose néoplasique)

• E- L’endobrachyoesophage (EBO).

• L’EBO est une métaplasie intestinale de la muqueuse œsophagienne, son diagnostic est
endoscopique et histologique : Biopsies systématiques

• L’EBO est un état précancéreux.

• On distingue : - Les EBO courts 5mm à 5cm

- Les EBO longs ≥3cm


TRT du RGO
C.Moyens thérapeutiques

• 4. Règles hygiéno- diététiques

• - Arrêt alcool et tabac, éviction des repas (riche en graisses)

• - L’élévation de la tête du lit

• 5. Traitement médical

• c. Les topiques:

 Les alginates : Efficaces sur les symptômes de reflux (ex Gaviscon Topaal)

 Les antiacides neutralisent les ions H+ (ex Maalox)

• d.Les antisécrétoires

 Les anti H2 Ranitidine, Famotidine

 Les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP), efficace sur les lésions d’œsophagites Ex Oméprazole,
Lansoprazole, Pantoprazole
TRT du RGO
• 6. Traitement chirurgical

• La fundoplicature réduction d’une éventuelle hernie hiatale et manchonnage du bas


œsophage par la grosse tubérosité gastrique surtout indiqué en cas de régurgitations
invalidantes.

• D. Indications

• Age< 50 ans, symptôme typique et absence de signe d’alarme

• c- Symptôme peu fréquents et peu invalidant (< 1/semaine) Traitement à la demande


(alginate, antiacides ou anti H2)

• d- Symptôme rapproché 1/semaine Traitement continu par IPP ½ dose pendant


4semaines puis arrêt
TRT du RGO
• 7. Age ≥ 50 ans et / ou signe d’alarme FOGD

• - En l’absence d’œsophagite ou en présence d’œsophagite non sévère

Traitement continu par IPP à demi dose pendant 4 semaines

• En présence d’une œsophagite sévère ou compliquée

Traitement continu par IPP à pleine dose pendant 08 semaines avec contrôle
endoscopique de la cicatrisation

8. Syndrome atypique

 Œsophagite absente ou non sévère : IPP à pleine dose pendant 4 semaines

 Œsophagite sévère ou compliquée : IPP à pleine dose pendant 8 semaines


Reflux gastro-oesophagien
• 9. Complications

•  Sténose peptique traitement continue par IPP pleine dose et dilatation


endoscopique.

•  EBO Symptomatique traitement de RGO surveillance Endoscopique et


histologique à vie.

• 10. Surveillance et étiologie au long cours:

•  Traitement à la demande par IPP en monothérapie

•  Traitement quotidien au long cours en cas de symptôme très rapproché

•  Indication chirurgicale en cas d’èche au traitement médical


Œsophagites

Œsophagites
Œsophagites
• L’oesophagite est l’ensemble des lésions inflammatoires de l’œsophage.

• En fonction de l’agent causal, on distingue quatre grands types d’oesophagite :

• L’oesophagite peptique en rapport avec le reflux gastro-oesophagien ;

• L’oesophagite caustique survenant à la suite de l’ingestion d’une solution acide ou


basique ;

• L’oesophagite post-radique secondaire à une radiothérapie sur la région


cervicale ;

• L’oesophagite mycotique due à une infection par un champignon microscopique.


Œsophagites
• I/ OESOPHAGITE PEPTIQUE :

• A/ Définition : L’oesophagite peptique désigne tous les états inflammatoires de la muqueuse


oesophagienne secondaire à l’action corrosive des sucs digestifs du reflux gastro-oesophagien.

La gravité des lésions est fonction de la durée, de la fréquence et du volume du reflux.

• L’atteinte est segmentaire localisée au 1/3 inférieur de l’œsophage.

• B/ Etiologies :

• Le reflux gastro-oesophagien est la conséquence directe de l’incontinence du cardia dont les principales
causes sont :

• • La hernie hiatale par glissement ;

• • La présence d’une sonde nasogatrique soit d’aspiration, soit d’alimentation ;

• • La chirurgie de l’estomac (vagotomie ou gastrectomie)


Œsophagites
• C/ Clinique :

• 1) Signes cliniques :

• Douleurs épigastriques hautes, rétro-xyphoidienne à type de brûlures ;

• Régurgitation acide ;

• Pyrosis : sensation de brûlure traçante ascendante de l’épigastre à la région


pharyngée, favorisée par le décubitus ou l’antéfléxion du tronc (signe du lacet),
terminée par une régurgitation ;

• Dyspnée intermittente et douloureuse.


Œsophagites
• 2) Examens complémentaires :

• 2.1) Le transit oesogastroduodénal (TOGD) : Il sert surtout à mettre en évidence une hernie hiatale et à
révéler le reflux en position de Trendelenburg (malade en pro cubitus, tête en bas selon un plan incliné à
15°).

• Au stade de sténose, il objective un rétrécissement court, régulier et axial.

• 2.2) L’endoscopie digestive haute (FOGD): C’est l’examen essentiel.

• Elle a un triple intérêt :

• Elle précise l’importance et l’étendue des lésions, et les classent dans la classification de Savary

• Elle apporte des arguments en faveur de l’origine peptique de l’oesophagite (constatation d’une
hernie hiatale, observation d’un reflux de liquide provenant de l’estomac) ;

• Elle permet de réaliser des biopsies.


Œsophagites
• 2) Examens complémentaires :

• 2.1) Le transit oesogastroduodénal (TOGD) : Il sert surtout à mettre en évidence une hernie hiatale et à
révéler le reflux en position de Trendelenburg (malade en pro cubitus, tête en bas selon un plan incliné à
15°).

• Au stade de sténose, il objective un rétrécissement court, régulier et axial.

• 2.2) L’endoscopie digestive haute (FOGD): C’est l’examen essentiel.

• Elle a un triple intérêt :

• Elle précise l’importance et l’étendue des lésions, et les classent dans la classification de Savary

• Elle apporte des arguments en faveur de l’origine peptique de l’oesophagite (constatation d’une
hernie hiatale, observation d’un reflux de liquide provenant de l’estomac) ;

• Elle permet de réaliser des biopsies.


Œsophagites
• 2.3) Les explorations fonctionnelles :

• • La manométrie : elle consiste à mesurer la pression du sphincter inférieur de


l’œsophage.

• • La pHmétrie : elle consiste à mesurer de façon continue le pH oesophagien


par l’intermédiaire d’une sonde et à déterminer l’importance du reflux acide.
Œsophagites
• D/ Evolution et complications :

• L’oesophagite évolue en s’aggravant jusqu’à constitution d’une sténose. L’évolution peut donner lieu à des
complications :

• 1) Brachy-œsophage : C’est l’aboutissement d’une sclérose inflammatoire rétractile entraînant un


raccourcissement de l’œsophage et le maintient permanent et irréversible d’une partie de l’estomac en
position intra thoracique.

• 2) Endo-brachy-œsophage : C’est une anomalie uniquement muqueuse qui se définit par le remplacement
progressif et ascendant de la muqueuse oesophagienne altérée par une muqueuse de type gastrique.

• 3) Anémie : Elle est due à une déperdition sanguine occulte.

• 4) Hémorragie digestive : Elle est extériorisée sous forme d’une hématémèse.

• 5) Dégénérescence maligne
Œsophagites
• E/ Traitement :

• Le traitement a pour objectif de

• soulager les symptômes,

• cicatriser les lésions

• Prévenir la récidive.

• Le but est de diminuer le reflux.


Œsophagites
• 1) Traitement médical :

• 1.1) Mesures hygiéno-diététiques :

• Réduction de la surcharge pondérale ;

• Suppression de l’alcool, du tabac et des boissons gazeuses ;

• Déconseiller le décubitus dorsal après les repas ;

• Eviter tous les facteurs de compression abdominale (corset, ceinture…) ;

• Surélever la tête du lit ;

1.2) Médicaments :

• Anti-acides ( émulsions de sels d’aluminium et de magnésium) comme par exemple Maalox°, Phosphalugel° etc.… Ils
sont pris après les repas ;

• Anti-sécrétoires dont les plus utilisés sont le Tagamet°, l’Azantac° en prise unique le soir.

• Autres : Primpéran°, Gaviscon° ;


Œsophagites
• 2) Traitement chirurgical :

• La chirurgie est proposée en cas d’oesophagite sévère, résistante au traitement


médical et en cas de complication hémorragique.

• L’intervention a pour but

• la réduction de la hernie,

• le renforcement des moyens de fixation de la région cardio-tubérositaire, la


confection d’un dispositif anti-reflux.

• 3) Traitement de la sténose : C’est l’indication de la dilatation per-endoscopique.


II/ OESOPHAGITE CAUSTIQUE :

• A/ Définition : C’est une brûlure chimique de l’œsophage suite à l’ingestion d’une solution
acide ou basique, soit accidentelle, soit volontaire dans un but suicidaire.

• B/ Clinique :

• 1) Description : Les lésions suivent l’évolution d’une brûlure avec érythème, phlyctène,
ulcération et nécrose.

• La gravité dépend de la concentration et de la quantité de produit ingéré.

• Elle est mineure en cas d’ingestion accidentelle car la quantité est toujours limitée, elle est
majeure dans les tentatives d’autolyse ou le malade essaie d’en ingérer le plus possible.

• L’atteinte de l’œsophage s’accompagne de lésions de l’oropharynx, et de l’estomac qui


subissent également l’action du produit.
II/ OESOPHAGITE CAUSTIQUE :

• 2) Symptomatologie :

• Les symptômes associent des douleurs bucco pharyngées, thoraciques et épigastriques, exagérées par la déglutition,
parfois une détresse respiratoire aiguë ou un état de choc.

• 3) Examens complémentaires :

• L’examen de référence est la fibroscopie digestive haute qui permet d’apprécier la gravité et de l’étendue des
lésions.

• 4) Evolution :

• Elle comporte 3 phases :

• • Une phase d’amélioration ;

• • Une phase de latence cliniquement muette de 2 à 3 semaines ;

• • Une phase de cicatrisation qui peut être sans séquelle et marquer la guérison ou se caractériser par
l’apparition d’une dysphagie qui traduit la constitution d’une sténose.
II/ OESOPHAGITE CAUSTIQUE :

• 5) Complications : Elles sont dominées par :

• La nécrose avec perforation;

• Les hémorragies;

• La médiastinite avec insuffisance respiratoire aiguë et fièvre ;

• Les sténoses étagées et multiples ;

• La dégénérescence maligne.

• C/ Traitement : Il comporte :

• La suppression de toute alimentation orale ;

• Une nutrition parentérale exclusive ;

• L’instauration d’une antibiothérapie et d’une corticothérapie.

• En cas de nécrose, une intervention est nécessaire, consistant en une œsophagectomie avec ou sans
gastrectomie.
III/ OESOPHAGITE POST-RADIQUE :
• L’oesophagite est la conséquence d’une brûlure physique par des radiations,
suite à une

• radiothérapie locale pour cancer ORL, mammaire, pulmonaire ou oesophagien.

• Elle peut aboutir à la constitution d’une sténose avec dysphagie dans un délai
très variable de quelques mois.

• Elle devra alors ne pas être confondue avec une récidive locale de la maladie
néoplasique.
OESOPHAGITES MEDICAMENTEUSES

Elles sont dues à un contact direct et prolongé avec un médicament. On retrouve des facteurs

• favorisants comme une prise médicamenteuse sans eau, en décubitus dorsal ou juste avant le
coucher, un trouble de la déglutition ou une pathologie de l’œsophage préexistante.

• L’endoscopie retrouve une ulcération suspendue du 1/3 moyen de l’œsophage.

• Le traitement repose sur les antisécrétoires et les antalgiques.

• La prévention est essentielle et repose sur l’ingestion du médicament en position debout ou assise
accompagnée d’un verre d’eau.

• V/ OESOPHAGITES INFECTIEUSES :

De nombreux microorganismes sont en cause et notamment dans un contexte d’immunodépression,


dominé par l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (tableau).
Oesophagites mycotiques :

• La plus fréquente est la candidose oesophagienne et plus précisément


l’oesophagite à Candida albicans. Elle peut être associée à des lésions
oropharyngées qui orientent le diagnostic étiologique.

• L’aspect endoscopique est parfois évocateur du diagnostic. Les lésions


mycotiques et virales peuvent être associées. Leur traitement est résumé dans
le tableau.
Oesophagites virales :

• L’oesophagite à virus Herpès simplex de type 1 (HSV1) survient surtout chez


l’immunodéprimé.

• Les symptômes œsophagiens sont souvent précédés par un syndrome grippal.

Une atteinte extra-oesophagiennne est présente dans plus d’un tiers des cas.

• L’aspect le plus typique est un ulcère géant du 1/3 inférieur de l’œsophage.

• Des ulcères œsophagiens ont été observés lors de la primo-infection et lors de l’infection
chronique à VIH.

• Il s’agit le plus souvent d’ulcères géants uniques siégeant dans les 2/3 inférieurs de
l’œsophage et probablement dus au VIH lui-même.
VII/ OESOPHAGITE IDIOPATHIQUE :

• Elles sont très rares et de plusieurs types.


VII/ OESOPHAGITE
VII/ OESOPHAGITE
Varices œsophagiennes
• Les varices sont des veines dilatées dans l'œsophage distal ou l'estomac proximal
provoquées par une élévation de la pression dans le système veineux porte,
généralement au cours de la cirrhose.

• Les varices œsophagiennes sont dues à une hypertension dans les vaisseaux
sanguins à l’intérieur et autour du foie (hypertension portale).

• Les varices œsophagiennes sont généralement asymptomatiques, mais peuvent


saigner spontanément.
Varices œsophagiennes
• Le saignement peut être très grave et entraîner un état de choc hémorragique
décès.

• C’est une urgence médico-chirurgicale: Le traitement consiste principalement


en une ligature endoscopique et l'administration d'octréotide IV.

Ou chirurgical par une procédure d'anastomose portosystémique intrahépatique


par voie transjugulaire est nécessaire.
Etiologies des varices oesophagiennes
• Hypertension portale

• La veine porte est la grosse veine qui transporte le sang des intestins et d’autres
organes abdominaux tels que la rate, le pancréas et la vésicule biliaire, jusqu’au
foie.

• L’hypertension dans la veine porte est appelée hypertension portale.

• La cause la plus fréquente de l’hypertension portale est l’apparition de tissus


cicatriciels dans le foie due à une cirrhose.
Etiologies des varices oesophagiennes
• L’hypertension portale entraîne la formation de nouvelles veines (dites collatérales) qui court-
circuitent le foie.

• Ces veines relient directement les vaisseaux portes aux veines qui éliminent le sang du foie
jusque dans la circulation générale.

• Les vaisseaux collatéraux se développent dans des zones spécifiques.

• Les plus importants se situent dans la partie inférieure de l’œsophage et dans la partie
supérieure de l’estomac.
Etiologies des varices oesophagiennes
• À cet endroit, les vaisseaux s’agrandissent et deviennent tortueux, c’est-à-dire
qu’ils se transforment en veines variqueuses dans l’œsophage (varices
œsophagiennes) ou dans l’estomac (varices gastriques).

• Ces vaisseaux élargis sont fragiles et ont tendance à saigner.

• Il n’y a généralement pas de déclencheur évident expliquant le saignement.


Etiologies des Varices oesophagiennes
Clinique
• Les personnes atteintes de varices œsophagiennes ne présentent généralement aucun
symptôme jusqu’à ce que les varices se mettent à saigner.

• Les personnes vomissent alors du sang rouge vif, parfois en grandes quantités.

• Le saignement est indolore.

• Les personnes qui perdent beaucoup de sang peuvent présenter des signes de choc, y compris la
sensation d’étourdissement, de faiblesse et des suées.

• Leur cœur peut battre rapidement et leur pression artérielle peut être basse.
Examens complémentaires

• Endoscopie

• En cas de suspicion d’un saignement des varices œsophagiennes lorsqu’une

personne atteinte d’une maladie hépatique chronique confirmée, en particulier

si c’est une cirrhose, commence à vomir du sang.


Traitement des varices oesophagiennes

• But du traitement:

• Compensation des pertes

• Assurer l’hémostase

• Traitements endoscopiques pour arrêter le saignement

• Octréotide par voie intraveineuse

• Parfois, shunt portosystémique


Traitement des varices oesophagiennes

• L’endoscopie a un double intérêt: diagnostique et thérapeutique.

• Ligature élastique).

• Ou par sclérothérapie par injection de produits sclérosants (procédure appelée


sclérothérapie par injection).

• Administration d’octreotides par voie intraveineuse de l’octréotide ou de


la vasopressine pour arrêter le saignement.
Traitement des varices œsophagiennes

• En cas de persistance du saignement:


• Recours à lachirurgie: une procédure appelée shunt portosystémique.

• Cette procédure relie la veine porte ou l’une de ses branches à une veine de la
circulation systémique et permet de dévier une grande partie du sang qui se
dirige normalement vers le foie afin qu’il le contourne.

• Ce pontage (appelé shunt) réduit la pression dans la veine porte de sorte que le
saignement soit plus facile à contrôler.
Traitement des varices oesophagiennes

• Il existe plusieurs types de shunt portosystémique :

• L’un est appelé shunt portosystémique intrahépatique transjugulaire (TIPS) et consiste à introduire
un cathéter à l’aide d’une aiguille sous repérage radiologique dans une veine du cou jusqu’aux
veines hépatiques.

• Le cathéter est utilisé pour créer un passage direct (shunt) entre la veine porte (ou l’une de ses
branches) et l’une des veines hépatiques.

• Les shunts portosystémiques sont parfois créés chirurgicalement.


Traitement des varices oesophagiennes

En urgence il faut recourir à la mise en place d’une sonde dotée de ballons dans
l’œsophage de la personne.

Les ballons sont gonflés pour comprimer les varices, ce qui maîtrise le
saignement.

Cette sonde est une mesure temporaire.


Stenoses oesophagiennes
Les sténoses œsophagiennes bénignes sont fréquemment diagnostiquées en endoscopie.

La majorité d’entre elles (60‑80 %) sont d’origine peptique, dues à une exposition
chronique à l’acidité gastrique.

Les autres étiologies sont:

 Les anneaux de Schatzki,


 Les diaphragmes œsophagiens et
 Les sténoses liées à l’œsophagite et à l’ingestion de produits caustiques.
Stenoses oesophagiennes

Les sténoses iatrogènes, secondaires à:


 Une radiothérapie,
 Une thérapie photodynamique
 Une résection endoscopique
 Une résection chirurgicale de néoplasies œsophagiennes ;
Stenoses oesophagiennes
Classification et Score de dysphagie liée à la sténose oesophagienne:

■ O Capable de manger un régime normal

■ 1 Dysphagie avec certains aliments solides

■ 2 Capable d'avaler des aliments mous semi-solides

■ 3 Capable d'avaler des liquides seulement

■ 4 Incapable d'avaler la salive


Stenoses oesophagiennes
Examens complémentaires

Fibroscopie oesogastro-duodénale (FOGD):

Toute nouvelle sténose œsophagienne nécessite une évaluation endoscopique détaillée à la recherche
de signes de malignité ainsi que la réalisation de
biopsies pour analyse histologique.

Echo-endoscopie et CT‑scan thoraco‑abdominal:

Une évaluation complémentaire par échoendoscopie et CT‑scan thoraco‑abdominal à la recherche

D’une infiltration sous‑muqueuse,

D’une atteinte extra‑œsophagienne, devrait également être considérée,


Stenoses oesophagiennes
DILATATION COMBINÉE À L’INJECTION DE CORTICOÏDES
Environ 25‑35 % des sténoses simples et une proportion plus importante de
sténoses complexes ne répondent pas à un traitement uniquement dilatateur.
L’association d’une injection de corticoïdes donne de meilleurs résultats,

INCISION ENDOSCOPIQUE
La thérapie par incision endoscopique à l’aide d’un needle knife a été initialement
étudiée dans les anneaux de Schatzki, puis dans les sténoses anastomotiques
(œsophago‑gastriques).
Stenoses oesophagiennes
PROTHÈSES ŒSOPHAGIENNES TEMPORAIRES
Dans l’optique d’une dilatation prolongée menant à de meilleurs résultats cliniques dans les sténoses réfractaires
ou récurrentes, la mise en place temporaire de prothèses œsophagiennes a été documentée depuis le début des
années 2000.

Ces prothèses sont introduites dans l’œsophage après mise en place d’un fil guide puis déployées dans la sténose
sous contrôle radioscopique et éventuellement endoscopique.
Ces prothèses peuvent être:

 Métalliques,

 Prothèses plastiques

 les prothèses biodégradables


Stenoses oesophagiennes
Cancer de l’oesophage
Le cancer de l’œsophage désigne une tumeur maligne qui touche les cellules situées dans
l’œsophage.

Taux de mortalité lié à ce type de tumeurs est élevé, le cancer de l’œsophage connaît pourtant
une amélioration du taux de survie depuis 1990.

La radiothérapie est l’une des options thérapeutiques possibles pour traiter cette pathologie

Le cancer de l’œsophage est généralement de mauvais pronostic.

La survie à 5 ans s’élève à 20 % chez les femmes et 16 % chez les hommes ayant été diagnostiqués
entre 2010 et 2015.

Cependant, la survie nette à 10 ans a doublé entre 1990 et 2010, toutes tranches d’âges
confondues. Elle reste toutefois en dessous des 10 % chez les personnes âgées de 80 ans et plus.
Cancer de l’oesophage
• Le cancer de l’œsophage est diagnostiqué chez 5 445 personnes chaque année
en France.

• Le nombre de décès quant à lui s’élève à 3 725.

• La forme la plus dominante reste le carcinome épidermoïde.

• Cependant, il existe une augmentation des adénocarcinomes.


Tableau clinique du cancer de l’oesophage
• Les tumeurs de l’œsophage peuvent ne pas provoquer de signes cliniques particuliers
lorsque la maladie est à un stade précoce.

• Les premiers symptômes se déclarent généralement lorsque la tumeur maligne a


engendré un épaississement de la paroi de l’œsophage, ou lorsque la tumeur est de
grande taille, gênant l’ouverture de l’estomac ou bloquant l’œsophage.

• Des symptômes apparaissent aussi lorsque la tumeur a envahi les tissus et organes
avoisinants.
Tableau clinique du cancer de l’oesophage
• Le signe clinique le plus couramment décrit par les patients est la dysphagie

• Il peut également exister

• une douleur à la déglutition,

• des maux de gorge,

• Une perte de poids

• Anorexie,

• des douleurs thoraciques ou dorsales,

• une voix enrouée, une toux, un hoquet persistant, des nausées ou vomissements, de la fatigue,
Tableau clinique du cancer de l’oesophage
• es examens nécessaires à l’élaboration du diagnostic de cancer de l’œsophage
peuvent être :

•Bilan sanguin;

•une endoscopie digestive haute ;

•un transit oeso-gastro-duodénal ;

•une échoendoscopie

•une biopsie.
Tableau clinique du cancer de l’oesophage
• Si l’un ou plusieurs des examens confirment la présence d’une tumeur de
l’œsophage, le spécialiste pourra demander des examens complémentaires
pour mesurer l’extension de la maladie et permettre de connaître son stade. Il
peut s’agir :
• Scanner Cervico-thoraco-abdominopelvien
• d’un TEP scanner ;
• d’une scintigraphie osseuse ;
• d’une IRM ;
• de tests cardiaques ou respiratoires ;
• d’une thoracoscopie, laparoscopie ou encore bronchoscopie…
Traitements du cancer de l’œsophage
• Après en avoir discuté en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) avec les différents
spécialistes, un plan de traitement est proposé.

• But du traitement:
• Préparer le patient à la chirurgie
• Résection de la tumeur avec curage gonglionnaire
• Rétablir la continuité digestive
• Améliorer le confort et la survie du patient

• Armes thérapeutiques:
• la chirurgie, 
• la radiothérapie,
• la chimiothérapie,
• a thérapie ciblée,
• Traitements endoscopiques.
Traitements du cancer de l’œsophage
• La chirurgie du cancer de l’œsophage
• L’intervention chirurgicale la plus fréquemment proposée est
l’œsophagectomie.
• Elle consiste à retirer une partie de l’œsophage ou l’œsophage dans sa totalité
et les ganglions lymphatiques proches.
• Parfois, il est nécessaire de retirer également une partie de l’estomac.

• La radiothérapie du cancer de l’œsophage


• La radiothérapie fait partie des traitements de référence du cancer de
l’œsophage. seule, ou associée à la chimiothérapie. On parle alors de
(radiochimiothérapie concomitante).
Traitement du cancer de l’oesophage
• La radiothérapie est envisagée :

• lorsqu’il existe une contre-indication à la chirurgie des tumeurs localisées ou des


cancers localement avancés ;

• en présence de certains types de cancers épidermoïdes localement avancés avant de


procéder à une chirurgie dans les tumeurs localement avancées (on parle alors de
radiothérapie néoadjuvante) ;

• Parfois sous forme de curiethérapie afin de soulager les symptômes gênants des
tumeurs avancées.
Traitement du cancer de l’oesophage
• La chimiothérapie du cancer de l’œsophage

• Ce traitement peut être envisagé seul ou concomitant à la radiothérapie.

• La chimiothérapie peut être néoadjuvante (avant la chirurgie) ou adjuvante (après la chirurgie).

• La chimiothérapie seule est envisagée lorsque :

• il s’agit d’un cancer récidivant, déjà traité par radiothérapie sans possibilités de faire une
chirurgie ;

• L’état général du patient ne permet pas de réaliser une radiochimiothérapie concomitante ou une
chirurgie ;

• le cancer est avancé et que ce traitement à pour but principal de soulager les symptômes
(chimiothérapie palliative).
Traitement du cancer de l’oesophage
• Les thérapies ciblées

• Pour le cancer de l’œsophage, il peut s’agir de l’Herceptin (trastuzumab).

• Ce traitement médicamenteux consiste à cibler spécifiquement une molécule


particulière présente sur la cellule cancéreuse (bien souvent, une protéine)
pour réduire sa prolifération sans engendrer d’effets sur les cellules saines.
Traitement du cancer de l’oesophage
• Les traitements endoscopiques
• Ce type de traitements permet de réduire les signes cliniques handicapants des
tumeurs de stade avancé ou même de traiter des états précancéreux de
l’œsophage.
• Ils regroupent plusieurs gestes (ablation, médicament, laser, endoscopie…).
• Il peut s’agir:
• d’une résection muqueuse endoscopique (RME),
• d’un traitement photodynamique (TPD) avec des médicaments,
• d’une exerèse par radiofréquence,
• d’une chirurgie au laser, d’une dilatation œsophagienne,
• d’une endoprothèse œsophagienne,
• d’une électrocoagulation (ou coagulation au plasma argon).
Tumeurs bénignes de l’oesophage
• Le léiomyome, la forme la plus fréquente des tumeurs non cancéreuses, se
développe au sein du muscle lisse.

• Il survient le plus souvent chez des personnes âgées de 30 à 60 ans.

• La plupart des léiomyomes sont petits et ne nécessitent aucun traitement.

• Toutefois, un faible pourcentage de léiomyomes se développe suffisamment pour


obstruer partiellement l’œsophage, ce qui peut provoquer des 
troubles de la déglutition (dysphagie), des douleurs ou une sensation d’inconfort.

• Les antalgiques peuvent apporter un répit passager, mais seule l’exrèse chirurgicale
ou endoscopique permet une guérison définitive.
Tumeurs bénignes de l’oesophage
• Les autres tumeurs bénignes:
• Tumeurs du tissu conjonctif (polypes ou angiomes),
• Tumeur du tissu nerveux (schwannomes), sont rares.

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