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Bouchakor 21/09/2022
Les thrombopathies
Définition ; classification ; diagnostic ; traitement. Détailler les thrombopathies
constitutionnelles (Glanzmann et Bernard Soulier). Citez les autres
Cours destiné aux résidents de première année Hématologie
Plan
I. Définition
Les thrombopathies sont des anomalies fonctionnelles des plaquettes. Elles sont
constitutionnelles ou acquises. Elles peuvent concerner chaque étape de la physiologie
plaquettaire. Le diagnostic doit être évoqué devant un temps de saignement allongé sans
thrombopénie
Elles sont isolées, associées à une thrombopénie ou à des atteintes hématologiques ou extra-
hématologiques, on parle alors de thrombopathies syndromiques. 26 gènes impliqués
III.2 Physiopathologie
Les points les plus importants du diagnostic des thrombopathies et de la stratégie d'exploration
des pathologies plaquettaires en insistant sur les nouveaux moyens à notre disposition. Il est à
noter une grande hétérogénéité dans la connaissance des thrombopathies. Pour certaines d'entre
elles, comme pour la thrombasthénie de Glanzmann ou le syndrome de Bernard-Soulier, la base
moléculaire de l'anomalie est découverte. Pour ces pathologies, tous les moyens actuels de
biologie moléculaire et cellulaire permettent de cibler l'anomalie. Pour de nombreuses autres
pathologies, la base moléculaire du déficit reste mystérieuse et leurs descriptions dans la
littérature permettent seulement une connaissance de leur phénotype. Enfin, les investigations
biologiques plaquettaires actuelles permettent l'identification de nouvelles pathologies comme
les anomalies de la transmission des signaux intra plaquettaires.
Le développement des explorations en cytométrie en flux permet des diagnostics précis pour un
grand nombre de pathologies détectées avec les examens précédents. Les premiers anticorps à
utiliser pour le screening sont ceux reconnaissant les principales glycoprotéines (GP IIb-IIIa, GP
Ib-IX-V et GP Ia-IIa).
Après activation par l'ADP, les capacités fonctionnelles de GP IIb-IIIa sont examinées en
utilisant des anticorps activation-dépendants. La sécrétion plaquettaire peut être évaluée par des
anticorps anti-P-sélectine, anti-granu- lophysine ou anti-TSP par exemple. Les granules denses
sont évalués par la mépacrine. La perméabilisation des cellules permet l'accès des anticorps aux
structures intraplaquettaires. L'utilisation de l'annexine V permet d'évaluer les capacités de
formation des microvésicules. Ces études simples et rapides permettent de cerner la plupart des
thrombopathies rencontrées.
Principe : Recherche des GlycoProtéines membranaires des PLT: par cytométrie de flux, à l’aide
d’Ac spécifiques marqués par des fluorochromes
Recherche de molécules intracellulaires
-Anticorps utilisés : anti CD42b (GPIbα), CD41 (GPIIb), CD 61(GPIIIa), CD49b (GPIa), PAC-1
(GPIIbIIIa activée), CD62P (P-selectine), CD63 (GP53-LAMP3, granules denses)
4.La biologie moléculaire est maintenant accessible pour les principales glycoprotéines où un
screening rapide du gène est possible grâce au développement des techniques comme la PCR-
SCCP. La mise en évidence de la mutation permet les études de transmission familiale.
IV.2 Diagnostic différentiel
IV.2.1 Les autres anomalies de l’hémostase primaire :
1- Les purpuras Vasculaires :
Clinique : un syndrome hémorragique associé à des anomalies cutanées inflammatoires à type
de papule, macule et en générale sans hémorragies muqueuses.
Biologie : Le taux de plaquettes et le temps de saignement sont normaux et seul le signe du lacet
peut être positif.
2- La maladie de Willebrand :
Clinique : les signes cliniques de la maladie de Willebrand ressemble à celle des
Thrombopathies avec possibilité d’hémarthroses dans les formes sévères.
Biologie : Le temps de saignement est allongé avec un TCK allongé et un facteur VIII
coagulant abaissé. Le diagnostic est posé par le dosage de l’activité de Willebrand et de la
mesure du VIII antigène.
3- L’afibrinogénémie :
Clinique : un syndrome hémorragique sévère.
Biologique : un temps de saignement allongé et bilan de coagulation perturbé.
Etude biochimique :
Elle se fait par radio-immunologie et par chromatographie permettant l’analyse des pools
de stockage, la mesure de la sécrétion et des constituants plaquettaires des granules denses :
ATP, ADP, Sérotonine ou des granules α : FP4, β thrombomoduline.
Biologie moléculaire :
Elle permet de déterminer le mode de transmission des thrombopathies et d’effectuer un
screening des gènes des glycoprotéines
1.
Leucémies aiguës et aplasies médullaires : On observe une hypoagrégabilité plaquettaire
majorant le risque inhérent à la thrombopénie très fréquente au cours de ces affections.
3. PTI, SAPL ou LED Au cours du PTI, certains auto-anticorps peuvent reconnaître un antigène
membranaire, en particulier impliqué dans la physiologie plaquettaire. Ce mécanisme peut
exister dans le SAPL et le LED.
• Circonstances de diagnostic
Le syndrome hémorragique se manifeste dès la naissance
- Par du purpura
- Des gingivorragies
- Des épistaxis.
Le diagnostic doit être évoqué chez le nouveau-né présentant un saignement au niveau du cordon
ombilical ou des pétéchies.
Une forte proportion des patients présentant cette pathologie appartient à des communautés où
existe une forte consanguinité.
Le diagnostic peut être évoqué plus tardivement chez l'enfant ou l'adulte jeune à l'occasion
d'épistaxis ou d'autres saignements muqueux ou encore après des saignements postopératoires.
Le diagnostic est plus rarement effectué à partir de la mise en évidence d'un temps de
saignement allongé.
Chez l'adulte plus âgé, ce sont des formes acquises de thrombasthénie de Glanzmann qui doivent
être suspectées.
Il n’existe pas de corrélation entre l’intensité des anomalies biologiques et le degré
hémorragique.
Dans la forme typique, le saignement est présent à la naissance : purpura, gingivorragies,
épistaxis.
Les saignements sont souvent abondants, nécessitant des transfusions sanguines répétées.
Les périodes menstruelles et les accouchements sont responsables aussi d'hémorragies et
Favorisent le développement d'une carence martiale (déficit en fer) et d'une anémie chronique.
Les extractions dentaires pratiquées en l'absence de traitement sont généralement hémorragiques
1.2Anomalies de l’adhésion
o Syndrome de Bernard-Soulier
Cette pathologie plaquettaire congénitale résulte d'un déficit ou d'une anomalie qualitative du
complexe GP Ib-IX-V qui se traduit par un syndrome hémorragique important.
La transmission est habituellement autosomale récessive dans un cas, une transmission sur un
mode dominant a été rapportée. L'anomalie fonctionnelle majeure concerne le défaut d'adhésivité
des plaquettes au vWF. Cette pathologie très rare, initialement appelée "dystrophie
thrombocytaire hémorragipare", a été décrite pour la première fois en 1948.
• Circonstances de diagnostic
o Déficit en GP Ia-IIa
• Clinique et biologie
Le seul cas de déficit congénital décrit dans la littérature concerne une patiente avec un
syndrome hémorragique important. Le temps de saignement est très allongé, le nombre de
plaquettes est normal. Il n'existe pas d'agrégation avec le collagène et l'adhésion au sous-
endothélium est réduite. L'agrégation est normale avec tous les autres inducteurs. L'anomalie
semble concerner la GP Ia.
Grâce à des anticorps monoclonaux, l'évaluation de GP Ia-IIa peut être effectuée par cytométrie
en flux ou par immuno-empreinte. Le nombre de copies par plaquette a été initialement évalué
par des études de liaison d'anticorps monoclonaux radio marqués. Il a été trouvé entre 800 et 1
800 sites de GP Ia-IIa par plaquette, selon l'anticorps monoclonal qui a servi à faire les tests de
liaison. Les travaux de Kunicki et al. Indiquent que ce taux est très variable d'un individu à un
autre, mais aussi que, chez les femmes, le nombre de sites récepteurs pour le collagène varie en
fonction du cycle menstruel. Cette variation du nombre de sites est liée au polymorphisme du
gène codant pour la GP Ia.
Dans ce contexte de très grande variabilité du nombre de copies de GP Ia-IIa, avec en plus un
nombre faible de copies par plaquette chez les sujets normaux, le diagnostic n'est pas aisé et la
plus grande prudence s'impose avant d'affirmer une anomalie congénitale.
Les études récentes semblent montrer que le collagène se fixe au niveau de la GP Ia-IIa et que la
transmission du signal responsable de l'agrégation se fait par la GP VI.
• Clinique et biologie
Plusieurs observations sont rapportées : le syndrome hémorragique est modéré mais s'exprime
essentiellement au cours d'une intervention ou lors d'un traumatisme. Les anomalies sont
caractérisées par une agrégation réduite et réversible même aux fortes doses d'ADP. L'agrégation
avec l'acide arachidonique ainsi qu'avec d'autres agonistes est normale, excepté aux faibles
doses. La réponse au collagène est diminuée à cause du rôle synergique de l'ADP. Les granules
denses sont normaux en nombre et en contenu. Ce profil d'agrégation rappelle celui qui est
observé chez des patients recevant de la ticlopidine.
Les anomalies congénitales résultant soit d'un déficit en cyclooxygénase, soit d'un déficit en
thromboxane synthétase sont excessivement rares. Le premier déficit en cyclooxygénase a été
rapporté par Malmsten et al. Les plaquettes n'agrègent pas à l'acide arachidonique et présentent,
avec les autres inducteurs, un profil semblable à celui observé avec l’aspirine : absence
d'agrégation au collagène et agrégation réversible à l’ADP. L'anomalie se situe au niveau de la
cyclooxygénase qui est incapable de convertir l'acide arachidonique en prostaglandine PGG2. Le
syndrome hémorragique est le plus souvent modéré.
Il n'est pas toujours facile de différencier une anomalie congénitale d'une simple prise
médicamenteuse. Étant donné la rareté de ces anomalies et la fréquence de la mise en évidence
de ce profil d'agrégation à la suite de prises d'aspirine avouées ou pas, il est prudent, avant
d'entreprendre des investigations très sophistiquées, d'effectuer un dosage d'acide salicylique
dans le sang.
Un troisième cas concerne un patient avec des saignements modérés. L'agrégation plaquettaire
est diminuée pour plusieurs agonistes. La fixation sur GP IIb-IIIa d'anticorps activation-
dépendants est anormale après stimulation des plaquettes. L'analyse des protéines G a montré
une diminution de la sous-unité Galphaq. Ces types de syndromes deviennent désormais
possibles à identifier par l'utilisation en immuno-empreintes d'anticorps monoclonaux dirigés
contre les différentes sous-unités des protéines G, ainsi que des anticorps spécifiques des
tyrosines phosphorylées.
Les pathologies liées à des anomalies des granules alpha ou denses des plaquettes donnent lieu à
des syndromes hémorragiques le plus souvent modérés. Très variées, ces anomalies sont souvent
regroupées sous le terme storage pool disease (SPD).
En l'absence de connaissances plus précises des bases moléculaires conduisant à cette anomalie,
le diagnostic repose sur des arguments essentiellement morphologiques.
• Circonstances et critères de diagnostic
- La présence d'une thrombopénie et d'un syndrome hémorragique modéré se manifestant
spontanément ou au cours d'intervention. La pathologie se complique progressivement d'une
myélofibrose.
L'examen morphologique des plaquettes : en absence des granules alpha, les colorations
classiques de cytologie font apparaître les plaquettes grises et, de ce fait, difficiles à identifier. La
plupart des plaquettes sont de grande taille.
L'agrégation plaquettaire est le plus souvent normale mais parfois la réponse au collagène ou à la
thrombine est anormale.
La cytométrie en flux permet de mettre en évidence de grandes plaquettes avec une composition
en GP Ib-IX normale. L'étude des cellules fixées par le paraformaldéhyde et perméabilisées
montre que le fibrinogène intra plaquettaire est très diminué ainsi que les autres protéines de
granules alpha.
Un critère important permettant de différencier cette pathologie d'un PTI est l'absence d'anticorps
anti plaquettes.
• Examens spécialisés
Le déficit du pool intra plaquettaire en fibrinogène, vWF, thrombospondine et autres protéines
des granules alpha est majeur. Il peut être évalué quantitativement par ELISA ou en SDS-PAGE
avec ou sans immuno-empreinte.
La microscopie électronique permet de visualiser le compartiment intra cytoplasmique et les
immun marquages évaluent la présence d'éventuels granules alpha résiduels.
L'utilisation d'anticorps monoclonaux anti-P-sélectine a permis de montrer que ce constituant des
membranes des granules alpha était présent mais localisé dans les membranes du SCCS des
plaquettes d'un malade présentant le syndrome de plaquettes grises. Pour un autre patient la P-
sélectine était abaissée.
• Clinique et biologie
Cette anomalie plaquettaire est associée à un contexte clinique plus général qui se manifeste par
des anomalies du squelette et un retard mental. Il s'agit d'une thrombopénie avec très grande
richesse en mégacaryocytes et granules alpha plaquettaires géants. Cette pathologie
nouvellement décrite est associée à une délétion du bras long du chromosome 11.
Des anomalies congénitales des granules denses appelées delta-SPD ont été décrites. Dans ce
groupe, il faut distinguer les formes associées à un albinisme, comme c'est le cas pour le
syndrome d'Hermansky-Pudlak ou encore le syndrome de Chediak-Higashi, et les formes isolées
plus fréquentes. C'est également dans ce groupe que l'on classe les anomalies plaquettaires liées
au syndrome de Wiskott-Aldrich ou la thrombopénie liée au chromosome X qui correspond à
une forme incomplète de Wiskott-Aldrich.
• Circonstances de diagnostic pour l'ensemble des delta-SPD
• Critères de diagnostic
- Le profil d'agrégation plaquettaire est particulier avec une agrégation réversible à l'ADP même
pour de fortes doses de cet agoniste, une agrégation très réduite même absente au collagène et
une agrégation normale avec l'acide arachidonique.
- Le diagnostic de delta-SPD repose sur la mise en évidence d'un déficit en granules denses ou de
leur contenu, ou encore d'une anomalie de la voie de la sécrétion. Plusieurs techniques de
microscopie permettent de visualiser les granules denses.
- Quand l'anomalie concerne la sécrétion plaquettaire et non le contenu des granules, le défaut
d'agrégation se manifeste uniquement aux faibles doses d'ADP, de collagène, d'épinéphrine : le
syndrome hémorragique associé est alors modéré. La sécrétion plaquettaire peut être testée avec
la (C14)-5-hydroxytryptamine que l'on incorpore préalablement aux plaquettes et dont on mesure
la sécrétion après stimulation par différents inducteurs.
• Examens complémentaires
2.1.5 Pathologies plaquettaires avec déficits en granules denses et alpha ou alpha delta-SPD
L'association d'anomalies des deux types de granules doit être recherchée en systématique car
elle est relativement fréquente. Les granules sont généralement présents mais leurs contenus sont
réduits. Le profil plaquettaire ressemble essentiellement aux delta-SPD.
3.1 May-Hegglin
C'est une pathologie de transmission héréditaire autosomale dominante. Les patients atteints de
cette pathologie ne présentent qu'exceptionnellement un syndrome hémorragique.
• Circonstances et critères de diagnostic
- Découverte d'une thrombopénie dans le cadre d'une enquête familiale, ou plus rarement au
cours de syndromes hémorragiques qui apparaissent surtout en postopératoire.
- La thrombopénie est franche, on trouve des plaquettes géantes et des inclusions au niveau des
leucocytes qui présentent un aspect morphologique après coloration classique en cytologie
proche de celui des corps de Döhle. Les fonctions plaquettaires sont normales et la recherche
d'anticorps antiplaquettes, importante dans ce contexte, est négative.
• Examens supplémentaires
La durée de vie des plaquettes et la richesse médullaire en mégacaryocytes sont normales.
• Circonstance de diagnostic
Il peut s'agir de la découverte d'une thrombopénie, avec mise en évidence de plaquettes géantes
ou d'un bilan plaquettaire sur diagnostic de PTI réfractaire aux traitements ; il n'est pas rare que
le diagnostic ne soit envisagé qu'après splénectomie. Le diagnostic peut être effectué dans le
cadre d'une enquête familiale.
• Critères de diagnostic
- Même si pour le syndrome d'Alport une mutation a été décrite au niveau du collagène IV
(chaîne alpha5) , l'anomalie génétique à l'origine de cette triade n'est pas encore identifiée. En
l'absence de ce critère, le diagnostic repose sur la description phénotypique.
- L'agrégation peut être normale ou diminuée, dans ce cas souvent avec tous les inducteurs.
- Parfois on note la présence d'inclusions dans le cytoplasme des leucocytes de morphologie
proche de celle des corps de Döhle.
Ce sont deux autres exemples de pathologies héréditaires caractérisées par une thrombopénie
sévère et des plaquettes géantes. La transmission se fait sur un mode autosomal dominant. Pour
le syndrome de Montréal, une agrégation spontanée est visible sur les frottis sanguins. Une
anomalie au niveau de la calpaïne, protéase calcium-dépendante, a été mise en évidence. Le
diagnostic de ces anomalies repose en premier lieu sur les études de microscopie électronique
avec, pour le syndrome Swiss-cheese, la présence de grosses vacuoles.
Cette pathologie est excessivement rare. Seulement deux familles ont été décrites. Ce type
d'anomalie de transmission autosomale récessive constitue une liaison entre les désordres
plaquettaires et ceux de la coagulation. Elle se caractérise par une anomalie d'exposition des
phospholipides à la surface plaquettaire, conduisant à un défaut d'activation de la coagulation
plasmatique. Plus récemment, il a été montré que ces plaquettes ne pouvaient pas générer de
microparticules. L'anomalie moléculaire à l'origine de ce phénotype n'est toujours pas identifiée,
mais un défaut de l'activation de la scramblase, enzyme impliquée dans le transport de la
phosphatidylsérine vers la surface plaquettaire, est suggéré. L'anomalie n'est pas spécifique aux
plaquettes : il a été montré qu'elle touche aussi la vésiculation des autres cellules dont les
globules rouges. Le test le plus simple permettant d'orienter les investigations dans le sens de
cette anomalie est la mesure de la consommation de prothrombine qui est toujours diminuée. Les
fonctions d'agrégation des plaquettes sont normales ainsi que leur morphologie. Le temps de
saignement est normal. La cytométrie en flux permet une évaluation des capacités des plaquettes
à former des microvésicules et à changer de taille après stimulation par l’ionophore A23187 ou
un mélange collagène-thrombine. Par ailleurs, l'utilisation de l'annexine V conjuguée au FITC,
sonde des aminophospholipides, permet une évaluation de l'expression d'une surface
procoagulante en cytométrie en flux.
VIII .Traitement
A- Buts :
- De prévenir et d’arrêter le saignement.
- En cas de thrombopathies acquises, traiter la cause.
- En cas de thrombopathies constitutionnelles c’est la prévention et l’éducation
B- Les armes :
Mesures préventifs : sont le moyen le plus utilisé en cas de thrombopathies.
- Proscrire les médicaments qui peuvent agir sur l’hémostase : Aspirine, Antiinflammatoires.
- Traitement hormonal au long cours chez les femmes en activité génitale.
- La corticothérapie est inefficace.
- Proscrire les injections intramusculaires.
- Eviter les sports violents.
- Hygiène de vie et traitement local telle que : une gouttière en cas d’extraction dentaire.
Traitement symptomatique :
- La Desmopressine : 1-désamino-8-D-arginine vasopressine : DDAVP
C’est un analogue synthétique de la vasopressine, elle entraine une augmentation des taux de
facteur VIIIc, VIIIvw et tPA libérés par les cellules endothéliales. Elle entraine une
augmentation de l’adhésion et de l’agrégation plaquettaire.
La durée d’action est de 4 à 6 heures. Il est efficace dans les thrombopathies constitutionnelles
sauf la thrombasthénie de Glanzmann.
En cas des thrombopathies acquises on indique le Minirin en IV ou l’Octim en intranasal.
- Les Anti-fibrinolytiques : Acide Tranexamique : Exacyl. Il inhibe l’activation et la formation
de plasmine. La posologie : 2 à 4 g/24h. Indiqué en cas de gingivorragie ou en cas d’extraction
dentaire par voie locale.
- Etamsylate (Dicynone) : est une substance synthétique qui augmente l’adhésion des plaquettes
au verre, une diminution de la fragilité des capillaires. Les formes injectables sont à éviter, on
prescrit les comprimes.
- Hémostatiques à usage local : colles hémostatiques ou une gouttiere .
- Facteur VII activé recombinant : Novosen
C’est l’un des traitements de l’hémophilie sévère avec un inhibiteur. Il est indiqué dans la
thrombasthénie de Glanzmann.
- Transfusion des plaquettes : s’effectuée avec des concentrés plaquettaires unitaires
déleucocytés afin de retarder l’isoimmunisation avec apparition des auto-anticorps contre
l’antigène manquant.
Traitement de fond : dépend de la greffe de moelle osseuse nécessitant un donneur HLA
compatible.
C- Les indications
Mêmes précautions d’hygiène de vie sont indiquées soit dans les thrombopathies
constitutionnelles ou acquises.
Le traitement symptomatique est indiqué en fonction de la gravité du syndrome hémorragique et
de l’urgence.
Au cours des cirrhoses hépatiques et des insuffisances rénales, on peut utiliser le ddavp pour
raccourcir le temps de saignement.
En ce qui concerne les thrombopathies médicamenteuses, elles posent un problème
thérapeutique en cas d’intervention chirurgicale. Il faut arrêter le traitement 8 jours avant
L’intervention.
La greffe de moelle osseuse est indiquée dans les thrombopathies constitutionnelles sévères
surtout en cas de syndrome de Wiskott Aldrich.
D- Le conseil génétique : est indiqué en cas des thrombopathies constitutionnelles par
l’information des parents.
En cas d’ecchymoses
- Compression, poche de glace, paracétamol et Exacyl (3g/j en 3 prises) Surveiller la taille de
l’ecchymose.
- Si aggravation Urgences et Centre de suivi
Ménorragies
Si ménorragies sévères
Hb < 8g/l avec un retentissement sur l’état général
- Hospitalisation
- Oestrogènes à visée hémostatique à forte dose (ex Minidril 3 cp) puis dose dégressive et
poursuite sur plusieurs semaines
- Acide tranéxamique (Exacy)
- Traitements plus spécifiques (concentrés plaquettaires, rVIIa).
- Extrème : thermocoagulation, résection endométriale, embolisation de l’artère utérine, voire
hystérectomie comme solution définitive. Ces gestes devront être encadrés par des mesures
hémostatiques (plaquettes, facteur VII activé)
Toute douleur abdominale mérite une attention
Devant des céphalées brutales +/- nausées/ vomissements, troubles de la vigilance, de la vision,
En l’absence d’hémorragie à l’imagerie, une surveillance hospitalière doit être instaurée plus ou
moins sous couvert d’un traitement hémostatique jusqu’à la réalisation d’un 2ème scanner en
raison d’un risque d’hématome secondaire.
Saignements digestifs par angiodysplasie
Traitement local, somatostatine hormonothérapie
-En cas de chirurgie majeure (ex. Prothèse totale de hanche,...) couvrir par du
rFVIIa une période de moins de 10 j en post-opératoire, en cas d’évolution
favorable.
-L’utilisation hors-AMM du rFVIIa dans la TG peut se discuter : Elle concerne plus
particulièrement le sujet jeune, et surtout les femmes en âge de procréer, du fait du risque des
anticorps anti-GPIIb-IIIa en cas de grossesse.
-Il n’y a pas de test biologique spécifique à réaliser pour surveiller l'efficacité d'un traitement par
du FVIIa recombinant. Seule est à prendre en compte l’efficacité clinique du traitement (arrêt des
saignements).
- Bien que l’administration concomitante de rFVIIa et d’exacyl soit possible, il convient de rester
prudent quant au risque thrombotique, selon les circonstances, en particulier si cette association
est prolongée.
Références
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