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Arthrites septiques

Pr AYED.H
Faculté de médecine d’Annaba
Année universitaire 2019-2020
Définition généralités :
• L'arthrite septique est une infection aiguë ou chronique
d'une ou plusieurs articulations.
• Elle est liée à la présence d'un germe dans l'articulation
(bactérie, mycobactérie, champignons).
• Il s'agit d'une infection grave,
– Elle survient sur un terrain fragilisé (personne âgée,
diabète, corticothérapie, immunodépression...),
– Elle s'accompagne d'une bactériémie ou de localisations
secondaires (endocardite, spondylodiscite...) et qu'il
existe du matériel orthopédique sous-jacent.
• Une porte d’entrée doit être recherchée.
Etiologie
• L'incidence des arthrites septiques est de 2 à 10 cas/100
000/année.
• Cette infection survient à tout âge, avec une légère prédominance
masculine.
• L'arthrite septique est plus fréquente en dessous de 30 ans, et au-
delà de 60 ans.
• Deux tiers des arthrites septiques atteignent une articulation déjà
lésée soit par un processus dégénératif (arthrose, rhumatisme
inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde,
tendinopathie...), soit par une chirurgie récente.

• Il existe également d'autres circonstances favorisantes comme le


diabète, les traitements immunosuppresseurs, la corticothérapie...
Mécanisme physiopathologique
Mode de contamination:
- Par voie hématogène: l'ensemencement de
l'articulation se fait à l'occasion d'une bactériémie
même transitoire. C'est le mécanisme le plus fréquent.
- Par inoculation directe (traumatisme pénétrant,
injection, chirurgie...).
- Par continuité (cellulite, abcès, bursite septique...).
- Par contamination articulaire d'une ostéomyélite.
Mécanisme physiopathologique

Facteurs de risques associés:


• Pathologies articulaires préexistantes
• PR
• Prothèses articulaires
• Infections cutanées
• Age sup 65 ans
• Diabète sucré, alcoolisme
• Traumatisme
• Immunodéprimé (HIV, immunosuppresseur)
• Toxicomanie
• Cathéthers centraux
Arthrites à germe banal
• Germes en causes:
• BGN+: staph, strepto, pneumocoque
• BGN-: surtout les immunodéprimés, les
toxico…
CLINIQUE

• Signes fonctionnels
Douleurs: aigue, brutale et intense
de type inflammatoire avec un gonflement au niveau de
l’articulation atteinte
Signes généraux:
– Fièvre,
– Frissons
– Altération de l’état général
Clinique
• Examen clinique:
– L’articulation atteinte: siège de phénomènes
inflammatoires marqués.
– L'atteinte est le plus souvent mono-articulaire,
– Dans 5% des cas, plusieurs articulations peuvent être
atteintes.
– La mobilisation passive de l'articulation atteinte est
extrêmement douloureuse, voire impossible.
– L’amyotrophie est rapide au contact de l’articulation
atteinte.
Localisation des arthrites septiques

Articulation %
Genou 44
Hanche 17
Epaule 10
Cheville 8
Coude 7
Poignet 6
Pied 3
Main 4
Atteinte polyarticulaire 13
Examens biologiques

• FNS : une hyperleucocytose


• Vitesse de sédimentation : accélérée
• CRP : augmentée
(un taux de protéine C réactive supérieur à 50 mg/l avait une
sensibilité de 100% mais une spécificité de 40%).
• Hémocultures: doivent être réalisées systématiquement en
cas de syndrome fébrile et d’arthrite aigue suspectée d’origine
hématogène.
Analyse du liquide synovial
Type de liquide Normal Septique

Transparence Transparent Opaque

Coloration Clair opalescent

Viscosité Visqueux fluide

Taux de Globules < 200 Sup à 100 000


blancs
Plynucléaires <25 Sup à 75
neutrophiles
Taux de proteines : 1à2 3à5
g/dl
Taux de LDH(/ aux Très bas variable
sanguin)
Taux de glucose mg/l Egal au taux < 25, plus bas que le taux sanguin
sanguin
Radiologie
• Radiographie standard:
– Peu utile pour le diagnostic des infections,
– Au début la radio est normale,
– 10 à 15 jours, apparait une déminéralisation épiphysaire,
– Puis un pincement au bout de 3 semaines
• Echographie: intéressante pour les articulations profondes,
Elle met en évidence
– Des collections des parties molles, sous périostées ou des
épanchements intra-articulaires,
– Permet des ponctions écho-guidées;
• TDM: permet une meilleur analyse osseuse, même en
présence d’un matériel d’ostéosynthèse,
• IRM: plus sensible et plus performante pour l’analyse des
parties molles
Diagnostics différentiels
• Arthrites microcristallines qui peuvent mimer une arthrite
septique,
• Arthrites réactionnelles,
• Arthrites infectieuses non purulentes: arthrite de Lyme,
Parvovirus, Wipple,
• Bursites,
Arthrites à germes spécifiques

*Arthrite tuberculeuse:
• Est une localisation fréquente après une tuberculose pulmonaire.
• Siège: hanche, genou, coude et poignet
• Mode de contamination: voie sanguine ou lymphatique
Arthrites à germes spécifiques
(Tuberculose)
• Clinique:
– Début : progressif
– Evolution: longue
– Syndrome douloureux: modéré
– Signes généraux: signes d’ Imprégnation tuberculeuse: fièvre,
frisson, asthénie, anorexie amaigrissement.
– Mouvement: limitation progressive des mouvements
– Signes inflammatoires locaux et adénopathies satellites
• Radio:
– Normale
– Pincement
– Erosions

• Le diagnostic positif:
- Interrogatoire
- Examen clinique
- Analyse du liquide synoviale: Examen directe et culture
- Biopsie synoviale: follicule tuberculoïde avec nécrose
tuberculoïde.
Brucellose
• Se voit au cours de la phase septicémique ou une brucellose
chronique
• Fièvre sudero-algique
• Siege préférentiel: hanche et sacro-iliaque
• Diagnostic positif:
- interrogatoire:
Exposition professionnelle,
ATCD de fièvre sudéroalgique
- Sérologie de whright positive et mise en évidence du germe
dans le liquide synovial.
Arthrite gonococcique
• Polyarthralgies migratrices:
• Fièvre
• Diagnostic positif:
– Mise en évidence du germe dans le liquide
articulaire
– Découverte d’une infection génitale
Arthrites virales

• Hépatite virale,
• Oreillons,
• MNI infectieuse
• Clinique: malaise généralisé, rarement fièvre
Traitement
• Traitement symptomatique:
– Antalgiques
– AINS
– Ponction articulaire
– Mise au repos
Traitement
• La prise en charge d’une infection ostéo-articulaire associe:
– Traitement symptomatique:
• Antalgiques
• AINS
• Ponction articulaire
• Mise au repos
• Un traitement médical par antibiothérapie probabiliste puis
adaptée selon le germe et l’antibiogramme, l’antibiothérapie
est intraveineuse bi ou tri-antibiothérapie.
– Si staphylocoque: bristopen + gentamycine ou amykacine
– Si gram-: cephalosporine 3° génération
– Antituberculeux en cas d’arthrite tuberculeuse
Traitement
• L’antibiothérapie probabiliste ne signifie pas à l’aveugle. Elle
dépendra du mécanisme de l’infection, du terrain, l’état clinique
du patient, de l’écologie bactérienne locale et la présence de
matériel.
• La durée du traitement intraveineuse est de deux semaines chez
l’adulte.
• La prise en charge chirurgicale est une urgence thérapeutique
dans les infections aigues: lavage articulaire, drainage…
• Rééducation
Spondylodiscites infectieuses
• Introduction:
– Une spondylodiscites infectieuse est une infection du disque
intervertébral (discite) et des plateaux vertébraux adjacents
(spondylite).
– Urgence diagnostic et thérapeutique,
– Il s’agit le plus souvent d’une infection hématogène,
– La présentation clinique peut être très variées, ce qui rend le
diagnostic difficile.
– L’IRM est l’examen clé, très sensible et spécifique.
– Grand intérêt pour de l’enquête bactériologique,
– Le diagnostic doit être le plus précoce possible.
Epidémiologie
• Pathologie rare,
• 3 à 5 % de la totalité des infections ostéo-articulaires,
• Facteurs favorisants: l’age avancé, immunodéprimés

Physiopathologie:
03 modes de contaminations:
• Infection hématogène,
• Infection du site opératoire,
• Infection par contiguité,
Agents causals:

• Staphylocoque le principal agent,


• Les entérobactéries: Escherichia coli, Klebsiella, entérobacter,
• Streptocoque,
• BK: 50% des infections ostéo-articulaires,
• Spodylodiscites fongiques: rares
• Brucellose: professions exposées,
Clinique:
• Le diagnostic de spondylodiscite doit être évoqué devant des
rachialgies avec fièvre.
• Syndrome rachidien:
– Douleurs rachidiennes d’horaire inflammatoire dans 80%
des cas,
– D’installation brutale ou progressive,
– L’examen clinique retrouve une exacerbation des douleurs
à la percussion des épineuses.
– Une raideur rachidienne et contractures des muscles para-
vertébraux,
– Limitation douloureuse du rachis prédominant au niveau
lombaire, moins fréquente au niveau dorsal et cervical,
Clinique:
• Les signes neurologiques sont associés dans 30% des cas à
type de radiculalgies( crurale, sciatique, intercostale ou
cervico-brachiale) ou syndrome de queue de cheval,
• Le syndrome infectieux peut être marqué, avec une fièvre
élevée et frisson,
• Les différents tableaux cliniques sont très variables, avec
parfois une symptomatologie bruyante et une clinique
évocatrice ou un tableau subaigu ou chronique, sans fièvre,
d’installation progressive,
• Il faut rechercher un autre foyer infectieux ou porte d’entrée
infectieuse,
Complications
• La principale complication est neurologique: elle est
redoutable à type de de radiculalgie ou compression
médullaire ( paraplégie ou quadriplégie en fonction du niveau
de l’atteinte)
Radiologie
• Radio standard: retard radio-clinique
• Cliches: radio du rachis face/profil
– Pincement discal
– Erosions des plateaux vertébraux
– Géodes sous chondrales puis vertébrales intra corporiales,
en miroir
– Tassement cunéiforme,
– Bloc vertébral et déformation de l’axe du rachis,
– Image d’abcès: fuseau opaque paravertébrale,
– Spondylite pure sans atteinte discale: rare
T1: hypo signal :

- destruction du plateau
inférieur de L1,
-du plateau supérieur de
L2
-un effondrement partiel
du disque.
IRM: en
T1+gadolinium
-montre
:epidurite

-
Examens biologiques
• Bilan inflammatoire: non spécifique
– VS: accélérée
– CRP: augmentée
– Augmentation des alpha2 globulines
– Hyperleucocytose: inconstante
Examen bactériologiques:

• Les prélèvements bactériologiques doivent être effectuer


avant de débuter le traitement
• Multiplication des prélèvements même en absence de fièvre,
• Prélèvement de la porte d’entée,
• Ponction biopsie disco-vertébrale,
• Ponction d’éventuels abcès,
Formes cliniques
• Selon le germe:
– Spondylodiscite tuberculeuse: mal de pott
• Localisation:
– dorsale ou lombaire surtout
– Parfois multi-étagée
– Cervicale
• Physiopathologie:
– Caractère paucibacilaire
– Dissémination hématogène (poumon)
– ostéomyélite initialement puis progression lente vers
une ostéolyse.
– Extension de l’infection vers les parties molles: abcès
froids,
• Clinique:
– Début: insidieux, sub aigue ou chronique,
– signes d’imprégnation tuberculeuse et douleur
rachidienne
• Brucellose:
– Notion de contage professionnel
– Début progressif et notion de fièvre sudéro-algique
– localisation: lombaire
– Diagnostic: sérologie de Wright
• Mycose: rare
Traitement
• Immobilisation du rachis en urgence
• Même traitement antibiotiques que les arthrites périphériques,
Conclusion
• Les spondylodiscites sont mois fréquente infections
ostéo-articulaires périphériques,
• La stratégie diagnostic et thérapeutique doit être
bien codifiée.
• Grand intérêt de l’ Enquête bactériologique,
• Le pronostic des infections s’est amélioré grâce au
progrès des antibiotiques.

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