Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
FACULTE DE MEDECINE.
DEPARTEMENT DE MEDECINE.
ENSEIGNEMENT DE GRADUATION.
1. Reconnaître un traumatisme.
2. Rechercher un corps étranger intraoculaire systématiquement.
3. Evaluer la gravité du traumatisme.
4. Connaître les mesures d'urgence de prise en charge d'un traumatisme oculaire.
I. INTRODUCTION.
Devant un traumatisme oculaire récent, il faut distinguer: les contusions oculaires, les
traumatismes perforants avec ou sans corps étranger du globe et les brûlures oculaires.
Les contusions du globe ne constituent pas une urgence thérapeutique immédiate. Les
lésions peuvent concerner plusieurs éléments de l’œil et peuvent survenir à distance du
traumatisme.
Les traumatismes perforants nécessitent une prise en charge en urgence afin de
réaliser la suture de la ou des plaies du globe oculaire.
Les corps étranger du globe oculaire constituent une pathologie très fréquente. Il faut
distinguer les corps étrangers superficiels, bénins, et les corps étrangers intraoculaires,
qui mettent en jeu le pronostic visuel.
La brûlure oculaire dont le pronostic fonctionnel est souvent défavorable et entrant
dans la majorité des cas dans le cadre d'accident de travail.
1. Physiopathologie :
Ce sont des lésions survenant suite à la déformation du globe oculaire écrasé par un objet
contendant. Les lésions sont secondaires à l’onde de choc qui se propage à l’œil soit lors d’un
traumatisme direct sur le globe oculaire soit lors d’un traumatisme indirect sur le massif
facial, les tempes ou le crâne. Les lésions seront d’autant plus graves que l’objet utilisé est
petit et donc la vitesse avec laquelle le coup porté est élevée. Les objets contendants sont
arrondis, non pointus de taille et de matériaux variables (bille, balle de tennis, coup de poing,
bâton, bouchon etc...).
2. Interrogatoire :
Il permet de préciser les circonstances du traumatisme, l’objet utilisé ainsi que le point
d’impact.
Il permet de préciser les antécédents médicaux et ou chirurgicaux du sujet et son statut
vaccinal (vaccination antitétanique)..
Rechercher des symptômes extra oculaires surtout suite à une chute en hauteur ou d’un
accident de la voie publique ou de la circulation. Le pronostic vital prime et la mise en
condition du patient ne doit pas être retardée par l’examen ophtalmologique.
3. Examen :
Il permet de distinguer les contusions du segment antérieur, et les contusions du segment
postérieur qui peuvent être associées.
4. Contusion du segment antérieur :
4.1. Paupières : la contusion peut être à l'origine d'ecchymoses, hématome et ou
d'emphysème sous-cutané.
4.2. Conjonctive : peut être le siège d’hémorragies sous conjonctivales, isolées ou
associées à d’autres lésions, sa présence impose toujours la recherche d'une plaie
sclérale sous-jacente ou un corps étranger intraoculaire.
4.3. Cornée :
Une contusion légère entraîne en général une érosion superficielle mise en
évidence après instillation de fluorescéine, le traitement repose sur les cicatrisants
et cycloplégiques et le pansement.
Une contusion sévère peut provoquer un ulcère central étendu, un œdème cornéen
avec baisse d’acuité visuelle.
5. Chambre antérieure :
L’hyphéma survient immédiatement après le traumatisme : correspond
à collection hématique dans la chambre antérieure d'abondance variable.
L’évolution se fait en général spontanément vers la résorption, la
récidive hémorragique et l’hypertonie oculaire peuvent compliquer la
situation.
La non résorption d'un hyphéma ou sa récidive expose au risque Hyphéma
d'infiltration hématique de la cornée appelée hématocornée.
Une hypertonie est traitée par hypotonisants locaux et généraux. Au-delà de 48
heures, un lavage chirurgical s'impose. Il sera indiqué aussi si l’hyphéma ne se
résorbe pas au-delà de 10 jours.
Iridodialyse
4.6. Hypertonie oculaire: peut être provoquée par une récession de l'angle qui est
une lésion traumatiques de l'angle irido-cornéen, bien visible en gonioscopie (examen
de l'angle irido-cornéen à la lampe à fente).
Hémorragie vitré
traumatisme au verre à trois miroirs de Goldmann doit être fait dans le premiers jours
suivants le traumatisme mais aussi à distance, afin de réaliser un barrage au laser des
déchirures rétiniennes et éviter la survenue d’un décollement de rétine.
2. Formes cliniques :
2.1. Les Plaies palpébrales : plus ou moins étendues, uniques ou
multiples, leur localisation au niveau de l'angle interne impose
l'exploration des voies lacrymales à la recherche d’une section du canalicule
lacrymal dont le traitement est chirurgical. Leur suture doit respecter l’anatomie
des paupières afin de conserver une occlusion palpébrale intacte et éviter la
survenue de kératites d’exposition.
2.2. Les plaies sclérales avec ou sans hernie de l'uvée.
2.3. Les plaies cornéennes avec ou sans hernie de l'iris, chambre antérieur plate
(athalamie) et Seidel positif (rechercher l'extériorisation de l'humeur aqueuse en
exerçant une douce pression sur le globe).
2.4. Les plaies du cristallin : une cataracte discisée peut survenir en cas de
blessures de la capsule antérieure du cristallin. La présence de masses
cristalliniennes dans la chambre antérieure va provoquer un glaucome
phacoantigénique par blocage secondaire du trabéculum ou d’une uvéite
antigénique par réaction antigénique du système HLA dirigée contre les antigènes
cristalliniens.
Devant toute plaie même minime il est obligatoire de réaliser une radiographie du
crâne à la recherche d'un éventuel corps étranger. Le risque infectieux est majeur,
une antibiothérapie par voie parentérale et locale s'impose surtout si l'agent
traumatique est végétal, cependant l'application locale de pommade ophtalmique
reste contre indiquée avant suture de la plaie.
2. Diagnostic difficile :
Traumatisme initial méconnu par le patient.
Absence de porte d'entrée.
CEIO non visible.
3. Formes particulières:
Brûlures dues aux ultraviolets (ski, lampes à UV) : on observe une kératite
ponctuée superficielle (piqueté fluorescéine positif), à l'origine de douleurs,
photophobie, larmoiement, et blépharospasme. Elle guérit sans séquelle en 48 heures.
Le « Coup d'arc» : donne un tableau analogue au précédent, après soudure à l'arc
sans lunettes de protection.
Le photo-traumatisme réalisé lors de l'observation d'une éclipse sans lunettes de
protection, peut entraîner une atteinte maculaire qui peut évoluer vers une lésion
cicatricielle avec baisse d'acuité visuelle définitive (rétinopathie solaire).
4. Traitement d'urgence
Le traitement d'urgence est le lavage (+++) qui doit être prolongé, abondant et précoce,
il est particulièrement important en cas de brûlure caustique.
Et un traitement par collyre corticoïde doit être débuté le plus précocement possible afin de
limiter la réaction inflammatoire intense, elle même source de complication.