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Les uvéites antérieures

Introduction:
Le principal rôle du globe oculaire est optique, la vision s’effectue grâce à des systèmes
optiques, dont le système de transmission de l’information visuelle : la cornée( cerveau de l’œil) et le
cristallin (transparents).

Réellement on voit par le biais du cerveau non pas par l’œil ,seulement le signal visuel est décrypté
sous forme de différents stimuli en terme de couleurs et de distances au niveau de la rétine, puis
l’organisation globale s’effectue au niveau du cerveau .

La transparence est un élément très important , toute perte de transparence de l’œil entraine une
mauvaise vision voir une cécité .

Les organes situés dans la direction de l’influx nerveux et qui doivent être transparents, d’avant en
arrière : la cornée, l’humeur aqueuse , le cristallin et le corps du vitré. La cornée et le cristallin sont
véritables lentilles optiques qui convergent les rayons lumineux venant de l’extérieur.

La puissance de l’œil est de 70dioptries, les 2 /3 (40dioptries) étant assurées par la cornée, et le 1/3
par le cristallin . Donc on peut dire que la cornée est le principal dioptre oculaire .

Le cristallin a pour pouvoir la possibilité d’augmenter sa capacité réfractive(effort d’accommodation


à fin de mieux voir de prés).

GÉNERALITES
Les uvéites antérieures (iritis, cyclites et iridocyclites) sont les formes d'uvéite les plus
fréquemment observées.
Etant donné les rapports anatomiques étroits existant entre l'iris et le corps ciliaire, il est
rare qu'une inflammation se localise exclusivement au niveau de une ou de l’autre de ces
structures (ceci est du à une continuité anatomiques des tissus).
C'est pourquoi, on observe le plus souvent des iridocyclites.
Celles-ci sont fréquemment classées en fonction de leur mode évolutif (aigu subaigu ou
chronique) ou en fonction de leur caractère réactionnel (séreux fibrino-plastique ou
purulent).
Elles sont également répertoriées selon la classification préconisée par Woods en uvéites
granulomateuses et en uvéites non granulomateuses.
Les premières correspondant aux formes chroniques de type fibrinoplastique et les secondes
aux formes aigues de type séreux ou purulent.

Signes et symptômes
Uni-ou bilatérales, les uvéites antérieures évoluent par poussées aigues ou de façon
insidieuse
Selon leur intensité, elles peuvent entrainer photophobie, larmoiement et blépharospasme
par suite de l'irritation de branches des nerfs trijumeau et facial
Elles peuvent également s'accompagner de douleurs périorbitaires (la 1ere branche du nerf
trijumeau 5 : douleur à type de pesanteur) et provoquer un trouble ou une baisse de vision
On peut, en outre, observer une injection périkératique
Toutefois, les signes majeurs de l'uvéite antérieure consistent en:
1. hyperhémie de l'iris et du corps ciliaire
2. Tyndall de l'humeur aqueuse
3. précipités descemétiques
4, nodules de l'iris et synéchies postérieures.
1-Hyperhémie

Elle confère a l’iris un aspect mat et sale( suite au passage des éléments vasculaires vers le
milieu extra vasculaire ), et les dessins constitués par l’alternance de cryptes et de crêtes
sont effacés
Dans ces conditions, la pupille est en myosis+++
Ceci résulte non seulement de l'hyperhémie Irienne, mais aussi d'un spasme reflexe du
muscle sphincter
Le corps ciliaire hyperhémie ne peut être visualisé directement à cause de sa localisation
derrière l'iris
2-Tyndall de l'humeur aqueuse

fait suite au passage, à travers la paroi enflammée des vaisseaux ciliaires et iriens, de
protéines et de cellules lymphoplasmocytaires ( le tyndall protéique : FLARE, il est
contemporain de l’inflammation active et disparait avec la guérison du patient , puis
apparait le tyndall cellulaire qui disparait dans un second temps).
Le taux des protéines totales de l’HA qui est d'environ 25 mg/1O0 ml chez le sujet normal,
peut s'élever jusqu' 5g/100 ml en cas d'uvéite antérieure de forte intensité
Il en résulte un aspect lactescent du liquide camérulaire mis en évidence par la diffraction du
rayon lumineux de la lampe à fente ou encore l'apparition d'un callot de fibrine dans la
chambre antérieure
Les cellules de l'HA Inflammatoire peuvent être de types variés
Outre des lymphocytes et des plasmocytes, on peut y trouver des polynucléaires des
macrophages et des cellules iriennes pigmentées.
Ces cellules peuvent sédimenter par effet de pesanteur pour former un hypopion au niveau
de la chambre antérieure (Lorsque l’inflammation est très importante ). Il s’agit d’un pus
inflammatoir aseptique .
NB : en matière d’inflammation endoculaire , on a :
*des inflammations aseptiques immunitaires sans agent microbien ,sans pus
*des inflammations septiques : endophtalmies : mécanisme infectieux (TBC).
*Les uvéites a hypopion nous orientent vers le Behçet ou les spondylarthropathies .
Elles peuvent également diffuser vers le vitré antérieur.
Il faut ajouter que certaines uvéites antérieures, comme par exemple les idocyclites
herpétiques et gonococciques, s'accompagnent fréquemment d'hyphéma, sans toutefois
que ceci ait une valeur diagnostique ou pronostique.
3-Nodules iriens
Outre les nodules de Koeppe, qui sont en fait des pseudo-nodules, on peut observer parfois
de véritables nodules iriens
Ils se déposent dans la surface antérieure de l’iris : stroma irien : c’est les nodules de
Koeppe(sur le bord de la pupille) ou busacca ( sur la surface de la pupille) , ils peuvent aller
dans l’humeur aqueuse : tyndall ou dans la face postérieure de la cornée : précipités rétro
cornéens .
Ceux-ci résultent de l'infiltration du parenchyme irien par des lymphocytes et des
polynucléaires ou encore de la formation de lésions granulomateuses typiques d'origine
tuberculeuse, syphilitique sarcoidosique ou lépreuse
Ces nodules peuvent être isolés ou multiples et leur taille est variable
Leur coloration va du jaune rose au gris (il ne faut pas se fier aux couleurs ), selon le degré de
vascularisation et la localisation superficielle ou profonde, à disposition triangulaire à
sommet supérieur
Les nodules de l'iris ne se nécrosent pas; ils peuvent disparaitre en laissant un petit foyer
d'atrophie.
-Les précipités rétro cornéens :

Ce sont des dépots de cellules inflammatoires qui se déposent sur la face postérieure de la cornée . Selon leurs
morphologie, on a des dépôts rétro cornéens granulomateux ( en graisse de mouton, très épais), et d’autres
fins non granulomateux .

(Il est important de connaitre si l’uvéite est granulomateuse ou pas pour déterminer son étiologie ).

4-Synéchies postérieures
Il s’agit d’un accolement tissulaire de 2 tissus proches l’un de l’autre .
Elles peuvent être antérieures : entre la périphérie de l’iris et celle de la cornée sous l’effet
de l’inflammation : irido cornéennes.
Situés entre l’iris et le cristallin ou synéchies postérieures : irido capsulaires (c’est les plus
fréquentes) elles se développent particulièrement en cas d’iridocyclite avec humeur
aqueuse riche en protéines
D’abord punctiformes ou triangulaires, elles peuvent ultérieurement s'étendre et prennent
alors une disposition arciforme et parfois annulaire
Dans certains cas, c'est toute la face postérieure de l'iris qui adhère à la cristalloïde
antérieure. Ceci correspond à la synéchie postérieure totale : irido capsulaires (c’est les plus
fréquentes)
Les synéchies annulaires et postérieures totales peuvent entrainer la séclusion pupillaire(la
pupille ne bouge pas car l’iris y est collé sur 360°, ce qui peut être une cause de glaucome)
Par ailleurs, l'organisation d'exsudats au niveau de l'orifice pupillaire peut amener à
l’occlusion de la pupille
L'occlusion et la séclusion pupillaires, en empêchant le passage d'humeur aqueuse de la
chambre postérieure vers la chambre antérieure de l'œil, entrainent l’apparition d'un iris en
tomate avec hypertonie oculaire
Il est intéressant de signaler que les résidus de synéchies postérieures permettent, après
dilatation de la pupille, le diagnostic rétrospectif d'iridocyclite
Ces résidus, situés à la face antérieure du cristallin, apparaissent sous forme d'exsudats
organisés, pigmentés et disposés de façon annulaire ou arciforme
Ils ne doivent pas être confondus avec les vestiges de membrane prépuplllaire qui sont
congénitaux et apparaissent étoilés et disperses sur toute la cristalloïde antérieure.
Le trt des synéchies consiste à faire une chirurgie à fin de la rompre avec une chirurgie de
cataracte , car cette dernière se développe lorsqu’on touche au cristallin .

Diagnostic différentiel :
Avec un œil rouge douloureux+ BAV : uvéite –glaucome par fermeture de l’angle –kératite
Avec les signes d’uvéite : tyndall –les précipités rétrocornéens…
ce sont les mascarades syndromes , qui sont des pathologies tumorales de l’œil qui se
présentent s/f inflammatoire ( suspectés lorsque l’uvéite ne répond pas correctement à un
trt anti inflammatoire ), chez le sujet agé on suspecte le lymphome, et chez l’enfant le
rétinoblastome ou xantogranulome ;
ou bien les pathologies infectieuses suite à la présence d’un corps étranger ;
ou les hémorragies de la chambre antérieure : tyndall hématique ;
Le diagnostic différentiel d'une velte antérieure en poussée aigué peut s'avérer
extrêmement difficile
Une Injection conjonctivale, c'est-à-dire celle constituée d'un réseau superficiel de vaisseaux
tortueux et distincts, de couleur rouge vif au niveau de l'équateur évoque diagnostic de
conjonctivite aigu
Celle-ci peut être associée à des sécrétions abondantes avec cils en pinceau mais n'entraine
guère de photophobie, larmoiement ou blepharospasme
La présence de ces trois symptômes doit faire soupçonner une atteinte de la cornée, par
exemple une kératite ou plus simplement une érosion ou un corps étranger de la cornée
C’est pourquoi, en cas d'œil rouge, un examen minutieux de la cornée à la biomicroscopie
s'avère indispensable
Faut signaler, en outre, qu'une kératite, en particulier un ulcère de la cornée, peut
s'accompagner d'une réaction de l’uvée antérieure avec Tyndall de l'humeur aqueuse .

Entités cliniques :
1-Uveite antérieure aigué et affections rhumatismales
A-Uvéite antérieure aigue, spondylarthrite ankylosante et HLA-827
B-Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter
C-Arthrite rhumatoïde juvénile
2- Iridocyclite hétéro chromique de Fuchs
3- Syndrome de Posner-Schlossmann
4- Uvéite phaco-antigénique
5- Uvéite antérieure et implant cristallinien
6- Maladie de Behçet
7- Syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada
8- Ophtalmie sympathique
9 -Uvéite sarcoidosique
10- Uvéites antérieures virales
11-Affections oculaires simulant une uvéite antérieure.
1) Uvéite antérieure aigue et affections rhumatismales:
A-Uvéite antérieure aigue, spondylarthrite ankylosante et HLA-b27 :
Uvéite antérieure aigue associée à la spondylarthrite ankylosante atteint en général, des
hommes jeunes dont l’âge va de 15 à 45 ans
Il s’agit d'une iridocyclite de forte intensité, récidivante, rarement bilatérale et se
caractérisant par l'apparition brutale de douleur, rougeur et photophobie
Les réactions inflammatoires au niveau du segment antérieur de l'œil sont particulièrement
vives avec exsudats fibrineux dans la chambre antérieure, synéchies iridocapsulaires et
précipités descemétiques petits et grisâtre. Non granulomateuse.
Bien que 25% des patients atteints de spondylarthrite ankylosante développent, un jour ou
l'autre, une uvéite antérieure aiguë, il semble bien que deux affections soient indépendantes
l’une de l'autre quant au moment de leur éclosion et à leur intensité elles semblent, par
contre, fortement liées à la présence du gène d'histocompatibilité HLA-b27, puisque celui-ci
est détecté chez près de 90 % des patients avec uvéite antérieure aigue et spondylarthrite.
Emaillée de récidives .

B-Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter :
(C’est un mécanisme inflammatoire rhumatismal )
Le syndrome de Fleasinger-Leroy-Reiter (FLR) e caractérise par une triade associant
1. une urétrite non gonococcique
2. une arthrite pauciarticulaine affectant en général les genoux et les chevilles
3. et une atteinte oculaire consistant d'abord en conjonctivite mucopurulente et plus
tardivement en iridocyclite.
Comme c’est le cas pour la spondylarthrite ankylosante, le syndrome de FUR affecte le plus
souvent des hommes jeunes, entre 20 et 40 ans, avec HLA-B27 positif
La première manifestation oculaire du syndrome de FLR est une conjonctivite bilatérale,
mucopurulente qui disparait après 2 & 4 semaines d'évolution
A cette conjonctivite aigue s’associent parfois une kératite ponctuée ou une épisclérite
C'est plus tardivement que survient iridocyclite algue
Celle- parfois avec hypopion, est comparable à celle associée à la spondylarthrite
ankylosante elle est récidivante et de bon pronostic
C-Arthrite rhumatoïde juvénile
L’arthrite rhumatoïde juvénile est une affection progressive et invalidante qui affecte les
filles plus souvent que les garçons avant âge de 15 ans
On distingue classiquement trois formes :
1. la maladie de Still
2. arthrite poly articulaire
3. arthnite pauciarticalaire
* Le maladie de Still (forme systémique) est une affection fébrile avec atteinte des grosses
articlations, splenomégalie, lymphadénopathie, mais s'accompagnant exceptionnellement
d'inidocyclite.
« Les anticorps antinucléaires sont + peuvent contribuer dans le diagnostic, ainsi que l’exploration
du genou par la ponction articulaire pour voir les éléments lymphocytaires, ce qui nous permet
d’instaurer un trt de fond.»

*l'arthrite poly articulaire (atteinte de plus de 4 articulations), qui frappe surtout les jeunes
garçons, se caractérise par de la fièvre et des lymphadénopathies elle s’accompagne
d'iridocyclite de forte intensité et les jeunes patients ont tendance à développer, au cours de
leur vie, une spondylarthrite ankylosante
*Enfin l’arthrite pauci-articulaire, qui concerne moins de quatre articulations et ne
s'accompagne guère de fièvre et de manifestations générales, est la plus dangereuse du
point de vue oculaire
C’est dans la forme pauci-articulaire, qui frappe le plus souvent les petites filles qu'on
observe dans environ 25 % des cas une uvéite antérieure bilatérale, particulièrement
insidieuse, ne s'accompagnant ni de douleur ni de rougeur, ni de photophobie
Cette uvéite est, en général, découverte fortuitement, l’occasion d'un examen médical
scolaire ou lors du développement de complications
Celles-ci comprennent l’apparition de synéchies irido-capsulaires, de cataracte, de glaucome
et de kératopathie en bandelette
Parmi les examens complémentaires, le plus significatif, outre la radiographie des
articulations, semble la recherche, dans le sérum d'anticorps antinucléaires, puisque ceux-ci
sont détectables chez 80 % des petits patients avec arthrite rhumatoïde et iridocyclite et
absents chez les enfants sans iridocydite
Le diagnostic différentiel des diverses formes d'uvéite chez l'enfant est important car leur
pronostic et leur traitement sont fort différents
Parmi les uvéites susceptibles d'entrainer des réactions inflammatoires au niveau du
segment antérieur, il faut mentionner les uvéites postérieures toxoplasmiques et celles par
Toxocara canis, ainsi que les uvéites intermédiaires
Enfin faut rappeler que l'uvéite sarcoidosique peut simuler l'uvéite antérieure liée à l’arthrite
rhumatoïde juvénile .

2) Iridocyclite hétérochromique de Fuchs


A) Séméiologie
Les trois signes majeurs sont : hypochromie de l’Iris (hétérochromie unilatérale dans 90%) ,
les précipités descemétiques caractéristiques et la cataracte sous capsulaire.
Elle ne donne jamais de synéchies ++++
Les précipités descemetiques sont dispersés sur toute la face postérieure de la cornée; ils
sont petits, grisâtres, étoilés, translucides et réparties sur toute la surface de la cornée .
A cette triade, on peut ajouter l'hémorragie filiforme qui fait suite à la ponction de chambre
antérieure: signe d'Amsler ( évocateur et non pathognomonique).

3) Syndrome de Posner-Schlossmann
Le syndrome de Posner-Schlossmann, encore appelé crise glaucomato-cyclitique (C’est une
inflammation qui provoque un glaucome secondaire )
se caractérise par des poussées unilatérales et récidivantes d'hypertonie oculaire et de
cyclite avec œdème de la cornée, dilatation de la pupille, discrète réaction de Tyndall dans
l'humeur aqueuse et nombreux précipités descemétiques de petite taille et non pigmentés.
Il n y a pas de synéchies Iridocapsulaires
L'œil redevient complètement normal entre les poussées
Durant les poussées, l'œil reste blanc ou présente une faible congestion des vaisseaux péri
limbiques
La chambre antérieure est profonde et l'angle Iridocornéen ouvert
Toute tranche d’âge, Les hommes sont deux fois plus fréquemment atteints que les femmes.

4) Uvéite phaco-antigénique
uvéite phaco-antigenique (granulomateuse) fait suite à la rupture traumatique
(perforation) ou chirurgicale de la capsule du cristallin
Elle peut également survenir en cas de cataracte hyper mure avec libération de protéines
cristalliniennes dans la chambre antérieure .
Du point de vue clinique, l'uvéite phaco-antigenique peut être d’apparition brutale (dans les
24 ou 48 heures suivant l’ouverture de la capsule)
Il s'agit alors d'une uvéite antérieure de forte intensité avec œdème palpébral, injection
ciliaire et conjonctivale, précipités descemétiques en graisse de mouton
Néo vascularisation de l’Iris, importantes synéchies irido-capsulaires.et, dans les formes
particulièrement sévères occlusion de la pupille
L’uvéite phaco-antigénique peut également être d'apparition insidieuse il s’agit alors d'une
iridocydlite de faible intensité et ce sont ces formes-là qui étaient autrefois étiquetées sous
le nom d'uvéite phacotoxique, terme actuellement rejeté
Le traitement de l'uvéite phaco-antigénique est exclusivement chirurgical Il consiste extraire
le matériel cristallinien résiduel qui est source d’inflammation .
IL est bien entendu que les corticostéroïdes sont indispensables avant et après
l’intervention pour réduire les réactions inflammatoires endoculaires .
6) Maladie de Behçet
Cette affection relativement rare se caractérise par une aphtose buccale : critère obligatoire.
des ulcérations génitales (surtout au niveau du scrotum et de la vulve), des lésions cutanées
(comparables & cellas observées en cas d'érythème noueux), une atteinte oculaire et le test
pathergique+ : ce sont les critères majeurs du diagnostic.
*pour poser le diagnostic il faut qu’il y ait un critère obligatoire + 2critères majeurs .
Outre ces signes majeurs, on peut encore observer diverses atteintes articulaires arthralgies
des genoux), vasculaires (thrombophlébites). Gastro-intestinales (colite ulcéreuse et
perforations Intestinales), pulmonaires, rénales et méninge encéphaliques
La maladie de Behcet s’observe surtout au Japon, en Chine et le long du bassin
Méditerranéen et le moyen orient , elle est associée à l’antigène HLA-BW51.
L'uvéite s'observe dans pris de 80 % des cas de maladie de Behcet au Japon.
Touche le sujet jeune, de prédominance masculine .
Elle peut se présenter sous forme de poussées récidivantes d'iridocyclite non
granulomateuse, avec parfois hypopion +++, très synéchiantes ,et surtout sous forme
d'uvéite postérieure d’où sa gravité.
L’uvéite est bilatérale, asymétrique, elle peut être synchrone .
Celle-ci se caractérise par une vascularite rétinienne oblitérante et nécrosante avec
hémorragies de la rétine et du vitré, nécrose rétinienne, œdème de la macula et atrophie de
la tête du nerf optique.
Elle nécessite un trt immunosuppresseur est obligatoire pour éviter les récidives.

7) Syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada
Se caractérise par une pan uvéite bilatérale, exsudative avec vitiligo, paloise alopécie,
méningite lymphocytaire et troubles auditifs.
Il atteint surtout les sujets de race jaune ainsi que les habitants du bassin
Méditerranéen, il est associe au Japon a l’antigène HLA-BW54
Cette affection présente trois stades d'évolution: un stade prodromique, un stade oculaire
et un stade de convalescence
*Le stade prodromique se manifeste par des fébricules, des céphalées intenses des douleurs
rétro-orbitaires, des vertiges et des nausées (confondu à un syndrome gippal).
*Il est suivi du stade oculaire qui débute par une brusque baisse de vison consécutive une
Inflammation de l’uvée antérieure et/ou postérieure.
*le stade de convalescence : débutent les symptomatologies auditives (hypoacousie) et les
signes de décoloration des mèches de cheveux.
L’iridocyclite peut être granulomateuse ou non granulomateuse; elle entraine la formation
de synéchies postérieures avec précipités descemetiques en graisse de mouton a et se
complique fréquemment de glaucome secondaire
L’atteinte du segment postérieur se caractérise par une importante infiltration claire du
vitré, un œdème de la papille et de la rétine ainsi que de multiples foyers de choroidite avec
décollement exsudatif de la rétine.

8) Ophtalmie sympathique
A) Séméiologie
Il s’agit d'une uvéite granulomateuse se caractérisant par la bilatéralisation de l’affection
Elle survient en général, après une plaie perforante du globe, traumatique ou chirurgicale,
mais aussi après une simple contusion oculaire, une intervention ab externo pour
décollement de la rétine, une cryocoagulation ciliaire et même une photocoagulation au
laser
L’œil blessé ou opéré est appelé sympathisant, tandis que l'œil congénère où se développe
ultérieurement une uvéite est appelé sympathisé
L’ophtalmie sympathique qui est une des formes les plus sévères d'uvéite est relativement
rare; elle survient dans 0,19% des traumatismes oculaires et dans 0,007 % des interventions
chirurgicales sur l'œil, tandis que 10 nouveaux cas sont enregistrés chaque année aux Etats-
Unis
L'ophtalmie sympathique devra être suspectée si l'œil blessé ou opéré (œil sympathisant)
reste irrité avec injection périkératique, photophobie, larmoiement douleur et Tyndall de
l’humeur aqueuse ; il en sera de même si l'œil sympathisant présente des hémorragies
Intraoculaires à répétition ou une hypertonie persistante
Typiquement, l’affection débute au deuxième œil (sympathisé) de façon insidieuse par de la
photophobie et des troubles d'accommodation.

9) Uvéite sarcoidosique
A) Séméiologie
Granulomateuse, uvéite bilatérale
L’uvéite est une manifestation assez commune de la sarcoïdose généralisée peut débuter
sous forme d’iridocyclite aigu avec douleur, photophobie et injection ciliaire, mais le plus
souvent, elle débute de façon insidieuse sous forme d’iridocyclite de faible intensité avec
troubles de vision
A l’examen du patient, on peut noter la présence de adules blancs crémeux au niveau des
paupières et de la conjonctive
L'examen du sagement antérieur de l'œil permet d'observer des précipités descemétiques
en graisse de mouton, un Tyndall franc de humeur aqueuse, dû à la présence de protéines et
de phagocytes dont certains remplis de pigment, des nodules de l’iris, une trabeculite, des
synéchies iridocapsulaires et parfois une cataracte sous-scapulaire postérieure
Le corps vitre est souvent infiltré par des cellules qui peuvent s'accumuler à la périphérie de
la rétine ou sur la pars plana sous forme de bancs de neige
Enfin au fond d'œil, on peut observer, particulièrement aux stades avancés de l’affection,
une péri vascularite rétinienne et des foyers de rétinite; le nerf optique peut également être
enflamme, en particulier dans les cas avec atteinte simultanée du system nerveux central
La sarcoïdose est une cause fréquente d'uvéite chez les noirs américains, jeunes.
Le diagnostic positif se fait par : télé thorax
EFR
IDRT
le traitement de fond se fait par des corticoïdes par voie générale .

10) Uvéites antérieures virales


Ce sont les virus du groupe herpes (Herpès simplex et Herpès zoster) qui sont en général
responsables des uvéites antérieures d'origine virale
A) Virus Herpès simplex +++
Forme la plus fréquente d'uvéite est l’iridocyclite accompagnant la kératite herpétique
Il donne une uvéite unilatérale , elle peut être granulomateuse, synéchiante
En cas de kératite disciforme, liridocyclite est chronique et de faible intensité
Par contre, en cas de kératite dendritique, Piridocyclite est de forte intensité avec précipités
descemétiques en graisse de mouton et parfois développement d'un glaucome secondaire
par accumulation de protéines et de cellules inflammatoires au niveau du trabéculum
C’est dans ces cas d'iridocyclite aigu, et surtout si celles-ci sont récidivantes, que peut
apparaitre une atrophie en secteur de l'iris avec dispersion de pigment irien
Il faut ajouter que l'atrophie irienne peut également affecter les muscles sphincter et
dilatateur de l'iris avec, comme conséquence, une déformation de la pupille
L'iridocyclite par virus Herpès simplex est une manifestation du virus de type I,
Contrairement à la choriorétinite que l'on observe chez le nouveau-né et qui est due au virus
de type II.
Il faut donner un trt anti herpétique, puis des corticoïdes.

Complications des uvéites antérieures


Les uvéites antérieures peuvent engendrer diverses complications au cours de leur
évolution. 3 types de complications sont observés :
*la cataracte : il faut attendre la rémission de l’inflammation en 3mois et opérer.
*le glaucome : peut avoir plusieurs mécanismes, par exemple le glaucome cortisonique,
ceci implique la réduction des doses de CRC + trt hypotonisant.
*l’œdème maculaire :l’inflammation diffuse dans la rétine meme quand elle est antérieure,
et l’accumulation du liquide inflammatoire au niveau de la retine ce qui donne l’œdème et
provoque une baisse de la vision.

TRAITEMENT
Traitement étiologique (de fond), selon la cause de l'uvéite +++ :

-SPA : CRC + /- des immunosuppresseurs

-Behçet : immunosuppresseurs

-sarcoidose : CRC par voie générale

-virus : TRT anti viral

NB : il faut savoir que la TBC et la syphilis sont de grandes simulatrices , elles peuvent
prendre toutes les formes d’uvéites.
Lors d’une uvéite antérieure non spécifique, il faut donner un bilan standard minimal :
*FNS *VS *CRP *télé thorax *IDRT *sérologie de la syphilis
*enzyme de conversion de l’angiotensine .
-Si ce bilan est normal , on considère l’uvéite comme idiopathique (entre 1/ 3 et la ½ des
uvéites ant le sont).
- si l’uvéite récidive souvent, il faut refaire le bilan car il risque de se positiveren 6mois ou 1
an.
Parfois, on a recours devant les cas graves aux immunosuppresseurs au long cours
(Behçet...) et Corticothérapie générale
Le traitement des complications est discuté au cas par cas, en sachant que la chirurgie sur ces yeux à
risque ne se fait qu'à distance d'une poussée inflammatoire, et n'est pas dénuée de complications

Le patient doit être informé de la nature et de l'évolution de sa pathologie, il doit venir consulter en
cas de récidive de sa symptomatologie

Il doit également être informé, ainsi que son médecin, des risques de la corticothérapie locale
abusive.

Les uvéites postérieures


Introduction
Elle correspond a l’inflammation de l’uvée postérieure c’est à dire de la choroïde postérieure
En raison de ses rapports anatomique étroit avec la rétine et le vitré aura du fait de cette
contigüité anatomique un retentissement sur ces structures
Sa fréquence est plus rare quel uvéite antérieure
Certaines étiologies peuvent donner les 2 types
L’étiologie la plus fréquente étant la toxoplasmose (choriorétinite monofocale).
Les tubercules de bochut ( du milliaireTBC), sont l’une des rares causes de l’inflammation
choroidienne qui ne s’accompagne pas ou rarement de l’inflammation rétinienne (tellement
l’inflammation est profonde que n’atteint pas la rétine).

Signes fonctionnels :+++


*Baisse d'acuité visuelle plus sévère par la hyalite Ou à la localisation maculaire d'un foyer.
*Myodésopsies liée au trouble vitréen (hyalite : inflammation du vitré).
*Scotome en cas un foyer choriorétinien.
*L'œil reste le plus souvent blanc et indolore si l’uvéite n'est que postérieure.

Signes physiques :+++


On recherchera par le FO bilatéral dilaté
1/Trouble vitréen :localisé ou diffus (hyalite) avec parfois des condensations inférieures
(œufs de fourmis, banquise)
2/Choriorétinite : foyer blanc jaunâtre mal limité, un peu saillant de localisation et de
nombre variable.

Quelques étiologies :
Choriorétinopathie de type Birdshot
-Srvient vers la 4me ou 5eme décade
-Légère prédominance féminine
-Atteinte est bilatérale
SF :-myodésopsie-discréte heméralopie
- troubles de perception des couleurs
FO : -hyalite++cte
-pas de pars planite ni d'œuf de fourmi
-discrétes lésions arrondies bords estompés jaune crémeuses profondes disséminées
surtout le FO
-vascularite diffuse
-OMC et œdème papillaire fqts
Dgc : La positivité de l’HLAA29-Biz confirme le dgc
TRT : immun modulateurs
La cyclosporine A est active sur la vascularite I'OMC et la hyalite
-La durée de la maladie: chronique
-La résolution variable
-Les rechutes sont possibles.

Sarcoïdose
*FO : -périphlébites fqtes
-Hyalite
-Œufs de fourmi évocateurs
-Nodules choroïdiens profonds jaunâtres parfois associes à un remaniement de l’EP
-Granulomes choroïdiens au stade aigu blanc-jaunâtres ou grisâtres responsables de la
surélévation rétinienne voire d’un DR séreux
-Rétinite typique en tâches de bougie témoigne d'un infiltrat inflammatoire des
couches superficielles de la rétine.
*Au cours de l’évolution :
-OMC
-Œdème papillaire
-Néo vascularisation
*La résolution est variable les rechutes sont fréquente
*TRT : -immun modulateurs 0.5a 1mg de prednisone pdt des années
-Les néo vx imposent des doses élevées de CTC
-S’ils sont la conséquence d'une ischémie rétinienne non régressive la photo
coagulation au laser est réalise.

1*syndrome des taches blanches fugaces


-Rétinopathies multifocale aigue touchant en 1er l’EP et la choroïde
-Unilatérale
-Le plus souvent chez la femme jeune
*SF : prodrome d’allure grippal ; BAV brutale, photopile defect pllaire efferent
*FO : multiples lésions de petite taille, ronde blanches ou blanc jaune apparaissant à la
périphérie tout en respectant la fovéa
*Evolution : -signes régressent en 7semaines avec récupération de L’AV sans trt
-Récidives sont rares et asymétriques .

2*Choroidite multifocales :
-Survenue brutale le plus st chez une femme jeune (30 ans) au décours d'un épisode grippal
-Peu de SF
*FO:-hyalite modérée
-Lésions bilatérales disséminées, profondes, siégeant au niveau de l’EP ou de la partie
interne de la choroïde
*L’évolution: se fait en quelque mois
-OMC et néo vascularisation maculaire
-Les récurrences sont rares mais possibles
-Cicatrices atrophique blanche
*TRT : -CTC& doses immunosuppressives
-Si infection récente par EBV, l’aciclovir est associé.

3* Epitheliopathe en plaque aigue multifocale


-début brutal
-atteinte bilatérale du sujet jeune (<30 ans) sans prédominance de sexe
*SF : BAV et photopsie
*FO : -hyalite peu marquée voire absente
-Foyers blancs crémeux.de contours nets profonds situés au niveau de l’EP
-Ils sont répartis au pôle post progressant vers la périphérie sans jamais dépasser
l’équateur.
*Evolution: -spontanée vers la cicatrisation des lésions qui prennent un aspect pigmenté et
atrophique en 2 à3 mois
-Les récurrences st rares
-Rechutes exceptionnelles
*Pronostic : favorable

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