Vous êtes sur la page 1sur 4

ŒIL ROUGE DOULOUREUX

INTRODUCTION
La constatation d’une rougeur oculaire chez un malade qui se plaint de douleurs oculaires doit toujours faire
soupçonner une affection sévère du segment antérieur

A/AV CONSERVEE
L’EPISCLERITE
• Atteinte inflammatoire de l’épisclère
• Diagnostic : Biomicroscopie
 Rougeur violacée par vasodilatation des Vx conjonctivaux et épiscléraux
 Localisée à un secteur de la conjonctive bulbaire.
 Zone atteinte parfois très douloureuse.
• Etiologies :
 Souvent d’origine rhumatismale: SPA, PR
 Certaines néphropathies

B/ AV ALTEREE
 Iridocyclite
 Kératite
 GAFA

N. BENAMEUR - 2016/2017 1
I. IRIDOCYCLITE (UVÉITE ANTERIEURE)
Définition Inflammation de l’uvée antérieure : iris, corps ciliaire
** SF :
 Œil rouge avec de fortes douleurs du globe oculaire
 céphalées
 BAV assez marquée
** A l’examen: Examen complet bilatéral et comparatif
 Inspection
 AV
 LAF :
 Œil rouge avec cercle périkératique
Dc positif :
 Transparence cornéenne normale
clinique ++
 Myosis aréflexique
 Chambre antérieure trouble
- Grains brillants en suspension dans l’humeur aqueuse (phénomène de TYNDALL)
- Synéchies irido-cristalliniennes responsables d'une déformation pupillaire;
- Précipités blancs rétro-Descemetiques : dépôts de C inflammatoires à la face postérieure de
la cornée
 TO : Recherche d'HTO
 FO : systématique à la recherche d'une atteinte vitréenne, rétinienne ou choroïdienne signant
l'existence d'une uvéite postérieure
1. Idiopathique (50 %)
2. Origine infectieuse :
 Foyers infectieux dentaires, ORL (sinusite maxillaire, amygdalienne)
 Bactérienne : Tuberculose, Syphilis, Brucellose.
Dc
 Virale: zona ophtalmique, herpès, CMV (sérodiagnostics spécifiques).
étiologique
 Parasitaire: Toxoplasmose +++
 Exceptionnellement : des foyers infectieux à distance: prostatite inf. génito-urinaires.
3. Maladies inflammatoires
 SPA (HLA B27), PR, Arthrite chronique juvénile.
 M. de Behçet : aphtes buccaux, génitaux (Typage HLA B5 , BW51)
1. Glaucome par obstacle trabéculaire
2. Cataracte inflammatoire et cotisonique
Complications 3. Kératopathie en bandelette
4. Atrophie de l’iris
5. Décollement de rétine
6. Atrophie du globe oculaire
 TRT étiologique éventuel
 TRT Symptomatique :
PEC
 Collyres mydriatiques(Atropine)
 TRT anti-inflammatoire local par collyre ou par voie sous-conjonctivale
 Corticothérapie générale

N. BENAMEUR - 2016/2017 2
II. ATTEINTES CORNEENNES : KERATITES
- 2 grandes catégories
 K.ulcéreuses ou superficielles : avec perte de substance épithéliale.
 K. interstitielles : intéressant le stroma cornéen.
- Différenciation par l’épreuve à la fluorescéine
 Ulcération traumatique de la cornée : corps étranger cornéen ou palpébral, cils
ectopiques, lentille de contact …

Microbiennes
1. K.  Evolution :
- Cicatrisation rapide si TRT précoce : collyres ATB + cicatrisants cornéens (vit A)
- Risque d’évolution vers abcès intra-cornéen ou ulcère à hypopion :
ATB thérapie d’urgence à large spectre : locale (Chibroxine, Gentamicine) et générale
(Ofloxacine, Pipéracilline) => Empêcher une panophtalmie (fonte purulente de l’œil
a) K. Ponctuée Superficielle (KPS) : à Adénovirus => Kératoconjonctivites épidémiques
 Nombreuses micro-ponctuations superficielles fluo +
 Evolution :
(CTC en collyre ou pommade CONTRE - INDIQUES !)

- TRT long et difficile ??, Rechutes fréquentes


- Séquelles fonctionnelles possibles: nodules sous-épithéliaux diffus, s’estompant
avec le temps
b) K. herpétiques : isolée ou associée à un herpès cutanéo-muqueux
A/ K. ulcéreuse  Ulcération cornéenne douloureuse d'aspect typique en feuille de fougère «ulcère
(La + Fq) dendritique » , parfois plus étendue ,«en carte de géographie»
 Evolution :
2. K. Virales

Dlrs violentes - Favorable sous TRT : Collyres antiviraux (Virgan) ±ATB ; CI absolue aux CTC
+ Photophobie - Récidives fq à la longue : opacification de la cornée, ou invasion cornéenne par les
+ Larmoiement néovaisseaux
intense c) K. Zostérienne :
± BAV, très  Complication la + grave et la + Fq du zona ophtalmique, quasi constante quand
variable suivant atteinte de la branche nasale du nerf ophtalmique
la localisation  +srs formes
de l'atteinte  Ulcérations superficielles disséminées précoces (rupture épithéliale) de bon
cornéenne pronostic avec un TRT local
 K. interstitielle locale survenant au 15èmejour
 K. neuroparalytique (+ tardive) : grave, s’accompagne d’un oedème stromal.
Risque d’ulcération et de perforation
 Douleurs vives + photophobie intense
 Hyposécrétion lacrymale : Test de Schirmer (< 5mm en 5min) , Rose Bengale
3. Kératoconjonctivites

 Clinique : KPS - Kératite filamenteuse (débris d’épithélium )


 Etiologies:
sèches

- Hyposécrétion lacrymale du sujet âgé


- Syndrome de Gougerot - Sjögren: Sd sec + atteinte systémique.
- Anomalies d’occlusion palpébrale (lagophtalmie)
 TRT :
- Larmes artificielles ++
- Eviction des facteurs irritants : soleil, climatisation, air sec
4. Autres KPS au cours des phototraumatismes ou des coups d’arc (soudure)
 Localisées dans le stroma cornéen: Fluo (-), pas de perte de substance
B/ K. interstitielles  Douleurs - vives, BAV + marquée
 Causes :
(Bcp+ rares que K. virales) - Infectieuse : Syphilis, tuberculose, c. virale
- Vascularite auto-immune
 TRT : collyres corticoïdes

N. BENAMEUR - 2016/2017 3
III. GLAUCOME AIGU PAR FERMETURE DE L’ANGLE (GFA)
 Affection relativement fq et grave caractérisé par une hypertonie oculaire aigüe
Définition
 Liée à un blocage de la circulation de l’humeur aqueuse
La crise est due à un blocage pupillaire :
La mydriase entraîne un accolement de la face ant du cristallin et de la face post de l'iris : cela
empêche l'humeur aqueuse d'aller vers la chambre antérieure
Physiopath  Elle s'accumule dans la chambre post, ce qui refoule la racine de l'iris vers l'avant et aboutit à un
blocage trabéculaire.
 L'angle iridocornéen se ferme
 L'humeur aqueuse n'étant plus évacuée à travers le trabéculum, la PIO augmente.
1. Hypermétropie
Sujets 2. Œil court : Longueur axiale du globe oculaire diminuée
prédisposés 3. Chambre antérieure étroite
4. Angle irido-cornéen étroit
Circonstances entraînant une mydriase chez un sujet :
1. Causes naturelles : obscurité, émotion, stress, douleur,froid..
Facteurs 2. Collyres mydriatiques:
déclenchants - Parasympatholytiques : Atropine, Mydriaticum
- Sympathomimétiques: Néosynéphrine, Epinéphrine
3. Médicaments généraux : IMAO, Antiparkinsoniens, antihistaminiques.. (parasympatholytiques),
Bronchodilatateurs, antiasthmatiques ( sympathomimétiques)
 SF :
 Œil rouge
 Douleur excruciante oculaire et péri-oculaire, unilatérale
 BAV franche, halos colorés autour des lumières
 Photophobie intense, blépharospasme, larmoiement
 Nausées, vomissements ; parfois état de choc
Diagnostic
 Examen LAF : GAFA : pupille en semi-
 Œil rouge avec cercle périkératique mydriase, diminution
 Cornée trouble diffusede la transparence
 Chambre antérieure étroite, voire plate, parfois effet Tyndall cornéenne par oedème
 Semi-mydriase aréflexique cornéen secondaire à
 Tonus oculaire très élevé +++ : au palper bi-digital œil dur l'hypertonie oculaire.
(bille de verre) > 50 mm Hg (normal entre 10 et 21 mm Hg)
 TRT médical hypotonisant
a) Par voie générale
• Mannitol en IV (Solution 20% ) : 1à 2 g/kg de poids : pour un adulte 500 ml à passer en 15 mn
PEC
C I : IC, IR sévère
TRT en urgence
• Inhibiteur de l'anhydrase carbonique (AC) : Acétazolamide => ↓ la sécrétion d’humeur aqueuse
de l’œil atteint
1 ampoule de 500 ml , IV lente, puis voie orale: 1 cp250 mg 3 fois par jour
et
Effets II aires : Asthénie, Hypokaliémie
prophylactique
C I : IR ou hépatique, allergie aux sulfamides
de l’autre œil,
b) Par vie locale
qui présente les
• Collyres Myotiques: Pilocarpine 2% : 1 gtte / 10 mn pdt1 heure Puis 1 gtte / H. pdt4 H. Puis / 4 H.
mêmes
• Collyres βBLOQUANTS : Timoptol1%,Cartéol2% , 1 gtte2 X / jour
prédispositions
=> Diminuent la sécrétion d’humeur aqueuse.
anatomiques.
 Iridotomie : Trou à la périphérie de l’iris pour rétablir une communication normale entre
chambre antérieure et chambre postérieure, avec laser Argon / Yag.
 Chirurgie : Trabéculectomie : Dans les GFA passés à la chronicité
Opération filtrante = dérivation de l’ humeur aqueuse sous la conjonctive.

Référence
Dr Aberkane : Œil rouge douloureux. CHU BEO.
Œil rouge et/ou douloureux. Collège des Ophtalmologistes universitaires de France (COUF). ECN 2016. ELSEVIER MASSON.

N. BENAMEUR - 2016/2017 4

Vous aimerez peut-être aussi