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LES TRAUMATISMES

DE L’ŒIL
Dr JAZIRI SALMA : AHU à l’hôpital régional du kef
PLAN

 1.1 Introduction

 1.2 Les contusions

 1.3 Les plaies

 1.4 Les brûlures


INTRODUCTION:
 Les traumatismes de l’œil sont des pathologies très fréquentes en consultation d’ophtalmologie.

 Leur gravité est très variable,

 Seul un examen attentif peut noter les différentes parties de l’œil atteintes par le traumatisme.

 Une absence de douleur n’est pas un critère de bénignité.

 Les traumatismes oculaires incluent:

* les plaies du globe et des annexes;

* les contusions du globe;

* les brûlures;
I) LES CONTUSIONS:
 Les traumatismes oculaires sont dus à un choc sur l’œil.

 Souvent une hémorragie sous-conjonctivale bénigne qui disparaîtra spontanément.

 L’examen d’un œil traumatisé doit toujours se faire avec précaution, surtout s’il y a un œdème
palpébral.

 L’ouverture de la paupière doit se faire tout doucement car on ne sait pas s’il y a une plaie
perforante du globe.

 En cas de manœuvre inadéquate des paupières, on peut assister à l’expulsion du cristallin par la
plaie, parfois suivi par le vitré et la rétine.

 Il ne restera alors qu’à prévoir une énucléation ou une éviscération.

 Les plus graves de ces contusions sont dues à un traumatisme violent par balle de petit diamètre
(tennis), club de golf, pistolet à billes, carabine à plomb ou bouchon de champagne
(dramatique).
 La douleur est nettement plus importante que précédemment,

 Parfois accompagnée de nausées et de vomissement.

 Le patient a du mal à se tenir debout, il est pâle et il est souvent difficile de

l’examiner.

 On note tout de suite une rougeur oculaire importante et souvent du sang

dans la chambre antérieure : l’hyphéma.

o L’hématocornée est une complication grave.

o Le sang pénètre dans la cornée qui devient opaque, avec une vision quasi nulle.
 L’ hématocornée survient assez rapidement après le traumatisme.

 Le traitement médical de l’hypertonie est donc primordial.

 On est amené parfois à traiter chirurgicalement l’hématocornée; si au bout d’une

semaine le tableau ne s’améliore pas du tout (lavage, ablation de caillots). Cela peut

aboutir à une kératoplastie, avec tous les risques que cette intervention comporte.

o Le pronostic de ces lésions est réalisé grâce à l’examen du fond d’œil car des lésions

rétiniennes sont souvent associées.

o Il faut prévenir le patient de consulter en urgence s’il voit des déformations des images

(métamorphopsies : déformation des lignes droites).

o Une cataracte traumatique peut s’ajouter au tableau et nécessiter une intervention

dans les suites.


 Une hémorragie du vitré peut compliquer l’examen optique de la rétine.

 Les lésions du globe provoquent donc :

 Des lésions du segment antérieur :

- Hémorragies dans la chambre antérieure (hyphéma) pouvant se compliquer d’hypertonie oculaire

- Déchirures de l’iris

- Luxations du cristallin

- Erosions épithéliales de la cornée


- et oedèmes cornéens

 Des lésions du segment postérieur :

- Décollement de rétine, déchirure rétinienne

- Œdème

- Hémorragie intra vitrée


 Atteinte du nerf optique : contusion, section physiologique

- Les traumatismes orbitaires quant à eux nécessitent un bilan radiologique et un

scanner.

- La fracture du plancher de l’orbite est le traumatisme le plus fréquent, il faut

rechercher des signes d’incarcération musculaires responsables de la motricité oculaire.

 Devant ces différents tableaux, l’infirmier doit :

* rassurer le patient qui souffre

* l’installer confortablement

* poser une compresse stérile humide sur l’œil fermé

* demander un bilan ophtalmique (consultation médecin)


II) LES PLAIES:
 La plaie de la cornée est une lésion du tissu conjonctif par un corps piquant ou tranchant

qui peut aller de la simple éraflure à la perforation.

 Dans tous les cas, il y a notion d’urgence liée aux risques d’aggravations et d’infections.

1) Les plaies non perforantes:

* Les corps étrangers cornéens sont quotidiens,

* Le plus fréquent étant la limaille reçue lors d’une utilisation sans protection.

* Le diagnostic est facile car le corps étranger cornéen est visible à la lampe à fente.

* Il faut l’enlever rapidement car la rouille irrite le segment antérieur et peut

entraîner un œdème localisé de la cornée.


 Si le corps étranger est petit, le patient peut le supporter et ne le faire enlever qu’au bout

de plusieurs jours.

 Les plaies non perforantes sans corps étranger représentent les ulcères de cornée

traumatiques.

 La photophobie et les céphalées sont importantes et l’examen parfois un peu difficile.

 Le traitement :

* un collyre antibiotique
et/ou cicatrisant,

* avec un pansement oculaire d’au moins 24h pour que l’épithélium cornéen puisse

cicatriser sans être irrité par les battements des paupières.


2) Les plaies perforantes:

 Les plaies oculaires avec perforation de l’œil sont graves et doivent être diagnostiquées,
puis prises en charge dans un service spécialisé d’ophtalmologie.

 L’interrogatoire est primordial (rôle infirmier),

 Les explosions sont très dangereuses pour les yeux.

 La douleur n’est pas un signe fonctionnel constant donc il faut s’en méfier.

 Les patients pensent que la douleur est proportionnelle à la gravité du traumatisme, ce


qui est faux.

 L’examen est souvent évident, la pupille déformée et une hernie d’iris.

 Une pupille qui n’est pas très ronde signe souvent une altération du segment antérieur
et doit faire craindre des lésions importantes.

 Le traitement est la plupart du temps chirurgical. Il faut donc maintenir le patient à jeun.
 Le plus grand risque est de ne pas diagnostiquer une plaie oculaire.

 Cela peut arriver chez les polytraumatisés qui présentent des fractures multiples et pour

lesquels on a remarqué une plaie de la paupière supérieure qui ne parait pas grave, en

égard aux autres lésions.

 On se rend compte parfois que le morceau de verre a blessé la paupière mais pas qu’il

est allé perforer le globe oculaire en dessous.

 Un bilan précis doit rechercher des plaies en arrière de la cornée, même si le segment

antérieur est normal. On peut déceler une plaie sclérale.

 Les plaies perforantes peuvent être dues à la projection de corps étrangers, le morceau

métallique peut aller se loger dans le cristallin et provoquer une cataracte.


3) Les plaies palpébrales:

 Elles sont souvent bénignes et doivent être traitées avec soin du fait des

risques de séquelles esthétiques et fonctionnelles (atteinte des releveurs de l’œil

responsable d’un ptôsis).

Les soins infirmiers:

Si le corps étranger est superficiel :

• rassurer le patient

• mettre une goutte d’un collyre anesthésiant sur prescription (Novésine).

• retirer le corps étranger avec un écouvillon


• laver l’œil (sérum physiologique)

• mettre un collyre antiseptique et /ou cicatrisant sur prescription

• faire un pansement occlusif avec deux compresses oculaires

• vérifier si les vaccinations contre le tétanos sont à jour

• Si le corps étranger est profond, le geste sera chirurgical.

 L’infirmier doit insister auprès du patient et sa famille sur l’importance de poursuivre le

traitement le nombre de fois et de jours prescrits même si les signes cliniques (douleur,

rougeur…) disparaissent.
III) LES BRÛLURES:
 Ce qu’il faut savoir :

- connaître les circonstances de survenue des brûlures oculaires (les accidents

industriels : les plus graves, accidents domestiques, les agressions,);

- connaître la gravité des brûlures thermiques (cigarette, incendie), acides et basiques

(ammoniaque);

On distingue deux types de brûlures:

1) Les brûlures chimiques:

• Résultent de la projection d’acides ou de bases.

• Elles sont toujours graves.


 Les acides causent une coagulation superficielle des protéines tissulaires souvent

visible.

• Leur action ne s’étend pas et la cicatrisation peut ne laisser que des séquelles minimes.

 Les bases, au contraire, ont une puissance de pénétration beaucoup plus grande;

• Elles peuvent léser dans des délais courts les membranes profondes si non évacuées

rapidement.
les brûlures sont des extrêmes urgences dont le pronostic dépend de:

* l’intensité et la durée du contact;

* la rapidité et l’efficacité des premiers soins en urgence.

Brûlure par base forte: aspect


de cicatrisation
 Dans l’urgence de brûlures chimiques le geste doit précéder l’examen :

• Lavage à grande eau pendant plusieurs minutes mm si ça été déjà fait.

• C’est après ce lavage que l’examen est possible.

• Selon la gravité des lésions on distingue deux formes cliniques

• bénigne: grave:

vision conservée, hyperhémie conjonctivale conjonctive pâle, atone, avasculaire


Max: quelques érosions qui prennent la fluoroscéine parfois nécrosée et cornée trouble

CAT:
 Lavage immédiat à grande eau, de façon répétée et prolongée;

 Appliquer une goutte de collyre antibiotique


 Mettre un pansement stérile
 Diriger d’urgence vers le spécialiste.

2) Les brûlures par agents physiques:

a) Par flammes:

• En général cutanées pures avec atteinte des cils et des sourcils et respect de l’intégrité

de l’œil qui a été protégé par le reflexe;

b) Par liquides chauds:

• En général palpébrales pures ou cornéennes superficielles;

c) Par métal en fusion:

• Le métal refroidit en contact de l’œil et forme un dépôt moulé dans les cul de sac

Conjonctivaux.
d) Par rayons ultra-violets:

• Responsable de kérato-conjonctivite aigue bénigne sans douleurs.

• Elle guérit sans séquelles en 2 à 4 jours.

CAT:
• Collyre antiseptique ou antibiotique pour prévenir l’infection

• Mettre un pansement occlusif

• Adresser le blessé à un spécialiste


CONCLUSION:
 La conduite dans tous les cas est:

 Calmer le blessé et essayer de le tranquiliser:


* écarter l’entourage et les curieux

* éviter un éclairage vif et brutal

* éviter les gestes incoordonnés du blessé (mains sur les yeux)

 Préciser la nature du traumatisme:

* par l’interrogatoire du blessé et des témoins


* par l’examen

 Dans les cas graves:

* pansement protecteur
* Evacuation urgente
MERCI

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