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Si le contrôle de gestion est conçu comme le processus qui transforme les choix stratégiques
en plans opérationnels à moyen et court terme, il lui appartient la charge de proposer des
méthodes d’analyse des charges, de calcul des coûts et résultats et d’analyse de la rentabilité
des produits qui répondent aux besoins de gestion des responsables quant à l’efficacité des
choix opérés.
La répartition plus ou moins arbitraire (aléatoire) des charges de structure (fixes) et des frais
généraux entre les produits dans une période n’est pas toujours la méthode la plus pertinente
pour prendre des décisions concernant la politique de produit, la fixation des prix, les
promotions de prix, etc. Dès lors, il parait nécessaire de déterminer une marge (résultat
intermédiaire) qui mesure la capacité contributive des différents produits à la couverture des
charges fixes communes.
Cette méthode est basée sur le principe de ne retenir pour le calcul des coûts que les seules
charges qui varient avec le volûme d’activité quelles soient directes ou indirectes.
La différence entre le chiffre d’affaires et les charges variables constitue la marge sur coût
variable (MCV) et l’ensemble des MCV d’une entreprise permet de dégager son seuil de
rentabilité. Les charges fixes ne sont pas réparties entre les produits mais sont prises en
considération dans le résultat global de l’entreprise.
Cette méthode part du principe que les charges fixes ne varient pas durant une période
déterminée, seules les charges variables vont être prises en considération dans la mesure de la
rentabilité des produits.
1. Les charges variables : ce sont les charges qui varient en fonction du volume d’activité.
On peut distinguer plusieurs catégories :
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- Les charges variables non prportionnelle ; elles peuvent augmenter plus vite ou moins
vite que le volûme d’activité (ex : les matières consommables et fournitures) ;
- Les charges semi-variables ; ce sont celles qui contiennent une partie fixe et une partie
variable (ex : les salaires, la facture d’électricité, etc…).
2. Les charges fixes (charges de structure) : elles sont indépendantes du niveau d’activité.
Les charges de structure sont liées à l’existence de l’appareil de production (taille de
l’entreprise). Donc, même en l’absence d’activité il existe un niveau de charges fixes
incompréssible (ex : les dotations aux amortissements, les loyers, les salaires,).
L’intêret de la méthode réside dans la présentation dynamique des coûts et elle permet de
procéder à une analyse des résultats de l’entreprise grâce à différents indicateurs de gestion
qui constituent des supports essentiels pour la prise de décision stratégique (abondonner un
produit, lancer un nouveau produit, …). Parmi ces indicateurs ; le seuil de rentabilité, la
marge de sécurité et l’indice de sécurité, le levier opérationnel.
Son application est utile pour l’aide à la gestion et la prise de décision du fait qu’elle
permet :
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➢ Détermination du seuil de rentabilité par calcul :
Les charges variables = 625000 DA, et les charges fixes = 109375 DA.
CA = CV + CF
Donc le seuil de rentabilité correspond au chiffre d’affaires pour lequel la MCV est égale aux
charges fixes.
Pour un chiffre d’affaires de 800 000, la MCV (800 000 – 625000) est égale à 175000.
Pour avoir une MCV égale aux CF de 109375 comme le montre l’égalité (1) ci-dessus, le
calcul nous donne : 800 000 × 109375 / 175000
Ou bien :
Résultat (R) = Taux de marge sur coût variable (TMCV) × Chiffre d’affaires (CA)………
SR CA = CV + CF
R=0
Remplaçons le résultat par zéro et le chiffre d’affaires par SR dans l’équation
0 = (TMCV × SR) — CF
SR = CF / TMCV
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➢ Détermination graphique du seuil de rentabilité
A partir de la définition du seuil de rentabilité, on peut formuler trois relations qui nous
permettent de le représenter graphiquement
SR
CF
CA
La droite parallèle représente les CF qui sont constantes. La droite qui parte de l’origine
représente la MCV qui varie proportionnellement au Chiffre d’affaires (Quantité). Le point
d’intersection de ces droites représente le seuil de rentabilité qui indique que la MCV = CF
charges CA
SR CT
CA
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- Relation le chiffre d’affaires et la droite du résultat
Charges
SR
CA
-CF
2. Le point mort :
Point mort = 365 jours × seuil de rentabilité / chiffre d’affaires annuel réalisé
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- Relation entre les charges totales, le CA et le temps
Dans ce cas l’axe des abscisses représente le temps (12mois), en ordonnée on a le CA et les
charges totales.
Charge
s CA
CT
SR
Temps
3. La marge de sécurité :
4. L’indice de sécurité :
L’indice de sécurité (IS) correspond au pourcentage de baisse que peut supporter le chiffre
d’affaires sans entrainer des pertes à l’entreprise.
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5. L’indice de prélèvement
IP = CF / CA × 100
Il est évident que plus cet indice sera élevé, c’est-à-dire proche de 1, plus il sera difficile
d’atteindre le seuil de rentabilité.
La détermination de la MCV fournit une aide précieuse dans la prise de décision et les
simulations de gestion ainsi que le pilotage de la rentabilité de la production.
Exemple : une entreprise fabrique et commercialise deux produits P1 et P2 qui ont des coûts
variables unitaires de 20 DA et 34 DA et des prix de ventes de 28 DA et 55 DA de manière
respective.
Les charges fixes s’élèvent à 30000 DA. Les ventes se sont élevées à 1800 P1 et 600 P2
Résultat − 3000
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Le résultat global de l’entreprise est négatif (déficitaire) auquel doit trouver une
solution. Alors comment pourrait-on améliorer la situation (la rentabilité) de
l’entreprise ?
a) La première solution qui peut venir à l’esprit est l’augmentation du prix de vente de P1 et
P2. Si le marché accepte une telle augmentation, on peut trouver une première solution
dans cette direction. Dans le cas contraire, le marché ne nous permet pas d’augmenter les
prix de ventes, plusieurs décisions sont envisageables (possibles) :
➢ Réduire les coûts de production ; l’entreprise pour qu’elle puisse réduire ses coûts doit
agir sur le volume de production en l’augmentant pour minimiser la charge fixe
unitaire que va supporter chaque produit fabriqué (c’est le principe des économies
d’échelles).
➢ Abandonner un produit : dans notre exemple, P2 a une MCV unitaire beaucoup plus
importante que celle de P1, alors P2 est plus rentable que P1.
On suppose que la fabrication d’un produit P2 consomme 4 H. MOD et que celle d’un produit
P1 consomme 2 H. MOD.
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D’où le nouveau résultat sur P2 :
Dans le cas où les ventes de P2 sont limitées par l’étroitesse du marché et donc la quantité
supplémentaire ne pourrait-être vendue. La solution qui peut être envisagé serait alors
d’introduire un nouveau produit (P3) sur le marché susceptible de remplacer (P1).
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Chapitre III : La méthode des coûts spécifiques
Un coût spécifique comporte les éléments suivants :
- Charges variables (directs et indirects)
- Charges fixes directes (ou spécifique au produit)
En plus de la marge sur coût variable obtenue compte tenu des charges variables, la méthode
des coûts spécifiques permet d’obtenir une marge sur coût spécifiques (MCS = MCV − frais
fixes directs).
Cette méthode prolonge la démarche de celle des coûts variables. Elle attribue à chaque
produit, les charges directes fixes qui lui sont propres. Elle permet de dégager une marge sur
coût spécifiques qui doit permettre la couverture des charges fixes communes à tous les
produits.
Cette méthode considère que la méthode des coûts variables est insuffisante pour comparer le
coût des produits et analyser leur rentabilité. Son application requiert la possibilité de séparer
les charges fixes spécifiques à chaque produit des charges fixes communes à plusieurs
produits.
Le coût spécifique a l’intérêt par rapport aux coûts variables de bien mettre en évidence la
contribution de chaque produit à la couverture des charges fixes de structures qui ne
dépendent pas des produits fabriqués.
Chiffre d’affaires
- Charges variables
= Résultat
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