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Compte rendu du Double-diplôme emlyon

business school / ESTP Paris « Business


Mediation »

Code élève : 2995E


Nom : Teche
Prénom : Sammy
Classe : T3 Promo 2021 en mobilité sortante France double-diplôme
Table des matières
I. Introduction .............................................................................................................. 1
II. Le semestre innov’action ........................................................................................... 1
III. Les cours électifs .................................................................................................... 4
IV. Le stage de fin d’études.......................................................................................... 5
V. La suite...................................................................................................................... 5
I. Introduction

Le double-diplôme entre l’ESTP Paris et l’emlyon business school est assez particulier de par sa forme
et son agenda. En effet, celui-ci commence par un semestre de cours en e-learning pendant lequel je
suivais à la fois les cours enseignés à l’ESTP et ceux donnés à distance par l’emlyon. Ce semestre est
utile puisqu’il nous donne les fondamentaux du management grâce à des contenus multimédias
interactifs, des exercices en e-learning, des cours en vidéo ainsi que des synthèses sur les points
importants à retenir. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de développer plus ce semestre qui n’est pas
forcément le plus original dans la méthodologie d’apprentissage.

La formation se poursuit ensuite par un semestre innov’action de quatre mois qui est clairement le
point clé de cette double-formation, comme nous pourrons le voir dans la prochaine partie.

Puis vient la phase de sélection de cours électifs parmi un panel de cours disponibles, j’ai pu choisir
jusqu’à six cours qui m’intéressaient.

Enfin, ce double-diplôme peut se terminer par un stage de fin d’études comme je suis en train de le
faire actuellement.

II. Le semestre innov’action

Ce semestre immersif et innovant dans sa conception et dans sa pédagogie a eu lieu de févier à juin
2021. Il est composé de cours magistraux sur des notions liées à l’innovation, de différents ateliers
avec des entreprises partenaires comme le BootCamp Décathlon dont le but était de réaliser un sac
de sport innovant pour des personnes en situation de handicap pour certains types de sports donnés,
de petits projets sur des thématiques variées comme pour le futur du travail et enfin d’un projet
principal dont l’objectif final est de répondre à une problématique d’innovation posée par une
entreprise partenaire du semestre. Les entreprises vont de la PME jusqu’à des grands groupes comme
Channel et viennent de tout secteur : cosmétique, transport, sport, gastronomie, milieu associatif…
Personnellement, j’ai choisi de travailler avec Play International, une association à but non lucratif.
J’expliquerai en quelques lignes les informations à retenir de ce projet.

Tout d’abord, j’aimerais rappeler comment le semestre était organisé. On peut le décomposer en 4
périodes principales, qui peuvent se chevaucher et s’entremêler :
• La première période d’intelligence collective où on apprenait à se connaître et à collaborer
ensemble.
• La deuxième période de résolution « user-centric » de problèmes complexes.
• La troisième période sur le management de l’innovation ouverte et sur la réalisation du projet
d’innovation.
• La dernière période sur la valorisation et les retours d’expériences (REX) à la suite du
semestre.

La première période a débuté par un semestre d’intégration d’une semaine avec des
activités collaboratives : blason de nos passions, présentation d’une des autres écoles avec lesquelles
on travaillait de manière originale, fresque de promotion, discussions sur des sujets variés. Puis, cette

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semaine était suivie par des cours sur l’intelligence collective et par des bootcamps sur la réalisation
de prototypes d’applications à impact positif. Avec mon groupe, nous sommes d’ailleurs partis sur une
application dont le but était de consommer plus dans la nature et de limiter l’impact de notre
consommation sur l’environnement en limitant le plastique pendant les balades en forêt notamment.
L’application devait servir à identifier les plantes comestibles ou non par reconnaissance d’images et
à donner des recommandations en fonction de la plante trouvée.

La deuxième période a également été marquée par de nombreux ateliers collaboratifs, mais cette fois-
ci centré sur un véritable besoin utilisateur, notamment concernant le projet avec la participation de
Décathlon où il a fallu identifier et cerner un problème utilisateur existant puis le mettre en forme par
un persona, c’est-à-dire un groupe de personnes représentant le besoin avec des attributs physiques,
psychologiques, des besoins, des envies et des peurs. Puis à partir de ce persona, faire apparaître le
problème principal auquel notre prototype pourrait potentiellement répondre, et ainsi obtenir la
fonctionnalité principal de notre sac. Pour notre part, il s’agissait d’un sac pour malvoyant dont
l’objectif était d’assurer l’autonomie lors de ses déplacements en forêt ou en randonnée. C’est pour
cela que ce sac à dos était équipé d’un système de boîtier avec téléphone et GPS permettant de se
diriger précisément vers un endroit voulu. De plus, l’intérieur de notre sac avait été pensé de manière
ingénieuse puisqu’il était composé de différents compartiments en différentes matières et avec
différents motifs en relief : ce qui permettait d’organiser les affaires de l’utilisateur en fonction du
toucher et de ne pas avoir besoin de se demander dans quelle poche se trouve tel objet.

La troisième période est la période la plus importante de ce semestre puisqu’elle correspond à celle
où commence les projets d’innovation. Comme je l’ai dit précédemment, j’ai travaillé avec Play
International dont la problématique initiale était de développer une activité lucrative dans une
association à but non lucrative. Ainsi, il s’agissait d’un challenge de taille pour notre équipe de quatre
élèves. Nous étions accompagnés par un tuteur entreprise qui était le contact principal dans
l’organisation et par un coach Business médiation qui suivait notre avancée semaine après semaine et
nous guidait dans la réflexion sur le projet. Ce projet a été très marquant pour moi et il y aurait
énormément de choses à dire dessus mais je ne vais retenir ici que les étapes clés ainsi que ce qui m’a
le plus touché personnellement. Tout d’abord, il y a les premiers pas avec mon équipe qui ont été très
importants pour moi. Cette rencontre s’est faite à l’aide d’ice-breakers, c’est-à-dire des activités pour
briser la glace et se sentir en confiance entre nous. Puis, une des étapes clé lors de ce projet était la
double phase de divergence/convergence des idées pour pouvoir arriver à des idées possibles et une
solution à la problématique demandée. Enfin, l’étape finale de notre projet était la présentation de
notre solution par un pitch devant un public, en ligne, lors de l’innovation Day. Cet évènement était
directement préparé par nous, les élèves de ce double-diplôme, en ce qui concerne le planning de
passage, la plateforme utilisée ainsi que les différents intervenants invités. Concernant notre solution,
nous avons proposé une application se nommant « Play&Run » mêlant application sportive et jeu
vidéo dont le but est de remettre à la course et plus généralement au sport des personnes non motivés
par une expérience gamifiée avec des défis et une vraie immersion utilisateur et d’avoir un véritable
impact social en finançant l’association. Cette application se différenciait de la concurrence de par sa
large gamme de défis : en équipe, sociaux, créatifs. Le business model associé était en plusieurs
parties : des dons libres, un service d’abonnement premium où les adhérents pourraient proposer
leurs propres défis et se mettre avec une entreprise partenaire pour aider à financer l’association.
Notre association partenaire était ravie et a même proposé à l’un d’entre nous de rejoindre
l’association pour implémenter cette solution, même si malheureusement, aucun d’entre nous n’a
voulu continuer l’aventure.

Enfin, la quatrième période qui était plus une mise en perspective de tous nos acquis du semestre, ce
qui nous a plu ou moins plu, ce qui pouvait être amélioré, etc. C’est dans ce contexte que je souhaite
partager mon avis sur ce semestre.

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D’abord, un autre évènement m’a marqué durant ce semestre, celui de « l’éloge de la lenteur »
pendant trois jours en mars 2021 dont le but était de prendre une retraite sur soi-même. C’est-à-dire
de prendre du recul par rapport à tous nos enseignements et nos expériences, qu’ils soient
académiques, professionnels, associatifs ou même sociaux. Cette période m’a servi à me poser les
questions importantes de la vie et à sortir de la course du quotidien. D’ailleurs, le nom de cet
évènement n’est pas anodin puisqu’on était invité pendant ces 3 jours à ralentir, à prendre un autre
rythme, pour porter un regard différent sur notre quotidien. Chaque jour était consacré à cheminer
autour d’une question sur la vie :
• Jour 1 : Qui suis-je ?
• Jour 2 : De quoi ai-je vraiment besoin ?
• Jour 3 : Où vais-je et comment y aller ?
Ce qui a été intéressant durant ces 3 jours, c’était qu’il y avait à la fois un temps personnel
d’introspection pour s’explorer à son rythme mais aussi un temps de partage collectif pour écouter et
se faire écouter.

Ensuite, ce que je retiens de ce semestre et ce que j’ai préféré est en premier lieu le fait de travailler
avec un tas de profils différents, venant d’écoles différentes. En effet, nous sommes en tout 6 écoles
à participer à ce semestre dont cinq écoles d’ingénieurs et une école de commerce. Ainsi, cela a donné
lieu à de nombreuses confrontations d’idées notamment lors des projets en groupe lors des phases de
brainstorming où nous devions chacun réfléchir à des idées tout en laissant la place aux idées des
autres. Puis, j’ai beaucoup apprécié la proximité des intervenants avec les élèves et cette pédagogie
moins scolaire et plus basée sur l’autonomie de chacun. De plus, nous pouvions choisir de travailler
comme nous le voulions, en termes de temporalité et de lieux, ce qui était un grand changement
comparé aux enseignements plus traditionnels dispensés à l’ESTP. Enfin, j’ai aimé le fait qu’on ait
développé et hybridé différentes formes d’intelligence durant ce semestre : intelligence collective,
intelligence émotionnelle, intelligence artificielle et intelligence culturelle.

Ce qui a été plus compliqué durant ce semestre, c’est d’abord le fait de travailler en distanciel à cause
de la période de confinement due à la Covid-19. Parfois, je pouvais me sentir seul et moins accompagné
à cause de cette distance et du fait de suivre juste des cours sur Zoom. Que cela soit pour la semaine
d’intégration, l’éloge de la lenteur ou l’innovation Day, il aurait été plus captivant de participer à tous
ces évènements en physique, même si nous nous sommes adaptés à cette situation : par exemple,
avec mon équipe du projet innovation, nous nous donnions rendez-vous tous les jeudis matin en réel
au FabLab ou aux espaces de travail ouverts aux étudiants de l’emlyon pendant cette période
compliquée de couvre-feu pour discuter et avancer sur notre projet. Ce qui a été compliqué était aussi
le décalage entre la pédagogie d’école d’ingénieur et celle d’école de commerce. En effet, je pouvais
me sentir parfois livré à moi-même notamment lors des phases latentes du projet où on avait
l’impression de ne pas avancer avec mon équipe.

Dans tous les cas, je tire beaucoup de positif dans ce semestre qui a clairement changé ma vision du
travail de groupe, il a été une grande ouverture d’esprit pour moi. Cela m’a permis de découvrir
d’autres personnes, d’autres méthodes de travail, d’autres espaces de travail. Je pense que j’en suis
sorti mûri et que suis plus à l’aise pour prendre la parole à l’oral.

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III. Les cours électifs

Les cours électifs correspondent à un semestre plus classique où j’ai pu choisir six cours parmi un panel
de cours très varié. Parmi les cours que j’ai choisi, j’ai envie de me focaliser sur trois d’entre eux.

Premièrement, j’ai choisi de prendre un cours introductif sur les métiers du conseil. En effet, je voulais
être sûr que ce type de métier ne m’intéressait pas et je voulais avoir une aide dans la réflexion de
mon projet personnel. Ce cours a été une bonne occasion de découvrir ce métier de manière vivante
par des échanges et témoignages avec un tas de professionnels du secteur, structurée par des cours,
des activités et des projets prévoyant des acquisitions de connaissances et nous impliquant à fond
grâce à des débats et aux questions posées aux intervenants. Il en est ressorti que pour l’instant ce
n’est pas forcément ce type de métier qui m’intéresse mais que je ne suis pas non plus fermé à une
éventuelle opportunité dans le futur.

Deuxièmement, un des cours les plus intéressants que j’ai eu était celui de gouvernement des
entreprises. Le professeur qui s’occupait de ce cours était Pierre Yves GOMEZ, un chroniqueur du
journal « Le Monde » à la fois pédagogue et cultivé. De plus, ses anecdotes étaient passionnantes, ce
qui permettait de mieux comprendre et d’illustrer le cours. Il n'hésitait pas à donner de son temps en
plus pour répondre aux questions. Je me suis construit une véritable culture générale sur l'actionnariat
(entreprise / startup), la direction d'une entreprise, les entreprises familiales ainsi que sur la
gouvernance de manière générale. Je pense sincèrement que ce cours constitue un bagage
fondamental pour quiconque voudrait faire partie d’une entreprise, c’est-à-dire être salarié ou monter
sa propre entreprise.

Enfin, je voudrais aborder le cours de gestion stratégique du changement qui était un cours interactif
avec une étude de cas par séance à traiter en groupe. Ce cours était intéressant de par le programme
original : la culture organisationnelle, la culture nationale, les différents types de pouvoir, les outils
pour analyser les rapports de force dans une entreprise, le design organisationnel et l’implémentation
du changement. Le but étant de comprendre et d’être capable de faire une ébauche de changements
stratégiques dans les organisations, de n’importe quelle forme qu’elles soient. Ce cours était enseigné
par un ancien consultant en management dans des cabinets de grande taille et à taille humaine. De
plus, les études de cas traitaient de secteurs très diversifiés : transports publics, énergie,
pharmaceutique, grande consommation. Ainsi, ce cours m’a apporté des connaissances solides pour
identifier, analyser et traiter des problèmes de pouvoir ou de rapport de forces dans les organisations
et d’accompagner à la conduite au changement.

Pour ce qui est du reste des cours, j’ai également choisi un cours plus technique sur le machine learning
au service des entreprises, un cours poussé sur les perspectives générales de la comptabilité pour aller
au-delà des connaissances comptables enseignés à l’ESTP Paris et un cours sur l’énergétique et
l’entreprenariat vert. J’ai donc décidé d’axer mes cours sur des domaines différents et d’acquérir le
plus de connaissances générales. En effet, voulant rester dans mon secteur de base, le génie civil, je
ne voulais pas prendre des cours trop spécifiques à un domaine mais plutôt des cours applicables de
manière générale comme pour la gouvernance des entreprises, la gestion stratégique, la comptabilité
et l’énergétique où on a étudié de nombreux cas liés aux bâtiments et à leurs consommations
énergétiques.

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IV. Le stage de fin d’études

Depuis janvier 2022, j’occupe un poste d’ingénieur travaux au sein d’Align JV, un groupement
d’entreprises incluant Bouygues UK, pour valider mon stage de fin d’études à la fois à l’ESTP Paris et à
l’emlyon business school. Ma problématique est accès à la fois sur de la technique mais aussi du
management puisqu’il s’agit d’optimiser la séquence de construction des piliers en forme de V (aussi
appelés « V Piers ») du Colne Valley Viaduct, le futur plus long viaduct du Royaume-Uni. Ainsi, je fais
justement appel à des notions étudiées en école de commerce comme le lean management à
appliquer dans le domaine qu’est la construction. Cette problématique est très intéressante car elle
implique l’optimisation de temps et de coûts pour respecter le programme et éviter des coûts
supplémentaires qui sont assez récurrents dans le BTP. Elle implique aussi de comprendre les notions
techniques qui rentrent en jeu et qu’il faut prendre en compte dans cette optimisation.

Ainsi, ce stage de fin d’études rentre pour moi dans ce double-cursus et me permet de répondre au
double-enjeu technique de l’ESTP Paris et Business de l’emlyon business school.

V. La suite

Je pense que nous sommes dans une époque avec de véritables enjeux d’innovation actuels :
développement durable, réduire notre consommation de biens, s’adapter à l’avènement de l’ère
numérique et collaborative et de l’innovation ouverte, répondre à de nouveaux besoins non existants
jusqu’à maintenant grâce à des approches orientées consommateurs ou utilisateurs, manager des
projets complexes avec de nombreuses parties prenantes dans un contexte de forte incertitude et en
perpétuel mutation. D’où ce besoin urgent de profils hybrides pour orchestrer cette action
collaborative et combiner à la fois les compétences techniques de l’école d’ingénieur et business de
l’emlyon.

Même si je ne compte pas me tourner maintenant dans l’innovation pure, j’ai la sincère conviction que
ce double-diplôme a permis de me forger un véritable état d’esprit et une culture d’innovation au sens
large. Pour l’instant, je compte encore acquérir les connaissances techniques nécessaires dans mon
domaine pendant 3 à 4 ans pour avoir un bagage solide de connaissances terrain, puis je compte me
tourner vers le service innovation d’une grande entreprise de BTP pour occuper un poste lié à cette
notion. En effet, pendant ma période de cours à l’emlyon, j’ai eu une conférence sur la thématique
« Construire les espaces de vie d’aujourd’hui et de demain » avec plusieurs intervenants dont une
responsable innovation chez Bouygues Construction qui était en recherche de personnes qui étaient
déjà familières avec les méthodes de Design Thinking et d’intelligence collective. En effet, j’ai très envie
de travailler sur ces notions lointaines mais pourtant si fondamentales que sont la construction et la
dimension « digitale ». Dès lors, je compte, grâce aux connaissances terrain que j’aurai appris au
préalable, participer à la recherche de solution concernant certains problèmes chantiers que j’ai déjà
remarqué pendant mon stage comme la digitalisation des bons de livraison, les robots pour accéder
aux endroits difficiles du chantier, traquer le matériel pour éviter le vol… De plus, cette recherche
d’innovation dans la construction ne peut se faire sans une bonne conduite au changement. En effet,
il existe certains freins au changement :
- Aspect social : certains collaborateurs peuvent préférer les méthodes de travail
traditionnelles, il faut leur montrer la valeur ajoutée de notre innovation.
- Aspect financier : il faut dé-risquer au maximum l’innovation pour la faire adopter.

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- Aspect juridique : l’accompagnement doit se faire et aucun des partenaires ne doit
s’approprier le travail de l’autre sans réciprocité.

Ainsi, mes cours de gestion stratégique du changement couplé au semestre « innovaction » et à mes
connaissances des sites peuvent m’aider grandement à l’ébauche d’idées pour innover et
accompagner l’innovation.

En conclusion, dans le futur, je me verrais bien occuper un poste de « Technical, Innovation and
Development Manager » au sein du pôle innovation, appelé Léonard, de Vinci par exemple ou d’un
autre grand groupe de BTP.

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