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Le présent document est un module de formation sur l’entrepreneuriat conçu par le Cabinet
FORACTION. Il se veut un module d’animation et de conscientisation sur la problématique
de l’entrepreneuriat. Il est destiné à des projets, programmes et institutions ayant un
important volet formation en entrepreneuriat et s’enrichit de leur expérience.
Il doit être constamment amélioré et mis à jour en se basant sur les besoins des
commanditaires, les réalités des entrepreneurs, les résultats des évaluations des formations et
sur la prise en compte de l’évolution de l’entrepreneuriat dans les zones d’expérimentation
particulièrement au Sénégal. Il comprend trois parties :
la première partie présente l’orientation du module ;
la deuxième partie porte sur le manuel du formateur ;
la troisième partie expose le cahier de l’apprenant.
C’est une démarche participative et interactive qui part des préoccupations des formé(e)s pour
bâtir des connaissances appropriées à leurs besoins. Les étapes de la démarche sont les
suivantes :
1.1.1 Etape 1 : Conception du module avec la méthode « DABU »
La méthode « DABU » (Découverte Active des Besoins Utilitaires) est utilisée pour la
conception des modules de formation. C’est une méthode participative et très innovante qui
veut dire en wolof rattrapage. Une quête permanente d’adéquation des outils pédagogiques
aux caractéristiques du public cible est sa raison d’être. Les techniques et la démarche
d’animation sont conçues de sorte que, quel que soit le niveau d’instruction, les participants
retiennent le message.
« DABU » est une alternative à la faiblesse du niveau d’instruction en français. C’est une
méthode basée sur la gestion des écarts qui vise un seul objectif : transmettre un message de
niveau universitaire à des gens qui n’ont jamais été à l’école. Cela suppose un message simple
et compréhensible (ndaɓɓanafoowa).
Le public cible du projet est hétérogène (des différences d’âges, des différences de niveaux
d’alphabétisation et d’instruction, des différences de préoccupations, …), d’où l’importance
de veiller à ce qu’il y ait un seul et même discours fédérateur et à ce que personne ne se sente
écrasé par le niveau élevé ou faible de l’autre, par l’âge et la respectabilité de l’autre.
Pour cela, nous mettons en avant, dans la conception des outils d’animation, des éléments
qu’ils partagent tous quelque soient les spécificités notées :
leur vécu en tant qu’exploitant agricole, un métier qu’ils exercent tous et qu’ils ont en
commun ;
leurs rôles et responsabilités en tant que gestionnaires d’entreprises ;
les éléments de tradition et de culture sénégalaise comme les proverbes, les contes,
l’interprétation des rêves, …
1.1.2 Etape 2 : Formation de formateurs par FORACTION
Les formateurs sont les principaux utilisateurs du module. Leur première formation est
réalisée par FORACTION. L’objectif de cette formation est de prendre en compte les
faiblesses notées et d’apporter les améliorations en conséquence.
Durant la formation test, des comités pédagogiques, regroupant les représentants des
participants et l’équipe d’encadrement (conceptrice, formateurs, responsable formation du
projet et autres membres de l’équipe cadre du projet), seront organisés à la descente pour
recueillir le feed back de tous sur le contenu et la démarche.
Les apprenants sont les bénéficiaires de la formation. Leur formation doit être supervisée, si
possible, par FORACTION pour :
jauger la capacité des formateurs à pouvoir dupliquer la formation ;
s’assurer de l’aptitude des bénéficiaires à assimiler le message.
Durant cette formation, des comités pédagogiques, regroupant les représentants des
participants et l’équipe d’encadrement (conceptrice, formateur, responsable formation du
projet et autres membres de l’équipe cadre du projet), seront organisés au jour le jour à la
descente pour recueillir le feed back de tous sur le contenu et la démarche.
1.1.3 Etape 3 : Recadrage du module
Sur la base du feed back recueilli lors des formations de formateurs et de formation des
apprenants, et sur la base des résultats des évaluations effectuées pendant les formations, le
module de formation recadré et comestible est déposé au projet pour duplication.
Le module mis à la disposition du projet doit être au fil du temps constamment amélioré suite
aux formations des entrepreneurs et aux activités de suivi évaluation du volet formation.
1.2 Objectifs de la formation, participants et pré requis
Cette formation est destinée aux dirigeants et au personnel des petites et moyennes entreprises
c’est à dire à tous ceux qui sont impliqués dans la création, le management des entreprises.
Les participants à cette formation doivent savoir lire, écrire et parler de préférence en français
ou tout au moins dans la langue wolof, la plus partagée au Sénégal.
Pour assurer une bonne dynamique de groupe et l’atteinte des objectifs de la formation, le
nombre de participants par session ne doit pas dépasser20 personnes.
C’est une démarche participative qui part du vécu des formés pour bâtir avec eux des
connaissances nouvelles appropriées à leurs besoins.
Il s’agit à partir des méthodes actives de formation utilisées (études de cas, travaux de
groupes, jeux de rôles, animation en plénière) de recueillir leurs connaissances (productions),
valoriser ces connaissances (synthèse), bâtir des connaissances nouvelles (clarification) et
renforcer leur foi en ces nouvelles connaissances (apport d’information pour appropriation).
C’est une démarche qui favorise l’appropriation en ce sens qu’elle contribue à prouver que les
adultes connaissent, qu’ils connaissent énormément, le rôle de l’animateur c’est d’organiser
leurs connaissances, renforcer leur foi en ces connaissances. C’est aussi les amener, à partir
de leur expérience, leur savoir et savoir-faire, à construire des connaissances adaptées à leurs
préoccupations, à trouver leurs propres solutions à leur problèmes, réfléchir, agir pour
changer de comportement.
1.4 Utilisateurs du module et suivi de la formation
Il est destiné à des formateurs ayant l’expérience en matière de formation des adultes, et une
connaissance des notions d’entrepreneuriat. Les formateurs doivent être familiers à la
méthode « DABU ».
Ces formateurs peuvent être des prestataires de formation spécialisés, des membres de
l’équipe projet, des personnes ressources ciblées au sein des entreprises. Avant l’utilisation de
ce module, ils auront participé à un atelier de formation de formateurs.
Le suivi des formations sera effectué par les commanditaires. Les problèmes identifiés seront
pris en charge directement à la carte pour appuyer les formés sur le terrain. Parallèlement, une
base de données des formé(e) est mise en place et les résultats des fiches QCM permettent de
prendre en charge les besoins de recyclage.
2.1 Séance d’ouverture
Marqueurs;
papier flip Chart ;
Animation en plénière.
2.1.3 Progression pédagogique - Durée de la séance : 30 mn
Matériel /
N° Etapes Temps
Support*
1 Présentation des participants, des attentes et craintes 10 mn FC
2 Présentation des objectifs et du programme de l’atelier 05 mn FC
3 Etablissement des règles du jeu 05 mn FC
4 Test du niveau général des participants 10 mn FECA
FC: Papier Flip Chart ; FECA : Fiche d’Evaluation des Connaissances Acquises
2.1.3.1 Etape 1 - Présentation des participants, des attentes et craintes (10 mn)
Il – ellefait circuler la feuille de présence sous forme de tableau qui mentionne pour
chaque participant :
son prénom et son nom ;
son numéro de téléphone ;
son adresse ;
sa signature.
2.1.3.2 Etape 2 - Présentation des objectifs et du programme de l’atelier (05 mn)
L’animateur présente les objectifs de l’atelier sur papier flip chart et les partage avec les
participants ;
Il – elle présente le programme de l’atelier ;
Il – elle discute avec les participants des horaires de démarrage et des pauses ;
Il s’assure que le programme est bien compris par tous les participants ;
Il distribue l’emploi du temps prévisionnel.
L’animateur – trice demande à une personne participante de proposer les règles du jeu
pour l’atelier et fait enrichir, amender et valider la proposition pour un bon
déroulement de la formation ;
Il – elle peut proposer au besoin des compléments en fonction de l’ambiance
d’animation ;
Il – elle note les règles du jeu sur papier flip chart et l’affiche pendant toute la durée
de l’atelier ;
La liste des participants, les objectifs de l’atelier, le programme de l’atelier et les
règles du jeu sont affichés durant tout l’atelier.
2.1.3.4 Etape 4 – Test du niveau général des participants(10 mn)
NB : la méthode d’évaluation « DABU » est novatrice. En effet, elle part du postulat
qu’en andragogie, la dynamique de groupe est très importante, l’objectif de la
formation n’est pas d’instaurer la compétition, de susciter l’émergence d’individualités
mais de bâtir un groupe homogène, de niveler et d’améliorer les connaissances avec la
participation de tous et de toutes à travers des procédures d’auto et d’inter-formation ;
L’animateur – trice présente aux personnes participantes la méthode d’évaluation
utilisée pour tester le niveau du groupe et insiste beaucoup sur le collectif (c’est le
groupe qui compte), sur l’idée de soutien mutuel pour atteindre les objectifs de la
formation ;
Il – elle leur distribue des pierres noires qui symbolisent le vrai et des pierres blanches
qui symbolisent le faux (autant de pierres noires, et autant de pierres blanches que de
questions pour chaque participants ; par exemple si la FECA contient 5 questions,
l’animateur – trice doit remettre à chaque participant 5 pierres noires et 5 pierres
blanches qu’il-elle a déjà dans sa besace) ;
Il – elle lit clairement chaque question en français et en wolof ou pulaar et leur
demande de choisir la pierrequi correspond à leur réponse et de la mettre dans l’urne ;
Il – elle analyseles résultats,à la fin, en se basant sur la correction, pour se faire une
idée du niveau des personnesparticipantes.
Il – ellepartage les résultats avec les participants en insistant sur l’importance de la
solidarité de groupe pendant la formation pour niveler les connaissances et les
améliorer ;
Il – elle note les résultats pour le rapport de formation.
Kaawtéef, Kaawisa, le supposé miracle, est l’approche utilisée pour l’atteinte des objectifs de
cette séance.
Marqueurs ;
Papiers flip chart ;
Animation en plénière.
L’animateur – trice présente les objectifs de la séance sur papier flip chart et les
partage avec les personnes participantes ;
Il – elle s’assure que les objectifs sont bien partagés.
2.2.4.2 Etape 2 –Notion d’Entrepreneuriat
Réponses attendues :
non ce n’est pas possible ;
si c’est possible.
L’animateur – trice demande à chaque fois le pourquoi et note au fur et à mesure les
idées avancées sur deux papiers flip chart différents, celui du non et celui du oui ;
Il – elle fait la synthèse et relance à nouveau l’animation comme suit :
A ceux qui ont répondu par : non ce n’est pas possible, il – elle leur dit qu’il – elle
partage leur point de vue et que effectivement c’est ce qu’il – elle pensait
réellement. Mais, mais, mèèèèè les partisans du oui ont commencé à brouiller son
esprit. Il dit : jaxase na ňusamaxel;
Aux partisans du oui, il – elle leur pose la question suivante : comment est-ce
possible ?
Il – elle met en place une ambiance d’animation et suscite la réflexion pour les
amener à :
décrire le processus de création de richesses (« comment la poulea-t-ellepumettre
bas la chèvre ? », « naka la ginaar gi jureebéy bi ?», « hol no
gertogalngaljibinirimbeewaba ? »);
distinguer « ittinde ou sakkanal = économiser », « yeňcinde ou yaxanal=
épargner » ;
traduire et définir le concept«jeňcingol ou yaxantu =entrepreneuriat » ;
Bakk, wasoraade, la galvanisation est l’approche utilisée pour l’atteinte des objectifs de cette
séance.
Marqueurs ;
Papiers flip chart ;
Animation en plénière ;
2.3.4 Progression pédagogique - Durée de la séance : 60 mn
L’animateur – trice présente les objectifs de la séance sur papier flip chart et les
partage avec les participants ;
Il – elle s’assure que les objectifs sont bien partagés.
L’animateur – trice distribue aux personnes participantes les tablettes suivantes déjà
préparées en ordre dispersé :
Il – elle les invite, en plénière,à l’aide d’une chanson déjà préparée sur les louanges de
l’entrepreneur,à découvrir le parcours d’un entrepreneur qui réussit ;
Il - elle invite les personnes participantes à écouter le son et à dire à chaque refrain la
tablette qui y correspond ;
Il - elle leur demande de commenter chaque louange et de placer au fur et à mesure
lestablettespour les amener à retrouver le mot : ENTREPRENEUR ;
Il – elle suscite la réflexion pour amener les participants à traduire
ENTREPRENEUR en wolof et en pulaar : yaxantukat, jeňcinoowo ;
Il – elle apporte des clarifications en se basantsur l’apport d’information N° 2 :
parcours d’un entrepreneur qui réussit.
2.3.4.3 Etape 3 – Rappel des objectifs de la séance
Ceet ouγeewngal, la séance divinatoire est l’approche utilisée pour l’atteinte des objectifs de
cette séance.
2.4.3 Outils, Supports et méthodes pédagogiques
Marqueurs ;
Papier flipchart ;
Fiche d’Evaluation des Connaissances Acquises (FECA) ;
Fiche d’Evaluation de la Formation (FEF).
2.4.4 Progression pédagogique - Durée de la séance : 30 mn
L’animateur – trice donne la parole aux participants pour leur permettre de donner
leur impression à chaud. Il leur accorde chacun 1 mn.
Il – elle note les idées avancées pour le rapport de formation.
2.4.4.4 Etape 4 - Clôture de l’atelier
Si c’est d’entrepreneuriat que vous voulez parler, il faut que vous acceptiez qu’une poule peut
mettre bas une chèvre, que vous soyez en mesure de bien clarifier les concepts et d’en
comprendre la teneur.
Etape 1 : En janvier 2000, Grand-mère, avec son épargne, achète à 1 500 F CFA une poule au
marché hebdomadaire du village pour l’élever. Dans l’entreprise de Grand-mère cette
opération est un investissement et non une consommation. Cela se traduit par :
Bilan d'ouverture de Grand-mère
Actif Montant Passif montant
Poule 1 500 Capitaux propres 1500
TOTAL 1 500 TOTAL 1 500
Etape 2 : Grand-Mère élève la poule qui pond des œufs, les couve pendant 21 jours et fait
éclore des poussins. Elle élève les poussins et obtient 5 coqs et 6 poules. En fin d’année, elle
vend les 5 coqs à 2000 FCFA chacun et les 6 poules à 1500 F CFA chacune. Cela se traduit
par un chiffre d’affaire de 19 000F CFA. Elle n’a rien dépensé. Elle a elle-même confectionné
son poulailler avec les matériaux locaux, elle donnait chaque jour une poignée de main de mil
aux poulets. A chaque fois que les maladies aviaires se déclaraient, elle leur donnait une
boisson à base de feuilles de nimes macérées, donc elle n’a jamais rien dépensé pour le
traitement. Lorsque qu’elle a pris la décision de vendre les poulets, elle a marché de la maison
au marché. Au total, le compte de résultat se présente comme suit :
Compte de résultat de grand-mère
Charges Montant Produits Montants
Pâture 0 Vente de poulets 19000
Confection Poulailler 0
Traitement 0
Transport 0
TOTAL CHARGES 0 TOTAL PRODUITS 19000
Bénéfice 19000
Les 19 000 F CFA générés par l’activité constituent une richesse. Cette richesse a permis à
Grand-mère de s’acheter une chèvre à 10 000 F CFA pour l’élever et de garder
soigneusement, sous le paillasson, les 9 000 F CFA restants. D’où une augmentation de ses
investissements et de sa trésorerie.
Nous comprenons alors pourquoi Grand-Mère passe tout son temps à confondre Chiffre
d’affaire et bénéfice. C’est parce que dans ses activités traditionnelles d’entrepreneuriat, les
dépenses étaient pratiquement inexistantes. Donc son chiffre d’affaire – dépenses = chiffre
d’affaire.
Ce petit récit d’entrepreneuriat est très instructif et doit aussi nous amener à clarifier les
concepts.
2) Quels sont les concepts que nous devons clarifier dans cette première partie du
module ?
Les concepts de base que nous devons clarifier dans cette première partie sont les suivantes :
« économiser » ;
« épargner » ;
« entrepreneuriat ».
a) Economiser
b) Epargner
Epargner n’est pas économiser,mais on peut épargner ce qu’on a économisé. Epargner c’est
garder une partie du revenu qui n’est pas dépensée (Epargne = Revenu – Consommation).
C’est donc ce qui reste après la consommation.
c) Entrepreneuriat
tout d’abord, fait ressortir l’idée d’un processus (petit à petit l’oiseau fait son nid),
l’idée d’un apprentissage (jéem) comme les concepts« toggantu », « liifantu »,… ;
ensuite, renseigne sur la notion de développement, d’expansion, de croissance, bref
d’augmentation de quelque chose. La traduction en wolof « yaxantu », nous fait penser
à un os (yax) qui se constitue, se renforce et se solidifie avec le temps, donc, à un
capital de départ qui augmente avec le temps au fur et à mesure de l’exploitation; La
traductionenpulaar« jeňcingol »du concept « entrepreneuriat » nous donnel’idéed’une
multiplication à l’imaged’unepoule et de sespoussins (yeňde).
et enfin, pointe du doigt la notion de capital de départ « yax » base de tout
entrepreneuriat.
Dans tous les cas, l’idée de gain est permanente.Au total,l’entrepreneuriat apparait comme un
processus soutenu de recherche de gains par la combinaison de moyens matériels, humains et
financiers de manière efficace et efficiente. En pulaar « gertogalinawaawijibin’dembeewa » ;
en wolof «ab guinaarmënnaajurbéy ».
J’ai compris très vite que dans cette aventure, je dois en permanence être
Econome parce que tout peut me quitter sauf mes sous ;
Enthousiaste, j’ai toujours regardé le verre à moitié plein, j’ai toujours cru
en moi et j’ai toujours su transformer mes contraintes en opportunités ;
3.3 Bakkuyaxantukat
Vrai ou faux ???
Vrai ou faux ???
Y. A. X. A. N. A. L
Maamnee na YAXANALjuroomňaar la :
Yéené (l’intention)
Anam (la façon, la manière)
Xereň (l’expertise)
Amal (la réalisation)
Nangu (la résilience)
Aaru (la protection)
Leeral (les écrits)
Woyulël bi (ňaareelupacc)
AjaadayeekmbaaxyiydundëlYAXANAL, fàttelanmooycan ;
Araftuképpkuňubayyilooxel ci YAXANAL,ňakkxamsawaay la ;