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L’impact de la crise financière mondiale sur

l’économie marocaine

2008 aura été une année noire pour l’économie internationale, plusieurs symboles du capitalisme tout azimut promulgué par
les états unies qu’on croyait intouchable ont fait faillite ou sont en grande difficulté, obligeant les régulateurs a prendre des
décisions qui contredisent leurs propres théories économiques, a savoir l’intervention de l’état dans l’économie de marché en
nationalisant les banques en difficulté. La mondialisation ainsi que le grand progrès informatique de ces dix dernières années
y sont pour quelque chose aussi, mais c’est sans doute le laxisme politique de la Fed et de la BCE qui a eu le plus d’effet
surl’actuelle panorama des finances internationale, permettant a quelques banquiers bandits de jouer malhonnêtement avec
les fonds de leurs victimes, souvent leurs propres employeurs.
Tout ceci a entrainé l’économie mondiale dans une spirale de méfiance et prudence de tout ce qui bouge, fermant ainsi le
robinet du crédit facile et rapide d’on s’était habitué les grandes mais aussi et surtout petites entreprises ainsi que les familles,
faute de fonds, ces entreprises ne peuvent plus produire comme avant, ce qui les obligent a réduire leurs prévision de
croissance, cette baisse de productivité entraine malheureusement une augmentation du chômage, les deux principaux
secteurs affectés en premier lieu sont le BTP/immobilier et l’industrie, le premier est connu comme étant un secteur très
(nerveux) pour la main d’œuvre puisqu’il en absorbe beaucoup quand la courbe de croissance est ascendante mais aussi il
s’en sépare facilement quand cette même courbe est descendante, le deuxième est un secteur (rigide) puisqu’il absorbe très
peu de mains d’œuvres lors de sa phase ascendante et se débarrasse facilement de beaucoup plus qu’il n’en absorbe lors de sa
récession.
La réduction du financement aux ménages provoque un effet plus psychologique qu’autre chose, mise a part la réduction
d’une partie du pouvoir d’achat des familles, la peur que provoque cette situation pousse les gens a penser deux fois avant de
consommer, malgré la baisse continue des prix…c’est la fameuse déflation.
Au Maroc, l’économie c’est plutôt bien comportée pendant toute l’année 2008, le grand contrôle qu’exerce Bank Al Maghrib
sur le Dirham limite la fuite des capitaux à l’étranger, quant au système bancaire nationale, son archaïsme le sauve des
turbulences internationales, mais le grand problème que devra affronter notre économie c’est la baisse plus que probable du
secteur de la construction en 2009, les riches étrangers qui maintiennent une bonne partie de notre offre haut standing ne
dépensent plus comme avant, les gros investisseurs ne peuvent pas maintenir leurs rythme financiers vu la baisse de leurs
facturation et l’incertitude qui règne sur l’évolution de l’économie mondiale en 2009, ce qui impose un panorama assez
délicat pour le secteur dans le court terme.
Le timing est très important pour les cycles économiques, notamment pour un pays comme le Maroc, les effets de la crise
mondiale tarderont a se percevoir, l’onde expansive se déplace lentement mais surement, elle commence a se faire sentir a
travers la réduction du transfert d’argent depuis l’étranger qui est en nette baisse dû essentiellement a l’augmentation du
chômage au sein des immigrés marocains en Europe qui travaillent principalement dans le BTP et l’industrie, la baisse des
recettes en devise augmentera considérablement le déficit commerciale et privera un bon nombres de familles d’une source
de revenu très importante, ce qui implique qu’une grande partie des ménages marocains subsiste indirectement grâce a
l’activité économique internationale, voici la première faille, la deuxième faille est aussi dangereuse que la première, l’essor
économique du Maroc des 4 dernières années y est pour quelques chose, l’immobilier, plus précisément celui dédié aux
étrangers, des projets de haut standing qui nécessitent plusieurs millions de DH d’investissement, si ces étrangers se retirent,
les promoteurs trouveront beaucoup de difficultés a combler ce vide.
Les autres secteurs de l’économie se verront aussi affectés, principalement a cause de la baisse de la consommation, cette
baisse peut toujours être freinée grâce a la stimulation de cette demande a travers une réduction d’impôts, augmentation des
investissements publics…
2009 sera donc une année pleine de défis pour l’économie marocaine, j’en citerai 4 que je considère très important pour
maintenir le cap :
1. Eviter la récession
2. Contrôler la dette publique
3. La déflation
4. Maitriser le chômage
L’économie marocaine face à la crise mondiale
Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) vient de publier une intéressante étude
concernant l’impact de la crise financière mondiale sur l’économie marocaine.
Selon cet institut, le ralentissement de la croissance pour cette année – et certainement aussi pour
l’année prochaine – serait dû au fléchissement de la demande extérieure (notamment tourisme et
produits de base), à la réduction des investissements directs étrangers (IDE) et à la baisse des
transferts émanant des marocains non résidents (MRE).

A notre niveau, tout en partageant entièrement cette analyse, nous nous permettons d’y ajouter
les commentaires suivants :
La crise actuelle n’est pas une crise financière classique, mais une crise du secteur “bancassurance”
mondial, aujourd’hui à la limite de s’effondrer car mité par une épidémie de “créances toxiques”.
Cette situation ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur le secteur “bancassurance” marocain,
de par ses relations de maisons-mères à filiales, ou tout simplement de prêteur à emprunteur face
au système mondial ; d’où une très probable restriction des conditions de crédit (credit crunch) au
Maroc en 2008/2009, qui aura un impact direct sur l’activité des ménages et des entreprises.
Parallèlement, dans la mesure où les marchés mondiaux sont aujourd’hui en repli, cela se
répercutera forcément sur les marchés marocains, notamment l’immobilier bâti et la Bourse de
Casablanca, qui vont être désormais pour quelque temps orientés à la baisse.
Le Maroc dispose toutefois d’un atout particulier et spécial, paradoxalement lié à sa fermeture
financière : le fait que le dirham fasse l’objet d’un strict contrôle des changes protège ainsi
l’économie nationale d’un risque de fuite des capitaux et donc d’un effondrement financier (à la
mode argentine, dévaluation de la monnaie et paupérisation de la population à la clé…).
Croisons donc les doigts pour l’avenir, et restons résolument optimistes, même s’il est clair qu’il y
aura quelques mauvais moments à passer dans les mois qui viennent !

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